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Los Angeles, un pub (Daedalion March) Empty Los Angeles, un pub (Daedalion March)

Dim 27 Avr 2008 - 1:00
Daedalion déambulait d’un pas affirmé dans les rues de Los Angeles, bravant l’autorité parentale qui lui interdisait de sortir à la nuit tombée. Un avertissement évident puisque la ville n’était pas sûr à cette heure tardive, d’autant plus si l’on tenait compte de la stature mince et guère imposante du jeune homme. Il s’y sentait bien dans ces ruelles hostiles, cette ville l’avait vu grandir et Daedalion se vantait d’y connaître tous les passages. Bien sûr le prodige n’avait rien de plausible, mais il est vrai qu’il connaissait la plupart des endroits susceptibles de lui vendre de l’alcool sans avoir à justifier son âge.

Il se présenta devant une porte renforcée, gardée par un molosse de muscle impressionnant qui se décala pour lui libérer l'entrée. Il hocha respectueusement la tête pour le saluer et pénétra dans le lieu de débauche. La musique agressa ses oreilles, le volume conséquent n’avait rien d’agréable et il afficha une grimace devant ces décibels bien trop importantes. Après s’être frayé un chemin parmi les corps qui se déhanchait sur la piste de danse, il s’assit au comptoir et commanda une pinte. Il but une gorgée du liquide jaunâtre, prenant soin de ne pas tâcher son costume bleuté, qui n’était en faite que l’uniforme de son établissement scolaire.

Il dégaina ensuite son téléphone et composa le numéros de Zane. Après l’avoir invité à le rejoindre, il retourna à son verre, pivotant sur son tabouret pour faire face aux danseurs. Ainsi, il attendit l’arrivé de son ami qui demeurait à ce jour le seul témoin du prodige qu’il avait accompli lors de l’agression des loubards. Il possédait une totale confiance en Zane et, devant l’immensité de sa culpabilité depuis l’événement, il désirait lui confier de nouveau ses craintes.
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Mer 30 Avr 2008 - 17:18
(Note : il faudra que tu mette le lien vers ton profil en signature, et que tu vérifies la concordance de l'âge de ton personnage et de l'âge sur ton profil.)

Il n'était pas très compliqué de se rendre compte que Daedalion jurait dans pareil endroit. Déjà, parce qu'il était jeune, alors que la plupart du public était constitué de vieillards libidineux, et de ménagères de moins de 50 ans qui venaient de réaliser, la ménopause aidant, qu'elles avaient des ovaires.
Ensuite, parce qu'il était habillé en écolier, alors que tout le monde était vêtu d'habits pour le moins normaux. Comment il avait réussi à rentrer ? Impossible... Sans doute un fait du hasard quelconque...

Un strip-teaser pénétra sur scène, intégralement vêtu de ballons brillants, fluorescents, multicolores, aux formes diverses et variées plus ou moins évocatrices, et s'employait à s'exposer à des jets de cure-dents du public le plus proche qui s'évertuait à effeuiller le jeune éphèbe de la sorte.

Quelque chose tressaillit dans son pantalon... Non pas un quelconque satyre, ni l'effet redoutable du danseur, mais simplement son téléphone portable qui vibrait. C'était Zane. Bien qu'il ait réussi à faire le mur, on lui avait refusé l'accès au night club en question.
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Mer 30 Avr 2008 - 18:26
Sirotant tranquillement sa bière tout en laissant la musique l’envelopper dans son aura sonore, le jeune homme remarqua enfin le point noir qu’il donnait au tableau. Entouré par des personnes dont l’âge avaient largement atteint celui de la raison, il s’étonna de constater qu’aucuns des édentés ou des bougresses desséchées n’eurent noté sa présence. Dans son habit d’écolier, il paraissait bien plus jeune qu’il l’aurait pensé, encore plus que si son environnement eut été constitué par des personnes capables de danser sans craindre un rhumatisme quelconque.

L’arrivé sur scène d’un éphèbe dénudé, dont les préjugés laissaient croire à un écervelé, réveilla son intérêt pour le lieu qu’il s’attelait déjà à condamner de pathétique. Le public, en quête de chairs jeunes et fermes, s’était transformé en un bataillon d'archers pervers qui éclataient les ballons avec une dextérité tendancieuse. Devant ce spectacle contestable par des mœurs appropriées, il but une nouvelle gorgée qui fut interrompue par la vibration de son téléphone.

