France... pays de mon coeur

[HRP. Mille excuses pour le délai ]

Isabella examina brièvement le petit corps de la vieille femme, et eut un haut le coeur en voyant la zone calcinée de sa frêle épaule. Malheureusement, le corps restait inerte.

Jessica s'approcha également, tout en prenant fébrilement son téléphone portable... qu'elle fit tomber par deux fois avant de taper un numéro. Elle s'interrompit finalement, devant l'expression de la mutante.

"Bella... c'est... tu... Ecoute ce n'est pas une bonne idée je..."

Elle se recula subtilement.

"Je crois que je dois m'éloigner pour appeler une ambulance Bella... On ne sait... je reviens tout de suite !"

Et elle se détourna et commença à détaller.

[hj: je commençais a me demander si on m'avait pas oublier XD ne t'inquiete pas tout va bien )

Isabella n'avait plus confiance en son amie... enfin en cette femme alors elle lui lança un regard noir et sans appel:
Je te demande de rester la!
Bien sur, cette demande n'était pas si ... demandante que cela; c'était plutôt un ordre caché ou un encore un ordre donné avec diplomatie. Elle ne pouvait pas laisser Jesse s'éloigner, si elle le faisait elle ne pourrait plus contrôler ce que dirait Jesse.
Bella espérait que Jesse ne dirait rien et qu'elle resterait la. Elle l'espérait, elle était même en train de prier pour ... mais que ferait-elle si Jesse refusait?

Mais pourquoi? pourquoi cette si jolie après midi avait-elle tourné au cauchemar?
Bella regarda Jesse et son regard s'adoucit .... pour le moment:
s'il te plait! dit-elle d'une petite voix. Elle espérait que cela convaincrait la jeune femme. Elle n'aimait pas manipuler mais en l'occurrence, elle n'avait pas le choix.

Une fois que toute cette histoire serait fini, elle disparaitrait ...

A la demande insistante d'Isabella, Jessica, qui lui faisait déjà dos, laissa de nouveau échapper un cri terrorisé, et eut comme réflexe de se couvrir la tête avec ses mains.

Elle se retourna maladroitement, les yeux baignés de larmes.

"Bella, je t'en prie... ne me fais pas de mal... Laisse-moi partir..."

Un sanglot encombra sa gorge et elle se tut. Elle n'avait pas cessé de reculer. Épouvantée, Jessica se détourna à nouveau et s'enfuit au triple galop dans la rue.

Un fumet de chair grillée planait maintenant autour de la mutante et de la mendiante. Bella se retrouvait seule.

(hj: je suis perdue la mendiante est morte ou simplement dans les vappes?)

Ainsi elle n'avait pas su retenir Jesse ... elle ne savait pas à quoi s'attendre. Il y a peu de temps elle aurait mis sa main au feu que sa meilleure amie donnerait sa vie plutot que de la trahir mais force est de constater qu'elle se trompait lourdement. Trahie pour un role dans une émission ou une série TV minable. Rien que d'y repenser, elle se sentit triste et en colère mais elle parvint à se maitriser ... ce n'était pas le moment le lâcher prise.

Elle courut chercher son sac qu'elle avait laissé tomber dans la "bataille" et y fourragea pour trouver son portable.Si Jesse avait simplement fuit et que la femme était encore en vie il lui faudrait appeler les secours rapidement.
En fouillant, elle se pris à pester contre les abrutis de créateur et aussi contre elle même ... non mais c'est vrai ... à quoi sert d'avoir un sac immense ... surtout quand on recherche un minuscule objet de technologie. Lorsqu'elle le trouva enfin, elle releva la tête vers la mendiante ... elle réfléchirait plus tard à ce qu'elle avait fait pour le moment il fallait régler la situation au mieux. Alors qu'elle s'avançait vers la femme, sa vue se brouilla momentanément ... elle pleurait. Elle gardait la tête froide certes mais elle pleurait. Sa vie avait pris une tournure qu'elle n'aurait pas soupçonné et surtout qu'elle n'avait jamais souhaité.

Elle s'agenouilla à coté de la femme. Bella avança une main tremblante vers la vieille femme afin de s'assurer de son état; son autre main était complètement crispée sur le téléphone.

Après avoir enfin trouvé son téléphone dans les tréfonds de son sac, Bella approcha la main de la veille femme. Malheureusement, la mutante ne sentit aucune pulsation synonyme de vie, au cou ou au poignet de la mendiante.

