[KoneX] 6.4 Equipe A : sauvetage ou carnage

Après une nuit de voyage en BlackBird, les membres de l'Institut arrivèrent sans encombre à Johannesbourg. Vadim posa l'engin au sommet désert d'une tour de parking. Au bas de la tour, les deux équipes se séparèrent et le groupe A put prendre la direction des stations de métro par lesquelles ils avaient décidé opérer. Comme Viconia l'avait suggéré, Sonic, Soulrider et Tide se présentèrent à la station souterraine de Carlton Centre.



Les quais étaient littéralement bondés de voyageurs, une affluence probablement causée par la réduction des rames en cette période d'attentats. La station était quant à elle propre et en bon état. L'accès aux rames se faisait par des portiques automatisés situés à intervalles réguliers le long du quai. Il était 7h03 du matin. Les écrans d'affichage indiquaient que les trois comparses avaient encore une dizaine minutes pour peaufiner leur stratégie et se préparer.



Même heure mais deux stations plus haut, Mirage et Maadi avaient quant à elle atteint la station de métro aérienne d'Ennerdale. La rame était d'ailleurs en approche sur ce qu'on appelait encore communément "rail", mais qui ressemblait plutôt à un terre-plein central chevauché par la rame.



Elle était constituée de 5 wagons d'environ 5 mètres chacun. La rame s'arrêta, les portails automatiques présents ici également s'ouvrirent, et quelques passagers descendirent avec l'empressement matinal des abeilles ouvrières. La rame était déjà bien pleine, et les gens massés sur le quai nombreux, il allait falloir jouer des coudes pour être sûres d'embarquer.


[Hrp : vous êtes désormais en mode jeu, en cas de doute, je vous invite à consulter les règles. Un sujet de coordination a été créé dans l'agora. N'oubliez pas les objectifs et contraintes qui vous ont été données pour la réussite de la mission. Robin est désigné leader de ce mode jeu. Bonne chance !]

Une nuit de voyage et revoilà le continent Africain. Robin bougonnait pour la forme et remarqua qu'il était allez exclusivement pour le moment en Afrique et aux États-Unis. Bon il y'a bien eu la France mais ça compte pas vraiment! Il espéra qu'il irait bientôt en Asie...
Mais trêve de digression. Il n'arrêtait pas d'évaluer son équipe et le plan. Il avait notait les pouvoirs et autres choses intéressantes. mais il savait que sur le terrain cela l'aiderait, mais que cela ne ferait pas tout. Son équipe dit au revoir aux autres et plongea dans le réseau tentaculaire de la ville sud-africaine. Étrange pour lui de fouler le pays de Nelson Mandela. C'était il y a plus d'un siècle mais cela continuait à marquer. C'était en quelques sorte les prémices du racisme mutant...

Maadi et Mirage disparurent pour une autre station et Robin resta avec Nora et Claire. Il connaissait bien Nora pour avoir était dans son équipe. La jeune fille semblait plus sûre d'elle maintenant c'était une bonne chose.

Sonic prit les choses en main et récapitula dans son communicateur.

"Maadi et Mirage plaçaient vous si possible proche du conducteur. Avec Soulrider et Tide on va se placer aussi dans le premier wagon. ensuite on fera diversion et vous pourraient entrer dans sa cabine. une fois le conducteur hors d'état de conduire on avisera. Il ne faut que ce métro parte! Allez go..."

Début d'une mission périlleuse. Robin hocha la tête vers les deux filles. Bientôt le show allait commencer pas le moment d'avoir le tract!

De manière improbable, Viconia avait très bien dormi dans le jet. Elle s’était calée au fond de son fauteuil à côté de Claire et avait coincé ses pieds dans le cale-pieds prévu à cet effet.
Peu avant son endormissement, elle avait voulu rester sur le qui-vive au cas où sa voisine refasse un des cauchemars dont elle avait l’habitude. Mais la journée de la veille avait été tellement remplie, qu’elle s’était tout bonnement effondrée. Si elle ne ronflait pas, elle parlait durant son sommeil, et avait baragouiné en finnois.

