[Mission Roberta] Ligue de Justice du Bronx / protection

Yanis et Jason étaient arrivés tard dans la soirée sur les lieux de leur intervention. Une fois dans le quartier, ils avaient pris la direction de l'endroit où se trouvaient les filles de Monsieur Lamour (LL / Filles sur le plan).


Le quartier n'était pas trè chaleureux. Pas du tout même. Et en dépit de l'heure tardive, il y avait bien peu de monde dans les rues.

En bas de la cage d'escaliers qui menait à l'appartement de Larry Lamour où sa propre mère avait été relogée, Jason et Yanis furent interpellés par des sifflets admiratifs.


Deux filles aux visages fatigués se tenaient là, sans grande conviction. Voilà tout ce qu'il restait du petit commerce de Larry Lamour.

La grande qui portait une perruque blonde lança mollement :

"Le Gouvernement des Z'USA nous envoit des garçons ? C'est gentil ça, en plus ils ont l'air tout mignons, t'as vu Edna ? On pourrait les manger, non ?"

Edna, la petite brune, s'en fichait pas mal de ce que racontait sa copine. Elle mâchait son chewing-gum bruyamment espérant appâter ainsi le chaland.

Elle se contenta donc de dire à la saucisse blonde :

"La ferme Verna. Je bosse"

Pour le moment, il n'y avait presque personne dans la rue. Juste un petit monsieur qui faisait des allers et venues, n'osant trop s'approcher pour l'heure...

[Vous avez 4 jours par tour. Vous pouvez poster dans n'importe quel ordre. Vous pouvez utiliser les résolutions partielles. Bon jeu ! En rouge sur le plan, ce sont les différentes entrées d'immeuble. Par ailleurs, pour les besoins du scénario, merci de bien vouloir préciser la tenue vestimentaire de vos PJ ! Merci !]

Bon ben ça y est, ils y étaient… ce n’était pas le moment de jouer à l’effarouché. Il en avait vu d’autre, et subit déjà quelques regards libidineux, et des situations pas vraiment très glamour, alors qu’il galérait dans les rues d’ulster… Donc il était blindé, en partie du moins, pour son « job » du moment. Maintenant, il fallait aussi qu’il soit à peu près convainquant dans son rôle. Donc il fallait déjà se la jouer un rien désabusé, et surtout avoir des fringues aguicheuses… Montrer un peu de chair sans trop en dévoiler, pour ne pas ressembler à un attrape con non plus, même si c’était ça l’idée… Un jean, déboutonné, un t shirt légèrement trop petit, un boxer qui depasse, et le tour était joué. Sa tenue de camouflage était fin prête.



Se donner un air désinvolte et langoureux avait en plus comme avantage de lui permettre d’être attentif à l’environnement, l’air de rien. Arrivé sur place, il fit un clin d’œil qui se voulait complice avec les deux filles, et s’adossa au mur, comme si c’était tout à fait naturel pour lui. Savoir yanis non loin le rassurait tout de même, car il faisait confiance à l’esprit analytique du nano mutant pour réagir de sang froid d’une part, et ne pas le juger d’autre part. « Salut les filles, première journée ici pour moi… yen a pour tous les gouts, pas vrai ? ». IL suffisait juste de se remémorer les quelques entretiens privés avec ce connard à ulster pour se remettre dans le bain… Il ne pu s’empêcher de sourire en repensant à la dernière fois qu’il l’avait vu, et à Charles et Arthur… Que pouvaient ils devenir ?... Se secouant, il se re concentra sur la situation présente. La rue n’était pas du meilleur standing, loin de la, et il espérait ne pas avoir à attendre toute la nuit non plus, car on ne pouvait pas dire qu’il soit en tenue très thermolactyle….

Posté pas trop loin des filles, mais un peu en retrait, il en profita pour observer les environs, hauteurs comprises, afin de se faire une idée des angles d’attaque potentiels, vu qu’une fille avait été jetée d’un toit. Il précisa à toute son équipe, via communicateur, qu’il était en place.

L'endroit où il se trouvait avec les filles était plutôt idéal. La route était dégagée à gauche comme à droite. Le seul problème pouvait venir de l'intérieur des immeubles. Ou des hauteurs de ces constructions d'environs 7/8 étages.

Edna la mâchouilleuse de chewing-gum se contenta de lui dire :

"Ouais y'en a pour tous les goûts et les dégoûts. Comme le vieux là qui traînasse... Y'vient p'têt pour toi mon chou ? Jamais vu ce louf en revanche..."

Comme si le simple fait de l'avoir regardé lui avait donné des ailes, l'infâme bonhomme, petit, vieux, chauve et moustachu s'approcha du petit groupe, regardant plus particulièrement Jason. Il s'épongea le front avec un petit mouchoir. Son imperméable marron tâché lui donnait un air angoissant. Ouvrant les pans de son manteau, le petit groupe put découvrir... qu'il portait un costume cravate tout aussi ringard en dessous. Beige, maculé de traces de graisse, l'homme était sordide. Il sortit de sa poche un exemplaire de la Sainte Bible qu'il agita sous le nez de Jason.

"C'est écrit là dedans ! Oui c'est écrit là dedans ! Le stupre, la fornication, le Créateur n'en veut plus ! Non ! Et on va vous PUNIR. Oui vous PUNIR !"

C'était dit d'un ton rapide et quelque peu... agité.

Shenzie avait fini par répartir les tâches. Il espérait que Draxx saurait s'occuper de ses plus jeunes équipiers. Razgriz était à l'Institut depuis plus longtemps, mais il n'en restait pas moins un adolescent. C'est donc en suivant Jason à une distance respectable pour ne pas donner l'impression qu'ils étaient ensemble et se connaissaient, que l'Algérien pénétra dans le Bronx, les mains dans les poches.

Il n'avait pas eu à se poser trop de questions concernant sa tenue. Il s'était contenté de s'habiller dans le même style que d'habitude et portait un gilet à capuche sans manche, un vieux maillot de corps et un pantalon élimé. Il avait néanmoins troqué ses tongs contre ses chaussures de mission, afin de pouvoir courir sans risquer une chute regrettable. Bien que forcément moins décrépit que les ghettos d'Alger, le quartier n'avait pas énormément de choses à lui envier. Il estima après quelques minutes de marche et d'observation, qu'il était plutôt dans son élément, contrairement aux fastes de l'Institut. Son teint basané faisait de lui un gosse immigré plutôt crédible. Il n'eut même pas à se forcer pour arborer son éternelle mine sombre et peu engageante, capuche sur la tête.

