[NeXus 2.5]Sous un arbre, assise sur un banc...

Si Gaël avait le pouvoir de faire fondre quelque chose en le fixant, Enzo ne serait à l’heure qu’il est plus qu’un léger nuage de buée. A quoi donc pensait l’Italien? Ce genre de petits tours n’étaient pas franchement au goût du jeune homme, surtout à un moment où il décompressait. Une fois qu’il finit de recracher toute l’eau qu’il avait bu quelques instants plus tôt, il rentra dans l’institut sans rien dire.

Cuisine

Chloé ne dut pas attendre très longtemps pour avoir la réponse de Noémie. L'adolescente accepta immédiatement sa proposition de devenir sa coloc'. Chloé lui souria.

"C'est cool je suis vraiment contente que tu sois d'accord!"

Ce qui lui fit très plaisir c'était surtout de sentir la joie de la jeune fille derrière sa timidité. Sans aucun doute, leur future cohabitation promettait d'être intéressante et pour le moins pétillante...

Cependant, contrairement à Chloé, l'adolescente devait s'occuper d'autre chose que le jardin et elle salua Chloé avant de s'éloigner. Avant de partir, elle donna rendez-vous à la jeune mutante dans le foyer.

"Pas de problème, on se retrouve là-bas tout à l'heure!" lui cria alors Chloé.

Sans attendre, Ivy l'interpella et lui demanda si elle savait remonter un mur.

"Euh... ça dépend de ce que tu entends par remonter un mur et ce que tu attends de moi... ", dit Chloé légèrement surprise.

Elle se serait plus attendue a devoir retourner la terre (un jeu d'enfant pour elle, évidemment) ou bien alors s'acquitter de la tâche qu'Ivy et Nan' s'empressèrent de commencer. En effet, avec son pouvoir, Chloé aurait été beaucoup plus vite pour reboucher les trous que le jeune Indien qui lui s'en occupait à coup de pelle.

Elle voulut reprendre la parole mais elle fut interrompue par le jeune aquaman, qui n'avait pas répondu à sa question, visiblement pris d'une colère soudaine contre un autre mutant. Ce dernier n'avait apparemment pas respecté le travail du mutant aquatique et il allait le lui faire savoir! Après une douche forcée, le mutant fautif s'en alla sans mot dire.

*bon... je ne connais pas encore son nom, mais j'ai pas intérêt à l'énerver lui non plus, c'est toujours bon à savoir...*

Avec Ivy, cela faisait maintenant deux personnes qu'il valait mieux éviter de mettre en colère. Et en parlant d'Ivy, sa ravissante voix si fit à nouveau entendre. Chloé se retourna et ne comprit pas tout à fait la cause de cet élèvement de voix, mais il semblait se justifier par un point de désaccord entre la rouquine et Nan'.

Heureusement, Jenifer intervint à temps pour leur rappeler qu'ils avaient un jardin à finir et Chloé sauta sur l'occasion pour embrayer sur son utilité.

"Bon, et si tu me montrais ce fameux mur, Ivy?"

Malgré ses sautes d'humeur, l'adolescente aimait bien la rouquine. Elle était spontanée et elle restait persuadée que caché derrière son caractère parfois franc et abrupt, se cachait un vrai coeur d'or. Il n'y avait qu'à voir comment elle se souciait de la nature et des animaux (Chloé se souvenait parfaitement bien que la première chose que lui avait dit Ivy quand elle l'avait rencontrée, c'était de savoir si elle avait aperçut son petit écureuil, un petit animal qui ne la quittait jamais, Chloé s'en aperçut très vite! ).

Une nature et ses habitants que beaucoup considéraient comme des choses ne méritant pas leur attention. Peut-être que le pouvoir de Chloé avait quelque chose avoir avec cette impression. Après tout, elle était en symbiose avec la Terre, la maison même de la nature. Et il fallait avouer que la jeune mutante ne supportait pas trop non plus l'idée que l'on puisse la maltraiter, tout comme Ivy qui semblait vraiment scandalisée par la mort de plusieurs arbres, survenue lors de l'attaque de l'Institut.

Paf! Ouf! Bim! EEEEk! Bam! Uh?

C'était à peu près l'impression qu'avait eut l'algonquin...

