Paris ou déambulations d'un paumé...

Paris ville lumière…Pour ceux qui avaient de l’argent et un casier judiciaire vierge en tout cas ! Kenjiss n’appartenait à aucune des deux catégories, avec à peine une dizaine d’euros en poche… L’ex prisonnier traînait depuis deux jours dans la capitale française a dormir sur des bancs et manger des sandwich qui ne suffisait pas à sa grande carcasse… Le jeune homme leva les yeux lorsque les premières gouttes de pluie lui tombèrent dessus. Cette journée n’allait pas être facile, il commençait à faire froid et lui n’avait qu’un mince t shirt… Le mutant se mit à marcher un peu plus vite, prenant des rues au hasard sans chercher à trouver quelque chose de précis. Cela ne faisait même pas une semaine qu’il était sortit de cabane et déjà les difficultés s’amoncelaient ! Allez vous faire employer avec un passé comme le sien c’était à désespérer… Il crevait presque de faim et pourtant devait se limiter pour manger encore quelques jours comme ça… Après avoir passé le début de sa vie coupé du monde, sans aucun contact, Kenjiss n’avait strictement aucune idée de ce qu’il allait devenir… Il allait en être réduit à mendier si ça continuait !

*Et allez… Pfff si je trouve pas de job j’ai plus qu’a me tourner vers les caïd du secteur, au pire je risque un retour en tôle… On crève pas de faim la bas ! *

Le seul problème c’est qu’il n’avait aucune idée d’ou trouver ces « caïds » et encore moins envie de travailler pour quelqu’un… Le mutant se continua à se balader au hasard dans les rues, perdu dans de sombres pensées…

Le hasard des rues le conduisit dans un quartier un peu moins animé. C'était peut-être une impression, mais il lui semblait qu'il y avait de plus en plus de gens en bleu autour de lui...

À y regarder de plus près, il y avait en fait de nombreux policiers dans le secteur. Cette constatation effectuée, une femme, âge indéterminable mais jeune, cheveux bruns et courts, tailleur sombre en vinyle, lunettes noires miroir se plaça immédiatement à coté de lui.

"Je vous demanderai de ne pas faire d'esclandre et de m'accompagner comme si de rien était, Kenjiss. Nous avons à parler."

Kenjiss n'appréciait pas la présence des flics mais il n'y pouvait rien et était de toute manière libre... Enfin c'était une vieille habitude, lorsqu'il y avait des flics dans les parages mieux valait mettre les bouts. Le mutant n'en eut pas le temps lorsqu'une curieuse compagne lui demanda de le suivre. Kenjiss ne s'accorda qu'une demie seconde de reflexion et emboita le pas à la femme. De toute manière au point ou il en était... Le mutant resta tout de même sur ses gardes. Le fait qu'elle sache son nom ne voulait rien dire, il était fiché dans les archives des flics. C'était peut être une inspectrice qui voulait des infos sur ses co détenus ? Le mutant haussa les épaules et accelera le pas pour cotoyer la femme qui paraissait bien mystérieuse...

"C'est sympa de m'embarquer m'dame... Vous avez un nom ? "

La voix grave du jeune colosse contrastait avec ses paroles volontairements naïves. Il n'allait pas demander ce que la femme lui voulait car de toute manière son ton ne semblait pas vraiment enclin à la conversation... La prison avait fait subir pas mal de choses à Kenjiss et il ne voyait pas de quoi être inquiet du moins pas encore. Mais qui était cette femme ?

La femme sourit sous ses lunettes. Sans montrer ses dents... Un sourire manifestement forcé.

"Je m'appelle Carrie. Je suis inspectrice rattaché au Conseil Supérieur d'Evaluation de la Question Mutante, le COSEQUEM."

Elle laissa planer un moment de silence, attentive à la réaction de Kenjiss derrière ses lunettes noires cachant son regard.

Kenjiss fronça les sourcils. Des mutants ? Oui enfin ça existait dans les films ça non ? D'ailleur tout cela ressemblait étrangement à un film... Lunette noire et contact d'un parfait inconnu dans la rue en l'appelant par son nom. Kenjiss s'accorda quelques secondes de réflexion. L'un de ses points fort était d'avoir un pragmatisme à tout épreuve. Si ce n'est son froncement de sourcil, on ne put lire aucune autre réaction sur son visage.

