[Oryx 4.3] Mode jeu : 832 Selina Drive, Huntingdon

Il était passé 22 heures lorsque la fourgonnette s'arrêta au coin de Echo glen drive. Le voyage s'était bien passé, quoi qu'un peu long.
Sahari avait pris la peine, la veille, d'appeler chez Jordan pour vérifier qu'il s'agissait bien de lui et avait demandé à Camille de confirmer que la voix sur le répondeur était la bonne.

Elles étaient donc arrivées à destination, en un seul morceau et sans que Sahari ait trop la nausée. Les maisons des deux rues étaient espacées l'une de l'autre. Sahari releva ce point positif et se mit en marche, un sac à dos sur les épaules, à la recherche du 832. La zone était fortement boisée et le chemin était mal entretenu, malgré la taille impressionnante des maisons qui s'y trouvaient.
La première maison qu'elles virent sur leur droite avait pour numéro le 826 et la suivante le 820.
Il fallut donc que le groupe retourne sur ses pas pour remarquer une entrée de gravier qui semblait se perdre dans le bois.
Une boîte aux lettres miteuses indiquait qu'elles étaient au 8 2, le chiffre central étant décollé. Avançant sur le petit chemin, ils arrivèrent enfin à la maison, une espèce de chalet en bois rond, de petite envergure, bien qu'il soit construit sur deux étages.
Sahari grimpa les trois marches grinçantes et, une fois sur le perron, se pencha pour observer la serrure, avant de poser la main dessus et d'ouvrir la porte en souriant. Elle laissa entrer les filles et referma derrière elle. Heureusement pour elles, le ciel étoilé parvenait à éclairer suffisamment par les carreaux des fenêtres pour qu'elles parviennent à se diriger sans trop de problèmes.

"N'allumez pas les lumières. Prenez les lampes de poche dans mon sac et faites bien attention... il ne faudrait pas qu'on nous trouve ici."

Allumant la sienne, Sahari la pointa dans la pièce. Elles étaient entrées directement dans le salon. Un escalier montait avec une bonne pente à l'étage, et une porte sous celui-ci laissait croire qu'il s'y trouvait une penderie ou un escalier vers le sous-sol. Une paterre en bois travaillé se trouvait sur leur gauche, entre elles et le canapé. Une porte ouverte donnait sur la cuisine, dans le coin opposé à celui où elles se trouvaient, et deux autres portes, fermées, faisait face aux escaliers.

"Fear, Haste, allez voir au sous-sol, si ce n'est pas une penderie... Fiaìn, Twin, à l'étage. Sismic et moi on va voir ici si on ne trouve pas quelque chose."

[HJ : Pas de leader, comme vous vous en serez doutée! Je vous donne une vue du quartier et un plan du rez-de-chaussée (en brun, c'est le balcon). Les deux autres étages viendront en temps et lieux...
Petit rappel : une réponse par tour, chaque tour a une durée maximale d'une semaine IRL...]

Jess baillait, elle ne cessait plus de bailler. Elle avait l’impression que sa mâchoire allait se décrocher afin de lui permettre d’ouvrir la bouche encore plus grand, mais elle faisait grâce aux autres filles de la vision du fin fond de sa gorge en mettant son bras en travers et tourna la tête vers l’extérieur. Dehors, tout était étrange. Il n’y avait rien, et la jeune fille avait un peu de mal à imaginer la vie dans un tel endroit, mais après tout pourquoi pas... Ça devait être sympa, au milieu des arbres.

Le fait de descendre et de se retrouver au frais la réveilla, et c’est en silence qu’elle suivit le groupe. Son regard se posa brièvement sur la boîte aux lettres, sur laquelle il manquait un chiffre. Encore un peu endormit, ses pensées concernant ce qu’elle avait vu n’arrivèrent à son cerveau que quelques minutes plus tard, alors qu’elles entraient dans la sinistre maison en bois... Sinistre... oui ça l’était. Jess n’aimait pas vraiment ce genre d’ambiance.

« Il faudrait... regarder dans la boîte aux lettres en sortant, elle avait l’air carrément moisie mais on ne sait jamais... »

Puis Fear s’avança vers Sahari, prit l’une des lampes de poche, et suivit Haste. Sur ses gardes, et légèrement angoissée lors de l’ouverture de la porte, Jess observa avec appréhension l’escalier et les toiles d’araignées. Descendre... bon ok. Sans avoir la moindre idée de ce que Camille venait de penser, Jess fit appel à Avatar qui vint fourrer son nez entre les deux jeunes filles, afin de s’engager dans l’escalier en tentant de faire le moins de bruit possible. Jess descendit à sa suite, lampe torche allumée et braquée devant elle.

