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- Le courtier temporelConscience collective
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Lun 21 Sep 2009 - 2:57
Aounit observa le papier l'air soudainement amusé. Puis comme rassuré de la réponse qu'il venait de lire, il se leva rapidement.
"Yanis, cette réponse me convient à la perfection. Je doute qu'elle satisfasse l'agent BenKacem mais... Il devra s'en contenter, je crois"
Le praticien fit quelques pas dans son bureau.
"Notre Directeur sera également satisfait. Je ne vous cache pas qu'il est furieux de l'enquête menée par ces deux policiers. Cet établissement est respectable et n'abrite nul mutant, que vous soyez en accord ou non avec cette dernière proposition. Nous avons été contraints de leur ouvrir nos portes hier. Les sources qui ont permis à Monsieur BenKacem de venir ce matin devaient être erronées. J'espère juste que vous n'aurez pas à en faire les frais..."
Se tournant une dernière fois vers Yanis, le Docteur Aounit l'observa avec un air paternaliste, un peu déplaisant... Comme si le praticien n'avait jamais réellement pris la mesure du fossé qui le séparait de ses patients.
"Yanis, faites bien cette réponse à Monsieur BenKacem. Ne jouez pas au malin avec lui. Montrez lui ce papier et tout ira bien... Sinon, je ne garantis pas votre sécurité..."
Ceci dit, il s'approcha de sa porte, laissant entrer l'agent spécial par la même occasion. Celui-ci était guindé, rigide, sans expression. Après avoir échangé quelques paroles avec Aounit, qui quitta la pièce l'air furieux, BenKacem alla s'appuyer contre le bureau, observant avec de grands yeux émerveillés l'ameublement de la pièce.
Au bout de quelques instants, il prit la parole d'une voix douce :
"Vous pouvez vous détendre. La prétendue source qui vous identifiait comme étant le mutant que nous recherchons est une carambouille de mes services pour convaincre l'hôpital de m'accorder cet entretien avec vous"
Jouant avec l'un des stylos d'Aounit, il poursuivit :
"Hier, vous m'avez fait plutôt bonne impression pour un malade mental... Quand Haza a secoué votre collègue, vous vous êtes interposé. Serviable, à l'écoute des gens... Je peux me tromper mais vous semblez fichtrement plus rationnel que vos soignants"
Il posa à nouveau son regard sur Yanis.
"Comme ma présence ici est très précaire et que ma mission est de la plus haute importance, j'aimerai que vous soyez mes yeux et mes oreilles dans cet établissement. Haza n'était pas d'accord mais je fais jouer le privilège du grade. Nous pouvons vous faire sortir si vous le souhaitez. Il faut juste nous aider... et aider ce pauvre mathémagicien"
Petite pause pour se saisir du dossier médical de Yanis. Puis de la même voix amicale :
"Vous avez certainement beaucoup de questions. De même vous voudrez peut être consulter ceci ?"
Il désignait le dossier qu'il avait en main.
"Mais avant ça... Avez-vous des éléments à me communiquer ? Des trucs louches que vous auriez pu voir suite à ma visite ?"
"Yanis, cette réponse me convient à la perfection. Je doute qu'elle satisfasse l'agent BenKacem mais... Il devra s'en contenter, je crois"
Le praticien fit quelques pas dans son bureau.
"Notre Directeur sera également satisfait. Je ne vous cache pas qu'il est furieux de l'enquête menée par ces deux policiers. Cet établissement est respectable et n'abrite nul mutant, que vous soyez en accord ou non avec cette dernière proposition. Nous avons été contraints de leur ouvrir nos portes hier. Les sources qui ont permis à Monsieur BenKacem de venir ce matin devaient être erronées. J'espère juste que vous n'aurez pas à en faire les frais..."
Se tournant une dernière fois vers Yanis, le Docteur Aounit l'observa avec un air paternaliste, un peu déplaisant... Comme si le praticien n'avait jamais réellement pris la mesure du fossé qui le séparait de ses patients.
"Yanis, faites bien cette réponse à Monsieur BenKacem. Ne jouez pas au malin avec lui. Montrez lui ce papier et tout ira bien... Sinon, je ne garantis pas votre sécurité..."
Ceci dit, il s'approcha de sa porte, laissant entrer l'agent spécial par la même occasion. Celui-ci était guindé, rigide, sans expression. Après avoir échangé quelques paroles avec Aounit, qui quitta la pièce l'air furieux, BenKacem alla s'appuyer contre le bureau, observant avec de grands yeux émerveillés l'ameublement de la pièce.
Au bout de quelques instants, il prit la parole d'une voix douce :
"Vous pouvez vous détendre. La prétendue source qui vous identifiait comme étant le mutant que nous recherchons est une carambouille de mes services pour convaincre l'hôpital de m'accorder cet entretien avec vous"
Jouant avec l'un des stylos d'Aounit, il poursuivit :
"Hier, vous m'avez fait plutôt bonne impression pour un malade mental... Quand Haza a secoué votre collègue, vous vous êtes interposé. Serviable, à l'écoute des gens... Je peux me tromper mais vous semblez fichtrement plus rationnel que vos soignants"
Il posa à nouveau son regard sur Yanis.
"Comme ma présence ici est très précaire et que ma mission est de la plus haute importance, j'aimerai que vous soyez mes yeux et mes oreilles dans cet établissement. Haza n'était pas d'accord mais je fais jouer le privilège du grade. Nous pouvons vous faire sortir si vous le souhaitez. Il faut juste nous aider... et aider ce pauvre mathémagicien"
Petite pause pour se saisir du dossier médical de Yanis. Puis de la même voix amicale :
"Vous avez certainement beaucoup de questions. De même vous voudrez peut être consulter ceci ?"
Il désignait le dossier qu'il avait en main.
"Mais avant ça... Avez-vous des éléments à me communiquer ? Des trucs louches que vous auriez pu voir suite à ma visite ?"
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Lun 21 Sep 2009 - 18:31
La tension du bureau retomba d'un coup lorsque le médecin accepta le marché, à la grande surprise du jeune homme. Un mutant pris sur le fait aurait certainement réagi violemment, poussé dans ses retranchements, là où Yanis avait temporisé le problème, reculant pour mieux sauter. Mais au final, sa démarche venait peut-être de convaincre Aounit qu'il n'était qu'un simple Syndrome X, et qu'à l'instar de Farid et Samira, il ne voyait pas plus d'objection à l'utilisation de ses prétendus pouvoirs que la protection des spectateurs. Si l'hôpital lui délivrait bien le-dit document, il s'assurait en plus une certaine marge de manoeuvre à l'avenir.
Les paroles du médecin néanmoins, ne ravirent pas totalement le jeune homme, en cela qu'elles confirmaient ses craintes quant au traitement des mutants réels dans le secteur. Héberger un mutant, sciemment ou non, aurait couvert d'opprobre le personnel de l'hôpital. C'était donc ainsi qu'on voyait les siens ? Même après les bouleversements internationaux qui semblaient avoir eu cours depuis son internement ? La prudence était plus que jamais de mise, désormais. La conversation avec Benkacem serait sûrement décisive, et Yanis se préparait à réagir rapidement, violemment s'il le fallait, pour sauver sa peau.
L'Algérien se contenta de renvoyer son regard à Aounit ; chez les fous, renvoyer un regard à son interlocuteur avait presque autant de valeur qu'un assentiment oral, car il prouvait une certaine forme de compréhension, une reconnaissance intellectuelle de la sollicitation verbale. La sécurité... C'était devenu une notion toute relative depuis la veille, mais le médecin ne pouvait se rendre compte de toute l'ironie que revêtait cette situation alambiquée.
Yanis observa les deux hommes s'entretenir en se demandant ce qui pouvait bien se dire pour contrarier ainsi le praticien. Benkacem entra ensuite dans la pièce, sous le regard égal du mutant. Il se contenta de hocher la tête pour saluer l'agent. Passait-il de Charybde en Scylla ?
Vraisemblablement pas tout à fait. La suite échappait aux calculs qu'il avait effectués, et si la situation paraissait s'améliorer légèrement, Yanis ne put s'empêcher de ressentir une pointe de frustration devant cet élément qu'il n'avait pas su anticiper. Mais après tout, il n'était qu'humain... si tant est que sa nature mutante et plus ou moins cybernétique le classe toujours dans cette catégorie.
Une chose était en tout cas sûre : Benkacem ne lésinait devant rien pour parvenir à ses fins, pas même à faire peser sur un inconnu une présomption d'assassinat. C'était plutôt grave, éthiquement parlant. L'efficacité dont faisait preuve cet homme impressionnait Yanis, bien qu'il en soit la cible malgré lui. En cela, il ne pouvait lui en vouloir, il ne pouvait qu'admirer la mécanique mise en place, la rentabilisation des ressources à sa disposition et son excellente analyse de l'environnement. L'hôpital avait plus de souci à se faire en la personne de Benkacem qu'en sa pauvre condition de mutant vagabond !
Le jeune homme sourit, plus amusé que rancunier, un peu comme Hassan lui avait souri lorsqu'il avait remporté la partie d'échec : un sourire qui avait des allures de "bienvenue au club". Mais au club de quoi ?
Des marchandeurs, en l'occurrence. Le deal proposé par Benkacem était simple : collaborer à son enquête, avec à la clé son dossier et un aller simple pour l'extérieur. Ses objectifs personnels coïncidaient avec l'offre de son vis-à-vis, c'était presque trop beau. Bien sûr, jouer les espions comportait une part de risque, d'autant que Benkacem pouvait facilement retirer ses billes si sa stratégie était éventée.
Mais d'un autre côté, sortir de l'hôpital par la grande porte comportait certains avantages, comme celui de ne pas être pris en chasse ou collé au trou pour avoir tenté de s'échapper. Ce n'était pas comme s'il n'avait rien entrepris pour mieux comprendre ce qui se tramait à l'asile... Au fond, il était déjà impliqué jusqu'au cou.
Et puis, aussi louches soient-ils, Benkacem et Haza semblaient déjà plus enclins à prêter main-forte aux mutants, c'était d'ailleurs ainsi qu'ils s'étaient présentés. Si le mathémagicien était un mutant en danger plus qu'un meurtrier, il était dans l'intérêt de Yanis de leur faire confiance, plutôt qu'à la gestion anti-mutante de l'établissement.
Le jeune homme prit une longue inspiration, pesant les différents arguments. Finalement, il regarda Karim droit dans les yeux. Inch Allah.
"Je suis peut-être plus malade que vous ne le pensez." dit-il, à mi-voix pour ne pas alerter les gens dans le couloir, mais suffisamment fort pour que sa voix cybernétique soit clairement perçue comme telle par son interlocuteur.
"Grâce à vous, ma présence ici est aussi précaire que la vôtre. Je vous aiderai, mais comprenez que je tiens sur votre parole de me tirer de ce guêpier. Si vous tenez à sauver le mathémagicien, vous vous doutez que c'est une question de vie ou de mort." poursuivit Yanis, examinant les traits de Benkacem pour y déceler la moindre once d'hostilité. Auquel cas, il le savait, il devrait intervenir rapidement pour sauver les meubles. Ce serait quitte ou double.
"Je crois avoir des informations qui vous intéresseront, sur la personne que vous recherchez. Mais je ne parlerai qu'une fois sûr que nous avons un accord. C'est à prendre ou à laisser, j'ai déjà pris de gros risques."
Les paroles du médecin néanmoins, ne ravirent pas totalement le jeune homme, en cela qu'elles confirmaient ses craintes quant au traitement des mutants réels dans le secteur. Héberger un mutant, sciemment ou non, aurait couvert d'opprobre le personnel de l'hôpital. C'était donc ainsi qu'on voyait les siens ? Même après les bouleversements internationaux qui semblaient avoir eu cours depuis son internement ? La prudence était plus que jamais de mise, désormais. La conversation avec Benkacem serait sûrement décisive, et Yanis se préparait à réagir rapidement, violemment s'il le fallait, pour sauver sa peau.
L'Algérien se contenta de renvoyer son regard à Aounit ; chez les fous, renvoyer un regard à son interlocuteur avait presque autant de valeur qu'un assentiment oral, car il prouvait une certaine forme de compréhension, une reconnaissance intellectuelle de la sollicitation verbale. La sécurité... C'était devenu une notion toute relative depuis la veille, mais le médecin ne pouvait se rendre compte de toute l'ironie que revêtait cette situation alambiquée.
Yanis observa les deux hommes s'entretenir en se demandant ce qui pouvait bien se dire pour contrarier ainsi le praticien. Benkacem entra ensuite dans la pièce, sous le regard égal du mutant. Il se contenta de hocher la tête pour saluer l'agent. Passait-il de Charybde en Scylla ?
Vraisemblablement pas tout à fait. La suite échappait aux calculs qu'il avait effectués, et si la situation paraissait s'améliorer légèrement, Yanis ne put s'empêcher de ressentir une pointe de frustration devant cet élément qu'il n'avait pas su anticiper. Mais après tout, il n'était qu'humain... si tant est que sa nature mutante et plus ou moins cybernétique le classe toujours dans cette catégorie.
