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[KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Mer 5 Mai 2010 - 15:26
Bureau de Cassandre
La porte de Vadim s'ouvrit sur un bureau vide, à l'instar de sa chambre. Cassandre s'attarda un moment sur le seuil, s'imprégnant de l'atmosphère, puis entra dans la pièce, dont elle laissa la porte ouverte ; elle s'approcha de la fenêtre, qu'elle ouvrit afin d'aérer le bureau, inoccupé depuis bien trop longtemps. Le courant d'air ne tarda pas à se créer, donnant presque l'impression que le propriétaire des lieux reviendrait d'une minute à l'autre. Pourtant ce n'était pas le cas. Une mission périlleuse les attendait à Johannesbourg, mission dont l'issue oscillait sur un fil aussi ambivalent qu'enchevêtré.
La Grecque alluma l'ordinateur du Russe, puis se saisit d'un petit pulvérisateur posé près du bonzaï. Elle vaporisa un moment la plante, qui devait en avoir grand besoin, et alla finalement s'asseoir dans le siège de bureau de Vadim. Elle n'occupait qu'une partie de l'espace alloué par le fauteuil, et devait sembler bien vulnérable au milieu de l'imposant siège. Quelque part, elle n'osait pas s'y installer trop confortablement. Tout comme dans la chambre de son collègue, sa présence ici ne lui avait pas été annoncée, et elle n'était pas tout à fait à son aise, aussi s'installa-t-elle le plus près du bord possible, afin de ne pas se laisser aller dans le fauteuil.
Sa visite n'avait pour but que l'entretien des lieux. Elle devait encore écrire à Assya pour lui annoncer que l'Institut suivrait sa fausse piste en Russie. S'étant faite passer pour Vadim, elle avait prévu de lui répondre depuis la boîte mail de son collègue, afin de donner le change le plus longtemps possible.
Les yeux fermés, Cassandre tapotait tranquillement sur le clavier. Elle était loin d'avoir l'aisance des voyants en la matière, mais son pouvoir lui avait toujours permis de pallier certaines carences. Il fallait seulement qu'elle calcule l'emplacement des objets, ce qui bien que rapide, n'était pas aussi instinctif que pour ses collègues.
Arrivée sur la boîte mail de Vadim, elle saisit son adresse, puis posa sa main à plat sur le clavier pour remonter plus facilement jusqu'à sa dernière utilisation. Les images défilaient dans son esprit à la vitesse d'un film que l'on rembobine.
"Te voilà..." murmura-t-elle en grec comme pour elle-même en s'arrêtant sur la dernière utilisation qu'avait faite Vadim de sa messagerie électronique. Reproduisant les gestes de l'Ogre Rouge lorsqu'il avait saisi son mot de passe.
"S".
La psychologue poursuivit son observation par procuration.
"I".
Vadim devait utiliser ce mot de passe depuis longtemps, vu la rapidité avec laquelle il le tapait.
"B".
Cassandre souffla une mèche rebelle lui chatouillant le nez.
"Y".
La main de la non-voyante resta quelques secondes suspendue en l'air au-dessus de la touche.
"L"
Elle n'était pas sûre de vouloir continuer.
"L".
Elle avait été loin de s'imaginer...
"O".
Non, elle n'avait pas voulu se l'imaginer.
"U".
Cassandre se mordilla la lèvre inférieure.
"C".
Elle savait que continuer changerait tout radicalement.
"H".
Mais en définitive, il était déjà trop tard pour reculer.
"K".
Elle faisait sûrement des plans sur la comète, la dernière lettre lui donnerait tort...
"A".
Ou pas.
Bien qu'elle ne le vit pas, une icône "Ouverture en cours" s'afficha sur l'écran, lançant le chargement des e-mails de Vadim. Les joues en feu, Cassandre savait qu'elle ne pourrait plus feindre de ne rien savoir, à défaut de voir. Ce qu'elle avait voulu occulter lui revenait maintenant en pleine figure comme une digue s'effondre sous la houle. Comme dans un état second, elle tapa un bref message à l'attention d'Assya, dont elle trouva les coordonnées dans le répertoire de Vadim.
Ceci fait, elle remarqua alors un e-mail non lu dont l'adresse était relativement préoccupante. Encore sous le choc, elle faillit éteindre l'ordinateur, se lever et partir sans demander son reste. Mais elle se ravisa. C'était trop important pour ne pas informer immédiatement Vadim. Elle l'ouvrit, le coeur battant. Cela faisait un moment que l'armée russe tentait de remettre la main sur Vadim, mais ses menaces devenaient plus pressantes. Cette fois-ci, c'était l'Institut qui était visé.
Perdue, Cassandre plaqua ses mains sur ses joues dans l'espoir vain de reprendre sa contenance habituelle, s'éclaircit légèrement la voix malgré la boule qu'elle avait dans la gorge, puis activa son communicateur à l'attention de Vadim, à l'autre bout de la planète.
"Vadim ?"
Qu'allait-elle bien pouvoir dire ? Annoncer qu'il avait reçu un énième message de menaces de l'Etat-major trahirait de toutes façons qu'elle connaissait son mot de passe. Cette fois-ci, pas de possible détourné permettant de s'esquiver. Mais en se taisant... elle risquerait probablement la vie de tous les résidents de l'Institut. Elle ne le permettrait jamais. Pas plus qu'elle risquerait la vie de son collègue. Dans le noir, elle entrevoyait de nouveaux possibles se créer devant elle. Devant eux.
"... Je... Tu as reçu un message. Tu comprends... je devais écrire à Assya..." commença-t-elle, perdant le fil de ce qu'elle voulait dire en tentant de se justifier. "C'est ton commandement, ils menacent de venir à l'Institut pour te réintégrer."
Nerveuse, la psychologue se tut, attendant la réponse de son collègue avec appréhension.
La porte de Vadim s'ouvrit sur un bureau vide, à l'instar de sa chambre. Cassandre s'attarda un moment sur le seuil, s'imprégnant de l'atmosphère, puis entra dans la pièce, dont elle laissa la porte ouverte ; elle s'approcha de la fenêtre, qu'elle ouvrit afin d'aérer le bureau, inoccupé depuis bien trop longtemps. Le courant d'air ne tarda pas à se créer, donnant presque l'impression que le propriétaire des lieux reviendrait d'une minute à l'autre. Pourtant ce n'était pas le cas. Une mission périlleuse les attendait à Johannesbourg, mission dont l'issue oscillait sur un fil aussi ambivalent qu'enchevêtré.
La Grecque alluma l'ordinateur du Russe, puis se saisit d'un petit pulvérisateur posé près du bonzaï. Elle vaporisa un moment la plante, qui devait en avoir grand besoin, et alla finalement s'asseoir dans le siège de bureau de Vadim. Elle n'occupait qu'une partie de l'espace alloué par le fauteuil, et devait sembler bien vulnérable au milieu de l'imposant siège. Quelque part, elle n'osait pas s'y installer trop confortablement. Tout comme dans la chambre de son collègue, sa présence ici ne lui avait pas été annoncée, et elle n'était pas tout à fait à son aise, aussi s'installa-t-elle le plus près du bord possible, afin de ne pas se laisser aller dans le fauteuil.
Sa visite n'avait pour but que l'entretien des lieux. Elle devait encore écrire à Assya pour lui annoncer que l'Institut suivrait sa fausse piste en Russie. S'étant faite passer pour Vadim, elle avait prévu de lui répondre depuis la boîte mail de son collègue, afin de donner le change le plus longtemps possible.
Les yeux fermés, Cassandre tapotait tranquillement sur le clavier. Elle était loin d'avoir l'aisance des voyants en la matière, mais son pouvoir lui avait toujours permis de pallier certaines carences. Il fallait seulement qu'elle calcule l'emplacement des objets, ce qui bien que rapide, n'était pas aussi instinctif que pour ses collègues.
Arrivée sur la boîte mail de Vadim, elle saisit son adresse, puis posa sa main à plat sur le clavier pour remonter plus facilement jusqu'à sa dernière utilisation. Les images défilaient dans son esprit à la vitesse d'un film que l'on rembobine.
"Te voilà..." murmura-t-elle en grec comme pour elle-même en s'arrêtant sur la dernière utilisation qu'avait faite Vadim de sa messagerie électronique. Reproduisant les gestes de l'Ogre Rouge lorsqu'il avait saisi son mot de passe.
"S".
La psychologue poursuivit son observation par procuration.
"I".
Vadim devait utiliser ce mot de passe depuis longtemps, vu la rapidité avec laquelle il le tapait.
"B".
Cassandre souffla une mèche rebelle lui chatouillant le nez.
"Y".
La main de la non-voyante resta quelques secondes suspendue en l'air au-dessus de la touche.
"L"
Elle n'était pas sûre de vouloir continuer.
"L".
Elle avait été loin de s'imaginer...
"O".
Non, elle n'avait pas voulu se l'imaginer.
"U".
Cassandre se mordilla la lèvre inférieure.
"C".
Elle savait que continuer changerait tout radicalement.
"H".
Mais en définitive, il était déjà trop tard pour reculer.
"K".
Elle faisait sûrement des plans sur la comète, la dernière lettre lui donnerait tort...
"A".
Ou pas.
Bien qu'elle ne le vit pas, une icône "Ouverture en cours" s'afficha sur l'écran, lançant le chargement des e-mails de Vadim. Les joues en feu, Cassandre savait qu'elle ne pourrait plus feindre de ne rien savoir, à défaut de voir. Ce qu'elle avait voulu occulter lui revenait maintenant en pleine figure comme une digue s'effondre sous la houle. Comme dans un état second, elle tapa un bref message à l'attention d'Assya, dont elle trouva les coordonnées dans le répertoire de Vadim.
Ceci fait, elle remarqua alors un e-mail non lu dont l'adresse était relativement préoccupante. Encore sous le choc, elle faillit éteindre l'ordinateur, se lever et partir sans demander son reste. Mais elle se ravisa. C'était trop important pour ne pas informer immédiatement Vadim. Elle l'ouvrit, le coeur battant. Cela faisait un moment que l'armée russe tentait de remettre la main sur Vadim, mais ses menaces devenaient plus pressantes. Cette fois-ci, c'était l'Institut qui était visé.
Perdue, Cassandre plaqua ses mains sur ses joues dans l'espoir vain de reprendre sa contenance habituelle, s'éclaircit légèrement la voix malgré la boule qu'elle avait dans la gorge, puis activa son communicateur à l'attention de Vadim, à l'autre bout de la planète.
"Vadim ?"
Qu'allait-elle bien pouvoir dire ? Annoncer qu'il avait reçu un énième message de menaces de l'Etat-major trahirait de toutes façons qu'elle connaissait son mot de passe. Cette fois-ci, pas de possible détourné permettant de s'esquiver. Mais en se taisant... elle risquerait probablement la vie de tous les résidents de l'Institut. Elle ne le permettrait jamais. Pas plus qu'elle risquerait la vie de son collègue. Dans le noir, elle entrevoyait de nouveaux possibles se créer devant elle. Devant eux.
"... Je... Tu as reçu un message. Tu comprends... je devais écrire à Assya..." commença-t-elle, perdant le fil de ce qu'elle voulait dire en tentant de se justifier. "C'est ton commandement, ils menacent de venir à l'Institut pour te réintégrer."
Nerveuse, la psychologue se tut, attendant la réponse de son collègue avec appréhension.
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Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Mer 5 Mai 2010 - 19:25
A Johannesburg, Vadim était assis sur le bord d'un muret entourant la haie de l'entrée de Skillnet. Il avait opté pour la taille de mulot, afin de guetter les entrées et les sorties d'éventuels employés ou visiteurs. Il était en mode de vigilance passive, se contentant de balayer la rue du regard. Un regard plutôt morne et fatigué. Le temps passait infiniment lentement, il s'ennuyait et était inquiet en même temps.
Tout à coup son communicateur se manifesta, et cela le fit presque sursauter. Il reconnut avec joie la voix de Cassandre. Il s'attendrit de la manière donc elle prononça son nom. Peut-être croyait-elle le réveiller ? Être réveillé par la voix de Cassandre à son oreille, il y avait pire ! Il eut un bref sourire.
Il répondit un "oui" énergique (quoique d'une petite voix aiguë) histoire de montrer qu'il était toujours alerte et dispo ! Puis il fronça les sourcils.
"Comment ça, mon commandement ??"
Vadim leva la tête, fixa l'horizon et cligna des yeux. Il se glaça, pris soudain de vertige et d'effroi devant tout ce que les paroles de Cassandre pouvaient impliquer, redoutant d'en réaliser l'inéluctable ampleur. Il y eut comme un blanc.
"Ah oui... le commandement..."
