[15/05] Sandwich express

Ça y était : son premier jour officiel au sein du prestigieux et renommé Institut Xavier. Pour l’occasion, Clark n’était même pas stressé. Il avait juste assez de trac pour trouver ça légèrement excitant, mais ne paniquait pas outre mesure. Il faisait généralement bonne impression, lors d’une première rencontre. Pour l’occasion, il était habillé un peu plus relax que les jours om il travaillait : un simple polo beige au col ouvert avec un jeans.

Depuis la matinée, il tentait un peu de s’habituer au bâtiment qui serait dorénavant sa maison autant que son lieu de travail, lorsqu’il ne serait pas à l’Université Columbia. Lors de ses précédentes visites, il n’avait pas croisé beaucoup d’élèves, et n’avait parlé à aucun. Cette première journée était donc l’occasion de se mêler aux pensionnaires et élèves de cet institut mutant.

Il pénétra donc dans ce qu’il avait retenu être la cuisine, et aperçut deux personnes qui discutaient : un étudiant, et un membre de l’équipe pédagogique qu’il avait déjà croisée lors d’une réunion expliquant sa venue dans les rangs de l’Institut, en remplacement d’une certaine Sahari Fouba, sur le départ. Il lança donc un sourire aux deux convives, tout en les saluant :

« Bonjour Mademoiselle Marcin. Jeune homme. »

Il s’approcha du mutant attablé en train de déguster son sandwich, et se présenta, poli et avenant, en lui tendant la main.

« Clark Walker. Je suis votre nouveau professeur de défense contre les forces du mal. »

Un grand sourire ornait son visage. Le jeune mutant percerait-il à jour sa référence ? C’était un grand succès littéraire et cinématographique du siècle passé. Une histoire de jeune sorcier dans une école de magie…

Finalement, il était totalement détendu.

Carrie fut flattée de l'immense compliment que venait de lui offrir Rob. Elle était contente qu'il ait choisi son équipe, non pas seulement pour être avec ses amis, mais aussi pour être avec elle. L'avocate ne s'attendait certainement pas à une preuve d'affection de la sorte, mais en fut très contente et très émue. Elle lui envoya un léger sourire et le perdit rapidement en se raclant la gorge. Le jeune mutant s'était interrompu avec la venue du nouveau professeur, mais Carrie ne s'empêcha pas de lui répondre tout de même. Elle se pencha vers lui, le regarda d'un regard perçant et sérieux et lui dit à voix basse:

"Vous n'êtes pas responsable des injustices que vous n'avez pas pu empêcher. C'est la première règle que l'on doit apprendre. Sinon on se sent inutile, impuissant et c'est là qu'on ne peut plus faire de différence. Quant à faire votre propre Justice...cela fait partie de votre quête d'identité. Jusqu'à où pouvez-vous faire votre propre justice sans tomber dans l'injustice."

Elle haussa la voix en se reculant et ajouta avec détachement:

"Ils recevront tous ce qu'ils méritent, un jour où l'autre. Que cela vienne d'autrui ou de nous."

Lorsque Clark s'empara des deux sandwich, Carrie fut surprise et resta bouche bée quelques instants. Elle le regarda s'en aller et continuer à parler à Rob comme si de rien n'y était. Lorsqu'il demanda à Rob dans quelle équipe il faisait partie, Carrie glissa un regard en sa direction. Elle hésita quelques secondes avant de prendre son couteau et de le déposer dans l'évier. Elle prit aussi un chiffon et nettoya rapidement le comptoir des miettes et des résidus, jetant toujours un coup d'oeil vers le nouvel arrivant, soupçonnant momentanément qu'il avait l'intention de manger les deux moitiés...ou quelque chose du genre. Elle fut sortie de sa réflexion par ce dernier qui lui demanda si elle aimait les mets relevés.

"C'est à dire que...Oui. Merci." réussit-elle à dire, le voyant de toute façon saupoudrer leur sandwich de poivre. Lorsqu'il fit un commentaire sur les épices et la vie, Carrie eut un petit sourire pour elle même et dit simplement: "La vie est surtout moins épicée..."

Lorsqu'elle reprit son sandwich, Carrie lui renvoya son sourire et prit place autour de la table. Elle prit une bouchée à son tour et prit un moment pour bien savourer son sandwich.

Oh ben finalement, elle était plus sympathique qu’elle ne paraissait au premier abord, la Miss Marcin. Elle accepta sans ronchonner que Clak lui prenne son repas pour l’arranger à sa sauce, et l’en remercia même avec surprise, avant de sourire discrètement en commentant sa remarque sur les épices de la vie. Il ne perçut pas très clairement ce qu’elle voulait dire par là, mais il se contenta de hausser les épaules.

« La vie a le degré d’épice qu’on veut lui donner ! Pas de poivre, on s’ennuie… mais gare à l’excès de pili-pili ! »

Il mordit dans son dîner avec gourmandise, tout en allant s’assoir face à Robin, qui répondait à sa première question, affirmant qu’il faisait partie des JustiX – et non des RustiX comme il l’avait pensé au départ – de Carrie Marcin. Quelle surprise de les voir ensemble, dès lors ! Mais Clark ne commenta pas : s’il avait l’impression de gêner un entretien privé entre les deux associés, il n’en montra rien, mais se promit néanmoins de couper court la discussion s’il se sentait désormais malvenu pour le moment. Pour l’instant, il préféra écouter le JustiX poursuivre ses explications. Des changements de référents, et de costumes.

