Opération sauvetage

"Je ne suis pas programmée pour simuler, Shure." répondit la voix de Cérébra dans la salle des dangers. La lumière de la salle de contrôle située au-dessus de la salle des dangers s'alluma d'elle-même, et Rob put percevoir un ronronnement mécanique, comme un ventilateur qui se met en marche.



L'IA avait annoncé rapidement la couleur.

"Si j'étais toi, je ne resterais pas plus que nécessaire." dit-elle d'une voix neutre.

Les paramètres étaient en cours de chargement lorsque Rachel et Cassandre apparurent devant Rob. La psychologue semblait plongée dans des calculs et tournait la tête de tous les côtés. Mieux valait écouter Cérébra avant que Sibylle ait terminé.

Avant qu'elles ne disparaissent, Rachel recut un commentaire assez particulier de Cassandre. La jeune femme ne put s'empêcher de sourire radieusement et de lui faire un clin d'oeil. Elle prit doucement le bras qu'elle lui tendait et sentit automatiquement un lourd poid tomber de ses épaules. La situation n'était donc pas si pire que cela.

"Mouais je sais...j'vais pas avoir une mauvaise note à cause de ca, Mam'zelle Cassandre?"

Gardant un sourire éclatant, elle se téléporta en direction de la salle des dangers. Une fois arrivées, Sybille était en train de faire des calculs et s'agitait étrangement. Elle n'avait jamais vu son pouvoir à l'action, peut-être que c'était ca...Rachel courut vers Rob et le prit dans ses bras. Elle le serra très fort contre elle et prit une grande respiration. Ce qu'elle était soulagée de voir Rob sain et sauf. Elle le regarda dans les yeux avec un sourire.

"Écoutons M'dame Cérébra. Ne restons pas..."

Rachel sortit son cellulaire de sa poche et prit une photo de la salle des dangers avant qu'elle n'ait pris l'apparence de la simulation...qui allait être dangereuse! Elle allait donc se mettre en danger à chaque fois qu'elle téléportait quelqu'un ici...Pourrait-elle se téléporter et ensuite quitter la Salle des Dangers sans problème? Rachel posa donc la question à Cérébra:

"M'dame Cérébra...Est-ce que je vais pouvoir me téléporter à partir de la salle des dangers et vers l'extérieur de la salle une fois la simulation enclenchée?"

"Vous pourrez rentrer... mais à vos risques et périls. Vos professeurs ne sont pas simples à distraire." répondit Cérébra. En parlant distraction, Cassandre "regardait" maintenant les deux NGX, prête à s'avancer vers eux.

Dans le hall Rachel ! Je vais utliser mes phéromones sur le professeur Fouba, pour que tu puisse la téléporter! Prête?

C'est tout d'abord une masse nuage informe et vaguement tourbillonnante qui annonça l'arrivée imminente de Sven en salle des dangers. Et tel une chrysalide dans son cocon, c'est Gabriel qui subissait le petit voyage.

Sven finit par se rematérialiser devant la porte, et avisa Rachel.

"Salut. Je viens déposer un colis encombrant. Il a fait plein de trucs gore, c'était vraiment crade. On m'a dit de le laisser ici, alors voilà..."

Sven déposa Gabriel en salle des dangers alors que la porte s'entreouvrait pour laisser entrer le nuage.

Hall

Avec l'adrénaline que lui procurait ce dernier et éprouvant voyage, elle réussit tant bien que mal à envoyer les deux professeurs, Olivier et Sahari dans la salle des dangers. Rachel regarda les portes se refermer devant elle et se tourna vers Lucas, Rob et Sven qui était dans le corridor. Après un petit sourire qui montrait sa joie d'avoir pu enfermer trois professeurs, la jeune femme marcha lentement vers le mur où elle s'adossa lourdement. Après quelques secondes ainsi installée, elle se laissa glissa lentement vers le sol. Lorsque ses fesses touchèrent le plancher, elle posa ses deux mains sur l'épaule qui lui était opposé. Ses paupières, accrochées après une ancre de deux tonnes, se fermèrent très doucement. Sa fatigue était telle que sa bouche était pâteuse et qu'elle avait l'impression de bouger au ralentit alors que tout le monde allait beaucoup plus vite. Quelle heure était-il? L'heure d'aller dormir... Rachel fit glisser ses mains le long de ses bras et ouvrit son émetteur pour envoyer un message à tout le monde:

"Hi y'all...Je suis fermée pour aujourd'hui. Vous devrez rapporter les blessés à l'infirmerie seuls. Vous avez besoin de premiers soin? Je vous y attends. Premiers arrivés, premiers soignés! N'hésitez pas non plus à venir si vous savez comment utiliser un kit de premiers soins. Rachel, out."