Dit-il lentement pour occuper l'espace sonore, tandis que ses mini-neurones s'appliquaient à faire les connexions nécessaires entre les informations. Notamment concernant la manière dont Cassandre les avait eue. Qui nécessitait la possession d'un certain mot de passe. Et là son cœur battit plus fort.
Elle s'était montrée hésitante, embrouillée presque... Et puis de toute façon la manière dont elle se justifiait ne laissait pas la place au doute. Elle savait, et elle avait déjà du tirer différents types de conclusions possibles.
Ses doigts tapotaient patiemment la surface rugueuse du muret. Il avait grand mal à ordonner les priorités, ne percevant que le dramatique/pathétique de la situation sous-jacente. Un seul mot fatal clignotait à son esprit. Il s'exclama, gauchement.
"Mais..., ... oui, tu as bien fait ! Il fallait écrire à Assya !"
Il sentit ses oreilles chauffer. Il s'essuya le front du revers de la main et s'aperçut qu'il était tout en sueur, malgré la fraicheur du soir. Cette phrase était-elle bien ? Oui elle était très bien, pour rassurer Cassandre, lui faire comprendre que c'était lui et seulement lui le responsable de ... tout le reste, indéterminé d'ailleurs. Le Russe, plongé dans la stupeur et l'embarras, la bouche sèche et les mains moites, parvint néanmoins à saisir la vraie seule grave information du court discours de la psychologue. Il se redressa sur son muret, roulant des épaules pour se redonner une contenance professionnelle. Il poursuivit de sa voix fluette.
"Ils sont fous ! J'avoue que cela fait quelques temps... un long moment, qu'ils me pressent de rentrer et j'ai un peu tardé pour répondre... mais... hmmm..."
Le Russe commençait à calculer lui aussi toute une série de possibles et prit soudain un ton particulièrement sombre, mâle, et grave.
"On peut en parler maintenant ? Tu es seule ?"
Il venait de reprendre sa taille normale pour se diriger vers un coin abrité.
Tout à coup son communicateur se manifesta, et cela le fit presque sursauter. Il reconnut avec joie la voix de Cassandre. Il s'attendrit de la manière donc elle prononça son nom. Peut-être croyait-elle le réveiller ? Être réveillé par la voix de Cassandre à son oreille, il y avait pire ! Il eut un bref sourire.
Il répondit un "oui" énergique (quoique d'une petite voix aiguë) histoire de montrer qu'il était toujours alerte et dispo ! Puis il fronça les sourcils.
"Comment ça, mon commandement ??"
Vadim leva la tête, fixa l'horizon et cligna des yeux. Il se glaça, pris soudain de vertige et d'effroi devant tout ce que les paroles de Cassandre pouvaient impliquer, redoutant d'en réaliser l'inéluctable ampleur. Il y eut comme un blanc.
"Ah oui... le commandement..."
Dit-il lentement pour occuper l'espace sonore, tandis que ses mini-neurones s'appliquaient à faire les connexions nécessaires entre les informations. Notamment concernant la manière dont Cassandre les avait eue. Qui nécessitait la possession d'un certain mot de passe. Et là son cœur battit plus fort.
Elle s'était montrée hésitante, embrouillée presque... Et puis de toute façon la manière dont elle se justifiait ne laissait pas la place au doute. Elle savait, et elle avait déjà du tirer différents types de conclusions possibles.
Ses doigts tapotaient patiemment la surface rugueuse du muret. Il avait grand mal à ordonner les priorités, ne percevant que le dramatique/pathétique de la situation sous-jacente. Un seul mot fatal clignotait à son esprit. Il s'exclama, gauchement.
"Mais..., ... oui, tu as bien fait ! Il fallait écrire à Assya !"
Il sentit ses oreilles chauffer. Il s'essuya le front du revers de la main et s'aperçut qu'il était tout en sueur, malgré la fraicheur du soir. Cette phrase était-elle bien ? Oui elle était très bien, pour rassurer Cassandre, lui faire comprendre que c'était lui et seulement lui le responsable de ... tout le reste, indéterminé d'ailleurs. Le Russe, plongé dans la stupeur et l'embarras, la bouche sèche et les mains moites, parvint néanmoins à saisir la vraie seule grave information du court discours de la psychologue. Il se redressa sur son muret, roulant des épaules pour se redonner une contenance professionnelle. Il poursuivit de sa voix fluette.
"Ils sont fous ! J'avoue que cela fait quelques temps... un long moment, qu'ils me pressent de rentrer et j'ai un peu tardé pour répondre... mais... hmmm..."
Le Russe commençait à calculer lui aussi toute une série de possibles et prit soudain un ton particulièrement sombre, mâle, et grave.
"On peut en parler maintenant ? Tu es seule ?"
Il venait de reprendre sa taille normale pour se diriger vers un coin abrité.
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Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Jeu 6 Mai 2010 - 8:41
La voix ridiculement aigüe de Vadim ne parvint pas à décrisper Cassandre. Le Russe avait eu un moment de flottement, d'hésitation, qui était plus éloquent à lui tout seul que le reste de ses paroles. La bonne nouvelle, c'est que l'Ogre Rouge ne semblait pas lui en vouloir d'avoir utiliser son ordinateur sans sa permission.
Vadim s'était si bien intégré à l'Institut... Il avait tissé des liens forts avec la plupart des élèves, mais aussi avec les autres professeurs. Imaginer qu'il doive s'éloigner lui semblait impossible, elle qui voyait pourtant tous les possibles où il n'était pas venu s'installer parmi eux. L'ex-militaire faisait partie des murs, l'éventualité d'un départ sonnait comme un non-sens à ses oreilles.
"Vu le ton, je crois que ton silence ne leur a pas plu..." répondit Cassandre, non sans un certain euphémisme.
La psychologue se passa la main dans les cheveux. Elle n'avait pas besoin de son pouvoir pour pressentir que la discussion qui allait suivre aurait un impact relativement important sur leur vie, et par extension, sur celles des mutants de l'Institut. Elle s'était toujours tenue éloignée de ce genre de discussions, mais Vadim n'était pas homme à tourner autour du pot. Aujourd'hui, elle ne traitait pas le cas d'un élève. Elle allait devoir réfléchir pour lui, pour elle, pour eux deux, et cette perspective inédite la troublait autant qu'elle l'effrayait.
"Oui... Pour l'instant." répondit-elle en posant les deux coudes sur le bureau pour reposer son menton sur ses mains jointes. Sa fonction faisant, elle n'était jamais seule bien longtemps.
"Tu... avais déjà envisagé cette possibilité ?" lui demanda-t-elle finalement après une profonde inspiration, pour amorcer une conversation qui s'annonçait lourde de non-dits. D'ailleurs, elle ne précisa pas particulièrement à quoi elle faisait allusion. La Grecque avait toujours été douée pour brouiller les pistes, à évoquer sans rien dire, à obtenir des réponses sans poser de question.
Vadim s'était si bien intégré à l'Institut... Il avait tissé des liens forts avec la plupart des élèves, mais aussi avec les autres professeurs. Imaginer qu'il doive s'éloigner lui semblait impossible, elle qui voyait pourtant tous les possibles où il n'était pas venu s'installer parmi eux. L'ex-militaire faisait partie des murs, l'éventualité d'un départ sonnait comme un non-sens à ses oreilles.
"Vu le ton, je crois que ton silence ne leur a pas plu..." répondit Cassandre, non sans un certain euphémisme.
La psychologue se passa la main dans les cheveux. Elle n'avait pas besoin de son pouvoir pour pressentir que la discussion qui allait suivre aurait un impact relativement important sur leur vie, et par extension, sur celles des mutants de l'Institut. Elle s'était toujours tenue éloignée de ce genre de discussions, mais Vadim n'était pas homme à tourner autour du pot. Aujourd'hui, elle ne traitait pas le cas d'un élève. Elle allait devoir réfléchir pour lui, pour elle, pour eux deux, et cette perspective inédite la troublait autant qu'elle l'effrayait.
"Oui... Pour l'instant." répondit-elle en posant les deux coudes sur le bureau pour reposer son menton sur ses mains jointes. Sa fonction faisant, elle n'était jamais seule bien longtemps.
"Tu... avais déjà envisagé cette possibilité ?" lui demanda-t-elle finalement après une profonde inspiration, pour amorcer une conversation qui s'annonçait lourde de non-dits. D'ailleurs, elle ne précisa pas particulièrement à quoi elle faisait allusion. La Grecque avait toujours été douée pour brouiller les pistes, à évoquer sans rien dire, à obtenir des réponses sans poser de question.
- InvitéInvité
Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Ven 7 Mai 2010 - 19:08
Les paroles de Cassandre sonnèrent comme trois coups de glas. Vadim se serra dans l'ombre de la sortie de secours d'un parking souterrain. Il soupira en silence, guettant machinalement les alentours pour être sûr de ne pas être vu.
Elle disposait sans doute de quelques minutes, connaissant son emploi du temps toujours très chargé. Cassandre était bien plus qu'une simple psychologue, pour les élèves mutants de l'Institut. Pour beaucoup elle devait être une seconde mère. Une mère bienveillante semant de la paille à chaque pas de ses rejetons pour ne pas qu'ils se blessent en tombant... La vie de la voyante était pleinement, voire entièrement consacrée aux autres. Mais son propre bonheur à elle, de quoi était-il fait ? Son don lui en privait-il à tout jamais ? L'Ogre se souvint de leur conversation à la soirée organisée à l'Institut. Il lui avait alors assuré de son soutien, et celui de tous les collègues. Beau soutien qu'il apportait ! Il faisait planer une menace sur l'Institut, et causait du tort par sa négligence éhontée !
La question de la psychologue le rappela à sa honteuse irresponsabilité. En même temps son esprit s'échappait encore, en tentant d'interpréter différemment la question. Avait-il envisagé qu'elle trouve le mot de passe ?
"Hmmm hé bien... j'ai bien du l'imaginer... l'envisager, mais pas de manière sérieuse. Enfin, tu me connais, j'ai le goût du risque, je suis un joueur, un incorrigible et joyeux..."
Il se rattrapa, après s'être maudit intérieurement. Il fallait qu'il chasse cette stupide et honteuse histoire de mot de passe de son esprit. Mais le fait qu'il savait qu'elle savait qu'il savait... C'est sûr, elle avait du se sentir offensée. Peut-être croyait-elle le découvrir sous un jour nouveau : celui d'un goujat ou d'un pervers qui penserait secrètement à elle jour et nuit ? Alors que ce n'était rien de plus qu'un discret et innocent témoignage d'affection ! Même si Vadim devait bien s'avouer qu'il n'avait pas envisagé Estherouchka ou Carrinouchka comme mot de passe... Tout cela était troublant et le Russe n'arrivait pas à se faire une idée raisonnable des dégâts que cette découverte fortuite venait de provoquer dans leur relation amicale. Cassandre n'était pas du genre à exprimer colère ou ressentiment. Au contraire elle ferait preuve de son éternelle mansuétude, et son affliction demeurerait invisible pour son entourage. Elle était même capable d'endosser la faute !
Mais elle aurait dès lors une toute autre vision de son collègue et serait sûrement mal à l'aise et affligée en sa présence.
Vadim prit un instant de lourde réflexion. C'était décidé il aborderait de front la question du mot de passe. Mais d'abord le plus important, pendant qu'elle était disponible dans ce fiévreux Institut.
Il se reprit donc, d'un ton embarrassé.
"... Un vrai gamin ! J'ai été stupide. Tu as raison j'aurai du régler ce problème depuis longtemps. Dès mon arrivée. Avant, même. Je pense que..."
Il baissa les yeux, et observa le bout de ses rangers usées par le voyage.
"Je me suis senti comme chez moi à l'Institut, j'ai complètement négligé les messages de l'armée. J'ai répondu à certains, oui. J'étais insouciant et heureux ! Nous les Russes... on se lie tellement vite d'affection. Ça nous entraîne dans des situations impossibles ! On se fait une montagne de soucis pour des petits détails de la vie courante et pour les graves problèmes on s'en remet au destin ou à la chance pour tout régler ! Hum..."
Il se frotta le collier de barbe et hocha la tête pour lui même. Il poursuivit d'une voix d'outre-tombe.
"Je vais me montrer un peu plus digne de mon poste de professeur et je vais régler ça à Moscou, dès la fin de notre mission ici. Le diable n'est pas aussi terrible qu'on le décrit."
Il s'interrompit, attendant une réaction de Cassandre qui pourrait le renseigner sur un éventuel soulagement à cette proposition de s'absenter encore un peu de l'Institut.