« Oh, le changement, parfois, ça fait du bien. Je suis sûr que tu te serais lassé de porter toujours les mêmes couleurs. Même si en effet, c’est regrettable pour les personnes qui t’ont suivie sans rester. Tiens en parlant de costume, je n’en ai pas encore moi. Vous avez un tailleur attitré, ou c’est votre directeur le pro du fil ? »

Évidemment qu’il était le pro du fil. S’il avait bien compris son pouvoir, il en était même entièrement constitué. Mais il avait fait la remarque sur le ton de l’humour. Mais il n’eut guère le temps de poursuivre ses discussions chiffon : le pensionnaire lui proposait. Il prit une cuillère dans la casserole qui lui était tendue et gouta.

Hmpf… C’était épicé, ça c’était certain ! Clark écarquilla un instant les yeux en faisant claquer sa langue contre son palais.

« Hé bien jeune homme, vous devez avoir une vie passionnante ! »

Carrie continua de manger son sandwich sans se faire remarquer. En fait elle n'avait simplement pas envie de se faire parler. Ils n'étaient que trois dans la cuisine, mais elle avait l'impression qu'elle était surpeuplée. Peut-être parce que le nouveau venu prenait beaucoup de place...Mais l'avocate n'arrivait pas à se décider si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Après tout, Carrie s'était rendu compte que les personnes qui parlaient autant n'avaient pas toujours besoin de beaucoup de répliques pour tenir une conversation. Carrie se contenta de hausser les sourcils comme toute réactions aux paroles de Rob et de Clark. La remarque de Rob sur ses changements fréquents d'équipe fit réagir la professeure et elle se raidit légèrement. Elle ne s'était jamais rendu compte à quel point les enfants avaient eu à vivre dans changements radicaux dans le staff de l'Institut. D'abord Gabriel, puis Vayne, Olivier, Richard, Vadim, Cassandre, Milan et maintenant Sahari. Il ne restait plus qu'elle-même, Adam et Esther. Et maintenant Clark. C'était à se demander pourquoi les jeunes étaient déstabilisés, ils quittaient leur famille et se greffait à une famille encore plus mal-fonctionnelle.

L'avocate reprit une bouchée dans son sandwich et mordit directement dans un gros morceau de cornichons qui la fit grimacer légèrement. La conversation resta sur les costumes pendant un moment et Carrie réfléchit justement à son propre costume qui commençait à demander des retouches. Peut-être devrait-elle essayer de voir ce qu'elle pourrait faire pour l'améliorer. C'est alors que Clark s'informa sur son propre costume et Carrie voulut y répondre, sans attendre la fin de sa phrase, mais elle s'interrompit elle-même en entendant la blague qu'il fit. Smart. Ils avaient maintenant droit à un nouveau comique parmi les professeurs. Carrie attendit que le nouveau professeur prennes une bouchée de la sauce spéciale et dit:

"Nous avons une grande quantité de costumes et d'accessoires pour les tenues de missions. Vous trouverez sans doute votre bonheur."

Carrie termina son sandwich rapidement, avec appétit. Elle se leva et alla déposer son assiette dans l'évier pour la laver. Il fallait montrer l'exemple aux enfants qui avaient tendance à laisser traîner leur vaisselle sur les comptoirs. Elle lava rapidement les ustensiles qu'elle avait utilisé et son assiette et prit un linge pour les essuyer et les ranger; rapide et efficace comme elle l'était.

"Qu'est-ce qui vous amène à l'Institut, Monsieur Walker? Des projets spéciaux?"

chambres


Après avoir quitté Kalalli et son précieux Chason, elle avait enfin pu rejoindre la cuisine ; ce qui n'était pas un mal vu sa soif. Ce n'était même plus d'un verre de lait qu'elle avait besoin. Un verre d'eau suffirait amplement. Mais si elle espérait trouver une cuisine vide, c'était loupé. Au moins trois personnes y était déjà. Embarrassée, elle marmonna timidement un "Bonjour", pour rester polie, et se dirigea le plus discrètement qu'elle pu vers les verres. Avant d'en saisir un et de le remplir d'eau fraiche qui lui fit du bien.

Pourtant, en voyant leurs sandwichs, elle songea l'espace d'un instant qu'elle n'avait encore rien avalé de la journée. Ils semblaient en pleine discussion ; sure que si elle décidait de manger un quelque chose de copieux, ils ne feraient pas attention à elle. Quoique.... Elle jugea la situation, et puis finalement, choisis de se contenter d'attraper une pomme derrière elle, restant sur place pour croquer dedans.

Aujourd'hui, le Yun s'était infiltré dans la chambre de sa belle blonde, espérant la surprendre peut être à l'improviste en petite tenue. Mais rien ! Elle était même pas là ! Dommage. Du coup, il se retrouvait à observer ses affaires, immobile au milieu de la pièce. Il tenait dans sa main une enveloppe dans laquelle se trouvait le poème écrit un mois plus tôt sur Génosha. Il ne le lui avait toujours pas donné, ignorant comme elle allait le prendre. Même si à certaines périodes ils étaient relativement éloignés, Kanata ne cessait pas d'être accro d'elle...

Au point qu'il lui avait fait ce poème. Le seul au courant de ce type d'activité, c'était le gamin. Finalement ils avaient causés et ils étaient en un cessez le feu. Mais l'esprit rancunier du Yun n'en resterait certainement pas là. Un jour, il se vengerait. Puissance dix. Mais peu importe pour le moment. Abaigh avait été absente depuis quelque temps. La chambre n'appartenait donc plus qu'à Georgia depuis un moment. Et pour passer quelques nuits en amoureux, c'était pas mal. Le jap s'approcha du lit de G. et respira l'odeur de son oreiller en observant la "peluche", véritable relique de la guerre. Le dénommé Garfuroncle. Vestige de l'enfance de la blonde.

