[Guyanne française] Une soirée pas comme les autres...

Cayenne...
La capitale préfectorale de la Guyane avait bien changée en cent ans. La croissance démographique des années 2000 de 38% le présageait. On ne pouvait plus parler de ville, mais bel et bien de grande agglomération.
La ville avait absorbé tout les villages alentours, s'étendant de plus en plus sur la côte. Aujourd'hui quand on descend depuis le nord du département, c'est à partir de Kourou, et même avant, que l'on rentrait dans ce qui était devenu une ville de plus de cent kilomètres de long.
Les services de l'urbanisme n'avait pas eu d'autre choix que d'autoriser aux entrepreneurs de construire de plus en plus, et la ville ressemblait plus, vue du ciel, à une bande le long de la côte large de quelques kilomètres qu'à autre chose.
Ces dernières années, une controverse animait le débat public : la position du pas de tir de Kourou. La ville s'en était approchée de plus en plus et l'afflux de population continuait d'être important. Il était question de déplacer le pas de tir, ce qui était forcément hors de question...

La famille Lecomte vivait dans un quartier résidentiel non loin de la ville de Kourou. Ce soir là, les parents de Michel étaient allés manger chez des collègue de bureau à son père. Ils leur avait bien proposé de venir avec eux, mais il avait refusé.
Ces dernières semaines, Michel avait passé plus de temps chez lui, dans sa chambre, qu'a aller dehors et flâner dans les rues, sortir avec ses amis. Ses parents s'inquiétaient pour lui, cela n'était pas dans ses habitudes.
Mais le jeune homme avait besoin de se changer les idées. Il lui arrivait des choses bizarres ces derniers temps...

Michel était allongé devant la télévision et regardais un film. Un mauvais film en plus. Mais son esprit était ailleurs. Il y avait cette histoire de voiture censée le percuter qui le tracassait.

*Elle devait arriver à quoi? 70? 80? ce qui fait une distance de freinage de cinquante mètres minimum... Or j'étais à moins de cinquante mètres, donc elle aurait dû me percuter. Et puis il y a aussi les traces de pneu enflammées à prendre en compte, sans parler du métal fondu à la place des disque de freinage... Aucune voiture ne peut freiner comme ça, même malgré les dernière technologies high tech!*

Michel se leva en éteignant la télévision, posa la télécommande sur la table basse du salon et se dirigea vers la cuisine.

*toute façon ça fait des mois que je me ressasse cette affaire, je n'ai jamais compris ce qui s'était passé, je n'y arriverais pas...*

La disparition progressive des voitures à essence les cent dernières années avait changé le comportement des gens. Certes on voyait encore beaucoup de voitures électriques en centre ville, mais aucune ou presque pour effectuer des trajets longue distance. L'autonomie des batteries sur ces petits véhicules était bien trop faible...
Ce qui faisait que dans les campagne et les périphéries des villes, les gens avaient moins l'habitude à regarder avant de traverser une route. Ajoutez à ça quelques grammes de Rhum dans votre alcool... C'est ce qui arriva à Michel...
Mais cette fichue voiture avait stoppé, ce qui était physiquement impossible.
Le jeune homme faisait ses études à l'université de Kourou qui avait ouvert ses portes quelques années auparavant. Il venait d'entrer en deuxième année d'étude de physique. L'incident qu'il avait vécu en avait été une de ses motivations principale, mais ce qui l'intéressait aussi, c'était le domaine spatial. Son père lui en avait donné le goût, et il voulait poursuivre ses études en astrophysique...
Donc Michel, quand il pensait que cela était physiquement impossible, savait de quoi il parlais. Du moins avait-il un minimum, même plus, de notions de mécanique du solide pour affirmer ça.

*J'ai besoin de me détendre l'esprit.*

Michel monta les escaliers de la maison familiale en direction de la salle d'eau. Il n'y avait rien de mieux qu'un bon bain pour se détendre. Il fit donc couler l'eau et se dirigea vers sa chambre pour se changer. Quand il ouvrit la porte de celle ci, il poussa une exclamation :

« Hey! Mais qu'est-ce que tu fais là toi? »

Le chien de la famille, un Boxer, était allongé sur son lit et dormait paisiblement. A l'injonction du jeune homme, celui-ci se réveilla et le regarda d'un air de dire « bah quoi, je fais ce que je veux ».

