Chambre de Luther et Gilles

Accompagné par Jason, Luther entra dans sa chambre, et alluma la lumière.

"Entre, mon enfant... Bienvenue dans ma tanière ! Installe toi, et mets toi à l'aise."

Il réalisa que son invitation pouvait être interprété de façon un peu biaisée, et se contenta de sourire avant de se diriger vers la commode où il rangea ses lunettes de soleil. Il dénoua ensuite sa cravate, la replia, et la rangea là où il fallait, puis ouvrir les premiers boutons de sa chemise.

"Maudit... C'est plaisant de respirer un peu... Et il fait donc ben meilleur à l'intérieur."

Il resta posté devant sa commode, se contentant de dévorer Jason du regard en jouant avec ses boutons de chemise.

jardin

Un sourire accroché au visage, Jason arrivait en companie de Luther. La lumière fit naitre l'univers du québécois, et Jason parcouru l'endroit, amusé et intrigué. Il admira la sobriété de la décoration, parsemée de tous ces petits détails rafinés et colorés. Sur les murs, plusieurs posters de types aguicheurs le narguaient, mais il leur fit un pied de nez mental. Le drapeau du québec tronait fièrement, et protégeait deux cadres avec des personnes en photos. Jason respecta l'intimité de Luther, ne cherchant pas à savoir qui étaient ces personnes. Il détailla la piece, tout en observant Luther, lui souriant, faisant une grimace comique en lui désignant les posters sur les murs.

Il aima tout de suite cet endroit. Chaleureux, loufoque, attirant, tout comme son propriétaire.
Il le lui fit savoir "ça te ressemble, ici. Un ensemble dont il faut regarder tous les petits détails pour découvrir la richesse globale. J'aime beaucoup..." Il fut attendrit en le regardant ranger sa cravate, tout paraissait tellement parfait chez lui. Tout en lui respirait la certitude, l'assurance, l'élégance. Il se sentit bien gauche pour le coup... Il posa la main sur sa nuque, dans cette attitude qui en avait fait craquer plus d'un, les yeux un peu plissés reflettant son état d'esprit tacquin..

Il ferma la porte, s'y adossant, observant Luther se mettre à l'aise. Son regard le scannait, et jason se laissa observer. Puis lentement il s'approcha du québécois, son sourire s'élargissant, et vint l'aider gentillement avec les boutons de sa chemise.

"Ah ouin, tu fitteras pas à peu près pour décorer mon intérieur..."

Répondit-il, amusé par la touchante posture faussement maladroite et timide de Jason qui semblait, après quelques minutes, beaucoup plus agile quand il s'agissait de déboutonner une chemise.
Luther le laissa faire sa broncher, puis retira totalement sa chemise, une fois le travail accompli, s'amusant au passage à faire un peu rouler ses épaules. Il laissa un petit temps pour que Jason puisse toucher s'il voulait, puis il regarda le t-shirt de l'irlandais avec une petite moue peu satisfaite.

"Alors... Je crois que tu m'avais dit tantôt que tu voulais des conseils sur les vêtements, right ? Check donc ben ça... Les t-shirt, c'est pantoute pas mon truc, même si y'a des choses dessous..."

Il plissa alors les yeux. Jason put sentir quelque chose contre sa poitrine, puis il put sentir que ça tirait sur son tshirt, qui se trouva découpé sur toute sa hauteur par une sorte de lambe bleutée qui venait d'apparaître, et qui se volatilisa sitôt.

"J'aime les chemises en maudit."

Afin de mieux illustrer pourquoi il aimait les chemises, il plaqua ses mains sur le ventre de Jason, puis remonta à la poitrine, les épaules, en profitant pour retirer ce qui restait du t-shirt. Une fois ceci fait, il pencha la tête de côté d'un air satisfait.

Il aurait voulu pouvoir dire ce qu'il sentait se produire, quand il plongeait son regard dans le sien. Sans doute cela se voyait il, malgrés tout, mais il doutait que la réciproque soit vrai, et il ne voulait pas affoler luther, ou le faire fuir... encore que, techniquement, ce serait à lui de partir.... Le coup de coeur, le temps qui s'arrete pour vous regarder passer, sans jugement, sans tabou, perdant toute valeur, et de par le fait, jettant toutes les convenances, le temps nécéssairement passé à faire la cour, à comprendre, à apprécier, à rogner petit à petit toute réserve naturelle que les individus tissent autour d'eux pour se préserver... de quoi au juste ? d'aimer trop vite ? Tout ça finit la, ce soir, comme une boulette de papier, jettée dans la poubelle de la normalité, et dans laquelle les gens bien pensant viennent farfouiller, espérant trouver des nouvelles fraiches à partager entre eux...

