A la poursuite de l'institut

Le taxi, par excès de zèle ou par pitié, avait fini par déposer Roscart au centre-ville plutôt qu'au beau milieu de la bretelle d'autoroute menant à Salem Center. Alors que les premières maisons de la ville se reflettaient dans les vitres de la voiture, Roscart put constater que cette ville soi-disant maudite par les médias avait l'air relativement calme.
Le taxi s'arrêta et réclama son dû. Le voyage avait duré 45 minutes et la course coûta plus cher que le jeune mutant l'avait prévu. Il ne lui restait plus que de quoi s'acheter un ou deux repas, voire une chambre d'hôtel.
Une fois le mutant hors du taxi, ce dernier repartit en trombe vers New York. La place était déserte... jusqu'à ce qu'un petit garçon a l'air affolé ne percute Roscart. Sous le choc, l'enfant tomba par terre, et leva un regard terrorisé sur Roscart.

"A-aide-moi ! J'ai vu u-un monstre dans la ruelle !" s'écria-t-il en s'accrochant désespéremment au pantalon du mutant.

Roscart avait bien été heureux que le chauffeur de taxi le mène plus loin qu'il ne lui avait dit, mais beaucoup moins de découvrir que s'il ne trouvait pas l'Institut au maximum pour le lendemain, il aurait vraiment un gros problème vis-à-vis son argent. Malgré tout, il gardait espoir d'atteindre son but jusqu'au but.

*Bon, allez. Je vais sûrement réussir à me retrouver dans cette ville. Une information ici et là par des passants et je devrais m'y rendre. J'aurais dû acheter une carte de la ville, ça m'aurait évité ce problème de maintenant.*, pensa-t-il

Continuant de penser au problème présent qu'il occupait tout son esprit et toute sa tête, il sentit quelque chose le percuter ou plutôt quelqu'un. Regardant ce que c'était, il vit un petit garçon par terre ou plutôt qui venait de tomber par terre après lui avoir entré dedans. Le regard terrorisé qu'il lisait dans les yeux de l'enfant lui rappelait le sien qu'il avait eu dans le passé face à lui-même lors de la période qu'il se considérait comme un monstre. S'il l'aidait en exploitant tout son potentiel, donc bien sûr en utilisant son pouvoir, le considérait-il comme le monstre qu'il avait vu dans la ruelle?

*Non, ça ne change rien. Il a besoin de mon aide et je vais l'aider. Qu'il me considère comme il veut, je l'aiderais car je dois le faire.*, se dit-il

''Je vais t'aider. Je ferais tout ce qu'il est possible que je puisse faire pour t'aider. Donc, reste ici, je vais aller voir.'', lui dit-il

Marchant vers la fameuse ruelle en question, Roscart était sur ses gardes. On pouvait commencer à voir que son pouvoir était en activité et qu'il était parfaitement prêt à se battre.

Sans attendre d'explications de l'enfant, Roscart s'aventura dans la ruelle malodorante. Derrière lui, il put entendre le pas précipité du garçon s'éloigner. Sûrement était-il parti prévenir d'autres adultes, ou tout simplement retrouver le réconfort de sa mère.
La ruelle partait d'un coin de la place rectangulaire. Elle faisait environ 2 mètres de large et était jonchée d'immondices et de poubelles en tous genres. A première vu, il n'y avait pas de monstre dans le coin, mais alors qu'il s'avançait, un couvercle de poubelle tomba au sol et un bruit de pas retentit. Soudain et sans que Roscart ne puisse l'expliquer, il fut percuté par une masse invisible et indéterminée qui le "poussa" de deux pressions semblables à deux mains sur son torse. Roscart tomba en arrière.

Roscart faisait attention au moindre détail de la ruelle afin qu'il ne se fasse pas avoir aussi facilement qu'une brebis entrant dans l'entre du loup. Il regardait et écoutait avec assiduté. La puanteur des poubelles raignant dans la ruelle n'aidait pas trop à se concentrer, mais il y arrivait malgré tout... du moins, c'est ce qu'il cru.