EDIT Sahari : pas de résolution partielle en fin de tour! Et comme tu es la dernière de ton binôme à poster, c'est un peu comme la fin du "tour au sous-sol"

Chloé n'avait pas beaucoup dormi pendant la nuit qui avait précédé et le trajet en voiture jusqu'à leur objectif de mission n'avait pas eu l'effet anesthésiant quasi soporifique et habituel sur la jeune mutante lorsqu'elle voyageait. L'adrénaline devait déjà, inconsciemment jouer son rôle de dopant naturel sur la jeune fille.

Elle avait repensé au briefing de la veille et à ce qui les attendait en Pennsylvanie durant une bonne partie du trajet, ne parlant presque pas car comme toujours, l'ambiance pré-mission demeurait lourde d'anxiété. On ne savait jamais vraiment ce qui pouvait arriver. Ou plutôt si, Chloé le savait, elle savait ce qu'elle risquait à chaque fois et cela lui faisait toujours un peu peur.

Les évènements s'enchaînaient vraiment très vite, ils avaient à peine changer les équipes qu'ils partaient déjà en mission. L'avantage, c'est qu'ils n'auraient pas le temps de se morfondre de ces changements mais plutôt d'en apprécier l'efficacité. Ou pas. Le risque de mésentente existait et était sans doute plus risqué encore au sein d'un groupe ne comportant que des filles. Personne n'ignore que ces dernières sont toujours un peu chipie entre elles. C'est dans leur nature. Cependant, Chloé ne s'en faisait pas de trop pour cela, elle faisait confiance à son caractère...

Quand le groupe arriva à destination, Chloé ne put refouler un frisson qui parcourut son échine. Une maison isolée loin de tout et entourée d'arbres avait tout de l'endroit sinistre et typique que l'on retrouvait dans les films d'horreur. Chloé détestait les films d'horreur.

Elle se faufila dans la maison à la suite des autres filles et fit rapidement le tour de la pièce d'un regard. Leur professeur leur suggéra une exploration divisée de la maison et Chloé eut une petite pensée pour Anna. D'habitude, c'était elle qui prenait la tête des missions. La télépathe allait lui manquer, mais elle s'y ferait. Et puis leur professeur, même si elle l'impressionnait, n'avait pas l'air si terrible que ça.

Tandis que Fear et Haste partaient pour le sous-sol et que Fiaìn accompagnée de Twin se voyaient attribuer l'étage, Sismic réalisa qu'elle allait explorer la maison avec leur professeur. Bien. Au moins, elle saurait vite si Dame Fouba allait continuer de l'impressionner ou pas.

Chloé avisa les 3 portes présentes dans la pièce. Deux fermées et une ouverte. Elle décida d'aller vers celle déjà ouverte qui donnait sur la cuisine. La jeune mutante prit sa lampe de poche mais se fia dans un premier temps à la clarté régnant dans la maison grâce à la Lune et au rayon lumineux dégagé par la lampe de Sahari. Sa lampe de poche, serrée dans sa main, faisant plutôt office de matraque.

Elle entra dans la cuisine, prudemment et regarda autour d'elle. Si quelqu'un ou quelque chose tentait de forcer le passage, Chloé était prête à répliquer. Que ce soit par un coup de pied, un coup de poing ou bien encore... un coup de lampe de poche...

Les portières de la fourgonnette s’ouvrirent alors qu’il faisait nuit sur Echo Glen Drive. La petite troupe féminine en sorti plus ou moins fatiguée par le trajet. Jade en sorti à son tour et s’étira généreusement avant d’observer les alentours. Conduits par Sahari, elles avancèrent dans la nui à la recherche de ladite maison, auscultant les nombres affichés devant les portails. Puis elles s’arrêtèrent devant une boite aux lettres d’un état assez lamentable. Jade eut un frisson et poussa un soupir lorsqu’il s’avéra évident que le lieu du crime était cette maison, là, au fond d’une allée sombre et effrayante, dans un coin perdu… original… juste comme dans tous ces thrillers avec des maniaques au long couteau ou à la tronçonneuse.

Arrivées à l’entrée de la demeure de bois, la porte n’était pas fermée. Sahari l’ouvrit en souriant. C’est vrai que c’était tellement plus simple pour le tueur psychopathe si ses victimes ne faisaient pas demi tour, déçues par une porte fermée… Jade regarda son équipe… De toute façon, c’était toujours les blacks et les blondes qui mourraient en premières dans ce genre de film… Elle jeta un œil soupçonneux à Sahari et Abaigh avant de prendre une lampe de poche du sac de la professeure. Légèrement déçue, Jade se dit que son pouvoir ne serait alors utile que loin des fenêtres.

