[Barbecue] Quête culinaire pour requête bretonne...

Salon

Georgia furieuse et armée de ses victuailles refit une apparition dans la cuisine. Ce coup ci elle devait se calmer avant de reparaître dans la chambre de la jeune bretonne... Et le meilleur moyen et le plus approprié en l'espèce était de faire de la cuisine.

Un Milk Shake ? Il lui fallait du lait. De la glace à la vanille. De l'imagination. Un mixer. Et puis ce qu'elle pourrait trouver dans le frigo pour accomoder tout ceci...

Machinalement, furieusement et faisant jouer son bel esprit d'escalier, Georgia s'attela à la réalisation du souhait de la bretonne... Ses pensées étaient confuses et elle devrait bien prendre une bonne dizaine de minutes avant de se calmer...

Elle souhaitait mentalement bonne chance à toute personne qui passerait le seuil de ce qui était devenu son territoire, son espace vital dans le laps de temps nécessaire à son travail gastronomique...

La préparation du Milk Shake était au fond une expérience pas déplaisante... Très reposante somme toute. Un litre de lait venait d'y passer, ainsi qu'une dizaine de boules de glace à la vanille. Après un petit coup de mixer à froid... Le temps de la préparation semblait nécessaire et pour faire un truc de bien pour Camille, et pour calmer les nerfs de Georgia. Plus ça avançait, moins elle avait envie de sauter à la gorge de l'autre fille... La mitalienne se prit même à chantonner (à ronronner ?) en ajoutant la petite cuillerée d'extrait de vanille.

Elle contempla le résultat avec émotion : certes, c'était pas très beau, certes si elle avait été préparatrice de Milk Shake chez un glacier, elle serait allé chercher son chêque à la compta aussi sec, mais pour un premier jet, ça avait l'air mangeable... En revanche, il y en avait peut être un peu beaucoup pour une seule personne...

A la fin de la manip', elle se retrouva avec 4 verres bien remplis... L'un serait pour Camille. Mais les 3 autres ? Certes, ce n'était pas mauvais ce qu'elle avait fait, mais son appétit n'était pas énorme en ce moment (elle se souvenait pourtant d'avoir mangé une chips l'année dernière...), il faudrait donc aller les offrir à 3 de ses futurs amis de l'Institut... Mais d'abord Camille, c'était le plus urgent.

Elle mit les 4 verres sur un plateau accompagnés de son verre d'eau et de son brownie, puis se mit en direction de la chambre de Camille...

Chambre de Camille

Chambre de moi, la plus belle de toutes

Camille voulait manger, mais elle se savait talonnée par le meilleur coupe-faim de ce côté-ci du Mississipi, à savoir Alixtide lui-même. Durant le trajet, plutôt que de tenter de commencer à expliciter la situation du Cobreton qui s'annonçait pire qu'un sac de noeuds trempés à démêler dans le noir, elle imagina quel menu limiterait au maximum les risques de rejet involontaire. Elle avait tout de même des règles de vie. Vomir en faisait partie le moins possible.

*Des fruits, SURTOUT PAS de laitages. Je vais piller la corbeille.*

Elle accélèra donc légèrement le pas, histoire d'entrer la première dans la cuisine et de pouvoir sentir une dernière fois l'odeur de la nourriture sans fumet vicié, et pour se réserver les plus belles pommes aussi.

Elle jeta son dévolu sur deux poires, une granny, et deux abricots murs juste ce qu'il faut. Pour la suite du menu, elle attendrait que l'air devienne de nouveau respirable par le nez. Elle s'assit donc, laissant à Georgia et Alixtide le soin de choisir leurs places. Règle numéro 1 de la médecine Camillesque : ne pas brusquer les gens, les mettre à l'aise, leur faire croire que c'est tes potes.