Elle se leva lentement et se tourna vers Lucas, Rob et Sven. Elle les dévisagea un certain moment et finit par leur envoyer un nouveau sourire:

"Un de vous trois serait interessé par une sortie à l'infirmerie avec moi? C'est moi qui invite..."

Rachel fit un clin d'oeil, un immense sourire sur le visage. Toutefois, elle ne trouva pas l'énergie pour rire. D'un pas lent et lourd, elle marcha vers l'infirmerie.

Infirmerie

infirmerie

Accompagné de Jareld, la jeune indienne arriva en vitesse à la porte de la salle des dangers. Elle espérait de tout coeur pouvoir atteindre les professeurs malgré la peur qui lui déchirait les entrailles. Anna lui avait dit qu'ils étaient maintenant sans danger. Elle avait décidé de lui faire confiance sur le coup, mais là, elle était devant la porte... elle ne savait plus trop...

Et s'il leur sautait tous dessus profitant du moment? Mais bon, Anna lui avait affirmer que tout était correct. Il fallait que ce le soi.

Elle pris son commonicateur et l'utilisa comme la téléporteuse le lui avait montré

- Rachel, je suis en avant de la salle des danger. Je vais demandé à Cerebra de stopper la simulation. Je te préviens en cas de pépin.

Elle repensa un bref moment à tous les blessé dans le hall, et Deadalion qui avait besoin des connaissance du professeur Fleury. Cela la motiva un peu plus à s'adresser à l'IA.

- Est-ce que ça serait possible de terminer la simulation? On aurait besoin d'eux à l'infirmerie, et certain on besoin d'être guérit.

Un léger frisson lui parcouru le dos en repensant au regard que le professeur Layne lui avait lancer par deux fois. Pourvu qu'il ne la regarde pas avec ces yeux là en sortant!

Elle se tourna vers Jareld.

- Tu crois que ça va marcher?

Elle regarda le garçon. Lui n'avait même pas eu le temps de visiter l'institut.

** Au moins, les professeurs encore debout tomberait face à face à deux personnes en bonnes santé... ils doivent tellement s'en vouloir....

[ infirmerie]

Aidé, par Yamina Jareld fut conduit là ou se trouvait les professeurs. La tension était palpable, il avait parcouru l'Institut et il avait constaté les nombreux dégâts occasionné par l'effondrement d'une partie du bâtiment.
Jareld avait hâte de rencontrer ses profs inconscients, qui laissaient, seuls leurs élèves, mais il en avait aussi peur car il avait réussit à glaner des informations de ci et là, et il avait comprit que les profs étaient devenus comme fous... Mais qu'à présent, ils étaient revenus à leurs état normal... Donc se répétait-il, aucune raison de s'inquiéter...
Il y avait tant de questions qui se bousculaient dans sa tête: qu'était-ce cette salle des dangers, où ils se trouvaient? Pourquoi les professeurs étaient-ils devenus comme fous?
Des questions sans réponses.
Jareld espérait que très vite cet Institut redeviendrait paisible... Et avec la libération des professeurs c'est tout ce qu'il désirait...
Yamina se tourna vers lui et demanda:

- Tu crois que ça va marcher?

Jareld n'en savait rien, encore moins qu'elle ne pouvait savoir mais il comprit que Yamina espérait être rassurer après toutes ces épreuves, on imaginait plus, qu'une action puisse se passer sans danger.

"Il n'y a aucune raisons pour que ça se passe mal, Yamina. On va libérer les profs, ils vont remettre de l'ordre ici, soigner les élèves, et cette école redeviendra...paisible."

Enfin, c'était le scénario que Jareld espérait, mais il ne voulait pas inquiéter inutilement Yamina. Maintenant, il fallait entrer dans cette salle, et le calvaire cesserait une bonne fois pour toute...
L'IA de cette école devait ouvrir la salle des dangers, et Jareld encore peu habitué à l'Institut était encore surprit de voir qu'un robot dirigeait l'école... Il avait eut à faire à elle, qu'une seule fois et elle lui avait refusé l'entrer de l'Institut pour cause de dangers... Mais ça n'avait pas été son refus qui l'avait empêché d'être épargné... Jareld repensa à la chute de Daedalion... Et la vision de la créature lui revint en mémoire... Il chassa aussitôt cette idée de son esprit et se tourna vers Yamina pour lui sourire: un sourire qui se voulait encourageant.
Puis se tournant vers la porte Jareld se prépara à entrer dans la salle des dangers dont le nom très suggestif n'était pas pour laisser indifférent le jeune homme...

