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Anonymous
Invité
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Réveil difficile Empty Réveil difficile

Mar 5 Aoû 2008 - 22:21
Cassandre était restée inconsciente longtemps, du moins c'est ce qu'on aurait pu croire. Son cerveau épuisé l'avait faite passer de l'inconscience à un sommeil désagréable, et ce n'est que l'impression d'avoir un essaim d'abeille dans le crâne qui tira la psychologue de l'oubli.
Pourtant... elle était à l'heure.

Cassandre ne se donna pas la peine d'ouvrir les yeux. Au lieu de ça, elle frotta légèrement ses doigts, qu'une substance déposée par Alixtide la veille avait rendus poisseux. La non-voyante se redressa lentement dans l'infirmerie vide, et posa s'assit sur le lit, les jambes touchant le sol. Elle eut un sourire fugace en pensant aux paroles d'Alixtide... Crispement de mâchoire. Le sourire n'était plus. C'était arrivé. L'Institut avait pris des airs de tragédie grecque ; c'est reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir, le sale espoir ; qu'on est pris, qu'on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu'on n'a plus qu'à crier - pas à gémir, non pas à se plaindre - à gueuler à pleine voix ce qu'on avait à dire, qu'on n'avait jamais dit et qu'on ne savait peut-être même pas encore. Et pour rien : pour se le dire à soi, pour l'apprendre, soi. Dans le drame, on se débat parce qu'on espère en sortir. C'est ignoble, c'est utilitaire. Là, c'est gratuit. C'est pour les rois. Et il n'y a plus rien à tenter, enfin !
Mais même lorsqu'on savait au levé du rideau quels protagonistes ne descendraient pas des planches, il restait ce dégoût de soi, de ne pas avoir pu, su faire mieux, de ne pas avoir été désigné du sort. Faire partie du public, de ceux qui restent et qui portent le lourd fardeau de la responsabilité, pupille d'une nation en ruine. C'était pour la psychologue une réalité quotidienne, mais jamais encore n'avait-elle frappé la précognitive avec autant de violence. Des larmes muettes roulèrent sur ses joues, qu'elle effaça bien vite avec pudeur et retenue, en se mordant la lèvre inférieure pour se ressaisir. Le rideau n'était pas tombé. Elle se réveillait de l'entracte. A l'extérieur, elle savait que les résidents de l'Institut avaient malgré tout suivi ses indications... Que dehors, un acte cruel ferait rage. Elle ne pouvait que s'astreindre à suivre le fil d'Arianne, l'unique lumière au bout du tunnel qui leur permettrait de sauver les meubles. Ce n'était pas satisfaisant. C'était Charybde, c'était Scylla, c'était un monstre hideux qui ne cesserait de la hanter... Mais tout cela n'était que considérations personnelles.
Cassandre se leva avec précaution, et attrapa un tube d'aspirines qui traînait là. Elle en prit un avant de placer le reste du tube dans sa poche de pantalon. Elle avait la responsabilité des élèves restés à l'Institut. Ses états d'âme n'avaient aucune légitimité face au désarroi dans lequel ils se trouvaient certainement. Dès lors, Cassandre savait ce qui lui restait à faire : officier, réduire son être à une fonction, car elle était la seule à pouvoir guider les survivants.

Arrow Bureau de Cassandre
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