A la poursuite de l'institut

Trop vite, tout allait trop vite. Tellement que Roscart se rendit compte que trop tard par William qu'ils n'avaient pas les clés de voiture de l'automobile de police. Voyant, ou plutôt sentant, son compagnon mutant commencer à paniquer comme c'était pas possible, il essaya de trouver une solution... mais aucune ne lui venait à l'esprit.

*Allez, réfléchis. Réfléchis Roscart.*, pensa-t-il

Il eut alors une idée. Il la trouvait absolument immonde, mais c'était la solution qui les aideraient le mieux. Pourtant, ça ne lui tentait guère de réaliser son scénario, mais il savait qu'il devait le faire.

''Will, j'ai une idée, mais il va falloir agir rapidement ou plutôt tu vas devoir agir rapidement. Je m'explique. Tu vas sortir de la voiture de police et t'en allé au feu rouge le plus proche. Lorsque les voitures s'arrêteront à cause du feu rouge, tu vas te diriger vers la voiture la plus proche. Tu vas ouvrir la portière, faire sortir la personne qui est à l'intérieur et foncer avec la voiture jusqu'ici. Mais attention, prend une voiture ou il n'y a qu'une seule personne, ce ne serait pas intelligent d'en prendre une qui contient d'autres passagers. T'es prêt à le faire?'', lui demanda-t-il

Il y eu un court silence, puis la réponse de William arriva :

"Je peux pas. Voler la voiture d'un flic ça me gêne pas, mais de quelqu'un qu'à rien demandé... En plus j'ai déjà eu des problèmes avant d'aller à l'institut, j'ai pas envie que ça recommence... Allons nous cacher dans les bois là-bas !" dit-il sans sembler remarquer que Roscart ne pouvait pas voir la direction qu'il pointait de son doigt.
Un bref coup d'oeil circulaire lui permis de voir de quoi William parlait : de l'autre côté de la route se trouvait la lisière d'un petit bois. Le bureau du légiste se trouvait à la périphérie de la ville. Il fallait rapidement prendre une décision.
William sortit de la voiture et commença à traîner le corps de Gaëlle. Roscart devait faire son choix. Suivre william ou tenter sa chance en solo.

Toute cette histoire prennait une tournure que Roscart n'avait jamais imaginé. Déjà, il a du côté obscur de la Force ( ), mais William venait de le remettre sur le bon chemin. En disant de prendre la voiture d'un inconnu qui n'avait rien fait, ça n'avait pas été une bonne idée et il reconnaissait.

*Tu as raison.*, pensa-t-il

Il continua d'écouter son compagnon mutant de fortune. La proposition d'aller se cacher dans un petit bois juste à côté, qu'il avait eu du mal à voir, fut avancée par la Chose. Quoi qu'il décide, il voyait bien que son ''ami'' avait déjà prit sa décision. Justement, il était en train de sortir le corps de Gaëlle de la voiture. Pour l'instant, le mieux à faire était de suivre son allié puisqu'il ne connaissait personne d'autre et que c'était le plus sûr moyen pour l'instant. Pour l'Institut, il irait juste plus tard.

*Bon, je le suis.*, se dit-il

Sortant à son tour de la voiture de la police, il suivit William vers le petit bois. Rendu à l'intérieur, il se demanda quelque chose. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés, il n'avait jamais vu Willy sous sa forme humaine.

''Au juste Will, si ça ne te dérange pas, ça te tenterait pas de reprendre forme humaine puisqu'on est en quelque sorte hors de danger.'', lui dit-il

Si près de l'orée du bois, celui-ci ressemblait plus à un amas d'arbres qu'à autre chose. Avec l'aide de Roscart, Wiliam traîna le corps de Gaëlle à couvert. Un bruissement de feuilles indiqua qu'il s'était jeté au sol, même si cette précaution s'avérait inutile au vue de son invisibilité.

A peine furent-ils à couvert que le policier sortait, essoufflé, du bâtiment et se ruait dans sa voiture. Il s'y assit et tripota le tableau de bord : de là où ils étaient, les deux mutants ne purent en voir plus.

"Je voudrais bien... mais mon pouvoir ne répond plus... C'est en partie pour ça que j'ai quitté l'institut. Depuis la disparition du dirlo, personne ne peut m'aider là-bas... Mais au fait, qu'est-ce que tu fais à Salem toi ?" demanda-t-il.

Pendant qu'il avait posé sa question à William, Roscart avait remarqué le policier entrer dans sa voiture de police après être sortit du bâtiment duquel ils venaient tous les deux de d'enfuir avec le corps ailé de Gaëlle. Il aurait bien voulu savoir ce que le fonctionnaire de la ville tripotait sur son tableau de bord, mais il était trop loin, beaucoup trop loin.

*Dommage.*, pensa-t-il

De ce qu'il entendit, par la suite, de la par de son ami, surprit Roscart. Il n'arrivait plus à contrôler son pouvoir. C'était la première fois qu'il voyait, ou plutôt entendait, quelque chose du genre. Il fallait dire que c'était le premier mutant, du moins le premier qui avait utilisé son pouvoir devant lui, qu'il voyait.