Ah... C'est une blague ? Enfin à vous voir comme ça je suppose que non... Et qui serait mutant ? Un de mes potes de cellule ?

Le jeune colosse savait parfaitement que c'était de lui qu'il s'agissait. Le seul problème c'est qu'il ne voyait pas du tout de quoi la femme parlait. Des mutants... Ouai d'accord m'enfin a part dans quelques nanards, les mutants ça n'existait pas. Sauf évidement avec de la coke ou de l'angel dust ou on pouvait s'arracher les veines au couteau en rigolant mais Kenjiss ne s'était jamais drogué.

Non sérieusement vous êtes qui ?

Carrrie continua de regarder droit devant elle tout en répondant.

"Pas mal de choses ont changé ces derniers temps, mais l'univers carcéral n'est sans doute pas ce qu'il y a de plus optimal pour se tenir au courant des nouvelles du monde."

Son ton était sans profondeur, sans émotions.

"Je ne vous ai pas menti sur mon identité, par contre, vous m'avez menti. Peut-être par omission ? Elle le regarda à nouveau en instant. C'est vous, qui êtes un mutant. Mais je lis dans votre regard que je ne vous apprends rien en vous disant cela."

Tout en marchant, ils arrivaient au bout d'une rue qui, habituellement, était raisonnablement animée, mais qui cette fois, était totalement déserte. Un barrage de police filtrait l'accès, et toutes les brasseries avaient baissé leur rideau de fer.

La tôle c'est bon pour une seule chose, les muscles. Et encore si on les garde en un seul morceau.

Le ton anciennement amical de Kenjiss était devenu bien plus froid tandis qu'il se massait douloureusement l'épaule gauche, comme un lointain souvenir.

Je suis un mutant ? Rapport au bout de métal que j'ai plié ou le mec qui est encore dans le coma ? Les deux sans doute non ? Qu'est ce que vous me voulez ?

Kenjiss était à présent tendu comme un arc. Il savait parfaitement qu'il avait des capacités un peu supérieures à la normale... Mais qu'on lui dise qu'il était carrement un mutant c'était quand même autre chose. La présence des flics dans une rue désert n'avait rien pour le rassurer. On se croirait presque dans un western ou le héros allait se faire dessouder illico par 150 mecs armés. Sauf que Kenjiss n'était pas un héros et qu'il n'avait aucune intention de se faire descendre. Il stoppa net à l'entrée de la ruelle.

Carrie ? Vous me voulez quoi ? C'est quoi tout ces keufs ?

L'instinct reprenait le dessus, pas question d'approcher une rue pleine de flics sans un bon argument !

La jeune femme posa ses mains sur ses hanches dans un air de femme qui en impose :

"Rapport à votre génome qui présente un fragment particulier et commun à tous les mutants dotés de capacités méta-humaines. Le bout de métal que vous avez plié, ou le mec --qui est décédé maintenant-- en sont la preuve."

Elle jeta un coup d'oeil circulaire à la rue et aux policiers.

"Ces types, c'est mon assurance-vie, et également mes subordonnés. Un geste de travers, et ils te plomberont tellement que tu ne pourras pas passer un détecteur de métal.

Ce que je veux, c'est ta collaboration. En échange de l'oubli que tu as un cadavre dans le placard."

Et voila, tombe le masque, tu avance ou je te plombe. Kenjiss n'était pas spécialement faible mais il savait que ses jolis petits poings ne faisaient rien contre un flingue... A plus forte raison contre une dizaine. Le mec était mort ? Cette nouvelle ne produisait aucune émotion chez le mutant. Il en avait vu des vertes et des pas mûres en tôle et de toute manière l'autre était une de ces tafioles qui n'attaquaient qu'en groupe.

Waaa super miss "j'ai plein de flingues et toi t'es seul". Déja j'ai déja purgé ma peine... Mec mort ou pas. Et faudrai faire quoi pour que vos portes flingues rangent leur zolis joujou ?

Le mutant avança d'un pas, le regard dur. Il était dans la mouise jusqu'au cou... Et il avait la facheuse impression qu'il risquait de jouer la marionette pendant un bout de temps. D'un autre côté, il avait le choix entre ça et les revoir en enfer alors tant qu'a faire... Il avait encore la faiblesse de tenir à sa peau. Kenjiss rentra dans la ruelle les mains battante près du corps. S'il crevait il en emmenerait quelques uns avait lui.