La pièce dans laquelle elles pénétrèrent semblait être un salon. Jade commença à explorer, pointant sa lampe de poche sur tout ce qu’elle pouvait. Elle boudait intérieurement en se disant qu’au moins ses petites bubulles de lumière, elles, ne faisaient pas semblant d’éclairer… Sahari donnait ses directives, elles allaient être par équipes de deux. Jade fit la moue : règle numéro une des thrillers : ne jamais se séparer… Heureusement, elle serait avec Abaigh, ce qui la rassura assez pour se dire qu’elles ne mourraient pas ce soir.

Un cri fit sursauter Jade jusqu’au plafond. Elle faillit elle-même en pousser un mais la peur lui paralysa les cordes vocales. Sur la défensive, elle se retourna comme une furie et pointa sa lampe vers la provenance du cri : Abaigh. Jade lui lança un regard furieux, pendant que son cœur reprenait tranquillement la place qui lui incombait. Elle oublia l’incident en 2,4 secondes et se dirigea vers les escaliers du premier étage en se collant presque à Abaigh. Cette dernière commença à avancer vers le haut, Jade la suivi de prêt, associant la lumière de sa lampe à celle d’Abaigh pour éclairer au maximum le haut des escaliers.

[HJ: J'éditerais au cas ou le post d'Abaigh révèle quelque chose d'important]

Avec les 4 personnes dans les escaliers, malgré tous les efforts de chacune pour rester silencieuse, on entendait le bois des marches craquer, plus ou moins fort selon laquelle.

Au sous-sol, Camille et Jessica furent légèrement bousculées par le passage d'Avatar, qui descendit tranquillement sans sembler craindre quoi que ce soit. Les filles étaient arrivées dans une grande pièce sombre aux petites fenêtres recouvertes de poussière. La seule lumière de la pièce provenait de leur lampe-torche. La pièce semblait avoir fait office de chambre et Avatar s'élança d'ailleurs vers le lit et se coucha sur le matelas, la gueule sur ses pattes croisées, en regardant les filles descendre. La pièce était peu meublée : une commode, une table de chevet et une bibliothèque. Le sol était jonché de papiers, de vêtements et de petits bibelots, eux-même recouverts d'une fine couche de poussière qui leur donnait une allure fantômatique à l'ensemble. Il y avait deux portes dans la pièce, qui donnaient probablement sur des pièces beaucoup plus petites.

Au rez-de-chaussée, Sahari s'attarda dans le salon, pendant que Chloé se dirigeait vers la cuisine, tout en conservant un oeil sur elle, fouillant autour du modeste téléviseur. Sismic put immédiatement remarquer qu'il y avait eu de l'agitation dans la pièce : une chaise était renversée et le combiné du téléphone était par terre à quelques décimètres de son socle, entre la chaise et celui-ci. Une bouilloire d'un style vieillot était posée sur le four et une grande fenêtre, au-dessus du lavabo, laissait voir la forêt à l'arrière. Une porte menait sur la galerie qui faisait le tour de la bâtisse et une autre porte, en accordéon, semblait cacher le garde-manger.

Dans l'escalier menant au premier étage, Abaigh et Jade tombèrent nez à nez avec une souris qui alla bien rapidement se cacher dans un trou. Elles arrivèrent ensuite dans une pièce de taille moyenne, qui n'avait que deux portes, fermées. Outre les quelques tableaux sur les murs et des bouts de bois de diverses largeurs et longueurs, il ne semblait rien y avoir d'intéressant.

La lumière de la torche révéla une rencontre inattendue et absolument non désirée pas Jade. La petite souris alla vite se cacher dans son trou, et Jade aurait bien fait de même. Elle posa sa main libre sur sa poitrine puis inspira un bon coup. Elle se félicitait elle même de ne pas céder à la panique. A force de s'être monté la tête sur cette histoire de films d'horreurs, elle était sur le point d'avoir un infarctus. Quand elle était plus jeune, son frère s'amusait toujours à l'effrayer avec toutes les techniques qu'il avait pu relever des thrillers qu'il regardait. Bébé-Jade s'enfuyait toujours en hurlant dans les bras de sa mère... Mais ce temps était révolu, et bien heureusement pour Sahari qui serait bien embarrassée de devoir couver une de membres de l'équipe qu'elle avait formé.

