Re: Los Angeles, un pub (Daedalion March)

Un silence glacial s'installa dans la salle d'audience, alors que l'avocat de Daedalion commençait à se confondre en excuses, le juge leva la main, intimant simplement le silence.

"Maître, ne vous donnez pas cette peine, j'ai eu la réponse à ma question. Pour le fait d'outrage sur l'agent de polilce, vous êtes condamné à 6 mois de prison ferme et 10 000 $ d'amende, plus les dommages et intérêts demandés par la partie requérente qui seront fixés dans une audience ultérieure. Pour le fait d'outrage à magistrat, vous êtes condamné à 18 mois supplémentaires, et 15 000 $ d'amende, sans préjudice de poursuites en dommages et intérêts qui seront fixés dans une audience ultérieure.
Si vous n'êtes pas en mesure de payer ces amendes après saisie de vos biens et mise à contribution de vos ascendants et descendants éventuels, votre peine de prison en sera alourdie.
Comme je suis bonne, je ne vous demande pas si vous avez quelque chose à ajouter, sans quoi vous aggraveriez votre cas. Je vous déconseille de vous pourvoir en appel."

Elle hocha la tête en direction des policiers, tout en ordonnant de l'emmener, et passant nonchalamment à l'affaire suivante.

---

Juste pour t'informer que ton personnage vient d'être condamné à passer au moins les deux prochaines années en prison. Il lui sera donc impossible de rejoindre l'institut dans un délai IRL acceptable.

Je te laisse répondre à ce post, des fois que je sois inspiré pour miraculer ton personnage, mais je te préviens, je ne crois pas trop aux miracles...

[H.J : Bien… Je vais essayer tout de même.]

Devant l’énorme péril lui faisant face, Daedalion espérait qu’une idée de génie viendrait émerger de son esprit buté. Il ne lui restait que peu de temps avant qu’on ne l’envoie en prison pour deux années certainement douloureuse. S’échapper paraissait impossible, et seule la vérité demeurait son allié. Il n’eut que l’infime espoir de prouver à son audience la véracité de ses dires, à savoir, créer une étincelle dans la paume de sa main. Il la tendit vers l’avant, concentra ses efforts dans l’espoir que le prodige se réalise, et, plus improbable encore, que la juge fasse preuve de sympathie devant à la détresse réelle du mutant.

A peine avait-il esquissé un mouvement de la main que le policier a côté de lui attrapa son poignet et le tordit douloureusement dans son dos pour y passer les menottes, avant de l'évacuer. La suite fut assez horrible. Enregistrements, scènes humiliantes à attendre à poil dans un couloir froid au milieu d'autres détenus... Aucun coup de fil, et juste un regard plein de mépris de son avocat.

Vêtu d'un superbe costume orange, Daedalion put découvrir son nouvel univers : une cellule de 9m², avec deux lits superposés d'allure plus que spartiate, un coin toilette d'allure... fonctionnel.

Et un colocataire qui visiblement se réjouissait de la venue de quelqu'un dans sa cellule, et qui immédiatement lui lança des regards et des allusions sans équivoque sur un programme d'activités à deux permettant de briser la solitude d'une cellule. Heureusement pour lui, il n'était pas hideux, c'était déjà ça...

Quelques jours passèrent, où Daedalion eut les pires peines du monde à ne pas se faire violer, jusqu'à ce qu'il soit appelé au parloir. C'est avec surprise qu'il constata que Zane voulait le voir. Installé dans une pièce coupée en deux par une vitre en plexiglas, son ex-petit ami ne s'encombra pas un seul instant de formalités et de politesses.

"J'espère que tu es fier de toi... Et tes idées de grandeur. Bon sang. Qu'avais-tu besoin de vouloir revendiquer je ne sais quoi à des gens qui n'en avaient rien à faire. Ne pouvais-tu pas simplement rester tranquille, et mener une vie sage et rangée ? Non... Il a fallu que tu ailles insulter des policiers et des juges. Et maintenant, tu es en prison ! Bravo ! Bien joué ! C'était ce que tu voulais après tout, qu'ils t'enferment !"

Il s'énervait, visiblement pris entre colère et chagrin.