Ainsi Zane l’avait rejoint. Le fait qu’il se soit vu refuser l’entrée à l’instar du garçon vêtu d’un costume flatta son ego. Une attitude puérile, certes, mais néanmoins gratifiante pour quelqu’un désireux de paraître plus âgé. Il posa le prix de sa collation sur le comptoir, laissa son verre encore aux deux tiers pleins sur le côté et se leva de son siège pour rejoindre son camarade. Durant le trajet, une pensée l’effleura. Peut-être que le videur n’avait pas pris la peine de confirmer son âge, pensant qu’une telle tenue devait s’apparenter au spectacle de la soirée. Après tout, quoi de plus évocateur qu’un écolier se dénudant en rythme sur une scène offerte à une foule réellement dépassée par les dogmes de la bienséance. Un frisson d’horreur le parcourut devant cette perverse supposition, et c’est avec un énorme soulagement qu’il sortit du lieu de débauche pour tenter de trouver son ami.
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Jeu 1 Mai 2008 - 18:57
L'exterieur du night club était nettement plus calme que l'intérieur, et surtout beaucoup plus froid. Zane s'était réfugié contre un mur, près d'un lampadaire, la présence de cet ilot de lumière le rassurant sans doute. Voyant arriver Daedalion, il s'avança, et demanda rapidement, de la buée s'échappant à chacune de ses paroles.

"Eh bien alors... Pourquoi tu m'as fait sortir par un froid pareil à une heure aussi impossible ?"

Il ne semblait pas vraiment agacé toutefois.
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Jeu 1 Mai 2008 - 20:47
Le froid hivernal de Los Angeles pouvait s’avérer dévastateur si l’on ne s’habituait pas au climat de la ville. Daedalion lui-même ne semblait pas immunisé aux séquelles de cette température, mais il parvenait à y faire abstraction avec un peu d’alcool dans le sang. Bien qu’une bière n’eut été suffisante, il s’efforçait de contenir ses tremblements pour se convaincre d’un temps plus docile. À peine eut-il posé le pied à l’extérieur, il sortit une cigarette qu’il alluma presque immédiatement. Il enfonça alors ses mains dans le fond de ses poches, se dirigeant vers Zane.

« Théoriquement, le froid devait s’estomper dès que tu serais entré à l’intérieur. »

Une fois positionné devant son ami, il tira une nouvelle bouffée de tabac et afficha un sourire, certes sincère, mais trahissant une culpabilité accablante. La confession qu’il s’apprêtait à faire avait été murement réfléchie et les conséquences qui risquaient d’en découler pouvaient s’avérer destructrices. Voilà maintenant plusieurs semaines qu’il cauchemardait au sujet de la nuit de l’incident, le jour salvateur et maudit qui lui révéla sa plus singulière originalité. Maître de la foudre, l’avatar de l’électricité capable d’assommer un régiment de loubard d’une main levée. Une responsabilité importante dont il se savait incapable d’assumer.

C’est pourquoi il prit une imposante inspiration, ravalant quelques parcelles de fumées recrachées la seconde auparavant, qu’il travailla son visage pour l’afficher serein et déterminé, alors que le doute le ronger devant la précarité de sa décision ; et qu’il regarda Zane avec tout l’amour qu’il éprouvait à son égard. Les poings maintenant serrés, il allait prendre le risque le plus conséquent de toute sa vie.

« J’ai décidé de me rendre à la police… Et j'aimerais que tu m'accompagnes, pour témoigner de ce que tu as vu, je ne voudrais pas que nos agresseurs s'en sortent. »
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Jeu 1 Mai 2008 - 23:15
Zane semblait congelé, et visiblement peu ravi de voir son ami faire durer le suspens. Ou alors, c'est parce qu'il l'intoxiquait ? Il n'aimait pas la cigarette. Hors de prix, nocif, malodorant. Et puis ça rend impuissant.

Il sursauta toutefois quand il reçut l'aveu de ce qu'il tramait.

"Te rendre à la police ? Et c'est pour ça que tu m'as fait sortir à cette heure-ci dans cet endroit qui est le comble du romantisme ? Si ce n'était que ça, j'aurais autant préféré rester au lit, et lire un mail demain..."

Il se frotta les bras et rajusta son col.

"Tu ne veux pas qu'on rentre ? On verra un peu quand il fera jour... Et qu'il ne fera pas -50... Parce que là, je vais me transformer en pingouin si ça continue."
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Jeu 1 Mai 2008 - 23:57
Si Zane et Daedalion entretenait une relation passionnelle très forte, la cigarette demeurerait à jamais le véritable amour du jeune homme qui appréciait chaque bouffée d’une façon presque malsaine. Il existait dans ce geste anodin une symbolique de rébellion, de contrôle et de soumission qu’il affectionnait particulièrement. Il écrasa son mégot du bout de son pied, souriant au sarcasme de son ami.