Paf! Il était persuadé, quelques secondes auparavant, que la jeune irlandaise allait le giffler, ou le frapper d'une quelconque manière. Ouf, Jen avait tenté de calmer les feux et de ramener un peu d'harmonie dans le groupe. Mais Bim, Ivy lui avait plutôt dit, avec toute la fureur que sa petite personne semblait pouvoir contenir, qu'elle pouvait parler aux plantes. EEEEk! Il perdit le contrôle dans le virage lorsque Jen l'embrassa, bien que ce ne soit que sur la joue, comme pour changer de sujet. Mais tout celà lui avait laissé une impression étrange. Bam! Ivy certifiait qu'elle communiquait réellement avec les esprits végétaux, comme le chaman du village de Nan', à la différence qu'elle ne semblait pas nécessiter de pipe, ou bien elle fumait en cachette... Uh? Les filles retournaient déjà à la tâche, d'un accord quasi-unanime, alors que l'amérindien n'avait pas encore eut le temps de tout assimiler.

Récapitulons donc. Après s'être fâché avec Ivy, elle lui avait donc appris qu'elle communiquait avec les arbres. Surprit, Nan' lui demanda de confirmer, persuadé qu'il avait mal comprit.

Entre temps, Jen s'était glissée vers lui et l'avait embrassé sur la joue avant de lui glisser à l'oreille qu'il était mignon lorsque fâché, mais manquait de talc avec les filles. Pourquoi faire, du talc? C'est cette pierre qui rend les mains blanches, non? Ivy, Jen et Chloé en ont besoin pour jardiner? Mais avec la terre, leurs mains vont redevenir toutes brunes. Enfin, vont devenir, parce qu'aucune des trois n'a la peau de la couleur de la terre...

Sur les entrefaits, Ivy lança sur un ton qui semblait presque insinué que Nan' était impertinent de poser cette question évidente, que oui, elle leur communiquait évidemment. Nan' ouvrit les yeux d'admiration une fraction de seconde, puis redevint aussi impassible que la rougeur sur sa joue enflammée pouvait le laisser l'être. D'ailleurs, Jenifer se tenait toujours tout prêt de lui, et elle devait sentir le souffle brûlant de son ami sur son nez (Nan' est petit, ne l'oublions pas!) alors qu'elle vrillait les yeux d'argents de son regard d'émeraude en leur disant de retourner au travail. Proposition que Chloé appuya immédiatement.
*Mais...?*
Ne pourrait-il pas, pour une fois, réagir pleinement aux événements et chercher à les contrôler un minimum ou, à défaut, à les comprendre, ou bien était-ce trop demander? Ou encore... C'était cela! Les filles avaient bâti ce complot de toute pièce pour faire déborder son petit coeur d'émotions, le faire déborder! C'était sa punition pour être habituellement si frigide... Ivy n'était pas réellement outrée, Jen n'avait fait que l'agacer et Chloé n'avait pas si hâte de tout terminer celà...
Décidément, les filles étaient allées outre la capacité émotionnelle de Nan', qui réussit cependant à se resaisir assez vite pour appuyer Jen et Chloé.
-Je... vais aller... rassembler les feuilles, parvint-il à dire à l'assemblée encore un peu en état de choc.

Ensuite, il se retourna vers la nymphe des îles européennes et s'excusa solennellement, en soutenant dignement son regard (baisser les yeux aurait été signe d'un manque de franchise vis-à-vis de ses intentions) :

-Ivy O'Willow, je m'excuse de t'avoir contredit. Mais si les Esprits des arbres préfèrent qu'on incinère les feuilles, on fera comme tu nous diras.

Chez lui, il y avait des choses qu'on ne disait que si on les ressentait réellement. Parmi ces expressions, il y avait "Je t'aime", "Je suis désolé", "Je m'excuse", "Je te déteste" et quelques autres encore. Plus globalement, les algonquins étaient élevés dans un esprit d'honnêteté, mais ces quelques phrases possédaient un sens plus profond. Les prononcer était un peu comme un serment. Aussi, il existait une différence majeure entre être désolé et s'excuser. L'un indiquait qu'on avait blessé ou brisé quelque chose et exprimait un regret, alors que l'autre évoquait un tort et exprimait une certaine honte, ou une acceptation humble...