Elle disposait sans doute de quelques minutes, connaissant son emploi du temps toujours très chargé. Cassandre était bien plus qu'une simple psychologue, pour les élèves mutants de l'Institut. Pour beaucoup elle devait être une seconde mère. Une mère bienveillante semant de la paille à chaque pas de ses rejetons pour ne pas qu'ils se blessent en tombant... La vie de la voyante était pleinement, voire entièrement consacrée aux autres. Mais son propre bonheur à elle, de quoi était-il fait ? Son don lui en privait-il à tout jamais ? L'Ogre se souvint de leur conversation à la soirée organisée à l'Institut. Il lui avait alors assuré de son soutien, et celui de tous les collègues. Beau soutien qu'il apportait ! Il faisait planer une menace sur l'Institut, et causait du tort par sa négligence éhontée !
La question de la psychologue le rappela à sa honteuse irresponsabilité. En même temps son esprit s'échappait encore, en tentant d'interpréter différemment la question. Avait-il envisagé qu'elle trouve le mot de passe ?
"Hmmm hé bien... j'ai bien du l'imaginer... l'envisager, mais pas de manière sérieuse. Enfin, tu me connais, j'ai le goût du risque, je suis un joueur, un incorrigible et joyeux..."
Il se rattrapa, après s'être maudit intérieurement. Il fallait qu'il chasse cette stupide et honteuse histoire de mot de passe de son esprit. Mais le fait qu'il savait qu'elle savait qu'il savait... C'est sûr, elle avait du se sentir offensée. Peut-être croyait-elle le découvrir sous un jour nouveau : celui d'un goujat ou d'un pervers qui penserait secrètement à elle jour et nuit ? Alors que ce n'était rien de plus qu'un discret et innocent témoignage d'affection ! Même si Vadim devait bien s'avouer qu'il n'avait pas envisagé Estherouchka ou Carrinouchka comme mot de passe... Tout cela était troublant et le Russe n'arrivait pas à se faire une idée raisonnable des dégâts que cette découverte fortuite venait de provoquer dans leur relation amicale. Cassandre n'était pas du genre à exprimer colère ou ressentiment. Au contraire elle ferait preuve de son éternelle mansuétude, et son affliction demeurerait invisible pour son entourage. Elle était même capable d'endosser la faute !
Mais elle aurait dès lors une toute autre vision de son collègue et serait sûrement mal à l'aise et affligée en sa présence.
Vadim prit un instant de lourde réflexion. C'était décidé il aborderait de front la question du mot de passe. Mais d'abord le plus important, pendant qu'elle était disponible dans ce fiévreux Institut.
Il se reprit donc, d'un ton embarrassé.
"... Un vrai gamin ! J'ai été stupide. Tu as raison j'aurai du régler ce problème depuis longtemps. Dès mon arrivée. Avant, même. Je pense que..."
Il baissa les yeux, et observa le bout de ses rangers usées par le voyage.
"Je me suis senti comme chez moi à l'Institut, j'ai complètement négligé les messages de l'armée. J'ai répondu à certains, oui. J'étais insouciant et heureux ! Nous les Russes... on se lie tellement vite d'affection. Ça nous entraîne dans des situations impossibles ! On se fait une montagne de soucis pour des petits détails de la vie courante et pour les graves problèmes on s'en remet au destin ou à la chance pour tout régler ! Hum..."
Il se frotta le collier de barbe et hocha la tête pour lui même. Il poursuivit d'une voix d'outre-tombe.
"Je vais me montrer un peu plus digne de mon poste de professeur et je vais régler ça à Moscou, dès la fin de notre mission ici. Le diable n'est pas aussi terrible qu'on le décrit."
Il s'interrompit, attendant une réaction de Cassandre qui pourrait le renseigner sur un éventuel soulagement à cette proposition de s'absenter encore un peu de l'Institut.
- InvitéInvité
Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Dim 9 Mai 2010 - 19:02
Le Russe semblait embarrassé, se reposant sur les lieux communs de son peuple pour expliquer la tuile qui leur tombait dessus.
"... Oui, je te connais." répondit-elle doucement, non sans un léger sourire. Elle connaissait son goût pour le jeu, les facéties bon enfant. Elle s'était elle aussi laissée prendre au jeu, d'ailleurs. Mais ce n'était pas son sens de l'humour qui résoudrait cette situation épineuse. Elle reprit son sérieux.
"En définitive, la façon dont s'est arrivé importe peu. Ce qui importe maintenant, c'est de... nous tourner vers l'avenir et trouver la meilleure solution pour tous." répondit-elle, dans l'espoir de calmer son collègue. Ce n'était pas le moment de se laisser gagner par la panique.
Aux dernières paroles de Vadim, Cassandre fit quelques calculs rapides.
"Je ne crois pas qu'ils soient prêts à te laisser partir. Si Assya nous a appris quelque chose d'utile, c'est qu'ils poursuivent sans relâche tous les éléments mutants à leur portée. Et ils ont un télépathe... Il serait dangereux de sauter seul à pieds joints dans la gueule du loup."
A bien y réfléchir, les hommes de son entourage avaient la fâcheuse tendance de connaître une fin tragique. Par chance pour Adam, il était indestructible. Mais Vadim, aussi fort soit-il, n'était pas immunisé contre une mort brutale ou une emprise mentale. Elle avait déjà perdu plusieurs amis et en perdrait certainement d'autres faute de pouvoir infléchir leur destin... Mais son intervention sur celui de Vadim ne perturbait pas l'ordre cosmique. Si ça avait été le cas, elle n'aurait de toute façon pas supporté de rester une nouvelle fois sans rien faire. Elle n'était pas prête à reporter le deuil comme elle l'avait fait pour Olivier.
"Il y a bien... une solution." finit-elle par ajouter.
"... Oui, je te connais." répondit-elle doucement, non sans un léger sourire. Elle connaissait son goût pour le jeu, les facéties bon enfant. Elle s'était elle aussi laissée prendre au jeu, d'ailleurs. Mais ce n'était pas son sens de l'humour qui résoudrait cette situation épineuse. Elle reprit son sérieux.
"En définitive, la façon dont s'est arrivé importe peu. Ce qui importe maintenant, c'est de... nous tourner vers l'avenir et trouver la meilleure solution pour tous." répondit-elle, dans l'espoir de calmer son collègue. Ce n'était pas le moment de se laisser gagner par la panique.
Aux dernières paroles de Vadim, Cassandre fit quelques calculs rapides.
"Je ne crois pas qu'ils soient prêts à te laisser partir. Si Assya nous a appris quelque chose d'utile, c'est qu'ils poursuivent sans relâche tous les éléments mutants à leur portée. Et ils ont un télépathe... Il serait dangereux de sauter seul à pieds joints dans la gueule du loup."
A bien y réfléchir, les hommes de son entourage avaient la fâcheuse tendance de connaître une fin tragique. Par chance pour Adam, il était indestructible. Mais Vadim, aussi fort soit-il, n'était pas immunisé contre une mort brutale ou une emprise mentale. Elle avait déjà perdu plusieurs amis et en perdrait certainement d'autres faute de pouvoir infléchir leur destin... Mais son intervention sur celui de Vadim ne perturbait pas l'ordre cosmique. Si ça avait été le cas, elle n'aurait de toute façon pas supporté de rester une nouvelle fois sans rien faire. Elle n'était pas prête à reporter le deuil comme elle l'avait fait pour Olivier.
"Il y a bien... une solution." finit-elle par ajouter.
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Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Mer 12 Mai 2010 - 8:18
Vadim ne put qu'approuver le raisonnement sans faille de la psychologue, mais il était quelque peu frustré de ne pas savoir clairement si oui ou non elle était offensée. Elle ne semblait pas mais... Le Russe se massa l'arrière du cou et fronça les sourcils.
"Hmmm oui bien sûr, tu as raison Sibylle..."
Il réfléchit à ses paroles (de bien mauvaise grâce) et il lui apparut que oui, bien sûr, ses supérieurs ne le laisseraient pas repartir. C'était une évidence et c'est bien pour cela qu'il avait été incapable de les dissuader. Avait-il jamais vraiment cru qu'ils le laisseraient tranquille ? Au début oui, mais pas après avoir reçu le premier mail... Le gouvernement russe ne serait content que lorsque "ses" mutants seraient tous entre ses mains. Comme des enfants qui préfèrent encore casser leur jouet plutôt que le prêter à d'autres.
"Ah oui, le télépathe..."
Il soupira, de fatigue, et pour une rare fois, de défaitisme. Comme un cheval de course qui se rend compte qu'il a pris un ou deux tours de retard sur son concurrent. Et qu'il est donc plus que temps d'arrêter de courir pour rien et retourner dans son box.
"Tu veux dire que seul je n'arriverai à rien ? Ni les convaincre, ni trouver une sorte d'arrangement ? Bon... bien, d'accord."
Admit-il devant les paroles sans doutes prophétiques de Cassandre. Une seule solution... Le Russe avait beau retourner le problème dans tous les sens, l'issue lui semblait fatale, ou insatisfaisante, dans tous les cas. Il soupçonna que Cassandre envisage une mobilisation de l'Institut contre les forces russes. Il reprit donc avec une rebelle conviction.
"Je dois de toute façon m'y rendre n'est-ce pas ? Sinon ce sont les élèves qui vont prendre. Tu suggères que l'on forme une escouade ? Mais Sibylle, je ne veux pas que des élèves ou des collègues soient mêlés à mes problèmes, qui sont uniquement personnels... Non non jamais on ne verra Gulliver mêler des élèves à ses problèmes. Je veux que l'Institut continue sa propre mission. Pour moi c'est vraiment un impératif. Alors... ta solution tient toujours debout ?"
Demanda-t-il avec une dernière pointe de défi. Il avait le cœur lourd à l'idée, maintenant certaine, de devoir quitter ses congénères de l'Institut pour renouer avec un passé très peu regretté.
"Hmmm oui bien sûr, tu as raison Sibylle..."
Il réfléchit à ses paroles (de bien mauvaise grâce) et il lui apparut que oui, bien sûr, ses supérieurs ne le laisseraient pas repartir. C'était une évidence et c'est bien pour cela qu'il avait été incapable de les dissuader. Avait-il jamais vraiment cru qu'ils le laisseraient tranquille ? Au début oui, mais pas après avoir reçu le premier mail... Le gouvernement russe ne serait content que lorsque "ses" mutants seraient tous entre ses mains. Comme des enfants qui préfèrent encore casser leur jouet plutôt que le prêter à d'autres.
"Ah oui, le télépathe..."
Il soupira, de fatigue, et pour une rare fois, de défaitisme. Comme un cheval de course qui se rend compte qu'il a pris un ou deux tours de retard sur son concurrent. Et qu'il est donc plus que temps d'arrêter de courir pour rien et retourner dans son box.
"Tu veux dire que seul je n'arriverai à rien ? Ni les convaincre, ni trouver une sorte d'arrangement ? Bon... bien, d'accord."
Admit-il devant les paroles sans doutes prophétiques de Cassandre. Une seule solution... Le Russe avait beau retourner le problème dans tous les sens, l'issue lui semblait fatale, ou insatisfaisante, dans tous les cas. Il soupçonna que Cassandre envisage une mobilisation de l'Institut contre les forces russes. Il reprit donc avec une rebelle conviction.
"Je dois de toute façon m'y rendre n'est-ce pas ? Sinon ce sont les élèves qui vont prendre. Tu suggères que l'on forme une escouade ? Mais Sibylle, je ne veux pas que des élèves ou des collègues soient mêlés à mes problèmes, qui sont uniquement personnels... Non non jamais on ne verra Gulliver mêler des élèves à ses problèmes. Je veux que l'Institut continue sa propre mission. Pour moi c'est vraiment un impératif. Alors... ta solution tient toujours debout ?"
Demanda-t-il avec une dernière pointe de défi. Il avait le cœur lourd à l'idée, maintenant certaine, de devoir quitter ses congénères de l'Institut pour renouer avec un passé très peu regretté.
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Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Dim 16 Mai 2010 - 19:57
Etait-ce de la déception que la non-voyante percevait maintenant dans la voix caverneuse de son collègue ? Elle réalisa que ses estimations pouvaient se révéler frustrantes pour un homme aussi volontaire que Vadim. Les capacités du Russe n'en étaient pas la cause, mais il était difficile de dire tout ce qu'il y avait à en dire par communicateur interposé. Et c'était à la fois plus facile.
"Je n'ai pas dit que ce serait impossible... Mais dangereux." explicita la psychologue d'une voix douce et grave.
"Il y a des risques que je ne veux pas que tu prennes." ajouta-t-elle finalement, en espérant que la virilité de Vadim ne serait pas trop éprouvée par son implication dans ses affaires. Avec elle, la prise de risques était contrôlée. Mais sans ses orientations éclairées, le futur de l'Ogre Rouge se scindait en une kyrielle de possibles. Trop de scissions étaient rarement bon signe ; elles laissaient trop de place aux variables infinitésimales.