Les yeux exorbités, les pupilles fixes, les cheveux encore électrisés, la malheureuse semblait interroger le ciel sur son sort, de son regard désespérément fixe. Son misérable panonceau gisait encore sur son ventre.

En examinant le corps, Isabella remarqua, au cou de la femme, un médaillon doré accroché par une chaîne.

[hj: suis une meurtrière?????]

*non non non*
Elle refusait d'y croire ... elle ne pouvait pas avoir tuer un être humain ... peut être que si la foudre retombait sur le corps de la mendiante le cœur pourrait repartir ... peut être. Alors qu'elle réfléchissait, elle s'était mise en mouvement pour faire un massage cardiaque a la femme.
*Non non non par pitié non* La savoir mère, enfin c'est ce qu'elle avait déduit en voyant le médaillon, n'arrangeait rien à l'affaire. Isabella s'affaira sur le corps de la femme ... peut être que le cœur repartirait ou au moins elle pourrait faire en sorte de ne pas causer de trop gros dommage au corps de la femme en attendant l'arrivée des secours.

Alors qu'elle faisait le massage cardiaque à la femme, Isa tentait de réfléchir ... c'était sa parole contre celle de Jesse. Il n'y avait personne dans la ruelle, pas de fenêtre puisque pas d'habitation ni de bureau ... enfin pas de ce coté de la rue. Il n'y avait pas non plus de caméra, et si jamais non non non quand la vieille femme se réveillerait, elle ne pourrait jurer de rien vue qu'elle était de dos quand elle a été frapper par la foudre.

Isabella ne voulait pas penser à ce genre de chose:
*Mais quand est ce que ce cauchemar va prendre fin?* se demanda-t-elle en sentant une nouvelle vague de larme troubler sa vue.

Malgré les efforts répétés d'Isabella, dans une ultime tentative de massage cardiaque, la pauvre femme restait inerte. Ce que la foudre avait pris, la foudre ne le rendit pas. Du moins aucun éclair ne vint du ciel pour appuyer l'idée de la Française.

Absorbée par sa manœuvre, la mutante n'entendit pas tout de suite des pas dans la rue. Un couple arrivait. Une femme en tailleur et à talons, un homme en costume de bureau qui poussait une poussette. Dedans somnolait un garnement.

Isabella les entendit approcher inexorablement de la scène du crime.

Alors qu'elle se battait pour que la femme ne soit pas définitivement morte, elle entendit des pas dans la ruelle. Un moment de panique intense la saisi mais elle se reprit... personne ne pouvait attesté qu'elle était responsable de cet accident; parce qu'il s'agissait bien d'un accident et de rien d'autre.

Elle se retourna vers le couple qui approchait et elle n'eut pas à se forcer pour prendre un air paniquer:
S'il vous plait aidez moi... j'ai trouvé cette femme et elle a besoin de soin... s'il vous plait!!!!

Elle ne savait pas comment réagirait le couple mais elle espérait obtenir de l'aide car elle avait encore envie de croire que la femme pouvait encore s'en sortir. Peut-être l'homme ou la femme était-il médecin.

La femme du couple semblait n'avoir pas froid aux yeux. Elle se dépécha auprès de la mendiante, et poussa une exclamation de surprise.

"Mon Dieu ! Cette brûlure ! La foudre lui est tombée dessus ou quoi ? Vous avez vu ce qui s'est passé mademoiselle ? Elle a été agressée par des voyous ?"

Elle prit le pouls de la femme et secoua la tête.

"Tout est fini. Elle est morte. Mon Dieu..."

Le mari détourna la poussette, car le cri de la femme avait réveillé le gamin.

"Il faut tout de même appeler la police. Quelle horreur cette odeur..."

Il fronça le nez, adressant un regard dégoutté à la mendiante. Il revint vers Isabella, avec un sourire.

"Ne vous inquiétez pas, si l'agresseur est dans les parages, il n'osera pas s'attaquer à un groupe. Vous ne craignez plus rien. C'est sûrement un délinquant qui se procure des armes russes ou iraniennes illégales... C'est effrayant. Vous travaillez dans le coin mademoiselle ?"

Isabella s'était composé un visage ... affecté bien sur mais pas comme si c'était elle qui était responsable de la mort de le femme. Un hurlement silencieux déchira le cœur de la jeune mutante. *Non NON NONNNNNNNNNNNNNNNNNNNN*
Elle n'avait jamais été un monstre, un de ces monstres assassins de gens normaux ... elle les aimait les gens normaux ... non c'était un cauchemar pur et dur. Mais elle ne devait pas se laisser envahir par les sentiments de culpabilité sinon c'était sa mort assurée.