Il laissa un blanc, puis inclina doucement la tête en souriant à la jeune fille, et s'en retourna vers les feuilles éparses, qu'il tenta de rassembler tranquillement, avec toute la maigre puissance de ses dons, la querelle étant terminée.

Du haut de son mètre cinquante courroucé, Ivy observa Gaël repartir à l'intérieur sans lâcher un mot. Ca faisait des lustres qu'elle ne l'avait pas vu parler avec quelqu'un, on aurait dit qu'il évitait les autres élèves soigneusement. Elle s'étonna d'ailleurs de voir le regard noir qu'il avait lancé à son propre colocataire...
Ces quelques constatations hors sujet avaient suffi à ramener Ivy à son humeur habituelle. Comme les gros chiens, Ivy aboyait beaucoup mais ne mordait pas, enfin pas tout le temps.

Elle tourna son regard vif vers Chloé, qui les avait rejoints au départ de Noémie. De ce qu'elle avait pu voir, sa nouvelle coéquipière était quelqu'un de conciliant, l'irlandaise devait bien se l'avouer malgré sa répulsion vis à vis de la nouvelle équipe. Mais non ! Ivy devait être forte et résister à ses élans d'amitié naturels ! Qu'en penseraient Jim et Liven si elle sautait au cou de tous leurs remplaçants ?
Ivy décroisa les bras, les yeux ronds comme des billes devant la réaction de Nan.
Qu'est-ce qui lui prend ?
C'était bien la première fois que quelqu'un faisait des excuses à la petite rousse. D'ordinaire, déjà, tout le monde se fichait de son avis, mais en plus, il était hors de question ne serait-ce que d'envisager qu'elle ait pu avoir raison. Ivy avait une impression bizarre. Elle ne comprenait pas le revirement de Nan, qui aurait normalement dû l'élever sur un piédestal. Au lieu de ça, elle avait le sentiment de devoir faire un geste elle aussi. Bizarre, elle avait pourtant pour morale de ne rien devoir à personne.

Elle jeta un regard vers Jenifer, puis prit une décision, en se retournant pour que Nan ne voit pas son visage alors qu'elle faisait une concession, fait exceptionnel. Ivy O'Willow qui cédait un pouce de terrain... Le jour était à marquer d'une croix blanche.

"Les esprits aiment l'idée de Jenifer. On va faire du compost." concéda-t-elle, avant de prendre Chloé par la main pour la guider jusqu'au mûr, derrière la tranchée qu'avait été créée par les exosquelettes dans ce qui était un joli petit bois.

Son visage ayant repris sa contenance bonne vivante habituelle, Ivy mena Chloé à travers les arbres, escaladant parfois un tronc mort avec une petite mine apitoyée. Et là, le mur éventré se dressa devant elles, à la pointe de la propriété. Des ronces avaient été mobilisées pour combler le trou en attendant mieux. Les blocs arrachés au mûr d'enceinte de l'institut reposaient parmi les feuilles, devant les pieds.

"Tu vois, ils sont venus et ils ont tout explosé. Je pense que tous les morceaux sont là... Tu crois que tu peux faire quelque chose ? Je ferai partir les ronces si tu veux."

Son stratagème avait fonctionné, et elle était plutôt fière que son idée soit adoptée. Au moins avait-elle à peu près désamorcé la situation orageuse entre ses deux amis.

Jenifer avait vu l'embarras de l'améridien, et pour elle, cela ne le rendait que plus mignon encore. Un vrai timide Nanikana... Mais lorsque Ivy partit avec Chloé et que Nan' décida de rassembler les feuilles, Jen sauta sur l'occasion pour l'accompagner.

- Attend Nan' ! J'viens t'aider ! dit-elle en attrapant un rateau.

Elle se mit à faire un tas de feuille qui grossissait à chaque coup de rateau. De temps en temps, elle levait le nez vers son camarade et le regardait faire, un petit sourire charmé sur les lèvres de la jeune fille. Entre deux coup de rateau, elle lui dit :

- Au fait... à propos de ce que j'ai dit juste avant... Quand je disais que je comptais faire autre chose après ça c'est parce qu'en fait... J'aimerais bien qu'on se promène un peu ensemble... juste tous les deux... comme ça on pourrait faire plus ample connaissance... c'est normal hein ?! On est équipiers mais je connais presque rien de toi alors...!

