Re: A la recherche d'un prof

Mar 11 Sep 2007 - 0:19

*Oh nan...c'est quoi cette tronche...*

Un miroir dans le couloir des bureaux venait de renvoyer à Camille son image. Et elle en était assez peu fière. D'une main experte, elle tenta d'arranger sa tignasse, mais c'était peine perdue. Elle maudit un instant son père et ses cheveux frisés-mais-pas-complètement qui étaient devenu chez elle ondulés-mais-rebelles-quand-même, eut une moue qui marquait son désespoir capillaire, puis se remit en marche.

Elle n'avait pas d'idée bien précise en tête sur la personne qu'elle devait aller voir. Monsieur Zachary s'était absenté, mademoiselle Deneos aussi, elle oscillait donc entre les trois autres choix, s'étant jurée de ne jamais rien demander au goujat brun, le professeur Malone. Restaient trois choix. D'un coup d'oeil, elle vit qu'un jeune homme attendait à la porte du directeur, aussi opta-t-elle pour son second choix : le professeur d'Education Physique. Même si River avait eu une voix étrange au moment où elle lui avait cité le nom de l'enseignante...bah. Camille userait de son euh...charme, de sa verve, de son bagou, elle blablaterait, elle séduirait, elle vaincrait.

*Pis c'est pas difficile : me présenter, et demander le pourquoi du comment sur cette vieille histoire.*

Elle s'arrêta donc devant la porte indiquant "Carrie Marcin", frappa trois coups, chercha la chevillette, mais il n'y en avait pas, pas plus que de bobinette. Elle se résolut donc à attendre. Un peu. Mais une voix à l'intérieur la rassura : il y'avait du monde.

Mar 11 Sep 2007 - 22:14

Camille put entendre des bruits de feuilles et de dossiers que l'on refermait avec colère. La voix de Carrie tonna de l'autre coté de la porte dans sa langue maternelle (le francais):

"Je m'en contrefiche! Vous auriez du me tenir au courant! Qu'est-ce que vous pensez que je fais ici? Une visite de courtoisie?! Je suis ici pour ses élèves et je n'ai pas l'intention de les jeter dans la gueule du Loup! ... Comment osez-vous me menacer comme ca? Vous n'avez aucun autorité dans ce dossier, c'est moi et moi seule! Et c'est pourquoi toutes les informations que vous recevez au bureaux des renseignements doivent m'être transmis!... Allez vous faire foutre! Je vais glisser un mot à votre patron! Bonne journée!"

Puis le bruit d'un téléphone que l'on raccrochait avec violence résonna dans le bureau. Carrie se leva et prit une grande respiration avant d'ouvrir la porte. Elle envoya un petit sourire à Camille et dit:

"Je suis désolée que vous ayez du entendre cela...j'étais dans une conversation très importante et je ne pouvais m'arrêter lorsque j'ai entendu vos coups à la porte. Entrez, je vous en prie, entrez..."

Avec un politesse et une gentillesse étrange suite au discours violent qui venait tout juste de se produire, elle invita la jeune femme à s'asseoir. Carrie reprit sa place derrière son bureau et croisa ses longuse jambes.

"Que puis-je faire pour vous, Miss?"

Mer 12 Sep 2007 - 15:10

Camille resta quelques secondes paralysée, figée sur place, avec une expression qui hésitait entre la terreur, la stupeur et l'envie de fuir précipitamment. Mais avant que la dernière citée n'ait pu convaincre ses deux copines que la meilleure option, c'était elle, la porte s'ouvrit, et avec un sourire improbable, il lui fut demandé d'entrer et de s'asseoir.

Seuls les yeux de la jeune fille bougèrent, dans un premier temps. Elle guettait tout ce qui, dans ce bureau, pourrait s'accorder avec l'humeur de la professeure : haches, tronçonneuses, machins à glisser sous les ongles et compagnie. Puis, voyant qu'à priori ce n'était pas une feinte, à pas prudents, le regard toujours fuyant, elle se dirigea vers le siège qui lui était offert.

Elle hésita.

Est-ce que fermer la porte ne rendrait pas de nouveau madame Marcin violente et haineuse ? Peut-être était-elle un mutant claustrophobe, dont l'énergie décuplait dès qu'elle se trouvait dans un endroit trop exigu ? A priori, non, elle aurait été prévenue si tel était le cas. Aussi, sans violence, ferma-t-elle la barrière qui la séparait du couloir, et alla s'asseoir, toujours raide et tendue.

Bonjour...

