[15/05] Sandwich express

Kanata se saisit avidement du sandwich si appétissant et croqua à pleine bouche dedans en écoutant les recommandations de Rob. Leah lui ressortit telle quelle la phrase que Kalachouille avait lâché. Bonne mémoire la petite. Et surtout. Max d'infos ! Il l'avait mitonnée pour expliquer pourquoi il avait dormi dans la chambre de Charis. Est ce que c'était là qu'il allait se vautrer tous les soirs où il pieutait pas dans la chambre ? Piste à creuser ! Détective Yun serait sur l'affaire ! Des fois qu'il y ait une sombre affaire de cocufiage, pauvre Abaigh, ça l'intéressait !

Mais pas le temps de démarrer l'investigation. Il y avait plus urgent. Un sandwich ! Et un prof qui lui faisait la morale. "C'est bon... C'était pas méchant hein... Puis je vous ai fais un compliment. Z'êtes bien conservé ! Et moi c'est pas Kun. C'est Yun. Kanata Yun. Et pour le jap, je la fais bosser ma langue. Elle prend des cours et je l'aide." A peine eut-il finit que le gamin lançait les hostilités en parlant de ses poèmes. Petit merdeux. C'était une nouvelle déclaration de guerre. Mais le Yun était plus malin que lui. Il ferait semblant de ne pas avoir comprit et frapperait un grand coup quand il s'y attendrait pas. Cette fois pour sûr il allait avoir une raison de chialer. Cette fois encore, le nouveau prof intervenait. Ce qu'il était envahissant décidément. Les excès de zèle, le jap était pas fan. Surtout quand c'était contre lui.

Faisant fi des remarques du prof, il rajouta "Ouai m'enfin moi, je m'éclipse pas une nuit sur deux pour dormir dans la chambre d'une fille..." Là au moins, avec monsieur zèle, Kanata ne doutait pas qu'il aille le répéter à un autre prof qui prendrait les mesures nécessaires. Le Yun était têtu. Il allait pas laisser le môme avoir le dernier mot. Leah voulait lire ses poèmes. Si c'était bien un jardin secret, l'inuit avait foutu le doigt dessus. "Personne les lit." se contenta-t-il de répondre. "Et puis il ment.".

De son côté, Clark faisait état de son pouvoir pour se la péter devant Leah. Pff. Regardez ce que je sais faire, je suis le meilleur. Et quoi ? Il savait faire du jardinage. Cool. Il allait pas offrir la rose à sa copine nan plus ? Roméo, mon beau Roméo, pourquoi t'irais pas voir ailleurs si j'y suis ?

Observant d'une mine patibulaire le prof, il mit un coup de dent vengeur sur le sandwich qui commençait à être fort entamé.

Ce nouveau prof n'était peut être pas si mal finalement, pensa Kalalli en l'observant faire la morale à Kanata. C'était bien fait ! Par contre, il comprit moins la remarque sur la modération. Lui n'avait rien fait à part subir l'attaque du japonnais. Ce dernier en rajouta une couche malgré la demande du professeur au sujet des nuits où l'Inuit découchait. Le garçon écarquilla les yeux, presque indigné que le Yun lui ait rétorqué cette information devant son nouveau référent.

" Mais... Mais non c'est pas vrai ! " était la seule phrase qu'il était parvenu à articuler, particulièrement stressé à l'idée qu'il ne puisse plus dormir dans la chambre de Charis.

Kalalli se mit en mode boudeur, plongé dans sa dégustation de biscuit tout en priant intérieurement pour que le professeur ne relève rien. Kanata semblait ne pas avoir retenu la leçon de la dernière fois. Mais peut être voulait il le provoquer devant le professeur pour qu'il l'attaque avec son pouvoir ? Le garçon jugea plus malin de ne rien faire. Et même plus tard, il ne ferait rien. Sa dernière utilisation de son pouvoir l'avait suffisamment ennuyé. Il garderait par contre en tête à l'avenir qu'on ne pouvait jamais faire confiance à son colocataire.

A ce moment là, le professeur transforma une fleur blanche en une jolie rose rouge. Surpris, il ne put s'empêcher de commenter que c'était joli. Depuis Ivy, c'était le premier à pouvoir faire ce genre de choses. Kala s'approcha de la plante pour la regarder avec curiosité et s'éloigner un peu du japonnais. S'il continuait à l'ennuyer, il finirait par quitter la pièce...

Une chose était certaine ; le sandwich de Rob était vraiment très bon. Elle songea un instant qu'elle pourrait peut-être lui demander de lui apprendre ça. Avant de se ressaisir ; il devait déjà être pas mal occupé, il n'avait sans doute pas de temps pour jouer les professeurs cuisiniers. Lorsque Kanata lança une nouvelle pique visant encore et toujours Kalalli, elle préféra cette fois ne rien dire même si les protestations du concerné pourrait éventuellement la faire passer pour une menteuse. Déjà, parce qu'elle n'avait rien à rajouter, et qu'elle avait déjà tout raconté. Ensuite, parce qu'elle avait la bouche pleine, et qu'elle comptait bien déguster son casse-croute en paix. Reste qu'elle se demanda rapidement si Charis était la petite amie de Kalalli. Curieuse, la Leah, mais pas par intérêt. Juste pour le plaisir de l'être.