Une chose était en tout cas sûre : Benkacem ne lésinait devant rien pour parvenir à ses fins, pas même à faire peser sur un inconnu une présomption d'assassinat. C'était plutôt grave, éthiquement parlant. L'efficacité dont faisait preuve cet homme impressionnait Yanis, bien qu'il en soit la cible malgré lui. En cela, il ne pouvait lui en vouloir, il ne pouvait qu'admirer la mécanique mise en place, la rentabilisation des ressources à sa disposition et son excellente analyse de l'environnement. L'hôpital avait plus de souci à se faire en la personne de Benkacem qu'en sa pauvre condition de mutant vagabond !
Le jeune homme sourit, plus amusé que rancunier, un peu comme Hassan lui avait souri lorsqu'il avait remporté la partie d'échec : un sourire qui avait des allures de "bienvenue au club". Mais au club de quoi ?
Des marchandeurs, en l'occurrence. Le deal proposé par Benkacem était simple : collaborer à son enquête, avec à la clé son dossier et un aller simple pour l'extérieur. Ses objectifs personnels coïncidaient avec l'offre de son vis-à-vis, c'était presque trop beau. Bien sûr, jouer les espions comportait une part de risque, d'autant que Benkacem pouvait facilement retirer ses billes si sa stratégie était éventée.
Mais d'un autre côté, sortir de l'hôpital par la grande porte comportait certains avantages, comme celui de ne pas être pris en chasse ou collé au trou pour avoir tenté de s'échapper. Ce n'était pas comme s'il n'avait rien entrepris pour mieux comprendre ce qui se tramait à l'asile... Au fond, il était déjà impliqué jusqu'au cou.
Et puis, aussi louches soient-ils, Benkacem et Haza semblaient déjà plus enclins à prêter main-forte aux mutants, c'était d'ailleurs ainsi qu'ils s'étaient présentés. Si le mathémagicien était un mutant en danger plus qu'un meurtrier, il était dans l'intérêt de Yanis de leur faire confiance, plutôt qu'à la gestion anti-mutante de l'établissement.
Le jeune homme prit une longue inspiration, pesant les différents arguments. Finalement, il regarda Karim droit dans les yeux. Inch Allah.
"Je suis peut-être plus malade que vous ne le pensez." dit-il, à mi-voix pour ne pas alerter les gens dans le couloir, mais suffisamment fort pour que sa voix cybernétique soit clairement perçue comme telle par son interlocuteur.
"Grâce à vous, ma présence ici est aussi précaire que la vôtre. Je vous aiderai, mais comprenez que je tiens sur votre parole de me tirer de ce guêpier. Si vous tenez à sauver le mathémagicien, vous vous doutez que c'est une question de vie ou de mort." poursuivit Yanis, examinant les traits de Benkacem pour y déceler la moindre once d'hostilité. Auquel cas, il le savait, il devrait intervenir rapidement pour sauver les meubles. Ce serait quitte ou double.
"Je crois avoir des informations qui vous intéresseront, sur la personne que vous recherchez. Mais je ne parlerai qu'une fois sûr que nous avons un accord. C'est à prendre ou à laisser, j'ai déjà pris de gros risques."
- Le courtier temporelConscience collective
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Mar 22 Sep 2009 - 3:15
BenKacem sursauta en entendant pour la première fois la voix de Yanis... Quelle que soit la chose à laquelle l'agent spécial s'était attendue, il ne s'agissait pas de celle-là ! Néanmoins, un bref juron en arabe et la surprise passée, l'homme se calma.
"Eh bien, je ne m'attendais pas à ça" commença-t-il d'une voix qui essayait tant bien que mal de masquer sa surprise. "Mais au fond, cette drôle de coïncidence vous fait rentrer de plein pied dans ma juridiction..."
Il farfouilla dans sa poche de veste et en sortit sa carte professionnelle qu'il montra à Yanis. Au dessus de ses nom et prénom se trouvait un acronyme stylisé : P.I.S.S.
"Même si le nom a une drôle de connotation - notre supérieur y tenait beaucoup - ça signifie tout autre chose : Police d'Investigation Sur les Suprahumains. Notre rôle est large mais il comprend bel et bien l'exfiltration et la protection des mutants en danger"
Rangeant la carte, il poursuivit :
"Vous l'avez compris, le Conseil de l'Europe nous offre quelques facilités. Par le passé, mon unité a déjà arrangé le départ de jeunes gens comme vous vers des destinations bien plus sécurisantes. Voyez ça comme un programme de protection des témoins. Pour nous, il s'agit de protection tout court..."
Souriant à nouveau, BenKacem observa avec curiosité Yanis, tentant de déceler chez le jeune homme une quelconque réaction :
"Je ne sais pas quelles sont les genres de garanties que vous voulez avoir mais je tenterai de les obtenir. A minima, nous pouvons vous faire sortir et nous arranger pour payer votre déplacement à l'endroit que vous souhaiterez. Nous avons notre petite idée là dessus mais... Vous resterez maître de vos déplacements"
S'éclaircissant la voix, BenKacem enchaîna sur des détails plus immédiats :
"Je vais la jouer cartes sur table. Même si je raffole des énigmes en tous genres, nous sommes un peu pressés par le temps. Nous savons de source sure qu'un jeune mutant ayant participé de loin à une opération d'extermination d'envergure est dans cet établissement. Il s'agit de quelqu'un qui pratique la cryptologie et la linguistique à un niveau inégalable. Nous savons également que le Directeur de l'hôpital n'est pas clair et nous met des bâtons dans les roues : en gros le gouvernement algérien avait sa petite idée en le plaçant ici... et nous craignons que cette personne serve à nouveau à des fins douteuses..."
Légère pause. Pour laisser à Yanis le temps d'assimiler ce qu'il venait de dire.
"Nous savons également que nous ne sommes pas seuls sur le coup... Quelqu'un a été envoyé pour liquider le mathémagicien. Un mutant. Et c'est là que vous interviendrez..."
BenKacem fixait Yanis droit dans le blanc de l'oeil :
"Mais, j'aimerai, avant de poursuivre, en savoir un peu plus sur vos trouvailles ? A moins que vous ayez des questions ?"
"Eh bien, je ne m'attendais pas à ça" commença-t-il d'une voix qui essayait tant bien que mal de masquer sa surprise. "Mais au fond, cette drôle de coïncidence vous fait rentrer de plein pied dans ma juridiction..."
Il farfouilla dans sa poche de veste et en sortit sa carte professionnelle qu'il montra à Yanis. Au dessus de ses nom et prénom se trouvait un acronyme stylisé : P.I.S.S.
"Même si le nom a une drôle de connotation - notre supérieur y tenait beaucoup - ça signifie tout autre chose : Police d'Investigation Sur les Suprahumains. Notre rôle est large mais il comprend bel et bien l'exfiltration et la protection des mutants en danger"
Rangeant la carte, il poursuivit :
"Vous l'avez compris, le Conseil de l'Europe nous offre quelques facilités. Par le passé, mon unité a déjà arrangé le départ de jeunes gens comme vous vers des destinations bien plus sécurisantes. Voyez ça comme un programme de protection des témoins. Pour nous, il s'agit de protection tout court..."
Souriant à nouveau, BenKacem observa avec curiosité Yanis, tentant de déceler chez le jeune homme une quelconque réaction :
"Je ne sais pas quelles sont les genres de garanties que vous voulez avoir mais je tenterai de les obtenir. A minima, nous pouvons vous faire sortir et nous arranger pour payer votre déplacement à l'endroit que vous souhaiterez. Nous avons notre petite idée là dessus mais... Vous resterez maître de vos déplacements"
S'éclaircissant la voix, BenKacem enchaîna sur des détails plus immédiats :
"Je vais la jouer cartes sur table. Même si je raffole des énigmes en tous genres, nous sommes un peu pressés par le temps. Nous savons de source sure qu'un jeune mutant ayant participé de loin à une opération d'extermination d'envergure est dans cet établissement. Il s'agit de quelqu'un qui pratique la cryptologie et la linguistique à un niveau inégalable. Nous savons également que le Directeur de l'hôpital n'est pas clair et nous met des bâtons dans les roues : en gros le gouvernement algérien avait sa petite idée en le plaçant ici... et nous craignons que cette personne serve à nouveau à des fins douteuses..."
Légère pause. Pour laisser à Yanis le temps d'assimiler ce qu'il venait de dire.
"Nous savons également que nous ne sommes pas seuls sur le coup... Quelqu'un a été envoyé pour liquider le mathémagicien. Un mutant. Et c'est là que vous interviendrez..."
BenKacem fixait Yanis droit dans le blanc de l'oeil :
"Mais, j'aimerai, avant de poursuivre, en savoir un peu plus sur vos trouvailles ? A moins que vous ayez des questions ?"
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Mar 22 Sep 2009 - 16:19
Yanis jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule, comme pour s'assurer qu'ils étaient toujours bien seuls, puis se rapprocha de Benkacem pour lire sa carte.
Il arqua un sourcil sceptique.
"La P.I.S.S ? Très vendeur." releva-t-il avec un sourire en coin. "Votre supérieur avait le sens du marketing. D'ailleurs, pourquoi en parlez-vous au passé ?" ajouta-t-il, posant son carnet sur le divan et croisant les bras. Le temps de leur entretien était sûrement compté, aussi Yanis devait-il désormais cibler précisément les informations cruciales qu'il voulait obtenir avant le retour du médecin.
Il hocha plusieurs fois la tête, pensif, aux explications de Benkacem. Le marché devenait plus solide si l'agent avait derrière lui un organisme entier consacré à la protection des mutants. Ca semblait honnête. Quelle que soit la destination pour laquelle il opterait, ce serait toujours plus sûr que de rester ici. Mais l'heure n'était pas encore au choix. Il devait d'abord remplir sa part du contrat, et le plus vite serait le mieux, autant pour Karim que pour lui.
Ce dernier résuma brièvement les points clés de l'affaire, et Yanis s'évertua d'enregistrer au mieux les différentes informations. Voilà qu'il était impliqué dans un complot gouvernemental, rien que ça. Ca décuplait les chances de se faire tuer dans des circonstances fumeuses.
"Est-ce que ça a un rapport avec ça ?" dit-il, tirant la coupure de presse sur Génosha de sa poche de jean. "Votre mutant a participé à ça ?"
Si c'était le cas, ledit mutant devait avoir été interné au maximum deux semaines auparavant. Ca réduirait considérablement le champ de recherche.
Yanis se frotta le menton, puis consentit à révéler ses observations.
"Après votre visite, j'ai rencontré un patient bizarre, de droit commun. Je ne l'avais jamais vu avant, même si ça ne veut pas dire grand-chose. Par contre, il n'était pas spécialement jeune, alors je me demande si ce que j'ai remarqué vous sera vraiment utile, en fin de compte. Toujours est-il qu'il était obsédé par les chiffres, la logique... et la magie. Ca m'a fait penser au mathémagicien." expliqua Yanis. Ses réflexions lui semblaient bien creuses maintenant qu'il les exprimait à haute voix. Mais c'était tout de même un soulagement de communiquer oralement, après tout ce temps passé dans le silence.
"Son discours m'a semblé normal pour un fou, mais maintenant que vous parlez de cryptologie, je ne sais pas... Vous avez plus d'infos sur votre mutant ? Sa description physique, son pouvoir ?"
Leurs adversaires étaient une inconnue dans l'équation, et non la moindre. Benkacem semblait maintenant compter sur Yanis pour s'opposer au tueur. Yanis n'en avait pas peur. Mais il considérait ce nouveau problème comme une simple opération, dont le résultat lui apparaissait comme évident : il ne ferait pas le poids. Comment contrer un tueur professionnel et sûrement plus maître de ses pouvoirs que lui ?
"Qui voudrait tuer le mathémagicien d'après vous ? Vous aviez parlé d'un télépathe, mais à quel autre type de pouvoir dois-je m'attendre ? Je vais être franc avec vous, je ne pense pas être capable d'éliminer, ou même contrer une menace mutante." dit-il neutrement. Il réalisait qu'il avait peut-être négligé son potentiel depuis l'apparition de ses pouvoirs. Il avait progressé, certes, mais en cherchant à maintenir sa part d'humanité, avec plus ou moins de succès d'ailleurs, il n'avait pas rentabilisé, c'était le mot, le potentiel qu'Allah lui avait donné. Il s'était peut-être montré ingrat, se contentant de vivoter là où l'excellence aurait pu l'attendre.
Il arqua un sourcil sceptique.
"La P.I.S.S ? Très vendeur." releva-t-il avec un sourire en coin. "Votre supérieur avait le sens du marketing. D'ailleurs, pourquoi en parlez-vous au passé ?" ajouta-t-il, posant son carnet sur le divan et croisant les bras. Le temps de leur entretien était sûrement compté, aussi Yanis devait-il désormais cibler précisément les informations cruciales qu'il voulait obtenir avant le retour du médecin.