Camille était toujours impressionnée. Elle-même était parfois colérique, enfin, c'était ce qu'elle pensait AVANT. Maintenant, elle se caractériserait plus comme "un peu râleuse".

Miss Le Guern. Camille Le Guern. Je suis arrivée hier.

Tout ce fracas lui avait fait momentanément oublier la raison de sa visite, passée au second plan devant la peur d'être réduite en poussière par son interlocutrice. Maintenant qu'elle n'exprimait plus que la bienveillance, la jeune fille se remit en confiance, et au clair avec ses objectifs.

En fait, je supposais que je devrais me présenter à un des professeurs, vu que j'étais nouvelle. Donc je le fais. Vous avez besoin d'autres informations sur moi ? Mon adresse, là où habitent mes parents, tout ça...dans toutes les facs, ils demandent ça, pas capables de se les faire passer.

Elle se détendait tout en parlant, juste avant d'arriver à ce qui était pour elle le point critique de la conversation.

Et aussi...j'ai vu que vous donniez des cours de sport. Et j'ai un petit problème avec mon pouvoir...enfin non, c'est pas vraiment un souci, vu que la seule fois que c'est arrivé, ça m'a plutôt sauvée, mais...ça m'embête, je comprends pas ce qui s'est passé, et...ça me fait un peu peur, voilà. Normalement, je suis pas une mutante dangereuse.

Le rose lui monta aux joues, suite à sa dernière phrase un rien hardie.

Enfin...les mutants ne sont pas dangereux, hein, mais mon pouvoir n'a aucun potentiel de destruction...enfin je crois.

C'était la première fois qu'elle avait réellement une conversation au sujet de sa nature, et ça la mettait mal à l'aise. Elle, Camille l'embobineuse, avait du mal à parler. Un comble.

Mer 12 Sep 2007 - 17:42

Carrie avait posé délicatement ses mains sur le bureau. Au début, lorsque Camille avait commencé à discuter de son nom et de son adresse et ce qu'elle devait faire et tout, le regard de la professeur déviait de temps à autre vers le téléphone muet. Dans sa tête bouillonnantes de pensées du genre: "S'il sonne, je le fais exploser", s'imposa soudainement la présence de l'élève. Elle la regarda doucement et l'écouta avec attention. Elle resta
complêtement immobile, son regard clair dévisageant la jeune femme. Elle rassura la jeune femme.

"Tu sais...Un adolescent sans permis au volant de la voiture de ses parents est dangereux. Est-ce que l'adolescent en question avait des tendances maniaques ou violentes? Probablement pas..."

L'avocat se redressa dans sa chaise et offrit à la jeune femme un de ses rares sourires. Elle se pencha légèrement vers l'avant dans un geste de confidence et contina:

"Nous sommes tous uniques. Même les personnes "normales" sont uniques. Nous avons simplement des moyens plus précis de le définir entre nous. Ce qui est sur, par contre, c'est que nous avons tous des points en communs: nous sommes des hommes. Nous sommes des bêtes égoistes et stupides."

Carrie eut un petit rire cynique et se laissa tomber contre son fauteuil. Elle continua avec un air désinvolte, comme si elle était persuadée de ce qu'elle disait et que rien n'était plus simple.

"Tu n'es pas plus dangereuse qu'un homme de 43 ans avec 5 enfants simplement parce que tu as un pouvoir. Un adolescent de 17 ans avec des idées meutrières est beaucoup plus dangereux que toi et ton pouvoir. Tu es unique."

Elle lui adressa à nouveau un sourire rassurant, bien que timidement petit. La femme se redressa dans sa chaise et tendit la main vers un crayon de plomb. Elle le fit tourner entre ses doigts et finalement, Pouf! dans un petit nuage de fumés et des éclats de bois, le crayon explosa. Carrie plongea son regard dans celui de Camille et dit:

"Beaucoup de personnes ont des pouvoirs très dangereux pour eux et pour les autres autour d'eux. Et c'est pour cela qu'ils viennent ici. Pour apprendre à les contrôler et à s'en servir sécuritairement. Rarement, c'est impossible de contrôler complêtement son pouvoir pour ne pas blesser les autres...alors on leur montre comment vivre avec et se débrouille avec."

Elle sortit une feuille et un stylo qu'elle placa devant Camille.

"Maintenant...Je voudrais que tu écrives ton nom et ton ancienne adresse. Et si tu veux...en quoi ton pouvoir consiste."