Elle fit un petit signe à Georgia pour qu'elle ferme la porte, même si du point de vue de l'atmosphère c'était assez peu judicieux. Tant pis. Si ça pouvait mettre le blondinet odorant assez en confiance pour qu'il commence à parler, ce serait du temps gagné, et des cheveux en moins à s'arracher. Parce que vu la clarté d'expression d'Alixtide sur des sujets simples, si lui-même pensait qu'il était sur un cas complexe...

Chambre des deux lolottes perverties au contact de la bisouilleuse perturbée

Georgia suivait la troupe dans la cuisine. Ici, il ne s'agissait plus d'improviser des Milk Shakes, tâche relativement possible. Non, le sujet à l'ordre du jour était d'aider Alixtide pour un problème qu'elle ne connaissait pas, que Camille ne connaissait pas et qui posait, selon toute évidence, un net problème de formulation au breton odorant. Prise de tête assurée quoi...

Suivant le signe de tête de Camille, Georgia ferma la porte, histoire de garantir à l'entretien une certaine confidentialité. Bien entendu la précaution semblait quelque peu inutile, vu que de toutes manières la pièce serait envahie par des résidus mutés d'ici quelques minutes... C'était ça la gloire et la déchéance de l'Institut. On se marchait quelque peu dessus. Bah ! C'était la règle du jeu...

Puis, elle s'assit aux côtés de Camille, attendant qu'Alixtide ouvre la bouche. Elle afficha un petit sourire, ni trop, ni pas assez, histoire de dire "Je suis une professionnelle, n'ait pas honte tu peut tout me dire, je ne suis pas là pour juger", même si c'était pas évident d'en dire autant avec une simple mimique faciale...

Enlevant ses chaussures, histoire d'être plus à l'aise et de mettre Alixtide dans des circonstances olfactives propices à la confidence, elle se mit en tailleur.

"Nous t'écoutons Alixtide"

Durant le trajet Alixtide s’était déjà fait une raison concernant le report de la conversation, mais en voyant la posture de ses deux camarades dans la cuisine, il comprit qu’elles voulaient une sorte d’acompte.

*Normal, il faut poser les bases du problème, pour que Camille puisse y réfléchir et ensuite me faire un rapport …*

La porte était fermée, et la délicate attention de Georgia à son égard le mit tout à fait à l’aise. Enfin quelqu’un de compréhensif et sensé dans cette maison.

*Cette fille là est tout le contraire de cette bécasse de River …*

Se dit-il avec un certain contentement. Tout à fait tranquille, mais conscient aussi du peu de temps libre dont il disposait avant la première incursion de mutant, il prit une petite cuillère, ainsi qu’une banane plus que mûrie dans la corbeille aux fruits. Il prit place en face des deux demoiselles, ouvrit la banane.

« Bon, je serai donc rapide. Il me faut savoir, ce qu’une fille dirait à une fille, pour plaire à une fille. »

Il s’arrêta là, et commença à détacher à la cuillère une zone noire de la banane.

Il s’était promis d’être très vigilant, alors autant être direct et évasif.

Georgia faillit tomber de sa chaise au moment où Alixtide révéla la nature de sa requête... Une fille. Des filles. Et elles s'aimaient. Blam ! Histoire de ma vie... Alixtide, au fond, était tombé comme de par hasard sur the specialist en la matière... Mais c'était vraiment trop bizarre. En plus, le cochon breton n'était pas une fille ! Enfin, Georgia ne croyait pas...

Bon, il fallait tout de même dire quelque chose, n'importe quoi, faire oeuvre d'intérêt pour ce qui se tramait... Georgia était passionnée par le thème (en plus ça se trouve c'était Gabrielle qui demandait conseil à Alixtide pour la séduire elle, oui, c'était du délire, mais Georgia n'avait elle pas le droit de délirer un peu ?) et elle ne devait pas se laisser submerger ni par l'émotion ni par la surprise. Il fallait être professionnelle.