Spoiler:

Il repéra les deux prostituées de Lamour, postées comme prévu au bas de son immeuble. D'ailleurs, les jeunes femmes les repérèrent également sans grande discrétion. Heureusement, la dénommée Edna semblait plus sérieuse. Cobalt ne leur prêta pas attention, laissant son camarade prendre position.
Quant à lui, il rentra dans le hall de l'immeuble de Lamour et entreprit de monter jusqu'au toit pour une petite inspection des lieux. D'après le rapport de Shenzie, l'une des prostituées avait été jetée du haut du toit, ça méritait de s'assurer que personne ne s'y trouvait, ainsi que de prendre connaissance de la configuration des lieux (présence d'une échelle de secours fonctionnelle notamment). De plus, il espérait que cette position lui offrirait une vue englobante du bloc.

Tandis que Yanis grimpait les marches de l'escalier de l'immeuble, sale et décrépit, Jason était toujours en proie aux élucubrations du petit vieux.

"Oui ! Le feu viendra du ciel ! Sodome, Gomorrhe et Babylone l'infâme tomberont ! C'est écrit ! St Paul, St Jean, l'Ancien et le Nouveau Testament, toutes ces belles et grandes écritures le disent : vous mourrez et votre sang retombera sur vous !"

Edna en professionnelle aguerrie lui rétorqua mollement :

"Ouais, ouais on sait. Bon c'est 10 sacs pour ma pote ou moi. Et pour lui, là..."

Elle désignait Jason en étranglant un léger rire :

"C'est 5 sacs, genre une offre promotionnelle pour mise sur le marché d'un nouveau produit"

Le vieux ne se laissa pas démonter. Se contentant d'ajouter sur un ton plus calme :

"La colère divine tombera sur vos têtes, pauvres créatures. JE LE SAIS. La fin est pour ce soir"


Une fois en haut, Yanis poussa la porte d'accès au toit et se retrouva sur ce dernier. Un escalier de secours donnait sur un des côtés de l'immeuble et... Il n'était pas seul.


Posté près du rebord du toit, à côté d'une pile de moellons, un type en collants...

Il lança machinalement :

"Ouais Radman, le boulot est fait..."

Ce n'est que quand il se retourna qu'il sursauta. Visiblement, il ne s'attendait pas à voir Yanis.

Faisant un pas en sa direction de sa démarche gracile et maniérée, il se présenta :

"Salut, j'suis Tobin. J'imagine que t'es un super méchant ?"

Tobin souriait. Un truc en lui faisait penser qu'il était très sur de lui.

[Hrp : j'ai juste mis l'action du communicateur en partielle pour éviter un gros pavé vert, mais la conversation est incluse dans ma réso.]

L'Algérien n'eut pas de réaction particulière en voyant l'énergumène en tutu. C'était une probabilité à laquelle il s'était préparé en montant les escaliers. Il ne s'était en revanche pas préparé à ce qu'on le prenne d'emblée pour un malfrat de la trempe de Lamour lui-même. S'il avait été plus humain, il aurait probablement savouré l'ironie de la situation. Pour l'instant, il savourait plutôt l'accoutrement de son vis-à-vis. Une libellule parait le torse de son costume, qui englobait suffisamment son visage pour rendre le type méconnaissable. Néanmoins, on pouvait remarquer que le justicier masqué était blanc.
Yanis analysa rapidement le corps et la posture du type. Il avait une constitution plutôt robuste, comme le dévoilait son costume, et son attitude assurée intrigua le mutant. Etant donné qu'il ne semblait pas porter d'arme, deux explications s'imposèrent à son esprit : soit il faisait partie de ceux qui étaient entraînés aux arts martiaux, soit il n'était pas seul.

S'il devait se faire passer pour un gosse du quartier, mieux valait ne pas remettre en cause la présence suspecte du type sur le toit pour le moment, du moins tant qu'il n'en saurait pas un peu plus. Mieux valait lui flatter l'encolure.

"Non." répondit platement le cyber-mutant, les mains toujours dans les poches et le regard perplexe. Il allait bien devoir causer au justicier s'il voulait apprendre quelque chose d'exploitable. Il n'était certainement pas l'unique mutant du quartier. Il aurait bien aimé lui demander pourquoi il était fiché comme fauteur de troubles. Etait-ce dû à la couleur de sa peau ?

Emotion la plus adaptée : enthousiasme. Références disponibles : Jade Moran, Georgia Beccaria, Annaëlle Tremblay, Rachel McCallum. Ca allait être coton. Le nano-mutant puisa dans la collection de petites fiches sur les élèves de l'Institut qu'il s'était constituée jusque-là, et se remémora les intonations d'Annaëlle pour donner un peu de corps à sa voix monotone. Tirant une de ses mains de sa poche, il fit mine de se gratter la tempe pour activer son communicateur, histoire de diffuser la conversation à ses coéquipiers.

"Tobin... Tobin... Vous faites partie de la Ligue, pas vrai ?" demanda-t-il en s'approchant placidement du rebord pour jeter un coup d'oeil.

"Mes parents ont choisi de quitter Harlem pour le Bronx grâce à vous, ils disent que je serai plus en sécurité ici." dit-il, en se demandant si son excuse compterait pour un mensonge aux yeux d'Allah. Ses parents l'avaient chassé de chez lui. Il aurait bien aimé que son discours soit vrai, cela lui aurait évité bien des ennuis.

"Qu'est-ce que vous faites sur le toit ? Vous êtes sur un gros coup ?" s'enquit-il benoîtement. Au moins, les autres sauraient qu'il se tramait quelque chose. Si le type était anti-mutant, il risquait également de le considérer comme une fripouille à éliminer, aussi s'éloigna-t-il du rebord une fois qu'il eut regardé.

"Pour sur que je suis membre de la Ligue, Abdul. Même que je suis le compagnon de justice de l'incroyable Radman"

Tobin semblait en tirer une grande fierté comme en témoignait la déférence avec laquelle il prononçait le nom de son coéquipier.