Arrivées à l’étage, Jade fit jouer de sa lampe torche pour éclairer tout les coins de la pièce dans laquelle elles arrivaient. Elle parcourut ensuite la pièce en long et en large mais ne trouva rien qui devait retenir l’attention plus que cela. Cependant, elle s’attarda légèrement sur un des tableaux qui ornait le mur. Elle aimait l’art en général, mais avait toujours eût du mal avec l’art contemporain. Ce tableau la forçait à pencher la tête tellement elle ne savait dans quel sens il se regardait. L’art contemporain semblait vraiment être arrivé à l’apogée de son déclin, il était temps de passer à autre chose…

Bref, comme la pièce semblait avoir montré toute l’étendue de son intérêt, Jade se tourna vers ce qui devait être plus intéressant : les deux portes encore fermées. Elle fit passer la lumière de sa lampe d’une porte à l’autre, de manière hésitante puis considéra le nombre d’équipières… c'est-à-dire deux… Elle n’en revenait pas elle-même de dire cela, mais la logique mathématique l’emportait sur sa peur :

"Bon! On prend chacune une porte?" Dit elle d’un ton interrogateur "Mais il faudra bien les remettre en place après, hein!" Ajouta-t-elle avant de rire nerveusement et toute seule, comme une andouille apeurée qu’elle était... Cela n’avait pour but que de détendre l’atmosphère, mais elle avait juste honte de sa vanne à deux roubles. Du coup, place à l’action :

"Je vais par ici!" Indiqua-t-elle à Abaigh en se dirigeant vers la porte sud (sur le plan). Prête à ouvrir la porte, elle jeta un regard à Abaigh avant de prendre la poignée en main puis de l’ouvrir.

Elle ouvrit doucement la porte puis regarda timidement à l’intérieur de la pièce à l’aide de sa lampe torche. Le rayon de lumière qui balayait doucement la pièce lui offrit une vision à glacer le sang : des scies, des marteaux, d'autres types d'outils étranges, des copeaux de bois un peu partout. Et une forme étrange sur une table, sous une serviette, en plein milieu de la pièce

Jess se courba légèrement afin de laisser le passage à Avatar, et le suivit des yeux. Lorsqu’elle descendit avec Camille, elle grimaça en entendant les vieilles marches en bois craquer sous son poids pourtant peu conséquent. Avatar, lui, semblait loin d’être stresser, ce qui eut pour effet de détendre considérablement la jeune fille, et visiblement Camille aussi semblait penser plus ou moins la même chose. Il alla alors se poser sur le lit, était-il déjà fatigué de sa brève excursion dans ce sous sol ? Jess le laissa là, car il constituait pour elle une présence rassurante.

La pièce n’avait rien de rassurant, mais après tout il s’agissait là d’un sous sol, et comme dans tout film qui se respecte, c’est au sous sol que se cache les monstres. Mais ici, il n’y avait qu’une chose pouvant être potentiellement qualifié de monstre, et c’était elle qui en était la propriétaire, alors ce n’était pas un monstre. Raisonnement logique... Sa lampe torche se posa sur les différents objets, évitant de pointer les fenêtres. La commode, la bibliothèque et la table de chevet. À fouiller. Après.

Camille venait de lui faire signe d’aller ouvrir l’autre porte si elle le voulait. Fear traversa la pièce pour s’en approcher, tentant tant bien que mal d’éviter de marche sur tout le bazar qu’il y avait au sol, ni d’envoyer valser un bibelot avec son pied. La main sur la poignée de la porte, Jess regarda ce que donnait l’ouverture de celle de Camille, et voyant qu’il n’y avait rien de particulier, - aucun danger - jeta un coup d’oeil à Avatar non loin d’elle et finit par ouvrir la sienne, imitant Haste et les films qu’elle avait vu sur la manière de le faire.

Finalement, elle ne dut assommer personne au détour de la porte de la cuisine mais il n'en était pas moins vrai que cette maison lui donnait des frissons dans le dos. La jeune mutante se sentait comme oppressée par l'atmoshpère qui y régnait. Et elle n'aimait vraiment pas ça du tout.

Lorsqu'elle n'eut plus le rayon de la lampe de Sahari dans son dos, Chloé alluma la sienne et fit voyager le faisceau lumineux dans la pièce. Elle remarqua immédiatement le désordre qui régnait dans la cuisine. Elle s'approcha prudemment au centre de la pièce avant d'examiner les objets autour d'elle. A en juger par l'état de certaines choses, il y avait du y avoir de la bagarre, ou tout du moins un sacré remue ménage. En tout cas, tout l'indiquait, de la chaise renversée à la bouilloire prête à servir.