Elle leva ses grands yeux verts, attendant avec une impatience non dissimulée la réponse de l'algonquin.

Alors que Ivy et Chloé se dirigeaient vers le mur effondré, Jen vit rejoindre Nan', qui avait tout de même une certaine difficulté à maîtriser l'effet de son pouvoir sur les feuilles, qui partaient souvent en tout sens en raison d'une baisse de concentration de l'algonquin qui, patient, se remettait à l'ouvrage sans bougonner. On attendait de lui qu'il ratelle les feuilles avec son pouvoir et il le ferait. Comme tout signe qu'il l'avait entendu, Nan' leva les yeux vers la jeune fille puis continua son travail, avec pour seule différence qu'il apportait les feuilles au petit tas que sa coéquipière avait débuté. Il fit comme si la situation d'un instant plus tard était sortie de son esprit, alors qu'en fait, il se demandait si cette marque, qui chez son peuple signifiait plutôt un adieu, voulait dire quelque chose d'autre ici. En fait, il se doutait bien que oui, puisque Jenifer semblait vouloir rester à l'institut, mais quoi alors?

Et puis, cette histoire de talc, ça le déconcertait! Comme il allait demandé à la rateleuse ce qu'il en était, celle-ci s'approchait justement de lui. Il n'aurait donc pas besoin de crier son insignifiance à tout le monde, juste à la lui dire à elle...

Mais elle fut plus rapide que lui qui, n'ayant aucune connaissance de la cour moderne américaine, n'y voyait aucunement un rendez-vous galant. Il hocha silencieusement la tête tout en pensant "Oh lala... je vais devoir parler, ça veut dire? Pour qu'elle me connaisse? Oh lala lala lala!"

Il lança un coup d'oeil aux deux autres filles, sans pouvoir distinguer ce qu'elles faisaient. Mais tout ce dont il était certain était que tant que ces énormes rochers écraseraient les feuilles qu'ils devaient rateler, ils ne pourraient pas y travailler... Il retourna à ses tâches (sa déconcentration venait de tout détruire le tas) en jetant un regard déçu aux ruines du monceau de feuilles qui commençait tout juste à prendre de l'ampleur et, en profitant pour faire une pause parce qu'il se sentait un peu fatigué, mais d'une fatigue qu'il n'avait pas encore connue, il posa la question tant attendue à Jen, dans une posture toujours aussi droite et inflexible qu'à son habitude, presque impériale pour ceux qui ne le connaitraît pas.

-Pourquoi tu as dit que je manque de Talc?

Jenifer ouvrit de grands yeux interrogateurs avant d'éclater d'un rire cristallin lorsque Nan' lui parla de "talc".

- Du talc ?! Non pas du talc ! Du taCT ! Euh... quand j'ai dit ça je voulais dire que tu ne ménageais pas la susceptibilité des filles, tu sais parfois il suffit d'un rien pour vexer une fille et toi tu es... très direct et franc ce qui est une qualité par ailleurs ! Mais... parfois il vaut mieux retenir ses mots c'est tout... Mais c'était gentil comme remarque hein ?! Ne le prend pas comme un reproche surtout qu'Ivy est plutôt électrique, elle démarre au quart de tour en gros...

La jeune mutante lui lança un sourire charmeur et prit une inspiration pour parler lorsque soudain, la voix de leur professeur retentit dans le communicateur. Jen se figea et son expression devint aussitôt grave et sérieuse. Il semblait qu'Adam avait quelque chose de très important à leur dire... et elle craignait le pire.

- Tant pis pour les feuilles on verra ça plus tard. Et... j'espère juste qu'on pourra tout de même faire une promenade tous les deux...

Elle dit ensuite :

[Communicateur => Ivy et Chloé]- Les filles, désolée de vous laisser en plant mais Adam nous appelle dans son bureau en urgence. On revient dès que possible. Bon courage à plus !

Puis la jeune fille fit signe à son équipier et se mit en marche, le visage toujours aussi sérieux.

