Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau

Lun 30 Mar 2009 - 22:22

Saut Temporel >>> Jeudi 15 Mars 2108

A l’abri sur le pas de la porte d’entrée, cela faisait bien dix minutes que Jade regardait la pluie tomber. Déjà, toute la matinée, pendant les cours, elle avait surveillé les fenêtres en espérant un changement du temps pour l’après midi. Mais rien… La déception laissait maintenant place à un sentiment d’acharnement de la météo envers elle. Les bras croisés, la jeune fille attendait, ne sachant trop quoi, que le monde change et que change le temps. Elle qui avait enfin reprit de bonnes habitudes… Pendant trois ou quatre mois, elle avait complètement négligé ce qui avait une place assez importante pour elle : la danse. Et voici que depuis trois jours, elle avait prit l’initiative de reprendre seule ses petites séances qui en fin de compte lui étaient assez utiles pour canaliser son énergie. Elle était devenue très lunatique depuis quelque temps, bien plus qu’avant et bien plus qu’elle n’aurait dût se le permettre. Probablement était ce dû à ce manque de pratique.

N’ayant pas de salle de sport à l’Institut, et encore moins de salle de danse, la jeune fille avait choisi comme lieu le terrain de sport. Equipée de sa mini chaine et batterie, elle préparait habituellement son petit coin et pratiquait pendant 2 ou 3 heures. Quoi qu’il en soit, pour aujourd’hui il semblait bien que ce soit fichu… Le terrain devait être inondé, et même si la pluie s’arrêtait maintenant, il serait impraticable, et encore moins avec un appareil à faire fonctionner. Cet incident aurait sans conteste un impact sur son humeur pour la fin de la journée.

Pourquoi alors, restait-elle ici ? Tout simplement que tant que l’évidence de cette impossibilité n’avait pas été encore évidente pour elle, elle n’avait donc pas réfléchi a ce qu’elle pourrait faire d’autre. A vrai dire, elle n’avait rien envie de faire du tout, et puis après tout, la pluie qui tombe avait son charme.

"Pffffff…" Soupira la jeune fille. "M’énerve ça…"

Rentrer? Bof, tout le monde devait déjà déprimer aux fenêtres en se rappelant les moments forts de la soirée anniversaire de l’Institut. Chouette soirée, cela dit. Mais, pareil, Jade n’avait pas trop envie de ça. Faisant la moue, elle alla s’asseoir sur la première marche devant la porte, toujours à l’abri. Il ne faisait pas très chaud, elle posa sa tête sur ses genoux et scruta le jardin, puis le portail, se demandant si de nouveaux arrivants allaient arriver cette semaine.

Mar 31 Mar 2009 - 13:56

Saut temporel

Des la nuit précédente, la journée à venir s'annonçait déjà comme très belle. La pluie avait commencé à venir frapper la fenêtre de sa chambre de ses innombrables petits doigts fins comme des aiguilles, ce qui avait grandement contribué à bercer Juliette dans son cercueil et lui avait permis de passer une nuit plutôt agréable, contrairement à ces dernières semaines. Au petit matin, la pluie tombait encore et avec plus de force lui sembla-t-il... Cela arracha un sourire de satisfaction à la jeune femme, qui se leva alors de bonne grâce. Après avoir fait sa toilette et s'être habillé, Juliette descendit rapidement prendre quelque chose à grignoter à la cuisine, juste avant de se rendre en cours. Des cours toujours accompagné du clapotis de la pluie sur les fenêtres et d'une certaine obscurité du à la beauté de ce ciel gris et nuageux, qui donnaient une atmosphère particulière à la classe.

Après la matinée passé à suivre les cours de l'institut, Juliette quitta immédiatement ce dernier afin de se rendre en ville ou elle alla déjeuner sur le pouce dans son petit restaurant préféré. Certains diraient que ce n'était qu'une petite gargotte sans prétention, mais pour la gothique romantique c'était un endroit absolument délicieux ou elle pouvait déjeuner sans débourser le moindre cents. En effet, la propriétaire de l'établissement était une italienne tout comme elle, et Juliette et son étrangeté anachronique lui avait tellement plut, qu'elle avait décidé de la laisser venir déjeuner gratuitement toute les fois qu'elle le désirerait. Bien entendu, celle-ci n'en abusait pas et n'en profitait finalement que lorsqu'elle n'avait pas le temps de déjeuner à l'institut à cause de ses cours en ville qui commençait parfois très tôt.