« À vrai dire, je voulais t’annoncer la nouvelle devant une bonne dose d’alcool. Ma façon à moi de m’excuser pour ce que je vais faire. Je dois avouer qu’avec tous ces conflits d’opinions, dont je ne comprend pas grand chose, j’ai peur que les autorités me mettent en prison en attendant de trouver un vaccin. Mais bon, que pourrait-il m’arriver entre ce soir et demain, alors volontiers. D’ailleurs, je te raccompagne pour me faire pardonner. »

La véritable crainte de Daedalion, outre de se transformer en néon, était qu’un jour, alors qu’il se trouve à la piscine ou à la plage, son pouvoir se déclenche. Il avait déjà cauchemardé sur un éventuel incident de la sorte, et il ne pouvait qu’imaginer les conséquences d’une décharge involontaire de son corps dans un bassin rempli de personne. Une peur qu’il ne partagerait avec quiconque, préférant garder jalousement ses songes.

Ainsi, il entama la marche, se dirigeant vers le domicile de Zane, supposant que ce dernier l’accompagnerait. Une nuit de plus avant de s’accabler injustement d’une responsabilité masochiste. Quoi de plus salvateur qu’un amant sans considération ? Une pensée qui lui fit afficher un sourire, Zane était vraiment un être à part. Il se retourna pour lui faire face, les mains toujours secouru du froid par les poches du pantalon.

« T’as loupé un streap teaser couvert de ballons de baudruches, et une foule malsaine le picorant de cure dent. Tu penses que les danseurs font des répétitions pour ce genre de chorégraphie ? »

Une question qui le turlupinait depuis qu’il avait aperçu le spectacle.

[Je sais que je ne suis pas supposé faire interagir les pnj, mais vu la dernière réplique j’ai supposé qu’ils bougeraient quoi qu’il arrive. J’ai donc un peu pris les devants en supposant que Zane marcherait à ses côtés. Si tu souhaites que j’édite, aucun problème. Pareil si tu ne veux pas que je réitère ma démarche. ]
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Dim 4 Mai 2008 - 23:45
(non non, tant que c'est que ça, ça me dérange pas trop)

Zane secoua la tête d'un air désespéré. Qu'est-ce qu'il avait encore bien pu fumer... Ou boire. Il passa son bras sous celui de Daedalion et se rapprocha. Comme s'il craignait qu'il ne s'effondre à la suite d'une overdose quelconque.

"Je sais pas... Mais ce que je pense, c'est que tu as bu ou fumer quelque chose de pas trop orthodoxe. On va chez moi... Et tu vas directement te coucher. Et tu ne rêves pas trop de mâles et de ballons, s'il te plaît."

Zane habitait une toute petite maison, près du campus. Fonctionnel mais exigü : petite cuisine, petit séjour, petit bureau, petite chambre. Assez pour une personne, voire deux, mais il fallait qu'ils s'entendent plutôt bien. Par un quelconque hasard, ou un quelconque luxe, la maison avait une cheminée à bois, sorte d'anachronisme, mais dont les braises fatiguées prodiguaient une chaleur agréable par rapport à la nuit. A peine entrés, Zane prévint.

"Ne t'avise pas de réveiller mon chat. Il est très irascible... et très jaloux." ajouta-t-il avant de se planter debout dans l'encadrement de la porte de la chambre.
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Lun 5 Mai 2008 - 0:50
N’ayant pas obtenu la réponse à son mystère, le jeune homme craignait qu’une telle interrogation ne le ronge dans son sommeil. La curiosité de Daedalion ne s’éveillait qu’avec l’aide de petites choses insignifiantes, comme les répétitions d’un streap teaser ou les mésaventures d’un castor en quête de bois. (Un véritable casse tête pour le garçon). Apparemment, Zane surestimait la quantité de substance ingéré par son amant qui, honnêtement, n’avait pas besoin de se retourner l’esprit pour se découvrir une énigme idiote à ronger. Il sourit en entendant les inquiétudes de Zane, et laissa échapper un souffle amusé.

« Je n’ai bu qu’un tiers de bière, même si j’avais la constitution d’un enfant de huit ans ce ne serait pas suffisant. Quoique… »

Il s’imagina bambin de nouveau, enchaînant les millilitres de vodka avec une petite cuillère jusqu’à obtenir l’état d’esprit nécessaire pour déblatérer une philosophie de comptoir convenable. Que pourrait-il bien révéler dans ces cas là ? Non, les dessins animés ne sont pas puériles, au contraire, ils révèlent la conscience de l’existence des lapins bien décidés à ne pas se laisser chasser sans raison. Il secoua la tête pour revenir à la réalité, mieux valait garder ce genre de choses pour lui.

À peine eut-il pénétré dans le logis de Zane qu’il jeta un regard inquisiteur sur le lieux. Simple, fonctionnel et une cheminée… Il n’en fallait pas plus, si ce n’est une quelconque liqueur stockée dans le frigidaire. Il alla se placer prés des braises, se laissant envelopper par la chaleur fatiguée qui émanait de la cavité murale. Il chercha des yeux le matou, invisible jusqu’à présent, mais dont apparemment il allait devoir se battre pour mériter l’affection de Zane. Il le suivit ensuite, s’arrêtant devant lui avant de balancer un regard dans la chambre.