"En effet Docteur Le Guern, il nous faudrait des précisions sur les deux filles en question... Je te rappelle, Alixtide, que nous sommes tenues au secret. Mais bon, tout ça, ça tourne autour de mes travaux de recherches... "Les relations de séduction intra-genres, de l'affirmation à la déconstruction normique". Je pense être à même d'aider Alixtide face à ses interrogations"

Alixtide regarda avec une admiration respectueuse les deux filles. Elles semblaient avoir tout compris : non seulement le caractère éminemment secret de l’affaire, mais aussi le sérieux et la profondeur des choses. Nul doute qu’il avait devant lui des professionnelles.

Il hocha la tête aux sages propos de Camille, et resta quelques instants béat devant l’intitulé de la thèse de Georgia. Il en vint à se demander si son « problème » n’était pas une question bassement élémentaire pour elles.

« Heu oui … des noms de codes … ça vaut mieux … Heu donc la séduction intra-genre, ben c’est presque ça dans mon cas … quoique les genres soient très différents. »

Il plongea son regard au plafond, afin de faciliter l’organisation des idées. Il était impératif que si l’inquisitrice entrait, à tout moment, elle ne puisse deviner de quoi ils parlaient. Il prit son inspiration et désigna les deux filles du bout de sa cuillère.

« Disons alors – et c’est aussi pour votre propre sécurité – que nous avons deux personnes, que nous appellerons, d’un côté la louve, de l’autre, la chouette. La louve a un sacré caractère, elle est très intelligente, capable de beaucoup de choses. Mais elle est plus timide qu’on pense. Ou plutôt, elle sait que la chouette l’apprécie déjà beaucoup, mais elle aimerait être appréciée encore plus. La louve semble ne jamais être satisfaite de ce côté. Ensuite la chouette, elle est très secrète, et très très sage. Je veux dire, c’est quelqu’un qu’on ne berne pas. Elle a beaucoup de réflexions en tête, et il n’est pas dit, que la louve ne soit pas juste une réflexion parmi d’autres, pour elle. »

Refaisant brièvement le chemin de ses pensées, pour vérifier que nulle part il ne s’était trahi, il conclut.

« Qu’est-ce qui doit arriver aux oreilles de la chouette, par la louve directement, indirectement, ou pas par la louve, pour que la chouette donc, s’intéresse encore plus à la louve ? »

Il posa son regard avide de réponse sur Camille, puis Georgia, tout en avalant une cuillérée de banane noire.

La G-Theory ? Georgia sourit à l'idée de se voir bombardée théoricienne des sciences des relations humaines...

"La louve, la chouette... Alixtide, je vois PARFAITEMENT la nature de ton problème. Et les moyens d'y remédier"

Bien sur c'était faux. Mais dans la pensée beccarienne l'improvisation était le meilleur moyen de remédier au chaos ambiant.

"En fait la G-Theory, que je connais bien pour l'avoir quelque peu pratiquée, a un gros problème. Celui-ci est lié à l'existence du syndrome de RosRiver chez la plupart des femmes... En effet, le Dr. RosRiver s'est aperçue, ça on le voit dans son ouvrage monumental "Je suis blonde, je suis belle et j'aime les filles", que les normes sociales, d'inspiration judéochristianocapitalistes sont telles, que quand bien même une fille se sentirait attirée par sa semblable, elle aura tendance à rejeter cette attraction au profit de relations socialement plus acceptables. Comme se trouver un lourdaud avec qui elle pourra se reproduire. Et le regarder béatement le dimanche alors qu'il tune sa voiture. Ou quand il se gratte la tête ou les testicules en buvant de la bière devant la téloche"

Georgia savait qu'elle irait en enfer pour ses propos. Et ses pensées. Et alors ? Elle s'en carrait complètement.

"Le théorème d'Eldritch a tendance à montrer que "certaines filles errent par erreur". Mais le syndrome de RosRiver a la propension à renvoyer l'application de ce théorème sur un domaine purement imaginaire ou symbolique. Bref, non visible et socialement acceptable. C'est l'éternel conflit entre le principe de plaisir et le principe de réalité. Je ne développe pas"

La mitalienne se sentait bien dans sa peau de doctricienne postmoderniste. Peut être qu'elle devrait écrire tout ça sur papier ? Et passer à un Talk Show ?