Il hocha plusieurs fois la tête, pensif, aux explications de Benkacem. Le marché devenait plus solide si l'agent avait derrière lui un organisme entier consacré à la protection des mutants. Ca semblait honnête. Quelle que soit la destination pour laquelle il opterait, ce serait toujours plus sûr que de rester ici. Mais l'heure n'était pas encore au choix. Il devait d'abord remplir sa part du contrat, et le plus vite serait le mieux, autant pour Karim que pour lui.
Ce dernier résuma brièvement les points clés de l'affaire, et Yanis s'évertua d'enregistrer au mieux les différentes informations. Voilà qu'il était impliqué dans un complot gouvernemental, rien que ça. Ca décuplait les chances de se faire tuer dans des circonstances fumeuses.
"Est-ce que ça a un rapport avec ça ?" dit-il, tirant la coupure de presse sur Génosha de sa poche de jean. "Votre mutant a participé à ça ?"
Si c'était le cas, ledit mutant devait avoir été interné au maximum deux semaines auparavant. Ca réduirait considérablement le champ de recherche.
Yanis se frotta le menton, puis consentit à révéler ses observations.
"Après votre visite, j'ai rencontré un patient bizarre, de droit commun. Je ne l'avais jamais vu avant, même si ça ne veut pas dire grand-chose. Par contre, il n'était pas spécialement jeune, alors je me demande si ce que j'ai remarqué vous sera vraiment utile, en fin de compte. Toujours est-il qu'il était obsédé par les chiffres, la logique... et la magie. Ca m'a fait penser au mathémagicien." expliqua Yanis. Ses réflexions lui semblaient bien creuses maintenant qu'il les exprimait à haute voix. Mais c'était tout de même un soulagement de communiquer oralement, après tout ce temps passé dans le silence.
"Son discours m'a semblé normal pour un fou, mais maintenant que vous parlez de cryptologie, je ne sais pas... Vous avez plus d'infos sur votre mutant ? Sa description physique, son pouvoir ?"
Leurs adversaires étaient une inconnue dans l'équation, et non la moindre. Benkacem semblait maintenant compter sur Yanis pour s'opposer au tueur. Yanis n'en avait pas peur. Mais il considérait ce nouveau problème comme une simple opération, dont le résultat lui apparaissait comme évident : il ne ferait pas le poids. Comment contrer un tueur professionnel et sûrement plus maître de ses pouvoirs que lui ?
"Qui voudrait tuer le mathémagicien d'après vous ? Vous aviez parlé d'un télépathe, mais à quel autre type de pouvoir dois-je m'attendre ? Je vais être franc avec vous, je ne pense pas être capable d'éliminer, ou même contrer une menace mutante." dit-il neutrement. Il réalisait qu'il avait peut-être négligé son potentiel depuis l'apparition de ses pouvoirs. Il avait progressé, certes, mais en cherchant à maintenir sa part d'humanité, avec plus ou moins de succès d'ailleurs, il n'avait pas rentabilisé, c'était le mot, le potentiel qu'Allah lui avait donné. Il s'était peut-être montré ingrat, se contentant de vivoter là où l'excellence aurait pu l'attendre.
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Date d'inscription : 23/01/2006
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Mer 23 Sep 2009 - 1:50
"Non, non Stellan Feuerstürm, mon patron, va bien. Notre unité - du moins sous sa forme actuelle - est relativement récente. Et en fait, il nous a imposé ce nom en souvenir d'un autre groupe dans lequel il avait servi. Si nous en avons l'occasion et si cela vous intéresse je vous expliquerai la genèse de notre groupe mais..."
Il se frotta les yeux et observa la coupure de presse.
"Effectivement, le mathémagicien a joué un rôle là dedans. Très indirect mais tout de même. D'après un membre de ce complot, les instigateurs principaux ont recouru à ses services pour optimiser une technologie anti-mutante. Même si nous ne savons pas grand chose sur le mathémagicien, il y a de grandes chances qu'il ait vu cette tâche comme un challenge, sans pouvoir en envisager les conséquences morales..."
Sortant une pochette kraft de sa veste, BenKacem poursuivit :
"Nous savons juste qu'il est mutant. Un jeune mutant. Que son équilibre mental est plus qu'instable. Et qu'il manie le chiffre, la lettre et le code comme un génie. Enfin il... Son sexe nous ait aussi inconnu que son prénom ou son apparence physique..."
L'homme sourit. Un peu gêné.
"En gros nous vous demandons de le retrouver avec ces maigres indices. Il ne semble pas avoir d'autres pouvoirs que ses capacités en cryptologie. Je ne suis pas spécialiste de la question, mais il y a de grandes chances que ça soit en lien avec des capacités linguistiques hors norme. Genre, la capacité à maîtriser et comprendre tout langage. Son pouvoir l'aurait destructuré mentalement..."
Il enleva les élastiques qui tenaient fermée la pochette.
"Je ne pense pas qu'il s'agissait du même homme. Mais la coïncidence me semble un peu grosse pour être écartée avant enquête. Et vue la mutation discrète dont semble souffrir ce mutant, il se peut qu'il ait été enfermé avec des malades non mutants..."
L'agent BenKacem avait maintenant en mains une sorte de micro et des fils électrique.
"Je vais être franc avec vous : nous ferons tout notre possible pour assurer votre protection. Je doute que le tueur s'attende à avoir de la résistance. Il pensera que le danger est écarté quand il apprendra que j'ai quitté, bredouille, l'établissement... Je ne peux rien vous garantir : mais à leur place j'enverrai effectivement un télépathe"
Nouveau sourire. Légèrement plus gêné.
"Je ne vous cache pas que tout cela est politique. Il y a de gros enjeux derrière. Et, cette mission peut avoir son importance - croyez-le ou non - sur les relations diplomatiques entre Génosha et le reste de la planète"
BenKacem marqua une petite pause et tendit le micro et les fils à Yanis.
"Nous aurons l'occasion de reparler de tout cela une fois que le danger sera passé. Je vais bientôt vous laisser. Mais d'abord, je vous demanderai de planquer ceci sur vous. Il s'agit d'un micro tout ce qu'il y a de plus banal. Vous demeurerez ainsi en contact avec nous. En cas de pépin, Haza pourra rapidement intervenir"
L'agent regarda sa montre et termina :
"Des questions ? Ou alors il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne chance ?"
Il se frotta les yeux et observa la coupure de presse.
"Effectivement, le mathémagicien a joué un rôle là dedans. Très indirect mais tout de même. D'après un membre de ce complot, les instigateurs principaux ont recouru à ses services pour optimiser une technologie anti-mutante. Même si nous ne savons pas grand chose sur le mathémagicien, il y a de grandes chances qu'il ait vu cette tâche comme un challenge, sans pouvoir en envisager les conséquences morales..."
Sortant une pochette kraft de sa veste, BenKacem poursuivit :
"Nous savons juste qu'il est mutant. Un jeune mutant. Que son équilibre mental est plus qu'instable. Et qu'il manie le chiffre, la lettre et le code comme un génie. Enfin il... Son sexe nous ait aussi inconnu que son prénom ou son apparence physique..."
L'homme sourit. Un peu gêné.
"En gros nous vous demandons de le retrouver avec ces maigres indices. Il ne semble pas avoir d'autres pouvoirs que ses capacités en cryptologie. Je ne suis pas spécialiste de la question, mais il y a de grandes chances que ça soit en lien avec des capacités linguistiques hors norme. Genre, la capacité à maîtriser et comprendre tout langage. Son pouvoir l'aurait destructuré mentalement..."
Il enleva les élastiques qui tenaient fermée la pochette.
"Je ne pense pas qu'il s'agissait du même homme. Mais la coïncidence me semble un peu grosse pour être écartée avant enquête. Et vue la mutation discrète dont semble souffrir ce mutant, il se peut qu'il ait été enfermé avec des malades non mutants..."
L'agent BenKacem avait maintenant en mains une sorte de micro et des fils électrique.
"Je vais être franc avec vous : nous ferons tout notre possible pour assurer votre protection. Je doute que le tueur s'attende à avoir de la résistance. Il pensera que le danger est écarté quand il apprendra que j'ai quitté, bredouille, l'établissement... Je ne peux rien vous garantir : mais à leur place j'enverrai effectivement un télépathe"
Nouveau sourire. Légèrement plus gêné.
"Je ne vous cache pas que tout cela est politique. Il y a de gros enjeux derrière. Et, cette mission peut avoir son importance - croyez-le ou non - sur les relations diplomatiques entre Génosha et le reste de la planète"
BenKacem marqua une petite pause et tendit le micro et les fils à Yanis.
"Nous aurons l'occasion de reparler de tout cela une fois que le danger sera passé. Je vais bientôt vous laisser. Mais d'abord, je vous demanderai de planquer ceci sur vous. Il s'agit d'un micro tout ce qu'il y a de plus banal. Vous demeurerez ainsi en contact avec nous. En cas de pépin, Haza pourra rapidement intervenir"
L'agent regarda sa montre et termina :
"Des questions ? Ou alors il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne chance ?"
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Ven 25 Sep 2009 - 13:52
Yanis se saisit du micro avec curiosité. Ainsi donc, il était bombardé agent secret. C'était une promotion non négligeable pour un fou présumé. La confiance que lui vouait Benkacem malgré sa situation, et le fait que les enquêteurs en savaient à peine plus que Yanis sur le mutant qu'ils recherchaient, confirmaient toute l'urgence dans laquelle ils se trouvaient. Devant les pressions politiques de l'affaire, il était peut-être la seule chance de la P.I.S.S de parvenir à ses fins. Cela le plaçait dans une situation certes périlleuse, mais avantageuse ; il y avait peu de chances pour que l'agent lui ait monté un bateau.
Le mutant entreprit de cacher le dispositif sous ses vêtements.
"Vous êtes sûr que Haza ne me laissera pas crever en cas de problème ? Elle ne m'a pas semblé très soucieuse de la sécurité des pensionnaires." commenta-t-il, comme il aurait demandé le temps qu'il fait. Cela ne serait sûrement pas une mince affaire de retrouver ce mutant, surtout s'il était parqué dans le bâtiment des droits communs. Il devrait commencer ses investigations auprès des pensionnaires qu'il connaissait déjà.
"Vous pensez que vos adversaires pourraient être des mutants de Génosha venus le livrer au tribunal et faire tomber quelques têtes du gouvernement algérien, par la même occasion ?" demanda-t-il, incertain du rapport de force exact entre le groupe de Benkacem et ses ennemis. Sa priorité à lui était d'assurer sa propre survie, mais il était toujours intéressant de savoir quelles conséquences pourraient avoir son action dans cette affaire.
Une fois le micro placé, le jeune homme tendit la main en direction de son dossier médical, que Benkacem lui avait montré quelques instants plus tôt. Tant qu'à faire, autant savoir ce qu'Aounit avait bien pu noter à son sujet, un mutant avertit en valait deux.
Le mutant entreprit de cacher le dispositif sous ses vêtements.
"Vous êtes sûr que Haza ne me laissera pas crever en cas de problème ? Elle ne m'a pas semblé très soucieuse de la sécurité des pensionnaires." commenta-t-il, comme il aurait demandé le temps qu'il fait. Cela ne serait sûrement pas une mince affaire de retrouver ce mutant, surtout s'il était parqué dans le bâtiment des droits communs. Il devrait commencer ses investigations auprès des pensionnaires qu'il connaissait déjà.
"Vous pensez que vos adversaires pourraient être des mutants de Génosha venus le livrer au tribunal et faire tomber quelques têtes du gouvernement algérien, par la même occasion ?" demanda-t-il, incertain du rapport de force exact entre le groupe de Benkacem et ses ennemis. Sa priorité à lui était d'assurer sa propre survie, mais il était toujours intéressant de savoir quelles conséquences pourraient avoir son action dans cette affaire.
Une fois le micro placé, le jeune homme tendit la main en direction de son dossier médical, que Benkacem lui avait montré quelques instants plus tôt. Tant qu'à faire, autant savoir ce qu'Aounit avait bien pu noter à son sujet, un mutant avertit en valait deux.
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Sam 26 Sep 2009 - 2:41
Alors que BenKacem vérifiait que le dispositif d'enregistrement était correctement ajusté et bien planqué sous les vêtements de Yanis, l'homme répondit d'un ton légèrement amusé :
"Haza râle plus qu'autre chose. La finesse n'est pas son atout majeur. Mais elle peut savoir se rendre utile et sa puissance de feu n'est pas négligeable... Et je réponds d'elle, étant son supérieur direct..."
L'agent spécial s'écarta, l'air satisfait.
