La ligue de justice du Bronx

La nouvelle annonce de mission déposé par Roberta sur le panneau d’affichage du hall, avait tout d’abord laissé la gothique romantique quelque peu dubitative. Bien entendu, jamais elle n’avait songé que l’institut ne devrait intervenir que dans les cas ou des mutants seraient concerné, mais ce qu’elle avait lu de ce résumé, sans doute bien trop succinct pour être l’entière vérité de la situation, la dérangeait tout de même un peu. Autant elle n’approuvait pas le moins du monde que les gens se fassent justice eux-même, autant ces mystérieux justiciers ne s’attaquaient, au final, que à des gens qui allaient contre la loi et contre le bien-être et la sécurité des habitants de ce quartier… Elle ne pouvait cautionner ce genre d’exactions qui pouvaient donner aux gens le sentiment malsain et trompeusement enivrant d’être au-dessus des lois, mais en même temps c’était là une des caractéristiques significatives de l’incapacité des forces de l’ordre officielle, à ne pas être capable d’assumer leur mission de protection du citoyen.

Ce qui décida finalement Juliette à diriger ses pas en direction du bureau de la représentante du gouvernement, ce fut la débauche d’armement et de connaissances militaro-martiales que laissait sous entendre le bref résumé qui trônait que le tableau d’affichage. Même si elle pouvait, d’un certain côté, approuver ce genre d’initiative palliant à l’incapacité chronique des forces de l’ordre, sans que cela ne nuise aux habitants des quartiers concerné par ce genre de chose, elle ne pouvait accepter l’idée que des milices, furent-elle doté d’un noble idéal, ne deviennent des sortes de mercenaires urbain. Malgré toutes leurs bonnes intentions, ils se devaient garder un juste équilibre entre apporter de l’aide à la justice, et se substituer à elle.

Après avoir parcouru le couloir menant au bureau de Roberta, Juliette frappa délicatement contre le bois de la porte, puis poussa celle-ci afin de pénétrer à l’intérieur.

‘’Bonjour mademoiselle Shenzie…’’

Dit-alors la gothique romantique, juste avant de s’apercevoir que la femme n’était pas seule dans la pièce. Elle reconnut le charmant petit inuit et Adam qui avaient visiblement eu la même idée qu’elle à première vue, et les salua aimablement d’un sourire accompagnant un geste de la tête amical. Elle salua également l’inconnu d’un ‘’monsieur…’’ poli, ne sachant pas comment il se nommait. Nonobstant le mauvais goût plus que flagrant du jeune homme, Juliette s’interrogea intérieurement sur la raison de sa présence, mais elle se garda bien d’en faire part à quiconque dans la pièce, et se contenta de demeurer debout derrière la chaise de Kallali.

‘’J’aimerais participer à la nouvelle mission que vous avez déposé dans le hall, si vous n’y voyez aucun inconvénient…’’

Se contenta-t-elle de dire une fois encore… La gothique avait préféré ne pas s’asseoir, car il était bien souvent plus pratique pour elle de rester debout avec son genre vestimentaire assurément quelque peu encombrant…

La grande classe… L’institut avait déjà accueilli bien des gens, mais cette fois-ci Roberta Shenzie avait visiblement tapé dans le haut du panier… Si ce n’était pour ces pauvres filles que Lamour exploitait honteusement et les autres innocents pris dans cette engrenage de violence, Juliette aurait bien volontiers laisser toute cette misérable lie de l’humanité se faire exterminer sans l’ombre d’un remord. Cependant, il lui était absolument inconcevable de laisser des innocents devenir des dommages collatéraux dans cette pseudo guerre contre le crime, et tout comme le doute devait toujours profiter à l’accusé, il était préférable de protéger des innocents quitte à protéger en même temps des sales petits malfrats détestable. Après tout, les innocents ne devaient en aucun cas payer pour les erreurs des autres.

D’après les dires de Roberta et de son invité, des innocents avaient déjà payé le prix fort, notamment de leur vie pour certains. Si la gothique romantique eu une once de compassion pour les prostitués et cet épicier indien, le décès des deux frères et le départ boiteux du fameux Izzy ne la toucha nullement. Ils n’avaient fait que récolter ce qu’ils méritaient après tout, même si elle n’approuvait pas la méthode employée. Ceci étant dit, il fallait en effet mettre un terme à cette situation, au nom des innocents parfois eux-même victimes. Cette fameuse ligue ne reculait devant rien pour affirmer leur vision d’un monde sur et sécurisé, au risque de devenir eux-même des tyrans. Ceci, était inacceptable pour Juliette qui prit alors la parole après que Roberta en eu fini avec les faits. Ne prêtant que peu d’attention à Yuhigi qui avait fini par les rejoindre, elle dit :