« Diabolo...Descend de là tout de suite. »

Michel n'avait pas élevé la voix. Pas besoin, pas avec son chien. Diabolo était un jeune toutou de quatre ans que ses parents avaient acheté après la mort de leur Boxer précédent, Chaussette, et il était très obéissant. Le chien se leva et regarda Michel d'un air désabusé.

« Mais oui, on te maltraite... »

Le jeune homme sourit et fit une caresse à son chien alors que celui-ci sortait de la pièce pour redescendre en bas, probablement s'affaler sur le canapé... Michel devait penser à le faire descendre de là avant l'arrivée de ses parents, sinon sa mère allait encore gueuler. Lui ne trouvait pas que c'était pas bien que le chien monte sur le canapé. Après tout, il avait besoin de confort lui aussi.

Il ricana intérieurement, puis se changea pour enfiler un peignoir. Il retourna à la salle d'eau pour constater que la baignoire était désormais assez remplie pour qu'il se mette à l'intérieur. Il se glissa dans l'eau un peu trop chaude à son goût et s'installa confortablement. Il enclencha les jets massant pour détendre ses muscles crispés par l'anxiété et reposa sa tête sur le bord.
Il ferma ensuite les yeux, laissant ses pensées dériver. Mais, à son grand dam, elles ne cessaient de revenir, encore et encore, sur cette histoire. Toute la scène se déroula encore devant ses yeux, avec ce satané trou noir qui avait précédé l'arrêt de la voiture. Il se souvenait seulement d'avoir fermé les yeux. Non, ce qui était clair, c'était après...
La voiture, les flammes, le mec en colère qui en sortait, transpirant à grosse goutte à cause de la chaleur qui se dégageait de la voiture... Le sang qui coulait du nez de Michel. C'était encore un détail qui restait une énigme. Tout c'était passé si vite... Il se souvenait à peine avoir eu un mal de tête énorme à ce moment là...

Soudain, la douleur fut de nouveau présente. Oui, maintenant qu'il la ressentait, il s'en souvenait. Ce mal de tête fulgurant, atroce. Une douleur à vous en arracher les yeux avec vos propres mains. Michel saisit sa tête et ferma les yeux tellement il avait mal.

« Aaaaah , cria-t-il»

*mais qu'est ce qui m'arrive?*

L'eau du bain devenait étrangement de plus en plus chaude, alors que la baignoire, au contact de Michel, se refroidissait à la même vitesse.

*Qu'est-ce que...*

Arrivant à peine à aligner deux pensée, le jeune homme eut le réflexe de se lever et de sortir de la baignoire juste avant que l'eau ne l'ébouillante. Il tomba à genoux, respirant par à coup, en essayant de survivre à ce mal de tête. Diabolo grattait à la porte en gémissant pour son maître qui avait crié. Le chien avait monté précipitamment les escaliers pour voir ce qui s'était passé, voir si quelqu'un agressait Michel.
Le jeune homme entendit un craquement derrière lui. La baignoire, pourtant solide et renforcée, venait de se fissurer à cause du choc thermique. Le mal de tête de Michel diminuant, il se tourna et s'approcha pour essayer de vider l'eau. Il tendit le bras pour appuyer le bouton qui commandait l'ouverture de l'évacuation d'eau, mais celui ci ne marchais pas. Quelque chose devait avoir fondu.
Michel failli glisser en ramenant sa main, et il toucha involontairement la baignoire. Elle était gelée. Tellement gelée que sa peau aurait pu rester collée si il avait mis sa main dessus. Heureusement, il n'avait fait que l'effleurer.
Hébété, Michel se tourna et se leva péniblement, attrapant son peignoir pour se couvrir. Il s'approcha de la porte pour ouvrir au chien qui était en train d'essayer de la déchiqueter de ses griffes, et vit son reflet dans le miroir, une main posée sur la poignet.

Il saignait de nouveau du nez.


Un quart d'heure plus tard, Michel se trouvait assis sur le canapé, le chien allongé à coté de lui, la tête posée sur sa cuisse. Le jeune homme attendait que son médicament anti-douleur soit dilué dans son verre d'eau. Une main caressant distraitement l'arrière d'une oreille du chien, son esprit était en ébullition, un peu comme l'eau dans la baignoire...