"Bon le micro fonctionne... Quant à votre autre question, c'est également ce que nous pensons. L'implication du gouvernement algérien dans cette histoire, en revanche, demeure obscure... A notre sens, il joue clairement double jeu... Mais de quel jeu s'agit-il ? Quel intérêt ce mutant peut-il avoir pour Alger ?"
Il se passa la main dans les cheveux et regarda Yanis d'un air désolé.
"Enfin, je crois que va falloir que j'y aille..."
Le jeune mutant put rapidement prendre connaissance d'une partie de son dossier médical. Visiblement, les psychiatres de l'hôpital le considéraient comme fou et déviant comme en témoignaient les différentes expressions qu'il avait pu mentalement relever : "stade préobjectal de la conscience, Yanis a du mal à distinguer ses envies de la réalité", "délire productif hallucinatoire", "volonté de puissance / narcissisme exacerbé / troubles du désir / de la jouissance", "Yanis présente le tableau du pervers polymorphe scopique", "Intelligent, calculateur : il comprend la différence entre le bien et le mal mais s'en fiche", "Idéalement au-delà de l'humain, Yanis prend la place du juge suprême mais est en fait en-deçà de la morale", ...
Bien entendu le diagnostic posé est bel et bien celui de "Syndrome X"...
Yanis sentit l'accolade chaleureuse que BenKacem lui fit avant de quitter la pièce en sa compagnie. L'agent spécial avait même déposé un baiser sur la joue du jeune mutant en lui chuchotant de bien faire attention à lui...
Ramené à sa chambre, Yanis se retrouva enfin seul. Il savait qu'à cette heure du matin, les déplacements des pensionnaires étaient libres au sein d'un même bloc. Quelques parties communes telles le foyer ou la cour intérieure étaient également mixtes, accessibles aux droits communs et aux syndromes X.
Il ne restait plus qu'à savoir où aller ? Ou qui allait voir ?
"Haza râle plus qu'autre chose. La finesse n'est pas son atout majeur. Mais elle peut savoir se rendre utile et sa puissance de feu n'est pas négligeable... Et je réponds d'elle, étant son supérieur direct..."
L'agent spécial s'écarta, l'air satisfait.
"Bon le micro fonctionne... Quant à votre autre question, c'est également ce que nous pensons. L'implication du gouvernement algérien dans cette histoire, en revanche, demeure obscure... A notre sens, il joue clairement double jeu... Mais de quel jeu s'agit-il ? Quel intérêt ce mutant peut-il avoir pour Alger ?"
Il se passa la main dans les cheveux et regarda Yanis d'un air désolé.
"Enfin, je crois que va falloir que j'y aille..."
Le jeune mutant put rapidement prendre connaissance d'une partie de son dossier médical. Visiblement, les psychiatres de l'hôpital le considéraient comme fou et déviant comme en témoignaient les différentes expressions qu'il avait pu mentalement relever : "stade préobjectal de la conscience, Yanis a du mal à distinguer ses envies de la réalité", "délire productif hallucinatoire", "volonté de puissance / narcissisme exacerbé / troubles du désir / de la jouissance", "Yanis présente le tableau du pervers polymorphe scopique", "Intelligent, calculateur : il comprend la différence entre le bien et le mal mais s'en fiche", "Idéalement au-delà de l'humain, Yanis prend la place du juge suprême mais est en fait en-deçà de la morale", ...
Bien entendu le diagnostic posé est bel et bien celui de "Syndrome X"...
Yanis sentit l'accolade chaleureuse que BenKacem lui fit avant de quitter la pièce en sa compagnie. L'agent spécial avait même déposé un baiser sur la joue du jeune mutant en lui chuchotant de bien faire attention à lui...
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Ramené à sa chambre, Yanis se retrouva enfin seul. Il savait qu'à cette heure du matin, les déplacements des pensionnaires étaient libres au sein d'un même bloc. Quelques parties communes telles le foyer ou la cour intérieure étaient également mixtes, accessibles aux droits communs et aux syndromes X.
Il ne restait plus qu'à savoir où aller ? Ou qui allait voir ?
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Sam 26 Sep 2009 - 14:18
Yanis feuilleta lentement son dossier, non sans un sourire intérieur. Finalement, il les avait bien eus. Il avait été catalogué, affaire classée, comme n'importe quel malade de son aile. Les commentaires lui rappelaient ceux émis à l'encontre du tueur à la hache d'Alger. A croire que ces médecins ne faisaient qu'interchanger des étiquettes, sans aucun discernement. Devant un cas inconnu comme celui de Yanis, ils avaient appliqué bêtement la grille de lecture habituelle.
Etrangement, ce constat le déçut, outre la satisfaction de les avoir bernés. Ils n'étaient peut-être pas à la hauteur. Ils n'avaient pas su voir toute la spécificité de sa condition. Et de sa position supérieure, il comprit que certains commentaires étaient néanmoins assez proches de la vérité le concernant, car cette arrière-pensée était éminemment narcissique. Cela le surprit : peut-être qu'à force de calculs, il s'était distancié de lui-même, jusqu'à se percevoir comme un objet de valeur.
Mais dispenser des cours de morale aux malades lorsqu'on couvrait les malversations du gouvernement aux dépens des pensionnaires, c'était tout de même un peu fort en café.
Il laissa Benkacem s'assurer du bon fonctionnement du micro, tout en écoutant les derniers mots qu'il avait à lui offrir. Ensuite, il serait seul.
Karim l'embrassa sur la joue avant de le quitter. Yanis ne réagit pas physiquement à ce contact relativement intime. Il se contenta de regarder de nouvel employeur s'éloigner, analysant l'étrange moiteur résiduelle qui maculait sa joue froide. Benkacem devait vraiment compter sur lui pour lui faire une telle démonstration. Ces us lui étaient passés au-dessus de la tête depuis quelques années. Les autres les pratiquaient, c'était donc une information parmi d'autres. Il réalisa, alors que la silhouette de son unique allié en ces lieux disparaissait, qu'il ne lui avait même pas demandé s'il était mutant lui-même.
De nouveau dans sa chambre, Yanis observa son T-shirt, qui dissimulait le dispositif. Il avait un micro, un auditoire, mais il ne se sentit pas de faire la causette, bien qu'il était maintenant partiellement libéré du poids du silence. Il n'avait rien à dire de pertinent pour l'instant, donc le silence était d'or.
Il sortit dans le couloir. Il avait plusieurs options. Benkacem lui avait mentionné que le mathémagicien était un jeune mutant, probablement un adolescent pensa-t-il. Cela écartait Hassan, même si la coïncidence restait troublante. Il était peut-être en contact avec le mutant ?
Yanis prit tout d'abord la direction de la cour intérieure, accompagné de son éternel bloc ; on ne change pas une équipe qui gagne, et il devait plus que jamais rester dans le moule d'habitudes qui lui étaient coutumières pour ne pas attirer l'attention. Il se mit en quête de Samira et Farid, mais observa les autres personnes présentes. S'il trouvait Hassan, cela pouvait tout aussi bien être l'occasion de lui parler, mais son petit doigt lui disait qu'il se trouverait plutôt dans le foyer.
Les deux adolescents auraient peut-être eu vent de l'arrivée d'un ou d'une jeune d'environ leur âge, ces deux dernières semaines. Peut-être même l'auraient-ils adopté comme nouveau compagnon de jeu, à défaut d'avoir des session de thérapie collective avec lui.
D'avance, il avait d'ailleurs préparé une question sur son carnet, si par chance il les trouvait.
Moins les deux jeunes en sauraient, mieux ce serait. Ils avaient déjà été suffisamment exposés lors de la visite des deux agents.
Etrangement, ce constat le déçut, outre la satisfaction de les avoir bernés. Ils n'étaient peut-être pas à la hauteur. Ils n'avaient pas su voir toute la spécificité de sa condition. Et de sa position supérieure, il comprit que certains commentaires étaient néanmoins assez proches de la vérité le concernant, car cette arrière-pensée était éminemment narcissique. Cela le surprit : peut-être qu'à force de calculs, il s'était distancié de lui-même, jusqu'à se percevoir comme un objet de valeur.
Mais dispenser des cours de morale aux malades lorsqu'on couvrait les malversations du gouvernement aux dépens des pensionnaires, c'était tout de même un peu fort en café.
Il laissa Benkacem s'assurer du bon fonctionnement du micro, tout en écoutant les derniers mots qu'il avait à lui offrir. Ensuite, il serait seul.
Karim l'embrassa sur la joue avant de le quitter. Yanis ne réagit pas physiquement à ce contact relativement intime. Il se contenta de regarder de nouvel employeur s'éloigner, analysant l'étrange moiteur résiduelle qui maculait sa joue froide. Benkacem devait vraiment compter sur lui pour lui faire une telle démonstration. Ces us lui étaient passés au-dessus de la tête depuis quelques années. Les autres les pratiquaient, c'était donc une information parmi d'autres. Il réalisa, alors que la silhouette de son unique allié en ces lieux disparaissait, qu'il ne lui avait même pas demandé s'il était mutant lui-même.
De nouveau dans sa chambre, Yanis observa son T-shirt, qui dissimulait le dispositif. Il avait un micro, un auditoire, mais il ne se sentit pas de faire la causette, bien qu'il était maintenant partiellement libéré du poids du silence. Il n'avait rien à dire de pertinent pour l'instant, donc le silence était d'or.
Il sortit dans le couloir. Il avait plusieurs options. Benkacem lui avait mentionné que le mathémagicien était un jeune mutant, probablement un adolescent pensa-t-il. Cela écartait Hassan, même si la coïncidence restait troublante. Il était peut-être en contact avec le mutant ?
Yanis prit tout d'abord la direction de la cour intérieure, accompagné de son éternel bloc ; on ne change pas une équipe qui gagne, et il devait plus que jamais rester dans le moule d'habitudes qui lui étaient coutumières pour ne pas attirer l'attention. Il se mit en quête de Samira et Farid, mais observa les autres personnes présentes. S'il trouvait Hassan, cela pouvait tout aussi bien être l'occasion de lui parler, mais son petit doigt lui disait qu'il se trouverait plutôt dans le foyer.
Les deux adolescents auraient peut-être eu vent de l'arrivée d'un ou d'une jeune d'environ leur âge, ces deux dernières semaines. Peut-être même l'auraient-ils adopté comme nouveau compagnon de jeu, à défaut d'avoir des session de thérapie collective avec lui.
D'avance, il avait d'ailleurs préparé une question sur son carnet, si par chance il les trouvait.
Je cherche de nouveaux modèles à dessiner. Vous auriez pas un ou une nouvelle de votre âge à me conseiller ?
Moins les deux jeunes en sauraient, mieux ce serait. Ils avaient déjà été suffisamment exposés lors de la visite des deux agents.
- Le courtier temporelConscience collective
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Sam 26 Sep 2009 - 16:22
Yanis retrouva Samira, tout seule sur un banc, l'air pensive... Elle fit un léger sourire, accompagné d'un petit signe de la main quand le mutant débarqua dans son champ de vision.
La cour était relativement calme. Quelques autres syndromes X que le mutant avait déjà vu auparavant faisaient divers jeux. Essentiellement, ils mimaient des exploits virtuels.
Comme pour justifier sa triste mine, Samira expliqua rapidement :
"Les médecins ont voulu voir Farid là... Et pis quand il va sortir, c'est moi qui vais devoir y aller... Alors que je voulais qu'on se batte aujourd'hui... Comment je vais faire ?"
Petite moue dégoutée sur les lèvres de cette charmante jeune fille.
Remarquant, l'inscription Samira fronça les sourcils et lança du tac au tac :
"Pourquoi ça ? On te suffit plus ?"
Elle se gratta la tête, toujours un peu agacée :
"Hum... A la réflexion, y a eu trois nouveaux depuis ce matin, deux garçons et une fille... Je leur ai parlé chacun à part mais y'en a aucun qui voulait se battre. La fille a l'air d'être une vraie pimbêche. L'un des mecs était complétement paniqué. Et l'autre est totalement dans les vaps avec toutes les cochonneries qu'ils lui filent..."
La cour était relativement calme. Quelques autres syndromes X que le mutant avait déjà vu auparavant faisaient divers jeux. Essentiellement, ils mimaient des exploits virtuels.
Comme pour justifier sa triste mine, Samira expliqua rapidement :
"Les médecins ont voulu voir Farid là... Et pis quand il va sortir, c'est moi qui vais devoir y aller... Alors que je voulais qu'on se batte aujourd'hui... Comment je vais faire ?"
Petite moue dégoutée sur les lèvres de cette charmante jeune fille.
Remarquant, l'inscription Samira fronça les sourcils et lança du tac au tac :
"Pourquoi ça ? On te suffit plus ?"
Elle se gratta la tête, toujours un peu agacée :
"Hum... A la réflexion, y a eu trois nouveaux depuis ce matin, deux garçons et une fille... Je leur ai parlé chacun à part mais y'en a aucun qui voulait se battre. La fille a l'air d'être une vraie pimbêche. L'un des mecs était complétement paniqué. Et l'autre est totalement dans les vaps avec toutes les cochonneries qu'ils lui filent..."