Infirmerie.

"Salut."

La voix nasillarde de Ken, due à son nez brisé, se fit entendre aux oreilles des deux mutants : il venait d'arriver de l'infirmerie, lui aussi. Vêtu d'un pull aux manches remontées et sales avec son torse recouvert de sang, il n'avait pas l'air très bien : son nez avait été cassé et bien cassé, mais il semblait pouvoir tenir. Il grimaça une sorte de sourire en s'arrêtant à leurs côtés.

"J'suis Ken, le copain de Rachel. Vous êtes colocataires, non ?"

Il lui semblait avoir déjà entraperçu la jeune femme, mais il ne lui avait presque jamais parlé. Il fit un petit signe de tête au type à côté, qu'il ne connaissait absolument pas mais qui avait l'air assez courageux - ou assez fou, ça semblait être la même chose aujourd'hui - pour s'avancer face à des professeurs qui avaient massacrés leurs élèves. Il le respecterait pour ça.

"Vous savez comment ils vont ?"

O'Connell montra du visage la Salle des Dangers et il n'aimait pas vraiment ce qui allait se passer. Si les professeurs allaient mieux, ça serait difficile de regarder certains d'entre eux en face après ce qu'ils avaient fait : il avait entendu que Kitty avait dit qu'ils avaient été possédés, mais ça n'excusait pas tout...Cassandre avait eu l'air d'être bien informée de tout ça, et elle l'avait tabassé plus que brutalement. Ca ne s'excuserait pas facilement.
Mais pire encore, si ils étaient toujours dans le même état, ça allait être impossible de les arrêter à eux trois...et l'Institut n'était pas prêt pour un deuxième round. Il serra doucement les poings, prêt à se jeter dans la mêlée au cas où, même si il sentait que ça ne servirait pas à grand-chose.

Néanmoins, il devait se rassurer : si Rachel lui disait que ça devait aller, c'était que ça devait être le cas. Il soupira légèrement avant de regarder la porte, tandis que Yamina avait demandé quelques minutes plus tôt à Cérébra d'arrêter la simulation. Il se tourna vers ses camarades qu'il connaissait si peu et parla d'une voix aussi posée qu'il le pouvait.

"J'espère que ça redeviendra plus calme, oui, mais paisible je ne pense pas. Avec tout ce qu'il s'est passé, ça m'étonnerait qu'on ne veuille pas s'occuper personnellement de ceux qui ont fait ça...je ne veux pas parler d'une vendetta, mais il faut être réaliste : certains plus haut vont vouloir régler leurs comptes. Et les gens dans la salle des dangers vont devoir la jouer serré."

Il n'avait pas dit "professeurs" : il avait dit "gens". Il avait du mal à voir ceux en qui il avait eu tant confiance et qui leur avaient fait tant de mal comme des pédagogues, maintenant. Même si ils avaient été sûrement possédés, quelque chose était brisé en lui...et il n'était pas sûr de pouvoir recoller les morceaux.

"Mieux vaut se tenir prêt : je ne sais pas bien comment fonctionne Cérébra, mais si la simulation s'arrête brutalement et qu'ils sont désorientés, ça risque d'être un peu dangereux...après tout, ils viennent de vivre quelque chose d'assez violent, que ça soit pour nous ou même eux. Il va falloir être prudent."

Fury inspira longuement et se tint sur ses gardes, prêt à tout...même au pire.

Mains dans les poches, Sven regardait la salle des dangers avec cet air absent et plus ou moins distrait qu'ont les gens, au lavomatic, lorsqu'ils regardent leur collection de petites culottes se faire détacher par la nouvelle lessive Plouf avec de vrais morceaux de citron.

C'est pourquoi il n'écouta que d'une oreille distraite ce que disaient Yamina et ce nouveau, Jareld. Au moins, ils semblaient optimistes. C'était une bonne nouvelle. Sven lui, était plus préoccupé. Ce séisme avait été assez violent, et de ce qu'il entendait dans son communicateur, il y avait eu des morts avec d'autres attaques de professeurs... Visiblement, ils avaient tous fondu un fusible. Ce n'était pas seulement une histoire de brouille familiale, qui était pourtant tellement prévisible.