D'une voix sure d'elle mais un rien peinée, elle dit sans sourciller:
Non je ne sais pas ce qui s'est passé. J'ai eu un rendez vous dans le centre ville et la je rentrais chez moi quand je l'ai vu. Je ne sais pas ce qui s'est passé ... un délinquant vous pensez ? Mon dieu ... !

Elle s'était composé un visage affecté mais elle n'avait qu'une envie ... fuir loin et hurler tout son soul.
*Assassin ... Assassin ... assassin je suis un monstre ... j'ai tué cette femme ... je lui ai ôté la vie ... Oh mon dieu...*

L'homme hocha la tête et eut un sourire triste.

"La police le déterminera. C'est bien malheureux, mais les démunis s'en prennent le plus souvent aux plus démunis qu'eux. Toutefois... l'arme doit être d'un certain calibre. Dis donc chérie, c'est peut-être une bavure policière, tu ne crois pas ?"

Lança-t-il à sa femme sur un ton plus alarmé. Mais celle-ci se leva, épousseta ses genoux, et revint vers Isabella et son compagnon. Elle se frappa le front.

"Mon Dieu Christian ! Nous avons vu une jeune fille courir comme si elle avait le diable aux trousses ! Mon Dieu, aurions-nous croisé la meurtrière ?"

L'homme réagit au quart de tour et regarda le bout de la rue d'où ils venaient.

"Mais oui c'est vrai ! Mais comment aurait-elle... Dona ! Je viens d'avoir une grande crainte... mais je préviens d'abord la police."

Il prit son téléphone et numérota. La femme dit à Isabella.

"Dans quoi sommes-nous embarqués ! Une chance que nous soyons ensemble. Avez-vous croisé cette jeune femme vous aussi ? Les cheveux longs, ondulés, des lunettes ?"

Oh mon dieu ... sont-ils en train de parler de Jesse? Oui c'est une garce une traitresse mais elle ne mérite pas de vivre un calvaire avec la police ... allez Bella fait quelque chose!!!!

Oh attendez, une brune à lunette? oui je connais c'est mon amie ... nous étions ensemble. J'avoue que je l'avais complètement oublié ... non ce n'est pas elle mais elle n'a aucun sang froid c'est pour cela qu'elle fuyait. Je crois qu'elle est allé appelé les secours d'ailleurs!
Il faudrait quand même appeler quelqu'un au cas ou, vous avez raison!

Elle ne savait pas si elle était très cohérente mais elle commençait à avoir beaucoup de mal à réfléchir ... vraiment beaucoup de mal. Ce n'était pas une james bon girl ... juste une petite étudiante qui était en train de vivre un cauchemar. Non ... trop c'est trop ... elle décida d'être honnête ...enfin autant que faire se peut.

Elle s'adossa contre le mur et ferma les yeux en tentant de réguler sa respiration:
Excusez moi ... je ne me sens pas très bien... c'est ... c'est la première fois que ... que je vois ... un mort! Elle avait extrêmement de mal de parler à présent et devait lutter de toute ses forces pour ne pas vomir.

La femme s'approcha d'Isabella, passa sa main sur son épaule et tenta de la réconforter.

"Que faire... c'était une pauvre vieille femme malade. Ce n'est pas un réconfort bien sûr... mais la vie devait être bien difficile pour elle. Et puis, c'est le destin vous savez. On rencontre tous un jour la mort, au détour d'une ruelle de la vie..."

Dit-elle avec un sourire peu assuré. L'homme appelait la police, tout en emmenant la poussette un peu plus loin du corps. L'enfant était en effet curieux de toute cette agitation.

"... on ne sait pas, une arme électrique probablement, du type taser ? Ma femme a pensé que c'était la foudre... non non un ciel clair... oui... un mutant ?? ... Non nous n'avons vu personne. Une jeune fille mais qui accompagnait celle qui a trouvé le corps. ... Oui... cinq-dix minutes... très bien nous attendons oui. ... Christian Foucard. Oui. Merci ! Au... au revoir !"

Il raccrocha et dit à sa femme d'un air pensif.

"Il pense que c'est peut-être une attaque mutante. C'est vrai qu'ils sont capables de tout. J'ai lu sur un journal laissé par mon voisin, dans le métro, qu'ils ont fait des attentats de masse au Canada et en Afrique du Sud..."

La femme opina du chef.

