(Evenement StryX) Soirée en ville...

En fin d’après-midi, Juliette avait quitté l’institut afin de se rendre en ville. Elle avait des petits achat à y faire, et de plus elle ne désirait vraiment pas rester dans l’ambiance festive de préparation de cette soirée costumée, qu’elle considérait comme ouvertement insultante envers Carrie. En effet, le respect était une notion extrêmement prononcé chez la jeune femme, et elle ne comprenait vraiment pas comment quelqu’un pouvait s’abaisser à être aussi odieux avec une femme et la relation que celle-ci entretenait avec son âge. Plus précisément, avec son professeur référent qui était son aîné et son ‘’supérieur’ direct, et qui de fait méritait un respect des plus prononcé. C’était sans doute la une idée quelque peu dépassé en ce vingt deuxième siècle naissant, mais ainsi était la jolie gothique romantique… Une façon d’appréhender les valeurs assez proche de l’ancien temps, pour une jeune femme qui, lorsque l’on y songeait bien, était elle-même à mi-chemin d’une autre époque aujourd’hui malheureusement révolue. La sombre italienne eut un petit pincement au cœur en constatant qu’elle était la seule personne à voir dans cette soirée, une affreuse moquerie envers Carrie. Bien sur, elle n’attendait rien des autres élèves de l’institut, car après tout ils ne voyaient l’avocate que comme un monstre sévère et intransigeant, mais elle fut terriblement déçue de constater que ses propres coéquipier avaient accepté de participer à cette farce de bien mauvais goût. Un soupir lui échappa doucement des lèvres, accompagné d’une volute de fumée du à la chaleur de son souffle qui s’opposa brutalement au froid qui régnait en cette saison hivernale, tandis quelle se recroquevilla légèrement dans sa longue cape dont la capuche lui recouvrait partiellement le visage. Les JustiX la décevait vraiment sur ce coup là… Ils la décevait même beaucoup, beaucoup, beaucoup…

Finalement, et après avoir flirté de rues en rues, de boutiques en boutique, d’articles en articles, Juliette se décida à passer la soirée en ville. Après tout, si elle ne pouvait rien faire de concret contre l’infamie des StryX, et plus sûrement de Vayne Malone qui était à n’en pas douter à l’origine de cette douteuse soirée, rien ne l’obligeait à rester tranquillement à l’institut, à écouter les autres s’amuser sur le compte de Carrie. Juliette avait décidé de ne participer en aucune manière à ce lamentable événement, et elle n’avait certes pas l’intention d’y assister par procuration. C’est pourquoi, aux environs de 19h30, elle pénétra dans un petit restaurant ou elle avait décidé de dîner. Ce serait certes un dîner en solitaire avec elle-même, mais de cela la jeune femme en avait parfaitement l’habitude… Et puis entre se retrouver seule ou bien mal accompagnée, le choix était en fin de compte assez vite fait pour la gothique. Certains diraient que Juliette était quelque peu têtue, mais la jolie romantique préférait se voir comme quelqu’un de persévérant, et qui savait parfaitement quelles étaient ses idées et ses convictions. D’ailleurs, bien courageux serait celui qui tenterait de la faire fléchir, afin de la faire abonder dans son sens, lorsque la jeune femme était persuadée de la justesse de ses opinions… Les cours de philosophie de Cassandre étaient d’ailleurs la pour témoigner de cette état de fait, qui faisait de Juliette… Juliette !

Le restaurant ou elle avait trouvé refuge était en fait une sorte de petite gargotte sans prétention, à l’ambiance plutôt agréable avec toutes ces décorations de noël disséminées un peu partout dans la salle et sur les tables destinées aux clients. Juliette s’installa à l’une d’elle après avoir ôté sa cape et l’avoir déposé sur le dossier d’une chaise inoccupée de la table, puis elle héla un serveur afin qu il vienne prendre sa commande. Ce dernier arriva d’ailleurs assez rapidement, avec un grand sourire aux lèvres… Un sourire certainement de nature purement commerciale, mais qu’importe… Cela était toujours plus agréable, que d’avoir en face de soi une tête d’enterrement. Détaillant le menu, la jeune femme se tâta durant de longues secondes. Le choix était vaste et, chose appréciable même si elle avait des moyens assez conséquent, les prix n’étaient pas trop élevé. Son regard clairsemé semblable au ciel d’une glaciale journée d’hiver se promena sur la carte en un chemin zigzaguant, avant de finalement ralentir sur les mets qu’elle avait décidé de commander pour son dîner.