T'a compris Carrie ? Je fais rien tant qu'il n'on pas rangé leur hochet je coopére pas. Quand je dit ranger c'est au sol les calibres. Tirez moi dans le genou comme dans les films si ça vous amuse... Des pros comme vous ça sait dégainer rapidos non ? Je me sent nerveux avec tout vos flingues.

En vérité Kenjiss voulait simplement montrer qu'il n'avait pas peur des flics, dont il connaissait déja la tôle... Il n'était pas à prendre pour un laquais incapable d'avoir un caractère propre, le dépot des calibres au sol serait un bon début pour une coopération... Même s'il se doutait qu'il ne serait qu'un instrument entre leurs mains

Carrie se fendit d'un petit sourire, cette fois plus sincère. Non pas un sourire amical, mais un sourire amusé par l'ironie de la situation.

"Allons Kenjiss... Nous sommes en France ici, et pas au far west. Les agents de police ont leurs armes à l'étui, et ne les sortirons que si vous vous montrez agressif. Comme vous etes en train de le faire en ce moment précis par exemple."

Elle cessa alors de sourire.

"Je vous rappelle vos options, vous coopérez avec la COSEQUEM, ou bien vous êtes chargé pour homicide volontaire avec la circonstance aggravante que vous êtes un mutant. Vous n'êtes probablement pas au courant que certains députés souhaitent faire passer des lois et des amendements pour accentuer les peines des mutants criminels... Vos choix sont minces... réfléchissez-y."

Elle marqua quelques signes d'impatience, puis sortit une carte de visite qu'elle tendit à Kenjiss

"Je n'ai pas ma journée, donc je vais vous laisser."

Pas vraiment le choix hein ?

Le mutant haussa les épaules en saisissant la carte de Carrie. Non il n'avait pas le choix... La tôle ou pire, ou l'inconnu. Super, vraiment super. Kenjiss se sentait désagréablement pris au piège d'une mécanique infernale... Mais comme toute mécanique, elle avait ses points faible, qu'un grain de sable suffisait à enrayer. Et Kenjiss n'était pas qu'un simple grain de sable. Le mutant observa une fois de plus les flics en comprenant peu à peu quelle était la situation. Les politiciens semblaient cacher plus ou moins le problème mutant tout en tentant de l'éliminer discrètement ?
Il se faisait sans doute des idées mais vu le manque d'informations il faisait ce qu'il pouvait... On verrait pour la suite après avoir quelques infos. Et une fois qu'il aurait trouvé le point faible... Kenjiss ne le montrait pas mais il était furieux de se faire ainsi manipuler sans rien faire. C'était comme la tôle. Tu subis, tu te tais et tu réagis lorsque tu peux. Hors il ne pouvait pas maintenant.

Je dois vous contacter ou vous le ferez ? Je suis à court de thune d'ailleur, je crois qu'une coopération des deux côtés commence par ma survie non ? Avec les moyens dont vous semblez disposer, ce ne sont pas un millier d'euros qui vont vous manquer ?

Tant qu'a faire s'il pouvait se nourrir et dormir dans un lit propre... D'ailleur il serait vite fixé sur les limites de leur coopération...

Carrie se prit cette fois-ci à rire. Elle donna la carte de visite à Kenjiss.

"Nous ne sommes pas une association caritative, mais une comission d'évaluation de la situation française des mutants. Ne vous méprenez pas. Vous allez nous apporter votre aide, et vous aurez peut-être une petite compensation en contrepartie, mais ne croyez surtout pas au Père Noël. Vous êtes un peu trop grand pour ça. Passez nous voir à l'occasion."

Puis elle tourna les talons et s'en alla rejoindre les patrouilles de police d'un pas tranquille.

Ouai c'était un peu trop osé ça sans doute... Il l'observa s'éloigner.

Pas de thune pour un muto pas vrai ? Passer vous voir ? Ouai si je passe la journée surtout !