Elle avait été réveillée par une alerte de la cabine quelques minutes avant l’atterrissage. Elle eut donc juste le temps de réajuster sa parfaite petite tenue de l’étudiante en institution privée pour riches blancs des quartiers friqués de Johannesburg. La chemise bleu marine, le pantalon noir et le béret qui empêchait l’écarlate de ses cheveux d’attirer trop l’attention car elle avait tout attaché dedans.
Elle descendit avec Yamina à hauteur de la station aérienne et se plaça sur le quai de manière à se trouver au niveau des premiers wagons.

Faisant mine de parler d’une conférence sur la faune aquatique, elle se tînt prête lorsqu’elle entendit que le rail était en approche.

Au plus près des portes menant au train, elle se plaça en diagonale, de manière à laisser descendre les passagers, tout en pouvant entrer dès que le flux cesserait, et afin de ne pas être obligée de reculer à cause d’un flux frontal. Elle attrapa la main de Yamina pour ne pas qu’elles se séparent… Et pour la toucher au cas où il faudrait phaser discrètement un bras ou un hémicorps afin de se glisser dans le véhicule.

L’indienne avait mis les pieds, remuant dans sa tête les objectifs qu’ils s’étaient fixé. Pour la première fois depuis qu’elle était Kozax, des centaines de vie dépendaient directement de leur action. Enfin, il y avait eu Genosha et les robots, mais qu’avaient-ils pu faire contre les massacres comme ceux des robots sinon empêché que cela ne se reproduisent. Elle regardait les gens qui se massaient devant et autour d’eux, se disant que la vie de toutes ces personnes étaient entre les mains d’une bande de gosse.

Heureusement, elle avait confiance en ceux avec qui elle allait essayer de les sauver. Confiance en l’illusionniste qui était à ses côtés, dans une tenue semblable à la sienne, et qui apparaissait aux yeux de l’indienne un peu ridicule.

L’indienne qui se contentait d’hocher la tête alors qu’elle parlait d’un sujet qu’elle ne connaissait que par les films, et auxquelles elle ajoutait ses propres idioties. Leur premier obstacle : Lutter contre l’idiotie humaine qui pousse les gens à se conduire comme des cons et à vouloir être à tout prix CEUX qui embarque dans les wagons.

Les deux filles attendaient en face des premiers wagons, et celle de Viconia vint ramasser celle de la phaseuse. Sur le côté, elles attendirent que le flot passe pour pouvoir embarquer dans le monorail. Elle prit bien soin de garder contact avec l’illusionniste, pour pouvoir phaser leurs corps, ou du moins une partie de leur corps, si jamais le pire se produisait et que la bêtise humaine l’emportait sur leur désir de sauver ces humains.

Nora avait peu dormi pendant le voyage jusqu'ici. Un peu nerveuse à vrai dire. Elle regardait avec curiosité mais aussi enthousiasme l'architecture et les personnes de ce pays inconnu pour elle. Le métro s'était sympa pour Nora. Toutes ces personnes serrées et pensives. Avec l'équipe, Nora parlait peu. Elle ne savait pas ce que l'on pouvait dire et elle préférait se concentrer sur l'attention et ne pas se laisser distraire. Elle communiquait avec Claire bien sûr. Nora ne manquait pas d'assurance, elle était un peu nerveuse et ne croyait pas trop comment cette mission allait se dérouler.

Avec un regard vers Nora, Claire lui demanda;

* Tout va bien ? *

Nora portait des écouteurs pour donner une impression d'être ailleurs. Ainsi, elle sondait les personnes proches, non pas pour lire toutes les pensées superficielles. Plutôt pour survoler. C'était moins précis certes, mais qui sait ?

* Pas vraiment, je suis excitée et j'ai peur d'échouer. Et toi ? *

Nora aimait bien la direction de Robin. Elle ne stressait pas et elle l'aimait bien. Cela lui faisait du bien de retravailler ensemble. Ceresix un jour, Ceresix toujours.