Pour commencer, Juliette choisit une soupe chinoise… Quoi de plus efficace pour se réchauffer le corps, qu’une bonne soupe après tout. Elle opta ensuite pour un filet de bœuf Willington, accompagné de haricots verts rapidement sautés au beurre et assaisonnés avec de l'ail frais. En complément, Juliette se décida finalement pour un gratin dauphinois. Concernant le dessert, elle préféra se laisser tenter par ses vilains petits démons intérieur, et commanda un tiramisu au délicieux chocolat tentateur, venu tout droit de son Italie natale. Juliette rendit le menu au serveur après que celui-ci ai fini de noter sa commande, puis une fois que ce dernier eut tourné les talons en directions des cuisines, La jeune femme mit un coude sur la table tout déposant délicatement son visage au creux de sa main. Son regard commença alors à se perdre dans le vide, observant, sans réellement y prêter attention, la neige qui tombait sur la ville en petits flocons immaculée, tandis que les ténèbres de la nuit finissait de s’emparer de cette dernière. A un moment, un moment fugace rapidement disparu, Juliette se dit que peut-être quelqu’un d’autre de l’institut avait eu le bon goût de ne pas participer à cette désolante fête, et que cette personne allait peut-être passer devant le restaurant. Il ou elle allait la voir attabler, et peut-être cette personne viendrait-elle s’asseoir à sa table afin de partager cette soirée avec elle… Mais la gothique romantique savait que cela n’arriverait pas, elle ne savait que trop, combien les gens étaient prompte à s’amuser, sans regarder la raison qui présidait à cet amusement. Les gens de son époque étaient parfois affreusement égoïste, c’était ainsi et Juliette, bien qu’ayant du mal à accepter cette tragique idée, devait pourtant bien se faire une raison.

Bien sur, Carrie elle-même avait décidé de participer à cette soirée costumée… Mais c’était normal après tout, car elle était un professeur et ne pouvait, par conséquent, ne pas montrer l’exemple. Heureusement, Carrie était membre du barreau, alors les compromis et autres hypocrisie propre au relation sociales et professionnelles, elle devait connaître cela sur le bout des doigts.

Dans un soupir silencieux, Juliette songea que ce n’était pas toujours facile d’être une adulte avec des responsabilités…

[Voilà, histoire de me localiser quelque part…^^ mais si quelqu’un veux dîner sans débourser, il est le bienvenu… ^^]

Juliette dégusta son repas en solitaire, comme elle s'y attendait. Illusoire idée, que celle de s'imaginer que quelqu'un allait apparaitre afin de lui tenir compagnie... Qu'importe, le repas en lui-même était délicieux, et finalement dîner seule n'était pas si mal que cela en fin de compte. Tandis qu'elle était en train de s'attaquer, tel un prédateur sauvage déterminé et sur de lui au plat principal, la gothique sentit son communicateur vibrer au creux de sa poitrine. Curieuse de savoir qui pouvait bien l'appeler, et surtout pour quelle raison, Elle plongea alors délicatement la main à l'intérieur de son décolleté afin d'en extraire l'objet qui semblait l'appeler de ses vœu vibratoire. Afin de ne pas laisser qui que ce soit auprès d'elle entendre une conversation qui risquait de compromettre l'institut, Juliette mit son communicateur en mode privé et le porta à son oreille comme s'il s'était s'agit d'un téléphone mobile.

Curieusement, personne ne lui parla. Elle entendit une successions de bruit diverses et variés, et au bout de quelques instants elle compris que personne ne se trouvait au bout de l'autre communicateur... Une erreur de manipulation sans doute, se dit-elle alors... Mais très rapidement son attention fut attiré par une sorte de dialogue étrange. Il lui fallut un peu de temps pour comprendre, mais Juliette réalisa finalement qu'elle était, non pas en train d'écouter une conversation, mais une sorte de sketch. En y prêtant un peu plus attention, elle finit par reconnaitre les personnages... Elle reconnaissait la voix caractéristique de Georgia, celle du professeur Malone ainsi qu'une troisième qui lui semblait connaitre mais dont elle n'arrivait pas à mettre un nom dessus.