Il plaça la créature en position assise et lui fit tenir le poème. Comme ça, elle pourrait pas rater l'enveloppe ! Puis il hésita à le reprendre. Finalement. Parce que c'était pas sûr qu'elle aime trop ça les poèmes, même si elle en avait fait un à Viconia. Enfin elles, c'étaient des filles. C'était un truc de filles. Mais venant d'un gars, le Yun était pas certain qu'elle apprécie. Ce serait limite plus simple de rien faire en fait. Et puis merde. Il l'avait fait pour elle, alors autant qu'elle le lise ! Et pour s'empêcher d'hésiter à nouveau, Kanata sortit de la chambre de Miracle Lass et repéra Leah qui descendait vers... la cuisine !

Ha tiens ! Bonne idée, ça, la cuisine ! L'asiatique n'avait pas encore bouffé son casse croûte de l'heure ! Il la suivit donc discrètement, espérant lui faire peur en arrivant par derrière dans la cuisine. Mais en fait non. Y'avait du peuple et y'en a encore bien un qui irait gueuler à l'assassinat parce qu'il s'attaquait à une innocente jeune fille. Alors rien. Y'avait Rob, Carrie et un type. Encore un nouveau ? Putain ça arrêtait jamais ?

Le Yun débarqua nonchalamment dans la pièce. "Yo tout le monde. Hey. Ca gaze Leah ? " Il se dirigea droit sur l'objet de son désir ! Georgia le frigo. Il attrapa sauvagement Leah une bouteille de soda dont il ne restait plus grand chose, et l'acheva en deux gorgées à même le goulot avant d'observer le nouveau. "On avait dit qu'on voulait plus trop qu'on nous les ramène du berceau les nouveaux élèves, mais là c'est carrément l'inverse en fait. T'aurais presque l'âge d'être prof toi. T'as quel âge ? " Du Kanata Yun craché, tout en finesse et délicatesse. Il allait pas faire des courbettes devant un nouveau qui marchait sur ses plate-bandes non plus.

Puis il s'adressa à Leah en jap. "Les nouveaux, faut les mater dès le début, sinon ils te les brisent rapidement. Je suis le maître Yun après tout, non ? ". Il lui lança un clin d'oeil complice avant de jeter la bouteille sur Rob à la poubelle.

Une fois Chason remit correctement en place sur son lit, Kalalli s'était rendu à la cuisine qui était déjà bien remplie. Seul fausse note aux présents : Kanata. L'Inuit préférait ne pas le voir trop souvent mais n'était plus aussi réticent qu'auparavant à se retrouver seul avec lui, heureusement. Mais surtout, il y avait un homme. Un homme qui pouvait être le remplaçant de Sahari.

Kala n'avait toujours pas digéré que son ex référente les quitte et n'était pas pressé de rencontrer leur nouveau prof. C'était davantage une question de principe qu'autre chose. Il en voulait à celui qui prendrait sa place comme s'il était responsable du départ de Mme Fouba. Et le dit responsable se tenait peut être devant lui. L'illusionniste observa l'homme depuis le pas de la porte, sans bouger. Il hésitait soudainement à rentrer un peu plus. Se disant qu'il finirait par avoir l'air bête, il pénétra dans la pièce et lança pour la forme un petit :

" Bonjour. " pas plus convaincu que le jour soit bon que ça.

Kalalli se dirigea ensuite vers son placard à biscuit et fit un petit bon pour attraper le paquet parmi le stock en hauteur et se concentra à l'ouverture de celui-ci afin de ne pas dévisager davantage l'homme et de pouvoir écouter ce qu'il se disait.

Robin ne parut pas saisir le lien entre la vie passionnante et le piment de sa sauce, et Clark haussa les épaules avec un sourire à sa réponse. Il n’avait à aucun instant douté de la vie souvent étrange et incongrue qui se déroulait ici, au sein d’un institut pour mutants particulièrement investi dans la cause mutante mondiale. Adam l’avait prévenu, et il en avait là la confirmation orale d’un pensionnaire. Sans doute était-ce une des raisons qui l’avaient poussé à saisir l’opportunité de ce poste. Mais malgré toutes ces horreurs vécues et subies par l’institut, les mutants d’ici semblaient dotés d’une force de décentration et de relativisation remarquable. Ils arrivaient à s’amuser, à vivre au jour le jour, tout en étant pleinement conscient de leur vie… C’était une grande force. Et Clark se disait de plus en plus qu’il se plairait vraiment beaucoup parmi eux.

Carrie répondit elle-même à sa question sur les équipements et costumes. Apparemment, ils avaient déjà sur place une bonne gamme d’accessoires et compagnie, ce qui surprit agréablement le politologue. Il ne se voyait lui-même pas trop dans un costume de super-héro, puisqu’éthiquement, il n’aimait que peu se mêler directement des choses mutantes, préférant l’observation et l’action de seconde zone. Former des mutants pour qu’ils défendent la cause mutante à travers le monde était une de ces actions, et ne nécessitait pas forcément de costume particulier, mais il aviserait, et irait tout de même jeter un coup d’œil dans cette curieuse réserve.

Elle lui posa alors la question des raisons de sa présence à l’institut, et d’éventuels projets qu’il allait mettre en place. Il était là pour enseigner. Il était là pour accompagner de jeunes mutants dans l’exercice et l’entrainement de leurs pouvoirs. Il était là pour assurer un encadrement à ces adolescents et jeunes adultes en se faisant le pivot entre des affaires sérieuses concernant et les actes à poser possibles. Des projets ? Il en avait des dizaines, mais tous les expliquer était inconcevable, entre deux bouchées au milieu de la cuisine. Surtout que des nouveaux arrivants rappliquaient : tous des élèves à la peau très pâle et aux yeux bridés. Un gang asiatique ? Ils n’en avaient pas vraiment l’allure, même si leur arrivée commune fit sourire le nouveau professeur. Il salua la jeune fille calme et discrète d’un sourire avenant, et manqua de pouffer à la remarque fort déplacée du jeune mutant nonchalant qui la suivit. Il venait de le prendre pour un élève… Il jeta un regard à Carrie, qui avait approximativement le même âge que lui, tout comme les autres professeurs, se demandant s’il faisait vraiment plus jeune.