Si elle manqua d'être déçu lorsqu'il affirma que personne ne lisait ses poèmes, elle fut dubitative lorsqu'il ajouta que l'inuit mentait. Est-ce que Kanata venait de se contredire, ou au contraire, de répondre dans le sens "personne ne peut les lire, car ils n'existent pas" ? Elle choisit de ne pas poser la question. Ce serait sans doute malvenu pour l'instant, songea-t-elle. Et puis elle avait l'impression qu'il ne lui dirait rien de plus sur le sujet. Ce qui ne fit, bien sûr, qu'attiser sa curiosité sur le sujet. Et bien qu'elle évitait toujours soigneusement le regard du garçon à la peluche, elle le vit du coin de l'œil s'éloigner, comme s'il finirait par sortir. Idée qui la réjouie ; le regard qu'il lui avait jeté quelques minutes auparavant n'était en rien pour mettre à l'aise une personne.

Avant qu'elle puisse en songer plus sur ce dernier, le professeur finit par mettre les choses au clair sur son pouvoir ; et commença une démonstration sur elle-même. Si elle s'interrogea sur ce qui aller se passer lorsqu'il posa sa main sur son épaule, la faisant au passage rougir de gêne, elle remarqua finalement que ses cheveux semblaient étrange lorsqu'ils bouclèrent. Posant vivement son sandwich, elle attrapa une mèche de ses cheveux, et manqua d'abord de s'étrangler avec la bouchée qu'il lui restait dans la bouche. Elle avait l'impression d'avoir vieilli un peu étrangement... Ou d'être un espèce de mouton. Ensuite seulement, elle en fut un peu amusée, surtout quand il fit une démonstration suivante sur Kalalli. Bien que l'amusement ne dura pas quand il expliqua vraiment en détail de quoi il retournait.

Elle trouvait ça effrayant, et elle blêmis au fur et à mesure. Soigner, d'accord... Mais il y avait aussi une panoplie d'autres possibilités, qui n'étaient en rien réjouissante. Qui sait d'ailleurs, si ce professeur avait eu des idées différentes ? Un sadique qui se serait amusée avec des hommes normaux ? Un espèce de terroriste s'amusant justement à induire le gêne X chez ceux qui ne l'ont pas ? Et apparemment, il ne lui fallait que peu de temps, réalisa-t-elle, manquant de grimacer.

Enfin, vint une question, et même deux. Se reprenant, elle bafouilla en guise de réponse :

"Heu... Je suis là depuis pas longtemps et heu... Je n'ai pas de groupe moi. Et hum heu... ", avant de se reprendre, respirant, tentant de reprendre un peu d'assurance, "Moi je peux juste créer un bouclier... Enfin sphérique, donc je peux aussi protéger des gens s'ils sont justes à côté de moi", expliqua-t-elle, avec l'impression d'avoir un pouvoir presque "bof bof" à côté d'eux. Et puis, devoir faire à quelque chose pour s'en protéger, elle ne savait même pas si elle en serait capable. Elle se sentait plutôt couarde des fois, et à y réfléchir, la seule fois où elle avait eu un peu de courage, c'est quand elle avait décidé de quitter à jamais sa chambre.

Espèce de vendu ! Le zélé en faisait quand ça lui chantait et semblait se désintéresser de la révélation de découchage qui était purement interdit ! Kanata arqua un sourcil. Les deux s'intéressaient au pouvoir du prof qu'il finit par expliquer. Décidément, tous les profs ici avaient un pouvoir monstrueux. Reprogrammer les cellules. Ca en faisaient des possibilités. Le Yun songea même que son propre pouvoir était englobé par celui du prof.

Histoire de se la péter un peu, il transforma les cheveux de Leah en gros truc touffu tout moche puis le bras du gamin en truc griffu. Ca pouvait faire de la chirurgie plastique... Le jap lança un appel à sa blonde. "Yo. Le nouveau prof peut faire de la manipulation d'ADN avec son pouvoir. Tu vas pouvoir te faire grossir les seins gratos !". Pas qu'ils en aient déjà parlé, mais c'était pas nouveau qu'elle en avait de petits. C'était un sujet facile pour la taquiner.

L'interrogation classique de tout nouveau, prof ou élève démarrait. C'est quoi ton pouvoiiiiiir ? Leah, toujours aussi docile répondait. Le Yun avait pas le choix. S'il répondait pas, le prof allait se vexer à coup sûr. " Je suis chez les LeX. Les meilleurs. C'est un peu l'élite d'ici. Et moi je deviens qui je veux physiquement." Comme il fallait toujours une illustration (on la lui demandait à chaque fois), il devint une copie conforme de Leah habillée en Yun. Un truc pas très crédible quoi. "C'est tout du vrai matos" dit il en se palpant la poitrine du bout de deux doigts avec un sourire mutin en décalage des vraies attitudes de la fausse jap.