Ken faisait son arrivée, avec un nez lui rappelant celui d'un chanteur de funk-pop du XXe siècle, qui était sans doute mutant vu qu'il changeait de couleur. Comme à l'accoutumée, il semblait vouloir prendre en main et réfléchir. Les iris bleus de Sven se déplacèrent au coin de ses yeux. Le centre de la pensée de Ken se trouvait-il dans son appendice nasal ? Cette étrange pensée barra son front d'une ride maintenant typique de qui connaissait le norvégien.

Des gens en haut voudraient régler leurs comptes ? Mais qui donc... L'étage s'était effondré. Sven se tourna vers les trois autres étudiants, et pris la parole.

"Je ne pense pas que Cerebra les laisse sortir si facilement... Souvenez vous la dernière fois... Il a fallu qu'elle arrête volontairement la simulation pour que les profs s'en sortent. Moi, je voudrais juste qu'ils ne se fassent pas descendre, parce que ce ne serait pas très malin.

Mais je ne suis pas d'accord avec toi Ken, c'est plutôt nous qui devrions régler nos comptes, et à coups de pieds au cul s'il le faut. Le problème, c'est que je ne sais pas ni où, ni qui. Éventuellement, je peux botter les fesses de tout le monde, mais cela me coûterait sans doute trop cher en chaussures.

Mais ce n'est pas ça qui m'inquiète le plus, dans toute cette affaire."

Il laissa passer un temps de silence, pendant lequel ses sourcils se froncèrent, signe qu'une pensée hautement perturbante venait d'envahir son esprit.

"J'espère que mon prototype de sauna mutant n'a pas été abimé dans cette attaque..."

Lucas, après être arrivé à côté de Sven, désactiva son pouvoir et se sentit soudainement terriblement faible, inconsistant, fragile. IL s’appuya contre le mur du couloir jouxtant la salle des dangers alors que d’autres personnes, Ken, Yamina et Jareld, arrivaient sans même qu’il les voie. Il ferma les yeux. Il se sentait abattu et ne comprenait pas tout ce qui venait de se passer. Ces annonces de mort, ces catastrophes terribles qui avaient bousculé l’institut, ces professeurs qui s’étaient vu soudainement pris d’une folie meurtrière envers les élèves, les mutants. C’était comme dans un cauchemar, comme dans un mauvais rêve, sauf que tout semblait si vrai, si réel, si cruel… Et nul réveil ne se profilait, même maintenant que la plus terrible partie du cauchemar était passée. Ça n’était que la réalité, la dure réalité à laquelle l’institut avait été confronté. Lucas le savait, mais ne pouvait l’accepter. Des morts, des blessés, des pertes matérielle, la perte de leur toit, de leur habitation, de l’endroit où ils vivaient, chaque jour. Qu’allaient-ils devenir sans leurs professeurs, sans l’institut. Toujours ils seraient brimés, toujours ils seraient poursuivis, pourchassés dans les rues, par ces humains qui ne comprenaient pas leur état, qui ne pouvaient savoir ce qu’ils étaient, eux, différents mais semblable…

L’institut devait se maintenir, devait tenir, et c’est eux qui devraient le redresser. Là, leur professeurs étaient certainement rudement rudoyés dans cette simulation de la salle des dangers. Lucas n’entendit pas les autres en parler, trop perdu dans ses pensées, trop pris par les vifs souvenirs de cette funeste et violente journée. Lui qui détestait tant la violence, il avait dû s’y résoudre pour sauver ses compagnons et se sauver lui-même. Il n’avait pas eu le choix, et il regrettait que ça ait été une obligation, comme s’il avait été obligé d’user de cette violence contre nature…

Mais alors qu’il se perdait dans ses pensées, son communicateur sonna, et la voix de River, lointaine mais présente, résonna dans le couloir. Elle était hésitante et tremblante. On eut dit que les larmes avaient envahi sa gorge, et le chagrin avaient déformé son timbre. Elle était à l’infirmerie, et Lucas eut peine à imaginer les choses affreuses qui devaient s’y trouver.