[Hrp : Nora, si tu pouvais corriger les balises de mise en forme de ton barème, ce serait cool.]

Viconia et Yamina durent jouer quelque peu des coudes pour embarquer à l'arrière du wagon de tête. Plusieurs autres personnes fermaient la marche et elles furent rapidement prises en sandwich parmi les voyageurs serrés, avec toutes les contrariétés que pouvaient causer une telle promiscuité. Toutes les places assises étaient déjà prises, et la rame était bondée, ce qui rendait les déplacements aussi difficiles que hasardeux.
Bientôt le signal de fermeture automatique des portes retentit, et la rame s'ébranla le long de son axe.


Du côté de Carlton Centre, Rob, Nora et Claire n'avaient pas bougé ni entrepris d'action particulière. Nora s'aperçut rapidement qu'elle ne pourrait atteindre l'esprit que d'une personne à la fois, et ressentit ainsi dès le début de la mission un mal de tête naissant ; son voisin de gauche, un homme d'un certain âge, semblait nourrir une certaine désapprobation vis-à-vis de la présence de Sonic sur le quai.

Viconia n'aimait pas la promiscuité, l'odeur d'urine flottant dans l'air mêlée à celle de la sueur, la sensation que quelqun lui tripotait le postérieur ni le fait de faire copain copain avec le passager sous son menton.
Oscillant, la main de Yamina toujours dans la sienne, elle simula un malaise en roulant des yeux et en tanguant, lançant des regard affolés autour d'elle.

"-Charlie, Charlie (Yamina, cétait trop original) je crois que je vais faire un malaise ! Trop de monde... "
Elle imita un relan de nausée et s'appuya un peu sur un voisin :
"-Oh, excusez moi... Je suis un peu clostrophobe... Je crois..."
Son regard tomba à nouveau sur Yamina et elle lui annonça, toujours assez fort pour qu'on l'entende autour.
"- Je crois que je vais faire un malaise... Je déteste le rail, je te l'avais dit !"
Elle se rattrapa à sa camarade et ajouta, comme si elle était confuse :
"-....D'habitude, je me plaque contre le mur là-bas, tu sais, celui du gars qui conduit ! Ca va mieux après, moins de vibration, tout ça, pour mon estomac... Comme on descend au bout de la rame..."

Elle simula un nouveau hocquet et tenta d'entrainer Yamina vers le poste de conducteur, elle se faufilerait, ondulerait, hocqueterait, en rajouterai sur l'explication de son syndrome claustrophobique occasionnel sévissant depuis l'enfance au besoin, toujours persuadée que la tête de wagon était son meilleur remède.
Elle serait bien sûr souriante d'un sourire contrit en tentant de se faufiler, et polie.

"-La prochaine fois, prenons un taxi, d'accord ?"

Nora prit son aspro pour son mal de tête et se "brancha" sur l'esprit de Sonic pour communiquer. Elle garda un œil sur le cet homme antipathique qui n'appréciait pas Robin de façon à s'assurer qu'il ne le suivait pas. Dans le cas contraire, elle en informerait son boss. Elle le regarda avec un sourire d'encouragement. Il devait chasser sont stress.

Soulrider espérait que le duo Maadi et Mirage s'en sortiraient et parviendraient à leur but sans trop de mal

Soulrider suivait Sonic et Tide en étant sur ses gardes. Toujours avec ses écouteurs, et une légère grimace avec son mal de tête, Nora persévérait dans son rôle d'agent aux aguets.

Le voisin de Viconia, un homme d'âge mûr portant la moustache, eut un petite sourire coquin quand la jeune fille s'appuya sur lui.