En ce merveilleux jours pluvieux, la chance semblait accompagner Juliette car la plupart de ses cours furent annulés, ce qui lui permis de rentrer très tôt à l'institut. Après être descendu du bus s'arrêtant non loin de la grille de l'institut, Juliette pénétra dans la propriété et se dirigea d'un pas lent en direction de l'institut lui-même, afin de profiter le plus longtemps possible de ce temps pluvieux que la plupart des gens honnissaient. Bien entendu, la jeune femme était, comme à son habitude, recouverte de son inséparable cape sombre dont la large capuche lui protégeait entièrement la tête et le visage.... Juliette aimait la pluie, mais pas vraiment son maquillage et le tissu précieux de ses robes... A quelques mètres de la porte d'entrée elle aperçut quelqu'un assis sur les marche de l'escalier, visiblement en train de regarder la pluie tomber, bien à l'abri. En s'approchant, elle reconnu sa camarade de chambre, Jade. La gothique romantique se demandait bien ce qu'elle pouvait bien faire assise ici toute seule, ayant cru comprendre que la pluie n'était pas vraiment l'une de ses tasses de thé.

"Qu'est-ce que tu fais assise ici toute seule Jade..? Tu attends quelqu'un, ou tu regarde simplement la pluie tomber..?"

Lui demanda-t-elle, après s'être suffisamment rapproché de celle-ci. Juliette continua cependant d'avancer, et monta les quelques marches la séparant du perron abrité de la pluie, et se retourna vers Jade tandis qu'elle fit délicatement glisser sa large capuche en arrière, juste après avoir déposer son sac de cours sur le sol.

Mar 31 Mar 2009 - 19:04

Saut temporel.

La pluie tombait drue, en permanence. Pour la jeune fille, c'était l'occasion de pouvoir sortir réfléchir un peu en évitant de tomber sur qui que ce soit dont le seule plaisir est d'embêter les autres. Car ce genre de personnes tient à son confort et à sa santé ce qui signifiait qu'aller sous la pluie pour agacer une cryokinésiste était une très très mauvaise idée.

Hjördis poussa un soupir en y pensant.

Pour changer, ce n'était pas la fureur contenue qui la motivait et qui avait fini par lui faire parcourir quelques kilomètres autour de l'Institut. Même si elle l'avait voulu, elle ne pourrait pas agresser un Iacobo ou Alixtide, la neige refusant obstinément de se former, même par accident le long de sa chevelure. Il fallait qu'elle soit déprimée pour avoir l'air humaine... drôle de situation.

Habillée d'une tenue imperméable de marin jaune poussin maculée de taches de cambouis plus que tenaces et de bottes en caoutchouc, la pluie ne lui faisait pas le moindre effet. Traversant le rideau liquide au pas avec la vigueur d'un bûcheron et la régularité d'un métronome, son cerveau lui sprintait dans toutes les directions en percutant tous les murs disponibles.

Snorri se doutait bien qu'elle ne resterait pas indéfiniment dans l'équipe Lex. Après tout, une fois ses études finies et le pouvoir contrôlé, elle retournerait chez elle. Mais jamais elle n'aurait imaginé une situation pareille : Un traître parmi eux. Le fait que le professeur Esther n'ait pas fait le débriefing ni ne leur ait parlé de ce que contenait les documents que l'islandaise avait pris avant l'explosion ne pouvait vouloir dire qu'une chose : Plus aucuns d'entre eux ne méritait la confiance de leur professeur. S'attendant à ce que l'équipe soit dissoute et reformée par de nouveaux éléments plus fiable, la jeune fille se doutait que le doute resterait sur les jeunes mutants pendant le reste de leur cursus.

Plus que de quitter l'équipe, c'est le fait que plus personne ne lui fera jamais confiance qui la minait. Cela sabotait tout son plan d'avenir et ses espoirs de débaucher des mutants de l'Institut pour travailler avec elle en Islande. La fête avait été une agréable parenthèse mais le climat de secret entretenu par le professeur Esther reprenait tout son poids en ce moment.