*Allez monstre, ou te caches-tu? Montre-toi afin que je vois à qui je fais affaire.*, pensa-t-il

Comme si ses pensées prenaient forme, il sentit deux pressions distinctes qui s'exercèrent sur son torse et l'envoya promener au loin. Par terre, il se demanda ce que c'était, mais, comprenant que ce n'était pas le temps de penser, il se leva aussitôt malgré une certaine douleur qu'il ressentait dans son arrière-train. Face à ce qu'il venait de subir, face à son orgueil qui venait de se faire écraser par ce qui venait de se passer, il sentit en lui le désir de répliquer. L'énergie circulant dans son corps de plus en plus vite et se dirigeant vers ses mains, il ne put se retenir plus longtemps à répliquer par des rafales de plasma énergitiques. Se faire marcher ainsi sur les pieds, il n'en était pas capable.

''On peut arrêter les hostilités ici et essayer de discuter. Sinon, je ne me menagerais pas pour toi.'', lança-t-il afin que le fameux <<monste>> puisse l'entendre

Les bruits de pas s'éloignaient, mais Roscart ne distinguait toujours personne dans la ruelle, pourtant il faisait jour !
Après s'être relevé, il projetta plusieurs petites rafales, dont deux s'écrasèrent contre les murs de la ruelle. La troisième heurta une poubelle, dont le contenu se déversa sur le sol déjà souillé. La dernière cependant, sembla toucher "quelque chose", puisqu'elle disparut d'elle-même comme suite à un choc.
Roscart entendit un "ourf" rauque, et le bruit d'un corps qui tombe au sol. Soudain, une voix masculine s'éleva de nulle part, ou plutôt de l'endroit présummé où était tombé "le corps", et malgré que Roscart ne voyait toujours personne.

"Ca va ! Ca va ! Calmos les pouvoirs !" s'exclama la voix après un petit gémissement douloureux. Un vieux journal au sol se froissa comme si on le piétinait, mais Roscat ne voyait toujours personne.

"Pas la peine de me chercher, tu me trouveras pas..." marmonna la voix. Des bruits de pas indiquèrent à Roscart que la "personne" se rapprochait de lui.

Face à ce qu'il venait de voir en ce moment, un vieux journal au sol en train de se faire froisser par quelque chose d'invisible, Roscart ne savait plus trop quoi penser. Il aimait bien la science-fiction et croyait que ce genre de choses tel l'homme invisible ou les fantômes ou les esprits n'était qu'imaginaire des hommes, mais ce n'était pas le cas, il le vivait en ce moment.

*Faut que je réagisse vite et rapidement. J'entends cette voix qui se rapproche à cause des bruits de pas, mais je ne sais pas trop ou cette chose est placée à part juste devant moi. À gauche, au centre, au milieu, de côté... Faut que j'agis là et maintenant.*, pensa-t-il

Malgré le fait que c'était une première expérience face à ses pouvoirs utilisés dans ce genre de situations, il se demandait combien de temps il durerait puisqu'il n'avait jamais testé sa limite maximum auparavant. Trois scénarios s'offraient à lui maintenant. Soit il se dêchainait sur la chose, soit il essayait de parlemer avec, soit il prenait ses jambes à son cou et s'enfuyait. Il décida d'opter pour la deuxième.

''Je ne sais pas si vous êtes humain ou bien juste une sorte d'esprit. Malgré tout, comme vous avez pu le voir, je n'hésiterais pas à utiliser mes pouvoirs. Aussi, si vous le voulez bien, je vous propose un accord commun. Plutôt que de nous confrontez, nous pourrions essayer de trouver un accord, ne croyez-vous pas?'', demanda-t-il

Ne sachant pas si la chose allait accepter ou pas, il se prépara donc à attaquer ou contre-attaquer. Ça ne lui chantait guère de se retrouver en train de se faire battre par quelque chose qu'il ne voyait pas.

Un petit ricannement résonna dans la ruelle.

"Toi aussi t'as des pouvoirs, je dois en conclure que t'es un esprit ?" répondit la voix toujours hilare. La voix était juvénile, la "personne" ne devait pas être plus âgée que Roscart.