Une fois n'était pas coutume, elle avait émis un souhait direct et personnel, là où elle avait commencé par conseiller son collègue. L'expression de sa volonté lui laissa une étrange sensation d'inédit, comme si elle avait outrepassé ses droits.
Elle hocha plusieurs fois la tête aux dires de Vadim malgré sa solitude dans le bureau. Sa réaction n'était guère surprenante : ils faisaient déjà courir suffisamment de risques aux élèves de l'Institut pour défendre la cause mutante... Mais aucun élève ne devrait être impliqué dans l'histoire personnelle d'un professeur. Et engager l'Institut dans cette croisade contre le gouvernement russe le mènerait à sa perte. Les deux professeurs étaient sur la même longueur d'onde, en tout cas : Vadim devait s'éloigner de l'Institut afin de le désengager de cette sombre affaire de territorialité mutante.
"Non, tu as raison, il faut tenir l'Institut à l'écart de cette affaire. Le gouvernement russe fulminera déjà de voir les enfants du programme Voyage-Enfance libérés par les amis de Keyah." expliqua-t-elle, laissant échapper un léger souffle amusé. Ayant détourné ces enfants d'un convoi humanitaire, les Russes auraient du mal à venir réclamer la restitution de ces ressortissants variés sans révéler les conditions qui les menèrent en Sibérie... Ce pion s'était converti en dame difficile à contrecarrer, télépathe ou non, et la Grecque était très satisfaite de ce dénouement, autant pour les enfants kidnappés que pour l'Institut.
"Et l'Institut a suffisamment de problèmes comme ça." ajouta-t-elle en songeant aux différentes affaires qui occupaient les équipes ces derniers temps. Elle réfléchit quelques instants aux dernières conditions de Vadim, puis répondit avec un dégagement affecté :
"Bien sûr qu'elle tient toujours : je ne serai plus ta collègue à ce moment-là..."
Espérait-il encore la battre à ce petit jeu ?
"Je n'ai pas dit que ce serait impossible... Mais dangereux." explicita la psychologue d'une voix douce et grave.
"Il y a des risques que je ne veux pas que tu prennes." ajouta-t-elle finalement, en espérant que la virilité de Vadim ne serait pas trop éprouvée par son implication dans ses affaires. Avec elle, la prise de risques était contrôlée. Mais sans ses orientations éclairées, le futur de l'Ogre Rouge se scindait en une kyrielle de possibles. Trop de scissions étaient rarement bon signe ; elles laissaient trop de place aux variables infinitésimales.
Une fois n'était pas coutume, elle avait émis un souhait direct et personnel, là où elle avait commencé par conseiller son collègue. L'expression de sa volonté lui laissa une étrange sensation d'inédit, comme si elle avait outrepassé ses droits.
Elle hocha plusieurs fois la tête aux dires de Vadim malgré sa solitude dans le bureau. Sa réaction n'était guère surprenante : ils faisaient déjà courir suffisamment de risques aux élèves de l'Institut pour défendre la cause mutante... Mais aucun élève ne devrait être impliqué dans l'histoire personnelle d'un professeur. Et engager l'Institut dans cette croisade contre le gouvernement russe le mènerait à sa perte. Les deux professeurs étaient sur la même longueur d'onde, en tout cas : Vadim devait s'éloigner de l'Institut afin de le désengager de cette sombre affaire de territorialité mutante.
"Non, tu as raison, il faut tenir l'Institut à l'écart de cette affaire. Le gouvernement russe fulminera déjà de voir les enfants du programme Voyage-Enfance libérés par les amis de Keyah." expliqua-t-elle, laissant échapper un léger souffle amusé. Ayant détourné ces enfants d'un convoi humanitaire, les Russes auraient du mal à venir réclamer la restitution de ces ressortissants variés sans révéler les conditions qui les menèrent en Sibérie... Ce pion s'était converti en dame difficile à contrecarrer, télépathe ou non, et la Grecque était très satisfaite de ce dénouement, autant pour les enfants kidnappés que pour l'Institut.
"Et l'Institut a suffisamment de problèmes comme ça." ajouta-t-elle en songeant aux différentes affaires qui occupaient les équipes ces derniers temps. Elle réfléchit quelques instants aux dernières conditions de Vadim, puis répondit avec un dégagement affecté :
"Bien sûr qu'elle tient toujours : je ne serai plus ta collègue à ce moment-là..."
Espérait-il encore la battre à ce petit jeu ?
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Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Mar 18 Mai 2010 - 13:49
"Des risques que tu ne veux pas que je ??"
Répéta-t-il, frappé, puis attendri par l'expression de cette variable inattendue. En effet il y avait quelque chose d'inhabituel dans les paroles de Cassandre. D'habitude... elle s'arrangeait autrement. Le Russe n'avait rien contre un tel ajustement arbitraire du destin ! Au contraire l'oukase de la psychologue lui rendit sa gaieté et son joyeux rire guttural.
"Très bien ! Pour ma part je suis prêt à courir tous les risques, mais certainement pas celui de te contrarier, Sibylle ! Ha ha !"
Les encourageantes révélations de Cassandre sur le futur de la mission des génoshéens ajouta encore du baume au cœur de l'Ogre rouge. En tant que professeur il avait essuyé des victoires en demi teinte avec les KozaX. La plupart des missions s'étaient terminées sur un goût amer, même si les élèves ne s'en étaient jamais vraiment plaints. L'intervention efficace des alliés de l'Institut était donc un grand réconfort.
"Ah bonne nouvelle, je suis heureux qu'ils s'en tirent ces gamins, et que les autres fulminent. Les Génoshéens sont vraiment efficaces ! C'est parfait. Vraiment parfait. Merci."
Vadim se risqua à faire quelques pas devant la sortie du parking, écartant négligemment des graviers avec ses rangers. Son sourire s'évapora pour laisser place à la réflexion profonde.
La psychologue filait son énigme, contournant à nouveau élégamment le défi posé par le militaire. Les pensées de l'Ogre s'égarèrent toutefois plus loin que Sibylle l'avait sans doute voulu et il se sentit rougir plus que la normale. Si elle n'était plus sa collègue cela signifiait quoi comme option ? Qu'elle serait autre chose ? Sa femme peut-être ? Un mariage arrangé bien sûr... s'ils se mariaient il prendrait la nationalité grecque et ... Il se frotta la barbe d'un air songeur.
"Hmmm Sibylle je ne pense pas que toi prendre la nationalité russe ou moi la nationalité grecque représente un obstacle pour mes supérieurs..."
Mais ce n'était sûrement pas la solution envisagée par la rusée voyante et il se rendit bien vite compte de sa précipitation fantaisiste. Recollant les morceaux du puzzle égréné par Cassandre, il fronça les sourcils devant l'improbable paysage.
"Hum... attends est-ce que tu ... as l'intention de démissionner ? Pour m'accompagner en Russie ?? Dans ce bourbier ??..."
Demanda-t-il d'un ton d'effarement, avec une pointe d'incrédulité mais tout de même, pas trop prononcée. Savait-on jamais. Ce qui se traduisit par quelques oscillations décousues de son phrasé.
Il garda la bouche ouverte comme pour continuer sur une série de questions et d'exclamations qui bataillaient dans sa tête en ordre dispersé, mais il referma ses mâchoires et se força au silence. Il fallait d'abord avoir la confirmation de cette hypothèse fantasque, pur fruit de son imagination. Même si il est vrai que logiquement, il ne voyait guère d'autre possibilité.
Le Russe n'avait plus peur du ridicule au point où il en était ! Si Cassandre répondait quelque chose comme "non quand même pas", suivi d'un rire amusé, il essuierait ce cinglant échec avec dignité. Il joignit d'ailleurs les mains dans son dos et se redressa, fixant l'horizon obscur, et passant ainsi involontairement pour un vigilant et scrupuleux gardien de parking !
Répéta-t-il, frappé, puis attendri par l'expression de cette variable inattendue. En effet il y avait quelque chose d'inhabituel dans les paroles de Cassandre. D'habitude... elle s'arrangeait autrement. Le Russe n'avait rien contre un tel ajustement arbitraire du destin ! Au contraire l'oukase de la psychologue lui rendit sa gaieté et son joyeux rire guttural.
"Très bien ! Pour ma part je suis prêt à courir tous les risques, mais certainement pas celui de te contrarier, Sibylle ! Ha ha !"
Les encourageantes révélations de Cassandre sur le futur de la mission des génoshéens ajouta encore du baume au cœur de l'Ogre rouge. En tant que professeur il avait essuyé des victoires en demi teinte avec les KozaX. La plupart des missions s'étaient terminées sur un goût amer, même si les élèves ne s'en étaient jamais vraiment plaints. L'intervention efficace des alliés de l'Institut était donc un grand réconfort.
"Ah bonne nouvelle, je suis heureux qu'ils s'en tirent ces gamins, et que les autres fulminent. Les Génoshéens sont vraiment efficaces ! C'est parfait. Vraiment parfait. Merci."
Vadim se risqua à faire quelques pas devant la sortie du parking, écartant négligemment des graviers avec ses rangers. Son sourire s'évapora pour laisser place à la réflexion profonde.
La psychologue filait son énigme, contournant à nouveau élégamment le défi posé par le militaire. Les pensées de l'Ogre s'égarèrent toutefois plus loin que Sibylle l'avait sans doute voulu et il se sentit rougir plus que la normale. Si elle n'était plus sa collègue cela signifiait quoi comme option ? Qu'elle serait autre chose ? Sa femme peut-être ? Un mariage arrangé bien sûr... s'ils se mariaient il prendrait la nationalité grecque et ... Il se frotta la barbe d'un air songeur.
"Hmmm Sibylle je ne pense pas que toi prendre la nationalité russe ou moi la nationalité grecque représente un obstacle pour mes supérieurs..."
Mais ce n'était sûrement pas la solution envisagée par la rusée voyante et il se rendit bien vite compte de sa précipitation fantaisiste. Recollant les morceaux du puzzle égréné par Cassandre, il fronça les sourcils devant l'improbable paysage.
"Hum... attends est-ce que tu ... as l'intention de démissionner ? Pour m'accompagner en Russie ?? Dans ce bourbier ??..."
Demanda-t-il d'un ton d'effarement, avec une pointe d'incrédulité mais tout de même, pas trop prononcée. Savait-on jamais. Ce qui se traduisit par quelques oscillations décousues de son phrasé.
Il garda la bouche ouverte comme pour continuer sur une série de questions et d'exclamations qui bataillaient dans sa tête en ordre dispersé, mais il referma ses mâchoires et se força au silence. Il fallait d'abord avoir la confirmation de cette hypothèse fantasque, pur fruit de son imagination. Même si il est vrai que logiquement, il ne voyait guère d'autre possibilité.
Le Russe n'avait plus peur du ridicule au point où il en était ! Si Cassandre répondait quelque chose comme "non quand même pas", suivi d'un rire amusé, il essuierait ce cinglant échec avec dignité. Il joignit d'ailleurs les mains dans son dos et se redressa, fixant l'horizon obscur, et passant ainsi involontairement pour un vigilant et scrupuleux gardien de parking !
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Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Mer 19 Mai 2010 - 13:32
Cassandre eut une moue amusée. Vadim avait ce don de tout relativiser avec une déconcertante facilité.
"Ne t'en fais pas, il restera une part suffisante de risque... pour le sport." ironisa-t-elle. Quelque part, elle s'imaginait mal le Russe se reposer sur une voie toute tracée. Son goût du défi, probablement. De ce côté, il ne serait pas déçu, même avec l'aide de la psychologue.
Il y eut un gros blanc lorsque Vadim fit allusion au mariage. La Grecque, qui commençait à se détendre suite au quiproquo du mot de passe, sentit instantanément le rose lui remonter aux joues.
"... Un peu de patience, Vadim." finit-elle par répondre sans plus en dire. Trop parler pouvait facilement infléchir le destin.
"Hum... Disons que ta situation entre en conjonction avec un souci personnel que mon éloignement de l'Institut pourrait résoudre." expliqua-t-elle sans trop rentrer dans les détails. Ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait. Elle avait abordé le sujet des sentiments de Lucas avec Esther, mais avait préféré se taire étant donné que l'ethnopsychologue était le professeur référent du jeune homme. Elle avait même bien failli s'ouvrir à Milan dans l'infirmerie quelques jours plus tôt, mais l'arrivée impromptue d'autres élèves l'en avait empêchée. Spectateur extérieur, le professeur des LateX aurait certainement pu lui apporter un regard neuf sur la situation. Mais le baiser avorté survenu dans le couloir des dortoirs avait fait franchir un point de non retour dans la relation ambigüe que lui vouait le LeX.