''Je peux essayer de comprendre, mais comme ça m'est jamais arrivé, je ne peux pas si bien saisir que ça, désolé. Ce je fais à Salem? Sûrement pour la même raison pour laquelle tu t'es rendu à l'Institut, pour apprendre à mieux contrôler mon pouvoir.'', lui répondit-il

"Ca t'est jamais arrivé ? Moi qui croyais que tout les mutants passaient par là un jour..." répondit William.
Le gyrophare de la voiture de police se mit en route, mais le flic ne semblait pas décidé à lever le camp.

"Je peux t'indiquer le chemin vers l'institut si tu veux... Moi je ferai mieux de quitter la ville. Tu crois que tu pourrais ramener le corps de Gaëlle à l'institut ? Je préfère encore qu'elle soit enterrée là-bas, c'est sa place..." demanda-t-il. Il remua un peu dans les feuilles comme s'il changeait de position.

D'après William, tous les mutants devaient passés par le stade de ne pas arriver à contrôler son ou ses pouvoirs. Roscart aurait pu ne pas croire cela, mais c'était tout autre. Il savait ou plutôt sentait au fond de lui que ça arriverait tôt ou tard. Déjà, il en avait eu des signes dans la dermatologie (pas sûr du mot) ou il n'avait pas touché vraiment juste ses points visés.

''Faut dire que j'ai jamais vraiment utilisé mon pouvoir. C'est la troisième fois que ça je l'utilise. La première quand je l'ai découvert, la deuxième avec toi dans la ruelle et la troisième là dans la dermatologie. Déjà, je sens les effets du non-contrôle.'', lui dit-il

La moitié de son attention était porté sur la voiture de police qui était toujours stationné au même endroit dans la rue. Depuis que le policier était entré à l'intérieur, il avait remarqué qu'il avait tapoté quelque chose sur un clavier dont il n'avait rien pu voir. Avait-il fait autre chose? Il ne pouvait dire.

*Aller, bouge de là qu'on puisse bouger de notre trou ici. Je veux m'en aller.*, pensa-t-il

Entendant de nouveau son ami, il fut surprit de ses paroles, mais pas tant que ça puisqu'il l'avait déjà entendu auparavant dire de pareilles choses. Il savait que c'était parce qu'il n'arrivait plus à contrôler son pouvoir et, comme le directeur n'étant pas là, il avait décidé de s'en aller de l'Institut. Sûrement pour chercher de l'aide ailleurs ou bien pour commencer une nouvelle vie. Il préférait le premier choix.

''Oui, je crois que je vais être capable de transporter le corps de Gaëlle à l'Institut et sûrement la faire enterrer là-bas. Mais avant tout, j'ai un marché à faire avec toi. Tu vas sûrement me dire que c'est une mauvaise idée ou bien que ça ne te tente pas, mais réfléchis bien avant. Ce que je te propose est tout simple; allons tous les deux à l'Institut. Rendu là-bas, peut-être que le directeur sera revenu et ainsi il pourra t'aider, non?'', lui demanda-t-il

William eut un petit gloussement de rire.

"Le directeur... Ca m'étonnerait qu'il revienne de sitôt... Ou alors dans le même état que Gaëlle..." dit-il d'une voix sombre.

"Faut que tu saches un truc : l'institut est pas très populaire... On s'est fait attaquer et c'est là que le directeur a disparu... Je pense pas qu'il reviendra..." expliqua le jeune homme.
A ce moment, deux nouvelles voitures de police se garèrent près de la voiture du premier officier. Deux hommes sortirent de chaque véhicule. L'un d'entre eux tenait un berger allemand en laisse.

"Ca s'annonce mal, il va falloir décamper tout de suite. Ce chien peut me retrouver facilement. L'institut se trouve au sud. Coupe à travers le petit bois et tu devrais arriver au mur d'enceinte. Séparons-nous..! Merci pour ton aide, j'oublierai pas, on se reverra peut-être !" lança William en se levant. Roscart sentit qu'il posait sa main sur son épaule dans une petite tape amicale, puis il entendit ses pas s'éloigner en courant dans les feuilles du bois.

Roscart aurait bien voulu que William vienne avec lui à l'Institut, mais apparement il avait déjà fait son choix et il était absolument définitif, rien n'avait l'air de pouvoir le faire changer d'idée.

''Je comprends.'', dit-il seulement

Soudain, il remarqua et entendit deux nouvelles voitures de police arriver sur les lieux. Des hommes en sortirent. L'un d'eux étaient accompagnés d'un chien, <<sûrement un berger allemand>>, pensa Roscart, en laisse. Il entendit la Chose parler de nouveau tout en sentant sa main sur son épaule.

''Oui, moi aussi je l'espère. Merci pour tout et, peut-être, à la prochaine.'', lui répondit-il

Tout comme son ami partit, il commença à couper à travers la forêt avec le corps de Gaëlle qu'il tenait. À travers le Sud, il coupait comme il le lui avait dit. Combien de temps s'était écoulé depuis? Il ne savait pas.

*J'espère que j'arriver bientôt.*, se dit-il

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