En se concentrant, paraissant ainsi écouter un interlocuteur à l'autre bout du "fil", Juliette compris plus ou moins la situation. Georgia jouait visiblement le rôle du docteur Fleury de manière totalement exagéré, tandis que Vayne Malone interprétait son propre rôle... Et avec un certain réalisme, il fallait bien le reconnaitre. Quand au troisième élève, il interpétait... Cassandre..? SA Cassandre..? Au fur et à mesure que le sketch se déroulait, Juliette se sentit comme envahie d'une colère grandissante. Comment, mais comment osaient-il se moquer ainsi de sa belle..? Ils la faisait passer pour une idiote naïve, et cela déplut très fortement à Juliette qui savait que Cassandre était très loin d'être ainsi. Finalement incapable d'en supporter plus, la jeune femme referma son communicateur et le déposa violemment sur la table en un bruit sec et rageur qui lui attira nombre de regards de la part des autres clients du restaurant.

Préférant ne pas être désagréable à leur égard, la gothique replongea immédiatement le nez dans son assiette. Mais elle ne décolérait absolument pas. Non seulement le professeur Malone et son équipe se moquait ouvertement de Carrie, mais en plus il poussait l'indécence jusqu'à s'attaquer à SA Cassandre. Décidément, les StryX n'avait aucun sens du respect et de la décence vis-à-vis d'autrui, c'était une véritable honte. Et que dire, du professeur Malone qui avait laisser faire tout cela... Pire encore, il participait activement à cette mascarade... Juliette en était persuadée, c'était lui qui devait être à l'origine de tout cela. Cet imbécile, qui tournait autour de Carrie, n'était même pas digne d'être professeur... Et dire que Kitty et Laura étaient sous sa responsabilité... Oui, vraiment, une véritable honte... Tout en ruminant, des envies de meurtres envahirent la jeune femme tandis qu'elle attaqua avec férocité son malheureux tiramisu qui aurait sans doute préféré se trouver ailleurs que devant la prédatrice drapé de ténèbres, en cet instant présent. Puis, le communicateur de Juliette vibra de nouveau et la gothique lui jeta un regard assassin. Est-ce que quelqu'un voulait encore se moquer..? Rageusement, la jeune femme attrapa son communicateur et l'ouvrit avant de le porter de nouveau à son oreille. Cette fois-ci, elle ne resterait pas sans rien dire, le petit plaisantin allait regretter d'avoir ainsi voulu s'amuser d'elle. Mais avant même d'avoir pu dire un seule mot, la voix de Noémie retentit au creux de son oreille. Cela eu pour effet de la calmer instantanément, même si la colère n'était pas très loin encore. Mais elle ne voulait pas que sa petite sœur de cœur se sente agressée par elle, et c'est pourquoi elle se reprit et retrouva un certain calme.

"Bonsoir ma belle... Je passe la soirée en ville, car je n'avais pas envie de participer à cette stupide et déplorable mascarade envers Carrie. Mais je vais bientôt rentrer à l'institut, alors si tu es d'accord attends moi dans ma chambre et on passera le reste de la soirée ensemble. Je te laisse, le temps d'attraper un taxi et j'arrive... J'espère que tu seras là."

Juliette referma son communicateur, d'un air un peu plus ravie que précédemment. Forcément, elle venait d'entendre la petite voix de sa boucle d'or, et en plus elle lui signifiait très clairement que elle aussi ne participait pas à cette désolante soirée. Remettant ce dernier dans le cocon chaleureux de chair rebondit qui était le sien, Juliette s'empressa de finir son dessert et, une fois l'addition réglée, la jeune femme quitta le restaurant après avoir de nouveau revêtue sa longue cape encapuchonnée.

Une fois sur le trottoir, elle attendit quelques instants avant de finalement apercevoir un taxi qu'elle héla d'une main levé. Elle s'y engouffra rapidement, et poussa un petit soupir de soulagement... Finalement, Noémie ne la décevait pas...

[ Institut, chambre de Juliette]