"T'es à Salem Center mon vieux, c'est la ville des mutos..." reprit la voix un peu plus tranquille. Le type n'avait pas l'air agressif, il avait certainement pris peur, et le fait qu'il n'ait pas fui alors qu'il était invisible était presque une preuve de bonne foi en soi.

"Maintenant excuse-moi mais j'ai le corps d'une des nôtres à protéger." ajouta la voix, qui avait maintenant contourné Roscart pour s'enfoncer à nouveau dans la ruelle, de là où elle était venue. Deux trois chiffons glissèrent sur le sol près d'une bênne à ordure, puis le corps d'une jeune fille... munie d'une paire d'ailes dans le dos ! se fit traîner au sol par une force invisible, comme un pantin désarticulé. Elle semblait au mieux inconsciente, et au pire...

Roscart écouta tout ce que lui disait la Chose, ainsi avait-il appelé la force invisible qui semblait être aussi vivant que lui, mais sous une forme qu'il ne pourrait, oh grand jamais, atteindre.

*Première journée à Salem, première journée à me battre vraiment. J'ai presque cru que j'allais terminer à l'hôpital.*, pensa-t-il

Relâchant ses muscles et se calmant, il sentit sa surdose d'énergie, celle servant à son pouvoir, s'en aller doucement et tranquillement. Il restait là à observer la Chose en train de faire quelque chose dans la ruelle. Il venait de dire qu'il devait protéger le corps de l'une des leurs. Cela voulait dire que la Chose était lui aussi un mutant et qu'il avait sûrement le pouvoir de devenir invisible ou quelque chose dans le genre, voilà ce qu'il en conclut. Pendant qu'il avançait dans la ruelle, il vit l'autre mutante, celle aux grandes ailes, et elle ne semblait pas aller bien.

''Dis-moi, est-ce que je peux t'aider ou faire quoi que ce soit?'', lui demanda-t-il

C'était la première fois qu'il voyait un ange. Il savait pertinemment que ce n'était pas un des anges du ciel, mais c'en était quand même un. Et puis, il n'allait quand même pas rester là sans rien faire. Non, il devait agir ou tout au plus proposer son aide comme il venait de faire.

La Chose continua sa besogne. Il devait être à bout de force car Roscart pouvait l'entendre grogner sous l'effort.

"Ben... Si tu peux réssusciter les morts, je suis preneur... Elle s'est faite tirer dessus en plein vol par un flic de Salem... Et je donne pas cher de ma peau si je réapparaît..." réussisit-il à dire tout en traînant la fille plus loin dans la ruelle.

"Je m'appelle William, et elle c'était Gaëlle... On a quitté l'institut Xavier mais on s'est vite fait prendre en chasse par les flics, une fille ailée ça passe pas inaperçu... J'aurai mis fait de filer avec Cécili..." expliqua le jeune homme avant de s'arrêter brusquement. Il laissa retomber le corps de Gaëlle au sol.

"Haut les mains mon gaillard !" cria une voix au bout de la ruelle donnant sur la place. Un flic se braquait son arme sur Roscart. Il ne semblait pas avoir vu William.

Étant démuni face à la situation présente qui s'offrait devant ses yeux, Roscart se sentit vraiment inutile envers le dénommé Wiliam. Il aurait voulu venir en aide à Gaëlle et à lui, mais il ne pouvait rien faire. Il n'avait pas de pouvoir, ni quelque chose qui pouvait les aider, rien du tout.

''Je suis désolé.'', avait-il alors dit

S'il était arrivé des minutes plus tôt, il aurait sûrement pu les aider en envoyant une rafale de plasma au flic qui avait tiré sur Gaëlle. Voilà qu'il faisait face à une attitude anti-mutante qui avait coûté la vie à quelqu'un n'ayant sûrement pas atteint la barre de l'âge adulte.