Arrivant en vue de la porte, le cerveau de l'islandaise se mit en pause pour exploiter le registre interne quelques secondes. La fille sur les marches c'était... Jade. Hjördis ne se rappelait pas avoir eu une discussion avec elle qui avait dépassé les 10 mots. L'autre c'était encore pire à ce niveau : c'était à peine si elle avait croisé la gothique, juste assez pour se rappeler de son visage. La lanceuse de boules de lumière ne semblait pas joyeuse et Juliette, si il lui arrivait de l'être, ne montrerait jamais sa joie.

La dernière chose dont elle avait envie, c'était de rejoindre une conversation. D'un autre côté, Juliette étant sans équipe il n'y avait pas de risques à lui parler Enfin pas trop. Et rester plantée au milieu du chemin sous la pluie sans rien dire dans une tenue de marin avait des allures de tueur en série armé de crochet, il fallait donc qu'elle se fasse violence et parle un peu.

"Bonjour..."

*Bien ma fille, maintenant essaye de continuer sur cette lancée!*

Silence radio de cinq secondes.

*Il y a des progrès à faire...*

S'avançant mais restant sur l'allée, Hjördis fit quelques pas dans leur direction. La gothique semblait revenir de quelque part, son espèce de cape de vampire étant trempée. Hjördis finit par s'assoir aussi sur les escaliers, mais sur la marche la plus basse, laissant la pluie couler le long de ses vêtements et se relaxant au bruit des gouttes martelant son chapeau mou aux larges bords. Elle pourrait toujours se relancer dans une marche forcée si la discussion ne quitte pas le niveau du "c'est qui le plus beau mec de l'Institut?".

Mar 31 Mar 2009 - 22:42

Jade se consacra pendant plusieurs minutes à essayer de faire le bilan de sa vie depuis son arrivée à l’Institut. Globalement, tout était mieux pour elle, mis à part les aléas de la vie Institutienne, incluant le pack menaces, dangers et mort. Pour elle, l’Institut était probablement le meilleur endroit où elle pourrait être, compte tenu de sa situation. Le turn-over était depuis quelques temps assez important, mais la jeune fille tenait bon. Elle avait envie de changer le monde, et c’est à cet endroit qu’elle avait décidé de le faire, c’était probablement le plus grand projet de sa vie. En tout cas, elle en avait affronté des choses depuis le début, mais rien n’était aussi embêtant que la pluie tombant au mauvais moment et qui gâchait des projets journaliers.

A travers le déluge, une silhouette venait de pénétrer dans l’Institut. Même de loin, Jade pouvait facilement reconnaître sa colocataire, toute de noir vêtue, façon Petit Chaperon Rouge… mais en noir quoi… Jade regarda Juliette approcher de sa démarche précieuse et gracile. Même sous la pluie, Juliette ne pliait pas et elle ne semblait d’ailleurs pas pressée de se mettre à l’abri. La jeune gothique arriva à sa hauteur et dévoila son visage, retirant son immense capuche. Jade lui sourit, elle adorait sa cape, plusieurs fois elle avait essayé d’en trouver une du même type à Salem, mais rien à faire. Juliette savait probablement où trouver ce genre de choses, Jade lui aurait bien demandé quelques conseils, mais elle détestait copier les tenues des autres, et encore moins ouvertement.

Juliette l’interpella gentiment. Jade tourna doucement la tête vers elle, lui affichant un sourire d’ironie.

"Boaf… Un peu des deux, je dirais… Disons que c’est le seul compromis que j’ai trouvé, vu que j’ai pas envie de rentrer à l’intérieur."

Quand ses petites fesses auraient gelés, elle finirait bien par décamper. En attendant, elle s’était résolue à écouter tranquillement le bruit de la pluie. C’était tout à fait le genre de bruit qui pouvait la relaxer, donc à défaut d’avoir sa séance de danse, elle aura le doux son de la danse de la pluie.

"Et toi? T’avais pas des cours cet après midi?" Ajouta t’elle à l’intention de la jeune gothique. "Je devrais commencer à en avoir aussi l’année prochaine, il faudra que je me penche sur le sujet bientôt. Tu étudies quoi toi, au fait?"