"Professeur, appela-t-elle, je crois que vous devriez venez voir ça. On dirait qu'il y a eu de l'agitation par ici. Comme si... quelqu'un était parti précipitamment de la maison".

*ou alors qu'on ait forcé quelqu'un à partir...*

C'était aussi une autre possibilité. En attendant son professeur, Chloé s'approcha de la porte qui donnait sur l'extérieur et fit promener le rayon de sa lampe de poche à la recherche du moindre petit indice pour apprendre ce qu'il s'était passé ici avant leur arrivée.

Pendant que Camille observait minutieusement le congélateur et les conserves, Jess avait ouvert une porte qui donnait sur une espèce de débarras. Un grand débarras, tout en bazar. Il y avait des jouets pour enfants, des meubles défoncés, de vieux manteaux, un grand coffre de bois, deux paires de raquettes, une de skis et une agréable odeur de cèdre.

Au premier, Jade se retrouvait devant une autre sorte de bric-à-brac, bien plus ranger que celui du sous-sol. Comme si il était souvent utilisé, mais la lueur qui traversait l'entrebâillement de la porte ne suffisait pas à donner une idée juste des objets s'y trouvant. Abaigh ouvrit la porte avec une facilité déconcertante. Elle se trouvait dans une chambre à coucher meublée d'un lit double, une table de chevet et un bureau avec un ordinateur, où une paire de jeans était déposée sur le dossier de la chaise. Tout était bien rangé dans cette pièce.

Au rez-de-chaussée, Sahari alla rapidement rejoindre Chloé, qui s'aperçut que la porte coulissante était bien verrouillée. Dehors, les seules traces qu'elle vit dans la neige provenaient de petites bêtes qui étaient montées sur la galerie. Pour le reste, tout semblait normal. De l'assiette au sel et au beurre posés sur la table aux chaudrons dans l'évier. Sahari ramassa le téléphone par terre et commença à pianoter dessus, cherchant visiblement quelque chose.

"Ahah! Le dernier appel était pour la police..."

Elle eut l'air plus suspicieuse tout à coup, comme si quelque chose clochait dans tout ce scénario.

Jade semblait être entrée dans le musée des horreurs. Elle ne fit pas plus d’un pas dans la pièce avant de rester pétrifiée sur place. On aurait dit une salle de torture, c’était glauque et effrayant et une chose était sure, elle n’avait pas envie de rester ici toute seule. Sa lampe torche resta scotchée sur ce qui lui semblait le plus étrange : ce drap qui recouvrait quelque chose sur une table au centre. Bien évidemment, les frissons étaient au rendez vous.

"Abaigh!! Je crois qu’il y a quelque chose ici!" Le ton de sa voix était anormalement calme alors qu'elle était e npanique, comme si elle venait de l’inviter à un pique-nique avec elle. Cela tombait bien, le drap et les couverts étaient déjà là… En vérité, elle n’avait pas osé parler fort, et ses yeux étaient restés scotchés sur le drap mystérieux. Elle s’attendait à ce que quelque chose bouge dessous alors qu’elle parlait. Comme rien ne se passait et qu’elle n’était pas sûre de s’être fait entendre par son amie Irlandaise, elle prit son communicateur d’une main et réitéra son appel.

Jade dans le communicateur a écrit: Abaigh!! Je crois qu’il y a quelque chose ici!

Elle reprit la même phrase mot pour mot, mais cette fois ci, le ton était plus inquiet et insistant et dans la panique, elle avait branché la fréquence de l’équipe entière. Ce n’était peut être pas plus mal, mais pour le moment, elle ne faisait que supposer alors il ne fallait peut être pas appeler les pompier en ne voyant qu’une étincelle.

Jade réfléchit quelques secondes. Peut être allait elle se risquer à un peu plus de lumière. Cela lui permettrait d’y voir plus clair et lui éviterait de paniquer. Elle attendrait cependant l’arrivée d’Abaigh, si celle-ci venait. En attendant, elle continua avec sa lampe torche d’observer tout les recoins de la pièce, ne faisant que quelques pas dans la pièce. Pourtant, le faisceau de sa lampe était attiré sans cesse vers cette serviette. Elle l’intriguait… Elle devait savoir ce qu’elle pouvait bien cacher.