Avec un regard malicieux, il répondit au jeune homme qui parlait dans une langue qui était sans doute celle de ses origines avec la jeunette qui le précédait.

« Clark Walker, et… je suis votre nouveau professeur. »

Le dernier entra dans la pièce à cet instant, après avoir stagné un peu près de la porte.

« Bonjour. »

Il sentait qu’il allait avoir du mal à retenir tous les nouveaux prénoms… mais il pouvait enfin répondre à la question de Carrie. Dans les grandes lignes en tout cas.

« Le bien être des mutants, d’ici comme d’ailleurs, voilà mon projet spécial. Comme tout le monde ici, j’imagine. Après pour les détails, ça peut devenir long. Il y a tant de fronts à couvrir, dans ce monde, pour s’assurer de ce bien être. »

Il marqua une pause en observant les jeunes, puis continua.

« A ce propos, avez-vous entendu parler de toutes ces menaces terroristes, et de ces groupes terroristes mutants, qui poussent comme des champignons depuis le 13 avril ? »

Des champignons nucléaires suite à l’explosion d’une nation… C’était regrettable.

« Le Docteur Zachary semble fort affecté par tout ça. Et j’avoue que c’est inquiétant. »

Il sortit de sa poche intérieure de veste un exemplaire de la Sentinelle, et un autre de l’Eastern News, qui évoquaient certaines de ces menaces terroristes, justement, et les déposa sur la table, à disposition des élèves.

« Troublant, même, à plus d’un égard… »

Carrie haussa les épaules à la réponse de Clark. Simple...Trop simple et générique. C'était comme un politicien qui avait sortit une réponse de son chapeau. Elle décida de simplement le laisser faire et se dit qu'elle le visiterait un moment donné et l'interrogerait de fond en comble. Pas méchamment. Simplement pour s'informer. Peut-être avec les autres profs...autour d'une partie de poker ou un repas relax entre profs. Carrie se redressa rapidement lorsque Kanata fit son entrée dans la cuisine et parla de sa façon habituelle, soit impoliment à Clark. Clark lui répondit alors qu'il était en effet un professeur, mais Carrie ne voulait pas s'arrêter là. Il devait apprendre les bonnes manières! Sa voix froide claqua comme un fouet tandis qu'elle intervint:

"Monsieur Kun. Il est inacceptable que vous vous adressiez à un professeur de la sorte."

L'avocate regarda les deux autres jeunes arriver dans la cuisine et soupira longuement. Adieu au calme...De toute façon elle avait terminé son repas. Elle leur laisserait la place. Elle avait d'autres chats à fouetter. L'intervention de Clark sur les groupes terroristes la fit grimacer et elle secoua la tête avec désolation:

"Oui, nous le sommes tous...Nous les garderons sous surveillance."

Elle n'avait toutefois pas eu l'occasion de regarder les journaux, qui devait être arrivés à son bureau après qu'elle l'ait quitté. Elle tendit la main vers les deux copies qu'elle ouvrit sur la table pour les regarder rapidement. Elle prit d'abord un exemplaire de l'Eastern News qu'elle regarda rapidement. Elle s'arrêta sur la troisième page et se figea sur place. Le teint de la professeur changea rapidement et sembla perdre toute sa couleur. Blanche de rage, elle aperçut les dessins qu'on avait dessiné d'un groupe de jeunes justiciers qui s'était apparemment promené à Salem Center.. Elle lut l'article à la vitesse de l'éclair et déposa sur la table avec fureur.

"Monsieur Hoster, qu'est-ce..." commenca-t-elle avec une voix glaciale.

Son regard dévia sur la table et elle remarqua que le coin froissé de la première page de la Sentinelle dévoilait la même photo que dans l'Eastern News, portant l'inscription "LOSERS" . Elle s'empara du journal et lut l'article tout aussi rapidement. Elle leva les yeux vers Robin et jeta la copie de la Sentinelle à côté de celle de l'Eastern News. Elle prit une grande respiration et garda un calme relative mais les élèves purent quasiment voir de la fumée lui sortir des narines. Elle envoya une dernière fois un regard vers Robin et quitta la cuisine.

"Walker. Les jeunes." les salua-t-elle froidement avant de quitter.

Bureau de Carrie.

A peine fut-elle arrivée que Yun surgit pratiquement derrière elle, et vida une malheureuse bouteille de soda. Elle acquiesça de la tête lorsqu'il lui demanda si "ca gaze", et sourit un tout petit peu lorsqu'il lui parla en japonais. C'était sans doute idiot, mais elle se sentait flattée de cette "confidence". Il n'avait pas mis les pieds dans le plat, et il semblait impulsif ; mais elle trouvait qu'il se démarquait un peu des autres comme ça. Arriva quelques secondes après eux Kalalli, un peu étonnée de le revoir si rapidement. Elle aurait plutôt crut le revoir un jour lointain, en le croisant de nouveau dans un couloir.

"Ce n'est pas ton colocataire de chambre ?" demanda-t-elle timidement en japonais à Yun. "Il était venu chez les filles récupérer son nounours il y a quelques minutes", ajouta-t-elle.

On lui proposa gentillement un sandwich ; et elle hésita malgré tout un moment. Elle se sentait un peu gênée, mais d'un autre côté, avait terriblement faim. Et puis, ca avait l'air vraiment bon... Et son estomac était fortement tenté par ça ; du moins, sa pomme ne faisait pas le poids.

"S...Sans épices s'il te plait", répondit-elle enfin, parvenait à rester calme sans bégayer.