*Salope va... *

En fait Kenjiss n'avait strictement aucune envie d'aller les voirs, en tout cas pas maintenant. Priorité numéro un, manger. Le mutant fourra la carte dans sa poche et fit demi tour sans preter plus d'attention aux flics ou à Carrie. Il sortit de la ruelle d'un pas sec, ne pretant pas attention à ce qu'il se passait autour de lui. Kenjiss entra dans un leader price qui passait par la et acheta une baguette de pain qu'il dévora avant de s'abreuver dans les toilettes d'un restaurant.
Une baguette ce n'était pas beaucoup pour quelqu'un de sa taille... Que faire maintenant ? Chercher un job ? Teuh il était sur que le COSEQUEM avait suffisament de pouvoir pour l'empecher d'en obtenir un. A cette époque, tout passait par l'informatique alors un organisme du gouvernement pouvait facilement surveiller tout ça... Kenjiss déambula dans les rues au hasard, goutant à la fraicheur matinale et essayant d'oublier pour un temps le COSEQUEM et toutes les propositions de Carrie. Il était pris au piège de toute maniere, et encore on le laissait se débattre dans la fosse jusqu'a ce qu'il soit plus docile, autrement dit qu'il n'ai plus d'argent...

Carrie ne se retourna pas, et bientôt, toute trace de surveillance policière disparut de l'environnement de Kenjiss.

L'Histoire se répète sans cesse, mais il était presque comique pour Kenjiss que la répétition se fasse à quelques heures d'intervalle... bien qu'il y eut cette fois-ci quelques différences.

Avant qu'il n'ait eu le temps de dire ouf, Kenjiss se retrouva plaqué contre un mur par un gros bras qui manifestement avait l'habitude de se genre de situation. Directement, il put sentir le canon d'une arme sur sa nuque. Un coup d'oeil à gauche, un coup d'oeil à droite, il était encerclé par des militaires... un petit commando. 4 personnes. Celui qui le tenait, deux personnes le mettant en joue, et le 4e qui ne tarda pas à se présenter.

"Je suis le colonel Vizau de la DNSMH, je vous conseille de nous opposer aucune résistance, le mutant, sinon on se fera un plaisir d'éparpiller votre cervelle sur cette façade."

Mais quelle idée avait-il de se promener comme ça dans les rues...

Bing, Kenjiss qui marchait tranquillement dans la rue il y a un instant se retrouve la joue plaquée sur le mur et un flingue sur la nuque... Autrement dit, pas possible de faire quoi que ce soit. Kenjiss n'avait pas l'intention de se faire trouer la peau aussi ne tenta t'il rien, se contentant de maitriser les battements de son coeur en essayant de réguler le flot d'adrénaline qui se déversait dans son corps. Il avait déja vécu ce genre de situation en prison mais ces gars la étaient des pros apparement... Kenjiss pris un ton plutôt agressif, s'attendant à recevoir un coup mais voulant bien prouver qu'il ne se soumettait qu'a contre coeur.

DNSMH ? Oua super ! Directeur des Nouvelles Sociétés Mutantes Humaines hein ? Bon mec ce serai cool de m'expliquer ce que tu me veux... Je vais pas résister vu que ton copain musclor se ferait un plaisir d'étaler ma cervelle sur sa belle veste de treillis.

Kenjiss lacha un soupir résigné en songeant que finalement cette journée ne se passerais pas aussi mal que les autres... Elles serait pire. Visiblement il était fiché et les militaires ou le COSEQUEM ne voulaient pas le lacher...

Ah et tant qu'on y est, demande a Musclor de me lacher, avant que je ne me pisse dessus.

Un brin d'humour peut être ? Enfin la ça ressemblait plus à la plaisanterie d'un condamné a mort... Mais que lui voulaient ces types ? Il devait déja travailler pour la COSEQUEM non ? Un service rival plus radical ? Le même service qui voulait lui dire un truc ?

L'impertinence de Kenjiss eut pour seul effet un gros coup de rangers derrière les genoux, là où ça fait très très mal.

"Ne fais pas le guignol mutos... Ce serait malheureux. On est la Direction Nationale de la Sécurité Méta-Humaine. En clair, on assure la sécurité contre les méta-humains... Et toi, t'es pas vraiment la personne la plus sûre du monde..."

A chaque fin de phrase, il se refaisait aplatir sur le mur.

"Maintenant, tu vas nous suivre bien gentillement et comme si de rien était... Nous avons tout un programme pour toi."