Bureau d'Adam

Chambre piscine / jardin

Vêtu d’un simple jean, torse nu, trainant ses pieds (nus) dans la pelouse fraîche, Pablo marchait dans le jardin en direction de cette hypothétique piscine qu’il n’avait pas vu à son arrivée et qu'il était censé entretenir, sans qu'on lui ai demandé son avis.
Au loin, des silhouettes s’éloignaient ; à quelques pas, il distingua la petite rouquine survoltée et…une autre rousse. Et dire qu'en Colombie les rousses sont quasi inexistantes...

Le Colombien s’approcha d’elles l’air de rien, et adressa un petit sourire à celle qu’il connaissait (Ivy) avant de les saluer toute les deux, comme on fait lorsqu’on croise quelqu’un de bon matin…l’énergie en moins

« ça va ? »

Visiblement elles étaient de corvées « ramassage de feuilles » et Pablo se sentit un peu con - encore une fois. Il regarda autour de lui, légèrement perturbé par cet environnement et remarqua la-dite piscine.

« haaa…c’est ça la piscine ? »

Le natif de Bogota s’en approcha lentement, avec une certaine appréhension.
Bah si c’était ça la piscine, y’avait pas grand chose à faire ! Elle était à peu près clean. Pablo sourit. Il avait tiré la bonne corvée, celle des feignants, la corvée où on peut faire semblant de s’activer sans se fatiguer ; un truc fait pour lui. Afin d’avoir la conscience tranquille avant d’entamer sa "sieste-d’après-réveil", Basilic retourna voir les deux jeunes filles qui trimaient et s’adressa à elles avec son accent redoutablement reconnaissable

« Heu...vous avez bésoin d’aide ? »

Jen semblait légèrement confuse de l'erreur de compréhension de l'Algonquin et son explication semblait peu structurée, mais l'essentiel y était et, bien que Nan' n'eut pas tout compris, il savait désormais que Ivy était montée sur un ressort et que les occidentales n'aimaient pas qu'on leur dise les vraies choses. Ce qui, pour Nan', correspondait à se taire. Il avait aussi compris, qu'encore une fois, on trouvait son éducation... différente. Ce serait le mot que son père aurait employé, du moins, avec toute la diplomatie dont un algonquin pouvait souhaiter faire preuve...

Ainsi, il répondit au sourire chaleureux de Jen par un sourire dont la confusion était omnisciente. Heureusement pour lui, ce sourire douteux correspondait avec le moment où son communicateur se mit -encore- en marche. Décidément, ce devait être un mauvais esprit qui avait insufflé cette idée à l'esprit de quelqu'un pour ne plus que personne n'ait d'instants de calme, de solitude ou de tranquilité... Il n'estimait décidément pas aussi bien que Jen l'éventuelle gravité de ce que leur professeur avait à leur dire, bien qu'il se doutait qu'il ne souhaitait pas parler jardinage...

Imitant sa coéquipière, et marchant derrière elle, Nan' activa son émetteur en faisant un signe de main discret mais visible à l'attention des deux autres filles.

-Je reviendrai terminer avec les feuilles.

Sur le seuil de l'institut, Nan' croisa Pablo, qu'il salua rapidement, mais ils ne purent échangé la moindre parole, au regret de l'algonquin.

Adam's office

Voyant Jen et Nan partir dans le bureau du resposanble des X-Rays, Enzo comprit que cela devait être important. Néanmoins, le mutant se sentit mal de laisser tout le monde comme ça.

"Ivy, Je crois que je vais devoir te laisser aussi mais je vais mouiller tes trous."

Enzo passa le long des trous dans la pelouse qui avait besoin d'eau, il les arrosa abondemment pour que les pouvoirs de Dryade puissent agir plus vite. Quand Pablo arriva, Enzo fut soulagé de voir que le groupe de travail se renouvelait. Comprenant que celui qui arrivait devait était un de ses collègue de travail, il s'adressa à lui.

"Bonjour Pablo, j'ai déjà nettoyé l'eau, il faut encore balayer autour de la piscine et mettre le chlore dans l'eau? Je suis désolé de te laisser en plan mais le Pr. Adams nous a convoqué."

Sans attendre de réponses, Enzo partit à la poursuite de Nan' qui repondait à la demande de Zachary.