*Qu'est-ce qui a bien pu se passer? Ce truc est impossible...*

Il secoua sa tête lentement à droite et à gauche. Il n'en revenait toujours pas. Il ne comprenait pas comment un tel phénomène pouvait se produire. Et puis le mal de tête, les saignements de nez... C'était pareil que pour l'incident de la voiture...

*Comme si la chaleur s'était transférée...*

Chose impossible. Enfin si, c'était possible de transférer la chaleur, mais quel avait été le convertisseur d'énergie? Lui? Non, impossible, aucun être humain ne pouvait réaliser quelque chose comme ça. Pourtant, les faits étaient là. La chaleur de la baignoire s'était transférée dans l'eau jusqu'à ce que celle ci soit tellement chaude que sa température soit celle de l'ébullition, et qu'elle s'évapore dans la pièce... Quand à la baignoire, elle avait du descendre d'autant de degrés dans les négatif...

*C'est impossible...*

Et pourtant, cela venait d'arriver. La baignoire fissurée le prouvait. Michel but une gorgée de son verre, espérant que la médecine ferait effet rapidement. Il était face à un problème, et pas des moindre. Reprenant peu à peu empire sur lui même, il essaye de réfléchir de façon plus pragmatique.

*Bon. Reprenons depuis le début. Je suis confronté à un phénomène dont je ne comprend pas les modalités, mais apparemment cela vient de moi. Et si cela vient de moi... Oh putain...*

Il avait gardé, grâce à son père, des tics de langage typiquement Toulousain, mais là n'était pas la question. Depuis quelques temps, on parlais de ces gens dont le génome avait évolué. Les mutants. Michel en avait entendu parler à la télévision, mais n'y avait pas vraiment cru. Il n'aimais pas regarder les info, ni la télé en général, et ne portait que très peu d'attention aux évènements dans le monde. Mais il se rappelait des mutants...

*Il serait possible que j'en soit un? Nom de dieu!*

Il bondit hors de son siège, et Diabolo sursauta de surprise en se faisant bousculer de la sorte, lançant un regard noir de reproche sur son maître qui n'y prêta pas une seconde d'attention. Michel grimpa les marches de l'escalier quatre à quatre et se jeta dans son fauteuil de bureau, manquant de tomber à la renverse. Alors que la chaise n'était même pas en équilibre à cause de la brusquerie du mouvement du garçon, il se saisit de son interface Internet et entrepris de faire des recherches plus approfondie sur les mutants...

[HJ : voilà pour mon premier post. J'espère ne pas être allé trop loin, mais je voulais mettre ces choses en place, cela me paraissait indispensable pour paufiner la vision que j'avais du personnage. Merci de m'avoir lu]

Ce qui m'ennuie, c'est l'usage intensif que tu fais de ton pouvoir, sans contrôle du courtier, ni même un barème...
Et pour ce qui est du post, je trouve regrettable de n'avoir qu'une seule ligne à répondre...



Sa recherche sur internet lui permit de découvrir les documents suivants.

[désolé j'ai pris trop de libertés, je rentre dans le rang. je ferais en sorte de ne plus faire d'écarts.
concernant le lien, superbe boulot des admins, je suis impressioné.]

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Les premiers résultats de la recherche de Michel donnèrent sur les Archives de "La Sentinelle", journal mondialement connu mais qui n'était pas lu par la famille Lecomte. Son père David trouvait que ces journalistes prenaient toujours trop partie et n'étaient pas capable de présenter des analyses objectives.

Et la lecture de Michel confirma l'opinion qu'en avait son père. il ne lut que les cinq premiers edito qu'il trouva, et survola le dernier, tellement que le journal s'affichait anti-mutant.

*Je dois trouver quelque chose de plus pertinent*

Malgré cela, sa lecture ne l'avait pas laissé indifférent. Le journal insistait sur les dangers des mutants, et il était clair qu'une forte communauté humaine de part le monde le lisait et étaient d'accord sur ce point, le jeune homme le remarqua au nombre d'exemplaire tiré...