Il ne faisait aucun doute qu'il y avait un sous-entendu dans cette phrase. Seulement, le simple fait de l'imaginer était terrifiant.

*Enflures !*

Kenjiss encaissa tant bien que mal le coup en grimaçant. Le problème avec les pros c’est qu’ils savent parfaitement ou taper sans vous handicaper. Kenjiss tenta de calmer la douleur qui se déchaînait en dessous de sa taille. Bon option 1, dite du « j’ai pas peur de toi » on abandonne… Le mutant jeta un regard par dessus son épaule pour abandonner aussi l’option 2 dite « héros esquivant les balles ». Il avait encore la faiblesse de tenir à sa peau. Pas qu’il soit spécialement lâche mais il n’était pas idiot non plus. Seul contre quatre flingues tenus par des baraqués entraîné… Le pouvoir de Kenjiss ne lui servait strictement à rien dans cette situation et d’ailleurs il ne savait pas comment l’utiliser. Et mieux valait ne pas tenter de jouer au super mutant… Le jeune colosse grava dans sa mémoire que le DNSMH était plus agressive que la COSEQUEM, sans doute le fait que le premier soit une direction et l’autre un comité… Ou alors ils agissaient en coopération et Carrie avait décidé de calmer la bête… Ou Vizau avait demandé à Carrie de le calmer avant de… bref, Kenjiss n’avait rien à perdre à tenter le coup. Il n’avait pas l’intention d’être transformé en rat de laboratoire dans une cave sordide.

-J’adore les programmes msieur Vizau ! Je pionce dans un lit propre et ressort avec les compliments de mes hôtes ? Nan Musclor, tape pas jvou suis… Au fait, Carrie risque de s’inquiéter de mon absence vous savez, la COSEQUEM ?

Kenjiss était revenu au ton niais qu’il affectionnait… Il espérait que Vizau réagirait à la mention de ce nom. Rien n’était moins sur, Vizau était plutôt l’archétype du parfait militaire aux méthodes un peu brutales secrètement accordés par ses supérieurs. Et Carrie était la gentille fonctionnaire qui défendait les braves mutants ? Non ça ne collait pas non plus. Ou alors ils n’avaient aucun lien…

-Programme ça veut dire quoi ? Electrochocs et compagnons de cellule aux mœurs étranges ?

Kenjiss avait repris un ton sérieux, comme s’il appréhendait ce qui allait suivre… Le mutant cherchait instinctivement un échappatoire, quelque chose qui pourrait l ‘aider à sortir de la. Pas question de rester entre les pattes de Vizau ! Enfin s’il avait une chance de bouger sans se faire abattre…

Un bruit sourd se fit sentir et Kenjiss put se prendre une volée de crépit dans la figure. Une balle venait de siffler et de se planter dans le mur, juste devant son nez. L'avertissement était sans équivoque, et Vizau n'eut même pas besoin de le préciser.

"Carrie ? Je ne connais pas de Carrie à la COSEQUEM, mais vous êtes un criminel, donc vous êtes automatiquement de notre ressort.
Programme, ça ne veut pas dire ça. Vous verrez quand vous y serez. Suivez-nous sans faire d'esclandre et tout se passera bien."

Celui que Kenjiss appelait Musclor raplatit une petite fois Kenjiss contre le mur pour le plaisir, puis le poussa dans la rue, tout en lui maintenant les poignets tordus. Les deux autres artilleurs se postèrent derrière. Leur arme était rangée pour des questions d'image, mais il semblait plutôt évident qu'ils seraient prompt à s'en servir en cas de besoin.

Ca c'était un point de reglé. Toi méchant, pas traiter avec nous gentil. D'accord, pas besoin de décaler le tir de quelques dizaines de centimètres pour lui exploser la rotule. Au moins Vizau le rassurait t'il sur ce qu'il allait subir. Enfin "rassurer" c'est beaucoup dire, Kenjiss savait parfaitement qu'on ne le braquait pas pour lui prendre sa tension...

Comme je l'ai déja dit, je ne vais pas bouger, c'est vous qui avez les flingues hein !

*Mais essayez de les lacher quelques secondes... *

Un morceau de crépi avait légerement égratiné la joue du mutant qui saignait un peu... Ne pas pouvoir essuyer le sang était particulierement irritant d'autant que bouger ses poignets revenait à se libérer d'une pression de dix kilos au centimètre... Kenjiss jeta un regard autour de lui. Personne ? Il n'y avait personne pour voir un enlevement en plein jour ? Ca marchait au XVIII siècle et encore, en pleine ville quand même ! A moins que le DNSMH n'ai fait taire tout les témoins...