« J’aime bien chez toi, c’est convivial. Comment s’appelle ton chat ? »


N’expectant aucune réponse d’un réel intérêt, il déposa un baisé sur les lèvres de Zane, bien heureux de ce nouveau contact intime périlleux s’il venait à être accompli en public. Depuis l’incident, il éprouvait quelques réticences à renouveler l’exploit d’exposer leur amour devant des inconnus, inquiet de susciter une colère chez les imbéciles armées. Il s’assit sur le lit, dégainant son paquet de cigarette.

« J’essaierais de ne pas l'enrager, les chats se battent comme des filles, griffant et mordant, ce qui signifie que je serais incapable de remporter le duel. Je peux fumer ? »
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Mar 6 Mai 2008 - 14:48
Zane embrassa Daedalion, ravi de le voir se montrer un petit peu plus chaleureux. Pour se retrouver plein d'une cruelle déception en voyant qu'il voulait fumer. Zane s'emporta alors.

"Non, tu ne peux pas. Et tu vas me faire le plaisir d'oublier définitivement cette merde. Ca pue, ça pollue. Je tiens pas à avoir ma maison qui empeste le crâmé, ni à embrasser un cendrier. Donc tu vas remballer cette saloperie, et ne plus jamais la sortir devant moi."

Il se calma un instant, puis répondit d'un ton acerbe.

"De toutes façons, fumer rend impuissant..."
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Mer 7 Mai 2008 - 1:09
Les yeux s’écarquillèrent, la bouche béante s’arrondit et la cigarette rentra dans son étui. L’excès de colère de Zane n’apparaissait pas justifié, ni même légitime devant la politesse de la requête. Confronté à une telle saute d’humeur, il n’aurait pas semblé impossible que Daedalion envenime la situation par un acte de défiance puérile. Diable, il jugeait injuste une telle virulence ni même une pareille intonation suite à une simple cigarette. Mais amoureux, sachant avec conviction que cette colère naissait d’une inquiétude honnête, le garçon se laissa envahir par un sentiment de culpabilité.

« Excuse-moi, je suis un peu niais parfois. »

Sincère, il écrasa le paquet dans la paume de sa main, le jetant sur le côté pour marquer le geste. Le regard partiellement ému, rongé par la honte de son comportement, Daedalion se releva pour s’approcher de celui qu’il aimait. Il vint se placer à quelque centimètre de Zane, trempant ses iris verdâtres dans les siens.

« J’arrête de fumer ou du moins, je vais essayer. »

De nouveau, il l’embrassa. L’étreinte se fit plus tendre, plus douce. Certes le lycéen n’avait pas tendance à se montrer chaleureux, peut-être par crainte d’une éventuelle vulnérabilité, mais en aucun cas il ne souhaitait que cela affecte sa relation avec Zane. Alors, il désirait faire l’effort de confession nécessaire pour expliquer son attitude passivement défensive. Il mit fin à l’échange, cherchant brièvement une réplique amusante à la remarque sur l’impuissance ; malheureusement, seuls des jeux de mots de mauvais goûts lui vinrent à l’esprit. Il préféra judicieusement s’abstenir.

« J’ai peur… Peur de ce que je suis, de ce que je peux faire, de te perdre. Je me connais, même si je venais à maîtriser mon pouvoir, je ne suis pas à l’abri d’un coup de colère et d’électrocuter bêtement mes détracteurs. Je suis qu’un gosse capable de lancer des éclairs, un pauv’gars de dix-huit piges avec un flingue dans les mains dont il ignore le fonctionnement. Et bordel, je suis si effrayé que je me comporte comme un âne avec la personne que j’aime. »
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Mer 7 Mai 2008 - 14:51
Zane se laissa aller, semblant se calmer un peu, puis alla s'assoir sur le lit.

"Excuse moi... je n'aurais pas du m'emporter. C'est juste que... Je ne sais plus où j'en suis. Tu me réveilles au milieu de la nuit pour m'emmener dans un club glauque, puis tu m'annonces que tu veux te rendre à la police, avec toutes tes histoires de pouvoir, et ce qu'on entend sur les mutants... Puis tu viens chez moi, et juste quand on commence à être un peu tendre, tu joues les gros durs avec ta clope pourrie..."

Il prit Daedalion par la taille, et le serra contre lui.