Bureau de la bobine

Se pensant seul face à sa corvée piscine, Pablo fut surpris par l’intervention d’Enzo. Le Colombien ne l’avait pas remarqué, et ce dernier lui indiqua les quelques choses qu’il restait encore quelques à faire pour que l’endroit soit parfaitement propre. Le jeune homme à la peau étrangement translucide semblait savoir ce qu’il fallait faire mais Pablo, lui, n’y connaissait rien !

*Mettre du chlore ?*

« … »

Le mutant aux yeux dorés s’apprêtait à demander conseil à l’Italien mais à peine eut-il ouvert la bouche qu’il sentit quelqu’un s’agripper à son cou, l’empêchant de prononcer la moindre parole. C’était la frétillante petite rouquine ! Elle le regardait de ses deux yeux pétillants, en pouffant de rire. Visiblement elle et sa collègue avaient presque finis leur travail. Un peu décontenancé par l’enthousiasme de la jeune fille en vert, Pablo sourit à son tour. Puis, il la regarda poser son doigt sur son torse en disant qu’elle voulait qu’il l’aide à « convertir les autres à s’habiller normalement ».
Enzo s’éloignait. Trop tard pour les conseils !
Les yeux du Colombien se tournèrent une nouvelle fois vers Ivy, et de nouveau, un sourire se dessina sur son visage alors qu’il repensait aux dernières paroles de la jeune Irlandaise

« héhé…t’es vraiment une fille bizarre toi. »

Il est vrai qu’elle sortait de l’ordinaire ; déjà par la teinte de ses cheveux que Pablo n’avait pas l’habitude de voir, mais surtout par son naturel et sa fraîcheur qu’il était parfois dur de suivre. Mais une chose était sûre, elle amusait beaucoup le Colombien.

« Et pourquoi les autres ? Qu’est ce qu’ils ont leur vêtement ? »

Son regard se posa alors successivement sur la tenue de son interlocutrice et sur la sienne, et Pablo comprit à quoi faisait allusion Ivy et ria bêtement

« Ouai...bah j’suis pas sûre que se soit eux qui doivent s’habiller normalement » conclu-t-il en se regardant, toujours avec son petit rictus au coin des lèvres

Décider à finir sa corvée au plus vite, Pablo regarda autour de lui priant le ciel pour qu'il lui envoie un signal

*Bon j'dois faire quoi moi...*

Finalement, il marqua une pause, et pointa du doigt coup sur coup Ivy puis Chloé.

« Comment tu t’appelles déjà ? »

Jessica arriva dans le jardin, le regard perdu dans le vague. Elle avait cru mourir d'ennui depuis le matin. Entre Cassandre qui faisait comme si de rien était, et le peu d'occupation qu'elle se trouvait afin de penser à autre chose, son moral était au plus bas. Il fallait qu'elle s'occupe. Ou alors il fallait qu'elle sache. Mais l'attente interminable, très peu pour elle.

Elle vit Ivy se précipiter sur Pablo, sans réellement savoir pourquoi, et Chloé à côté. Mais rien que le fait de la voir sourire et être de bonne humeur lui remonta un peu le morale. Au moins elle ne s'occupait pas l'esprit de toute ces choses qui leur tombaient dessus sans arrêt.

« Salut. Je peux vous aider ? J'ai rien à faire, je m'ennuie... »

Elle s'arrêta, consciente que se plaindre ne servirait à rien d'autre qu'à les ennuyer eux aussi.

C'est avec un radieux sourire que Chloé vit Ivy débarasser le mur de ses ronces. Elle ne savait pas encore trop quoi penser. Si elle avait réussi à faire fondre le mur de méfiance que la jeune Irlandaise avait dressé systématiquement devant ses nouveaux coéquipiers. Ou bien si ce n'était qu'une coincidence. Un simple geste du à leur activité commune du moment... Quoiqu'il en était, Chloé restait persuadée qu'il s'agissait là d'un bon début!

Quand la dernière ronce, une récalcitrante, quitta enfin le mur, Chloé put passer à l'action. Elle s'acroupit et recommenca le même rituel que la dernière fois où elle avait du utiliser ses pouvoirs. Elle retira ses gents et posa ses mains sur le sol. Cette fois, elle ne ressentait pas la moindre crainte lorsqu'elle vit jaillir devant elle de longs doigts de terre, qui s'élèvaient tels des serpents dans leur panier d'osier guidés par le son de la musique. Ici, elle ne se trouvait pas dans un milieu hostile et sous sa seule volonté, elle regarda les serpents de terre se tortiller devant elle. Tour à tour, ils se dirigèrent vers les briques qui jonchaient sur le sol et telles des ventouses au bout de tentacules, ils les happèrent pour aller les remettre dans les trous.