Le fait était que personne ne pouvait lui venir en aide et que la petite carte que Carrie, si c'était son vrai nom ce dont il doutait maintenant, ne lui serais d'aucune recours pour l'instant. Kenjiss préféra éviter d'en parler de peur de perdre un de ses seuls moyens de pression (ou alors c'était une adresse bidon, avec tout ce que ça comportait...)

Bon Musclor, je t'aime beaucoup aussi mais ça ne te ferais rien de me lacher ? T'es capable de dégainer avant que j'ai fait deux mètres et de me descendre aussi sec pas vrai ? Combat a main nue, tu m'explose avec un doigt alors je vois mal en quoi je pourrais vous menacer... Par contre la tu menace mes poignets et c'est pas vraiment agréable si tu voix ce que je veux dire....

Musclor ne répondit pas aux invectives de Kenjiss. à la place, il lui tordit le poignet. Le mutant put sentir que son articulation était à deux doigts de se démettre. Manifestement, ils s'agissait de pros qui avaient plutôt bien appris leur anatomie.

Quelques temps plus tard, à pieds, ils arrivèrent dans un bâtiment de la gendarmerie. La présence des militaires ne sembla pas importuner les gardiens de la paix, de même que leur saisie d'un panier à salade servant à emmener Kenjiss dans un lieu inconnu. Il n'y a que dans l'arrière de la camionette que Musclor daigna cesser de traumatiser les poignets de Kenjiss, bien qu'il le garda à l'oeil.

Kenjiss eut un grognement sourd lorsque l'autre se mit à lui tordre le poignet mais aucun gémissement ne s'échappa de ses lèvres rigoureusements closes.

*T'aime bien me faire mal pas vrai ? Espere pour toi que je ne te recroise jamais...*

Kenjiss commençait vraiment à haïr ces mecs. Ils lui tombaient dessus et l'embarquaient sans discuter ? Depuis l'orphelinat, Kenjiss n'avait jamais cedé à la force, quitte a encaisser de quoi le mettre hors services pour quelques jours... Mais les gamin de l'orphelinat n'avaient rien à voir avec ces mecs. Et la il n'avait plus l'initiative, sa force ne lui servait à rien et il ne pouvait pas négocier... Le mutant se laissa donc conduire à l'arriere du véhicule sans discuter et s'assit même bien gentiment, se massant doucement les poignets rendus blancs par les "attentions" de Musclor.... Le mutant releva la tête pour vérifier la position des militaires. S'il pouvait tenter quelque chose c'était bien mainenant ! Ou qu'ils l'amènent, il risquait d'y avoir trop de garde... Kenjiss sentait déja ses muscles se tendre, l'adrénaline couler à flot dans ses veines et pourtant il resta stoique, arborant toujours le même masque hypocrite de désespoir et de résignation.

(HJ : Fais attention aux résistances hormonales de ton personnage... Même sans être médecin, je doute que l'adrénaline coulant à flots te permette de rester aussi stoïque. Un peu de rigueur dans l'expression )

Après un voyage assez court et sans histoire particulière, Kenjiss arriva dans une base militaire qui semblait émerger d'un long sommeil... Les divers bâtiments étaient de facture assez ancienne, peut-être un siècle ou deux, avaient sans doute été désaffectés, puis réhabilités pour servir de base à la DNSMH.

Kenjiss fut emmené manu-militari vers une annexe du bâtiment principal. Bâtiment fort bien gardé, et équipé de divers équipements de sécurité actifs et passifs, mais qui, une fois entré, offrait des zones d'habitation avec tout le confort enviable pour une personne sortant d'un établissement carcéral.

La petite visite des locaux terminée, la colonel regarda Kenjiss droit dans les yeux, et lui fit une offre.

"Maintenant, t'as le choix... Tu peux choisir d'habiter ici, on se chargera de te trouver un job, et on effacera ton ardoise. La contrepartie, c'est que tu vas devoir nous aider dans notre travail à nous, et ça veut dire, nous donner des infos sur les mutants rebelles, sur tes pouvoirs, et te prêter à un certain nombre de tests de résistances.