A tous les coups, le Clark allait gueuler que ça se faisait pas. C'était lui qui avait parlé d'éthique nan ? Justement Yun en avait pas. Y'aurait du boulot à ce sujet ! Mais s'il avait ce pouvoir, c'était pour être ce qu'il voulait. Et qui il voulait surtout. C'était pour ça qu'il s'était fait foutre sur une île déserte avec des tarés après tout. Son pouvoir pouvait bien lui rendre service de temps en temps. Voire très souvent. "Je suis un miroir ambulant.". Et ce qu'il voyait dedans lui plaisait bien souvent, surtout quand c'étaient des filles un peu à poil.

Après avoir détaché son regard de la rose pour écouter Clark parler, Kalalli resta surpris d'apprendre que le pouvoir n'avait aucun rapport avec les plantes. Pourtant ce qu'il venait de faire ressemblait beaucoup à ça. Il observa ensuite avec curiosité le professeur poser sa main sur une épaule de Leah en se demandant s'il allait lui faire apparaître des roses dans les cheveux. Mais ce fut une toute autre transformation qui eut lieu. En effet, la jeune fille typée asiatique se retrouva avec des cheveux épais et bouclés en contraste réel avec ceux son ethnie.

Son pouvoir semblait bien plus puissant que l'inuit ne l'avait d'abord pensé. Lorsque les cheveux de Leah redevinrent normaux, Clark s'attaqua au jeune garçon, pas très rassuré. Lorsqu'il vit sa peau se couvrir d'une couleur noir rainurées de vert, il pâlit un peu en se rendant compte de la facilité avec laquelle il pouvait modifier les gens qu'il touchait et eut un mouvement de recul.

Rassuré de voir son bras redevenir normal, il se le toucha à plusieurs reprises pour vérifier que tout était rentré dans l'ordre. Avec ce pouvoir, il pouvait rassembler les capacités d'un polymorphe et d'un animorphe. Surtout que la suite des explications précisa qu'il pouvait même ajouter ou retirer le gène X.

" Mais... Vous pouvez avoir tous les pouvoirs mutants alors si vous pouvez modifier le gène X ? " osa-t-il demander mal à l'aise.

Kalalli trouvait ce pouvoir particulièrement dangereux. Peut être que sans s'en rendre compte, Atropos venait de lui retirer son pouvoir mutant. En un contact en apparence amical, il pourrait se débarrasser des plus puissants mutants. Ou même des autres professeurs. Alors que Clark demandait le pouvoir de chacun et l'équipe, Kala restait pensif sur la dangerosité de son nouveau référent.

Leah se présenta suivit de Kanata qui voulait comme d'habitude faire le malin et qui encore comme d'habitude en profitait allègrement sans gêne en tripotant la poitrine, devant la personne originale en plus. Le garçon comptait bien que l'un des deux autres réagisse vivement à cette action très déplacée.

" J'étais dans l'équipe de madame Fouba, les Oryx. Donc je crois que si vous la remplacez, je suis avec vous. Je suis Kalalli. Je suis illusionniste. J'enferme les gens dans des rêves ou des cauchemars scénarisés selon leurs propres peurs ou désirs. "

Il était tenté d'essayer son pouvoir pour vérifier qu'il le possédait toujours. Mais l'Inuit n'avait aucune cible potentielle.

" Je ne vous ferai pas de démonstration. " annonça-t-il donc en souriant.

" Vous vous servez de votre pouvoir pour aider des gens ? " s'enquit-il, curieux.

Peu après que ses cheveux soient redevenus normaux, ainsi que l’apparence de Kalalli, le professeur expliqua qu’il n’avait pas tout les pouvoirs, et qu’il regrettait parfois de ne pouvoir se débarrasser du sien. Et là-dessus, il fallait avouer que Leah était entièrement de son avis. Un tel pouvoir, c’était juste…trop. Trop puissant, trop dangereux, trop lourd pour une seule personne. Sans doute parce que justement, ce genre de talents peuvent être difficile à maîtriser, et surtout, à être capable de garder la tête froide sans se laisser influencer par ceux-ci. Et puis, il fallait bien l’admettre ; ce pouvoir-là lui faisais à la fois horreur et froid dans le dos. Elle ne l’aimait pas des masses.