Tout comme l’avait fait Juliette quelques minutes auparavant, quelqu’un arrivait vers l’Institut du portail. Cette personne semblait bien moins apprécier la pluie, mais avait un goût prononcé pour le jaune. Un timide bonjour sembla être arraché de la bouche de la jeune fille cachée sous cette masse de plastique. Jade reconnu cependant la voix de Hjordis, même si elle n’avait pas eût très souvent l’occasion de l’entendre. A vrai dire, Jade fut un peu surprise de la voir en dehors de la cuisine, puisque c’était en général l’endroit où l’on pouvait le plus facilement la croiser. Sans aucun doute, elle non plus ne devait pas savoir quoi faire de beau.

"Salut Hjordis!" Se contenta premièrement de dire la jeune Française alors qu’elle la regardait s’asseoir près d’elle dans les escaliers. Finalement, elle devait bien l’apprécier cette pluie, compte tenu du choix de sa place.

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Mer 1 Avr 2009 - 9:47

Juliette sourit à son tour à Jade, lorsque celle-ci lui avoua ne pas avoir envie de rentrer à l'intérieur...

"Je te comprends, le temps est tellement magnifique avec ce ciel gris et nuageux... Et cette pluie tiède est une délice pour l'âme... Un temps parfait pour l'expression de la poésie de la mélancolie"

Lui dit-elle en jetant un regard en direction de l'immensité céleste, ne doutant pas un seul instant de son propos. A aucun moment, elle ne se demanda si c'était bien en ce sens que les paroles de sa colocataire se dirigeaient. Il en allait d'une évidence en soi pour la gothique romantique, qui ne comprenait pas vraiment comment quelqu'un pouvait ne pas aimer ce temps qui rendait, selon elle, la réalité présente semblable à un tout autre monde. En fait, les jours de pluie Juliette se sentait vraiment bien... Vraiment, vraiment, vraiment bien... C'était un peu comme si cette météo, bien ingrate aux regard de la plupart des gens, lui était quelque part semblable.La jeune femme était un peu pluie et soleil à la fois... Elle était pluie extérieurement, mais intérieurement elle n'était que soleil et luminosité... Même si, il fallait bien le reconnaitre, elle ne l'exprimait pas d'une manière ouvertement ostentatoire. La était le grand paradoxe de la belle italienne en fin de compte... Ne laisser les gens voir d'elle-même que cet aspect pluie, alors qu'elle aimerait tellement qu'ils voient cette éclatante luminosité qui rayonnait en elle, et qu'elle ne parvenait pas, consciemment ou non, à laisser entrevoir. Lorsque Jade l'interrogea sur sa présence à l'institut à une heure aussi peu habituelle, Juliette lui répondit :

"La plupart de mes cours ont été annulé car une grande majorité de mes professeurs sont absent aujourd'hui... J'ai juste eu un cours sur l'histoire de l'art, alors j'ai décidé de rentrer plus tôt."

La suite de l'interrogation de Jade marqua toutefois Juliette. Depuis combien de temps partageaient-elles, ou plutôt, depuis combien de temps Jade devait-elle supporter de passer ses nuit en sa compagnie..? Un certain temps déjà, et pourtant elles ne connaissaient finalement rien l'une sur l'autre. La gothique romantique laissait pourtant bien souvent ses livres de cours en évidence sur son bureau, mais visiblement Jade n'avait jamais eu la curiosité d'y jeter ne fut-ce qu'un oeil, même de manière fugace . En même temps, elle pouvait parfaitement comprendre qu'elle ne veuille pas connaitre plus en profondeur celle que l'on considérait comme le phénomène par excellence, de l'institut. Un soupir de résignation silencieux s'échappa des lèvres rosées de la jeune femme... Ainsi, en était-il de sa vie à l'institut en définitif...

"Je poursuis mes études d'art commencé en Italie..." lui dit-elle alors "... Et je suis un second cursus en psychologie depuis cette année. C'est un travail considérable, mais cela en vaut vraiment la peine tu sais... Mais tu as raison, l'année prochaine tu vas toi aussi commencer tes études... Tu n'a vraiment aucune idée de ce que tu aimerais faire..?"