Cette lecture lui laissa beaucoup d'appréhension, et de peur. Si il était effectivement un mutant, mieux valait pour lui de faire profil bas. Néanmoins, il avait appris des choses. Notamment l'existence de cet institut.

Poursuivant ses recherches, il tomba sur l'édition d'un journal de la côte est américain. Se débrouillant assez bien en anglais, autant parlé que écris, le jeune homme lis l'article et fut content de voir que celui là était un peu plus objectif que l'édition précédente. Le journaliste était moins aliénant et essayait de relater les faits.

*J'aimerai trouver quelque chose sur ce débat entre le pr Fleury et Zachary*

Poussant plus en avant ses recherches, il put enfin voir une video enregistrée du débat télévisé entre les deux professeurs. Il était clair, après ce visionnage, que le Pr Fleury semblait être un homme de bonne foi, alors que ce Zachary semblait être un paranoïaque fuyant de vieux démons.

Il était clair que les mutants, avec leurs pouvoirs, représentaient un danger. Mais peut-être que la plupart des incidents qu'il avait pu lire étaient non pas des attentats terroriste, mais simplement des accidents dû à un non contrôle du pouvoir de la part du mutant.

*Je suis moi-même un danger, je ne sais même pas ce que je suis capable de faire...*

Dans ce cas, pour la sécurité de tous, et surtout de sa famille, de ses parents, il valait mieux qu'il parte à cet institut, afin qu'on lui apprenne à contrôler son pouvoir. Michel ne voulait blesser personne...

En parlant de ses parents, la soirée était bien entamée, et il était possible qu'ils ne tardent pas à rentrer à la maison, ce qui risquait de mettre Michel dans une situation délicate vu l'état de la salle de bains...

Le temps avait passé un peu plus vite que prévu sans que Michel ne s'en rende compte, et c'est quand son estomac se mit à crier famine qu'il réalisa qu'il était plus tard que prévu.

Et que ses parents n'étaient toujours pas là.

Quelqu'un sonna à la porte. Par le visiophone, Michel put voir un militaire. Allure sévère, cheveux blancs gominés, galons de colonel aux épaules, il portait un insigne étrange que le jeune homme n'avait jamais vu auparavant. Cet insigne était constitué de la fameuse double hélice d'ADN autour de laquelle était inscrit DNSMH en lettres dorées.

L'armoire à glace se présenta d'une voix profonde et autoritaire.

"Colonel Basco. Direction Nationale de la Sécurité Méta-Humaine. Je vous informe que vos parents et vous-mêmes ont été placés sous contrôle militaire après que nous ayons identifié une source de collaboration mutante issue de cette maison."

Il marqua deux pas pour se placer sur le seuil de la porte, rendant la fermeture impossible.

"Avez-vous utilisé votre ordinateur dans les heures précédentes ?"

Le colonel fit deux pas de plus, et jeta un regard circulaire avant de réciter.

"Bien que nous sommes sur le continent américain, nous sommes ici en France. Cela signifie que conformément à l'article 53 du code de procédure pénale, relatif aux enquêtes de flagrance, je peux réaliser une perquisition chez vous, que cela vous plaise ou non, dans la mesure où votre ordinateur, et donc vous, puisque vous venez de me dire que vous vous en serviez, est relié à une affaire d'espionnage militaire et industriel, qui ne manquera probablement pas d'être associé à la charge de haute trahison."

Il conclut son petit discours en regardant Michel les sourcils haussés, comme s'il le prenait pour une andouille. Puis reprit un visage normal et lui adressa un sourire.

"Puis-je voir ce fameux ordinateur ?"

Le colonel le suivit, mains croisées derrière le dos, jetant des regards de droite et de gauche, et hasardant un compliment sur la maison, tout en répondant nonchalamment aux questions.

"Vos parents ont déjà été arrêtés sur leur lieu de travail. Ils sont au courant des chefs d'inculpation. Votre chien gratte aux portes ?"

Il donna un coup de menton à la porte de la salle de bains.

Le colonel haussa les épaules face au mensonge de Michel. Quelle importance après tout. Il faudrait peut-être songer à un peu plus enquêter, mais il s'intéressait surtout à l'ordinateur pour l'instant.

"Ah, parfait. Je suis malheureusement contraint de le saisir. Comme vous êtes majeur, je vous laisse le soin de signer ici, afin d'attester du fait que j'ai pris votre ordinateur."