Kanata appela alors l’une de ses connaissances. Sans doute sa petite amie ou une amie vraiment très proche, songea-t-elle, vu la familiarité et la tournure de la phrase. Quoique… Il semblait plutôt familier avec tout le monde. Peut-être que cela pouvait être également quelqu’un qu’il aimait beaucoup embêter. Comment savoir ? Dans tout les cas, c’était plutôt indélicat de sa part d’en faire la réflexion devant le professeur en question. D’ailleurs, celui-ci sembla le prendre au sérieux et lui répondit plus ou moins que de toute manière, la réponse serait "non". Car il était pourtant évident que Kanata plaisantait. Du moins, c’était ce dont elle était persuadée intérieurement.

A la question des groupes, il répondit qu’il était chez les LeX, les meilleurs selon lui, alors que Kalalli était visiblement dans le groupe de monsieur Walker. Mais à peine le japonais eut-il finit de dire ce qu’il était capable qu’il se changea de nouveau en elle-même. Avec des vêtements masculins. Elle qui ne portait que des robes ou des jupes, et qui pouvait au moins se vanter d’avoir une apparence totalement féminine, elle grimaça un peu en voyant son double, qui à son avis, était tout sauf crédible. Il lui ressemblait, c’était certain ; mais il ne risquait pas de pouvoir se faire passer pour elle. D’ailleurs, il en profita pour se tripoter allégrement la poitrine. Un peu surprise, elle ne put s’empêcher de laisser transparaître cette émotion sur son visage. Il y avait un clone d’elle, peu crédible, qui se touchait tout seul. Pourquoi ? Certes, soit c’était pour appuyer ses dires du "vrai matos" sur une attitude plutôt provocatrice, soit c’était pour montrer qu’il aimait beaucoup se tripoter lui-même. Elle hésitait un peu sur la raison.

Finalement, avec une certaine tendance à pencher pour la seconde raison, elle se décida à demander candidement : "Heu… Tu aimes bien te tripoter quand tu prends l’apparences des gens ?"

Bon il fallait l’avouer ; elle était un peu perplexe aussi. Si le professeur ou Kalalli s’était indigné pour elle, elle aurait alors compris qu’elle était loin d’avoir compris ce qu’il voulait peut-être dire indirectement, et qu’elle aurait peut-être dû être indignée plus que curieuse. Et candide était le mot juste. Parce qu’elle n’était pas encore capable d’imaginer qu’il ne le ferait sans doute pas si c’était une apparence d’homme ou de femme peu à son goût. Mais elle s’interrogeait sincèrement, et pourtant, n’eut pas le loisir d’y réfléchir d’avantage.

Le professeur Walker venait de lui faire remarquer que créer un bouclier est "un pouvoir noble", ce qui la fut rougir tout en baissant le regard vers son sandwich presque fini. C’était bien la première fois qu’on qualifiait son pouvoir de "noble" ; elle en fut un peu flattée bien entendu. Qui ne l’aurait pas été à sa place ? Pourtant, elle fut encore une fois un peu mal à l’aise. Elle n’avait jamais eu l’occasion de protéger réellement quelqu’un, et d’ailleurs, ne savait pas si elle en serait capable. Elle, la petite donzelle d’un mètre cinquante, timide et candide à souhait, protéger quelqu’un d’autre ? Ce serait assez risible, et elle comprendrait que certains s’en amuse. Ironique, non ? Avoir les capacités, le pouvoir de protéger les autres, mais se sentir incapable de cela.

Le professeur sembla ensuite s’intéresser d’avantage au pouvoir de Kalalli, et à vrai dire, elle se demandait bien pourquoi il refusait de faire une démonstration. Après tout, sans aller jusqu’à faire vivre des cauchemars à l’un d’entre eux dans la cuisine, il pouvait aussi les faire rêver non ? Quel mal y avait-il à cela ? Elle ne comprenait pas vraiment les hésitations de ce dernier, la rendait curieuse à son sujet également. Autant elle se demandait s’il était vrai que Kanata écrivait des poèmes, autant elle voulait savoir pourquoi Kalalli refusait de faire une démonstration.

"Et… tes illusions, elles dur… durent longtemps ?" bégaya-t-elle, la curiosité l’emportant sur son malaise vis-à-vis de lui. C’était peut-être pour ça après tout. Peut-être qu’il était incapable de les stopper, et que cela pouvait durer vraiment très longtemps, comme des semaines ou des mois, voir même plus.

"Je veux dire… Si tu peux les arrêter, pourquoi ne…ne pas faire une démonstration en faisant rêver ? Tu disais que tu pouvais le faire non ?"rajouta-t-elle, sans vraiment réfléchir cette fois-ci. D’ailleurs, elle rougit de gêne, sentait qu’elle aurait sans doute dû se taire, et fit mine de s’intéresser à son sandwich en prenant une minuscule bouchée.

C'était vraiment nul. Il avait beau se peloter la poitrine, personne semblait enclin à réagir. Il fallait qu'il se foute à poil pour que y'en ait un qui bronche ? Si c'était que ça pour leur faire plaisir... Mais c'était pas sympa pour Leah qu'il aimait bien. D'ailleurs elle demandait s'il se tripotait toujours sous ses transformations. "Heu. Bha ça dépend. J'ai tellement l'habitude de me peloter que ça me fait plus rien quand je suis en fille..." Il avait trop l'habitude. Se toucher la poitrine, c'était comme se toucher sa poitrine à lui. Ca ne lui faisait plus rien du tout. C'était juste banal.