Juste avant que l'homme "assez âgé pour être professeur" se présenta et déclara effectivement être professeur. Et se lança dans un petit speech, qu'elle trouva assez vide. Elle songea même un court instant qu'il serait peut-être très doué dans la politique. Cependant, les journaux qu'il déposa sur la table étaient déjà plus intéressant à son avis, et sa curiosité lui dictait d'aller les feuilleter. S'approchant presqu'en catimini de la table, regarda le professeur Marcin se saisir de l'Eastern News. Du coin de l'œil, elle put la voir blêmir à mesure qu'elle semblait s'avancer dans sa lecture. Lorsqu'elle reposa le journal avec fureur, la jeune demoiselle ne put se retenir de reculer d'un pas. Elle était sure que l'état actuel du professeur Marcin laissait présager quelque chose de plutôt... pas bon. La manière dont elle prononça le nom de Robin ne fit que la conforter dans son impression. Après avoir que ce professeur ait lu rapidement quelque chose sur l'autre journal, Leah aurait juré voir de la fumée sortir de ses narines ; et si elle était déjà petite en taille, elle aurait souhaité être encore plus petite, bien qu'elle ne soit en réalité pas concernée.


Après le départ glacial du professeur Marcin, elle attrapa un peu effrayée l'Eastern News. La première page ne l'intéressait pas plus que cela. En revanche à la seconde page, elle plissa les yeux et relu plusieurs fois la colonne de droite.

"Professeur Walker, vous avez donné une interview ?" fit-elle d'un voix douce et calme. C'était à vrai dire plus une constatation qu'une interrogation, et d'ailleurs, elle n'avait même pas levé les yeux de l'article en le disant. Elle était déjà un peu plus curieuse au sujet de ce professeur par ailleurs ; qui était-il pour que son analyse soit publié sur ce genre de texte ?

Jardin

(Derek sous sa forme astrale …ce n’est plus vraiment une surprise je sais…)

Ghost traversa le mur puis sortie, telle un vrai fantôme, du réfrigérateur en courant. Voyant que la cuisine était occupée il s’immobilisa de surprise. Incrédule, il regarda Robin assis à la table un bref instant avant de rapporter son regard sur un homme plus âgé qu’un membre de l’institut. Il haussa son sourcil astral avant de voir l’armée bridée. Il haussa les épaules et salua tout se beau monde de la main avant de se remettre à courir vers l’extérieur de la pièce telle un courant d’air. Son plan ne s’arrêtait pas ici… malgré que l’idée de se caché dans le frigo lui titilla l’esprit, il continua sans aucun regard en arrière.

Chambres

Le nouveau parut soudainement beaucoup moins nouveau. Et surtout moins jeune d'un coup. C'était un prof. C'était bien sa veine tiens. Autant il avait l'air sympa, autant Marcin la Dragonne avait prononcé une menace. Le Yun l'observa, dubitatif. "Monsieur Kun" ? Il allait finir par l'appeler Marrie Carcin pour se venger si elle continuait à écorcher son nom. Pas plus impressionné que ça par sa soudaine saute d'humeur contre lui et contre Rob, il l'observa quitter la pièce. Il s'était déjà fait engueuler par pire que ça dans son lycée. On aurait pu lui hurler dans les oreillers que le jap serait resté aussi désengagé du sujet.

Il regarda Leah "Ouai bha c'est pas marqué sur son front qu'il est prof non plus..." puis se tourna vers Clark pour lui faire une révérence volontairement tout à fait ridicule qui lui amena la tête jusqu'aux cuisses "Mes excuses messire, j'ignorais à qui j'avais à faire !" puis il se redressa, droit comme un i. Leah demandait si le gamin était son coloc et livrait quelques infos intéressantes. Pour sûr. "Ouai lui même. Une petite peste cachée derrière ses airs d'ange. Il arrive à se faire passer pour la victime même quand il fait les conneries lui. Et l'ours chez les filles... Il l'a probablement volé et va me mettre ça sur le dos. Le pire c'est que tout le monde le croira ! Il est cleptomane ce gamin.".

Un peu de calomnie ne faisait jamais de mal. D'ailleurs, pour agrémenter ces quelques paroles, il lança un sourire exagérément hypocrite à Kalalli. Leah s'intéressait à un sandwich et au journal. Kanata s'intéressait au sandwich, seul. "Ca roule, épicé pour moi Rob !". C'était pas bien dur d'avoir quelques Love Points avec le Yun. Suffisait de lui proposer à bouffer. Et que ça soit pas dégueu. Puis la fausse jap remarqua que le nouveau était dans le journal. "Messire est une star alors.". Un commentaire inutile car non critique. Mais il s'en foutait un peu.

En même temps, quand un fantôme de Derek passait tranquillement par le mur pour traverser de l'autre côté, ça jetait un froid. "Ho, ça c'est Igor. Notre fantôme. Il doit être entrain de chasser les blattes de la chambre de Derek." dit-il avec une voix particulièrement bourgeoise. Retournant à la normale, il se tourna vers l'inuit. "Alors Kalachouille, parait que tu te balades avec un nounours dans les couloirs ? T'as peur de te faire attaquer dans les couloirs tout seul, alors tu prends un garde du corps ?". Kitsune se marra tout seul de sa vanne et songea à nouveau à ce que Leah avait dit. Il avait récupéré son nounours chez une fille. Ce nounours, il savait que c'était le sien. Restait à savoir chez quelle fille il était allé, et pourquoi l'ours y était. "Tu te souviens c'était quelle chambre celle de la fille dont il sortait ? Y'avait peut être du croustillant à se mettre sous la dent. Le gamin qui faisait des infidélités à sa gamine. Ca serait sympa.

Biscuit au bec, Kalalli écoutait les paroles du nouveau professeur. Il parlait de façon protectrice envers les mutants, c'était toujours ça se dit-il. Rob proposa de lui faire un sandwich mais Kala dit non de la tête en souriant doucement, le gâteau tenu du bout des lèvres. Kanata de son côté se faisait remonter les bretelles par le professeur Marcin qui n'appréciait visiblement pas la façon dont il avait parlé au dénommé Clark.

