Québec

Le secret de Daniel venait d'être accidentellement dévoilé. Il avait fait preuve d'un peu trop d'audace en faisant du charme à la petite amie d'un autre étudiant qui pour cela avait voulue lui casser la figure avec ses amis. Les choses ont pris une tournure dramatique, quand le jeune homme le griffa. Alors, ils virent qu'il était une créature comme celle que décrivaient les journaux, un mutant.

Il prit donc la décision de fuir l’environs le plus vite possible pour sa sécurité. Daniel ramassa quelque affaire et put sans difficulté se glisser hors de la maison sans être repéré par les gens à sa recherche grâce à son agilité. L'adolescent prit la direction du sud jugeant qu'il serait plus facile pour lui de disparaître aux États-Unis qu'au Canada. Le jeune homme prit soin d'éviter les routes fréquentées le plus possible sachant qu'on devait déjà être à sa recherche.

Daniel pris la décision de s’arrêter dans une petite ville pour pouvoir prendre un autobus qui l’amènerait près de la frontière. Alors, le mutant camoufla ses mains avec des gants, sa queue en l'enroulant autour de sa taille sous un emple gilet à capuche et mit des lunettes pour éviter que quelqu'un voix ses yeux briller. Ensuite, il pourrait sûrement trouver un plan pour passer d'un pay à l'autre.

La petite ville de Coaticook était la dernière étape Québecoise avant la frontière avec le New Hampshire. A la croisée de plusieurs routes irriguant le Québec et rejoignant les Etats-Unis, cette ville frémissait encore d'une certaine richesse en motels, auberges et autres sites d'accueil d'étape.

Toutefois, depuis l'abolition des distances par les trains monorails, cette ville ne semblait plus attirer grand monde, mis-à-part les gens trop pauvres pour se payer ce train, ou trop discrets pour se permettre les sévères contrôles qui régissaient son entrée.

Ainsi, Daniel ne détonnait pas vraiment, avec sa tenue trop chaude pour la saison, au milieu de cette ville presque fantôme, qui ne comportait plus qu'une gare maglev, une garde de vieux autobus qui n'étaient plus de la prime jeunesse, quelques motels, quelques commerces... Un bureau de police, et surtout, un bureau de douane. Les forces de l'ordre semblaient sur les dents, du fait de la position stratégique de la ville. Ils ne recherchaient pas spécialement Daniel, mais ils semblaient énervés...

Daniel commença par une observation du bureau douane et de la clôture qui servait de frontière. Il devrait se débrouiller pour passer sans montrer de preuve d'identité. Alors, le jeune homme se posta dans une ruelle derrière un conteneur à déchet pour pouvoir observer le passage des véhicules qui traversait la frontière. Le mutant avait décidé d'attendre la pénombre pour se glisser plus près. Au moment où passerait un suffisamment gros véhicules, le mutant pourrait se glisser en dessous et s'accrocher. Si les employés de la douane ne faisait pas de zèle ça fonctionnerait.

Le jeune homme s'assit donc sur le sol en observant la circulation en restant plongé dans ses pensées. Il avait peur de ce qu'il était entrain de devenir. Daniel ne savait plus s'il était encore un humain, un animal ou autre chose de plus étrange. Le mutant avait quitté sa demeure car les gens devenait paranoïaque et une véritable chasse aux sorcière débutait.

Depuis que les frontières commerciales s'étaient ouvertes, les douaniers étaient peu suspicieux envers les marchandises transportées par les gens. Par contre, ils étaient plus regardant des passagers des voitures.

Daniel eut beau attendre, il ne vit aucun poid-lourd arriver. Le transport de marchandises par route ne semblait pas se faire par cet endroit...

Quelqu'un gueula alors comme un putois sur Daniel.

"Eh clochard ! Reste pas ici ! Fous le camp !"

Alors que le contener à ordures se soulevait dans les airs, attiré par une grue magnetique.

Alors que Daniel essayait de rassembler ses idées pour trouver un plan fut surpris par les cris de l'inconnue. Il se leva et tourna les tallons en maugréant comme un véritable clochard. Le jeune homme pensait qu'il valait mieux passer pour l'un d'entre eux que pour un fuyard. L'instinct du jeune mutant lui donnait envie de sauter à la gorge de l'agresseur mais il avait un contrôle suffisant pour s'en empêcher en s'accrochant à l'idée qu'il n'était pas sur son territoire.