Et maintenant, y'en avait que pour le pouvoir du môme qui voulait attirer l'attention des gens en ne faisant pas de démo de son pouvoir. Au moins c'était réussi, les questions fusaient. Le Yun acheva son sandwich en deux coups de dents et s'essuya les mains sur son jean. "Bon. C'pas tout ça, je me barre. A plus Leah ! M'sieur." et on oublie volontairement le gamin. S'il voulait tester son illusion, ça serait pas sur lui en tout cas !

Vers ailleurs

Le professeur expliqua qu'il ne pouvait pas utiliser son pouvoir sur lui même. Mais ça ne répondait pas à une autre question.

" Donc si vous ne pouvez pas sur vous... Vous pouvez sur quelqu'un d'autre ? Vous pourriez créer un super mutant contre votre gré, sous l'effet d'un contrôle mental par exemple ? "

Assurément, c'était toujours aussi dangereux à ses yeux. Clark annonça ensuite qu'il n'utilisait son pouvoir que pour le côté curatif. Cette réponse amenait une autre question à nouveau.

" Comment faites-vous pour choisir les personnes à guérir ? Pourquoi êtes-vous ici alors que vous pourriez guérir des maladies génétiques ou des blessures graves... ? Je sais que vous ne pouvez pas être partout, mais il y a tant de choses à faire... "

Le garçon savait que s'il avait eut ce pouvoir, il aurait mis sa vie entre parenthèses pour essayer d'aider les gens.

" Vous pourriez même créer des soigneurs mutants en grande quantité afin que vous ne soyez pas obligé de tout faire vous-même... " rajouta-t-il.

Personne ne semblait vouloir arrêter Kanata qui se tripotait les seins si ce n'est Leah qui fit une remarque légère. Le polymorphe sembla se lasser du peu de réaction et déguerpit. Peut être était-ce que parce qu'il était question de faire une démonstration du pouvoir d'illusion. Clark et Leah semblaient se poser des questions.

" Non, ils ne s'en rendent pas compte justement. Mon illusion prend le relais sur la réalité et ils peuvent avoir l'impression que quelques jours se passent pour que le scénario se mette en place. Et puis soudainement, le cauchemar ou le rêve démarre. La personne a donc la sensation d'être dans la vérité. " commença-t-il à expliquer par rapport à la question de son nouveau référent.

" En réalité, je n'ai jamais testé une illusion plus d'une minute ou deux. La personne a fait un cauchemar de plusieurs jours je crois. Mais je ne sais pas si c'est toujours ou si c'est parce que j'ai forcé sur mon pouvoir. Je ne sais pas si contrôle réellement cet aspect. J'ai lu quelque part que quand on dormait, on avait l'impression de vivre plus longtemps dans nos rêves. Que le temps passait plus vite parce que le cerveau travaillait davantage. Peut être que c'est le cas ici dans les illusions. " poursuivit-il. Finalement, il conclue :

" Oui je pourrais faire une démonstration mais je n'aime pas utiliser mon pouvoir sur des gens que je connais. J'ai peur de leur faire du mal. Des fois, je peux faire voir en rêve des gens morts par exemple, ou faire revivre des moments qu'on a aimé. La personne ne se rend pas vraiment compte que c'est irréel sur le moment. Et quand elle ressort de l'illusion, elle est triste ou nostalgique... Mais je pense qu'elle se rend compte rapidement que tout est faux dans l'illusion... Je... je maîtrise moins le côté rêve que le côté cauchemar depuis que..." acheva-t-il en baissant les yeux sans terminer sa phrase.

Depuis, c'était depuis qu'il faisait lui-même des cauchemars. Pourtant avant il préférait faire rêver les gens. Mais son pouvoir s'était développé bien autrement à présent. Il avait régressé sur cet aspect mais avait fortement progressé dans d'autres. Notamment grâce à Génosha et à la foule qu'il avait tenté de maîtriser, il était capable de cibler un plus grand nombre de personnes.

" Enfin... voilà j'y tiens pas tellement pour la démo... " précisa-t-il, des fois que ce n'était pas très clair.

" Surtout que si vous pensez être dans une illusion alors que vous n'y êtes pas... vous pourriez faire des bêtises... " car le faire sur une personne avec un pouvoir faible l'aurait moins dérangé si elle avait insisté, le faire sur un homme avec un pouvoir aussi colossal que Clark lui paraissait être totalement irresponsable.