Les yeux de l'Inuit passèrent de la référente des Justix à Rob lorsque celle-ci sembla fulminer en partant. Un peu crispé de la voir énervée, il se détendit en la voyant quitter la pièce. La femme lui faisait vraiment peur. Lorsqu'il tourna la tête, il entendit Kanata et Leah qui parlaient probablement en japonnais. Ce n'était pas très poli. Bizarrement, quelque chose lui disait qu'ils parlaient de lui, surtout lorsque Leah s'était adressée à lui à son arrivée. Le garçon pensa être parano jusqu'au moment où son colocataire lui sourit de façon stupide qui laissait entendre qu'il était bien le sujet de la conversation.

Kalalli se dit qu'il se moquait de ce que le Yun pouvait bien raconter de lui. De toute façon, ils étaient censés être en paix à présent. Il espérait que ça resterait ainsi le plus longtemps possible, sans néanmoins douter que Kanata ne finisse à nouveau par mal se comporter comme si aucun traité de paix n'avait été signé.

C'est à ce moment là que Derek apparut sous sa forme astrale et traversa un mur. Kala sourit à l'histoire de fantôme en finissant son biscuit, se faisant discret pour observer Clark. Leah s'intéressait au journal dans lequel le professeur semblait avoir répondu à une interview. Il se demandait à quel sujet pouvait faire référence l'article lorsque Kanata lui posa une question déstabilisante après l'avoir nommé d'un sobriquet ridicule. A ce moment là, le jeune garçon le fusilla du regard avant d'en faire de même avec Leah. Elle était dans son camp alors ? Il saurait qu'il ne fallait pas lui faire confiance à partir de maintenant. Pourtant elle n'avait pas l'air méchante.

" Je... fais ce que je veux. T'écris bien des poèmes toi. "

Oeil pour oeil, dent pour dent. Autant Kalalli perdait en crédibilité à se balader avec un ourson en peluche, autant le Yun en perdrait probablement lorsqu'il voulait jouer à la grosse brute. Et une fois encore, il ne faisait que répondre à une attaque gratuite du japonnais. Mais à nouveau, il parlait dans sa langue à Leah. Il aurait donné n'importe quoi pour savoir ce qu'il pouvait bien raconter cette fois encore. Paquet en main, il observait tour à tour les deux protagonistes.

Foyer

Jolène rentra rapidement dans la cuisine. Elle nota du coin de l'oeil les gens qui étaient présents dans la pièce. Elle fit un sourire à l'inuit avant de noter la présence du Yun et d'une jeune asiatique qu'elle ne connaissait pas encore.

"Bonjour tout le monde."

Elle avança vers une des armoires et se saisit d'un bol...Avant de le ranger et de se décider pour un saladier en verre bien plus grand. Elle remplit le récipient à ras-bord avec de l'eau du robinet et allait pour partir avec ce qu'elle était venue chercher dans les mains lorsqu'elle nota la présence d'un adulte qu'elle ne connaissait pas. Le remplaçant de Sahari surement. Zut. Elle ne pouvait pas décemment snober un nouveau prof surtout que...Hum...Bref...

"Bonjour, Jolène Ferjault. Je...vous fuis pas, c'est juste que j'dois y aller..."

Bravo! Argumentaire béton...C'était limite plus impoli comme ça. Bon...passons de toute façon ce qui a été dit...a été dit.

"Bon journée à vous."

Elle ouvrit la porte comme elle put avant de repartir par où elle était venue, manquant au passage de renverser une partie de la précieuse eau. Elle serait bien restée un peu plus longtemps pour pouvoir mieux connaitre le nouveau professeur, au moins son nom, mais...elle avait un invité à combler. Bon lui aussi dans l'absolu était un invité mais pas pareil...et puis...Et puis zut...Pourquoi chercher à argumenter contre soi même?

Foyer

Là ou d'autres avait vu de la fumée s'échappant des narines de son professeur Rob n'avait vu que ses yeux glacé et n'avait retenu que son nom prononcé avec indignation. Il su rapidement pourquoi et il préféra baisser les yeux. Derek bon sang! cette humiliation ne finira donc jamais. Avec un peu de recul il aurait pu penser que c'était aussi sa faute, que personne ne l'avait forcé et qu'il était bien conscient des risques. Mais pour le moment Derek faisait un superbe bouc-émissaire...

Les journaux diffusés allaient amené la bonne nouvelle dans tous l'institut. Finit les vacances pour les JustiX. Alors comme la dernière cigarette d'un condamné il releva crânement la tête et offrit son plus beau sourire à l'assemblée.

"Deux Sandwichs c'est parti."

Il les prépara par contre à la vitesse grand V en pensant que seul Carrie pouvait aller plus vite. Et Niko ou Camille surement aussi. Et ce gars rencontré 100 ans avant aussi... Puis il rangea rapidement tous ce qu'il avait pu sortir et mis au lave vaisselle ses outils. Il offrit les deux sandwichs aux affamés.

"Régalez vous."

Kallali et le Yun semblait avoir des soucis, enfin disons que bientôt on allait surement devoir les séparer.

"Du calme les gars. On aura assez d'ennuis par la suite. d'ailleurs en parlant de ça je vais y aller moi... Monsieur Walker, les gars, Leah..."

D'un signe de tête il les salua avant de partir ne laissant que la trainée verte de ses yeux derrière lui...