*Il faut que tout cela change.*, pensa-t-il

Voyant William lâcher le corps de son amie, ou plutôt en voyant le corps de l'ange tomber par terre, Roscart se demanda se qui se passait. La Chose avait-il été lui aussi toucher par une balle et perdait une tonne de sang? Non, c'était autre chose et il le comprit bien assez tôt. Entendant la voix, il se retourna vers. Le fusil pointer vers lui et l'uniforme qu'il percevait de la personne au loin, il savait que c'était un policier. Était-ce celui qui avait tiré sur la mutante qui était étendue par terre derrière lui? Peut-être... peut-être pas...

''Qu'y a-t-il monsieur?'', demanda-t-il au flic

''Est-ce que c'est ce policier-là qui a tiré sur Gaëlle?'', demanda-t-il à voix basse à William qui était derrière lui

En lui, il sentait que ça commençait à bouillonner. Il avait juste besoin d'un oui de la part de la Chose et le flic se retrouvait propulsé par ses rayons de plasma énergitiques. Il se sentait près à exploser tel un volcan. Malgré le fait qu'il arrivait à contrôlé quand même assez bien son pouvoir, il se demandait s'il allait réussir à pouvoir rester lui-même ou bien si sa colère présente prendrait le dessus sur lui.

"Un gosse est venu me prévenir qu'il se passait des trucs pas nets par ici, vous devez être le type qu'il a rencontré en chemin." dit-il en abaissant légèrement son arme, pour s'approcher de Roscart.
Il fit un petit signe de sa main, et deux pompiers le suivirent dans la ruelle.
William ne répondit pas, ou du moins Roscart n'entendit rien. Le situation était trop risquée pour lui à présent.

"Qu'est-ce que c'est que ça... Elle est... morte ?" s'écria l'un des pompiers en s'agenouillant près du cadavre de Gaëlle pour prendre son pouls.

"Elle a des ailes... Ca correspond au rapport de Gary." répondit le flic. "Je vais appeler le Coroner." ajouta-t-il en utilisant son talkie walkie.

"Merci mon garçon, on va prendre la situation en main maintenant." dit-il après avoir appelé la morgue, tout en indiquant la sortie de la ruelle à Roscart. Une pression sur le bras droit de Roscart et le souffle chaud près de son oreille lui indiquèrent que william allait lui chuchoter quelque chose à l'oreille :

"Ils vont vouloir la disséquer comme une bête de foire, faut qu'on empêche ça ! On doit y aller avec eux !" dit-il à voix basse, mais Roscart pouvait sentir toute l'urgence que sa voix contenait.

Voyant l'arme s'abaisser tout en écoutant le flic, Roscart se demanda à présent ce qui allait se passer. Apparement, il n'allait pas lui tirer dessus, ni l'emmener au poste de police ni faire quoi que ce soit d'autre.

''Oui, je suis ce type que l'enfant en rencontré en chemin.'', répondit-il au policier

L'un des deux pompiers, qui était arrivé dans la ruelle après que le flic leur eut dit de venir, se demandait ce qu'était Gaëlle puisqu'il ne le savait absolument pas. C'était à croire qu'il n'avait jamais vu ni entendu parler des anges.

''Oui, elle est morte, je suis arrivé trop tard pour la sauver.'', dit-il au pompier

Aussitôt après que le policier lui demanda de s'en aller en lui montrant la sortie de la ruelle, il entendit William lui parler. Le flic et les pompiers auraient pu l'entendre, mais il parlait tellement bas qu'il était le seul à pouvoir savoir qu'il parlait et qu'il était donc là.

''T'inquiète, je ferais tout ce qui est dans mon possible pour pas que ça lui arrive, je te le promets.'', répondit-il à voix basse à William

Ne bougeant pas de là ou il était, il regarda les forces de l'ordre (police et pompier). Il devait agir comme il venait de le promettre. Il ne pouvait pas rien faire et voir Gaëlle se faire emporter afin de devenir un sujet d'expérimentation de toute sorte.

''Qu'allez-vous faire avec elle? Aussi, je vous demanderais que je puisse venir là ou vous l'emportez puisque je la connaissais.'', dit-il au flic

"On va l'emmener à la morgue pour l'autopsie, comme l'indique la procédure..." répondit le flic en regardant Roscart bouger les lèvres tout seul.
Le choc probablement...