"si il n'y a que ça pour te faire plaisir, je viendrai autant de fois que nécéssaire pour ajouter un peu d'irlande à ton décors" fit il, avec un clin d'oeil. Amusé par le jeu de séduction du québécois, il commenta de façon flateuse les mouvements d'epaule de son partenaire. "ouahou, impressionant", son sourire ne le quittant plus, ses dents blanches illuminant le lieu aux couleurs tamisées. Il n'avait pas peur. Il était vivant, et désireux de vivre ces moments.

IL fut quelque peu surpris par la lambe que matérialisa Luther, puis se mordit la levre, mi gêné, mi provoquant, lorsqu'il le débarassa de son T shirt, ses mains se posant sur lui en allumant des feux dans sa poitrine, et dans son coeur.

Sa tête penchée était complètement craquante, aussi s'approcha t il, passant délicatement sa main dans la tignasse blonde, et, soufflant doucement sur son regard, il profita du moment ou les paupieres se baissaient par réflexe pour y déposer un baiser. Alors, les mains sur les hanches de Luther, il présenta son coeur à celui du québécois, peau contre peau, et lui dit doucement, dans l'oreille "embrasse moi, arretes le temps".

Luther marmonna alors, d'une voix plein de tendresse, en passant une main dans les cheveux de Jason, l'autre s'amusant plutôt du côté de ses reins.

"C'est pantoute pas mon pouvoir d'arrêter le temps... Mais crois-moi, y'a full de possibilités pour."

Il fit appel à tout son talent pour embrasser Jason... Comme jamais il ne l'avait fait de sa vie, de façon sauvage et romantique. Sans s'arrêter. Quand finalement il se décrocha, il se surprit lui même à constater qu'il le faisait presque à contre coeur. Même s'il avait une furieuse envie de jeter Jason sur son lit et de le déshabiller, il avait aussi une autre envie... Celle de juste profiter du moment, et faire encore un peu plus durer le plaisir.

Il serra un instant Jason, plaçant sa tête front contre front, sans rien dire, puis lui dit, sur un ton plein d'une surprenante tendresse.

"T'es juste weird."

Jason a 4 ans.. Il joue, comme un chat, avec les lumières du soleil reflétées dans les verres de couleurs de maman, sur la table... IL n'a pas faim, il n'a pas soif, il profite de la joie simple de regarder, à sa portée, un petit cadeau du soleil, et se dit que la vie est chouette.

La main de Luther dans ses cheveux, Jason ferme les yeux de bonheur.

Jason à 10 ans, il profite d'une après midi d'été avec son grand frère, Hayden, une des rares fois ou le futur généticien s'octroie quelques instants futiles. Les deux frères jouent à s'éclabousser, et leur rire se mêlent, quand finalement, exténués, ils se laissent sécher au soleil, s'envoyant un avion en carton-plume à tour de rôle. Il n'a pas sommeil, il n'est pas fatigué, il profite de la joie simple de se sentir aimé par son frère, et se dit que sa journée est chouette.

Les mots de Luther, si doux, si incongrus venant de lui, donc si touchants, viennent lui réchauffer le coeur. Il voudrait que ce moment dure le plus longtemps possible. Chaque mot le percute tendrement, chaque caresse dans son dos lui rappelle qu'il existe, et que son voyage à déjà commencé.

Jason à 15 ans. Le nouveau débarque dans sa classe, les yeux noirs croisent les siens. Il ne pourra plus les quitter, pendant les 3 années à venir. Il n'a plus froid, il n'a plus de peine, il profite de la joie simple de lui avoir enfin dit ce qu'il avait sur le coeur, même si c'est sur sa tombe.

Jason a 19 ans. Il a devant lui les yeux les plus magnifiques qu'il ait croisé depuis longtemps. Il n'a plus peur, il n'a plus de doute, il profite de la joie simple d'aimer quelqu'un, et c'est avec tout son coeur, tout son être, qu'il se laisse lui aussi aller dans ce baiser, carressant la nuque de Luther, plongeant la main dans ses cheveux, se laissant emporter avec délice, prenant ce cadeau et lui offrant autant en retour. Quand, au bout d'une vie, le contact se rompit, il soupira, le coeur au bord des yeux, laissant luther l'enlacer, front contre front.