"Oui et tu te souviens de ce reportage sur cette île remplie de mutants... Génosha. C'est tellement effrayant ... Et on dit que cela n'arrive qu'aux autres, loin de nous..."

Leur regard convergèrent jusque sur le corps inerte de la vieille femme, d'où suintait la fumée âcre de chair brûlée. Un silence suivit, bercé d'inquiétude. Le gamin cria.

"Maman, c'est quoi un mutant ??"

Elle était sur le point de répondre à la femme mais le discours du mari la pétrifia. Mutant ... attaque ... attentat ... Autant de mots auxquels Isa n'avait pas envie mais alors pas du tout d'être associée.
Elle se redressa un peu, toujours livide et porta son attention sur la conversation. Un mot émergea parmi les autres. Génosha? Elle osa poser la question ...

Excusez moi ... vous avez dis Génosha? Je n'ai pas vu ce reportage conclua-t-elle comme pour s'excusez de poser la question. Elle n'avait vu ce reportage ... Il faut dire qu'elle ne voulait pas trop s'investir dans la question mutant .... on ne sait jamais.
Imaginons un gouvernement trop curieux, une personne censé être normal, qui s'intéresse à la question mutant d'un peu trop près; normal puisque en réalité c'est une mutante; ça attire l'attention du gouvernement sur elle et bime on sait qu'elle est mutante et bime elle est fichée, surveillée et bime disséquée! Bon peut être que disséquée est un bien grand mot mais on ne sait jamais.

Elle ne savait pas encore ce qu'elle ferait avec cette information ... une île remplie de mutants? Oui mais quel genre de mutants? Agressifs et anti humains? ou Voulant s'intégrer ... Pleins de questions passaient dans sa tête tout comme le fait de savoir, si le concept lui plaisait, comment elle pouvait se rendre la-bas, les conditions d'admissions mise à part les "dons" bien évidement.
Elle secoua imperceptiblement la tête *Mais tu deviens dingue ma fille ... depuis quand je veux aller dans une école "spéciale mutant" ... et puis rien ne dis que je vais devoir fuir? ou même me cacher... enfin sauf si Jesse parle... et le producteur ... et si le charmant couple que voila parlent de leur théorie et m'inclue dedans. AAAAAAAAAAA mais stop pitié!!!
Un violent mal de tête se déclencha ... et oui c'est jamais pratique quand le cerveau gauche n'est pas d'accord avec le droit! Non pas pratique du tout!

Ignorant la question du garçonnet, la femme en tailleur chercha tout de suite son téléphone high-tech portable, une sorte de mini-ordinateur.

"Oh vous ne l'avez pas vu ? Il est peut-être encore dans la mémoire de mon K-Phone..."

Mais après quelques secondes de tapotage, elle eut un soupire déçu. Elle tendit néanmoins l'appareil à Isabella.

"Dommage, je l'ai supprimé. Je n'ai que ce flash info de 5 minutes à peine, téléchargé sur CBC World News. Mon mari et moi suivons beaucoup l'actualité. Regardez comme le lézard est impressionnant."

Pendant qu'Isabella visionnait, elle observa la ruelle. Le couple s'impatientait de l'arrivée de la police. Christian intervint, les mains dans les poches de son costume.

"Les mutants du monde entier se rassemblent au Sud... c'est assez incroyable que vous ne soyez pas au courant ! Enfin ce n'est que la partie émergée de l'ice-berg. Si on peut dire ça d'une île paradisiaque. Ils ne s'en font pas les mutants ! Tout cela a commencé bien avant : cela fait plusieurs années que les institutions mutantes se développent aux Etats-Unis vous savez. Comme d'habitude, nous sommes très en retard en Europe ! Le retard sur tout, c'est notre sport national. Ah les voilà enfin !"

Il désigna une voiture de police qui pénétra enfin dans la ruelle, suivie par une ambulance. Deux agents arrivèrent et prirent la déposition du couple. Ils affirmèrent n'avoir pas vu Jessica, ni reçu d'appel de sa part. L'agent se tourna vers Isabella.

"Nous avons besoin de l'interroger comme témoin, votre amie, c'est la procédure. Pouvez-vous nous indiquer son adresse, son nom, son téléphone ?"

Isabella avait porté une réelle attention au flash ... Génosha alors ... oui elle en avait entendu parlé mais elle n'y avait prêté une réelle attention; elle ne pensait pas y aller un jour. Mais visiblement les choses allaient changer ...