Ainsi Jade s’avança doucement vers le mystérieux objet tentant d’en deviner la forme et la nature. Elle regarda si la serviette contenant des traces de sang ou quoique ce soit d’autre : il n'y avait que de la poussière brunâtre. Sur ses gardes et prête à détaler, elle approcha sa main prudemment du tissu avant de le retirer d’un geste sec, sa lampe torche prête à mettre à jour ... la chaise berçante qu'elle cachait, couchée sur le côté. On pouvait voir que la moitié des barreaux semblaient avoir une forme plus finie, les autres n'étaient encore que des bouts de bois carrés.

Apparemment, il n'y avait rien dehors mis à part des traces de pattes dans la neige d'animaux sans doute un peu trop curieux qui avaient pointé le bout de leur museaux le plus près possible de la maison hantée perdue au fin fond de la forêt.

Sahari finit par rejoindre Chloé dans la cuisine et fit elle aussi le tour de la cuisine. Elle ne sembla pas détecter le moindre danger non plus. Chloé remarqua que son attention fut attirée par le téléphone. Et lorsqu'elle la vit tapoter sur le clavier, la jeune mutante se mordit la lèvre. Elle aurait pu le faire aussi ! Elle aurait du y penser, pour chercher le dernier appel ou le dernier numéro composé. Cela leur aurait fait gagner un peu de temps.

Tandis que sa professeur semblait trouver ce qu'elle cherchait, son expression changea. Elle parut subitement inquiète. Chloé se rapprocha d'elle.

"Tout va bien, Professeur ?"

Quand elle parla de la police, Chloé se raidit. Elle avait encore en mémoire sa rencontre avec les gorilles en noir façon men in black. Désormais pour elle, la police ne signifiait jamais rien de bon.

"Vous croyez que c'est synonyme de complications ?" demanda-t-elle timidement

Plus ça allait, et moins Chloé la sentait cette affaire entre Père et Fils. Ca sentait de plus en plus le coup fourré...

Jess ouvrit la porte, qui donna sur une pièce bien encombrée… On aurait dit… la pièce dans laquelle on place tout ce qui ne sert plus, ou tout ce qui n’a plus rien faire dans la vie de tous les jours. Celle dans laquelle les jouets d’enfants ainsi que tous les divers objets accumulés s’entassent sans que personne n’ait le cœur de les jeter.

Tandis que l’odeur envahissait ses sinus, ses yeux se baladaient sur tout le bazar qui se trouvait là. Le coffre… Jess s’en approcha et se mit en tête de l’ouvrir, dégageant si besoin était tout ce qui pouvait être posé dessus. Elle répondit à Camille en même temps qu’elle s’afférait.

« Ben pour le moment… à part un tas de truc que personne à jamais voulu jeter… J’vais essayer d’ouvrir le coffre pour voir, mais j’m’attends pas à autre chose que des jouets… Et toi ? Rien ? »

Elle continuait d’observer autour d’elle tout en essayant d’ouvrir le coffre, et commença à se demander qui avait mis les pieds ici pour la dernière fois, et surtout quand.

"Aucune idée... ça dépend qui a téléphoné, et pourquoi. Nous devrions aller voir ailleurs si il n'y a pas autres choses de suspect. Tu prends quelle porte?"

Sur ces paroles, Sahari retourna au salon, en reposant au passage le téléphone sur la table, puis Jade et Abaigh lui communiquer. Elle leur répondit rapidement, en fouillant le salon du regard.

Sahari à Jade a écrit:"Tout va bien Twin?"

Sahari à Abaigh a écrit:"Fiain, tout va bien en haut? ... Je ne sais pas si nous devrions l'emporter, ce serait du vol..."

Les deux mutantes se trouvaient donc dans une grande chambre qui semblait avoir été réaménagée en établi où Jordan faisait de l'ébénisterie. Balayant leurs lampe-torche, elles purent voir que la chaise berçante "en construction" n'était pas le seul objet inachevé ici. Une petite table de salon était appuyée contre un mur, sur trois pattes, et la salle était finalement bien encombrée. Deux garde-robe étaient visibles, le plus petit avait une pile d'objets devant la porte, et le plus grand était légèrement entrouvert, laissant entrevoir quelque chose de brillant posé au sol.