"Franchement, je ne sais plus quoi faire... Je ne comprends pas ce que tu veux. J'ai peur qu'ils t'enferment ou te fassent je ne sais pas quoi..."
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Mer 7 Mai 2008 - 21:09
Blottit contre Zane, Daedalion laissa reposer sa tête sur son épaule, écoutant ses doutes et ses interrogations. Le mutant ne pouvait pas expliquer ses agissements, peut-être se trouvait-il dans une période auto destructrice alimentée par une crainte constante de persécution. Il s’abandonna à émettre un soupir, cherchant des mots judicieux pour expliquer son attitude. Rien ne lui venait à l’esprit, exempt d’excuses valables, il laissa flotter un silence chaleureux et rassurant. La présence de Zane l’apaisait, malgré l’appréhension du lendemain, il pouvait savourer ses quelques heures précédant sa confession. Il ferma les yeux, comme pour s’évader de la réalité, et d’une voix douce, il dit :

« Je suis complètement paumé. La seule chose dont je suis sûr, c’est que je ne veux pas blesser quelqu’un avec mes pouvoirs. Je préfère encore être enfermé, devenir un rat de laboratoire plutôt que de demeurer une bombe ambulante. Zane… »

Il releva sa tête, retrouvant le regard de son amant dont le contact, à ce moment précis, l’effrayait. De sa main droite il lui caressa la joue, un geste tendre pour l'apaiser, et dit :

« Je veux pas te perdre, t’es mon meilleur ami et la personne que j’aime mais… Je dois aller voir la police, je n’ai pas d’autres solutions. Je pense que les mutants ont le droit aux mêmes libertés que les humains, mais dans les cas comme les miens, ou on est un danger pour les personnes lambda, la meilleure chose à faire c’est d’aller aux autorités. Dernièrement, j’essaie de contrôler mon pouvoir. Parfois je parviens à faire une étincelle dans la paume de ma main, mais ça dépend de ma bonne fortune. Zane, juste, je veux que tu saches que la seule chose qui me rebute à aller à la police, c’est l’idée de te perdre. Je ne désire pas que tu m’accompagnes pour dénoncer ceux qui nous ont agresser, j’ai dis ça par pur fierté machiste, je suis juste incapable d’aller au poste sans avoir envie de m’évanouir. Je ne suis qu’un lâche, mais ça m’aiderait que tu acceptes de venir avec moi, le temps que je révèle tout. »
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Sam 10 Mai 2008 - 19:16
Zane écouta les confidences, à la limite de la confession de Daedalion d'un air vaguement ailleurs. De cet air des personnes qui savent que les gens qui parlent n'espèrent pas que être entendus. Il ne répondit rien, se contentant de le serrer dans ses bras et de l'embrasser.

"J'irai avec toi demain. Ou tout à l'heure, je ne sais pas où nous en sommes... Mais pour l'instant, je pense qu'on aura bien mérité un peu de repos."

Il tira légèrement Daedalion pour qu'il s'allonge, et Zane s'endormit quasi-instantanément. Tout habillé.
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Dim 11 Mai 2008 - 0:40
Regarder Zane dormir n’apporta qu’un moindre réconfort à Daedalion face à la pression qui régissait sa dernière nuit d’homme libre. Les paupières fermées, l’obscurité oppressante de la pièce et le souffle réconfortant de son compagnon ne suffirent pas à apaiser le mutant. Le garçon rétractait et détendait ses membres presque aussi machinalement qu’il respirait. Il pivotait régulièrement sur lui même en quête d’une position salvatrice capable d’adoucir son appréhension, un haut fait qui alors, semblait hors de porté.

Au milieu de la nuit, il déserta le sommier pour la cuisine et ouvrit le frigo pour se saisir d’une bouteille d’eau qu’il vida de moitié. Résigné devant ce tourment d’éveil, il s’assit face à la cheminée pour contempler les cendres encore fumantes. Un spectacle qu’il trouva sinistrement beau, quelque part rassurant grâce à cette triste métaphore de son existence. Inquiété par l’heure révélée par sa montre, il retourna s’enfouir sous les couvertures.

La fatigue commençait à se faire sentir, mais la conscience refusait à se laisser submerger par le rêve. Il régla le réveil sur huit heure, bien décidé à en finir le plus rapidement possible. L’absence de nicotine se faisait ressentir et jamais il ne songea à manquer à sa promesse. L’un des dogmes de son existence résidait dans sa simplicité et sa véracité : « Un homme n’a de valeur que sa parole ». Et ainsi, supprimant de sa pensée l’anxiété de sa confession, détournant de son esprit l’idée d’une captivité prochaine par un vide de tabac, il parvint à s'endormir.
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Mar 13 Mai 2008 - 12:06
Peu après son retour au lit "conjugual", Zane le prit dans ses bras tout en dormant. Ce fut le seul évènement notable de la nuit, mis à part quelques coups de patte insistants d'un félidé s'indignant de la présence d'un intrus dans #son# lit.

Le lendemain matin, après les formalités d'usage de la matinée, Zane et Daedalion se présentèrent au poste de police le plus proche. Un établissement moderne et propre, avec du personnel dans l'ensemble assez jeune qui parlait fort près de la machine à café. Derrière une sorte de comptoir, une fille en uniforme, l'air un peu sévère, lui jeta directement un regard inquisiteur, tout en demandant.