"Tu connais cette... fille ?" ajouta-t-il en se grattant le front sous sa casquette de police. "Dans ce cas tu ferais bien de venir avec nous, tu pourras identifier le corps auprès du légiste." dit-il après une courte réflexion.

"Génial, allons-y." chuchota William à l'oreille de Roscart. Les pompiers chargèrent le corps sur une civière pour le déposer dans leur camion. Roscart (et William) furent invités à prendre place dans la voiture du policier.

"Quelle relation tu as avec... elle ?" s'enquit le flic après avoir signalé sa position au commissariat par radio.

Roscart fut bien heureux que le policier que requiert à sa demande et ainsi l'amener là ou irait le corps de Gaëlle. Il était aussi heureux à ne pas à avoir utiliser son pouvoir sur le flic et les pompiers, mais il savait que ça pourrait être le cas, peut-être, bientôt.

*Il ne le faut pas.*, pensa-t-il

Ça ne lui tentait guère de blesser encore du monde, mais s'il y était forcé, il le ferait, c'était certain.

''D'accord.'', dit-il au fameux flic

Entendant William dans son dos, il ne lui répondit rien car il n'avait rien à lui répondre. Aucune parole n'était nécessaire dans le cas présent. En tout cas, il embarqua dans la voiture du policier.

''Je n'ai pas une très grande relation avec elle, je ne savais même pas qu'elle avait des ailes. Je l'ai su seulement quand le gamin m'a dit ce qu'il avait vu dans la ruelle. Ça ne fait pas longtemps que je la connais.'', répondit-il au flic

"Ouais, j'imagine que t'aurais sûrement pas continué de la fréquenter si t'avais su ce qu'elle cachait..." répondit le policier en hochant la tête avec compréhension. La voiture roulait sans hâte derrière le camion de pompiers. Sur ces mots, le flics resta silencieux jusqu'à l'arrivée à la morgue du comté. Il s'agissait d'un petit bâtiment peint dans une teinte grisâtre. Les pompiers transportèrent le corps sur une civière. L'intérieur du bâtiment était aussi morne que l'extérieur. Un petit bureau faisait office de réception, mais personne n'y siégeait. Connaisseur, le flic mena la petite troupe jusqu'au sous-sol via l'ascenseur, pour y rencontrer la médecin légiste.

"La légiste s'occupe de tout ici, elle travaille seule à la morgue." expliqua le policier à l'attention de tous.

"Psstt ! C'est ta conscience qui te parle..." chuchota William à l'oreille de Roscart.

"T'as un plan pour la sortir de là ?" demanda-t-il.

"Tu m'as parlé, fiston ?" demanda le flic à Roscart en entendant William marmonner.

À l'écoute des paroles que le flic lança contre le fait de ce que cachait Gaëlle, Roscart ne répondit rien du tout. Il savait pertinemment que le policier n'appréciait guère la mutant ailée et ce à cause de ses ailes. S'il avait su que lui aussi possédait un pouvoir, il l'aurait sûrement apréhendé sur le coup, mais il n'aurait pas réussit. Non, pas réussi, puisqu'il ne se serait pas laisser faire ainsi de la sorte.

*...*, aucune pensée ne traversait son esprit

Non, il ne pensait pas, mais restait aux aguets de tout et de rien qui l'entourait. En tout temps, il aurait à agir. Ça, il en était certain et il redoutait ce moment. Comment cela se passerait-il lorsque ce serait le temps? Il ne savait pas, mais il se battrait pour ceux de sa race.

*Un plan, un plan, un plan. C'est pas si facile que ça à avoir.*, pensa-t-il lorsqu'il entendit William lui parler dans son dos

Roscart ne fut pas rassuré lorsque le policier se rendit compte que son compatriote mutant venait de parler. Pour éviter le risque qu'il ne réfléchisse un peu plus là-dessus, il décida de répondre tout de suite.