"Ah, mais je vous en prie, mademoiselle !" lança-t-il de sous sa moustache. Sous bonne escorte de Yamina, les deux jeunes filles progressèrent vers l'avant du wagon, les voyageurs faisant de leur mieux pour faciliter leur passage. Une vieille dame offrit même un sac plastique à Viconia afin de lui permettre de vomir en toute quiétude. Le tout ressemblait à une partie de Twister en milieu confiné. Les mutantes atteignirent enfin la cloison munie d'un miroir sans tain, qui menait dans la cabine conducteur.
Par contre, pour la discrétion, elles repasseraient : elles s'étaient tellement fait remarquer que la plupart des passagers devisaient maintenant du mal des transports tout en leur offrant un regard compatissant. Seul un groupe de trois lycéens non loin semblait déçu que Viconia n'ait pas réellement rendu son déjeuner sur les voyageurs en costume.
Une voix féminine annonça la station Smuts à venir. Le monorail commençait à ralentir.


A quelques minutes de là, Nora put constater que l'homme hostile à Robin n'avait pas esquissé le moindre geste pour le suivre. Claire quant à elle, se mit en quête de projectiles. Malheureusement, le mobilier de la station était inamovible. Sur le quai d'en face néanmoins, la jeune fille put remarquer un agent de ménage vêtu d'un bleu de travail pousser une poubelle à roulettes sur la plate-forme, tout en ramassant les détritus à l'aide d'une pince à montée au bout d'un bâton.

Il fallait faire diversion. Cela semblait simple et Nora espérait ne pas trop stresser et arriver à se "disputer" avec son cher Sonic. Ce n'était que le début et tout allait bien se passer. Elle restait positive pour chasser sa nervosité.

Soulrider se sentait en confiance avec son chef, un ancien Cérésix, elle enchaîna aussitôt en prenant à témoin les personnes attentives où qui allaient le devenir, de cette altercation verbale. Elle tentait de garder son contact mental avec Sonic. Prenant une expression mi-furieuse, mi-outrée, elle rétorqua d'une voix froide mais de façon à être entendue, en s'adressant d'abord à lui avant de chercher du regard un quelconque secours tout en observant chacun rapidement de façon à s'assurer que rien ne clochait dans les comportements.

- Vous me prenez pour qui ? Laissez moi où je crie, compris !

Dans le tohu-bohu ddu changement de station, Yamina n'eut pas de mal à faire passer Viconia sans trop se faire repérer. Phaser était une chose étrange, et la jeune fille sentit son corps se dissoudre. Pour le coup, passer au travers d'une porte épaisse ne devenait pas plus compliqué que d'entrer dans son bain.
Une fois de l'autre côté, elle pressa la main de Yamina, comme celle-ci le lui avait demandé. Elle préférait largement son pouvoir. Avec une capacité du genre de celle de l'indienne, elle aurait indubitablement peur de ne pouvoir se reconstituer.

La cabine était exiguë, et elle n'eut pas le temps de projeter d'emblée sur le chauffeur, ce qu'elle aurait apprécié. Pour ce qui était de la discrétion et de se gommer du décor, c'était complètement loupé.
Il fallait y aller al improvisio, et ne point se laisser démonter.

Le visage hargneux de celle qui savait ce qu'elle voulait, la jeune fille ne se laissa pas infléchir.
« -J'ai les clefs, bien sûr. »

Elle eut un mouvement de la main gauche, comme si elle sortait quelque chose de sa poche, et projeta un badge officiel dans l'esprit du conducteur.
Elle pensa également à vieillir légèrement ses traits afin de se donner la trentaine dans l'esprit de son interlocuteur, s'il pensait à y regarder de plus près.
« -Inspection du rail. Victoria Paraben. Je voyage incognito et passe quelques contrôles surprises, je sais que je fais jeune, mais là, vous me flattez. »
Son visage n' avait pas l'air flatté du tout, elle jouait l'inspectrice imbuvable en mobilisant tous les souvenirs peu agréables qu'elle pouvait posséder de l'inspecteur Feueresturm.