"Et... depuis la guerre civile sur Génosha, je..."
Elle avait toujours eu conscience du potentiel dangereux de son pouvoir, mais son "enlèvement consentant" sur Génosha et les démêlés avec Ganymède lui avaient clairement démontré que la menace qu'elle représentait pour l'Institut était plus présente et pressante qu'elle ne l'avait cru. La confiance aveugle que les mutants avaient pour elle était une arme qu'il serait aisé de retourner contre ceux qu'elle aimait. La douce Cassandre était une bombe à retardement. Cela la perturbait depuis son retour de Génosha, et elle savait que le jour reviendrait où ses capacités seraient de nouveau ciblées.
"... je pense que ma présence à l'Institut constitue une menace. Comme toi, je me refuse à mettre en danger les élèves et les professeurs. Vous avez déjà pris de gros risques pour venir me chercher au Palais de Magnéto. Il y a eu des morts..."
Elle eut une pensée accablée pour Olivier et les élèves qui avaient péri sans qu'elle put l'empêcher.
"Ne t'en fais pas, il restera une part suffisante de risque... pour le sport." ironisa-t-elle. Quelque part, elle s'imaginait mal le Russe se reposer sur une voie toute tracée. Son goût du défi, probablement. De ce côté, il ne serait pas déçu, même avec l'aide de la psychologue.
Il y eut un gros blanc lorsque Vadim fit allusion au mariage. La Grecque, qui commençait à se détendre suite au quiproquo du mot de passe, sentit instantanément le rose lui remonter aux joues.
"... Un peu de patience, Vadim." finit-elle par répondre sans plus en dire. Trop parler pouvait facilement infléchir le destin.
"Hum... Disons que ta situation entre en conjonction avec un souci personnel que mon éloignement de l'Institut pourrait résoudre." expliqua-t-elle sans trop rentrer dans les détails. Ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait. Elle avait abordé le sujet des sentiments de Lucas avec Esther, mais avait préféré se taire étant donné que l'ethnopsychologue était le professeur référent du jeune homme. Elle avait même bien failli s'ouvrir à Milan dans l'infirmerie quelques jours plus tôt, mais l'arrivée impromptue d'autres élèves l'en avait empêchée. Spectateur extérieur, le professeur des LateX aurait certainement pu lui apporter un regard neuf sur la situation. Mais le baiser avorté survenu dans le couloir des dortoirs avait fait franchir un point de non retour dans la relation ambigüe que lui vouait le LeX.
"Et... depuis la guerre civile sur Génosha, je..."
Elle avait toujours eu conscience du potentiel dangereux de son pouvoir, mais son "enlèvement consentant" sur Génosha et les démêlés avec Ganymède lui avaient clairement démontré que la menace qu'elle représentait pour l'Institut était plus présente et pressante qu'elle ne l'avait cru. La confiance aveugle que les mutants avaient pour elle était une arme qu'il serait aisé de retourner contre ceux qu'elle aimait. La douce Cassandre était une bombe à retardement. Cela la perturbait depuis son retour de Génosha, et elle savait que le jour reviendrait où ses capacités seraient de nouveau ciblées.
"... je pense que ma présence à l'Institut constitue une menace. Comme toi, je me refuse à mettre en danger les élèves et les professeurs. Vous avez déjà pris de gros risques pour venir me chercher au Palais de Magnéto. Il y a eu des morts..."
Elle eut une pensée accablée pour Olivier et les élèves qui avaient péri sans qu'elle put l'empêcher.
- InvitéInvité
Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Mer 19 Mai 2010 - 19:02
"Un peu de patience"... L'Ogre rouge se mit la main au cœur pour l'empêcher de chavirer. Ce n'était donc pas un non, c'était une sorte de oui différé, à son idée irréfléchie de mariage arrangé ! Une bonne idée alors ? Le Russe ne savait trop quoi en penser mais il s'empressa d'obtempérer de sa voix caverneuse.
"Oui, oui bien sûr, j'attendrai autant qu'il le faudra ! Je veux dire, oui ne précipitons rien."
Il se tut, s'imprégnant de tout ce que les paroles de la psychologue signifiaient. Tout changeait, en fait. Une minute avant il se préparait à repartir seul en Russie, pour y rester indéfiniment et revivre l'équivalent d'une vie d'esclave ou de pantin. Et voilà que Cassandre révélait qu'elle aussi avait besoin de quitter l'Institut. Vadim en était doublement soulagé, car si Cassandre l'avait suivi uniquement pour le guider et le protéger, il aurait eu beaucoup de mal à accepter ce sacrifice. Il se détendit, comme s'il venait d'échapper à un bombardement mortel.
"Un souci personnel ? Mais de quoi s'agit-il ?"
Demanda-t-il sans détour. Il ne voyait pas du tout à quoi Cassandre pouvait faire allusion. Il ne s'imaginait pas qu'elle put avoir des problèmes avec quiconque. Mais il devait avouer que pour ces choses, il n'était guère observateur. Il lui semblait naturel que tout le monde aime Cassandre. Qui pourrait lui vouloir des noises ? Lui créer des soucis ? Un différent avec Adam Zachary ? Vadim avait du mal à l'imaginer, mais après tout il ne connaissait pratiquement rien du caractère et du passé de cet homme.
Il ne sut que répondre, quand Cassandre évoqua la menace qu'elle représentait pour l'Institut. Certainement le pouvoir de la voyante attisait bien des convoitises. Il se souvint qu'elle avait également été sous contrôle mental, ainsi que d'autres professeurs, et s'était battue contre les élèves. Les professeurs s'étaient mobilisés pour la sauver, risquant leur vie, alors qu'elle n'avait eu d'autre option que de se livrer aux Ganymédiens... Et malgré cette combinaison la plus optimale qu'elle avait pu trouver, il y avait eu des morts.
"Oui c'est vrai... Je veux dire, en tant que mutants nous sommes tous des menaces, mais tu es une menace particulièrement ... particulièrement ... attachante. Oui qui voudrait se séparer de toi ? De ton pouvoir ? Regarde Beckers !"
Dit-il précipitamment pour renouer avec l'argumentation de sa collègue. Il poursuivit sur un ton plus sombre.
"Je te comprends Sibylle. Mais tu as toujours agi selon ta conscience. Ta conscience aigüe de la justice, du bien commun. Si ce sont ces valeurs qui guident tes choix alors tu ne dois jamais rien regretter."
Il sentit que Cassandre remuait de sombres pensées, celles qui devaient hanter bien souvent son esprit. Aussi prit-il soudain un ton enjoué et volontaire qu'il prenait toujours pour remonter le moral des troupes.
"Sibylle tu prends la bonne décision ! Je vais te mettre à l'abri quelques temps en Russie. Après tout je suis bien le seul homme sur terre à pouvoir rétrécir la menace que tu représentes, non ? Crois-moi je saurai te faire discrète ! Ha ha..."
Il s'interrompit et détourna un instant le regard, apercevant la lumière de phares dans le parking obscur.
"Oui, oui bien sûr, j'attendrai autant qu'il le faudra ! Je veux dire, oui ne précipitons rien."
Il se tut, s'imprégnant de tout ce que les paroles de la psychologue signifiaient. Tout changeait, en fait. Une minute avant il se préparait à repartir seul en Russie, pour y rester indéfiniment et revivre l'équivalent d'une vie d'esclave ou de pantin. Et voilà que Cassandre révélait qu'elle aussi avait besoin de quitter l'Institut. Vadim en était doublement soulagé, car si Cassandre l'avait suivi uniquement pour le guider et le protéger, il aurait eu beaucoup de mal à accepter ce sacrifice. Il se détendit, comme s'il venait d'échapper à un bombardement mortel.
"Un souci personnel ? Mais de quoi s'agit-il ?"
Demanda-t-il sans détour. Il ne voyait pas du tout à quoi Cassandre pouvait faire allusion. Il ne s'imaginait pas qu'elle put avoir des problèmes avec quiconque. Mais il devait avouer que pour ces choses, il n'était guère observateur. Il lui semblait naturel que tout le monde aime Cassandre. Qui pourrait lui vouloir des noises ? Lui créer des soucis ? Un différent avec Adam Zachary ? Vadim avait du mal à l'imaginer, mais après tout il ne connaissait pratiquement rien du caractère et du passé de cet homme.
Il ne sut que répondre, quand Cassandre évoqua la menace qu'elle représentait pour l'Institut. Certainement le pouvoir de la voyante attisait bien des convoitises. Il se souvint qu'elle avait également été sous contrôle mental, ainsi que d'autres professeurs, et s'était battue contre les élèves. Les professeurs s'étaient mobilisés pour la sauver, risquant leur vie, alors qu'elle n'avait eu d'autre option que de se livrer aux Ganymédiens... Et malgré cette combinaison la plus optimale qu'elle avait pu trouver, il y avait eu des morts.
"Oui c'est vrai... Je veux dire, en tant que mutants nous sommes tous des menaces, mais tu es une menace particulièrement ... particulièrement ... attachante. Oui qui voudrait se séparer de toi ? De ton pouvoir ? Regarde Beckers !"
Dit-il précipitamment pour renouer avec l'argumentation de sa collègue. Il poursuivit sur un ton plus sombre.
"Je te comprends Sibylle. Mais tu as toujours agi selon ta conscience. Ta conscience aigüe de la justice, du bien commun. Si ce sont ces valeurs qui guident tes choix alors tu ne dois jamais rien regretter."
Il sentit que Cassandre remuait de sombres pensées, celles qui devaient hanter bien souvent son esprit. Aussi prit-il soudain un ton enjoué et volontaire qu'il prenait toujours pour remonter le moral des troupes.
"Sibylle tu prends la bonne décision ! Je vais te mettre à l'abri quelques temps en Russie. Après tout je suis bien le seul homme sur terre à pouvoir rétrécir la menace que tu représentes, non ? Crois-moi je saurai te faire discrète ! Ha ha..."
Il s'interrompit et détourna un instant le regard, apercevant la lumière de phares dans le parking obscur.
- InvitéInvité
Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Ven 21 Mai 2010 - 0:18
Une chose était sûre, l'Ogre Rouge semblait autant marcher sur des oeufs que la psychologue. En un sens, cela la rassurait de ne pas être la seule à sentir les changements infimes et pourtant si fondateurs qui se produisaient au fil de leur conversation.
Pendant un instant, les yeux fermés, la tête inclinée vers l'arrière, Cassandre songea à répondre explicitement à la question de Vadim. Lui révéler ce qui s'était passé. La question était claire, nette, précise. Elle appelait irrésistiblement une réponse du même ordre, une réponse dont la Grecque réservée brûlait de se défaire sans parvenir à s'y résoudre. Cela semblait pourtant si simple. Une phrase directe et ciblée qui la soulagerait d'un lourd fardeau...
Mais elle était encore psychologue à l'Institut. Elle n'avait pas le droit d'en dire plus. Le professionnalisme qui l'avait aidée à tenir bon durant les années éprouvantes où elle avait officié corps et âme à l'Institut ne l'avait pas quittée. Elle ne voulait toutefois pas aller jusqu'à mentir à son collègue pour protéger le secret de Lucas.
"Un problème relationnel avec... quelqu'un." répondit-elle évasivement du bout des lèvres. Mieux valait ne pas en dire plus : la possibilité que le problème concerne un professeur était toujours présente, et paraîtrait même peut-être plus probable au Russe que la passion illicite d'un adolescent pour elle.
Elle eut un sourire mi-figue mi-raisin à l'évocation de Wilson Beckers.
"Justement..." murmura-t-elle tristement. Elle se souvenait de la conversation qu'elle avait eue avec Esther. L'Israélienne lui vouait une confiance sans borne. Aussi flatteur soit-elle, cette révélation lui avait ouvert les yeux. Elle devrait d'ailleurs éviter cet écueil avec Vadim à l'avenir.
L'entrain du KozaX lui redonna néanmoins le sourire. Elle décida de le laisser croire qu'il serait le protecteur et non l'inverse. Il n'était pas du genre à se laisser border, et si c'était elle qui "mettait de la paille", il se sentirait forcément diminué.
Son esprit perçut la présence de Lucas devant son bureau. Elle se passa la main dans les cheveux ; la pause café était terminée.
"En attendant, ne te fais pas remarquer. Nous reparlerons de tout ça... J'ai de la visite." expliqua-t-elle pour prendre congé. Ils avaient encore une mission à mener à bien avant de songer à régler le problème militaire de Vadim. Puis après une hésitation :
"Sois prudent."
Elle se repositionna devant le bureau, et activa son communicateur à l'attention de Lucas.
"Lucas, je suis dans le bureau de M. Volkov." l'informa-t-elle afin qu'il puisse la rejoindre. Elle devait en effet temporiser l'affaire en répondant au mail du haut commandement de l'armée russe.