*Tout ce sang, toutes ces plaies, tous ces morts et ces blessés…*

Il revint à la réalité, et entendit les gens autours de lui parler d’arrêter la simulation, sans comprendre pourquoi ils devraient tenter de libérer ces fou-furieux qui s’étaient jeté sur eux. Sven se faisait la voix de la raison et de la sagesse, bien que ça ne ressemble pas à ce que Lucas connaissait de lui, qui était si distant, hors de la réalité, habituellement.

Lucas se releva, péniblement, avant de regarder Jareld et Yamina avec un air effaré.

« On ne peut leur ouvrir ! Qui vous dit qu’ils ne recommenceront pas ? Les blessés de l’infirmerie ne vous suffisent pas ? Je ne dois qu’à mon pouvoir d’être indemne. Mais ce n’était que contre un prof ! Imaginez les tous réunis, contre nous, si peu nombreux, si peu préparés ! S’ils sont là dedans, nous sommes en sécurité, et Cerebra veillera à ce qu’il ne leur arrive rien de contraignant, j’en suis certain… »

Il regarda Ken au nez brisé, puis Cloud, avant de conclure :

« C’est trop dangereux… Ils ne peuvent plus rien faire, c’est à nous d’agir, comme l’a dit Sven. Et j’me mets à ton côté, monsieur le nuage, pour botter les fesses des coupables. »

Il lui lança un nouveau sourire déterminé, bien que timide, et pris son communicateur pour lancer un appel destiné à River.

« Je suis près de la salle des dangers, Riv… Tiens bon, s’il te plait. J’espère que tu vas bien ! Je dois rester ici pour le moment, mais je viendrai dès que possible. Courage ! »

Jareld et Yamina attendaient que la porte s'ouvre, quand un garçon d'une vingtaine d'années s'approcha. Il semblait connaître vaguement Yamina. Il salua d'un bref signe de tête Jareld, ce dernier fit de même et le garçon demanda si ils savaient comment se portaient les professeurs.
Ce fut Jareld qui répondit:

"Avec ce que j'ai vu dans le Jardin, j'ai l'impression qu'on ne peux pas leur faire vraiment du mal, ils doivent s'en sortir...

En effet, la créature avait été neutralisé après de nombreuses tentatives. Il avait semblé que la bête pouvait déjouer n'importe quelle situation. Mais elle était désormais dans la salle des dangers enfermée avec les autres professeurs dans une simulation très dangereuse, d'après ce qu'avait comprit Jareld...
Le garçon d'une vingtaine d'années parla d'élèves qui souhaiterait se venger des professeurs après ce qui leurs avaient fait, mais Jareld n'écoutait que d'une oreille distraite. Le garçon ajouta pour conclure:

"Mieux vaut se tenir prêt : je ne sais pas bien comment fonctionne Cérébra, mais si la simulation s'arrête brutalement et qu'ils sont désorientés, ça risque d'être un peu dangereux...après tout, ils viennent de vivre quelque chose d'assez violent, que ça soit pour nous ou même eux. Il va falloir être prudent."

Jareld trouva la remarque judicieuse et il acquiesça en signe de d'assentiment, quand soudain deux nouveau jeunes hommes s'approchèrent, le premier était plus jeune que le précédent tout comme le second. Ce dernier dit à son approche:

« On ne peut leur ouvrir ! Qui vous dit qu’ils ne recommenceront pas ? Les blessés de l’infirmerie ne vous suffisent pas ? Je ne dois qu’à mon pouvoir d’être indemne. Mais ce n’était que contre un prof ! Imaginez les tous réunis, contre nous, si peu nombreux, si peu préparés ! S’ils sont là dedans, nous sommes en sécurité, et Cerebra veillera à ce qu’il ne leur arrive rien de contraignant, j’en suis certain… »

Jareld répondit immédiatement:

Le seul moyen de sauver les élèves, de nous sauver est de libérer les professeurs, ils nous aideront et soigneront ceux qui en ont besoin... Et d'après ce que j'ai compris, ils étaient contrôlés, et maintenant ils ne le sont plus grâce à l'intervention de télépathes... Ils devraient donc être "inoffensifs"...

Mais Jareld ne pouvait en être sur...
Soudain tout s'éclaira et il sut ce qu'il devait faire. Il fallait que quelqu'un parte voir de lui même ce qu'il en était dans cette salle avant que tous ne se jettent aveuglément dans un quelconque piège...
Il ne connaissait pas le pouvoir de ses compagnons d'infortune, mais le sien le lui permettait. Il s'expliqua à ses camarades:

Mon pouvoir me permet de projeter mon esprit hors de mon corps, et ainsi je peux traverser les murs... Il suffirait que je traverse la porte de la salle pour voir ce qui se passe dans la salle des dangers et savoir quels sont les dangers qu'elle contient...