Elle jeta un coup doeil à l'écran latéral, et, le visage fermé, affirma : « Quelle bande d'abrutis. Et qui va encore se faire engueuler parce qu ' « il n'y a pas de sécurité dans les rails »? Avec le risque que ça pète de nouveau, on est un rien tendus en ce moment au bureau. Bref, vous comptez être à l'heure ou vous préférez rester là à regarder les cadres supérieurs s'entasser ? »
Prenant une pose observative et sure d'elle en s'appuyant contre le mur de la cabine, elle avait dit sa tirade d'une traite, pressée et peu amicale.

L'altercation naissante entre Sonic et Soulrider avait attiré l'attention des personnes les plus proches, dont le voisin gauche de Nora, qui jeta un regard courroucé vers Robin. Personne ne chercha cependant à intervenir. Les voyageurs se contentèrent de regard intrigués, gênés ou désapprobateurs.

Malheureusement pour Claire, la poubelle qu'elle visait se trouvait sur le quai d'en face. Son papier tomba mollement sur le rail. L'incivilité de la jeune fille, bien que dansante, lui valut les réprimandes d'une femme blanche tenant son enfant par la main.

"Dites, vous êtes cernée de poubelles, c'est vraiment irrespectueux de jeter vos détritus par terre. Vous croyez que ce pauvre homme n'a pas assez de travail ? Quel exemple vous donnez aux enfants..." sermonna-t-elle en désignant l'employé chargé du ménage, qui s'affairait sur le quai d'en face.


Dans la cabine du chauffeur, ce dernier sembla tomber des nues. Par chance pour Viconia, il ne chercha pas à lire en détail sa carte d'accréditation.

"Scusez, mais vous devriez pas surgir dans mon dos, CA, ça peut être dangereux !" répondit-il, à la fois penaud et ronchon.

"Je vais pas leur refermer la porte dessus. Vos services ont cru bon de réduire la fréquence de la rame à cause des attentats, c'est nous qui trinquons, impossible de respecter les horaires dans ces conditions, vous avez vu le monde ? En fin de compte, je suis pas mécontent de vous voir, vous allez pouvoir juger de ce que c'est de voyager en bétaillère. La sécurité, c'est bien, mais les gens derrière, tout ce qu'ils voient, c'est le confort qui leur passe sous le nez !" poursuivit-il, attendant que les dernières personnes capables de se serrer pour monter dans la rame soient montées pour donner le signal du départ. Le type n'avait pas l'air d'un mauvais bougre, mais il n'était pas spécialement commode non plus.

La rame reprit son chemin en direction de la station où attendaient Rob, Nora et Claire. Ils seraient là dans quelques minutes.

" Laissez-moi ! " La main partit en direction de la joue de Sonic. Elle avait bien entendu son ordre mental. Pas besoin de le crier, elle avait déjà mal à la tête. Elle devait faire un effort pour attirer la légère curiosité des voyageurs. Tide avait à faire à une femme, ce n'était pas suffisant pour une diversion. Elle espérait que son amie serait plus redoutable à la prochaine utilisation de son don. Vigilante et ne sachant trop comment agir si cela dégénérait, Nora hurla à son chef :

" Vous êtes si arrogant, si présomptueux, si grossier, si... mal fichu. "


Nora gifla son chef d'équipe en se mettant à crier et en reculant vers les passants, histoire d'en heurter un et l'implorer à l'aider avec un regard larmoyant.
N'attendant que cela, la claque retentissante s'abattit sur la joue de Rob. Nora bouscula ses voisins. La main d'un jeune homme bien bâti derrière elle se posa sur son épaule, tandis que le vieil homme qu'elle avait remarqué prenait la parole.

"Ca suffit ! Elle vous a dit non, c'est non. Laissez cette jeune fille tranquille." dit-il en agitant un index accusateur sous le nez de Rob. Autour d'eux, certaines personnes, dont des femmes pour la plupart, reculèrent pour s'éloigner des protagonistes, créant ainsi un petit cercle vide autour de la scène. Claire était placée en dehors de cette zone.