Tout en attendant l'arrivée du LeX, elle entreprit donc d'entamer l'e-mail de réponse, en se faisant une nouvelle fois passer pour Vadim.
Pendant un instant, les yeux fermés, la tête inclinée vers l'arrière, Cassandre songea à répondre explicitement à la question de Vadim. Lui révéler ce qui s'était passé. La question était claire, nette, précise. Elle appelait irrésistiblement une réponse du même ordre, une réponse dont la Grecque réservée brûlait de se défaire sans parvenir à s'y résoudre. Cela semblait pourtant si simple. Une phrase directe et ciblée qui la soulagerait d'un lourd fardeau...
Mais elle était encore psychologue à l'Institut. Elle n'avait pas le droit d'en dire plus. Le professionnalisme qui l'avait aidée à tenir bon durant les années éprouvantes où elle avait officié corps et âme à l'Institut ne l'avait pas quittée. Elle ne voulait toutefois pas aller jusqu'à mentir à son collègue pour protéger le secret de Lucas.
"Un problème relationnel avec... quelqu'un." répondit-elle évasivement du bout des lèvres. Mieux valait ne pas en dire plus : la possibilité que le problème concerne un professeur était toujours présente, et paraîtrait même peut-être plus probable au Russe que la passion illicite d'un adolescent pour elle.
Elle eut un sourire mi-figue mi-raisin à l'évocation de Wilson Beckers.
"Justement..." murmura-t-elle tristement. Elle se souvenait de la conversation qu'elle avait eue avec Esther. L'Israélienne lui vouait une confiance sans borne. Aussi flatteur soit-elle, cette révélation lui avait ouvert les yeux. Elle devrait d'ailleurs éviter cet écueil avec Vadim à l'avenir.
L'entrain du KozaX lui redonna néanmoins le sourire. Elle décida de le laisser croire qu'il serait le protecteur et non l'inverse. Il n'était pas du genre à se laisser border, et si c'était elle qui "mettait de la paille", il se sentirait forcément diminué.
Son esprit perçut la présence de Lucas devant son bureau. Elle se passa la main dans les cheveux ; la pause café était terminée.
"En attendant, ne te fais pas remarquer. Nous reparlerons de tout ça... J'ai de la visite." expliqua-t-elle pour prendre congé. Ils avaient encore une mission à mener à bien avant de songer à régler le problème militaire de Vadim. Puis après une hésitation :
"Sois prudent."
Elle se repositionna devant le bureau, et activa son communicateur à l'attention de Lucas.
"Lucas, je suis dans le bureau de M. Volkov." l'informa-t-elle afin qu'il puisse la rejoindre. Elle devait en effet temporiser l'affaire en répondant au mail du haut commandement de l'armée russe.
Tout en attendant l'arrivée du LeX, elle entreprit donc d'entamer l'e-mail de réponse, en se faisant une nouvelle fois passer pour Vadim.
- Lucas ShaamLeX
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Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Ven 21 Mai 2010 - 0:44
Bureau de Cassandre.
Lorsqu’il arriva devant le sombre panneau de bois laqué, il s’éclaircit la gorge, et regarda par-dessus son épaule, comme un voleur qui vérifiait qu’il n’allait pas être pris en flagrant délit. Même avec le consentement de Cassandre, pénétrer dans le bureau d’un éminent professeur de l’Institut ne lui vaudrait certainement pas des fleurs en bouquets… et il redoutait déjà les foudres du géant rouge lorsque celui-ci l’apprendrait… s’il l’apprenait un jour !
Lucas chassa la fugace, mais inquiétante, idée qui lui traversa l’esprit à ce moment, et selon laquelle Cassandre la devine manipulatrice désirait se débarrasser de lui et de Vadim. Elle l’aurait attiré ici pour provoquer la colère du Russe sur lui, et…Il n’osait imaginer ce que ça aurait pu donner par la suite. Soufflant tout l’air de ses poumons, et assuré de l’absence de quiconque dans le couloir, il entrouvrit la porte. La psychologue était assise au bureau, concentrée sur un ordinateur. Lucas se sentait terriblement mal à l’aise…
« Bonsoir… Je peux entrer ? »
Demandé comme une autorisation, cela vaudrait sans doute comme un contrat oral d’autorisation de pénétration illicite dans des quartiers interdits de l’armée soviétique. Mais sans même attendre la réponse, trop stressé de se faire surprendre sur le seuil, il entra dans la pièce et ferma la porte derrière lui pour s’appuyer tout contre, comme s’il n’osait pas avancer. Ce qui en vérité n’était pas loin de la réalité. Figé, il attendit une réaction de Cassandre, une parole, un geste, un battement de cil ou un mouvement de doigt qui rendrait plus ou moins crédible ce qu’il était en train de vivre.
Lorsqu’il arriva devant le sombre panneau de bois laqué, il s’éclaircit la gorge, et regarda par-dessus son épaule, comme un voleur qui vérifiait qu’il n’allait pas être pris en flagrant délit. Même avec le consentement de Cassandre, pénétrer dans le bureau d’un éminent professeur de l’Institut ne lui vaudrait certainement pas des fleurs en bouquets… et il redoutait déjà les foudres du géant rouge lorsque celui-ci l’apprendrait… s’il l’apprenait un jour !
Lucas chassa la fugace, mais inquiétante, idée qui lui traversa l’esprit à ce moment, et selon laquelle Cassandre la devine manipulatrice désirait se débarrasser de lui et de Vadim. Elle l’aurait attiré ici pour provoquer la colère du Russe sur lui, et…Il n’osait imaginer ce que ça aurait pu donner par la suite. Soufflant tout l’air de ses poumons, et assuré de l’absence de quiconque dans le couloir, il entrouvrit la porte. La psychologue était assise au bureau, concentrée sur un ordinateur. Lucas se sentait terriblement mal à l’aise…
« Bonsoir… Je peux entrer ? »
Demandé comme une autorisation, cela vaudrait sans doute comme un contrat oral d’autorisation de pénétration illicite dans des quartiers interdits de l’armée soviétique. Mais sans même attendre la réponse, trop stressé de se faire surprendre sur le seuil, il entra dans la pièce et ferma la porte derrière lui pour s’appuyer tout contre, comme s’il n’osait pas avancer. Ce qui en vérité n’était pas loin de la réalité. Figé, il attendit une réaction de Cassandre, une parole, un geste, un battement de cil ou un mouvement de doigt qui rendrait plus ou moins crédible ce qu’il était en train de vivre.
- InvitéInvité
Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Dim 23 Mai 2010 - 14:48
Cassandre termina la phrase qu'elle était en train de taper avant de tourner la tête dans la direction approximative de Lucas.
"Bonsoir, Lucas." répondit-elle de la façon la plus dégagée possible compte tenu des circonstances. Le mutant avait déjà l'air hésitant, rien ne servait de les mettre tous les deux plus mal à l'aise qu'ils ne l'étaient face à cette situation délicate. Dans son esprit, la non-voyante tentait de ne pas repenser aux événements survenus dans le dortoir des garçons.
Elle réalisa alors que sa présence dans ce bureau pouvait paraître étrange pour un élève. Au moins, elle était clairement affairée sur l'ordinateur et ne devait pas avoir l'air de fouiner à l'insu du maître des lieux, puisqu'elle avait laissé la porte entrouverte en entrant.
"Bien sûr. Ne t'en fais pas, M. Volkov sait que je suis ici." précisa-t-elle pour que le LeX ne craigne pas inutilement de représailles.
Après une courte pause, elle demanda doucement, sur un ton qu'elle voulait professionnel et sans tache :
"Que puis-je faire pour toi ?"
"Bonsoir, Lucas." répondit-elle de la façon la plus dégagée possible compte tenu des circonstances. Le mutant avait déjà l'air hésitant, rien ne servait de les mettre tous les deux plus mal à l'aise qu'ils ne l'étaient face à cette situation délicate. Dans son esprit, la non-voyante tentait de ne pas repenser aux événements survenus dans le dortoir des garçons.
Elle réalisa alors que sa présence dans ce bureau pouvait paraître étrange pour un élève. Au moins, elle était clairement affairée sur l'ordinateur et ne devait pas avoir l'air de fouiner à l'insu du maître des lieux, puisqu'elle avait laissé la porte entrouverte en entrant.
"Bien sûr. Ne t'en fais pas, M. Volkov sait que je suis ici." précisa-t-elle pour que le LeX ne craigne pas inutilement de représailles.
Après une courte pause, elle demanda doucement, sur un ton qu'elle voulait professionnel et sans tache :
"Que puis-je faire pour toi ?"
- Lucas ShaamLeX
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Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Lun 24 Mai 2010 - 0:31
Après un court instant, qui parut toutefois long à Lucas, dans une perspective plus égocentrée, Cassandre daigna remarquer la présence du mutant et le saluer. Elle le rassura sur la légalité de sa présence dans ce bureau, sans toutefois préciser la raison de celle-ci. Lucas lui en fut néanmoins reconnaissant, et le fit savoir un peu naïvement par un hochement de tête compréhensif, qu’elle n’allait pas voir, de toute façon… Pourtant, quelque chose clochait dans son comportement. Et lorsqu’elle lui posa cette question somme toute anodine, avec ce détachement professionnel exemplaire, ses sourcils s’arquèrent et il resta béat, muet de surprise, totalement décontenancé. Ce qu’elle pouvait faire pour lui ? Quelle question ! Ne le savait-elle pas ? Avait-elle oublié sa déclaration honteuse, sa tentative non moins séditieuse d’un baiser volé, la souffrance et le plaisir qu’il ressentait à l’avoir auprès de lui ? Ce rendez-vous avait été pris dans un but très clair : la clarification de cette situation invivable. Lorsque le secret restait entier, Lucas avait pris comme habitude de tout garder pour lui, de ne rien révéler, de faire bonne figure devant les autres. Et ça, il continuait de le faire. Mais plus devant Cassandre, c’était devenu totalement impossible. Il lui avait avoué, et elle l’avait entendu. Elle était au courant, et désormais il ne pourrait plus se cacher derrière un semblant de timidité maladive. Face à elle, il était à nu… Et la non-considération de cette situation lui fit l’effet d’une lame transperçant sa peau. Littéralement, d’ailleurs, pas l’image baveuse de mièvrerie psychique qu’on pouvait en déduire. Non, il avait le souffle coupé, des frissons désagréables dans tout le corps et une sensation oppressante et soudaine de chaleur. Il ne comprenait pas.
Qu’attendait-elle comme réponse ? Oh oui, tout va bien, je venais ici pour vous rendre une petite visite de courtoisie… Et vous, comment va la vie ? Ou peut être pensait-elle qu’il allait lui avouer que suite à sa tentative désespérée, la passion malsaine mais inébranlable qu’il avait pour elle s’était tout d’un coup tarie ? Non, le souci de Lucas était bien plus profondément enfoui qu’une simple attirance adolescente de passage. La précédente tentative de régler cette situation, cette mise de distance artificielle entre eux deux s’était soldée par quelque chose de pire encore, le manque. Et ce manque avait provoqué la tentative de baiser.
Ainsi, pendant plusieurs secondes, il resta coi, terrassé. Puis il se rendit compte qu’il fallait bien qu’il lui réponde quelque chose. Il ne savait tout bonnement pas quoi, et devait garder sa maîtrise sur lui-même pour ne pas se laisser dépasser par ses vives émotions. Ainsi décida-t-il de ne pas répondre directement à la question, mais d’aiguiller ce catastrophique début de conversation sur la voie qu’elle devait prendre.
« Je… je suis désolé pour… ce qui s’est passé. Vraiment désolé. »
Il détourna le regard, le plantant sur la bibliothèque de l’Ogre rouge, dans ce bureau où il n’avait jamais mis les pieds. D’une voix encore moins assurée, il poursuivit.
« Vous aviez dit qu’il faudrait en reparler. De ça et… de tout le reste. »
Et d’un ton presque implorant :
« C’est vous qui devez me dire quoi faire… »
Qu’attendait-elle comme réponse ? Oh oui, tout va bien, je venais ici pour vous rendre une petite visite de courtoisie… Et vous, comment va la vie ? Ou peut être pensait-elle qu’il allait lui avouer que suite à sa tentative désespérée, la passion malsaine mais inébranlable qu’il avait pour elle s’était tout d’un coup tarie ? Non, le souci de Lucas était bien plus profondément enfoui qu’une simple attirance adolescente de passage. La précédente tentative de régler cette situation, cette mise de distance artificielle entre eux deux s’était soldée par quelque chose de pire encore, le manque. Et ce manque avait provoqué la tentative de baiser.