‘’J’imagine que notre… Invité ici présent, pourra nous aider à nous infiltrer dans le quartier, sans que cela ne paraisse trop suspect, n’est-ce pas.. ? Mais ne devrions nous pas envisager aussi, une infiltration parmi cette ligue.. ? Ce sont des citoyens après tout, donc tout le monde devrait pouvoir les rejoindre en faisant preuve d’une certaine empathie vis-à-vis de leur façon de voir la situation. De plus, avoir quelqu’un chez eux nous en apprendrait peut-être un peu plus sur qui ils sont, et qui les dirigent surtout, car je pense qu’il doit y avoir une forte personnalité derrière cette milice qui ne dit pas son nom. Il y a aussi la question de savoir que faire… Les stopper ne sera sans doute pas très difficile, mais il s’agit de savoir ce que nous ferons d’eux une fois cela fait… On pourrais envisager une collaboration discrète avec les forces de l’ordre, qui s’occuperait alors du reste une fois la ligue neutralisé… Car nous pouvons mettre un terme à leurs agissements, mais faut-il vous rappeler que l’institut n’a pas vocation à emprisonner les gens.. ? Ni même, à en faire autre chose d’ailleurs…’’

Conclu la gothique romantique, suggérant la chose plutôt que de la nommer clairement… Et il était définitivement hors de question, de laisser les malfrats du coin faire leur propre justice une fois la tâche accomplie. L’institut et ses membres était certes un outils appréciable, mais il n’était nullement question de laisser quiconque le manipuler pour son propre intérêt personnel.

Roberta venait de rassurer Juliette sur un point, les super justiciers à deux sous seraient donc confié à la justice légal de ce pays. Ce n’était pas qu’elle s’était imaginé une toute autre solution, mais avec le gouvernement on ne savait jamais vraiment sur quel pied danser à vrai dire. Ceci étant dit, la première mission effectuée sous l’égide de la représentante du gouvernement avait plutôt bien fini, et d’ailleurs il faudrait que la gothique romantique se renseigne sur la suite du procès qui en avait suivit. Elle voulait savoir si la justice avait véritablement été équitable, ou bien si elle avait juger les deux principaux protagonistes de cette affaire sur un même pied. Ce qui serait fort injuste selon elle, mais si la justice était toujours juste alors le monde tournerait sans doute bien mieux que actuellement.

Ceci dit, la mission se précisait doucement mais sûrement, et déjà les avis fusaient de part de d’autre de la bouche des élèves… Surprise, mais plutôt ravie, Juliette put constater que Yanis approuvait son ébauche de stratégie. En revanche, Adam et Jason semblait mettre en doute la partie de son plan ou il fallait infiltrer la fameuse ligue des justiciers. Ils avançaient le fait que ils étaient surentraînés et militairement formés, et qu’il n’accepterait pas de nouveau venu incapable. Pour sa part, la gothique romantique pensait tout le contraire. Si fanatique il y avait, et visiblement c’était le cas vu les méthodes employés, alors ils ne rechignerait sans doute pas à gagner des gens à leur cause et ainsi à agrandir leur influence… Le tout, étant de se montrer des plus convaincant.

Roberta leur donna les maigres renseignement que la police locale avait en sa possession, et déjà une évidence se faisait jour en Juliette : Si la rue de Lamour était la plus touché par toutes cette situation, alors le QG de ces justiciers devait sûrement s’y trouver aussi, c’était le plus logique pour se replier rapidement en cas de soucis éventuel. Après tout, un prédateur ne s’éloignait jamais de sa tanière, c’était bien connu. Si la situation n’était pas aussi dramatique, elle en serait presque drôle… En effet, un ancien catcheur comme chef éventuel et qui se faisait sans doute appeler ‘’super policier’’, c’était carrément du grand spectacle digne des rencontres sportives du genre. Lorsque le regard de Lamour pointa avec une insistance un peu trop appuyé à son goût sur sa personne et qu’il évoqua de manière indirecte ‘’ses facilités naturelles’’ à infiltrer ses filles, Juliette jeta un regard sombre sur l’homme. S’il pensait que la gothique romantique allait se vêtir comme une vulgaire traînée et aguicher tous les dépravés du quartier, il pouvait toujours s’accrocher à ses rêves libidineux le bougre !

Jason se proposa d’ailleurs dans ce rôle, bien que sa proposition sembla moins enthousiasmer Lamour que l’éventuel acquiescement de la jeune femme. Il accepta cependant, et quand Roberta trancha pour une mise en application de son plan initial, Le jeune homme fut rejoint par Yuhigi dans le camp des opprimés. Il fallait donc choisir, c’était le cas de le dire, son camp, et Juliette dit alors :

‘’Pour ma part, je pense que mon pouvoir sera plus utile du côté de cette ligue. Si jamais nous nous retrouvons sur le terrain à agir avec violence, je pourrais toujours offrir un répit aux victimes afin qu’ils puissent fuir, ou bien encore handicaper ces faux héros afin que les autres puissent éventuellement agir… Ce sera plus simple, de le faire de l’intérieur plutôt que de l’exterieur. En ce qui concerne une infiltration dans leur rang, je ne suis pas d’accord avec Adam et Jason… Si ce sont de véritable ‘’défenseurs de la veuve et l’orphelin’’ sur de leur bon droit et de leur légitimité, alors ils ne devraient pas rechigner à accepter des volontaires acquis à leur idées, afin de les former et ainsi d’étendre leur cause. D’après ce que j’entends, on peux raisonnablement penser qu’ils se sentent comme investi d’une mission, et grossir leurs rangs est donc une chose qu’ils ne devraient pas refuser.. Dans le cas contraire, on avisera sur place.’’

Conclu finalement Juliette, après avoir soigneusement peser le pour et le contre de sa position dans cette mission.