Il tendit un procès verbal de saisie à Michel, puis s'installa à l'ordinateur, l'éteignant correctement, avant d'entreprendre de tout débrancher.

Les branchements étaient terminés. Ou plutôt, les débranchements, et le militaire s'empara de l'unité centrale.

"Non merci, c'est aimable à vous. Nous allons interroger vos parents. Attendez-vous à être convoqué rapidement pour qu'on recueille également votre déposition.

Vos parents sont soupçonnés d'entretenir des liens avec des organisations mutantes louches, et de leur livrer des informations stratégique sur la technologie spatiale européenne. Méditez là-dessus."

Il redescendit les marches de la maison et, une fois arrivé sur le seuil, ajouta.

"Oh, j'allais oublier. Votre mère vous fait savoir qu'il y a des boulettes au réfrigérateur. Mes hommages à vous."

Il sortit de la pièce, regagnant son véhicule stationné dans l'allée.

La réponse providentielle ne viendrait malheureusement pas de son repas, ni de la tête poilue qui vint se poser sur ses genoux : son chien était sorti du salon, dieu seul sait comment.

Pour la soirée, il valait mieux aller dormir. De toutes façons, l'ordinateur était saisi.
C'est au beau milieu de la nuit que des bruits de portes se firent entendre, puis de clés, et deux voix familières entrèrent...

"Je te dis que c'est insensé ! Qu'il soit aller sur des sites mutants ! Non mais et puis quoi encore. Pourquoi n'en serait-il pas un aussi, tant qu'on y est.
- C'est ce que m'a dit le colonel. Ils sont trop chatouilleux en ce moment, sur ces affaires de mutants, en particulier depuis que la dnsmh est en place. Tu te rends compte qu'ils ont fait venir un officiel de Paris juste pour ça ! Pour trois malhereux sites consultés. Bonjour la parano !
- Chut, tu vas le réveiller !"

Ses parents le regardèrent, et sa mère démarra directement, tentant de garder un air maternel.

"Oh... désolé... Nous t'avons réveillé."

Son père enchaîna immédiatement toutefois, nettement moins content.

"C'est quoi cette histoire de mutants ?! Depuis quand tu essaies de fréquenter ce genre de personnes ? On a passé la journée en cellule à être interrogés par des militaires à cause de ça !"

Son père s'apprêtait à reprendre la parole quand sa mère croisa ses mains en signe de temps mort.

"Les garçons, ça suffit, il est deux heures trente du matin, la journée a été longue, et j'ai envie de dormir. On parlera de tout ça demain, mais en attendant, j'ai qu'une envie, c'est d'aller me coucher."

Et elle quitta la pièce, laissnt Michel sous le regard inquisiteur de son père qui quitta le salon à son tour.

D'abord en marchant, puis en courant en entendant le hurlement de sa mère provenant de la salle de bains...

Son chien était sagement couché sur son tapis. Il leva un instant les yeux, lui donnant une expression de tristesse infinie, puis reposa sa tête sur ses pattes en essayant de dormir. Ces humains... Tout le temps à brailler.

Sa mère redescendit, blanche comme la neige, pourtant bien rare en Guyane, suivie par son père rouge comme un piment, nettement plus fréquent. Ce fut toutefois sa mère qui parla, d'une voix sifflante et haletante qu'elle tentait de garder calme, bien que les montées vers l'aigü indiquaient une crise d'hystérie imminente.

"Est-ce que... As-tu une explication ~rationnelle~ pour expliquer l'état de la salle de bains ?"

Sa mère regarda au sol, tentant manifestement d'en appeler à ses ressources supérieures pour ne pas détruire le parquet d'un coup de talon. Elle leva un bras stoppant net l'avancée de son père.

"Tu ne peux plus rester ici. Les militaires... Pour qui on travaille. Ils sont très chatouilleux avec ces histoires de mutants. Qu'ils aient tort ou raison, j'en sais rien, et je m'en fous, mais c'est trop important pour se laisser distraire par ça."

Son père ajouta

"Je suppose que c'est ce que tu cherchais sur internet ! Un endroit où t'enfuir pour te retrouver avec tes semblables !"