A sa dernière remarque, il inspira très fort, et lui pris la tête entre ses deux mains, incapable de parler, lui ouvrant tout grand les portes de son âme, le regard plongé dans le sien. Il resta ainsi un grand moment, pour qu'il comprenne. Qu'il n'avait rien à craindre de lui, qu'il apréciait à sa juste valeur que Luther se livre ainsi, qu'il était définitivement pris dans son filet, et que cela lui était égal. Pris d'une infinie tendresse, il sourit alors et lui dit doucement "tu as un pouvoir bien plus vaste que ce que tu crois, Luther, et je suis très touché que tu l'aies partagé avec moi". Il l'embrassa alors dans le cou, et mit ses deux bras autour de ses épaules, dans une attitude à la fois protectrice et aguicheuse, effleurant de nouveau ses lèvres, le dévorant des yeux, le désir tronant fièrement dans ses yeux, mais qui avait revêtu comme habits de cour une infinie tendresse. Il sourrit alors, haussant les épaules comme pour dire "ouais, je suis un peu étrange, mais c'est comme ça, et c'est pas grave".

Luther s'amusa de voir Jason tout émoustillé, et ne répondit pas à son propos un peu nébuleux sur l'étendue de ses pouvoirs. Même s'il devait admettre qu'il fut un temps où Jason n'aurait été qu'un homme de plus, mais que cette fois-ci, il se pouvait qu'il y ait autre chose. C'était un peu perturbant...

Il se défit de l'étreinte de Jason, puis alla ramasser sa chemise, uniquement pour le plaisir de faire voir ses fesses, et alla la placer sur le dossier de sa chaise, simplement pour que Jason puisse un peu mater son dos. S'exhiber sous toutes ses coutures sans en avoir l'air était un travail à plein temps, et une mission complexe.

Finalement, il enleva ses chaussures, et alla se vautrer dans son lit, s'appuyant sur les coudes pour se redresser, et regarder Jason d'un air mutin, puis il se retourna vivement sur le ventre, attrapa son oreiller, et le garocha vers la tête de Jason en riant.

Luther reprenait le jeu, affirmant sa maitrise, expliquant qui détenait le réel contrôle. Jason était très pertubé, s'imaginant dans un premier temps que ce soir n'allait être qu'un soir parmis d'autre, pour Luther, d'après les rumeurs qu'il avait entendu (a bas les rumeurs), puis il avait discerné autre chose derrière tout ça, et le québécois l'avait ému beaucoup plus que ce à quoi il s'attendait... Il ne servait à rien de se le cacher, c'était le coup de foudre. Il adorait tout dans ce qu'il avait vu, et entendu. Son regard, son assurance, sa séduction, sa tendresse, son humour, tout..

Il profita pleinement du spectacle, lorsque luther l'aguicha d'une façon amusante, et le regarda avec un sourire touchant se jetter sur son lit, et prendre la pause, un air espiègle. Il avait envie de le croquer sur place, il était trop craquant, et il le savait (c'était d'ailleurs bien la le problème. Son instinct lui aurai d'ordinaire soufflé de ne pas s'amouracher, de ne pas craquer, mais il était partit en vacance, ou alors il avait loupé l'avion pour Lutherland, taillant la bavette avec le Jason-guichetier de 14 ans).

Le coup vint sans prévenir, et jason se prit l'oreiller en pleine tête, riant aux éclats.
Il ramassa l'oreiller, se debarassant au passage de ses chaussures.
Il se rapprocha alors de Luther, l'air menaçant (et parceque comme ça il pouvait faire jouer ses muscles), le coussin brandit d'une main, il le jetta sur luther et profita de l'action pour grimper sur le lit et s'assoir à califourchon sur luther, tentant de l'immobiliser en ensserant ses poignets avec chaque main, riant toujours, son regard pétillant comme à l'acoutumé lorsque la joie explosait en lui. Le vert-bleu de ses yeux devenait alors émeraude, la lumière jouant à faire changer les couleurs. Lui aussi pouvait user de ses meilleures armes, la guerre était déclarée, et il savait que son regard pouvait lui donner un léger avantage...

* tu parles, t'as vu ses yeux à lui ? signe l'armistice direct, mon gars*.

Ok. bon. plan B. Il se mit chatouiller Luther, profitant des quelques moments de promiscuité fortuite pour l'embrasser sur l'épaule, le torse, le cou, le moindre bout de peau qui passait à portée, savourant le rire du québécois, qui , pour lui, à cet instant, était la chose la plus merveilleuse du monde.

Luther eut du mal à résister aux chatouilles, et se tortilla rapidement comme un ver, avant d'attraper Jason par les poignets pour l'empêcher de continuer. Il lui sourit un instant benoîtement, se contentant de regarder ses yeux.

Son sourire s'élargit, puis se changea en une moue satisfaite quand il réalisa la position ô combien compromettante dans laquelle Jason venait de se retrouver. Délicatement, pour éviter que Jason ne résiste trop, Luther descendit ses mains jusqu'aux hanches de ce dernier, puis vint jouer avec sa ceinture. Il se redressa alors, pour profiter d'une plus grande proximité, puis embrassa Jason.