Il se contenta d'opiner machinalement du chef quand Yanis évoqua sa présence dans le quartier, lançant juste "Ouais, on fait du bon boulot, ici, Abdul".

Le sourire de Tobin se fit plus large à la question relative à sa présence sur le toit.

"Bah, on a été défié par courrier anonyme placardé dans le quartier. Alors, Rad et moi on vient là. Et en attendant, je comptais balancer ces moellons sur la tête des pov'filles en bas"

Yanis put constater par lui même que Tobin était situé juste au dessus de la position de Jason, des deux filles et du fou de la Bible. Et les moellons posés à côté de Tobin attestaient de la sincérité du héros costumé.

Alors que Cobalt s'écartait du rebord, il vit arriver sur le toit, par l'escalier qu'il avait lui même emprunté, un autre justicier.


"Alors, Rachid, on vient défier Radman ? C'est toi qui nous as laissé cette lettre comme quoi on allait dérouiller ce soir ? Tu es qui pour nous défier ? John Wayne ? Une armée d'indiens ?"

L'homme faisait rouler ses muscles qui semblaient être vrais de vrais. Tobin, néanmoins, précisa d'une voix doucereuse :

"Il nous a dit qu'il voulait nous aider"

Visiblement Radman ne semblait pas plus convaincu que cela.

Jason ainsi qu'Adam, Kalalli et Yuhigi purent suivre la conversation via leur communicateur.

[Petit ajout pour tenir compte des derniers événements. Le post de référence pour le tour demeure celui du 26 février]

Un grand bruit se fit entendre dans la nuit. Comme une vitre qui explosait. Tobin regarda brièvement Radman et commenta tout simplement :

"Ça a l'air de venir du magasin de l'indien..."

Radman sortit de son caleçon de super héros un petit talkie walkie et ordonna à la personne qui se trouvait à l'autre bout du fil :

"UltraSecrétaire, envoie un héros chez Apu. Y'a du grabuge"

Il ne fallut pas longtemps à attendre pour que les filles le chambrent, et surtout pour qu’un espece de caricature perverse ne se pointe devant lui, agitant une bible comme on agite une arme, sous le nez de Jason. Le type avait visiblement des problèmes avec l’acceptation de sa propre sexualité, vu la cible qu’il avait choisit pour ses élucubrations. « ben alors papy ? on assume pas ? on veut se tapper un ptit jeune et on ose pas payer pour ça ? M’est avis que tu connais surtout sodome, toi, hein ?». Il détestait ce genre de personnage, ça lui rappelait de trop mauvais souvenirs… et puis de toute façon ça renforçait la crédibilité de son rôle.

Alors que ce manège commençait presque à l’amuser, il entendit soudain dans son communicateur une conversation que visiblement Yanis était en train de subir, il n’y avait pas d’autre mot pour décrire ce qu’il entendait… Quoiqu’il en soit, une des infos le concernant directement, lui et les filles, il en profita pour se mettre hors d’atteinte des potentiels projectiles destinés à son groupe. Prétextant un mauvais coup pour le ptit vieux, il pris les filles par les épaules, parlant d’abord doucement pour elle « on a des moellons prêt à nous tomber dessus, jouez le jeu avec moi » puis, parlant plus fort, pour donner le change, tout en poussant les filles en dessous d’une protection, les bras sur leurs épaules, dans un geste de connivence, protection certes relative, du mur et des fenêtres, balcons, et autres bout d’escaliers, afin qu’ils ne fassent plus de bonnes cibles. « Alors qu’est ce que vous en dites les filles ? Il est plutôt à voile ou a vapeur, papy ? » puis il se retourna de nouveau vers le vieux, histoire de l’avoir dans son colimateur. Pour le moment ça ne tournait pas au vinaigre pour yanis, aussi évita t il de foncer rejoindre son camarade.

Il suffit à Jason de penser ça pour qu’un grand bruit d’explosion se fit entendre non loin, le faisant sursauter. « c’est quoi ce bordel ? » lacha til pour tout commentaire.

Le petit homme vira au rouge pivoine. Il voulut dire quelque chose mais comme rendu muet par l'indignation, il ne put qu'agiter frénétiquement sa vieille bible sous le nez de Jason.

Les prostituées se laissèrent faire par ce dernier. Des briques qui tombent du ciel ? Très peu pour elles, elles allèrent se réfugier, un peu plus loin, protégée par les gouttières et autres éléments de façade.

Une fois les filles hors de portée d'oreille, le petit homme avala péniblement sa salive et lança :

"Je... Je... Je déteste les filles de Babylone la grande ! Les garçons... Euh... Ce sont souvent des êtres solitaires pervertis par des adultes sans foi ni loi... Voilà... Et, euh... Il faut prier ! Oui, il faut prier ! Allons prier chez moi ! Euh..."

Il rougit un peu plus. Et sourit (bêtement). Comme si un truc en lui clochait et qu'il parlait bien contre son gré. Le sentiment contre la raison. Voilà ce qui taraudait l'esprit de ce petit homme.

Bien évidemment, l'homme sursauta en entendant l'explosion de verre au loin. Puis, avant qu'il ne puisse répondre, une sonnerie se fit entendre : l'homme extirpa de sa veste une sorte de talkie-walkie. Il le cala contre son oreille et au bout de quelques instants dit :

"Oui... Oui... Les gourgandines ! Les infâmes... Elles se sont tirées. Y'a un truc de louche... OK, ainsi ce sera la guerre !"

Il remit l'objet dans sa poche et regarda Jason d'un air vicieux.

"Attends moi là. Je reviens. J'ai... un truc à faire..."

Et il cavala en direction d'une autre entrée d'escalier que celle de l'immeuble de Lamour. Quel que soit son objectif, il semblait donner des ailes au bonhomme.

*
**

Au même moment Radman remit son talkie walkie à l'oreille : Yanis put suivre sa brève discussion.