"Mais tu n'as jamais été capable de croire que les autres pouvaient t'aider. Ou que même moi, je pouvais avoir de la valeur. C'est bien pour ça que tu m'appelles au beau milieu de la nuit pour te vanter de ton héroïsme. Tu crois donc que les gens sont à ta disposition ? Que cette femme, et que ce juge sont à l'entière disposition de ta petite et mesquine personne ? Elles ont eu raison, toutes les deux. Et si j'avais eu mon mot à dire, je t'aurais enfermé encore plus longtemps pour te faire payer ton idiotie. C'est dommage qu'il n'y ait pas un crime pour être con, sans quoi tu aurais vraiment eu la peine maximale."

Toute cette raillerie... Et où était la sortie ? Daedalion était obligé de se voir infliger ça. Zane sortit une coupure de journal de sa poche, montrant un bâtiment.

"Tiens, regarde ça, crétin ! Ca, c'est une école pour mutants ! Un endroit où ils accueillent les paumés dans ton genre, les éduquent, et leur apprennent à maîtriser leurs pouvoirs ! je l'ai trouvée dans le journal. Et à la place de ça, tu te retrouves en taule. Tout ça parce que tu as cru que le monde serait à tes pieds, et que des gens qui n'ont ni la compétence ni l'envie de le faire, t'aideraint. Tout ça parce que tu n'as même pas pris la peine de m'écouter."

Il plaqua la coupure de presse contre la vitre, pour que Daedalion puisse voir ce qui se disait de l'Institut Xavier.

"Mais naturellement, il faudrait que quelqu'un paie ta caution et tes amendes, pour que tu puisses y aller maintenant."

Il le regarda d'un air désespéré.

"Donne moi une seule bonne raison de le faire... une seule..."

Assis au parloir, dans sa combinaison orange, Daedalion affichait un visage meurtri par les jours passés en prison. Essayer de conserver sa dignité dans un lieu pareil paraissait impossible, et il commençait à être à court d’idée pour éviter de se faire violer par des loubards peu ragoûtants. C’est pourquoi, lorsqu’il vit Zane, il ne parvint pas à maintenir le regard. Honteux, il écoutait le florilège de reproche en fixant le sol. Vivre dans un monde où l’on ne peut dormir que d’un œil remet les choses en perspectives. C’est pourquoi, lorsque la question de Zane fusa dans ses oreilles, il ne trouva aucune réponse satisfaisante.

« Je ne sais pas quoi dire Zane. Crois moi, si j’avais su l’horreur qui m’attendait ici, j’aurais tourné sept fois la langue dans ma bouche plutôt que… plutôt qu’agir comme un con. La vérité, je ne suis pas taillé pour la prison, je ne survivrai pas ici. »

Des larmes coulèrent de ses yeux, son désespoir ne connaissait aucun égal, si ce n’est le regret de ses décisions passées. Peut-être s’était-il injustement cru seul face à sa condition, peut-être pensait-il qu’une personne « normal » ne pouvait comprendre la crainte qui le traversait. Il releva enfin son visage, toujours avec cette mine détruite par la peur constante qu’abritait ce lieu d’horreur.

« Excuse moi, c’est tout ce que je te demande. Tu n’as pas à payer ma caution, je ne peux pas te demander ça, je n’en ai pas le droit. Juste, pardonne moi, j’ai besoin de savoir que je conserve encore une place dans ton cœur. J’en ai besoin… Pour tenir. »

Zane regarda ailleurs, puis se dirigea silencieusement vers sa propre sortie, sur le seuil de laquelle il s'arrêta un instant.

"Greymalkin Lane, à Salem Center. Etat de New York. On en reparlera quand tu en seras revenu."

Une fois sorti, un maton vint rechercher Daedalion pour le ramener à sa cellule, non sans copieusement laisser balader ses mains.
Quelques jours plus tard, on vint lui annoncer que quelqu'un avait payé ses amendes, et se portait caution, et qu'il était remis en liberté.

---

Je vais te laisser le plaisir de poster à l'institut à présent. Pour ce qui est de Zane, il est injoignable. Tu as effectué le trajet selon toute vraisemblance en monorail, et tu arrives dans l'après-midi dans le jardin de l'institut où des personnes un peu décalées s'affairent.
Je sais que c'est un peu abrupt comme mise en liberté, mais je pense que tu mérites bien de jouer avec les autres ^^

Tu peux ajouter 2pts à ton barème.