Ainsi, pendant plusieurs secondes, il resta coi, terrassé. Puis il se rendit compte qu’il fallait bien qu’il lui réponde quelque chose. Il ne savait tout bonnement pas quoi, et devait garder sa maîtrise sur lui-même pour ne pas se laisser dépasser par ses vives émotions. Ainsi décida-t-il de ne pas répondre directement à la question, mais d’aiguiller ce catastrophique début de conversation sur la voie qu’elle devait prendre.
« Je… je suis désolé pour… ce qui s’est passé. Vraiment désolé. »
Il détourna le regard, le plantant sur la bibliothèque de l’Ogre rouge, dans ce bureau où il n’avait jamais mis les pieds. D’une voix encore moins assurée, il poursuivit.
« Vous aviez dit qu’il faudrait en reparler. De ça et… de tout le reste. »
Et d’un ton presque implorant :
« C’est vous qui devez me dire quoi faire… »
- InvitéInvité
Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Mer 26 Mai 2010 - 12:20
La psychologue hocha lentement la tête comme si elle pesait les excuses du jeune homme. Etant donné la situation, ce n'était pas réellement d'excuses qu'elle avait besoin. Devait-on s'excuser d'aimer ? Le LeX était en proie à un sentiment incontrôlable et déraisonné dont ils faisaient tous deux les frais. Néanmoins, ses excuses le remettait sur les rails d'une relations formelle élève-professeur, ce que la non-voyante ne pouvait qu'encourager, aussi ne les refusa-t-elle pas.
"Effectivement, j'ai dit ça." répondit-elle pensivement. Depuis, un certain nombre d'élément étaient venus modifier sensiblement la situation... Elle se demandait s'il était encore bien utile qu'ils reviennent sur ce qui s'était passé dans le couloir. Elle sortirait bientôt de sa vie et il n'aurait plus à se soucier de sa présence perturbante. Mais la dernière phrase du mutant la fit changer d'avis. Le ton et les mots, bien que sincères aux oreilles de l'aveugle, la heurtèrent par leur impact culpabilisant. Lorsqu'il avait fait sa déclaration, Lucas lui avait certifié qu'elle n'avait pas à intervenir ni à chercher une solution. En somme, qu'il saurait gérer ces sentiments problématiques au sein d'une école. Mais cette fois, elle se sentit accablée, accusée par cette simple phrase, comme si elle était directement responsable des difficultés traversées par son élève.
Malgré la gêne que cela provoquait en elle, elle prit sur elle de ne pas lui faire l'une et l'autre remarque ; la psychologue restait une adepte de la méthode douce. Cassandre pensa à lui faire part de son départ imminent, puis se ravisa en songeant à ses NeXus. Elle n'était pas du genre à partir comme une voleuse, ne serait-ce que par politesse, sans compter tout l'attachement qu'elle avait envers l'Institut et ses occupants. Elle préviendrait les autres professeurs, mais il lui sembla essentiel que les NeXus soient les premiers élèves mis au courant.
Lasse, la non-voyante se leva du fauteuil et s'approcha de la fenêtre, toujours ouverte, pour profiter de la douce brise extérieure. Elle réfléchit un moment en silence.
"Tu devrais en parler à Jade. Après ce qui s'est passé dans le couloir, je pense que tu lui dois la vérité." dit-elle doucement. Si Alixtide et Josh n'avaient probablement pas été en état de s'apercevoir de la tentative de Lucas, Adam, lui, était en pleine possession de ses moyens lorsque c'était arrivé. Elle doutait qu'il en parle à qui que ce soit, mais l'acte lui-même justifiait une discussion à coeur ouvert avec Jade et qu'il cesse de lui mentir par omission, du moins aux yeux de la psychologue. Leur relation ne pourrait être pleinement saine que s'il mettait les choses à plat avec sa petite amie. Si leur couple survivait, il en ressortirait plus fort, plus soudé.
"Effectivement, j'ai dit ça." répondit-elle pensivement. Depuis, un certain nombre d'élément étaient venus modifier sensiblement la situation... Elle se demandait s'il était encore bien utile qu'ils reviennent sur ce qui s'était passé dans le couloir. Elle sortirait bientôt de sa vie et il n'aurait plus à se soucier de sa présence perturbante. Mais la dernière phrase du mutant la fit changer d'avis. Le ton et les mots, bien que sincères aux oreilles de l'aveugle, la heurtèrent par leur impact culpabilisant. Lorsqu'il avait fait sa déclaration, Lucas lui avait certifié qu'elle n'avait pas à intervenir ni à chercher une solution. En somme, qu'il saurait gérer ces sentiments problématiques au sein d'une école. Mais cette fois, elle se sentit accablée, accusée par cette simple phrase, comme si elle était directement responsable des difficultés traversées par son élève.
Malgré la gêne que cela provoquait en elle, elle prit sur elle de ne pas lui faire l'une et l'autre remarque ; la psychologue restait une adepte de la méthode douce. Cassandre pensa à lui faire part de son départ imminent, puis se ravisa en songeant à ses NeXus. Elle n'était pas du genre à partir comme une voleuse, ne serait-ce que par politesse, sans compter tout l'attachement qu'elle avait envers l'Institut et ses occupants. Elle préviendrait les autres professeurs, mais il lui sembla essentiel que les NeXus soient les premiers élèves mis au courant.
Lasse, la non-voyante se leva du fauteuil et s'approcha de la fenêtre, toujours ouverte, pour profiter de la douce brise extérieure. Elle réfléchit un moment en silence.
"Tu devrais en parler à Jade. Après ce qui s'est passé dans le couloir, je pense que tu lui dois la vérité." dit-elle doucement. Si Alixtide et Josh n'avaient probablement pas été en état de s'apercevoir de la tentative de Lucas, Adam, lui, était en pleine possession de ses moyens lorsque c'était arrivé. Elle doutait qu'il en parle à qui que ce soit, mais l'acte lui-même justifiait une discussion à coeur ouvert avec Jade et qu'il cesse de lui mentir par omission, du moins aux yeux de la psychologue. Leur relation ne pourrait être pleinement saine que s'il mettait les choses à plat avec sa petite amie. Si leur couple survivait, il en ressortirait plus fort, plus soudé.
- Lucas ShaamLeX
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Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Ven 28 Mai 2010 - 22:07
De la froide et professionnelle Cassandre, il ne restait plus là que la froideur. Elle semblait bien plus distante qu’elle l’avait jamais été devant lui, que ce soit envers lui ou envers un autre mutant de l’institut. Qu’elle soit personnellement impliquée dans cette affaire de cœur semblait la gêner au plus haut point, et il y avait comme un mur infranchissable entre les deux êtres, dans ce bureau plutôt sombre de ce début de soirée. Elle avoua l’avoir dit, mais ne revint tout de même pas dessus, comme si en peu de temps, tout était devenu futile pour elle. Comme si elle n’accordait plus la même importance à son rôle au sein de l’Institut envers les mutants qui attendaient énormément d’elle, et qu’elle avait jusqu’ici toujours convaincu de l’efficacité de sa présence et de son aide. Mais là, face à ce mur insensible, Lucas se sentait dépourvu de tout repère. Où était la Cassandre qu’il adulait ? Son corps posé contre l’appui de fenêtre semblait ne pas vibrer de la même manière, comme déserté de son âme la plus profonde.
Un lourd moment de silence s’installa, durant lequel Lucas n’osa pas bouger d’un poil. Il restait flanqué contre cette porte close. Puis Cassandre changea subitement de sujet, comme si le fil de ses pensées s’était petit à petit égrainé pour laisser place à de nouvelles idées. Lucas était déstabilisé, en perte de raison face à cette situation qu’il ne contrôlait plus, et voilà que Cassandre l’envenimait davantage encore en lui rappelant l’affront inavoué qu’il avait fait à Jade, sa tendre moitié. Oui, elle avait raison, il devait lui parler… mais pourquoi l’annoncer de manière si directe, sans le moindre gant.
Et là, Lucas s’excentra un peu. Il sortit de la montagne de ses petits tracas quotidiens et sans doute puérils pour l’adulte à laquelle il faisait face pour regarder Cassandre en face. Et là il s’en voulut. Avait-il été plus aveugle qu’elle pour ne pas le remarquer ? Ce ton, cette expression désabusée, ces bizarreries non-coutumières de la méthode de Cassandre… C’était maintenant clair pour lui… Rhétoriquement, il posa tout de même la question…
« Mademoiselle Deneos ? Vous… Quelque chose ne va pas ? »
Il se sentait maintenant honteux de s’être laissé aller à des confidences et des demandes d’aide qui devaient passer à des kilomètres au dessus de la tête de la psychologue. Pour qu’elle trahisse ainsi un mal être, Cassandre devait réellement être éprouvée. Maladroitement, il avança d’un pas, d’un seul.
« Je peux vous aider ? »
Futile… Comment lui, avec ses instabilités sentimentales, ses passions dévorantes, son esprit troublé, pourrait-il venir en aide à Cassandre, celle qui portait les peines de tout l’Institut depuis tout ce temps, la Dame des Larmes…
Un lourd moment de silence s’installa, durant lequel Lucas n’osa pas bouger d’un poil. Il restait flanqué contre cette porte close. Puis Cassandre changea subitement de sujet, comme si le fil de ses pensées s’était petit à petit égrainé pour laisser place à de nouvelles idées. Lucas était déstabilisé, en perte de raison face à cette situation qu’il ne contrôlait plus, et voilà que Cassandre l’envenimait davantage encore en lui rappelant l’affront inavoué qu’il avait fait à Jade, sa tendre moitié. Oui, elle avait raison, il devait lui parler… mais pourquoi l’annoncer de manière si directe, sans le moindre gant.
Et là, Lucas s’excentra un peu. Il sortit de la montagne de ses petits tracas quotidiens et sans doute puérils pour l’adulte à laquelle il faisait face pour regarder Cassandre en face. Et là il s’en voulut. Avait-il été plus aveugle qu’elle pour ne pas le remarquer ? Ce ton, cette expression désabusée, ces bizarreries non-coutumières de la méthode de Cassandre… C’était maintenant clair pour lui… Rhétoriquement, il posa tout de même la question…
« Mademoiselle Deneos ? Vous… Quelque chose ne va pas ? »
Il se sentait maintenant honteux de s’être laissé aller à des confidences et des demandes d’aide qui devaient passer à des kilomètres au dessus de la tête de la psychologue. Pour qu’elle trahisse ainsi un mal être, Cassandre devait réellement être éprouvée. Maladroitement, il avança d’un pas, d’un seul.
« Je peux vous aider ? »
Futile… Comment lui, avec ses instabilités sentimentales, ses passions dévorantes, son esprit troublé, pourrait-il venir en aide à Cassandre, celle qui portait les peines de tout l’Institut depuis tout ce temps, la Dame des Larmes…
- InvitéInvité
Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Mer 2 Juin 2010 - 22:23
Surprise de la question, Cassandre se détourna de la fenêtre, l'expression interrogative.
"Quoi ?" demanda-t-elle sans comprendre.
Elle n'était pas habituée à ce qu'on lui pose des questions personnelles. D'ordinaire, c'était elle qui posait les questions et ajustait le tir en fonction des réponses afin de mieux cerner le problème des élèves. C'était sa fonction, elle était là pour ça : aider les autres, les soutenir et les guider à travers les épreuves.
Honteuse d'avoir pu dérouter un élève par son comportement absent, en particulier un élève déjà perdu, elle posa une main sur sa joue pour se ressaisir.
"Non... je... Excuse-moi, j'avais la tête ailleurs." bredouilla-t-elle avant d'agiter sa main libre en dénégation.
Néanmoins, Lucas n'avait pas commenté son conseil. L'avait-il éludée intentionnellement ? Le sujet était brûlant, mais elle se doutait que la situation devait planer plus que de raison sur la relation des deux élèves.
"Ecoute, Lucas. Tu ne peux pas garder tout ça enfoui en toi, car au tôt ou tard, tu finiras par exploser." commença-t-elle, en évitant par pudeur de prendre pour exemple la tentative avortée de baiser pour illustrer son propos.
"Vous avez l'air d'être bien tous les deux... Je pense qu'il est important que tu mettes les chose au clair avec elle."
La non-voyante s'était déjà retirée de l'équation, en réalité. Sa proximité ne serait bientôt plus problématique, mais restait à s'assurer que le jeune homme pourrait repartir du bon pied, psychologiquement et sentimentalement parlant.
"Quoi ?" demanda-t-elle sans comprendre.
Elle n'était pas habituée à ce qu'on lui pose des questions personnelles. D'ordinaire, c'était elle qui posait les questions et ajustait le tir en fonction des réponses afin de mieux cerner le problème des élèves. C'était sa fonction, elle était là pour ça : aider les autres, les soutenir et les guider à travers les épreuves.