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Dim 27 Sep 2009 - 17:14
Yanis salua la jeune fille d'un signe de main, puis s'assit à côté d'elle. Il était étrange de trouver Samira sans son comparse, mais les explications vinrent rapidement. L'adolescente eut une réaction à laquelle Yanis ne s'était pas attendu : la jalousie. Il n'avait jamais bien fait attention aux deux ados lorsqu'il les dessinait. Il n'avait jamais pensé qu'à son propre plaisir de dessinateur, la solitude modifiait les forces d'attraction de ces petites planètes qui peuplaient sa galaxie. La planète Yanis était l'unique astre dont il se préoccupait réellement, et une attention mécanique. Mais peut-être que les deux jeunes avaient pris son comportement comme une forme d'intérêt pour eux, peut-être s'étaient-ils sentis valorisés ? C'était la première fois que le mutant s'apercevait qu'il avait peut-être revêtu une forme d'importance ici, lui qui cherchait à se faire oublier.
Cela échappait à ses calculs, et il se sentit presque aussi déboussolé que Samira à cet instant, ne sachant que lui répondre.
Il répondit sur son carnet, non sans une certaine hésitation :
Il réfléchit alors à la réponse de la jeune fille. Trois nouveaux, et fraîchement débarqués. L'arrivée du mathémagicien pouvait être antérieure, mais il ne pouvait négliger aucune piste. Il griffonna à nouveau quelques mots.
Cela échappait à ses calculs, et il se sentit presque aussi déboussolé que Samira à cet instant, ne sachant que lui répondre.
Il répondit sur son carnet, non sans une certaine hésitation :
Allah aime la diversité.
Il réfléchit alors à la réponse de la jeune fille. Trois nouveaux, et fraîchement débarqués. L'arrivée du mathémagicien pouvait être antérieure, mais il ne pouvait négliger aucune piste. Il griffonna à nouveau quelques mots.
Tu leur as demandé quels étaient leur pouvoir mutant pour organiser des combats ? Si tu me les présentes, je les ferai peut-être changer d'avis ?
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Lun 28 Sep 2009 - 10:01
"Allah a souvent bon dos" grogna Samira en se levant laborieusement. "Mais bon, je devrais pas être si jalouse... Aounit dit que c'est pas bon pour ce que j'ai"
Faisant quelques étirements sans se soucier de Yanis, elle poursuivit :
"Tu penses que je leur ai demandé ! La fille m'a envoyée paître... Bon le dernier, le légume qui est sous calmant, lui il m'a rien dit, mais le Dirlo qui était à côté m'a indiqué qu'il lévitait et qu'on l'avait bourré de médocs pour éviter qu'il s'envole, comme ça..."
Samira semblait agitée. Visiblement l'idée d'aller en consultation ne l'enchantait pas.
"Et le dernier, le flippé... Il m'a dit qu'il était spirokinésesthétique... Même si je sais pas du tout ce que c'est"
La jeune fille mit le cap vers l'intérieur du bâtiment.
"A mon avis, pour les trouver on n'a qu'à essayer la salle commune, tu me suis ?"
Faisant quelques étirements sans se soucier de Yanis, elle poursuivit :
"Tu penses que je leur ai demandé ! La fille m'a envoyée paître... Bon le dernier, le légume qui est sous calmant, lui il m'a rien dit, mais le Dirlo qui était à côté m'a indiqué qu'il lévitait et qu'on l'avait bourré de médocs pour éviter qu'il s'envole, comme ça..."
Samira semblait agitée. Visiblement l'idée d'aller en consultation ne l'enchantait pas.
"Et le dernier, le flippé... Il m'a dit qu'il était spirokinésesthétique... Même si je sais pas du tout ce que c'est"
La jeune fille mit le cap vers l'intérieur du bâtiment.
"A mon avis, pour les trouver on n'a qu'à essayer la salle commune, tu me suis ?"
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Lun 28 Sep 2009 - 22:06
Samira était de méchante humeur, il n'était pas le seul à apprécier Aounit à petites doses, apparemment. Yanis fit mauvaise fortune bon coeur : la jeune fille semblait néanmoins disposée à lui présenter les nouveaux.
La description qu'elle lui en fit était plutôt négative, mais cela n'avait rien de surprenant. On atterrissait rarement ici par hasard, il devait être l'une des seules exceptions à cette règle... lui et le mathémagicien.
Yanis esquissa un petit sourire de remerciement, puis se leva et suivit la jeune fille jusqu'à la salle commune, tout en réfléchissant. Pour l'instant, sans les avoir rencontrés, le "flippé" était le seul qui éveillait sa curiosité. Il écrivit à l'attention de Samira :
Un peu comme les médicaments. Il avait surtout dit ça pour conforter l'adolescente dans l'idée que ce pouvoir existait bien, car pour Yanis, cela ressemblait fort à une construction de l'esprit... ou un gros bobard. A côtoyer les Syndromes X, on finissait pas en savoir long sur les pouvoirs, prétendus ou non. Et ce mot qui n'en était pas un était un peu comme Yanis : il se faisait passer pour ce qu'il n'était pas. Ca méritait en tout cas de voir de plus près de quoi ce mutant se prétendait capable.
La description qu'elle lui en fit était plutôt négative, mais cela n'avait rien de surprenant. On atterrissait rarement ici par hasard, il devait être l'une des seules exceptions à cette règle... lui et le mathémagicien.
Yanis esquissa un petit sourire de remerciement, puis se leva et suivit la jeune fille jusqu'à la salle commune, tout en réfléchissant. Pour l'instant, sans les avoir rencontrés, le "flippé" était le seul qui éveillait sa curiosité. Il écrivit à l'attention de Samira :
Ce doit être un pouvoir puissant pour avoir un nom pareil.
Un peu comme les médicaments. Il avait surtout dit ça pour conforter l'adolescente dans l'idée que ce pouvoir existait bien, car pour Yanis, cela ressemblait fort à une construction de l'esprit... ou un gros bobard. A côtoyer les Syndromes X, on finissait pas en savoir long sur les pouvoirs, prétendus ou non. Et ce mot qui n'en était pas un était un peu comme Yanis : il se faisait passer pour ce qu'il n'était pas. Ca méritait en tout cas de voir de plus près de quoi ce mutant se prétendait capable.
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Mar 29 Sep 2009 - 0:57
Dans la salle commune, Yanis put constater que si l'échiquier était bel et bien là, Hassan, en revanche, était absent...
En fait, il n'y avait pas grand monde. Quelques légumes sous calmants, de pauvres grabataires au-delà de toute possibilité de soins... Et...
... un drôle de jeune homme qui frottait ses mains compulsivement, assis juste à côté de l'échiquier. En roulant des yeux bizarrement. Et en marmonnant des séries de chiffres.
"1...2...3...5...8...13...21...45...65...109"
Voyant arriver Samira et Yanis, il eut l'air plus agité... Et répéta frénétiquement la même série de chiffres...
"1...2...3...5...8...13...22...44...65...109"
Ses mains n'arrêtaient pas de bouger.
Samira prit Yanis par le bras et lui chuchota à l'oreille :
"C'est lui le flippé. Les deux autres sont pas là"
En fait, il n'y avait pas grand monde. Quelques légumes sous calmants, de pauvres grabataires au-delà de toute possibilité de soins... Et...
... un drôle de jeune homme qui frottait ses mains compulsivement, assis juste à côté de l'échiquier. En roulant des yeux bizarrement. Et en marmonnant des séries de chiffres.
"1...2...3...5...8...13...21...45...65...109"
Voyant arriver Samira et Yanis, il eut l'air plus agité... Et répéta frénétiquement la même série de chiffres...
"1...2...3...5...8...13...22...44...65...109"
Ses mains n'arrêtaient pas de bouger.
Samira prit Yanis par le bras et lui chuchota à l'oreille :
"C'est lui le flippé. Les deux autres sont pas là"
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Mar 29 Sep 2009 - 23:55
Les deux jeunes arrivèrent dans la salle commune, et Yanis observa quelques instants le garçon que lui désignait Samira. Drôle de coïncidence, il était lui aussi attablé près du jeu d'échecs, comme si le plateau manichéen par excellence exerçait une attraction particulière auprès des malades. Tout comme Hassan, il était agité de tics nerveux.
A le voir ainsi, instable et mystérieux, Yanis regretta presque le marché qu'il avait conclu avec Benkacem. La folie faisait peur, même lorsqu'on la côtoyait au quotidien.
Le jeune homme s'installa à la table d'échecs, du même côté que la veille avec Hassan, et étudia les chiffres que marmonnait "le flippé", sans y trouver, à première vue, de logique particulière. Calculait-il ou récitait-il ? Impossible à savoir. En tout cas, il nota qu'il avait modifié, volontairement ou non, deux chiffres dans sa liste.
Yanis se frotta les yeux. Il espérait que Haza et Benkacem étudieraient ce qu'ils enregistraient. Peut-être lui feraient-ils signe si un indice venait à trahir l'identité du mutant qu'ils recherchaient.
Finalement, il saisit son carnet pour y inscrire quelques mots.
Il fallait bien commencer quelque part. L'Algérien ne souhaitait pas brusquer son interlocuteur, surtout s'il devait déterminer par leur conversation s'il était bien la personne qu'il cherchait. Et vu le tremblement de ses mains, ce garçon était suffisamment nerveux comme ça.
A le voir ainsi, instable et mystérieux, Yanis regretta presque le marché qu'il avait conclu avec Benkacem. La folie faisait peur, même lorsqu'on la côtoyait au quotidien.
Le jeune homme s'installa à la table d'échecs, du même côté que la veille avec Hassan, et étudia les chiffres que marmonnait "le flippé", sans y trouver, à première vue, de logique particulière. Calculait-il ou récitait-il ? Impossible à savoir. En tout cas, il nota qu'il avait modifié, volontairement ou non, deux chiffres dans sa liste.
Yanis se frotta les yeux. Il espérait que Haza et Benkacem étudieraient ce qu'ils enregistraient. Peut-être lui feraient-ils signe si un indice venait à trahir l'identité du mutant qu'ils recherchaient.
Finalement, il saisit son carnet pour y inscrire quelques mots.
Je m'appelle Yanis.
Il fallait bien commencer quelque part. L'Algérien ne souhaitait pas brusquer son interlocuteur, surtout s'il devait déterminer par leur conversation s'il était bien la personne qu'il cherchait. Et vu le tremblement de ses mains, ce garçon était suffisamment nerveux comme ça.
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Mer 30 Sep 2009 - 2:06
Samira resta légèrement en retrait, comme curieuse de voir comment Yanis allait se débrouiller avec le nouveau, le flippé.
Celui-ci sursauta plutôt ostensiblement quand le jeune homme s'installa de l'autre côté de l'échiquier. Il y eut comme une accélération dans son débit de paroles :
"1...2...3...5...8...12...23...45...65...108"
Il semblait délibérément ne pas regarder Yanis. Et poursuivait, presque comme si de rien n'était, trahi seulement par l'empressement dans sa voix et ses mains qui tremblaient de plus en plus :
"1...2...3...5...9...14...25...44...66...108"
Finalement, il fit mine d'apercevoir Yanis, approcha son visage du papier et lança d'un ton qui se voulait énigmatique :
"Bonjour toi qui es un. Calculatron te salue de ses deux mains, toi qui es un. Parce que..."
Il marqua une courte pause. Pour réfléchir. Et continuer à trembler.
"Parce 1 + 2 = 3 et que 3 c'est la structure... euh... en géométrie... euh c'est la seule structure stable. Enfin la première. Même si..."
Le flippé bondit littéralement sur sa chaise quand Samira passa ses mains sur ses épaules, par derrière.
"Alors c'est quoi ton pouvoir ? J'ai rien compris. C'est quoi ton pouvoir ?" lança la jeune fille.
Nouveau regard paniqué du flippé. Nouvelle réponse hésitante :
"Psychokinétélékinétique... Et vous ?"
Il termina néanmoins d'une voix plus calme, plus douce...
"Quelqu'un aime les mathématiques ici ?"
Celui-ci sursauta plutôt ostensiblement quand le jeune homme s'installa de l'autre côté de l'échiquier. Il y eut comme une accélération dans son débit de paroles :
"1...2...3...5...8...12...23...45...65...108"
Il semblait délibérément ne pas regarder Yanis. Et poursuivait, presque comme si de rien n'était, trahi seulement par l'empressement dans sa voix et ses mains qui tremblaient de plus en plus :
"1...2...3...5...9...14...25...44...66...108"
Finalement, il fit mine d'apercevoir Yanis, approcha son visage du papier et lança d'un ton qui se voulait énigmatique :
"Bonjour toi qui es un. Calculatron te salue de ses deux mains, toi qui es un. Parce que..."
Il marqua une courte pause. Pour réfléchir. Et continuer à trembler.