Et la grosse panique ... la police!
*On se détends on respire!*
Elle devait répondre absolument aux questions posés par le policier mais en même temps, elle ne savait vraiment pas ce que dirais Jesse mais dire à l'homme qu'elle ne connaissait ni l'adresse ni le nom ni même le téléphone serait assez suspect.
Elle donna les informations demandés et commençait à construire dans sa tête le chemin le plus rapide pour rentrer chez elle, prendre des billets pour aller à Génosha et demander l'asile.
Pourrait-elle vraiment le faire?
En tous les cas, elle ne pouvait plus rester ici et sa vie allait indéniablement changer.

Isabella donna tous les renseignements, et la police prit aussi ses coordonnées. Elle serait sans doute convoquée dans les jours prochains.

Le couple fut dans la même situation. Ils ne semblaient pas trop embêtés par toutes ces formalités. Ils souhaitèrent bon courage à la police. On emmena le corps sans vie de la mendiante.

Isabella put rentrer chez elle. Il faisait nuit quand elle arriva. Sa mère était sortie.

HRP. Tu peux préciser ce que tu fais le soir même. Je propose de faire un saut au lendemain midi.



Isabella ne reçut aucune nouvelle de son amie ou de la police le matin. Vers midi un coup de téléphone la sortit de ses occupations. Elle reconnut la voix du producteur Guy Legan.

"Allo ? Bonjour, c'est le producteur de cinéma Guy Legan à l'appareil."

Isabella rentra chez elle comme un zombie. Elle ne parvenait plus à réfléchir ... d'ailleurs réfléchir pourquoi faire? se rendre compte qu'en l'espace d'un après midi, elle avait tout perdu? sa meilleure amie? sa tranquillité? et qu'elle était devenue un monstre assassin? Non décidément réfléchir n'était pas une bonne idée.
Elle alla directement se coucher ... pas besoin d'inventer une excuse ou de faire bonne figure puisque sa mère était de sortie. Alors qu'elle s'installait dans son lit, elle se recroquevilla et se mit à pleurer en silence ... prenant conscience que sa vie était devenu un enfer et que les choses n'allaient pas s'arranger d'elle même .

Le lendemain, les yeux gonflés et rouge comme ceux d'un petit lapin blanc, elle entendit le téléphone sonné. S'attendant à ce que ce soit la police, elle décrocha immédiatement et se figea en entendant la voix au bout du fils. Legan! Le producteur!

Euh ... bonjour monsieur Legan ... dit-elle d'une petite voix épuisé et rauque.
Elle ne savait pas ce qu'elle allait lui dire. Partir avec lui serait peut être une bonne idée mais en même temps, peut être qu'il voulait prendre les mutants qu'il recrutait pour en faire des animaux de foire. Cette idée lui arracha un frisson.
Que pouvait-elle faire? Que devait-elle lui dire? et surtout qu'avait dis Jesse?

Le producteur laissa quelques instants en suspend.

"Bonjour Isabella. Ecoutez, j'ai appelé Jessica... Elle m'a tout raconté. Vu votre situation à toutes les deux, vous comprenez qu'il n'est plus possible de vous engager."

Il avait un ton sincèrement désolé.

"Mais je ne veux pas vous laisser tomber. Je sais dans quels draps vous vous trouvez, et je sais qu'il n'y a que vous, Isabella, qui êtes une mutante. Alors voilà, je veux vous aider malgré tout. Je sais qu'il existe un Institut Xavier, une école pour mutants, aux Etats-Unis. Cela n'existe pas chez nous et vu ce que l'on en dit dans les médias, avec cette affaire de Génosha, il me semble que ce serait un refuge pour vous."

Il avait prononcé ces phrases sur un ton beaucoup plus encourageant. Sa voix était chaleureuse.

"C'est dommage pour ce tournage, car vous avez des talents, j'en suis sûr. Isabella, que pensez-vous d'aller à New York ? Je ferai de mon mieux, de mon côté, pour soutenir Jessica."

Le temps était maussade au dehors. La pluie automnale vint battre les vitres de la maison d'Isabella.

Isabella ne savait que penser ... pourquoi voulait-il l'aider? pourquoi n'avait-il pas eu envie de la dénoncer comme mutante et comme assassin?

Pourquoi voulez vous m'aider? demanda-t-elle d'une voix presque étranglée. Était-ce la un traquenard?
Elle était perdue et ne comprenait pas du tout l'attitude de l'homme qu'elle avait en ligne. Elle ressentait aussi une sorte de soulagement (qui pouvait certes être de courte durée mais qui était quand même agréable à ressentir).