Petit à petit, les trous qui défiguraient le mur se retrouvèrent comblés et le mur retrouva son apparence normale, fier et droit. Il ne resta bientôt plus que deux ou trois trous épars, ça et là. Chloé fit disparaître les serpents de terre pour n'en garder qu'un seul à côté d'elle. Elle se redressa et tapa sur le sol d'un vif coup de pieds. Là aussi, comme la dernière fois, un trou s'ouvrit mais un peu plus grand. Et toujours sous son contrôle, elle envoya le serpent de terre dans le trou. La bande de terre plongea, tel un verre dans son trou. Cela ne dura que quelques secondes avant que celle-ci ne ressurgisse un peu plus loin, accompagnées de deux ou trois morceaux de roches dans son sillage.

A nouveau, la bande de terre agit comme une tentacule et les rochers trouvèrent rapidement place dans les derniers trous. Quand elle eut fini de combler le trou en face d'elle, Chloé renvoya la bande de terre dans le trou pour de bon. Elle avait fini son travail.

Entre temps, les X-Rays avaient reçu un message de leur professeur et devaient le rejoindre dans le bureau. Jenifer, Enzo et
Nan' abandonnèrent donc Chloé et Ivy qui se retrouvèrent seules pour finir le travail.

"Voilà, qu'en penses-tu? demanda Chloé à l'Irlandaise qui s'occupaient maintenant des feuilles. Je pense que maintenant le mur tiendra de nouveau sans risque de s'écrouler"

Soudain, un autre garçon rejoignit les deux rouquines et après un sourire à Ivy et une discussion sur le mode vestimentaire des habitants de l'Institut, celui-ci se retourna vers Chloé pour lui demander son nom. Celle-ci, tout en pensant qu'elle aimait bien ses propres vêtements, lui répondit :

"Moi, c'est Chloé et toi? Je t'ai déja vu mais..."

Mais ça s'arrêtait là. Elle ne connaissait pas son prénom et ne savait même pas s'il faisait partie d'une équipe ou pas.

"Tu veux que je fasse encore autre chose?", interrogea Chloé en se tournant cette fois vers Ivy.

Alors qu'elle parlait, Chloé vit arriver une autre jeune fille. Elle l'avait aussi aperçu durant les cours et si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, elle s'appelait Jessica. Celle-ci leur proposa aimablement son aide et Chloé répondit :

"Euh, je ne sais pas, que reste-t-il à faire?"

Couloirs de l'institut

La silhouette élancée de Cassandre fit son apparition sur le péron. Une inquiétude pulsait sourdement à ses tempes, comme les battements du coeur après une course éperdue. Elle repensait à la vision de cette nuit. Dans une poignée de secondes, le facteur déposerait le courrier dans la boître aux lettres. Il y aurait parmi les courriers divers, une édition de journal bien particulière que la jeune femme voulait "voir".

La non voyante descendit la volée de marche avec détermination, la respiration lente. Elle entendit distraitement des éclats de voix en provenance d'un peu plus loin, dans l'herbe, le son de ses pas sur le gravier, mais son esprit était loin de ces considération concrètes. Elle arriva devant le portail au moment où le facteur ouvrait la boîte aux lettres.
L'homme la dévisagea avec méfiance sans qu'elle s'en rendit compte : il n'était toujours pas remis de la prise de contrôle mentale d'Anna quelques semaines plus tôt, qui visait à lui faire livrer le journal dans le hall plutôt qu'à la grille.

"Merci." parvint-elle à articuler avec appréhension en se saissant du paquet de lettres. Elle se retourna et fit deux pas pour s'éloigner de la grille. La Sentinelle était bien là. Elle posa avidement la paume de sa main dessus pour le parcourir mentalement.
C'était là, sur la première page... Ce nom qu'elle avait repêché du passé avec Olivier en début d'après-midi...