"Parce 1 + 2 = 3 et que 3 c'est la structure... euh... en géométrie... euh c'est la seule structure stable. Enfin la première. Même si..."
Le flippé bondit littéralement sur sa chaise quand Samira passa ses mains sur ses épaules, par derrière.
"Alors c'est quoi ton pouvoir ? J'ai rien compris. C'est quoi ton pouvoir ?" lança la jeune fille.
Nouveau regard paniqué du flippé. Nouvelle réponse hésitante :
"Psychokinétélékinétique... Et vous ?"
Il termina néanmoins d'une voix plus calme, plus douce...
"Quelqu'un aime les mathématiques ici ?"
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Jeu 1 Oct 2009 - 13:02
Cela ne serait pas facile. Tout comme Hassan, le discours de Calculatron était on ne peut plus embrouillé. Son regard déviant et ses tics n'étaient pas non plus pour rassurer le garçon.
Des chiffres, encore des chiffres. Tout ce qu'il crut comprendre, c'était que le chiffre trois le rassurait. Il tenta alors de le calmer :
Calculatron, c'était un drôle de nom, sûrement un pseudonyme. De même, le nom de son pouvoir semblait bel et bien une invention. Samira s'était peut-être trompée en le rapportant, ou alors il l'inventait au fur et à mesure. Yanis n'était pas plus avancé.
Il ne mentait pas réellement, son explication gravitait entre la version officielle de son atteinte mentale et la réalité de sa voix distordue.
Parler aurait été si simple, l'entretien avec Benkacem avait abordé tant de thèmes en quelques secondes... Mais il ne pouvait pas céder à cette facilité, il se mettrait en danger. Il reprit son crayon, et inscrivit, inlassablement :
Des chiffres, encore des chiffres. Tout ce qu'il crut comprendre, c'était que le chiffre trois le rassurait. Il tenta alors de le calmer :
Tout va bien alors, nous sommes trois. On peut parler sans crainte.
Calculatron, c'était un drôle de nom, sûrement un pseudonyme. De même, le nom de son pouvoir semblait bel et bien une invention. Samira s'était peut-être trompée en le rapportant, ou alors il l'inventait au fur et à mesure. Yanis n'était pas plus avancé.
Concrètement, tu peux faire quoi ? Samira aimerait bien que tu joues avec elle. Moi, j'ai une voix bizarre.
Il ne mentait pas réellement, son explication gravitait entre la version officielle de son atteinte mentale et la réalité de sa voix distordue.
Parler aurait été si simple, l'entretien avec Benkacem avait abordé tant de thèmes en quelques secondes... Mais il ne pouvait pas céder à cette facilité, il se mettrait en danger. Il reprit son crayon, et inscrivit, inlassablement :
Moi non, mais je connais quelqu'un qui les aime : Hassan Ben Sabbah. Tu le connais ?
- Le courtier temporelConscience collective
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Lun 5 Oct 2009 - 1:32
Calculatron continuait à tripoter frénétiquement ses mains. De même son regard avait du mal à se fixer entre Yanis, l'échiquier et ses propres chaussures. Et la présence de Samira derrière lui n'était pas pour le calmer !
"Euh..." commença-t-il d'une voix très hésitante.
"1...2...3...5...9...13...23...45...64...108"
Il répéta plusieurs fois la série de nombres presque à l'identique... Et comme des artefacts de pensées, des erreurs de codage, les nombres n'étaient jamais exactement les mêmes.
"Euh... Calculatron peut faire bouger les choses par sa seule force mentale. C'est ça la... Psychotélékinétélésique. Le... Levier d'Archimède... L'Eureka qui bouge le monde"
Samira s'écarta et vint s'installer derrière Yanis.
"J'suis sure que je peux le battre avec ma vitesse !"
Ses mains stoppèrent en revanche leur danse frénétique quand Yanis mentionna l'existence d'Hassan. Il leva un regard intéressé vers le mutant. Peut être même trop intéressé...
"Il les aime comme ça ? Ou... Ou en tant que religion ?"
Les paluches reprirent soudainement leur gestuelle frénétique.
"Non, Calculatron ne le connais pas... Mais..."
Nouveau regard intéressé :
"On va le voir ?"
Yanis en observant le couloir qui menait aux droits communs remarqua la présence de l'infirmier patibulaire qui lui en avait bloqué l'accès la veille. Il semblait toujours aussi peu commode.
"Euh..." commença-t-il d'une voix très hésitante.
"1...2...3...5...9...13...23...45...64...108"
Il répéta plusieurs fois la série de nombres presque à l'identique... Et comme des artefacts de pensées, des erreurs de codage, les nombres n'étaient jamais exactement les mêmes.
"Euh... Calculatron peut faire bouger les choses par sa seule force mentale. C'est ça la... Psychotélékinétélésique. Le... Levier d'Archimède... L'Eureka qui bouge le monde"
Samira s'écarta et vint s'installer derrière Yanis.
"J'suis sure que je peux le battre avec ma vitesse !"
Ses mains stoppèrent en revanche leur danse frénétique quand Yanis mentionna l'existence d'Hassan. Il leva un regard intéressé vers le mutant. Peut être même trop intéressé...
"Il les aime comme ça ? Ou... Ou en tant que religion ?"
Les paluches reprirent soudainement leur gestuelle frénétique.
"Non, Calculatron ne le connais pas... Mais..."
Nouveau regard intéressé :
"On va le voir ?"
Yanis en observant le couloir qui menait aux droits communs remarqua la présence de l'infirmier patibulaire qui lui en avait bloqué l'accès la veille. Il semblait toujours aussi peu commode.
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Lun 5 Oct 2009 - 12:54
Si Calculatron était bien celui que Yanis recherchait, il avait certainement été admis à l'asile sous le même prétexte qu'il avait lui-même utilisé. Ce devait être plus simple à gérer pour le directeur de l'hôpital : faire passer le garçon pour un Syndrome X discréditerait tout soupçon concernant sa mutanité réelle. Il se disait capable de déplacer les objets par la pensée, ce n'était pas la première fois que Yanis entendait parler de cette faculté, assez célèbre dans le monde mutant présumé dans lequel il vivait. Peut-être récitait-il ce qu'on lui avait ordonné de dire pour donner le change auprès des internés. Ou peut-être était-il inconscient de la vraie nature de son pouvoir. En tout cas, se faire appeler Calculatron lorsqu'on était télékinétique était une bévue assez grosse, surtout si on était en réalité capable de plier la linguistique à sa volonté.
Yanis hocha la tête avec indulgence aux paroles de Samira. La jeune fille était suffisamment contrariée pour la journée, Yanis ne souhaitait pas en rajouter, d'autant que si Calculatron n'était pas télékinétique, il était fort probable qu'elle puisse le battre en vitesse et en agilité sans l'once d'un pouvoir.
La mention d'Hassan suscita un intérêt inattendu chez son interlocuteur. Il cessa de gesticuler et demanda à le rencontrer. Au moins, Yanis avait appris une chose : ils ne se connaissaient pas. L'infirmier était toujours à son poste, ce qui ne faciliterait pas les choses, et pourtant, l'Algérien voulait confronter ces deux matheux. Si Calculatron était le mutant recherché, la rencontre avec Hassan permettrait peut-être de le confirmer. Yanis avait tant bien que mal tenté d'établir le contact avec le joueur d'échecs, mais n'avait au final saisi que des bribes de son discours. Un mutant capable de décomposer les fibres mêmes du langage pour les assimiler automatiquement reconstituerait peut-être le discours d'Hassan. En clair, s'ils se comprenaient, il y avait de fortes chances pour que Calculatron soit le mutant à trouver... ou qu'il soit aussi fou qu'Hassan !
Aussi terrible que cette découverte puisse être, Yanis l'abordait comme une façon de résoudre son casse-tête présent. Dans les deux cas, il saurait à quoi s'en tenir. Restait donc à entrer dans le bâtiment des droits communs. Le jeune homme réfléchit quelques instants, puis reprit son écriture :
Le regard de Yanis se posa sur Samira. L'infirmier était un dragueur, ça transpirait dans le regard qu'il portait aux femmes. Ca embêtait Yanis d'avoir à impliquer Samira là-dedans, mais il n'avait pas réellement le choix. C'était ça ou déclencher une émeute qui occuperait suffisamment le garde pour leur permettre de rentrer dans le bâtiment, et ce n'était pas vraiment la façon la plus discrète d'opérer.
Le pion. Une nouvelle partie d'échecs s'engageait. En sauvant le fou, Yanis sauverait le roi. Le jeu de ses adversaires lui était caché ; comme Samira, c'est sur sa vitesse d'action qu'il devrait compter.
Yanis hocha la tête avec indulgence aux paroles de Samira. La jeune fille était suffisamment contrariée pour la journée, Yanis ne souhaitait pas en rajouter, d'autant que si Calculatron n'était pas télékinétique, il était fort probable qu'elle puisse le battre en vitesse et en agilité sans l'once d'un pouvoir.
La mention d'Hassan suscita un intérêt inattendu chez son interlocuteur. Il cessa de gesticuler et demanda à le rencontrer. Au moins, Yanis avait appris une chose : ils ne se connaissaient pas. L'infirmier était toujours à son poste, ce qui ne faciliterait pas les choses, et pourtant, l'Algérien voulait confronter ces deux matheux. Si Calculatron était le mutant recherché, la rencontre avec Hassan permettrait peut-être de le confirmer. Yanis avait tant bien que mal tenté d'établir le contact avec le joueur d'échecs, mais n'avait au final saisi que des bribes de son discours. Un mutant capable de décomposer les fibres mêmes du langage pour les assimiler automatiquement reconstituerait peut-être le discours d'Hassan. En clair, s'ils se comprenaient, il y avait de fortes chances pour que Calculatron soit le mutant à trouver... ou qu'il soit aussi fou qu'Hassan !
Aussi terrible que cette découverte puisse être, Yanis l'abordait comme une façon de résoudre son casse-tête présent. Dans les deux cas, il saurait à quoi s'en tenir. Restait donc à entrer dans le bâtiment des droits communs. Le jeune homme réfléchit quelques instants, puis reprit son écriture :
Il ne jure que par les chiffres. Mais ça risque d'être difficile. Hier, l'infirmier que tu vois là-bas a privé Hassan de sortie. Si tu veux le voir, il va falloir qu'on trouve moyen d'entrer.
Le regard de Yanis se posa sur Samira. L'infirmier était un dragueur, ça transpirait dans le regard qu'il portait aux femmes. Ca embêtait Yanis d'avoir à impliquer Samira là-dedans, mais il n'avait pas réellement le choix. C'était ça ou déclencher une émeute qui occuperait suffisamment le garde pour leur permettre de rentrer dans le bâtiment, et ce n'était pas vraiment la façon la plus discrète d'opérer.
Samira, tu crois que tu pourrais occuper le pion le temps qu'on entre ?
Le pion. Une nouvelle partie d'échecs s'engageait. En sauvant le fou, Yanis sauverait le roi. Le jeu de ses adversaires lui était caché ; comme Samira, c'est sur sa vitesse d'action qu'il devrait compter.
- Le courtier temporelConscience collective
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Mer 7 Oct 2009 - 2:12
Samira observa avec curiosité Yanis pendant quelques instants, considéra dans sa tête l'idée... Puis, de nouveau joyeuse, elle répliqua :
"J'ai compris ! On est la Ligue Algérienne Mutante ! Moi je vous ouvre la voie, pendant que toi et Calculette vous allez botter l'arrière train des méchants !"
L'intérêt quand on prenait tout pour un jeu, c'était que quelle que soit l'ingratitude de la tâche à accomplir on le faisait sans rechigner...
C'est donc tout guillerette que Samira alla occuper l'infirmier libidineux. Elle virevolta autour de celui-ci, lui décochant des regards méchants tout en adoptant des positions héroïques.
Vu le sourire idiot de ravi de la crèche de l'infirmier, le petit remue-ménage donnait l'effet escompté. L'homme quitta son poste pour s'approcher et essayer de rattraper Samira en faisant mine de la gronder pour l'agitation qu'elle créait dans la pièce...
Calculatron emboîta le pas à Yanis au moment voulu. Et c'est donc sans difficulté aucune que les deux jeunes gens arrivèrent dans l'aile des droits communs.
Les lieux étaient toujours aussi déprimants... Et c'est après avoir traversé des couloirs remplis de malades séniles et des pièces en forme de mouroirs mentaux que Yanis trouva l'objet de sa quête : Hassan Ben Sabbah. L'aliéné était, dans une sorte de petite salle de repos, seul, en train de tracer des lignes de nombres avec un gros marqueur sur des serviettes en papier...
Tout affairé à sa tâche, il ne remarqua même pas l'arrivée de Yanis et son compagnon. Il marmonnait des choses ineptes. Poursuivant les délires de la veille comme pour lui même... Mentionnant des princes, des magiciens, des fous, des pions, une cour des miracles...