Elle attendit un peu avant de continuer:
Partir ... je sais même pas si j'en ai le droit. se demanda-t-elle en se souvenant ce que le policier avait dis. Pourrait-elle quitter le france? Et que se passerait-il pour sa mère?
Cette question lui arracha un violent frisson. Sa mère ... Allait-elle avoir des ennuis a cause d'elle?

Guy Legan enchaîna, d'une voix légèrement tendue.

"Le droit ? Isabella, pour avoir l'expérience d'engager des mutants pour des productions télévisées, je sais que les procédures juridiques sont bien différentes pour eux. La plupart du temps, il n'y en a pas. Je vois que vous ne comprenez pas..."

Son ton se fit plus triste.

"Isabella... la police a les moyens d'enquêter sur vous, demander une expertise médicale... dès qu'ils sauront que vous êtes mutante ça leur suffira. Et si votre amie veut éviter la prison, elle devra vous dénoncer. Réfléchissez un peu..."

Il fit une pause, et reprit.

"Si vous partez sans attendre, si vous fuyez le pays, votre amie pourra vous accuser et cela la sauvera. Quant à votre famille, vous pourrez toujours la contacter de New York il me semble ? Il faut vous remuer Isabella ! Pourquoi je vous aide à votre avis ? Parce que maintenant, je suis impliqué moi aussi. C'est déjà une première raison. Ensuite, je vous l'ai dit, je préfère vous voir libre, et amie avec moi, qu'en prison et ... isolée de tous."

Il sourit et cela s'entendit au téléphone.

"Après tout, vous me serez sacrément redevable après ça non ? Surtout si je vous aide pour le billet d'avion ? Il y a un vol à 14h02 à Roissy. Soyez à l'heure ! A bientôt Isabella ! J'ai confiance en vous !"

Et sans crier gare, il raccrocha, comme si soudain le temps de communication était écoulé.

C'était donc cela. La raison pour laquelle il l'aidait, elle lui serait sacrement redevable. Et elle n'aimait pas mais alors pas du tout cette idée. La deuxième chose qui la tracassait c'était de savoir qu'elle devait jouer les fugitives. C'était donc cela son avenir? devenir un monstre en cavale?

Elle raccrocha le téléphone et s'installa dans le canapé pour tenter de choisir le bon chemin. Legan n'avait pas tort, dès le moment ou il serait prouvé qu'elle était mutante plus personne ne se gênerait pour lui jeter la pierre et l'accuser de tous les catastrophes naturelles ayant eu lieu ces derniers temps. Il fallait donc partir. Mais elle n'avait pas confiance en Legan. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il voulait l'aider et elle se demanda soudain si il ne s'agissait pas là d'un piège. Le problème est que piège ou non, elle devait fuir et vite. elle décida donc de filer tout en priant pour que le producteur ne lui ai pas jouer un tour.

Elle tenta de joindre sa mère par téléphone sans succès alors elle décida d'écrire une lettre explicative à sa mère. Oh bien sur, elle n'écrirait pas tout par peur que cela inquiète trop sa mère. Elle conclut et signa: "Avec tout mon amour maman, sache que je t'aime énormément et plus encore. Ne t'en fais pas pour moi, je gère la situation et je t'expliquerai plus en détail dès que je le pourrais! je t'aime !"

Puis elle se dirigea vers sa chambre pour faire sa valise, prendre ses papiers et filer à l'aéroport. Si la situation n'était pas aussi catastrophique, elle aurait certainement penser qu'elle allait vivre une grande aventure.

Isabella mit son plan à exécution. Elle parvint juste à temps à l'aéroport pour l'embarquement. Guy Legan l'y retrouva, avec son éternel sourire charmeur. Il partait dans le même avion, pour New York. Lui non plus ne voulait pas être inutilement ennuyé par le police française. Il avait de plus des affaires à mener aux Etats-Unis, pour sa production.

Ils firent route côte à côte, parlant de choses badines car Guy Legan ne voulait rien révéler de plus sur son fameux projet. Une fois débarqués à l'aéroport de New York, il souhaita bonne chance à la jeune femme, et promit qu'ils auraient l'occasion de se revoir. D'un air mystérieux il lui demanda de ne jamais essayer de le contacter.

Isabella trouva sans difficultés le moyen de faire route jusqu'à Salem center. Elle se trouva bientôt sous la pluie battante devant les grilles du fameux Institut Charles Xavier.



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