Jareld essayait d'être le plus clair possible, mais il pensa que son auditoire l'avait suivit alors il poursuivit:

Je vais rentrer dans la salle sous ma forme astral: étant invisible et me déplaçant très vite quand je suis sous cette forme, je ne devrais pas courir trop de risques... Mon corps quand à lui restera inerte presque sans vie pendant ce temps là, il sera à la merci de n'importe quel danger... Mais je ne devrais pas être long, je reviendrais dans cinq minutes. Si d'ici là, je ne suis toujours pas revenu, c'est qu'il me sera arrivé quelque chose...

Jareld était sur de lui: c'était la meilleure solution. Au moins ils ne risqueraient pas leurs vie inutilement... Il adressa un sourire à ses élèves que le malheur réunissait pour s'entraider: Jareld espérait qu'il ne prenait pas une mauvais décision.
Il s'assit donc en tailleur, le dos contre le mur et calma son esprit tourmenté. Il ressentit très vite une sensation familière et son esprit sortit de son corps.
La forme astral regarda ses compagnons qui ne pouvaient le voir. Elle se dirigea vers le mur, et passa une main dedans: c'était froid.
Jareld y passa ensuite le bras, puis la tête et enfin il pénétra complètement dans la matière. Il la traversa dans ce qui lui parut une petite éternité, jusqu'à ce qu'enfin, tout se dégage.
Sa vision s'éclaircit: il se trouvait dans la salle des dangers...

Ken acquiesça aux paroles de Sven : ils ne s'étaient pas beaucoup parlés mais lui n'appréciait pas beaucoup l'adolescent qui lui avait toujours semblé antipathique. Il n'avait pas grand-chose contre lui, c'était sûrement physique : il ne l'aimait pas, mais ça ne l'empêchait pas d'accepter quand celui-ci avait raison.

"Utilise des bottes : ça fait plus mal et ça dure plus."

Il fit un petit sourire à Yamina par la suite : il était content de faire la connaissance de la colocataire de Rachel, même si ils ne pourraient vraiment parler maintenant. Sur les personnes présentes, certains étaient nerveux et il en faisait partie : avec l'accident de Juliette, sa faute dans cet événement, son nez cassé et sa culpabilité de n'avoir pas été à la hauteur, c'était beaucoup pour lui, surtout dans une telle situation. Il se raccrochait à son "devoir" et à son envie de bien faire, mais il sentait qu'il craquerait bientôt et qu'il devrait se calmer pour souffler un peu. Malheureusement, ça ne semblait pas pour tout de suite.

La jeune femme demanda à Cérébra d'arrêter la simulation, et immédiatement Lucas arriva pour leur dire qu'ils faisaient une bêtise : il ne le connaissait pas beaucoup lui non plus, mais il avait l'air d'avoir beaucoup souffert des attaques des professeurs. Il le regarda comme pour appuyer son argumentaire contre l'ouverture de la salle des dangers, mais déjà le nouveau lui expliquait sa façon de penser et disait des choses très vraies.
O'Connell acquiesça à ses paroles et en rajouta quelques unes de son cru.

"Il dit vrai : nous avons besoin d'eux et on nous a fait comprendre que tout devrait être arrangé. Soyons réalistes : est-ce qu'on a vraiment des chances de sauver tout le monde et de s'en sortir sans eux ? Non. Même si nous sommes forts, et nous venons de le prouver, nous n'avons aucune idée de comment gérer des blessures aussi graves que celles qu'ont les autres et de comment survivre à ça véritablement. J'ai vu un des nôtres mourir là-haut, Lucas, parce qu'on ne savait pas comment le sauver, et d'autres sont déjà morts...je ne veux pas qu'il y en ait d'autres."

Sa voix avait été froide : il était déterminé à empêcher tout nouveau décès, quitte à devoir prendre ce risque. Les professeurs pouvaient sauver des vies en haut, c'était tout ce qui comptait.

"Et si pour ça on doit ouvrir cette porte pour les sortir de là, c'est ce qu'il faut faire. Quitte à devoir subir leur première attaque si ils n'ont toujours pas retrouvés leurs esprits."