La table de chevet qui avait dû appartenir à Philip contenait dans le tiroir une quantité phénoménale de revues de voyage concernant l'Égypte et l'Australie, ainsi que des pages déchirées traitant de ces pays. Camille y trouva même une carte de chacun de ces pays, avec des croix dessinées et des commentaires écrits un peu partout. Comme une espèce de guide de voyage maison. La partie "armoire" du meuble contenait une collection de petites statuettes et autres figurines représentant diverses divinités égyptiennes, un kangourou et même un koala sur une planche de surf. Tout dans ce meuble était bien ordonné, ce qui donnait une impression étrange en comparaison du désordre environnant, comme si les objets y avaient été placés avec tendresse.
En portant un peu plus attention au bric-à-brac de la pièce, Haste pu noter un gigantesque poster représentant un surfeur et une jeune fille en bikini promouvant un quelconque festival de surf australien. Elle remarqua aussi que les revues au sol avaient des pages en moins, probablement celles dans le tiroir, mais certaines avaient été griffées et Camille ne pouvait plus que lire les reliques du titre "Com...t tr... er ... h...me ...rfai..." au-dessus de ce qui devait avoir été la vedette masculine de l'heure, en 2104 (selon la date de la revue). Plusieurs autres objets au mur évoquaient les plages australiennes ou les règnes de Toutankhamon et autres personnalités de l'Égypte antique.

De son côté, Jess parvint sans trop de mal à déplacer les objets sur le coffre et l'ouvrit sans problème. Il contenait principalement des vêtements d'hiver, probablement rangés là durant l'été, ainsi qu'un album-photo et un boite contenant des chaussures pour bébé. Avatar était venu rejoindre Fear et entreprit de sentir le coffre, intrigué par l'odeur de cèdre en émanant. C'est en voulant le refermer que le chien agit étrangement, montant sur les bords du coffre pour sentir l'intérieur du couvercle, où la jeune mutante put voir à son tour la clé qui y était scotchée.

La pauvre Abaigh déboula dans la pièce complètement affolée pour voir que Jade se faisait attaquer par une méchante et menaçante chaise à bascule. La jeune Française se sentait particulièrement ridicule et commençait à trouver agaçant le fait de trouver effrayant ou suspect la moindre poignée de porte ou le moindre drap déposé ici et là.

"Désolée…" Répondit elle simplement à son amie d’un air légèrement dépité, alors que cette dernière constatait le non-désastre. Abaigh semblait avoir trouvé un ordinateur mais n’avait pas osé l’allumer. Décidément, la psychose était virale…

"Il pourrait peut être y avoir quelque chose d’intéressant dans l’ordi, pour peu que Clifford y tenait un dossier ou quelque chose… T’as pas trouvé de sorte de journal intime?"

L’Irlandaise fit alors une remarque qui semblait intéressante. Coup monté ? Complot ? Nettoyage ? Certains avaient peut être intérêt à faire disparaître certaines preuves ou à en semer de fausses… Jade se contenta de regarder pensivement sa coéquipière pendant que celle-ci envoyait un message par communicateur, puis de se mordre la lèvre, le regard évasif. Peu après, La réponse de Sahari ne se fit pas attendre, elle réagit notamment à l’appel paniqué de Jade quelques minutes auparavant. Jade saisi alors son communicateur pour répondre.

Jade dans le communicateur a écrit:Tout va bien mademoiselle ! J’ai juste… cru voir quelque chose. On est dans une sorte de…

Jade promena sa lampe torche une nouvelle fois à travers la pièce.

Jade dans le communicateur a écrit: …Grenier, ou atelier ou je sais pas trop quoi ! Il y a pas l’air d’y avoir grand chose à signaler… On finit de faire notre tour et on vous rejoint, je pense ! Tout va bien pour vous ?

Elle reposa ensuite son communicateur dans sa poche puis avisa les quelques placards et commodes qu’il y avait dans la pièce puis se dirigea vers l’une d’elle qui était au fond de la pièce, sur la gauche. Elle jeta un autre regard à Abaigh avec qui elle se sentait moins froussarde, la sachant dans la pièce, puis un autre coup d’œil plus rapide un peu partout dans la pièce avant d’arriver au placard qu’elle braqua de sa lampe avant de l’ouvrir doucement.

Jade ne savait pas vraiment ce qu’elle cherchait et avait un peu l’impression de cambrioler… Cela dit, elle regarda à l’intérieur, après être parvenue à s'y faufiler, si il s’y trouvait quelque chose d’intéressant. Elle débloqua la porte encombrée et trouva un placard vide.

Jess enleva plusieurs objets divers, et fini par ouvrir le coffre. Encore tout un tas de bricoles… Elle prit l’album photo entre ses mains, songeant que le reste n’était pas d’une très grande importance. De son côté, Haste semblait avoir trouvé des idées de destination plutôt intéressante entre l’Égypte et l’Australie.