"Du coup entre Eldritch et RosRiver, le coeur de la chouette est partagé... La réussite de la G-Theory dépendra essentiellement du poid respectif de ces deux tendances. Si la pression sociale est trop élevée, ça aboutira a des résultats catastrophiques, limite dramatiques... En effet, pour la louve ça donne à 60 % un rejet verbal nettement prononcé et à 40 % une réaction stéréotypée violente... Pour la chouette, c'est encore pire... Face à une alternative insurmontable, la tension psychologique deviendra telle que la décompensation conséquente pourra entraîner la mise en place d'une conduite suicidaire de type fataliste..."

Georgia plaignait sincèrement la malheureuse River : peut être qu'elle allait mettre fin à son existence en buvant la bouteille d'eau oxygénée qui lui servait à décolorer ses cheveux ? Triste... La pauvre...

"Ce qui limite, nous en conviendrons, le champ d'application de la G-Theory. Toutefois, Alixtide, tu as de la chance, je connais le moyen de surmonter tout ça. Si le Docteur Le Guern me le permet, je procéderais volontiers à une mise en situation. A cet effet, Alixtide, je te conseille d'écouter attentivement, de prendre des notes et de poser des questions dès que le coeur t'en diras..."

Une mise en situation. Ca allait être drôle. Et instructif. Et accessoirement, ça allait peut être aider le jeune breton paumé...

"Pour les besoins de l'expérimentation, Camille incarnera la louve, que nous appellerons Corky... Quant à moi, je serai la chouette, connue sous le sobriquet de..."

Elle marqua un instant de pause qui se voulait être dévoué à la réflexion. Histoire de brouiller les pistes. Histoire de se donner de la contenance.

"... River. Oui, ça sera très bien. Parce que RosRiver, c'est quand même très laid !"

Georgia sentait que si une certaine personne l'entendait, elle s'en prendrait très certainement une dans la tronche. Et une, amplement méritée !

"Le but est le suivant : montrer comment contourner le RosRiver, pour permettre par les pulsions naturelles d'Eldritch, l'application parfaite et satisfaisante de la G-Theory. Camille... Enfin, Corky, je te laisse le soin de commencer"

Voilà, la messe était dite.

Alixtide était tout bonnement scotché par le long développement théorique de Georgia, au point d’en oublier de mâcher son morceau de banane. Il n’avait pas osé l’interrompre, emporté par la complexité édifiante et admirable de son raisonnement, alors que dès les premières paroles de Camille, il avait eu de quoi contester. Camille avait un esprit plus synthétique et clairvoyant que sa camarade. Mais normal, Georgia était novice encore. Elle se laissait emporter par ses lectures académiques. Elle manquait de distance.

Il acquiesça néanmoins, faisant mine d’avoir tout compris. Il avala la bouillie de banane en mettant son poing devant sa bouche, puis se permit timidement cette remarque.

« Heu attends Gorgia … c’est que … la G-théorie, dans mon cas est impossible … parce que … la louve est trop fière de toute façon pour risquer le premier pas, et … la chouette est trop loin de se douter du problème pour l’y inciter. Et heu c’est que la louve est aussi un peu fainéante, et compte sur des … des tierces. Heu dans ce cas … »

Il pointa Camille de sa petite cuillère.

« Vous ne devriez peut-être pas jouer la louve et la chouette, ou même River et Corky, parce que la vraie situation se fera entre un tierce de River, et Corky. Non vous ne croyez pas ? En tout cas dans mon exemple, la G-Théorie est vraiment impossible, car la louve, comme je l’ai dit, ne le fera jamais de chez jamais. Il n’y aura jamais chez elle de décompression salutaire de type suicidiste. Jamais. »

Il s’adossa à son siège, et désigna du doigt les protagonistes.