''Je voulais savoir ce que vous alliez faire d'elle. Vous n'allez quand même pas commencé à la disséquer comme si c'était un animal de foire?'', demanda-t-il au flic

"Oh bah ça mon gaillard, c'est le boulot de la légiste, pas le mien ! Moi je suis là pour faire respecter la loi, c'est tout." répondit le flic en haussant des épaules.
L'ascenseur s'ouvrit pour révéler le sous-sol.
Il s'agissait d'une vaste pièce éclairée par des néons de laboratoire, et qui avaient pour toute fenêtre 3 soupirails donnant sur le parking. L'atmosphère était glauque et oppressante, une odeur médicamenteuse flottait dans l'air. Le fond de la pièce était placardé par de petites portes, servant certainement à stoquer les corps au frais. Deux tables d'examens se dressaient au centre de la pièce, dont l'un était occupée par un corps... ou ce qui ressemblait à un corps : la peau que l'ont pouvait voir était pourvue d'écailles bleues à l'aspect rigide. Le corps était ouvert sur la table d'opération et laissé voir les entrailles de... la chose. La légiste était penchée dessus, vêtue d'une blouse macculée de sang et de lunettes de protection.
A l'entrée du groupe, elle rabattit vivement la couverture sur le cadavre bleu.

"Que se passe-t-il ?" demanda la vieille femme médecin légiste. Son air sévère ne laissait rien présager de bon. Elle se rapprocha du groupe pour voir le corps de Gaëlle, portée par les pompiers.

"On a retrouvé un autre cadavre de mutant dans une ruelle. Elle a été abattue par un flic, je vous communiquerai notre rapport de police." expliqua le flic tandis que les pompiers déposaient Gaëlle sur la table libre.

"Entendu. Et qui est ce jeune homme ?" rétorqua la femme d'un air pincé.

"Il la connaît, il va faire l'identification du corps tout de suite." répondit le flic en invitant Roscart à sortir de l'ascenseur. Les pompiers prirent congé, leur tâche accomplie.

"C'était quoi ce truc bleu sous la couverture..." murmura William à l'oreille de Roscart.

Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent après que l'appareil s'eut arrêté, au sous-sol, l'attention de Roscart fut porté sur le corps bleu qui était étendu sur une table d'opération.

*Mais qu'est-ce que c'est?*, se demanda-t-il

Il n'eut pas la chance de pouvoir se questionner plus longtemps sur la question puisqu'une vieille femme vint recouvrir le tout d'une couverture placée juste à côté. Sûrement la légiste puisqu'elle portait une blouse blanche, des lunettes de protection, mais aussi une sorte de couteau dans une main. Elle avait l'air sévère et de mauvaise humeur.

*C'est certain, je ne reste pas longtemps ici.*, pensa-t-il

Non, ça ne lui tentait absolument pas de rester ici avec cette femme qui avait l'air de vouloir l'étriper. C'était l'impression qu'il avait en tout cas. Peut-être l'avait-il parce qu'il se savait mutant, peut-être qui pouvait savoir à part lui. En tout cas, il écouta le flic. Il venait de dire qu'il venait de trouver un autre corps de mutant, c'était Gaëlle. Il en conclut donc que ce qu'il avait vu était plutôt et qui était bleu était sûrement un corps de mutant mort plus tôt dans la journée ou bien des journées avant. Non, il ne pouvait plus rester dans cette place. Il commençait à avoir la nausée. Il n'avait jamais vu de morts d'aussi prêt qu'aujourd'hui et il en était déjà écoeuré. Pas des corps morts, mais plutôt de la façon dont ils étaient morts.

''Un corps de mutant. J'ai une idée, mais c'est risqué. Tu vas allé prendre le corps de Gaëlle. Dès que tu l'a bien saisi, tu m'avertis en me faisant un signe quelconque et je vais faire diversion avec mon pouvoir.'', dit-il tout bas à William

Il avait dit tout cela à son compagnon mutant, mais tout cela assez loin du policier, des pompiers et de la légiste afin qu'ils ne puissent rien entendre, absolument rien du tout même pas un soupir ou un murmure. Bref, il savait pertinnement ce qui allait advenir du corps de Gaëlle et ça ne lui tentait absolument pas qu'elle devienne comme l'autre mutant bleu. Même s'il devait y laisser sa vie, William et le corps de Gaëlle sortirait de l'établissement ou tout au plus de cette pièce.