Cassandre posa la main sur sa bouche comme pour taire un cri qui ne venait pas. Muette de stupeur, elle resta là, debout dans l'allée. Le journal lui glissa des mains sans qu'elle s'en aperçoive.
Non, ce n'était pas possible. La vision. L'inconnue était vivante dans la vision. Mal en point, certes. Mais vivante.
La pythie réfléchissait à toute allure. S'était-elle trompée ? Elle était loin de la perfection lorsqu'elle utilisait d'elle-même son pouvoir. Mais cette nuit... c'était son pouvoir qui était venu à elle, non l'inverse. La marge d'erreur était infime.
La psychologue prise de nervosité se mit à faire les cent pas alors qu'elle réfléchissait fébrilement à la marche à suivre, aux implications multiples... Elle n'allait pas à nouveau impliquer des innocents dans sa lutte contre le futur. Il ne fallait plus d'autre Ashern.

Soudain, comme prise d'une illumination, elle se retourna vers la grille, tendit la main pour l'ouvrir, mais s'arrêta en cours de route. Elle poussa un soupir.

"Cérébra, laisse-moi sortir." dit-elle alors qu'elle était toujours seule devant la grille.

"Olivier m'a chargée de la sécurité des résidents de l'institut. De tous ses résidents." répondit la voix de l'IA, qui ne crut pas utile de se matérialiser pour une non-voyante.

"Je suis sûre qu'Olivier approuvera ma décision à mon retour." répondit la jeune femme en levant la tête vers le ciel comme si Cérébra s'y trouvait.

"La probabilité de ton retour ne dépasse pas les 10 %. Tu le sais aussi bien que mon processeur." déclara la voix sur le même ton que si elle annonçait la météo pour le lendemain.
C'était vrai... Les probabilités n'étaient pas pour Cassandre, mais elles ne l'avaient pas été spécialement non plus au Camp Labrador. Cela voulait-il dire qu'il fallait rester assis à ne rien faire ? C'était bien ce qu'elle avait tenté de faire comprendre aux élèves en cours le matin même.
Agacée par le refus de l'institut, Cassandre se passa la main dans les cheveux tout en cherchant un moyen d'éviter la vigilance de Cérébra. Elle trouverait, ce n'était qu'une question de temps.

[ Cuisine]

Fabrisio apparut le péron. Un instant perdu, il mit un moment avant definalement repérer assandre.
Il se rapprocha alors d'elle et, en chemin, il trouva le journal qu'elle avait laisser tomber. Le jeune italien le ramassa, observant par la même occasion la fenêtre de la cuisine, oùil se trouvait il y a quelques instants encore. Se redressant, il se rapprocha de son professeur, tenant le journal en main.
La curiosité l'emportant, il feuilleta celui-ci, pensant y trouver les raisons de l'état de la jeune femme. Les nouveles avaient effectivement de quoi être inquiet. Parcourant les articles en diagonales, il en saisit amlgré tout l'importance mais se garda bien d'en discuter.

Lorsqu'il fut suffisement proche de Cassandre, Fabrisio se racla la gorge pour signaler sa présence. C'était sans doute là un geste inutile mais le jeune homme voyait plutôt là un signe de politesse pour annoncer sa présence.

- Mademoiselle Deneos ? Commença-t-il. Vous allez bien ?

Fabrisio s'en voulut aussitôt de la platitude de sa question. Il voyait bien que ça n'allait pas.

[ salon ]

Myou marchait d'un pas rapide vers la grille d'entrée. Elle remarqua alors que Cassandre n'était plus seule : Fabrisio s'approchait d'elle également.

Arrivée près d'elle à son tour, elle vit que son coéquipier tenait le fameux journal, et le questionna d'un regard naïf. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à Jessica, innocemment, ou hermétiquement, sans chercher à voir plus loin.

Elle se tenait sur ses gardes sans savoir pourquoi, prête à voir de nouveau devant ses yeux Cassandre dans un sale état, aves des images de ses visions projetées partout... Non, c'était idiot, elle avait été projetées par une fille de l'institut.

... Qu'est-ce qui se passe ? On attend quelqu'un ?

Myou tata son BIC sous sa veste, comme pour se rassurer. Elle le portait pratiquement tout le temps sur elle.