" Je pense qu'il ne faut pas s'amuser à utiliser des pouvoirs de contrôle mental ou de déstabilisation psychique sur vous monsieur... Si vous deveniez paranoïaque... "

Le jeune garçon préféra laisser sa phrase en suspend. Il avait l'impression de jouer le professeur à la place du professeur et il était particulièrement mal à l'aise. Kala n'avait aucune envie d'avoir l'air de donner des leçons mais il préférait mettre les choses au point. Son pouvoir impliquait des responsabilités vis à vis de ses cibles et il se savait capable de détruire une personne comme il avait failli le faire avec Kanata sous le coup de la colère.

Kalalli n'aimait plus vraiment son pouvoir depuis qu'il ne pouvait faire presque que du mal avec. Il espérait que rapidement, il puisse développer sa capacité à faire revivre de bons moments, même s'ils rendaient bien souvent le retour à la réalité difficile.

Alors qu’elle mâchait lentement son sandwich, s’interrogeant intérieurement sur plusieurs sujets, la conversation tourna rapidement autour du nouveau professeur et de Kalalli. Certes, ce n’était pas pour lui déplaire. Ainsi, elle en apprenait un peu plus sans avoir à parler ; écouter est souvent une qualité pour en apprendre d’avantage et elle était bien contente qu’on semblait avoir oublié sa présence. Entre autres, cela lui permit de comprendre que le professeur Walker semblait presque répugner à trop utiliser son pouvoir. Si c’était cela pour lui "l’éthique", elle aurait grandement besoin de voir ses cours pour mieux comprendre ce qu’il voulait dire par là. Car il fallait l’avouer, elle n’était pas tout fait d’accord avec lui. Peut-être à cause de son inexpérience, ou de son âge. Elle était encore jeune après tout, et elle avait encore beaucoup de choses à apprendre, surtout après être resté enfermé aussi longtemps. Mais si elle pouvait concevoir qu’il ne pourrait pas soigner tout le monde, elle s’étonnait un peu qu’il n’en profite malgré tout pour soigner un peu autour de lui. Il pourrait pourtant visiblement faire des miracles avec un tel don. De même qu’elle ne fut pas d’accord, ou ne partagea pas l’opinion de celui-ci lorsqu’il affirma que soigner une personne atteinte de cancer parce que son choix serait arbitraire.

"Mais si vous avez le pouvoir de soigner quelqu’un atteint de cancer", demanda-t-elle lentement, participant probablement malgré elle à la conversation, "est-ce que c’est vraiment juste de refuser de le soigner à cause des autres ?… Je veux dire" ajouta-t-elle baissant un peu la tête, et manifestement gênée de faire part de son opinion, "c’est un peu comme si moi qui peut protéger une personne physiquement proche de moi, je refusais de le faire parce que je ne peux pas le faire pour tout le monde…"

Avant de se taire sans vraiment pousser la réflexion jusqu’au bout. Après tout, elle n’avait jamais réellement participé à un débat. Elle avait été habituée à se taire et à apprendre en silence. Ce n’était pas tellement le fait qu’elle ne s’était que si peu exprimé oralement avant sa fugue ; chez elle, elle avait un cahier ou un ordinateur dans sa chambre. Pas difficile de communiquer à l’écrit. Son manque de confiance flagrant était en revanche beaucoup plus coupable que la communication. Peur de dire une bêtise, ou juste peur de faire part de ce qu’elle pouvait ressentir et penser. Pour quoi, elle n’aurait pas su le dire elle-même. Sans doute parce qu’à vivre isolée, il n’y avait pas besoin d’avoir d’opinions ou d’avis sur différents sujets.

Et de toute manière, Kanata venait de déclarer qu’il allait voir ailleurs. Elle en fut un peu déçue. D’une certaine façon, au moins, quand elle parlais en japonais avec lui… Elle était plus concentrée à essayer de ne pas se tromper qu’elle ne bégayait pas. Elle hocha la tête, et se contenta d’un ; "a plus" en japonais. Puis, Kalalli expliqua justement pourquoi il refusait décidément de faire une démonstration. A la réflexion, elle n’avait pas envisagé les conséquences de telles illusions, et ne manqua pas d’afficher un air un peu déçue et coupable. Elle apprenait encore beaucoup de choses, même si ce n’était que le début, et se sentait gênée de ne pas penser à certaines choses qui pouvaient pourtant être évidentes. Elle avait été tellement curieuse de savoir pourquoi il ne voulait faire de démo qu’elle n’avait juste pas compris que c’était justement pour éviter la déception que les gens ressentaient après. Il fallait qu’elle se ressaisisse et rapidement, songea-t-elle en se mordillant la lèvre. Elle aurait dû y penser elle-même, au lieu de parler trop vite. Elle s’en voulait, et préféra ne rien ajouter.

Elle n’écouta d’ailleurs que pensivement les autres paroles échangées entre les deux hommes restant, finissant son sandwich.

Les justifications du professeur étaient loin de convaincre le garçon. Il ne parvenait pas à distinguer la logique du raisonnement.