"Cyclope. Je crois qu'on a un problème chez Apu. J'ai envoyé quelqu'un... Reste vigilant et... Que se passe-t-il avec les filles ?... Mets toi en tenue de combat et va punir les filles. Je crois que ce sont elles qui nous ont défié"

Radman raccrocha à nouveau son talkie. Et dévisagea méchamment Yanis :

"J'attends tes explications, Rachid. Et t'as pas intérêt à mentir à Radman. Radman sait toujours quand les gens mentent"

Tobin semblait bien réceptif à la flatterie, comme la plupart des individus moyens ou en mal de reconnaissance. Son attitude témoignait en outre d'une grande fierté, ainsi que d'une condescendance assez étrange. En effet l'homme et son acolyte Radman tenaient des propos ouvertement racistes, comme put le remarquer d'entrée de jeu Yanis devant les noms à consonance arabe dont il se voyait affublé. Il aurait pourtant pu tout aussi bien s'appeler Kevin et descendre d'une famille immigrée depuis plusieurs générations. Mais jusqu'ici, ce n'était pas ce détail qui entrait en conflit dans l'esprit du mutant. C'était plutôt de constater que le dénommé Radman était noir.

Les agressions à l'encontre des immigrés du quartier tendaient à confirmer que la ligue avait des vues racistes, mais comment expliquer la présence d'un représentant d'une minorité ethnique dans leurs rangs ? Radman, par sa seule présence, compromettait la logique infaillible du raisonnement. L'homme était en tout cas une bête dopée aux stéroïdes. Le diamètre de ses cuisses aurait presque eu de quoi faire suffisamment pâlir l'Algérien pour le faire passer pour l'hypothétique Kevin qu'il ne serait jamais, s'il avait été capable de blêmir sur ce genre de réflexions frivoles. La tête pensante du duo semblait en tout cas être Radman, duo qui disait vaguement quelque chose au jeune homme sans qu'il parvienne à mettre le doigt dessus. Les élèves de l'Institut ressemblaient-ils à ça lorsqu'ils partaient en mission en tenue de combat ?

Le vacarme qui provenait du côté de l'épicerie indienne inquiéta le Maghrébin plus que les muscles luisants de Radman. Il espérait que l'autre groupe ne ficherait pas tout en l'air. Se tournant finalement vers Radman, il songea à cette histoire de défi. Il ne se souvenait pas qu'il avait été convenu de provoquer ces forcenés. Qui avait bien pu faire ça ? D'après Shenzie, le quartier vénérait cette milice. Dans tous les cas, le défi corsait la situation, la ligue était maintenant sur ses gardes.

Les deux super-héros en goguette devenaient gênant pour le bon déroulement de son rôle. Il aurait du mal à protéger les prostituées et Mme Lamour avec ces deux-là dans les pattes. L'ennui étant qu'ils étaient en liaison avec le reste de leur bande. S'il voulait les neutraliser, il devait également veiller à ce qu'ils n'alertent personne. Sans compter que Radman était physiquement plus fort que lui. L'effet de surprise était donc de mise.

"Ce n'est pas moi qui vous ai défié." répondit-il placidement. Radman semblait suspecter tout et tout le monde, puisqu'il ordonna l'attaque des deux prostituées que Jason et lui devaient protéger. Tobin de son côté, tentait de recruter de force l'Algérien. La Ligue s'intéressait peut-être aux mutants.

"Qu'est-ce que je peux faire pour vous aider." demanda-t-il alors, faisant pour l'instant mine d'entrer dans le jeu des malfrats. Jason était plus expérimenté que lui, Yanis espérait qu'il saurait tenir bon le temps qu'il trouve un moyen de se débarrasser de ceux deux gêneurs.

Via communicateur interposé, Jason tentait vaille que vaille de suivre ce qui se passait. C’était loin d’être évident, entre l’explosion, vers laquelle il avait envie de se précipiter, la conversation sur le toit, et maintenant le vieux chnok qui avait l’air de préparer un mauvais coup… Si ce qu’il avait entendu était vrai, ce type jouait au justicier masqué sous le nom de cyclope ? Et les filles allaient être ses prochaines victimes. Ça ne sentait pas bon du tout, tout ça. De plus, Yanis risquait à tout moment d'être en mauvaise posture, car les deux énergumènes sur le toit n'avait pas l'air de le porter vraiment dans leur coeur pour le moment. Il pensait yanis capable de se débrouiller, aussi résista t il à son impulstion première : aller l'aider.

Profitant de l’absence de l’énergumène, il parla tout bas aux filles. « J’ai l’impression qu’il va revenir, avec un costume à la con, mais il n’en demeure pas moins dangereux, il doit faire partit de la ligue… on garde notre naturel, mais restez derrière moi si possible, je nous couvre, ok ? ». Vu le type d’individu, il avait l’air sérieusement siphoné du bulble, mais il pouvait très bien être lourdement armé, et faire un carnage en peu de temps. L’avantage de leur position, avec les filles, c’est qu’il n’offrait pas une cible de toutes les directions. Il pouvait donc profiter du fait d’avoir le dos au mur pour surveiller les devants.

En attendant, il allait préparer le terrain.

Il plaça de petits cercles, pratiquement invisibles, devant lui et les filles, et un peu plus loin, plus ou moins en direction qu’avait prise le vieil homme, au cas ou il se repointerait par le même endroit. Il comptait ainsi « miner » le terrain avec des tubes prets à surgir entre lui et l’ennemi potentiel, tout en restant pour l’instant discret.

"Tu vois, il est clean. De toutes façons, il paye pas de mine. C'est pas ce genre de type qui pourrait défier la Ligue" lança Tobin, un poil rassuré.

Radman fit jouer une fois de plus ses muscles, l'air agacé. Puis, il tapa du pied, comme un gamin qui n'aurait pu réaliser un caprice enfantin.

"OK. Mohammed, fais gaffe. Radman t'as à l'oeil. Tu veux aider la Ligue ? Très bien. Mais si tu nous trahis, je demanderai à Tobin, ici présent, de te foutre par dessus le toit !"

Le jeune héros au costume vert fit un sourire de connivence à Radman. Ce dernier fila rapidement les instructions :

"Bon, je vais voir ce que fichent les autres. Vous deux, vous me trouvez qui nous a envoyé ça !"

Il brandissait furieux un papier qu'il venait de sortir de son slip. On aurait dit une petite annonce comme celle qu'on trouve sur les feux tricolores.


Il remit le papier à Yanis puis ajouta :

"On reste en contact, Tobin"

Et Radman repartit par l'accès au toit dans le but évident de sortir de l'immeuble.