Le regard aussi tranchant que son scalpel de la légiste se posa sur Roscart alors qu'il murmurait tout seul.

"Bien... Je vais vous faire signer le registre dans ce cas." répliqua la femme en posant son instrument sur la table. D'un pas sec, elle se dirigea vers un casier, ouvrit l'un des tiroirs et en sortit le dit registre, qu'elle lâcha lourdement sur son bureau. Elle l'ouvrit à la bonne page et fit signe à Roscart d'approcher en lui tendant un stylo.

"Remplissez les renseignements d'état civil qui vous concernent, datez et signez." dit-elle. Le formulaire du registre demandait les informations les plus banales sur les personnes qui venaient reconnaître les corps.
Alors que Roscart était occupé avec la légiste, la petite tablette contenant les instruments de dissection de la légiste tomba par terre dans un bruit métallique.

Roscart ne pouvait éviter le regard de la légiste qui l'avait fixé et le fixait toujours. Il était tellement tranchant, à la limite de l'épeurant des films d'horreur, qu'il se setait comme démasqué, qu'elle avait su son plan avec William, mais il savait très bien que ce n'était pas le cas et il en était bien heureux.

''D'accord.'' dit-il seulement lorsqu'elle lui dit qu'elle lui ferait signer le registre

La voyant sortir le registre d'un casier, il s'avança vers elle et attendit qu'elle lui dise quoi faire. Il se demandait s'il devait inscrire son vrai nom ou bien en inventé un afin qu'on ne le retrace pas... il opta pour le deuxième choix.

''D'accord.'', répéta-t-il à la légiste lorsqu'elle dit quoi faire

Au moment ou il allait commencer à écrire sur la première feuille, un bruit métallique se fit entendre. Se levant, il put remarquer que c'était les instruents de la vieille dame qui était tombés par terre. Normallement, ça aurait fait moins de bruit, mais là c'en était tout un. Il comprit tout de suite que c'était le signal que William lui lançait.

*C'est partit.*, pensa-t-il

Sans plus attendre une seconde de plus, en prenant quand même la précaution qu'on ne remarque pas ce qu'il faisait et que l'on sache que c'est lui, il utilisa son pouvoir ici et là. Fumée et sang, feu et pluie, voilà ce qu'il en était ressortit.

Roscart, qui se tenait devant la légiste, ne put l'empêcher de remarquer qu'il était l'auteur des dégâts. Le jeune mutant parvint à émettre deux faisceaux à la suite avant que son pouvoir ne commence à faiblir : Roscart n'avait pas été avard de son pouvoir dans la ruelle avec William, et son pouvoir commençait à s'en ressentir.
L'un des faisceaux frappa le corps bleu sur la table d'opération, et l'on put nettement distinguer la voix de William, tout près du cadavre, pester contre la maladresse de Roscart. Le deuxième rayon fut voler en éclats l'un des soupirails menant à la surface.
Au moment où il agissait, la légiste se mit à hurler de peur et à taper Roscart dans le dos en poussant des cris hystériques, dans lesquels on pouvait entendre "un mutanttttt !".
Le flic avait instinctivement plongé au sol pour se protéger des tirs : il fallait croire que même les policiers les plus empottés avaient suivi une formation de combat. Le type se releva devant l'ascenseur, et tira son arme de son holster :

"Plus un geste !" cria-t-il.

Le corps de Gaëlle quant à lui, s'envolait lentement mais sûrement vers la petite fenêtre qui avait explosé. Située à une hauteur d'environ 2 mètres, la tâche prendrait sûrement un peu de temps à William, mais il semblait ne pas vouloir risquer d'utilisler l'ascenseur.

Au moment ou il avait utilisé son pouvoir, Roscart pensait qu'il arriverait à contrôler la trajectoire et la puissance, mais ce ne fut absolument pas le cas. Tout ce qu'il avait réussi à contrôler, c'était... rien du tout. Encore une fois, il se rendait compte qu'il avait besoin d'aide et c'était pourquoi il était à Salem Center. Les cris assourdissant et les faibles coups dans le dos, il allait lui envoyer une rafale pour la faire taire, mais ne le fit pas.