" Mais... Vous aidez quelqu'un qui a un accident devant vous plutôt que quelqu'un qui vous demande de l'aide alors... ? Je ne parlais de créer une armée de soigneurs tels que vous réellement. Mais plutôt des soigneurs de blessures physiques. Mais pour les maladies génétiques.. Vous ne pourriez pas faire des mutants qui ne peuvent pas toucher au gêne X ? Ca doit bien exister ce genre de programmation cellulaire... Enfin j'imagine... "

Ce n'était pas avec ses maigres connaissances en biologie qu'il pouvait réellement affirmer ce genre de choses. Surtout que le professeur était probablement bien plus au courant que lui dans ce domaine là.

" Pour la rémunération contre une guérison du cancer, accepter de guérir uniquement contre l'argent serait injuste. Refuser de guérir la personne qui se présente est cruel par contre... sans vouloir vous manquer de respect. Je veux dire, vous avez la possibilité de sauver une vie. Vous iriez davantage aider quelqu'un qui aurait un accident de voiture devant vous que quelqu'un qui vient vous voir avec un problème de santé qui va le condamner rapidement. Ce n'est pas parce qu'on ne peut pas sauver tout le monde qu'il vaut mieux sauver personne... Enfin... je crois. "

Pour une première discussion, un débat n'était probablement pas la meilleure idée, surtout lorsque les avis étaient nettement divergents. Leah semblait penser comme lui, ce qui le rassurait un peu. Kalalli n'avait pas la prétention d'être un idéaliste, mais l'argumentation de son nouveau référent le surprenait réellement. Il semblait avoir une réaction binaire. Tout ou rien.

" Le monde est de toute façon injuste. Quelqu'un qui naît dans un pays pauvre et meurt de faim à cinq ans est moins chanceux qu'un autre qui naitra dans une famille aisée. Quelqu'un qui aura un accident devant l'hôpital sera plus chanceux qu'un autre dans un coin perdu... Alors il faut faire de son mieux avec ce qu'on a. Faire comme on peut... "

Le garçon baissa le regard, mal à l'aise de s'opposer autant à la pensée de son professeur. Il espérait qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur. Clark devait avoir ses raisons de penser ainsi et avait probablement retourné de nombreuses fois la chose dans sa tête.

Les jeunes mutants argumentaient de manière habile leur avis tranché sur la question qu’il avait lancée sur l’utilisation de son pouvoir. Il ne comprenait que trop bien les arguments qu’ils citaient, qu’ils défendaient, pour les avoir lui-même pesé dans sa balance personnelle, dans sa jeunesse. Il n’en était juste pas arrivé aux mêmes conclusions que Kallali et Leah. Et ça lui arracha un sourire tranquille. Il savait que ce refus d’être injuste pour lui-même faisait penser à de l’injustice pour les autres, à de la non-intervention, à une non-exploitation de son pouvoir à des causes justes. Mais s’il n’avait pas eu ce pouvoir, lui en aurait-on voulu de ne rien faire ? Non… C’est pour éviter d’être la victime de son propre pouvoir qu’il avait choisi d’en faire une utilisation plus que prudente… Il se tourna vers Leah et Kalalli, les regardant tour à tour.

« C’est un choix que j’ai fait. Dans ma vie, je me suis toujours efforcé d’être le plus neutre possible, de ne prendre le parti de personne. Le Bien et le Mal sont des notions relatives et délicates à placer. Pour certains hommes, vous êtes des démons, représentants du mal absolu. Pour vous, certains hommes qui cherchent à vous tuer parce qu’ils vous considèrent comme tels sont des créatures cruelles et sans cœur. Jusqu’à présent, donc, je n’ai jamais aidé personne, sauf dans l’urgence. La nature de mon pouvoir étant restée secrète jusqu’ici, personne ne m’a jamais rien demandé. »

Il sourit à Kalalli.Clark ne savait pas lui-même comment il devait réagir si on lui demandait, si on l’implorait un jour de rompre le gêne X, ou de soigner une maladie grave… Il devrait remettre en question beaucoup de choses, sans doute. Et connaître les intentions et l’esprit de la personne de manière précise. Sa nouvelle vie l’amènerait sans doute à devoir avoir de telles discussions…

« En entrant à l’institut Xavier, j’ai fait le choix de m’impliquer dans un camp, de changer mon point de vue. Pas pour me dresser contre un autre camp, mais pour aider, de la manière qui me plait, et que je trouve la plus juste, et éthique. Vous encadrer, mener avec vous le combat qui vise à la non-oppression des mutants dans le monde est la voie que j’ai choisi de mener. Est-elle plus ou moins noble qu’une autre, un travail dans un hopital, pour soigner des cancers, un job d’employé dans une boite de création de mutants que j’aurais créée, un horaire fixe dans un centre de cure mutante, où j’enlèverais le gêne X de gré ou de force… Un poste au FBI, au KGB, dans d’autres forces armées ou civiles, dans des pays riches ou plus démunis… il y a tant de combats à mener. Un homme, ou un mutant, doit choisir sa voie, dans tout ça. Et prendre soin de vous est celle que j’ai choisie. Car votre combat est aussi le mien. »