Yanis se retrouva seul avec Tobin. Ce dernier lança :

"Bon, mon pote. Mieux vaut pas contrarier Rad. Il est sympa mais... un peu brutal des fois. Alors, t'as une idée de l'endroit où il faut chercher ?"

Le ton était presque amical. Visiblement, Tobin n'était pas un grand intello...


Les filles tremblèrent quelque peu. Edna lança en guise d'encouragements à Jason :

"Bordel, t'es notre champion, bonhomme... Moi j'ai pas envie de finir comme la jumelle... Alors, bordel, soit fort"

C'était limite chuchoté. Comme si la peur avait fait voler en éclat l'image de fille dure et sure d'elle que voulait se donner la prostituée au chewing-gum.

Finalement, une silhouette blanche et encapuchonnée revint vers eux.


L'homme avait la corpulence du fou religieux qui avait causé à Jason. Il fit un drôle de signe, guère amicale, puis dit d'une voix familière :

"Le Grand Cyclope a parlé. Vous allez être passé par la Question"

Il tenait dans sa main gauche une barre à mine. En plus, il n'avait même pas eu la gentillesse de s'approcher suffisemment des cercles de l'irlandais.

Le « champ de mines » posé, le trio que constituait Jason et les deux filles s’étant reculés près du mur, ils n’offraient à présent pas 36 angles d’attaque possible. Sur le toit, ça semblait s’être calmé quelque peu, mais ça signifiait aussi, si l’irlandais décryptait les choses comme il faut, que un des deux fans de latex du haut allait redescendre. Un dénommé radman. Manquerait plus qu’il se pointe ici, tient, et il aurait affaire à non pas un mais deux siphonnés du bulbe. Les prédictions de Jason s’avérèrent véridiques, hélas, lorsqu’il vit revenir une silhouette qui aurait pu être hilarante si l’espèce de malade mental qui se cachait dessous n’avait pas une barre a mine à la main. Etant donné les …. Disons… tergiversations et prédilections que le vieil homme semblait combattre vaille que vaille, Jason voulu le perturber quelque peu, histoire qu’il se rapproche, tout en le troublant, ce qui devrait amoindrir ses reflexes et ses velléités immédiates d’en découdre. Car malheureusement, pour le moment, le croisement entre un fantôme et un bourreau blanc n’approchait pas suffisamment… Méfiance, méfiance…Il se fit rassurant pour les deux filles, et dit tout bas "vous inquiétez pas, je vous protège, promis".

Bon, il fallait se lancer. Jason commença donc son numéro de séduction… non … rectification.. D’allumage en règle…



Commençant à relever son t-shirt, l’air le plus frippon possible, étalant un peu plus de chair que précédemment, il s’imagina en train d’allumer Luther, par exemple, pour se donner du courage pour la suite. « ben alors, tu voulais pas me montrer comment prier chez toi ? je suis sur que tu peux me sauver… je demande que ça, moi… j’ai pas eut le choix, de me retrouver dans la rue… j’ai tellement besoin qu’un homme me prenne sous son aile » (berk et triple berk). Il se tenait bien sur prêt à faire surgir une barre pour entraver ou assommer le vieux pervers à la moindre occasion. Pour l’instant, l’essentiel était de l’embrouiller, de l’endormir, de le perturber…

Le Cyclope eut un déglutissement d'indignation. La main qui tenait la barre à mine semblait soudainement trembler. Nul doute que sous sa cagoule risible, le vigilant blanc devait suer à grosses gouttes ! Néanmoins, il lança d'une voix étouffée et pleurnicharde :

"Je suis blanc ! Je suis un serviteur de Dieu ! Je... Je... Je ne suis pas comme toi ! Meurs créature de Belzébuth !"

Il s'approcha en toute hâte de Jason, mettant au passage le pied sur l'un des cercles...

Et derrière Jason, dans l'immeuble, le mutant entendit des bruits de pas. Lourds. Rapides. Comme si une demi tonne de graisse, de sueur et de muscles était en train de descendre des escaliers en quatrième vitesse...

Tobin avait bien raison sur un point : Yanis n'était pas le genre de type taillé pour défier à lui seul la ligne des justiciers. L'Algérien ne pouvait pas nier cette évidence. Même avant sa mutation, il avait toujours été très lucide vis-à-vis de ses qualités physiques. Comparé au monstrueux Radman, il était clair qu'il ne faisait pas le poids en force brute.

Sans piper mot, Yanis se saisit de l'affiche pour l'étudier de plus près, tandis que le leader redescendait les escaliers. Vu le lieu de stockage dudit document, penser à se laver les mains dès que possible. Apparemment, il avait encore un peu de temps avant l'attaque de Mme Lamour, mais cela ne durerait pas éternellement. Maintenant qu'il était seul avec Tobin, il avait peut-être sa chance d'éliminer ce justicier ni vu ni connu.

A en croire l'affiche, la ligue n'était pas si unanimement plébiscitée dans le quartier. Au moins une personne s'indignait devant leur action, et utilisait les mêmes armes que les vigilants pour régler ses comptes. Un duel de western spaghetti, nom de code de rigueur, et probablement costume qui allait avec. La signature au rouge à lèvres laissait entendre que le dénommé Black Kiss était une femme, mais le doute restait permis. Il comprenait en tout cas maintenant pourquoi sa présence sur le toit avait parue suspecte. L'idée saugrenue que Mme Lamour était derrière ce sobriquet super-héroïque lui passa par la tête. Pourquoi pas Shenzie, tant qu'il y était ? Tout était possible.

"Hum..." dit-il, pour faire mine de chercher où il pourrait commencer à enquêter. Il pouvait être intéressant de savoir qui était derrière cette affiche, mais il y avait certaines priorités, comme celle d'assurer la protection des femmes. Jason serait sûrement bientôt en difficulté, s'il en croyait la communication passée par Radman.

Passant sa main gauche dans son dos comme s'il se grattait, Cobalt tenta de modeler son bras en un gourdin rudimentaire, avec lequel il asséna brusquement un coup sur le crâne de Tobin pour l'assommer. S'il pouvait se contenter de l'assommer plutôt que de lui infliger une blessure létale, c'était tant mieux. Il valait mieux que la police se charge de ces malfrats, plutôt que la morgue locale.