"Que puis-je faire pour vous ?"

Zane resta légèrement en retrait.
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Mar 13 Mai 2008 - 13:15
Le trajet précédant l’arrivé au poste de police fut douloureux pour Daedalion. Il expérimenta quelques crampes d’estomac, des tremblements incontrôlés des mains et une envie envahissante de courir dans la direction opposée. Malgré son instinct de survie, il parvint à surmonter ses doutes pour enfin pénétrer dans le lieu supposé rassurant. Les locaux paraissaient bien moins austères que l’imagination débordante du jeune homme laissaient deviner.

Le mutant, comme la plupart des jeunes personnes, détestait les membres des forces de l’ordre d’une manière inconsidérée. Il se présenta devant une fille située derrière le comptoir qui l’interrogea sur ses motivations. Si les minutes qui allaient suivre pouvaient s’avérer douloureuses, cette prédiction n'ébranla pas Daedalion qui décida de marquer un effet. Assez mélodramatique de nature, plutôt enclin à imiter les grands moments cinématographiques, le mutant esquissa un sourire évocateur des paroles intelligemment théâtrales qu’il prononça.

« Je viens rapporter un crime, une agression de mutant sur des civils qui l’attaquèrent. Une agression que j’ai commise. »

Daedalion plissa des yeux, adopta pour l’occasion une voix légèrement plus rauque qu’à son habitude, et, comble du narcissisme héroïque, il composa un air solennel dans sa tête : « Tin tin TIN ! ». Puis, une fois le rush de la mise en scène évanoui, il regagna ses esprits d’adultes pour enfin révéler sa requête.

« J’aimerais parler à un enquêteur chargé des affaires mutantes. »
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Mar 13 Mai 2008 - 13:34
La préposée à l'accueil, qui semblait plutôt distraite, se concentra subitement. Elle regarda Daedalion, puis Zane, puis encore Daedalion, et fut prise d'un rire nerveux et incontrôlable : visiblement, elle ne le prenait pas au sérieux.

"Qu'est-ce que c'est que ces jérémiades... Non mais vous vous croyez où là ? C'est une blague ou quoi ? Une caméra cachée ? J'aurai tout entendu de bon matin moi tiens... Hé ! Hawkes, ce petit jeune est un mutant là, tu te rends compte de la nouvelle ? Il cherche un enquêteur des affaires mutantes. Tu connais ce service ?"

Elle avait interpellé un des agents à la machine à café qui éclata d'un rire sonore, suivi par quelques autres policiers présents.
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Mar 13 Mai 2008 - 14:04
Apparemment, son entrée en scène fut compromise par une hilarité générale due peut-être à l’effet orchestré par son intonation théâtrale. L’embarras le fit rougir, la colère lui permit de conserver la couleur. Bien décidé à ne pas se laisser démonter par une telle attitude humiliante, Daedalion plaqua avec force ses mains sur le comptoir. Il regarda sévèrement la demoiselle, ignorant avec impertinence son collègue amateur de caféine.

« Je n’ai pas à me faire moquer par une subalterne gouvernementale, je ne suis pas venu ici pour me donner en spectacle, mais parce que j’ai jeté des éclairs de mes mains. Ça peut vous paraître risible, surtout quand on entend les mots, mais c’est un fait. Je suis un mutant, et je ne contrôle pas mon pouvoir. Ho ! Peut-être pourriez-vous m’aider puisque vous maîtrisez l’art d’agir en grognasse incapable d’exercer son métier. »

Certes, la colère était partiellement responsable de la virulence de ses paroles. Bien entendu, il existait une part de préjugé qui lui permit un choix judicieux des propos. Pourtant, le tout avait été réfléchi sur l’instant. En insultant la demoiselle, il espérait provoquer une rage suffisante pour qu’on l’arrête, ce qui lui donnerait plus de temps pour convaincre son audience, et les paumes de ses mains, plaqué ainsi sur le comptoir, lui offrait la discrétion nécessaire pour essayer de rendre sa poigne électrique. La preuve vitale pour se faire entendre, ou la marque suffisante pour être tourné définitivement en ridicule. Ainsi, il se concentra, tentant d'activer son pouvoir.
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Mar 13 Mai 2008 - 14:15
Zane grinça des dents alors qu'un certain silence s'abattit instantanément dans la pièce et que des regards noirs se braquaient sur Daedalion. S'il avait eu la moindre chance que ça se passe bien, une petite lueur d'espoir, elle venait d'être soufflée par son abyssale stupidité. En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, Daedalion se retrouva la tête aplatie sur le comptoir, une paire de menottes dans le dos, et une arme sur sa tempe. Et son pouvoir qui ne fonctionnait pas !