Il observa la grue et eu une idée qui risquait de faire la première page des journaux du lendemain. Le problème était que Daniel n'avait pas d'autre solution. Le mutant eux une idée. S'il arrivait à prendre le contrôle de la grue, il pourrait faire passer le bras par-dessus la clôture qui servait de frontière et le descendre le plus près possible du sol. Ensuite, le garçon aurait juste à l'escalader comme une échelle et à sauter. En espérant réussir à atterrir sans trop de dégât.

Le mutant devait donc trouver un moyen de faire sortir le conducteur de son véhicule et de l'assommer. Le moyen se présenta sous la forme de l'odeur d'alcool provenant d'une bouteille à moitié vide dans une poubelle. Il la prit avec l'intention de la jeté contre la fenêtre de la grue en criant des injures au chauffeur comme un ivrogne afin que celui sorte pour lui casser la figure. Daniel ferait semblant de fuir lentement pour que l'autre croit pouvoir le rattraper et l'attendrait à l'intersection d'une ruelle pour l'assommer par derrière au moment où celui-ci passerait.

Le plan ne se déroula pas vraiment comme Daniel l'avait prévu... La cabine de grue était en effet bien trop haute pour être atteinte, la bouteille vola et alla s'écraser un peu plus loin, à la grande stupefaction du contrôleur de la grue, resté au sol, et qui était là pour informer son collègue en haut que tout se passait bien.

La grue revint ensuite au dessus de Daniel, qui se retrouva aspiré dans les airs par une force mysterieuse : le mutant était donc maintenant suspendu au milieu du vide, dans l'incapacité la plus totale de bouger, et devant subir l'hilarité du contrôleur au sol qui parla dans son communicateur.

"Bert... Arrête un peu de jouer avec lui, c'est juste un clodo..."

La grue pivota, emmenant Daniel avec, puis le chat eut le plaisir d'aterrir dans un monticule d'ordures qui, et c'était sa chance, était à moitié à cheval sur le grillage. Mais peut-être les choses allaient être moins faciles pour lui.

Daniel était meurtri et humilié. Une grande envie d'aller mettre des coups au contrôleur monta en lui et pas seulement à cause de son côté animal. À grande peine, le jeune homme arriva à se dégager un peu puis remarqua que le tas d'ordures traversait la grille. Le mutant prit la décision de mettre les voiles le plus loin possible et au plus vite. L'adolescent entreprit de descendre la montagne de déchet pour arriver de l'autre côté de la frontière.

Une foi au sol, le jeune homme se débarrassa des saletés qui s'était collé à lui. Daniel releva la tête et vit la grue qui lui rappela la situation. Il décida donc d'employer les grands moyens. Le mutant enleva ses lunettes, sa capuche et déroula sa queue avant de se mettre à courir comme un fou pour s'éloigner de la frontière. L'adolescent s'éloigna le plus possible de la route pour éviter d'être prit en chasse par la police en voiture.

Par chance, il n'était pas suivi. L'autre côté de la frontière était... un autre pays... Les Etats-Unis se déployaient sous ses pieds, mais il était au milieu de nulle part, dans une course effrénée vers l'inconnu, loin des routes et des points de repères civilisés. Où allait-il tomber ?

Le petit feu de Daniel ne résista pas longtemps à la fraîcheur et à l'humidité de ces nuits de printemps.
Le feu éteint, les animaux de la nuits reprirent leurs droits, et commencèrent à s'intéresser de près à cet étrange animal qui n'a pas pris la peine de se cacher pour dormir...

Un gros Lynx s'approcha silencieusement de Daniel... un mâle. Daniel était entré sur son territoire, il n'avait pas prêté attention à ce détail. C'était la periode de reproduction, et les mâles étaient bien peu sociables...

L'animal ne comptait pas attaquer. Ils n'attaquent jamais tout de suite. Le lynx était très gros... un vieux mâle. Il portait des cicatrices de combats qui devaient être pas très sympathiques...

Dans une attitude d'intimidation, son pelage gonflé, crocs à moitié sortis, grognement sourd, il tournait autour de Daniel en une spirale qui se resserait pour le faire fuir.

Le lynx cracha légèrement pour bien encourager Daniel à aller voir ailleurs s'il y était, s'avançant parfois doucement, parfois par un gros bon pour effrayer l'importun, jusqu'à ce qu'il se décide à disparaître.