Tobin souriait doucement, comme un enfant malade, comme un ravi de la crèche...

"T'as des hémorroïdes ou quoi, mon pote ?" lança-t-il en observant Yanis en train de se gratter.

Il ne comprit qu'à la dernière seconde qu'il venait de se faire avoir en beauté. Le gourdin de l'algérien frappa la tête de piaf du héros en collant.

Un pas de côté. Un pas en arrière. Puis... Tobin s'écroula sur les fesses. Comme ivre. Il tenta d'extirper de sa poche son talkie-walkie. Sans succès. Et s'affala de tout son long. Déjà en route pour le pays des fraises tagadas.


Le Cyclope leva son bras armé dans le but évident de flanquer un coup de barre à mine sur Jason. Les pieds toujours au niveau des cercles.

A l'intérieur de la cage d'escalier les pas de Radman se faisaient de plus en plus proches...

Les références premières de ces justiciers étaient au ras des pâquerettes, mais cela ne dérangeait pas particulièrement l'Algérien. Sa ruse avait fonctionné, c'était tout ce qui lui importait.

Gardant son bras sous sa forme, Yanis fouilla sommairement Tobin, s'empara de son talkie-walkie pour pouvoir suivre les faits et gestes de la ligue et partit sans plus tarder vers l'escalier par lequel il était venu. Il pourrait ainsi vérifier que personne n'avait cherché à défoncer la porte de Lamour, tout gardant un éventuel effet de surprise sur Radman.

Il profita de sa descente pour prévenir la police qu'un justicier attendait qu'on lui passe les menottes sur le toit. Il ralentirait l'allure en approchant du hall, afin de pas se faire remarquer si Radman était toujours dans les parages à son arrivée.

Le vieux machin pervers semblait un peu tiraillé par deux comportements contraires, mais c’était suffisent pour avoir détourné son attention vers Jason, et non pas les prostituées, et le sol. Au fur et à mesure qu’il recommençait ses élucubrations, il se rapprochait d’eux.. et des cercles que Jason avait placé sur le sol. Lorsqu’il mit le pied sur un des cercles, Jason fit une sort de petit rictus, laissa retomber son t-shirt, et mit le paquet sur le cercle en particulier, le faisant surgir d’un coup, espérant l’assommer, même si il s’était tâté sur l’opportunité de lui filer un coup dans les roubignoles au passage. Normalement, espérait Jason, il allait valdinguer et heurter violemment le sol, ce qui devrait suffire, du moins l’espérait – il, a estourbir le fou de dieu.

Durant tout ce temps, il se portait un peu en avant, pour rassurer les deux filles. Il était bien conscient de la deuxième menace qui approchait, mais une chose à la fois. Il faudrait bien sur relacher son emprise sur le tube qui avait jaillis du cercle dès que, si il avait un peu de chance, le vieux fous serait mis hors combat.

Le corps inconscient de Tobin ne révéla aucun élément d'importance. Et c'est donc muni du précieux talkie-walkie que Yanis put attaquer sa descente des escaliers de l'immeuble.

La porte de Madame Lamour n'avait pas été forcée. Et en regardant par dessus la rambarde de l'escalier, il put voir que Radman était presque arrivé à l'extérieur. Dans quelques instants, le justicier noir sera à l'extérieur... Yanis put néanmoins laisser un message à la police comme quoi il y avait un colis humain à récupérer...


Le Cyclope hurla. Un cri bref. Qui témoignait à la fois de la douleur et de la surprise de l'homme cagoulé. Il lâcha la barre à mine et dans le même mouvement s'écroula au sol.

Edna siffla entre ses dents : "On peut dire que t'es efficace, mon chou"

Les pas étaient en revanche tout proche. En somme, seule une porte séparait Jason et les filles de la personne qui avaient dévalé lourdement les escaliers.

Lorsque l’affreux bonhomme se rapprocha assez, Jason fut heureux que son stratagème ait finalement marché. Il se permit même un clin d’œil à Edna, pour la rassurer, alors que lui-même ne l’était pas plus que ça, en entendant la prochaine menace approcher. Il dit simplement aux filles « surveillez le, si jamais il se réveille, dites le moi ». L’autre menace étant maintenant aux portes de sa vision, il fallait la circonvenir, et laisser le temps à son coéquipier d’arriver… Le plus simple était encore de retenir la porte.

Il relacha donc son emprise sur les disques, et matérialisa à la place une pince, destinée à aggriper la porte pour la tenir avec une pression psychique dans le sens inverse de celui qu’allait employer la menace approchante, tout simplement par la poignée, restons simple, se dit-il en passant. Le but était de tout simplement empêcher la porte de s’ouvrir si l’individu derrière l’actionnait.

La pince mise en place, Jason sentit la force de l'homme derrière qui tentait d'ouvrir la porte. Mais c'était peine perdue, la force psychique était plus forte.

Yanis avait continué à descendre une fois la porte de Mme Lamour vérifiée, ralentissant l'allure pour faire le moins de bruit possible lorsqu'il remarqua que Radman était toujours à l'intérieur de l'immeuble.

L'Algérien pénétra dans le hall en catimini. Radman avait l'air d'éprouver quelques difficultés au niveau de la porte d'entrée. Perplexe devait ce spectacle inattendu, Yanis décida de profiter de cette ouverture pour passer à l'action, plutôt que de chercher à comprendre ce qui retenait ainsi le justicier. En principe, Jason était toujours dehors avec les filles, et sûrement aux prises avec le justicier contacté par Radman.

Cobalt leva son bras-massue, s'approchant dans le dos de Radman sur la pointe des pieds, et lui asséna un coup sur le crâne, comme précédemment avec Tobin.

Tandis que Yanis approchait de Radman de manière fourbe et sournoise, le bras levé prêt à frapper, le justicier noir continuait à tambouriner contre la porte, furieux et impuissant.

Presque au dernier moment, il se retourna par hasard et ainsi pu éviter que le coup de massue ne le touche à la tête. Ce fut l'épaule gauche qui ramassa.

Néanmoins, par réflexe, Radman lança un coup de pied fouetté, digne des films de karaté, qui frappa Yanis à la cuisse gauche.

L'algérien eut plutôt mal. Et recula sous la violence du coup, la jambe légèrement engourdie.