La femme policier parlait d'une voix incroyablement plus sévère et pleine d'autorité, bien que raillant légèrement le jeune arrogant :
"Et bien la grognasse t'arrête pour outrage... Même une subalterne gouvernementale a droit à un minimum de respect, et crois-moi, le juge va se faire un plaisir de te l'enseigner."

S'ensuivit tout le blabla légal à passer, jusqu'à ce qu'elle se tourne vers Zane, qui regardait toute la scène d'un air horrifié.

"Vous avez quelque chose à dire ?"

Il hésita un instant, puis regarda Daedalion droit dans les yeux.

"Oui. Une seule chose : mettez le au trou, et qu'il n'en sorte pas. Je pensais qu'il serait assez responsable mais finalement... C'est juste un crétin. Il n'a que ce qu'il mérite."

Il tourna les talons et s'en fut.
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Mar 13 Mai 2008 - 14:40
La réaction de Zane n’était devenue que la seule chose perceptible pour le mutant. L’effet d’une telle déclaration, d’un tel sang-froid si cruel qu’il évinça complètement la gravité de la situation actuelle et fit bêtement pleurer le mutant. Qu’importe de passer du temps en prison, de se mettre à dos les flics de Los Angeles si on a une raison de survivre. Daedalion, ferma les yeux, s’évadant une nouvelle fois pour effacer ce souvenir. Son estomac se nouait, ses espoirs et ses aspirations aussi. Tout était au point mort, tout ça, parce qu’il désirait ne pas avoir de cadavres sur la conscience.

Un sourire naquit sur ses lèvres, une révélation germa dans son esprit. Faire la chose honorable n’avait rien de gratifiant, demander de l’aide aux personnes supposées lui en apporter semblait être un prodige si imposant qu’il égalait la plus haute des montagnes. Le monde était lamentable, malade. Peut-être avait-il sa part de responsabilité dans la tournure des évènements, mais après tout, il demeurait qu’un pauv’ type affrontant sa mutation. Zane lui infligea une douleur si conséquente qu’aucun mot ne pu s’extirper de ses pensées, juste une tristesse grandissante qui lui vola ses espoirs. Au moins, il irait devant un juge, peut-être que ce dernier l’écoutera. Il se devait de trouver de l’aide, de maîtriser ses pouvoirs afin de ne plus êtres dominés par eux. C’est pourquoi, il préféra le laisser partir dans le silence.
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Mar 13 Mai 2008 - 15:03
Il fut traîné dans les quelques prisons du poste, remplies de personnes en train de décuiter et de prostituées qui se mirent à glousser en le voyant. Jeté en cellule par le dénommé Hawkes, qui lui dit en sortant.

"Petit veinard que tu es, tu vas passer en audience aujourd'hui. Tes dix ans de peine ne t'en paraîtront que plus courts."

Il s'en fut alors en riant, ne laissant à Daedalion que la seule compagnie des ronflements des saoulards, et les discussions grivoises des putes qui sortirent les unes après les autres, raccompagnées à l'extérieur, non sans adresser de chaleureux au revoir, et remercier l'hospitalité de la police. La manège dura quelques heures, le temps qu'un jeune homme en costume entre dans la cellule, une mallette à la main, et l'air passablement excédé.

"Je suis ton avocat. Je te fais un résumé express de ta situation : tu as un poste de polilce entier, et des enregistrements qui indiquent que tu as insulté gravement un fonctionnaire de police dans l'exercice de ses fonctions, à deux reprises, après avoir réalisé de fausses déclarations, et tenté de la tourner en ridicule en lui disant que tu étais un mutant."

Il soupira, et roula des yeux.

"Et je suis censé faire quoi de tout ça moi maintenant ? Un miracle ?"
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Mar 13 Mai 2008 - 15:33
Daedalion ne trouva pas la prison aussi confortable qu’il l’avait pensé. Les saoulards et les marchandes pubiennes ne le mettaient pas vraiment à l’aise, et l’idée d’être encore transporté comme un sac d’excrément par Hawkes ne l’enchantait guère plus. Il dénoua légèrement sa cravate, espérant ainsi faciliter sa respiration. La rupture brutale de Zane paraissait encore irréelle, elle le hantait tout en lui laissant croire à un mauvais rêve. Tout s’était passé si rapidement, pas même une dernière parole de sympathie. Si les rôles avaient été inversés, jamais il ne l’aurait abandonné à l’abattoir sans son soutien.

L’entrée si soudaine de son avocat constipé lui confirma que le système judiciaire américain n’était pas éloigné du livre de Kafka. Assis sur le sol, appuyant son dos contre le mur, Daedalion enveloppa son visage dans ses mains. Que pouvait-il bien faire ? Allaient-ils réellement le jeter en prison pour une simple injure ? Au pire, il avait anticipé une amende exorbitante. Il se remémora son but premier, obtenir l’aide du gouvernement. Et puis, de toute façon, il était coupable des accusations qu’on lui attribuait.