Mer 12 Sep 2007 - 18:35

Les nerfs chaque seconde moins crispés, Camille écoutait attentivement. Non, bien sûr, elle n'était pas dangereuse, n'avait pas d'envies meurtrières - quoique, la mère Hawkins... Mais quand même. Celà faisait trois ans qu'elle savait qu'elle avait ce "quelque chose" qu'elle ne contrôlait pas parfaitement. Jusqu'hier, ce n'était qu'un détail, mais elle avait sans doute traversé New York à la vitesse d'un monorail sans s'en rendre compte. C'est dérangeant.

Elle sursauta voyant le crayon exploser, et se tassa un petit peu plus dans son siège, terrifée à l'idée qu'une nouvelle colère reprenne madame Marcin. Pourquoi pas "Et pouf la Camille", quand on y réfléchit ?

L'air peu assuré, elle prit le stylo, et écrivit avec application l'adresse parentale, puis celle de son appartement, tout en jetant de brefs coups d'oeil à son interlocutrice, guettant le moment ou il lui faudrait peut-être fuir pour échapper à son courroux. Elle allait ajouter son pouvoir, quand elle comprit qu'elle ne pouvait pas vraiment bien le définir.

Je peux...dire mon pouvoir ? Ca m'aidera peut-être à expliquer sur un papier...

Elle rassembla les bribes de concentration à disposition avant de se lancer.

Je suis capable de...bouger très vite. Pas seulement les jambes, tout mon corps, et quand je fais ça, je crois que mon coeur accélère aussi. Simplement, je vais plus vite que les sprinters, et je peux le faire plus longtemps. Et...

Là était l'os.

Un jour, j'ai...enfin je crois que j'ai arrêté un garçon qui voulait me frapper. Il s'est écroulé, Paf ! Juste au moment où il m'attrapait. Et ça ne s'est jamais reproduit, simplement, je suis certaine que ce n'était pas un malaise : il était figé, comme une statue, et...et après je sais pas parce que je suis partie en courant.

Elle se redit ce qu'elle venait d'annoncer, et conclut que, décidément, sur une feuille, elle devrait être plus précise. Elle espérait juste qu'on puisse lui expliquer plus précisément ce qu'était cet aspect étrange de ses capacités.

Jeu 13 Sep 2007 - 19:44

Carrie remarqua que Camille se stressa un peu lorsqu'elle fit exploser le crayon. C'était compréhensible...Elle soupira passa une main sur ses cuisses, les frottant comme pour se réchauffer. Elle ne quitta toutefois pas la jeune femme du regard et lui sourire doucement. Elle hocha la tête lorsqu'elle expliqua son pouvoir et dit:

"Ne t'inquiètes pas...Tu n'es pas obligé d'écrire cela. Le fait que tu comprennes un peu ton pouvoir est un signe de contrôle. Et meme si tu n'es pas certaine de tous les aspects de ton pouvoir, tu les découvriras en essayant de le contrôler."

La femme se leva pour inviter la jeune femme à quitter son bureau. Elle avait beaucoup de travail à faire et des coups de téléphone à passer...

"Lorsque tu comprendras plus ton pouvoir, tu découvriras pleins de nouveau aspects et tu les contrôleras. Tu verras. Au début, je croyais que je pouvais juste sauter très haut...Mais ce n'était pas tout. Nous sommes tous à pour t'aider. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je serai là ainsi que tous les autres professeurs de l'Institut."

Ven 14 Sep 2007 - 14:06

Ah euh...merci. Oui, je vais essayer de comprendre.

Etant entrée dans le bureau en pensant que tous ses petits problèmes allaient être réglés, Camille pouvait légitimement être déçue. Mais elle parvint à sourire - si ça pouvait la protéger contre un coup de sang... - et se leva.

Merci beaucoup, professeur.

Elle mit la main sur la poignée, puis se ravisa et se retourna.

Euh...j'aurais juste une dernière question...j'ai un appartement à New York, et il faudrait que je le vide, seulement je n'ai ni voiture, ni permis. Vous sauriez comment je pourrais me débrouiller ? S'il y'a des conducteurs, ici, ou des véhicules ?

Sam 15 Sep 2007 - 15:55

Carrie sourit et hocha la tête:

"Ne t'inquiètes pas, tu n'as qu'à demandé à tes camarades de classes. Il doit bien y en avoir un qui a son permis de conduire. La voiture est dans le hangar. Dès que tu auras le temps et le conducteur, les clés sont dans la voiture."

Elle accompagna Camille hors de son bureau, referma la clé et s'excusa avant de quitter le corridor très rapidement.

[Désolée...Situation l'oblige]

Hall