Calculatron devança Yanis en s'approchant rapidement de Ben Sabbah.
"Bonjour Mathémagicien" lança le "psychotélékinétélésique" en posant vigoureusement sa main sur l'épaule du fou.
Ce dernier hurla de douleur et repoussa violemment en arrière Calculatron qui alla se cogner contre son mur.
"Désolé..." maugréa le nouveau venu. "J'ai du t'écorcher avec ma bague" tenta-t-il de se justifier.
Hassan, tout en se frottant l'épaule, fusilla Yanis du regard et lâcha sèchement :
"Morveux... Tu cherches quoi là ? Et c'est qui ton ami ?"
"J'ai compris ! On est la Ligue Algérienne Mutante ! Moi je vous ouvre la voie, pendant que toi et Calculette vous allez botter l'arrière train des méchants !"
L'intérêt quand on prenait tout pour un jeu, c'était que quelle que soit l'ingratitude de la tâche à accomplir on le faisait sans rechigner...
C'est donc tout guillerette que Samira alla occuper l'infirmier libidineux. Elle virevolta autour de celui-ci, lui décochant des regards méchants tout en adoptant des positions héroïques.
Vu le sourire idiot de ravi de la crèche de l'infirmier, le petit remue-ménage donnait l'effet escompté. L'homme quitta son poste pour s'approcher et essayer de rattraper Samira en faisant mine de la gronder pour l'agitation qu'elle créait dans la pièce...
Calculatron emboîta le pas à Yanis au moment voulu. Et c'est donc sans difficulté aucune que les deux jeunes gens arrivèrent dans l'aile des droits communs.
Les lieux étaient toujours aussi déprimants... Et c'est après avoir traversé des couloirs remplis de malades séniles et des pièces en forme de mouroirs mentaux que Yanis trouva l'objet de sa quête : Hassan Ben Sabbah. L'aliéné était, dans une sorte de petite salle de repos, seul, en train de tracer des lignes de nombres avec un gros marqueur sur des serviettes en papier...
Tout affairé à sa tâche, il ne remarqua même pas l'arrivée de Yanis et son compagnon. Il marmonnait des choses ineptes. Poursuivant les délires de la veille comme pour lui même... Mentionnant des princes, des magiciens, des fous, des pions, une cour des miracles...
Calculatron devança Yanis en s'approchant rapidement de Ben Sabbah.
"Bonjour Mathémagicien" lança le "psychotélékinétélésique" en posant vigoureusement sa main sur l'épaule du fou.
Ce dernier hurla de douleur et repoussa violemment en arrière Calculatron qui alla se cogner contre son mur.
"Désolé..." maugréa le nouveau venu. "J'ai du t'écorcher avec ma bague" tenta-t-il de se justifier.
Hassan, tout en se frottant l'épaule, fusilla Yanis du regard et lâcha sèchement :
"Morveux... Tu cherches quoi là ? Et c'est qui ton ami ?"
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Mer 7 Oct 2009 - 13:17
De toute évidence, Samira ne se rendait pas compte du sérieux de ce que Yanis lui demandait. L'infirmier ne lui inspirait pas confiance ; il espérait que l'adolescente ne ferait rien d'inconsidéré et se retirerait si les choses devenaient trop "sérieuses" justement. Même pour un mutant aussi insensible que lui, l'idée d'être indirectement responsable d'attouchements sexuels sur une mineure lui déplaisait fortement... ça pourrait lui attirer des ennuis.
Son carnet sous le bras, Yanis mena Calculatron aussi discrètement que possible vers le bâtiment cible, tout en se gardant de contredire Samira sur la teneur 100 % algérienne de leur trio de choc. Par chance, Samira jouait son rôle à la perfection, et les deux jeunes purent entrer dans l'antre d'Hassan.
Cette aile de l'hôpital était encore plus désolée que le reste. La direction était au moins aussi rationnelle que Yanis, sauf que là où le schéma intellectuel du jeune homme était orienté par sa mutation, celui du personnel médical était une politique volontaire : les véritables atteints étaient considérés comme irrécupérables. Inutile donc, de faire des efforts en vain pour améliorer leur condition ou leur cadre de vie.
Les patients légers étaient une route sûre pour la facilité, et la renommée. Pas de surprise là-dedans.
Les deux aventuriers de l'aliénation finirent par trouver Hassan, seul dans une salle. Yanis jeta des regards prudents derrière eux avant d'entrer. Il hésita une seconde avant de rabattre la porte sans la fermer totalement : voir ces deux jeunes qui n'avaient rien à faire dans cette aile éveillerait sûrement plus les soupçons qu'une porte partiellement rabattue, du moins l'espérait-il.
A ce moment, Calculatron eut un mot qui attira immédiatement l'attention de Yanis. "Mathémagicien". Ce ne pouvait être un hasard, c'était le mot qu'avait employé Benkacem. De là, le nano-mutant ne voyait que deux solutions. Il avait trouvé le mutant qu'il cherchait... ou venait de mener son adversaire mystère sur la piste du vrai mathémagicien. Pourtant, Hassan était trop vieux pour être le vrai mathémagicien, c'était le seul inconvénient de cette théorie. Il pouvait simplement être un de ces autistes fixés sur une lubie. Pour l'instant, il était trop tôt pour tirer des conclusions.
Yanis se rapprocha prudemment en posant son index sur sa bouche en signe de silence. Ils ne devaient pas se faire remarquer, et la précipitation de Calculatron autant que l'éclat de Hassan n'étaient pas particulièrement discrets.
Après avoir indiqué à Calculatron de se modérer d'un geste de la main, il saisit son sketchbook et y inscrivit quelques mots, tout en gardant en tête qu'il commençait à connaître certains mots-clés lui permettant d'entrer dans le monde de Hassan.
Il montra son message au "sage de la montagne".
Son carnet sous le bras, Yanis mena Calculatron aussi discrètement que possible vers le bâtiment cible, tout en se gardant de contredire Samira sur la teneur 100 % algérienne de leur trio de choc. Par chance, Samira jouait son rôle à la perfection, et les deux jeunes purent entrer dans l'antre d'Hassan.
Cette aile de l'hôpital était encore plus désolée que le reste. La direction était au moins aussi rationnelle que Yanis, sauf que là où le schéma intellectuel du jeune homme était orienté par sa mutation, celui du personnel médical était une politique volontaire : les véritables atteints étaient considérés comme irrécupérables. Inutile donc, de faire des efforts en vain pour améliorer leur condition ou leur cadre de vie.
Les patients légers étaient une route sûre pour la facilité, et la renommée. Pas de surprise là-dedans.
Les deux aventuriers de l'aliénation finirent par trouver Hassan, seul dans une salle. Yanis jeta des regards prudents derrière eux avant d'entrer. Il hésita une seconde avant de rabattre la porte sans la fermer totalement : voir ces deux jeunes qui n'avaient rien à faire dans cette aile éveillerait sûrement plus les soupçons qu'une porte partiellement rabattue, du moins l'espérait-il.
A ce moment, Calculatron eut un mot qui attira immédiatement l'attention de Yanis. "Mathémagicien". Ce ne pouvait être un hasard, c'était le mot qu'avait employé Benkacem. De là, le nano-mutant ne voyait que deux solutions. Il avait trouvé le mutant qu'il cherchait... ou venait de mener son adversaire mystère sur la piste du vrai mathémagicien. Pourtant, Hassan était trop vieux pour être le vrai mathémagicien, c'était le seul inconvénient de cette théorie. Il pouvait simplement être un de ces autistes fixés sur une lubie. Pour l'instant, il était trop tôt pour tirer des conclusions.
Yanis se rapprocha prudemment en posant son index sur sa bouche en signe de silence. Ils ne devaient pas se faire remarquer, et la précipitation de Calculatron autant que l'éclat de Hassan n'étaient pas particulièrement discrets.
Après avoir indiqué à Calculatron de se modérer d'un geste de la main, il saisit son sketchbook et y inscrivit quelques mots, tout en gardant en tête qu'il commençait à connaître certains mots-clés lui permettant d'entrer dans le monde de Hassan.
C'est peut-être un prince doué de magie. J'ai besoin de ton oeil expert pour le savoir.
Il montra son message au "sage de la montagne".
- Le courtier temporelConscience collective
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Ven 9 Oct 2009 - 0:35
Visiblement, ni Calculatron ni Hassan Ben Sabbah n'avaient envie d'attirer l'attention. Aussi, les deux individus comprirent rapidement quand Yanis fit le geste d'Harpocrate. Un léger silence s'installa dans la pièce : Calculatron était toujours aussi fébrile, Hassan Ben Sabbah se frottait toujours son épaule douloureuse en jetant des regards fous aux alentours...
Le Vieux de la Montagne observa le papier en fronçant des sourcils.
"Tu veux l'oeil expert de Ben Sabbah, celui qui observe des événements tellement rapides et tellement rares que l'on ne peut réellement savoir s'ils se sont produits ? Celui dont le nom est murmuré avec respect dans de vagues fumoirs du plateau de Leng ? Celui..."
L'homme vacilla. Comme en proie à un soudain malaise. Quelques instants plus tard, il reprit sa respiration péniblement et termina :
"Quelle est donc cette affliction qui me frappe ? La magie est puissante, Morveux, et le temps nous est compté... Nous verrons vos compétences logiques à l'audience de la Cour des Miracles... Que nous allons exiger sur le champ !"
Le malaise semblait être passé. Ou bien était-ce le délire productif de l'homme qui l'avait revigoré ? Quoi qu'il en fut, Hassan fit signe aux deux garçons de le suivre...
La pièce dans laquelle il les conduisit était un grand réfectoire... Sale. Et gris.
Un homme était attablé au fond de la vaste pièce.
A ses côtés, une jeune fille qui... souriait. Tout simplement. Les yeux dans le vide.
L'homme, voyant arriver Ben Sabbah et ses deux acolytes, se leva péniblement et tonna d'une voix puissante :
"Hassan, mon magicien déchu, que viens-tu faire à te présenter devant moi ? Est ce que ces deux bougres sont là pour laver l'affront que je t'ai fait subir ? Toi, qui es tombé en disgrâce, viens tu encore une fois t'humilier et te couvrir de paroles indignes ?"
Le Vieux de la Montagne, l'air plus livide que jamais, répliqua d'une voix débile et tremblante :
"Mon Prince. Je viens t'affronter, toi et ta magie. Ces deux morveux sauront te faire mordre la poussière ! Ce sont de grands magiciens des nombres !"
Le Prince sourit. Et termina :
"Eh bien ! Qu'ils se présentent !"
La jeune fille ne disait rien, se contentant de se balancer doucement d'avant en arrière...
Le Vieux de la Montagne observa le papier en fronçant des sourcils.
"Tu veux l'oeil expert de Ben Sabbah, celui qui observe des événements tellement rapides et tellement rares que l'on ne peut réellement savoir s'ils se sont produits ? Celui dont le nom est murmuré avec respect dans de vagues fumoirs du plateau de Leng ? Celui..."
L'homme vacilla. Comme en proie à un soudain malaise. Quelques instants plus tard, il reprit sa respiration péniblement et termina :
"Quelle est donc cette affliction qui me frappe ? La magie est puissante, Morveux, et le temps nous est compté... Nous verrons vos compétences logiques à l'audience de la Cour des Miracles... Que nous allons exiger sur le champ !"
Le malaise semblait être passé. Ou bien était-ce le délire productif de l'homme qui l'avait revigoré ? Quoi qu'il en fut, Hassan fit signe aux deux garçons de le suivre...
La pièce dans laquelle il les conduisit était un grand réfectoire... Sale. Et gris.
Un homme était attablé au fond de la vaste pièce.
A ses côtés, une jeune fille qui... souriait. Tout simplement. Les yeux dans le vide.
L'homme, voyant arriver Ben Sabbah et ses deux acolytes, se leva péniblement et tonna d'une voix puissante :
"Hassan, mon magicien déchu, que viens-tu faire à te présenter devant moi ? Est ce que ces deux bougres sont là pour laver l'affront que je t'ai fait subir ? Toi, qui es tombé en disgrâce, viens tu encore une fois t'humilier et te couvrir de paroles indignes ?"
Le Vieux de la Montagne, l'air plus livide que jamais, répliqua d'une voix débile et tremblante :
"Mon Prince. Je viens t'affronter, toi et ta magie. Ces deux morveux sauront te faire mordre la poussière ! Ce sont de grands magiciens des nombres !"
Le Prince sourit. Et termina :
"Eh bien ! Qu'ils se présentent !"
La jeune fille ne disait rien, se contentant de se balancer doucement d'avant en arrière...