« Plaidez coupable, je le suis. Si vous pouviez juste glisser quelques mots concernant le fait que je sois un mutant capable de contrôler l’électricité, ce serait génial. Pour le reste, je me débrouillerai. Parce que, et lisez bien mes lèvres, JE SUIS UN MU-TANT.»

Il prononça chaque syllabe comme s’il s’adressait à un gamin de huit ans avec un problème d’audition. Il perdait patience, personne ne semblait le croire et Zane, le seul qui pouvait corroborer sa déclaration, avait estimé loyal de l’abandonner aux vautours. L’amour fait donc pousser des ailes, elles sont juste incroyablement sordides. Il n’avait qu’une hâte, de se trouver devant le juge et de crier au monde sa nature. Si une dissection suivait sa
déclaration, qu’importe, au moins il ôterait un énorme poids de son cœur.
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Jeu 15 Mai 2008 - 11:55
"Fermez la. Et oubliez ce genre de choses. Les mythomanes ne sont pas bien vus, et vu le juge, vous avez plutôt intérêt à vous tenir à carreau. Elle est très chatouilleuse, et déteste les jeunes qui ne savent pas se tenir. Donc, vous la bouclez. Parce que si elle vous condamne pour outrage, vous ne sortirez pas avant des années."

Ces quelques recommandations dispensées, l'avocat quitta la cellule, laissant Daedalion méditer sur les derniers évènements, jusqu'à ce que les policiers l'emmènent à une salle d'audience dans le bâtiment, bien loin des clichés des émissions télé. Plutôt vide, mis à part les personnes concernées par les dossiers en cours. Pas de jury, une estrade vide, un greffier dans un coin, et un petit écriteau au centre de l'estrade portant un nom imprononçable.
La salle était plongée dans un léger murmure, qui se tut subitement quand le greffier se leva et annonça l'honorable Gerde Grosbliedenstrof, préparant l'entrée d'une imposante femme sortie tout droit de Bavière qui lança un regard perçant sur l'assemblée avant d'appeler le premier dossier.

Visiblement, elle était assez expéditive, et assez sèche, ne s'encombrant que du minimum de politesse, et faisant preuve d'une redoutable efficacité. Quelques coups de marteau plus tard, elle appela :

"Daedalion March... Vous avez ce matin insulté une fonctionnaire de police dans l'exercice de ses fonctions après l'avoir provoquée. Vu les témoins, je pense que ça ne fait pas vraiment de doute. Dites-moi..." Elle le regarda fixement. "Vous aviez quelque chose à prouver, ou bien vous êtes juste un crétin misogyne ?"
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Jeu 15 Mai 2008 - 12:45
Les paroles de l’avocat se révélèrent persuasives et si Daedalion se montrait peu réceptif lorsqu’elles furent prononcées, il n’ignora pas le conseil. Apparemment, personne n’était enclin à lui venir en aide, ni même à le croire sur sa condition. S’égosiller à crier sa nécessité n’arrangerait pas les choses, et suivre les avertissements de son avocat pourrait l’aider à éviter des années en prison. Devant Madame le juge, le mutant était bien décidé à se montrer docile, à épousseter sa rage et à demander un jugement moins sévère que ce que son commis d’office laissait présager.

Mais voilà, malgré toute la bonne volonté du monde, les insultes et les moqueries égayaient son esprit à des sarcasmes parfois masochistes. En position d’infériorité, affrontant les personnes qui détermineraient ses prochaines années, Daedalion hésita à inhiber ses convictions pour graisser l’ego de la cour de justice. Devant pareille censure, du moins il percevait la chose ainsi, il serra les poings et ravala sa salive. Lorsque la magistrate lui adressa la parole, il se leva respectueusement pour lui répondre.

« Madame le juge, je ne peux que m’excuser de mon attitude. J’ignore quelle folie à abriter mon esprit, et je demande pardon à la cour et aussi la demoiselle que j’ai injustement insultée. »

Le garçon esquissa un sourire presque imperceptible, baissant rapidement les yeux pour adopter une fausse position de soumission. Une chorégraphie qu’il pensait parfaite pour feindre ses excuses.

« J’espère que vous pourrez pardonner mon outrecuidance. Oser demander de l’aide à un gouvernement, espérer obtenir quelque chose de plus valorisant qu’un avocat incapable d’accorder le bénéfice du doute à son client, ou encore, l’espoir que l’on puisse croire que je suis un mutant… Quelle prétention ! Je n’ose même pas demander pardon, des excuses s’avéreraient si futiles, Ô votre grandeur. Si jamais la folie vous pousserez à m’accorder votre clémence, soyez sûr que je prendrai soin à ne plus jamais requérir votre aide, car j’ai compris la leçon. »

Il releva la tête, une lueur peu rassurante s’abritait dans ses pupilles.

« On ne peut rien espérer des grognasses. »
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