L'ennui, c'est que maintenant, Daniel était au beau milieu de la forêt, en pleine nuit...

Son odorat surdéveloppé lui permit de détecter des passages de voiture, mais surtout, quelque chose de plus intéressant... Une odeur de nourriture. Non pas une charogne qui traînait, mais de la nourriture humaine, cuite. Malheureusement, les odeurs venaient de la forêt. Plus proche de lui, il y avait un fast-food, qui empestait l'atmosphère de son odeur de friture.

A une heure aussi matinale, le fast food n'accueillait que la faune habituelle des motels environnants : rares routiers qui s'accrochaient encore à leurs camions obsolets, filles de joies qui se remettaient de leur nuit.

Le tenancier, dans tout ça, était la caricature du tenancier de bar en marcel élimé d'un siècle d'âge et qui n'avait sans doute plus vu de machine à laver depuis trop longtemps.

A peine Daniel fut-il entré que tous les regards se tournèrent vers lui. (ce qui fit seulement 8 yeux)

Le tavernier sans tandresse lui demanda alors.

"Qu'est-ce que je vous sers ? Zêtes qui d'abord ?"

Manifestement, la politesse était un mot inconnu aux alentours.

Le jeune homme s'approcha du comptoir calmement. L'odeur de sueur et de saleté lui coupa presque l'appétit. Il s'adressa au tenancier à traver ses lunettes de soleil tout en observant le menue.

-Qui je suis ça ne vous regarde pas et ce que je veux c'est un déjeuner à emporter.

Daniel n'avait pas l'intention de s'atarder longtemps dans cet endroit. il espérait aussi que la cuisine ne soit pas à l'image du tenancier. Le mutant décida de chercher qu'une foie sortie, il se renseignerais pour savoir les actualités sur les mutants et cherché où aller.

Le barman beugla vers la cuisine la commande, et s'affaira à essuyer son comptoir avec un torchon donnant à croire à Daniel qu'il était plutôt en train de ~salir~ le comptoir avec.

Les autres gens se rapprochaient de Daniel... une intrusion dans son cercle de sécurité que son instinct n'appréciait pas vraiment, surtout qu'ils semblaient très curieux de cette personne habillée aussi chaudement pour une fraîche matinée.

Le jeune homme vit avec dégout l'homme qui "nettoyait" d'un manière inutile. Il attendit l'arrivé de sa commande mais sentit que les badauds présent s'approchait. Daniel pour éviter les problèmes agrippa le bord du comptoir pour se consentrer sur se geste et garder le control. Les sentants continuer d'approcher, Le mutant dit d'une voix froide et dur.

-Vous voulez ma photo?

Il espera que sa est fait son effet et qu'il le laisse en paix.

A se demander qui était le plus animal entre Daniel et les autres : les menaces, la provocation les encourageaient à défendre leur territoire face à l'intrusion de ce nouveau venu agressif.

Le barman déposa un sac en papier sur la table et dit d'une voix rude.

"Prenez ça et dégagez... On aime pas les étrangers ici, et encore moins les fuyards en cavale. Allez, cassez-vous. Et qu'on ne vous revoit plus ici. Je vous fait pas payer."

L'ennui, c'est que les panneaux routiers indiquaient la ville la plus proche à des centaines de kilomètres.
Se retournant, Daniel put entendre un léger murmure.

"Sale mutant..."

Daniel prit le sac et sortie d'un pas rapide en murmurant.

-Bande de con.

Il dit quelque pas et lut les panneaux routiés. Le jeune homme poussa un profond soupir. Les vêtements trop chaud qu'il portait commençait à lui peser. Le mutant se chercha un coin tranquil et enleva ses gants et son gilet à manche longue mais gardases lunettes de soleil. Daniel ouvrit le sac en papier en se disant.

*Avec un établissement pareil c'est moi qu'il traite de sale.*

Il engloutit le tout sans se poser trop de question et se mit à réfléchir au option qui s'offrait à lui en regardant les voitures passer à partire de sa cachette.

Alors que Daniel marchait sur la route, la providence le toucha du doigt, en espérant qu'il n'était pas chatouilleux.

Un motard dépassa Daniel en pétaradant, à vive allure. Quelques dizaines de mètres plus loin, il s'arrêta pour aller recycler son café matinal derrière un arbre... Par chance, la moto était resté sous contact, un peu à l'écart...