« Comme la scène entre River et la tierce semble évidente, peut-être que vous pourriez mettre en situation celle entre Corky et la tierce. On pourrait appeler la tierce Eltrich, dans la continuité de la théorie de Gorgia. »

Il hocha la tête d’un air convaincu et déjà expert. Alixtide sentait qu’il tenait le bon bout, et que toute sa future stratégie avec la dame blanche allait se dérouler maintenant sous ses yeux. Il se trouva décidemment très intelligent et rusé pour le coup. De plus, jamais les deux filles ne soupçonneraient une seconde de qui il s’agissait, puisque leurs données étaient fausses à la base : il n’y avait strictement rien d’amoureux dans le couple en question.

*Je suis très, très fort. Si seulement le Docteur Fleury me voyait, il changerait tout de suite ma note du cours de liderchip ... hé hé ...*

Il sortit rapidement de sa poche arrière son carnet de cours et le stylo bille accroché dessus.

Et c'est le moment que choisirent les communicateurs de Camille et Alixtide pour s'activer et laisser entendre la voix de Sahari :

-Mlles Ranks, McCullogh, Moran, DeGuern. M. Pitre et Nan Quan. Veuillez me rejoindre immédiatement devant la salle de briefing.

Le diagnostic aurait été : "Triple entorse carabinée des méninges postérieurs et latéraux." Camille n'avait RIEN pigé à l'exposé de Georgia. Elle, c'était une théoricienne de la simplicité. Mais les opposés s'attirent, et elle était déterminée à comprendre son amie afin qu'à deux elles deviennent les conseillères matrimoniales et plus si affinités les plus réputées de l'Institut. Louable entreprise.

L'avantage de la harangue de Georgia était qu'elle lui avait permis de finir son petit assortiment de fruits divers, et que du coup elle n'avait plus faim. Mais lorsqu'Alixtide eut parlé, et que du coup il advint que c'était son tour d'intervenir, tout ce qu'elle réussit à balbutier fut :

Hein ? Ah...euh...

Court récapitulatif, résumé évènementiel et informationnel, synthèse des données, simplification. Elle = Corky = Un troisième larron entre RosRiver et Dietrich = l'intermédiaire qui doit faire le lien = ruse = délicatesse = style = élégance. Tout elle résumé.

Elle se redressa, recula de quelques pas. Dans une reconstitution, il faut s'approcher le plus possible de la situation réelle. Donc, elle, Corky, devait engager la conversation avec...

Saharicomm a écrit:-Mlles Ranks, McCullogh, Moran, DeGuern. M. Pitre et Nan Quan. Veuillez me rejoindre immédiatement devant la salle de briefing.

Stop. DeGuern ? Qui avait dit qu'elle s'appelait comme ça ? Par réflexe, elle dit à haute voix à son interlocutrice invisible, avecc une élocution représentative de sa lassitude...

C'est LE Guern.

Pas compliqué pourtant. Bon, la suite de la phrase, et le "immédiatement", semblaient signifier que la reconstitution serait reportée. Damned. Au moins, elle pourrait y réfléchir pour être plus réactive et percutante la fois prochaine, quitte à demander des antisèches à Georgia.

Bah Georgia, chuis désolée...

Elle se dirigea vers la porte, lui fit une moue d'excuse, et sortit dans le couloir retrouver l'écorcheuse de patronyme.

Salle de Briefing

Visiblement la séance d'analyse de pensée Alixtidienne allait finir en queue de brochet... Camille et le bon cochon breton venaient tous deux d'être contactés pour de nouveaux exploits édifiants de collégiens en mal de BA. Pas grave, en fait, ce n'était que partie de rire remise...

"Alixtide, je vais explorer la piste des tierces comme tu le dit... Compulser mes ouvrages, prendre l'avis, discret, de chercheurs en queer et en gender theory, toute l'artillerie lourde quoi... Comme ça, à la prochaine séance, ton problème sera réglé... N'hèsites pas à me contacter, nuit et jour, sur mon communicateur. Nous serons là pour toi, Camille et moi"

Elle ajouta un petit sourire gentil. Histoire de montrer qu'en fait, elle l'aimait bien la boule puante sur pattes...