Et tu peux aussi choisir de dire non, auquel cas tu seras considéré comme en état d'arrestation pour homicide volontaire par usage de pouvoir mutant."

[Exact, j'aurais peut etre du éviter cette phrase... Vu que si je m'agitait, Musclor me calmait à sa maniere je pense ...]

Les batiments étaient anciens mais paraissaient parfaitement capable de retenir un rugbyman même en pleine possession de ses moyens et d'un pouvoir mutant généralement efficace. Bon la DNSMH avait des moyens considérable, c'était un point entendu... Kenjiss avait abandonné l'idée de s'enfuir ou de resister vu que Musclor ne lui avait laissé aucune chance dans le véhicule... Le mutant avait d'ailleurs encore les poignets douloureux à cause de la poigne du militaire.

Le jeune colosse traversa la base en examinant attentivement chaque élément qui pouvait lui servir... Résigné oui, abattu non. De toute manière il ne pouvait rien tenter ici mais la DNSMH ne perdait rien pour attendre... Leurs méthode lui déplaisait particulierement. Kenjiss remarqua tout de même que les quartiers avaient l'air confortables et qu'ils ne pouvaient pas faire le difficile sinon c'etait retour en tole et sans doute pour le restant de sa vie... Il écouta poliment la proposition du colonel. Les deux promesses portaient tout de même leurs fruits... Ces salauds savaient manoeuvrer et toucher les points sensible. Des mutants rebelles ? Ca existait ? Il allait donc etre infiltré chez eux ou posté en observateur ? Les deux autres conditions ne l'effrayaient pas, les tests il connaissait et puis son pouvoir, vu ce qu'il savait dessus... Mais l'histoire des mutants rebelles c'était déja plus interessant.

Si je retourne en tôle, j'y passe ma vie. Première solution donc... C'est quoi cette histoire de mutants rebelles ? Les journaux en parlent pas... Je sais pas grand chose sur mon pouvoir, pas sur que ça vous serve. Quand à vos tests... Mouai.

Kenjiss fixa un instant le colonel qui était le genre de personne à attendre une réponse claire. Il inspira donc profondément et songea qu'il faisait sans doute l'une des plus grandes erreurs de sa vie... Mais pour rien au monde il ne retournerai en tôle.

J'accepte votre offre...

*Si on peut appeller ça une offre...*

Le colonel ne répondit pas immédiatement à Kenjiss. Puis il ordonna d'un ton autoritaire et sans appel.

"Première étape, vous prenez possession de vos locaux. Deuxième étape, passage à l'infirmerie : visite médicale complète, et implantation de votre puce d'identification. Tout le monde en a une. Troisième étape, vous venez à mon bureau, et vous aurez vos instructions.

Des questions ?"

Apparement c'était comme s'il était soldat, le militaire se mettait déja à le prendre pour un subordonné. Enfin il avait déja un local... Il faut croire que la condition pour être bien logé c'était de subir la discipline militaire qui ne convenait absolument pas à Kenjiss, qui l'avait subie toute sa jeunesse du genre "lever 5h30, sortie des chambres 5h40 " et toutes ces conneries... Le mutant fixa un instant Vizau lorsque celui çi lui parla d'une puce...

Pas question que vous me foutiez un gadget sous la peau. Je travaille pour vous, mais comme ces mecs lobotomisés qui vous suivent sans arret. Injectez moi votre machin traceur et vous pouvez dire adieu a votre coopération.

Ouai d'accord, "fermez la soldat et obeissez " ou "vous n'êtes pas ici pour faire ce qui vous plait" et autres conneries mais pas question d'être suivit à la trace.
Les portables c'est pas fait pour rien, à la limite planquez moi un truc dans mes pompes ou mes vetements mais pas sous la peau. Je ne sait même pas ce que ça va faire lorsque mon pouvoir se manifestera !

Le mutant n'avait pas bougé en racontant ça mais on sentait une trace de colère dans sa voix. Pas question d'être traité en cobaye, il n'était pas la pour ça. Peut être que Vizau s'imaginait que si. Dommage dans ce cas. Peut être fallait t'il un peu calmer le jeu...

Et d'accord pour les autres ordres, faites moi indiquer ma chambre et je suis devant vous dans une heure