Bureau de Carrie

Ces mutants de l’institut, sous leurs airs de gentils paisibles au cœur léger et aux pensées lourdes de souvenirs douloureux, étaient en fait de véritables nerveux. Ou du moins était-ce la conclusion temporaire que Clark dût faire à leur égard, en voyant tout ce remue-ménage. Carrie Marcin, à la lecture des journaux qu’il avait sortis de sa poche l’instant d’avant, sortit de ses gonds, et réprimanda rudement un certain Monsieur Kun, le jeune qui avait fait erreur sur son âge, par manque de savoir et non pas par manque de respect, vraisemblablement. Et puis elle avait fusillé du regard le jeune afro-américain dénommé Robin, et qui était dans son équipe. Visiblement, il faisait partie de l’équipe qui avait été surprise à Salem Center en plein délit de super-héroïsme improvisé. C’est ce qu’il conclut en voyant les journaux jetés là à cette page là. Mais il n’eut guère le temps de partager ses conclusions avec sa nouvelle collègue, que celle-ci s’enfuit de la pièce en saluant tout le monde amèrement. Elle ne semblait pas à prendre avec des pincettes. Robin la suivit presque aussitôt, après avoir préparé quelques sandwiches pour ceux qui restaient.

Ce fut aussi le temps des passages éclairs : un fantôme débarqua soudainement, faisant légèrement sursauter Clark, plus par surprise que par crainte, car il savait pertinemment qu’il s’agissait très certainement là d’un membre de l’institut. Une jeune demoiselle, elle aussi pensionnaire, le suivit de près, s’excusant platement et avec sincérité auprès du professeur Walker de son passage vif. Elle était nettement plus courtoise que le précédent, nota-t-il par ailleurs. Il la salua d’un signe de main, et lui fit un clin d’œil pour signifier qu’il ne prenait pas outrage de son départ tout aussi soudain que son arrivée.

Il restait donc seul avec le gang des bridés, équipe qui semblait tendue et pas très cohésive. Le dénommé Kun se montra finalement assez insolent envers Clark, et le professeur regretta d’avoir pensé de Carrie qu’elle était trop sévère : elle connaissait sans doute mieux le cas du japonais que lui, pour le moment, et était donc plus apte à répondre à ses remarques déplacées… Il poursuivit sur sa voie en parodiant l’apparition de Clark dans une interview du journal.

« Tâche tout de même de rester respectueux envers un professeur, Kun. L’insolence n’est jamais payante… J’ajouterais qu’il n’est pas très agréable d’entendre parler une langue non maîtrisée par toutes les personnes présentes. »

Son ton était plus sérieux, plus sévère, peut-être, même s’il n’était pas aussi abrupt que l’avait été Carrie Marcin. Ça sonnait plus comme un conseil que comme une réprimande. La fille du groupe, qui ne s’était pas présentée, s’intéressa à son tour à l’interview qu’il avait donnée. Il lui sourit pour brièvement lui expliquer.

« Oui, en effet. Avant de devenir votre professeur, j’étais consultant en politologie à l’Université de Columbia, ici à New-York. Et je me suis spécialisé dans la politique mutante à travers le monde au cours de ma carrière. C’est la raison pour laquelle l’Eastern a fait appel à moi pour cet entretien. J’assure toujours un rôle de consultant honoraire à l’Université, mais j’ai changé de voie professionnelle, passant de l’observation à l’aide plus directe pour les mutants. »

Emporté dans son élan, il poursuivit, sur le sujet de l’article cette fois.

« D’ailleurs un de mes nouveaux rôle est celui de vous informer de ce qui se passe dans le monde mutant. Raison pour laquelle je vous recommande la lecture de ces journaux. Si vous avez la moindre question de compréhension, ou la moindre remarque, je serai ravi d’y répondre au mieux. »

C’est alors qu’eut lieu une petite joute verbale entre les deux K de la pièce : le Kun et le Kalachouille, même s’il doutait que ce fut son vrai nom. Plutôt un sobriquet moqueur, dans la bouche du Japonais.

« Jeunes gens, modérez-vous. »

Grignotant le reste de son sandwich, il avisa une plante verte empotée sur la table, pensant qu’il serait amusant de faire découvrir son pouvoir de manière ludique… Il y déposa un doigt, et la fleur assez banale, blanche, se para d’une couleur rouge chatoyante, sa tige se para d’épines, et sa forme changea. Elle se métamorphosa en rose. Et lorsque ce fut fait, il ramassa de cette même main les miettes tombées sur la table…

Après qu'ils eut appris que l'homme inconnu en question n'était autre qu'un nouveau professeur, elle acquiesça doucement de la tête la remarque que Kanata venait de lui dire dans leur langue, à tout les deux. Non pas pour paraitre polie, ni pour ne pas le vexer, mais parce qu'elle était réellement d'accord. Comment auraient-ils pu deviner du premier coup d'œil ? Il aurait pu être beaucoup d'autres choses ; un ancien revenant dire "bonjour", un invité, un ami d'une personne ici, etc. Autant de possibilités qu'on ne pouvait le penser, mais le ton sec du professeur Marcin dissuada Leah d'en faire la remarque. Néanmoins, elle fut intérieurement amusée de la pirouette ridicule de Kanata, bien qu'elle se doutât que l'un des professeurs ici présent n'apprécierait pas. Puis, à son tour, il lui parla de Kalalli, lui faisait des confidences à son sujet. Un kleptomane ? Il n'en avait pas l'air pourtant, songea-t-elle d'abord... Avant de se souvenir de sa rencontre avec l'inuit quelques minutes auparavant.

"C'est vrai que..." commença-t-elle, hésitant un peu sur le choix des mots, "que quand je lui ai demandé pourquoi il était dans le dortoir des filles, il a répondu qu'il a pas volé l'ours". Cela lui semblait à nouveau curieux, bien que l'intéressé s'était pourtant déjà expliqué. Mais elle ne pouvait décidément pas s'ôter de la tête la réaction du garçon lorsqu'elle l'avait interpellé. "Genre... il était comme sur la défensive, tu vois ce que je veux dire ?" ajouta-t-elle un peu plus hésitante.

