[JustiX + LeX 6.6] The Siegmaringen incident

Yanis était resté aussi silencieux qu'à son habitude durant l'exposé des différentes pièces du dossier, enregistrant une à une les informations. Le PISS était décidément bien en peine de mener à bien sa mission. L'époque où l'organisation mettait des mutants-clés comme lui sous protection était bien loin. Voilà qu'il allait de nouveau opérer en tant qu'agent du PISS, une étiquette qui semblait coller à sa peau glacée.

Néanmoins, l'Algérien s'interrogea lorsque Carrie mentionna les informations qu'il avait trouvées dans la puce, qu'il avait jalousement gardée depuis sa précédente mission. Il n'avait divulgué ses trouvailles à personne, d'ailleurs, personne ne le lui avait demandé. Il avait placé beaucoup d'espoir pour sa quête identitaire dans cet alliage informatique tout droit issu du pays robotique de la secte Nemo. Ces robots qui l'avaient reconnu comme l'un des leurs. Finalement, l'objet avait perdu en intérêt lorsque le mutant avait découvert les informations sur Murray. Or il se demandait maintenant comment le professeur avait pu avoir accès à cette puce à son insu...

Son nez aquilin toujours fixé vers la table de briefing, les traits neutres, l'Algérien évaluait cette situation inédite et les questions qu'elle soulevait. Il avait beau retourner le problème dans tous les sens, une seule hypothèse se dégageait : son professeur devait avoir fouillé sa chambre en son absence. Le modus operandi était assez aisé à déduire compte tenu de son pouvoir supersonique. Personne n'avait dû s'en apercevoir. Mais pourquoi aurait-elle eu recours à de telles extrémités alors qu'un appel par communicateur aurait suffi ? Cela le dépassait. Mais il connaissait toute son ignorance en termes de normalité sociale, c'était peut-être pratique courante à l'Institut. Après tout, cela n'aurait été que la troisième fois en à peine quelques semaines que sa chambre était le théâtre d'événements troublants et incompréhensibles.

Le cyber-mutant commençait à se poser de sérieuses questions sur ce qui se tramait à l'Institut, mais dont il ne laissa rien paraître lorsque que Carrie leur demanda s'ils avaient des questions, plus parce que son expression faciale ne changeait jamais que par réelle volonté d'occulter ses doutes. Sa vigilance s'était relâchée depuis son arrivée ici. Il avait d'abord été méfiant, dubitatif, puis s'était laissé aller à la routine de la vie estudiantine. Pouvait-il bien faire confiance à ces gens qui prônaient de grandes valeurs tout en en bafouant d'autres ? Qui parlaient d'amitié inter-espèces alors qu'ils se manquaient de respect entre congénères ?

A la question de Carrie, Yanis se contenta de secouer la tête silencieusement en signe de dénégation. Le briefing était quant à lui limpide.