Un air de stupéfaction pouvait se lire dans les yeux de Radman. C'était un mélange entre l'incompréhension et l'inquiétude.

"Tobin, bordel, Rachid..." marmonna-t-il.

Avant d'appuyer sur son slip et de hurler :

"A l'aide les gars !"

Il se passa sa main sur son front masqué et termina tout en se mettant en garde :

"Je suis un maître du kung-fu. Je ne crains rien. Et toi, Rachid, tu as déjà dansé avec le diable au clair de lune ?"

Heureusement que Radman était bavard... Yanis avait largement eut le temps de récupérer entre temps...


La Ligue de Justice du Bronx était de sortie !


Il y avait bien entendu BigBlue, une grosse bosse au niveau de la poche de sa veste.


Le SuperPolicier, un pistolet à la ceinture, un fusil entre les pattes.


L'énorme Bugman armé d'un pistolet uzi.


Le White Patriot, seulement équipé d'un... appareil photo. Ainsi que bien entendu American Man (Adam), Precious Boy (Yuhigi) et Twinky (Kalalli).

Ils étaient dans la rue qui menait au magasin d'Apu. La nuit était tiède et les rues désertes. Quelques habitants étaient à leur fenêtre, certains applaudissant les justiciers et les saluant avec de grands gestes.

BigBlue semblait particulièrement apprécier cela. Il était un héros. Un vrai de vrai.

Puis... Le talkie-walkie de chacun des justiciers (à l'exception des 4 nouveaux) résonna dans la nuit. BigBlue prit un air constipé :

"C'est Radman, il a besoin de notre aide"

Ils filèrent donc derrière BigBlue... Pendant leur course, Yuhigi, Adam et Kalalli crurent apercevoir une silhouette courir en sens inverse du leur sur le toit de l'immeuble...

Arrivés à l'angle entre les deux rue du quartier, ils virent Jason en compagnie de deux filles. Élément notable : un homme avec une cagoule pointu et entièrement vêtu était affalé au sol, inconscient...

Une détonation retentit derrière eux. Se retournant, les élèves virent Apu tout au bout de la rue qu'ils avaient descendu. Armé d'un fusil à pompe qui venait de faire feu en l'air. Maintenant, l'indien braquait l'arme sur eux. Et il ne semblait pas vouloir rigoler avec. Non. Vraiment pas.


A l'extérieur, Jason sentit que plus personne ne cherchait à sortir. Il entendit en revanche ce qui se passait à l'intérieur.

Par ailleurs, un coup de feu retentit au loin. Et, se retournant en même temps que les filles, l'irlandais vit une troupe tout au bout de la rue. Des héros costumés en compagnie de Kalalli, Adam et Yuhigi.

Edna ne put s'empêcher de lâcher :

"Bordel, va y avoir du sport..."


[Le X symbolise la position de Kalalli, Adam, Yuhigi et des justiciers. Apu, celle de Apu. Jason et sur le symbole Filles avec les filles. Et Yanis est avec Radman dans le hall d'entrée de l'immeuble marqué LL.

Par ailleurs, vous pouvez poster dans n'importe quel ordre ! Bon courage et bon jeu !]

Big Blue jugea utile de donner un nom de code à chacun. Ils étaient tous particulièrement moches et le sien était celui d'un chien. C'était un honneur... La ligue sortit en s'équipant d'armes à feu en quantité. C'était vraiment effrayant et ça risquait d'être dangereux.

Lorsque le groupe arriva au coin de la rue après l'avoir descendu, un bruit sourd retentit et ils purent voir derrière eux Apu qui venait de tirer un coup de feu, également armé d'un fusil. Ca allait mal tourner ! Si chacun commençait à se tirer dessus, il y aurait des morts d'un côté ou de l'autre. Apu était innocent mais les justiciers devaient être envoyés en prison et non tués.

Dans l'immédiat, le plus simple était de faire partir Apu. Kalalli s'avança donc de quelques pas en disant :

" Je m'en occupe. "

Il tendit le bras, main face à l'indien, afin de montrer aux justiciers qu'il utilisait son pouvoir.

Le pauvre Apu allait encore subir une illusion fort effrayante pour qu'il fuit. Kalalli tenterait de lui mettre la dose maximale. C'était encore le mieux qu'il puisse faire pour éviter une perte.

Apu recula d'un pas, une expression de terreur intense sur le visage. Mais la peur pouvait des fois faire des choses bien curieuses... Il tira au jugé en direction du groupe... Coup qui manqua fort heureusement de toucher qui que ce soit. L'honnête commerçant n'était pas un sniper mais une balle perdue était si vite arrivée...

Les justiciers commençaient, quant à eux, à réagir. Le SuperPolicier se jeta au sol, son fusil à la main. BigBlue farfouillait dans sa veste dans le but évident d'en extirper son colt. Et Bugman arma son pistolet uzi.

BigBlue cria :

"Un soda offert au premier qui arrivera à le dégommer !"

Yuhigi était en compagnie du groupe pour l'assaut final et la dernière partie de plan de Roberta. Le jeune homme savait qu'à la fin il devrait les trahir, mais il se sentait coupable car même si ce sont des racistes, ils leur font confiance.

Big blue donna des noms de codes ainsi que la raison de ces noms. Yuhigi avait de quoi rougir, mais il avait encore en tête les raisons pour lesquelles Kalalli s'appelle Twinky. Il ne le montrait pas, mais intérieurement il était mort de rire.

Il était enfin devant le magasin d'Apu, le pauvre homme s'y trouvait déjà.

*Faut vraiment qu'il s'en aille* pensa Yuhigi.

Kalalli intervint le premier pour faire fuire l'homme avec ses pouvoirs, mais son actes eu l'effet inverse. Il était tellement paniqué qu'il tirait à l'aveuglette. Il pouvait les tuer eux mais pire, tuer d'innocent passant.

*Il faut l'arrêter et vite*

Yuhigi qui était à terre se leva et alluma ses mains de flammes. Il visa les jambes de l'homme afin de le faire paniquer et qu'il trébuche.

*J'espère que ça marchera et qu'Adam me suivra derrière avant le Superpolicier, sinon Apu est mort. * pensa t' il en visant Adam.