Elle était cependant consciente qu'elle venait de confirmer un peu les propos de Kanata ; vrai ou non, elle ne le savais pas et ne se posait que tout juste la question. Il semblait sincère, et puis surtout, elle n'avait aucune raison de penser qu'il lui mentait. Surtout en japonais.

Une sorte de fantôme apparut alors, et elle fit sursauta, plaquant sa main sur sa bouche pour retenir le moindre cri qui pourrait en sortir. Si elle s'était attendue à voir ça, même ici... Son salut de la main ne fit qu'accentuer sa surprise, jusqu'à ce que Kanata fasse des présentations du fantôme après le départ de celui-ci. Igor, hein ? Elle se demanda brusquement s'il faisait ça souvent. Désormais, elle regarderait plus attentivement les pièces pour être sure qu'un "fantôme" ne se cache pas. Enfin, si elle y pensait.

Puis, Kanata envoya de nouveau une petite pique. A "Kalachouille", cette fois-ci, bien qu'elle ne fut ni surprise ou autre. Après tout, le Yun semblait comme ça au naturel ; comment aurait-elle pu deviner la "rivalité" entre eux ? Ce à quoi d'ailleurs l'inuit les fusilla du regard, et la jeune demoiselle se sentit plus que mal à l'aise, piquant un fard et baissant un peu la tête et évitera désormais de le regarder dans les yeux. D'autant qu'elle ne voyait pas trop le pourquoi de ceci ; après tout, elle ne réalisait pas que voir un garçon se promener avec une peluche chez les filles était un peu moins banal que s'il s'était moucher. Et surtout, les subtilités de la vie sociale lui échappait encore. Et lorsqu'elle entendit ce dernier répliquer que Kanata écrivait bien des poèmes, elle ne comprit définitivement pas le rapport entre des poèmes et un nounours. Ce qui ne l'empêcha pas de dire que :

"Vr-vrai... Vraiment ? Je n'arr... n'arrive jamais à en écrire." un peu nerveusement, et faisant définitivement tout son possible pour fuir des yeux Kalalli. "Je pourr.... pourrais li.... lire les tiens ?" demanda-t-elle à Kanata, toujours un peu nerveuse, mais surtout, elle-même un peu surprise d'oser demander ça. Mais elle qui aimait lire, elle ne détestait pas non plus lire des poèmes en plus du reste ; d'ailleurs, elle avait lu quelque part que les samouraïs eux-mêmes, avant qu'ils ne doivent se faire "hara-kiri", en écrivaient. Elle ne savait pas si c'était vrai en revanche.

Il lui posa une autre question sur Kalalli, et l'espace d'un instant, Leah se demanda ce qu'il y avait entre ces deux-là. Ils semblaient plutôt bien se connaitre après tout, même pour des colocataires. Et surtout, pourquoi Kanata voulait savoir de quelle chambre l'inuit avait pu sortir ? Il semblait s'intéresser pas mal à lui, et durant une seconde, elle se demanda même s'il n'était pas gay et amoureux de l'illusionniste. A moins que ce ne soit le contraire. Une fois, et même plus d'une fois, elle avait lu que parfois, l'amour était très proche de la haine. Elle ignorait si c'était vrai, en revanche, elle pouvait affirmer qu'elle ne comprenait rien encore à comment décrypter les sentiments des autres et que cela était presque casse-pieds. Elle secoua négativement la tête, ses cheveux balayant l'air.

"Je n'ai pas vu de quelle chambre il est sorti, mais il a dit ; "Kanata faisait du bruit dans la chambre et je voulais faire une sieste. Et Charis m'a dit que je pouvais utiliser sa chambre... Et j'ai oublié Chason". C'est ... C'est ce qu'il a dit."

Une autre personne arriva, mais une vraie personne cette fois-ci. En chair et en os, pas en ectoplasme. Elle entra et sortit comme un courant d'air, prenant juste le temps de dire au professeur restant qu'elle devait repartir. Et juste après cela, Rob leur donna leur sandwich et partit à son tour. Ils n'étaient donc plus que quatre ; un japonais, un inuit, une américo-japonaise, et un professeur purement américain. Et ce dernier fit d'ailleurs un peu tardivement la leçon à Kanata sur sa ridicule pirouette, et une remarque sur le fait qu'ils parlaient japonais depuis tantôt. A vrai dire, elle n'avait pas pensé que cela puisse être agaçant pour les autres. Et bien que la critique ne lui était pas directement adressé, elle baissa d'avantage la tête, et bredouilla malgré elle un ; "je ne savais pas, excusez-moi". Mais le fait que ce dernier était tout de même intimidant pour une aussi petite demoiselle devait y jouer.

Il lui expliqua également ce qu'il était, et elle songea encore une fois malgré elle, que c'était encore beaucoup de blabla. Les gens avaient parfois des titres à rallonges, plus joli qu'autre chose, et dont elle trouvait cela quelque peu ennuyeux. Mais elle savait pertinemment aussi qu'il fallait parfois aller derrière tout ces titres ronflants pour comprendre quelque chose. Elle se mordilla la lèvre, puis reposa le journal. Non pas qu'elle n'avait plus envie de lire, mais elle avait faim. Si elle avait interrompu sa lecture plus tôt sur son lit, c'était bien parce que son estomac criait famine. Elle saisit donc le sandwich de Rob et en prit une bouchée. Temps durant lequel le nouveau professeur transforma une plante verte en magnifique rose.

"Oh", s'étonna-t-elle sincèrement, "vous pouvez contrôler les plantes ?" , se méprenant au passage sur la véritable nature du pouvoir de ce dernier. Mais après tout, comment aurait-elle pu soupçonner autre chose, comme "manipulation cellulaire" ?