« Plutôt tentant tout ça ! Enfin sinon… je sais pas trop. Si y en a pas trop t’as qu’à tout emporter, j’suis pas convaincue que ça manque à quelqu’un de toute façon. Le type a choisi où aller maintenant il en a sûrement plus besoin. »

La jeune fille s’apprêtait à refermer le coffre, observant l’album qu’elle tenait en main d’un air curieux et intrigué, lorsqu’elle sentit une résistance. Avatar s’était en effet faufiler et semblait intéressé par quelque chose.

« Hey mais qu’est-ce qui te prends ? Tu veux que je te ferme le coffre sur le nez ?! »

Elle observa néanmoins ce qui était l’origine de l’attitude du chien, et découvrit la clé. Elle décrocha soigneusement le scotch pour se saisir de l’objet, et l’examina. Que pouvait-elle bien ouvrir ? Jess sortit de la pièce pour rejoindre Camille. Elle activa son communicateur afin de faire part de sa découverte à toute l’équipe.

« C’est Fear… j’ai trouvé une clé, je sais pas trop ce qu’elle ouvre mais si jamais vous avez une boîte où quelque chose… »

La visite de la cuisine ne leur apporterait visiblement rien de plus car Sahari lui proposa de continuer l’état des lieux. Chloé suivit donc son professeur et retourna dans le salon. Il restait encore des pièces à explorer.

"Je vais prendre celle qui est près de l’entrée", répondit-elle à Sahari.

La jeune mutante, tenant sa lampe de poche devant elle, s’approcha donc d’une des deux portes encore fermées. Dans sa poitrine, son cœur battait la chamade. Même si son cerveau lui ordonnait de se calmer. La maison semblait bel et bien déserte. Chloé était stupide de s’en faire comme ça. Les autres filles n’étaient pas revenues en catastrophe de l’étage ou du sous-sol. Ca signifiait qu’il n’y avait rien d’alarmant. En tout cas, elle l’espérait.

Alors qu’elle se demandait si ses coéquipières avaient découvert des choses plus intéressantes qu’une chaise renversée et un téléphone par terre, elle arriva devant la porte. Elle posa sa main sur la poignée et tenta de l’ouvrir. Dans son autre main, sa lampe torche était toujours prête à servir de matraque. Juste au cas où. La porte émit un grincement – ça faisait sûrement longtemps qu’on n’avait plus huilé ses gonds- et Chloé tenta de deviner ce qu’elle trouverait de l’autre côté, juste pour se rassurer. Un bureau peut-être ? Enfin, si la porte daignait s'ouvrir, bien sûr

Dans le placard, Jade ne trouva rien de spécial, si ce n'est de la poussière et des toiles d'araignée. Allant ensuite ouvrir l'autre placard (celui qui était entrouvert), le plus grand, elle trouva une panoplie d'outils ainsi que quelques coffres à outils, dont l'un était plus léger que les autres et refusait de s'ouvrir. En l'observant, Jade put voir qu'il y avait une petite serrure qui devait être verrouillée.
Abaigh ouvrit l'ordinateur et n'eut pas trop de mal à trouver le mot de passe : Philip. Elle tomba alors sur des fichiers contenant principalement les noms, adresses et numéros de téléphones de clients, ainsi que leurs commandes. L'atelier de Jordan ne devait pas lui servir de simple loisir, alors. L'un des fichiers ne portait toutefois pas de nom et semblait être une liste d'adresses associées à des dates. Finalement, dans un dossier nommé "vacances", Abaigh trouva des photos numériques de paysages diversifiés, des pyramides de Gizeh aux forêt luxuriantes d'une quelconque jungle.

En ouvrant le petit carnet brun, Camille et Jessica se rendirent compte qu'il s'agissait d'un manuscrit à mi-chemin entre le recueil de pensées et le journal intime. À l'intérieur de la deuxième de couverture, Philip Clifford avait inscrit son nom d'une écriture assez difficile à interpréter.

Au rez-de-chaussée, Chloé était entrée dans une petite pièce qui n'était autre que la salle de bain. Au-dessus du lavabo, le miroir épais cachait manifestement une pharmacie.
Sahari, elle, était entrée dans une grande salle à manger. Les meubles semblaient tous avoir été fabriqués à la main et tout semblait propre, si ce n'est qu'une bonne brique de beurre et une salière étaient posées sur la table. Lançant un dernier regard circulaire dans la pièce, la professeur décida d'aller rejoindre Chloé.

À peine avait-elle rejoint Chloé qu'un grand fracas, que tout le monde entendit, retentit à l'arrière de la maison. Un bruit métallique avait retentit, suivi de petits cris étouffés.