Il faisait confiance aux télépathes : il savait qu'ils ne leur auraient pas dis ça sans fondement. Evidemment, il y avait toujours un risque, mais il était prêt à y faire face. Les autres parviendraient à fuir rapidement si ça tournait mal, et il ferait tout pour qu'ils aient le maximum de délai possible...absolument tout.
Néanmoins, Fury fut stoppé dans ses réflexions "suicidaires" par la proposition aussitôt suivie d'action du nouveau : celui-ci avait eu l'idée totalement stupide de tester ses pouvoirs alors que la situation était déjà catastrophique ! Il voulut l'arrêter et se jeta à sa suite.

"Arrête ! Cérébra va ouvrir ! On ne sait même pas comment ton pouvoir fonctionne vraiment, ça ne vaut pas le coup que tu te risques là-dedans !"

Mais déjà Jareld s'était accroupi et avait apparemment activé son pouvoir. Il s'accroupit à ses côtés et posa ses mains sur ses épaules, mais hésita à le bouger : étant encore nouveau, personne ne semblait vraiment connaître les capacités de Jareld et il n'avait aucune information sur lui. Il ne voulait pas risquer un autre accident en agissant de façon inconsidérée...il avait déjà trop de Juliette pour ça.

"Yamina, est-ce que tu connais ses pouvoirs ? Il peut faire ce qu'il dit ?"

Sa voix était nerveuse : il savait que Cérébra devait se donner au maximum pour retenir les professeurs, et elle pouvait faire ça en ayant personnalisée une simulation pour chacun. En entrant là-dedans, Jareld risquait de créer des interférences entre chacunes, ou pire de perdre l'esprit en étant au milieu de versions différentes. Peut-être qu'il n'y avait qu'une simulation, mais ça ne voudrait pas pour autant dire qu'il ne serait pas en danger : même si ils s'étaient calmés, l'arrivée d'un inconnu parmi eux ne plairait peut-être pas à des professeurs énervés d'avoir été contrôlés...ou encore contrôlés.
Dans toutes les possibilités qu'il envisageait, Ken ne voyait qu'une erreur de la part de Jareld et il se maudit de n'avoir pas été assez rapide. Il releva ses yeux vers la porte et parla à Cérébra.

"Cérébra, arrête au plus vite cette simulation et dis-nous ce qu'il se passe à l'intérieur : est-ce que Jareld va bien ? Est-ce que les professeurs vont bien ?"

Il tenait encore les épaules du nouveau, toujours aussi inquiet sur son sort.

Et encore un autre mort...

Sven regarda Jareld s'effondrer plus ou moins sous l'action de son pouvoir. Il voulait explorer la pièce. Quelle idée saugrenue. Qui savait ce qu'il allait voir ? Cerebra avait sans doute programmé une armée inépuisable de Pangolins carnivores pour occuper les profs. Ou bien, elles les avait placé devant un fascinant débat télévisé portant sur l'oblitération des timbres des emails...

Enfin, au moins, il avait prévenu. Si dans cinq minutes il ne revenait pas, il lui serait arrivé quelque chose. Parfait... Sven jeta un coup d'œil distrait à sa montre. Que ça allait être long. Lucas était certes toujours partant pour aller botter des fesses, alors que Ken semblait donner un conseil qui laissa le norvégien perplexe.

"Ken. S'il y a bien une chose que ma longue expérience de l'institut m'a appris, c'est que Cerebra fait les choses bien. Elle est merveilleuse. Elle devrait s'appeler Wonderbra. Jareld est en train de baver sur tes chaussures, Cerebra ne te dirait rien de plus. Et elle serait sans doute contente parce que ça te fait du nettoyage gratuit."

Il leva son index pour mieux appuyer son propos.

"Par contre, je ne savais pas que tout était arrangé. Qui te l'a dit ? Est-ce une source sûre et fiable ? Parce que bon... Toutes ces histoires sentent aussi mauvais que de la vieille litière à chats. Tu imagines les pauvres professeurs qui se retrouvent dans la salle des dangers ? C'est pire que la fois où ils ont foiré leur entraînement, sauf qu'en plus ils ont pas voulu. Enfin bon... C'est toujours bien qu'ils repassent de l'autre côté de la barrière."

Il haussa les épaules, puis conclut.

"En attendant, arrête de parler à des murs et rends toi un peu utile. Fais-nous une liste de gens à aller botter les fesses, comme ça ça tiendra Lucas occupé."