Il plissa un peu la bouche, hésitant, mais clôtura tout de même :

« Pour ce qui est de la cruauté, Kalalli, elle est aussi très subjective. Ne te sens-tu pas cruel de forcer l’esprit des gens en leur faisant passer pour vérité leur plus beau rêve ou leur pire cauchemar ? Quid des télépathes, des mutants qui altèrent la réalité, des blessés et des morts dus aux pouvoirs mutants ? On peut être cruel en usant de son pouvoir contre le gré d’une personne. Pas en ne l’usant pas. »

En se penchant sur ce qu'il restait de son sandwich, elle écouta d'abord attentivement Kalalli qui sembla de son avis ; chose qui la rassura un peu. Au moins, même s'il avait visiblement une dent contre elle, ils pouvaient avoir des avis communs. Mais si cela lui fit plaisir, bien qu'elle ne le montrât pas, ce fut de courte durée. Notamment lorsque le professeur Walker leur répondit, avec le passage d'eux comme démons et des hommes voulant les tuer. Certes, elle avait souvent lu des articles sur internet depuis sa chambre pour se tenir au courant de l'actualité, mais elle avait souvent songé que ce n'était que subjectif et non objectif. Et puis surtout, elle ne s'était jamais inquiétée de sa condition en tant que mutante. D'une certaine manière, elle avait été surprise mais l'avait tout de suite accepté, naturellement. Elle avait juste toujours gardé le secret, parce qu'elle n'en avait que trop peu vis à vis de ses parents.

Un peu amère, elle écouta d'une oreille peu attentive la suite en finissant son sandwich et n'attendit pas la fin de la conversation monsieur Walker / Kalalli pour sortir de la cuisine, un peu soulagée. Soulagée qu'au moins, l'un et l'autre ait fini par ne plus prêter attention à elle ; elle aurait été assez gênée de devoir partir dans le cas contraire. Elle ignorait encore s'il fallait s'excuser auprès de ses interlocuteurs avant de quitter une pièce, ou dire quelque chose de particulier.

vers perron

Le professeur savait comment contre argumenter. Et pour cause, il n'avait probablement pas pensé à tout ça qu'une fois. Kalalli comprenait la relativité du camps qu'on se choisissait mais il ne parvenait pas à saisir en quoi sauver des vies pouvait être mal bien que devenir l'esclave de son propre pouvoir n'était pas agréable. Dans la plupart des exemples pris, Clark parlait de faire du mal à des gens. Hors le pouvoir semblait avoir la capacité d'aider des gens également, ce qui était l'aspect que l'Inuit jugeait comme étant le principal.

La conclusion de son nouveau référent à propos de la cruauté blessa le garçon. Il acceptait relativement mal son pouvoir actuellement d'une part à cause de la maîtrise du cauchemar qui prenait le pas sur le rêve, d'autre part du fait de son utilisation sur Kanata, et les paroles du professeur le visèrent directement dans un premier temps. Un voile aux yeux, l'illusionniste déclara :

" J'ai pas choisi mon pouvoir... Je veux pas faire de mal. J'utilise mon pouvoir que quand j'ai pas le choix. Je culpabilise assez de faire du mal... mais j'ai pas toujours le choix... "

Fixant le seul, il conclut :

" Je dois aller travailler. J'espère que vous vous plairez ici. "

Le paquet de biscuits en main, Kalalli s'échappa de la pièce, remarquant au passage que Leah leur avait faussé compagnie durant la discussion.

Jardin

Les dernières paroles du professeur semblaient avoir effrayé les deux mutants. Ou impressionné, ou écoeuré. Quoi qu’il en soit, ils étaient tous les deux sortis de la pièce, Leah discrètement, sans se faire remarquer, et Kalalli de manière plus marquée, avouant sa culpabilité de manière plus qu’intéressante. Et oui, il comprenait parfaitement ce que Clark avait de trop nombreuses fois ressenti, même si l’inuit ne semblait pas comprendre que ce fut le cas, et que c’était la seule raison pour laquelle il avait évoqué ça.

Il soupira un instant en se retrouvant seul dans la cuisine. Avait-il fait le bon choix, en rejoignant l’institut ? Il ne voulait pas paraitre une menace pour ces jeunes. Ni se faire méjuger sur ses intentions, ou sur ses actes passés. Peut-être aurait-il plutôt intérêt, désormais, à moins s’ouvrir personnellement à ces jeunes gens. Pas au point de Carrie Marcin, mais… un peu quand même. Sans doute était-ce l’attitude à adopter pour se faire respecter ici. Ça allait un peu à l’encontre de lui-même, donc il remit à plus tard cette décision et se mit à ranger la cuisine, essuyer les miettes et faire la vaisselle de Robin, qui leur avait préparé une sauce mémorable.