Il tira ses boules de feu en espérant ne pas le toucher pour le brûler, mais y avait peu de chance que ça arrive, vu la faible puissance de ses flammes.

Les deux boules étaient plutôt bien ajustées : elle touchèrent Apu au niveau des genoux. La vision des petites flammes, brulant son pantalon, combinée à l'illusion de Kalalli firent lâcher son fusil à l'homme.

"Bien joué !" ricana BigBlue. "Feu à volonté !" ordonna-t-il son colt à la main.

Le SuperPolicier était prêt à tirer, tout comme Bugman. BigBlue fit, enfin, un signe au reste de l'équipe, de le suivre en direction de Jason et des prostituées.

Du coin de l'oeil, Adam vit le groupe de super zéros se préparer à faire feu sur le pauvre commerçant...n'ayant pas d'armes, et ne voulant pas faire déjà sauter leur couverture, il pensa en une fraction de seconde à la seule solution qu'il avait pour qu'Apu ne finisse pas dans un sac à viande...

il apprécia la précision du tir de Yuhigi...

*cool ce pouvoir...*

"American Man s'occupe de lui!!"

Adam avait crié, dans l'espoir de lui laisser la demi seconde nécessaire, en se précipitant vers Apu, avant que le groupe ne fasse feu et d'alerter le groupe de protection de leur arrivée...

Il souhaitait que se mettre dans la ligne de tir lui permettrait de sauver le commerçant d'une mort assurée...

"Dégage, tocard !" hurla le SuperPolicier. "Tu nous barres la vue ! En plus tu cours comme une fille !"

Courant en diagonale dans la direction du commerçant afin de le plaquer, Adam utilisa son pouvoir pour renforcer l'impact qu'il pourrait avoir et s'agrippa à Apu pour traverser avec le commerçant la vitrine qu'il avait déjà explosé plus tôt...

une fois à l'abri des regards il s'adressa au commerçant...

"mais vous n'allez pas bien!!!arrêtez ça..."

Apu, de retour forcé dans son magasin, n'était pas en état de répondre... Si les flammes n'avaient fait que bien peu de dégâts sur son pantalon et qu'elles étaient dorénavant éteintes, l'homme avait suffisamment subi d'émotions pour la soirée... Adam se trouvait donc au dessus d'un Apu inconscient.

Il entendit le vrombissement d'un moteur au loin.

Quant au reste du groupe, Bugman, le SuperPolicier, leurs armes à la main, s'étaient retournés en direction de Jason et des filles. BigBlue agitait son colt sous le nez ravi du White Patriot. Et il lança à l'attention de Yuhigi et de Kalalli :

"Bon, votre abruti de copain a tout fait foiré avec Apu. Allons terroriser ces viles créatures, là bas..."

Il s'agissait bien entendu du groupe de Jason et des filles.

Il ne savait pas ce qui se passait derrière la porte, mais une chose était sure, la…chose qui s’approchait précédemment avait finit par arrêter de tirer sur la porte. Le truc moins rassurant, c’était qu’il y avait visiblement du grabuge à l’intérieur, ce qui ne pouvait signifier qu’une chose : Yanis était sans doute aux prises avec le super héros débile de l’autre côté. Il savait l’homme nanite capable de se sortir de bien des situations, mais il voulait tout de même venir donner un coup de main à son camarade. Il en était la de ses constatations, quand soudain ce fut encore plus le bordel du côté du magasin ou il avait entendu une explosion précédemment. Tournant la tête vers l’origine du nouveau grabuge, Jason eut la surprise de voir un groupe hétéroclite s’approcher, armé jusqu’aux dents…

Il jura entre ses dents, estimant que ça ferait beaucoup trop de problèmes potentiels à gérer pour lui et les filles, et il fit le tour des différentes options possibles. Premièrement, faire une sorte de bouclier derrière lequel lui et les filles pourraient se protéger. Ils allaient alors être encerclés. Deuxièmement, s’enfuir en volant sur les toits avec les filles, mais dans ce cas la, ça allait être le tir aux pigeons et les cibles pourraient se barrer, ça le faisait pas trop. Troisièmement, forcer le passage dans l’immeuble, mieux valait se coltiner un salopard plutôt que toute une clique… IL fallait tout de même protéger les filles. Il leur donna donc ses instructions. « Les filles, je vai tenter de gagner du temps. Vous foncez dans l’immeuble, je vous rejoins de suite, on s’occupe du type dedans, mon camarade est juste la. On bloque la porte, pour ne pas se faire canarder, ensuite. Go ! Ouvrez la porte et mettez vous à l’abris »

Jason laissa tomber la pince pour matérialiser un bouclier derrière lequel il comptait se protéger, ainsi que tout ce qui lui restait en matière psy pour protéger les deux filles également, via des disques flottants, suivant si possible leur mouvement.

En compagnie d'Edna et Verna, Jason déboula dans le hall, protégé et protégeant les filles grâce à son bouclier. Il y vit le géant noir qui venait de se mettre en position pour se battre. Yanis, quant à lui, était un peu en retrait, contre un mur.

Radman changea de position pour faire face à la fois à Yanis et aux nouveaux arrivants. C'était peut-être une masse mais il était loin d'être lent.

"On vient en renfort les filles ?"

Frottant sa jambe, Yanis roula des yeux. Cela aurait été tellement plus simple pour tout le monde que Radman se laisse étendre gentiment comme son acolyte Tobin. Et moins douloureux également.
Maintenant, le temps pressait si le Maghrébin en croyait le bruit qui provenaient de l'extérieur. Il devait se débarrasser rapidement de ce type, maître du kung fu ou non.

Alors que Cobalt se redressait, la porte s'ouvrit à la volée et les deux prostituées accompagnées de Tatoo firent leur entrée dans le hall. L'expression faciale du nano-mutant ne changea pas d'un iota devant cet imprévu ; il aurait plus de facilité à protéger les filles si elles étaient dans son secteur.

"Tu ne toucheras pas à ces femmes." lança l'Algérien, comme un 11e commandement, en tendant son bras-gourdin bleuté devant lui pour viser la poitrine de Radman. Relâchant la nano-pression pour lui rendre sa forme d'origine, il se concentra pour lancer une décharge électrique concentrée sur l'imposant justicier afin de le neutraliser.