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Ven 9 Oct 2009 - 16:03
Le réfectoire dans lequel les avait menés Hassan était étrangement calme, comme le reste de cette aile depuis leur arrivée, comme si une sourde aura mortuaire régnait sur les lieux, et ce calme couplé à l'austérité des lieux avait quelque chose de vaguement oppressant. Ou peut-être était-ce la crainte d'être découvert, si tant est que ce genre de sentiment ait encore une prise réelle sur Yanis. Car il avait tout de même suivi l'homme jusqu'à sa cour des miracles, comme si le risque était une information secondaire. Il garda un oeil sur Calculatron, alors qu'un homme étrange interpellait Hassan.
Pour la première fois, Yanis voyait ce dernier se soumettre à la domination d'un autre. Même l'infirmier du bâtiment, pourtant représentant de l'autorité et qui pouvait brandir la menace d'une injection de calmants à tout moment, ne l'avait pas intimidé outre mesure la veille. Le jeune homme en conclut que cet homme devait être une personnalité importante de cette aile, un patient jouissant d'une certaine influence sur ses semblables. Comme quoi, toute société se hiérarchisait naturellement au gré des forces en présence. Hassan, aussi méprisant soit-il envers Yanis, avait trouvé son maître. Et d'après les paroles du prince, Calculatron et lui devraient trouver leur place dans la communauté. Yanis aurait volontiers décliné le bonnet d'âne, mais il devait maintenant aller jusqu'au bout.
Le mutant se souvenait des paroles du joueur d'échecs la veille. Les pions avaient le pouvoir de renverser le roi. En un sens, si l'on raisonnait par les échecs, c'était tout à fait logique : les pions étaient les pièces les plus faibles, mais s'ils atteignaient le bout adverse de l'échiquier, ils pouvaient être transformés en une pièce plus puissante.
D'après le discours du prince, Hassan avait dû se ridiculiser d'une façon ou d'une autre, et perdre son statut privilégié parmi les patients. Pourtant, une minute auparavant, il se vantait allègrement de sa renommée...
Yanis décida de rester sur ses gardes et de ne rien prendre pour argent comptant. Son regard dériva un instant sur l'étrange jeune fille. Que pouvait-elle bien faire avec ce vieux débris ? Tout bien réfléchi, peut-être qu'il valait mieux ne pas le savoir.
Yanis fit un pas en avant à la demande du prince, et fit signe à Calculatron de faire de même. Il ne savait pas bien ce qu'il était censé faire, mais pour l'instant, le mathémagicien présumé, c'était Calculatron.
Il écrivit rapidement sur son carnet.
Pour la première fois, Yanis voyait ce dernier se soumettre à la domination d'un autre. Même l'infirmier du bâtiment, pourtant représentant de l'autorité et qui pouvait brandir la menace d'une injection de calmants à tout moment, ne l'avait pas intimidé outre mesure la veille. Le jeune homme en conclut que cet homme devait être une personnalité importante de cette aile, un patient jouissant d'une certaine influence sur ses semblables. Comme quoi, toute société se hiérarchisait naturellement au gré des forces en présence. Hassan, aussi méprisant soit-il envers Yanis, avait trouvé son maître. Et d'après les paroles du prince, Calculatron et lui devraient trouver leur place dans la communauté. Yanis aurait volontiers décliné le bonnet d'âne, mais il devait maintenant aller jusqu'au bout.
Le mutant se souvenait des paroles du joueur d'échecs la veille. Les pions avaient le pouvoir de renverser le roi. En un sens, si l'on raisonnait par les échecs, c'était tout à fait logique : les pions étaient les pièces les plus faibles, mais s'ils atteignaient le bout adverse de l'échiquier, ils pouvaient être transformés en une pièce plus puissante.
D'après le discours du prince, Hassan avait dû se ridiculiser d'une façon ou d'une autre, et perdre son statut privilégié parmi les patients. Pourtant, une minute auparavant, il se vantait allègrement de sa renommée...
Yanis décida de rester sur ses gardes et de ne rien prendre pour argent comptant. Son regard dériva un instant sur l'étrange jeune fille. Que pouvait-elle bien faire avec ce vieux débris ? Tout bien réfléchi, peut-être qu'il valait mieux ne pas le savoir.
Yanis fit un pas en avant à la demande du prince, et fit signe à Calculatron de faire de même. Il ne savait pas bien ce qu'il était censé faire, mais pour l'instant, le mathémagicien présumé, c'était Calculatron.
Il écrivit rapidement sur son carnet.
Présente-nous.
- Le courtier temporelConscience collective
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Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Mar 13 Oct 2009 - 13:06
Plus livide que jamais, Ben Sabbah commença :
"Mon Prince, je te présente un jeune morveux qui a su me vaincre aux échecs..."
Il désignait Yanis d'un doigt tremblant. Le Prince haussa les épaules et se contenta de répliquer, sarcastique :
"La magicienne des chiffres t'as vaincu en 3 coups. Cela ne m'impressionne pas"
La jeune fille ne cilla pas, se contentant de sourire d'un sourire sans vie, et de fixer un point indistinct de la pièce...
"Et l'autre... L'autre..."
Hassan Ben Sabbah vacillait de plus en plus sur ses jambes. Puis... Alors que phrase restait péniblement en suspens, il s'effondra d'un bloc... pris d'une crise impressionnante de spasmes ! Le Prince se leva, visiblement perturbé par cet événement imprévu !
Calculatron, quant à lui, observa fixement la jeune fille et marmonna :
"Les amis... C'est à vous..."
Il tira un couteau de sa manche.
"Mon Prince, je te présente un jeune morveux qui a su me vaincre aux échecs..."
Il désignait Yanis d'un doigt tremblant. Le Prince haussa les épaules et se contenta de répliquer, sarcastique :
"La magicienne des chiffres t'as vaincu en 3 coups. Cela ne m'impressionne pas"
La jeune fille ne cilla pas, se contentant de sourire d'un sourire sans vie, et de fixer un point indistinct de la pièce...
"Et l'autre... L'autre..."
Hassan Ben Sabbah vacillait de plus en plus sur ses jambes. Puis... Alors que phrase restait péniblement en suspens, il s'effondra d'un bloc... pris d'une crise impressionnante de spasmes ! Le Prince se leva, visiblement perturbé par cet événement imprévu !
Calculatron, quant à lui, observa fixement la jeune fille et marmonna :
"Les amis... C'est à vous..."
Il tira un couteau de sa manche.
- InvitéInvité
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Mer 14 Oct 2009 - 0:09
Yanis fut surpris de voir s'écrouler Hassan, bien que cela ne traduisit physiquement que par un sourcil arqué de sa part. L'homme s'était comporté de façon étrange depuis son contact avec Calculatron, mais l'Algérien n'y avait pas prêté plus d'attention que cela lorsqu'Hassan s'était repris.
Mais voilà qu'il s'effondrait, et que Calculatron sortait un couteau par-dessus le marché. Joli coup d'avoir fait entrer cette arme blanche dans l'asile sans se faire remarquer.
Yanis regarda Hassan, la jeune fille et le prince, puis le couteau de Calculatron. Il aurait bien prêté main-forte au sage de la montagne, mais il ne fallait pas être très futé pour comprendre que trois fous et un couteau laissés sans surveillance, ça faisait du vilain. Calculatron fixait la jeune fille, la fameuse magicienne des chiffres. C'était peut-être elle la mathémagicienne. A ce stade, tout était possible. Quoi qu'il en fut, les intentions de Calculatron semblaient hostiles, et Yanis décida qu'il valait mieux garder le nombre de victimes à 1, même si l'état de santé d'Hassan était préoccupant.
Comme la veille avec l'agent Haza, Yanis se plaça entre les deux factions, dos au prince et à l'adolescente, et face à Calculatron. Si Calculatron était envoyé pour faire le ménage dans la maison de fous, il avait peut-être éliminé Hassan par contact physique, mieux valait rester prudent. Cela dit, pourquoi aurait-il recours à un couteau s'il était doté d'un tel pouvoir ?
Il était réaliste : il se doutait que son intervention n'avait probablement rien de dissuasive pour un type armé, et dont les réelles intentions étaient indéterminées. Toutefois, il espérait gagner un peu de temps pour analyser la situation, et sauver la bonne personne, si tant est qu'elle soit bien dans la pièce. Quoi qu'il en soit, il souhaitait retarder au maximum une éventuelle révélation de sa condition mutante. Comme l'avait souligné Benkacem, en cas de d'altercation avec l'adversaire, ce dernier ne se douterait certainement pas qu'un autre mutant était mêlé à cette histoire, alors autant ménager l'effet de surprise. Il n'avait pas grand-chose à opposer à qui que ce soit dans la salle, sauf peut-être si l'on considérait Hassan le mort en sursis.
Yanis observa donc Calculatron, méfiant et sur ses gardes.
Mais voilà qu'il s'effondrait, et que Calculatron sortait un couteau par-dessus le marché. Joli coup d'avoir fait entrer cette arme blanche dans l'asile sans se faire remarquer.
Yanis regarda Hassan, la jeune fille et le prince, puis le couteau de Calculatron. Il aurait bien prêté main-forte au sage de la montagne, mais il ne fallait pas être très futé pour comprendre que trois fous et un couteau laissés sans surveillance, ça faisait du vilain. Calculatron fixait la jeune fille, la fameuse magicienne des chiffres. C'était peut-être elle la mathémagicienne. A ce stade, tout était possible. Quoi qu'il en fut, les intentions de Calculatron semblaient hostiles, et Yanis décida qu'il valait mieux garder le nombre de victimes à 1, même si l'état de santé d'Hassan était préoccupant.
Comme la veille avec l'agent Haza, Yanis se plaça entre les deux factions, dos au prince et à l'adolescente, et face à Calculatron. Si Calculatron était envoyé pour faire le ménage dans la maison de fous, il avait peut-être éliminé Hassan par contact physique, mieux valait rester prudent. Cela dit, pourquoi aurait-il recours à un couteau s'il était doté d'un tel pouvoir ?
Il était réaliste : il se doutait que son intervention n'avait probablement rien de dissuasive pour un type armé, et dont les réelles intentions étaient indéterminées. Toutefois, il espérait gagner un peu de temps pour analyser la situation, et sauver la bonne personne, si tant est qu'elle soit bien dans la pièce. Quoi qu'il en soit, il souhaitait retarder au maximum une éventuelle révélation de sa condition mutante. Comme l'avait souligné Benkacem, en cas de d'altercation avec l'adversaire, ce dernier ne se douterait certainement pas qu'un autre mutant était mêlé à cette histoire, alors autant ménager l'effet de surprise. Il n'avait pas grand-chose à opposer à qui que ce soit dans la salle, sauf peut-être si l'on considérait Hassan le mort en sursis.
Yanis observa donc Calculatron, méfiant et sur ses gardes.
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: Hôpital psychiatrique d'Alger
Ven 16 Oct 2009 - 2:22
"Tire-toi" grogna Calculatron en brandissant son arme.
Le Prince vint se mettre aux côtés de Yanis et tonna à nouveau :
"Quelle magie lamentable que celles des armes. C'est par ma seule force mentale que je te ferai admettre ta défaite, cloporte !"
La voix était puissante et assurée. Il fallait dire quand même que le Prince avait l'air complétement timbré. Et plutôt costaud. Ce constat en demi-teinte pouvait être soit rassurant, soit plutôt inquiétant, selon que l'on s'attachait aux choses positives ou non...
La jeune fille, elle, hurla. A sa façon. C'était très guttural. Complètement désespéré. Comme une sorte d'appel au secours vain. Destiné à nul autre qu'elle même. Il fallait également se rendre à l'évidence : la fille semblait être plus attardée que folle.
Calculatron avait perdu, quant à lui, toute trace de nervosité. La lame était tenue fermement. Et ce qu'il avait à dire ne portait nullement trace de la confusion dont il avait fait preuve jusqu'à présent.
Sans s'inquiéter de Ben Sabbah dont les spasmes se ralentissaient progressivement, Calculatron s'avança calmement vers Yanis, l'arme pointée en direction de la poitrine du mutant...
Le Prince vint se mettre aux côtés de Yanis et tonna à nouveau :
"Quelle magie lamentable que celles des armes. C'est par ma seule force mentale que je te ferai admettre ta défaite, cloporte !"
La voix était puissante et assurée. Il fallait dire quand même que le Prince avait l'air complétement timbré. Et plutôt costaud. Ce constat en demi-teinte pouvait être soit rassurant, soit plutôt inquiétant, selon que l'on s'attachait aux choses positives ou non...
La jeune fille, elle, hurla. A sa façon. C'était très guttural. Complètement désespéré. Comme une sorte d'appel au secours vain. Destiné à nul autre qu'elle même. Il fallait également se rendre à l'évidence : la fille semblait être plus attardée que folle.
Calculatron avait perdu, quant à lui, toute trace de nervosité. La lame était tenue fermement. Et ce qu'il avait à dire ne portait nullement trace de la confusion dont il avait fait preuve jusqu'à présent.
Sans s'inquiéter de Ben Sabbah dont les spasmes se ralentissaient progressivement, Calculatron s'avança calmement vers Yanis, l'arme pointée en direction de la poitrine du mutant...
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