"DeGuern ? Hey, Camille, je savais bien que t'étais une ch'tite princesse !"

Enfin, ne voulant pas se retrouver toute seule dans la cuisine, elle choisit de prendre la tangente...

"Bon, les jeunes, amusez vous bien, moi aussi je file. Camille, à plus tard j'espères..."

Ma chambre

Désespéré, Alixtide regarda sans comprendre ce cruel et maléfique communiqueur qui venait de tout gâcher. Camille et Georgia avaient été à deux doigts de lui révéler la sainte formule magique permettant d’accomplir la malédiction de Juliette. Et tout s’écroulait une fois de plus, si près du but. Le « immédiatement » de Sahari eut le même effet qu’un poignard en plein cœur.

*Purin mais pourquoi ??*

Ce qui aurait dû arriver par la porte de la cuisine était venu par la poche du pantalon. Il entendit Camille s’esquiver aussi rapidement qu’une anguille, tandis que Georgia tentait de l’assurer de la pérennité de la prestation promise. Alixtide la regarda d’un air refroidi. Il lui répondit d’un ton amer et passablement déçu.

« Oh d’accord … Merci Gorgia. J’ai assez hâte oui … qu’il soit réglé ce problème. Merci … »

Il l’accompagna du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans le couloir. Après tout, ce n’était pas si mal. Elle prendrait le temps de réfléchir, et sa réponse n’en serait que meilleure. Avec un peu de chance la convocation ne durerait pas des heures, et les deux filles seraient de nouveau disponibles après. Alixtide avait l'impression d'avoir très bien choisi ses expertes, et le sourire de Georgia le rasséréna.

Il se leva pour aller jeter la chair blanche de la banane dans la poubelle, mais garda la peau qu’il grignota le long du trajet jusqu’à la salle de la convocation.

briefing

[ Bureau de Olivier, Après le BBQ]

Rachel arriva avec vitesse dans la cuisine. Vide? La cuisine était vraiment vide? Quelle chance! La jeune femme marcha avec une certaine colère qui brûlait en elle. Elle soupira longuement, prenant de longues respirations. Zen...Il fallait être Zen... Elle grimpa sur la table et s'y assit en indien...Pas question qu'elle s'assise par terre! Elle replia ses jambes en indien et ferma les yeux. Zen... Elle se mit tranquillement, mais surement, à reprendre contrôle de sa colère contre...contre qui? Contre Ivy et Olivier...Oui c'était bien ces deux là. Pourquoi? Pourquoi était-elle en colère? Simplement parce que quelqu'un était méchant avec toute les équipes et que personne ne faisait rien pour changer les choses!... Ce soir ils iraient en mission... Rachel ouvrit les yeux. La mission.

Elle débarqua de la table et marcha lentement vers le congélateur de la cuisine. Elle ouvrit la porte du congélateur et sortit un pot presque vide de crème glacée. Elle marcha comme un fantôme vers le tiroir aux ustensiles et sortit une immense cuillière de métal. Elle la regarda un certain moment. Waww... Elle était vraiment grosse cette cuillère! Qui avait une cuilière aussi grosse? À quoi cela pouvait-il servir? Elle sourit et referma le tiroir.

Rachel s'installa confortablement sur l'îlot de la cuisine. Elle balanca ses jambes dans le vide et enfonca l'immense cuillière dans la crème glacée au chocolat - sa préférée -. La cuillière ressortit remplie de crème glacée. Elle essaya d'abord de toute la mettre dans sa bouche...Impossible! Elle n'avait pas le bouche assez grande. Une moustache de chocolat autour de la bouche, elle entreprit de vider la giganteste cuillière de ce qu'elle contenait.

"Hum...Miam!" s'exclama-t-elle.