Au vu de ce que faisaient ses mains, et de la vigueur nouvelle avec laquelle il l'embrassait, il devint flagrant que l'heure n'était visiblement plus au seul amusement naïf d'adolescents... Et c'est profitant d'un instant de répit où il pouvait voir sa porte qu'il matérialisa une main psychique afin de tourner le verrou.

De nouveau, comme une évidence, leur yeux se croisèrent, et jason se sentit terriblement désemparé. Une partie de lui avait peur, peur du lendemain, peur que ce soit terminé, mais il voulait profiter de l'instant présent. Oh comme il était facile de se reconstruire, dans ce sourire, comme il était simple de se sentir protégé dans ces bras. Lorsqu'il entendit le verrou se fermer, il était déjà hors de ce monde, entièrement entouré par luther, par sa voix, par son odeur.. par l'amour, tout simplement, même si c'était trop rapide, même si.....

Quand, au bout d'un long moment, luther finit par s'endormir, Jason l'embrassa doucement, et pour ne pas le réveiller, pris mille précautions quand il se leva.
Il alluma alors la petite lampe de bureau, mis les restes de son Tshirt dessus pour tamiser la lumiere, puis il pris le papier qui trainait et les différents crayons à sa portée. De la ou il était, il voyait son amant dormir, mais il avait les traits de son visage figés dans sa mémoire. Il pris alors ses crayons, et , lentement, avec tout son amour, il fit le portrait de luther. Finalement, il signa
"pour que tu ne m'oublies pas. Jason". IL eteignit de nouveau la lumiere, battit des paupieres pour s'habituer de nouveau à l'obscurité.

Il vint alors se recoucher près de luther, l'entoura de ses bras, lui serrant la main, entremelant ses doigts au sien, et déposa pres de lui, le portrait. Luther soupira, et jason s'endormit contre lui, trop ému pour réfléchir...

Dehors, et plus haut, la Lune, satisfaite, se pencha sur un autre enfant.

Saut temporel

Ce 17 septembre allait devenir le jour le plus important ou presque de la jeune vie de Gilles Martin, pourtant tout commença comme depuis une dizaine de jours, un réveil agité par ses nombreux cauchemars. Toujours dans la même thématique, la mort de la jeune fille volante ou un des membres de l’institut à cause de sa maudite force. Les cris de douleurs imaginaires finissaient toujours par le tiré de son sommeil de manière brutale :

« AAAAAAHHHH ! »

En panique il regarda tout au tour de lui. Son rythme cardiaque qui venait de s’emballer commença alors à redescendre. Il venait de se rendre compte qu’il était bien dans sa chambre et non pas à la centrale de pyramide. Il posa alors les mains sur ses yeux.

*J’en ai marre de voir ça encore et encore putain ! Ça va me hanter encore combien de temps ? Jusqu’à ma prochaine victime ? Je ferais mieux de me tirer une balle j’en ai marre…*

Les larmes commencèrent à monter. Il devait fuir en plus vite. Son cri ne tarderait pas à réveiller Luther et il n’avait guère envie de se confier au québécois, lui toujours si cool et peu sensible… qu’est ce qui pourrait bien comprendre à ça. Le Canadien enfila en vitesse un jean et un T-shirt avant de sortir. Il ouvrit la porte sans soucis mais il ne s’en rendit pas compte…

ailleurs

Saut temporelle du 29 septembre.

Gilles était rentré dans sa famille quelques jours. Impossible de rester à l’institut après ce changement radical dans sa vie, il était heureux de pouvoir serrer ses parents à nouveau dans ses bras et décoiffer sa sœur à longueur de journée. Lui ne sentait toujours pas le contact des autres mais peu importe il pouvait au moins en avoir. C’était un véritable bond en avant dans sa mutation et son acceptation. Loin de l’avoir traumatisé la folie de Josh lui permis de prendre conscience de sa chance de plus l’épisode Kalalli fut comme un garde fou. Son don pourrait peut être faire machine arrière n’importe quand…

Après une journée éreintante à rattraper les cours manquaient, le justix décida de s’aérer l’esprit avant le diner. Il prit les balles de jonglage piqué à sa sœur. Depuis longtemps il voulait savoir en faire mais difficile d’apprendre avec des balles volant à plusieurs dizaine de mètre.

Lorsqu’il passa devant la chambre de Nan il se demanda :

*Tiens, la dernière fois il me parlait de chasse traditionnelle, je me demande si ça lui manque. Surement moins que Jen, bien entendu moins que cette fille brillante… hahaha… je suis trop un marrant, bref il voulait partager sa passion ou quoi ? Difficile de parler l’Algonquin mais bon il voulait peut être me dire quelque chose…*

Gilles décida de tirer cette histoire au clair. Il commencerait les recherches par le foyer puis le salon.


Foyer