*Si je fais ça, je vais perdre du temps et ça va être plus compliqué pour faire sortir Gaëlle et William d'ici, mais surtout moi. De plus, je ne l'ai pas à l'attaquer, elle ne constitue pas une menace pour moi.*, pensa-t-il

Non, la légiste n'était vraiment pas une menace pour lui sanf en ce qui concernait ses cris stridents tellement beaucoup plus puissants que ces faibles coups qui étaient comme des claques amicales. Par contre, le policier qui pointait son arme contre lui en était une. Il devait réfléchir rapidement. Tout ce qui lui importait en ce moment, c'était que William et le corps de Gaëlle sortent de cette pièce, c'était le plus important pour lui.

''Désolé, je suis vraiment désolé.'', lança-t-il au policier

À nouveau, il utilisa son pouvoir. Il espérait que ses rayons ne touchent personne afin que personne ne soit blessé, mais il ne pouvait prévoir.

Puisant dans ses réserves, Roscart parvint à lancer deux nouveaux rayons, mieux centrés que les précédents : l'urgence de la situation devait avoir stimulé sa précision. Le premier rayon fit voler le révolver des mains du policier, tandis que le second le projettait en arrière. Le gros bonhomme roula au sol contre une table à roulette, qui lui tomba dessus.
Levant les yeux, Roscart put voir les pieds de Gaëlle disparaître par le soupirail. Malgré la légiste, la voie était libre jusque vers l'ascenseur, mais déjà elle avait saisi le téléphone sur son bureau pour appeler des renforts.

Heureux d'avoir mieux réussi cette nouvelle lancée de rayons, Roscart remarqua les pieds du corps de Gaëlle qui disparissait par le soupirail. Un sourire s'affiche sur son visage qui était depuis un petit temps crispé par un trop neutre.

*Super, William a réussi.*, pensa-t-il

Pourtant, son bonheur fut de courte durée puisqu'il remarqua que la légiste venait de saisir le téléphone. Il savait ce qu'elle allait faire et il ne pouvait pas laisser faire cela.

''Je suis désolé, vraiment désolé.'', lança-t-il à la légiste

À nouveau, il utilisa son pouvoir et espérait, encore, ne pas trop blesser la personne qu'il visait. De plus, s'il réussissait son coup ou non, il passerait par le soupirail et laisserait tomber la possibilité de l'ascenseur. C'était à présent trop risqué.

Avec difficulté, Roscart puisa dans ses dernières réserves pour lancer sa dernière salve, qui atteignit la légiste en pleine poitrine. Elle fut violemment projettée contre les casiers, et sa tête heurta le coin du meuble dans un bruit sourd. Lorsque son corps s'affaissa, roscart put voir une vilaine trace de sang recouvrir le coin de la rangée de casier. La légiste était neutralisée, mais à quel point ? Ca c'était une autre histoire.
Sans attendre de vérifier son état de santé, Roscart se précipita vers le soupirail. Il put y grimper en s'aidant des meubles, chose qu'avait sûrement fait William avant lui. En sortant, il put entendre le policier remuer sous la table qui s'était renversée, mieux valait ne pas faire de vieux os dans le coin.
Roscart parvint à s'extirper du soupirail en s'aggripant à l'herbe de la devanture du bâtiment. Se traînant dans l'herbe jusqu'à ce que son corps soit complètement sorti, il aperçut le corps de Gaëlle se faire entrer dans la voiture du policier, sur la banquette arrière.

"Amène-toi, on décampe !" lança la voix de William. Quelques bruits de pas plus tard, la portière conducteur s'ouvrit d'elle-même.

"Merde ! Les clés !" s'exclama le jeune homme en fouilla le par-soleil en vain. Le policier avait dû garder les clés de son véhicule sur lui.

"Faut qu'on s'arrache ! Qu'est-ce qu'on fait !" s'écria-t-il, pris de panique.