Avec patience, Viconia s'enfila les conditions de travail précaires, les horaires pourries ainsi que les revendications salariales. Elle fixait tantôt le rail droit devant, tantôt les écrans de surveillance des passagers, lâchant de temps en temps une monosyllabe d'agrément où une anecdote qui se voulait appropriée afin de montrer au chauffeur qu'il avait toute son attention.

Depuis leur départ de la station, aucune communication de l'autre équipe ne lui était parvenue. Elle ne pouvait absolument pas demander elle-même des nouvelles au risque de se faire repérer, et tenter un flou auditif risquerait une éventuelle déconcentration pour la manœuvre mentale qu'elle s'apprêtait à effectuer.

A l'entrée en gare, elle fixa l'aperçu numérique de Yamina pour se donner du courage. Puis elle mémorisa un des passagers du rail.

Une fois dans la station, elle empoigna l'épaule du chauffeur afin de le forcer à se tourner vers elle en hurlant « ATTENTION !!!! » et en projetant une illusion auditive massive de choc de bris de glace et du « chtonck » caractéristique que pouvait faire un corps s'écrasant sur une vitre.
Elle en profita pour transmettre le message « Vic OK » dans son commutateur, le temps de floutage de l'audition de son interlocuteur.

Elle lui lâcha ensuite l'épaule et projeta une illusion visuelle.
La vitre bordant les quais explosée, des débris de verre disséminés sur tout le bord du quai où les patients s'arrêtaient affolés en désignant la rame.
Sur la vitre du chauffeur, une grande trace sanguinolente comme s'il y avait eut choc et que le corps étranger était ensuite retombé à terre en glissant le long de l'obstacle.
Si il se penchait, sur les rails, le corps traumatisé d'un homme ayant la quarantaine. Ses articulations faisant des angles étranges et ses blessures saignant abondamment.

Le malheureux chauffeur sauta de son siège en poussant un cri suraigu de jouvencelle.

"Bordel de merde ! Qu'est-ce que c'est que ça !" s'exclama-t-il en tirant sur la manche de Viconia comme un gosse apeuré. Il avala difficilement sa salive, puis se risqua finalement à jeter un oeil sur les rails, vers là où pointaient les traces de sang dégoulinantes.

"Oh non de dieu... J'ai... J'ai tué quelqu'un." bredouilla-t-il, abasourdi par l'ampleur de ce qu'il croyait avoir commis. La main tremblante, il appuya sur un bouton de sa console. Le signal sonore de fermeture automatique des portes retentit dans la rame, puis les portes se fermèrent.

"Vaut mieux qu'ils voient pas ça..." dit-il avec une grimace à Viconia.

Il saisit alors son micro.

"Euh... Votre attention s'il vous plaît. Un... Notre rame va rester quelques instants à quai, m-merci de bien vouloir patienter."

Il changea ensuite de fréquence radio.

"A-Allô, ici la rame euh... 1930, poste de sécurité, vous me recevez ? J'ai un grave accident de personne sur la voie, envoyez des secours. Quelles sont les instructions ?"

Tout africain qu'il était, le chauffeur était livide.

L'équipe était plus ou moins revenue à la case départ, à cela près que ses membres étaient réunis dans la même station.

Les passagers étant descendus du monorail s'étaient dispersés vers la sortie, et ne restaient quasiment plus sur ce quai que Rob et Nora. De l'autre côté, la situation de Claire n'avait pas changé.


A l'intérieur du monorail, le chauffeur reçut une réponse immédiate du poste de sécurité.

"Rame 1930, vous avez encore fumé la moquette ? RAS, circulez."

Le chauffeur était perplexe. Il se grattait la tête quelques instants en contemplant le sang sur son par-brise, puis commença à descendre sa vitre.

De son côté, Yamina était cernée par la populace contre la paroi menant à la cabine. Elle remarqua néanmoins la sonnette d'arrêt d'urgence située près de la porte opposée, ainsi qu'un haut-parleur. Une inscription l'accompagnait.

Utilisable sur appel du conducteur

Autour d'elle, les voyageurs commençaient à s'impatienter.