Honteuse d'avoir pu dérouter un élève par son comportement absent, en particulier un élève déjà perdu, elle posa une main sur sa joue pour se ressaisir.
"Non... je... Excuse-moi, j'avais la tête ailleurs." bredouilla-t-elle avant d'agiter sa main libre en dénégation.
Néanmoins, Lucas n'avait pas commenté son conseil. L'avait-il éludée intentionnellement ? Le sujet était brûlant, mais elle se doutait que la situation devait planer plus que de raison sur la relation des deux élèves.
"Ecoute, Lucas. Tu ne peux pas garder tout ça enfoui en toi, car au tôt ou tard, tu finiras par exploser." commença-t-elle, en évitant par pudeur de prendre pour exemple la tentative avortée de baiser pour illustrer son propos.
"Vous avez l'air d'être bien tous les deux... Je pense qu'il est important que tu mettes les chose au clair avec elle."
La non-voyante s'était déjà retirée de l'équation, en réalité. Sa proximité ne serait bientôt plus problématique, mais restait à s'assurer que le jeune homme pourrait repartir du bon pied, psychologiquement et sentimentalement parlant.
- Lucas ShaamLeX
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Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Ven 4 Juin 2010 - 15:37
Cassandre parut décontenancée de la question somme toute normale et de rigueur que lui avait posé Lucas. Elle semblait vraiment mal à l’aise, et il était certain que quelque chose ne tournait pas rond pour elle. Lucas haussa un sourcil lorsqu’elle bredouilla pour détourner la conversation sans répondre réellement à la question. Cassandre, la femme si assurée qui bredouillait, comme lui le faisait si souvent… C’en était déconcertant. La tête ailleurs, c’était bien le mot.
Et puis, elle reparla de la situation qui les concernait. Ou plutôt qui le concernait lui, comme si elle ne voulait en rien évoquer sa participation, fut-elle active ou non, au problème de Lucas. Elle semblait croire qu’il s’agissait d’un problème de couple entre Lucas et Jade. Ou en tout cas que ça pourrait le devenir s’il ne lui disait rien. Exploser… oui, elle avait raison, il faudrait bien qu’il le dise tôt ou tard à sa moitié, même s’il redoutait ce moment. Il avait réussi à passer le cap avec River, et même si elle ne l’avait pas bien pris, forcément, elle avait soutenu Lucas dans son problème. Mais Jade… il ne savait pas comment elle pourrait réagir. Elle pouvait se montrer si imprévisible, passant en quelques secondes de la joie la plus exubérante à la mélancolie et à la tristesse. Et que dire de ses colères ? Lucas n’en avait jusqu’à maintenant jamais fait les frais, mais il ne voulait pas tester de sitôt. Et pourtant, il le fallait, Cassandre avait raison… Elle ne pouvait qu’avoir raison. Il baissa les yeux en hochant la tête.
« Oui… je le ferai. C’est juste que… c’est dur d’expliquer à quelqu’un à qui vous tenez beaucoup quelque chose que vous ne comprenez pas vous-même. »
Il devait le dire, et il le ferait. Cette nuit, ou la suivante, il se préparerait à lui dire, et il lui annoncerait. Comment ? Il le déciderait plus tard. S’il était venu aujourd’hui, ce n’était pas pour ce problème. Pas vraiment… Pourquoi était-il venu réellement ce soir ? Pour arranger la situation avec Cassandre ? Peu crédible. Cela faisait si longtemps que ça durait, que c’était en lui, qu’il n’arriverait sans doute pas à se débarrasser de cette passion platonique de sitôt. Il doutait même pouvoir un jour tourner la page, même après avoir quitté l’institut pour se fondre dans la vie d’adulte qui l’attendait hors des murs protecteurs de cette école particulière.
En fait, ce qu’il voulait, c’était que Cassandre lui parle, et non l’inverse. Qu’elle le rassure, qu’elle l’inquiète, qu’elle se fâche, qu’elle lui explique, qu’elle le dénonce, qu’elle l’aide ou l’enfonce, qu’elle lui raconte sa vie ou qu’elle lui explique la Vie. Qu’elle mette un mot sur sa passion, qu’elle nomme son problème… Il avait envie d’être en sa présence, et de l’entendre. Mais ça, il ne pouvait pas lui dire, aussi se tut-il.
Et puis, elle reparla de la situation qui les concernait. Ou plutôt qui le concernait lui, comme si elle ne voulait en rien évoquer sa participation, fut-elle active ou non, au problème de Lucas. Elle semblait croire qu’il s’agissait d’un problème de couple entre Lucas et Jade. Ou en tout cas que ça pourrait le devenir s’il ne lui disait rien. Exploser… oui, elle avait raison, il faudrait bien qu’il le dise tôt ou tard à sa moitié, même s’il redoutait ce moment. Il avait réussi à passer le cap avec River, et même si elle ne l’avait pas bien pris, forcément, elle avait soutenu Lucas dans son problème. Mais Jade… il ne savait pas comment elle pourrait réagir. Elle pouvait se montrer si imprévisible, passant en quelques secondes de la joie la plus exubérante à la mélancolie et à la tristesse. Et que dire de ses colères ? Lucas n’en avait jusqu’à maintenant jamais fait les frais, mais il ne voulait pas tester de sitôt. Et pourtant, il le fallait, Cassandre avait raison… Elle ne pouvait qu’avoir raison. Il baissa les yeux en hochant la tête.
« Oui… je le ferai. C’est juste que… c’est dur d’expliquer à quelqu’un à qui vous tenez beaucoup quelque chose que vous ne comprenez pas vous-même. »
Il devait le dire, et il le ferait. Cette nuit, ou la suivante, il se préparerait à lui dire, et il lui annoncerait. Comment ? Il le déciderait plus tard. S’il était venu aujourd’hui, ce n’était pas pour ce problème. Pas vraiment… Pourquoi était-il venu réellement ce soir ? Pour arranger la situation avec Cassandre ? Peu crédible. Cela faisait si longtemps que ça durait, que c’était en lui, qu’il n’arriverait sans doute pas à se débarrasser de cette passion platonique de sitôt. Il doutait même pouvoir un jour tourner la page, même après avoir quitté l’institut pour se fondre dans la vie d’adulte qui l’attendait hors des murs protecteurs de cette école particulière.
En fait, ce qu’il voulait, c’était que Cassandre lui parle, et non l’inverse. Qu’elle le rassure, qu’elle l’inquiète, qu’elle se fâche, qu’elle lui explique, qu’elle le dénonce, qu’elle l’aide ou l’enfonce, qu’elle lui raconte sa vie ou qu’elle lui explique la Vie. Qu’elle mette un mot sur sa passion, qu’elle nomme son problème… Il avait envie d’être en sa présence, et de l’entendre. Mais ça, il ne pouvait pas lui dire, aussi se tut-il.
- InvitéInvité
Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Mer 9 Juin 2010 - 0:57
Cassandre hocha doucement la tête. En un sens, il était plus facile de garder les choses pour soi. Elle était bien placée pour le savoir. Ce n'était ni la solution la plus supportable, ni la plus salutaire, mais elle évitait de faire des choix ou d'être placés devant des carrefours fondateurs. La conversation qu'elle venait d'avoir avec Vadim quelques minutes auparavant le lui avait démontré. Des gestes courants révélaient bien souvent le coeur des autres. Il fallait parfois savoir prendre position, aussi inconfortable soit-elle, pour ensuite être en paix avec soi-même et les autres.
La non-voyante s'éloigna de la fenêtre et revint vers le bureau à pas lents, posant sa main sur le dossier du fauteuil pour garder un repère spatial.
"Tu trouveras les mots." répondit Cassandre.
"Après tout, tu as fait le plus dur en venant m'en parler, tu ne crois pas ?"
Il lui avait certainement fallu rassembler son courage pour venir la trouver, bien plus que pour une déclaration d'amour ordinaire du fait de son statut de professeur.
Suspendue au silence du jeune homme, elle inclina légèrement la tête sur le côté. C'était comme si son agitation flottait dans l'air, le rendait électrique.
"Je te sens anxieux..."; fit-elle, le regard perdu dans le vague. "Les professeurs ne sont pas au courant, si c'est ce qui te tracasse."
La non-voyante s'éloigna de la fenêtre et revint vers le bureau à pas lents, posant sa main sur le dossier du fauteuil pour garder un repère spatial.
"Tu trouveras les mots." répondit Cassandre.
"Après tout, tu as fait le plus dur en venant m'en parler, tu ne crois pas ?"
Il lui avait certainement fallu rassembler son courage pour venir la trouver, bien plus que pour une déclaration d'amour ordinaire du fait de son statut de professeur.
Suspendue au silence du jeune homme, elle inclina légèrement la tête sur le côté. C'était comme si son agitation flottait dans l'air, le rendait électrique.
"Je te sens anxieux..."; fit-elle, le regard perdu dans le vague. "Les professeurs ne sont pas au courant, si c'est ce qui te tracasse."
- Lucas ShaamLeX
- Age : 35
Equipe : LeX
Nom de code : Rock
Date d'inscription : 12/10/2007
Re: [KonyX 6.12.2] Quand le tsar n'est pas là
Sam 12 Juin 2010 - 19:37
Cruelle désillusion en soi. Les douces paroles de Cassandre n’étaient pas pour lui. Il lui fallait encore une fois trouver les mots, lui-même parler. À Jade, à Cassandre, à quelqu’un pour décompresser. Oui, il trouverait les mots, comme il l’avait fait avec River, comme il l’avait fait avec Cassandre. Il espérait juste que ça ne soit pas trop long, qu’il arriverait à se décider rapidement, à trouver le courage, la force en lui de mettre en péril officiellement ce qui l’était déjà de par ses actes, pensées et sentiments. Lucas restait planté là, contre la porte. Il n’osait bouger. Il ne voulait pas bouger, d’ailleurs. Cassandre se rapprocha du bureau en parlant, et il ne fit que hocher la tête, ridicule une fois de plus, pour acquiescer ses propos. Oui, il avait fait le plus dur. Mais le plus dur restait sans doute à venir.
« Je ne sais pas si elle peut comprendre… Qui le pourrait ? J’ai peur de ce qui pourrait se passer. »
La dernière phrase de Cassandre perturba un peu Lucas. Oui, il était anxieux, il ne fallait pas être devin pour le voir, pour le comprendre, ne fut-ce que par son attitude, par ses expressions, le ton de sa voix. Et c’était évident, il se tenait face à une personne dont il était passionnément amoureux, et qu’il ne pouvait aimer. Il était seul avec elle, et elle était au courant de tout. Il était normal qu’il soit nerveux. Mais l’évocation des autres professeurs lui fit plisser la bouche en une moue d’incompréhension.
« Les autres professeurs ? Que feraient-ils s’ils le savaient ? Si je l’avoue à Jade, ils seront au courant, tôt ou tard… par des rumeurs ou des aveux. Et puis Mr Zachary… »
Il l’avait certainement vu, dans le couloir, le jour où il avait tenté d’embrasser Cassandre. C’était presque certain. Il n’avait rien dit, en public tout du moins.
« J’ai été inconscient… Mes émotions m’ont dépassé. Comment faites-vous, Mademoiselle Deneos. Comment faites-vous pour toujours mettre de côté vos émotions, afin qu’elles n’altèrent pas votre jugement ou vos actes ? Quel est votre secret ? »
« Je ne sais pas si elle peut comprendre… Qui le pourrait ? J’ai peur de ce qui pourrait se passer. »
La dernière phrase de Cassandre perturba un peu Lucas. Oui, il était anxieux, il ne fallait pas être devin pour le voir, pour le comprendre, ne fut-ce que par son attitude, par ses expressions, le ton de sa voix. Et c’était évident, il se tenait face à une personne dont il était passionnément amoureux, et qu’il ne pouvait aimer. Il était seul avec elle, et elle était au courant de tout. Il était normal qu’il soit nerveux. Mais l’évocation des autres professeurs lui fit plisser la bouche en une moue d’incompréhension.
« Les autres professeurs ? Que feraient-ils s’ils le savaient ? Si je l’avoue à Jade, ils seront au courant, tôt ou tard… par des rumeurs ou des aveux. Et puis Mr Zachary… »
Il l’avait certainement vu, dans le couloir, le jour où il avait tenté d’embrasser Cassandre. C’était presque certain. Il n’avait rien dit, en public tout du moins.
« J’ai été inconscient… Mes émotions m’ont dépassé. Comment faites-vous, Mademoiselle Deneos. Comment faites-vous pour toujours mettre de côté vos émotions, afin qu’elles n’altèrent pas votre jugement ou vos actes ? Quel est votre secret ? »
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