L'entrée à l'université... Il était vrai que Jade allait avoir bientôt dix-huit ans... Juliette regarda cette dernière avec attention l'espace de quelques secondes, et fini par pouffer d'un petit rire amusé...

"C'est amusant, j'ai l'impression d'avoir une petite sœur qui devient adulte elle aussi..."

Ajouta-t-elle, en plissant légèrement son regard glacial en une sorte de tendresse fraternelle. Mais avant que la principale intéressée ne puisse lui répondre quoi que ce soit, une chose étrange se dirigea vers eux... Un.. Marin-pêcheur..? Voilà une chose qui n'était pas commun à Salem center, même pour des mutants habitué à l'étrange de leur condition. En se rapprochant, Juliette reconnut toutefois... Comment s'appelait-elle déjà..? Un nom plutôt peu banal, comme bien souvent en Europe du nord... Jordie..? Janice..? Non... Georgie..? Non plus... Ha oui...

"Bonjour Hjördis... Te voilà paré pour résister à une tempête ainsi vêtue..."

Taquina-t-elle la jeune islandaise, sans aucune méchanceté, tandis que celle-ci s'installa de semblable manière à Jade sur les marche de l'escalier avec toutefois une différence de taille en préférant continuer à recevoir la pluie. En même temps, ceci n'était pas grand chose par rapport au temps que l'on devait trouver dans son pays natal...

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Mer 1 Avr 2009 - 10:17

Laissant l'eau couler autour d'elle, le silence extérieur de Hjördis cachait un véritable tintamarre intérieur. L'introspection n'était pas sa tasse de thé et réussir à tirer quelque chose de valable de ce fatras d'informations sans queue ni tête que constituait les missions des Lex l'épuisait nerveusement. Non, vraiment, tant que son pouvoir ne sera pas plus coopératif, elle ne pourrait apporter que sa vigueur et sa hargne à l'équipe. Si demain équipe il y a encore.

Les salutations furent polies et brèves. Enfin, par rapport à celles de l'islandaise, elles furent d'une longueur romanesque! Du peu qu'elle a entendu en s'approchant, c'était une histoire de cours. C'est vrai que les deux élèves étaient ses ainées et envisageaient déjà bien leur avenir. Après avoir visite la NYCU elle s'était dit qu'elle s'y plairait. D'ici à ce qu'elle ait l'age d'y rentrer, le turn-over aurait fait que les élèves traumatisés de l'attaque ne soient plus là. En y repensant, prendre d'assaut une université est une drôle de façon de préparer son cursus scolaire...

"Une tempête? Il n'y a pas de tempêtes ici..."

Ce que les habitants de Salem appellent "tempête", c'est une "brise matinale" chez elle. Et le mal du pays lui retomba dessus, tapi dans un recoin de son esprit il guettait ce moment de faiblesse depuis un bout de temps. Poussant un long soupir, la jeune fille se décida à parler un peu pour exorciser la mélancolie qui accompagnait toujours l'évocation de son île.

"Si tu n'aimes pas le temps qu'il fait, rentre chez toi, sers-toi un café et attend qu'il fasse meilleur. C'est une expression islandaise. C'est pour dire que notre météo est imprévisible et qu'une heure à l'autre on peut avoir tous les phénomènes disponibles, jusqu'à des tempêtes de neige en plein été. A faire des randonnées, j'ai donc appris à supporter et apprécier tout ce que le ciel pouvait me faire tomber sur la tête..."

Ah, les terres intérieures. Un désert de rochers tranchants sans la moindre créature vivante. La Terre telle qu'elle avait dû être aux premiers temps de la vie. Ce spectacle la ravissait toujours et elle se maudissait à présent de ne pas avoir fait de photos. De toute façon, on ne pouvait faire contenir la force d'un glacier dans un appareil électronique, c'était trop pour lui. Jetant un timide coup d'œil derrière elle, la jeune fille jaugea les origines. Juliette et Jade étaient toutes deux européennes, mais plus du sud. Elle ne saurait dire pour la française vu le teint pâle soigneusement entretenu mais l'italienne devait avoir une nette préférence pour le soleil. En tout cas, toutes deux étaient des produits raffinés issus de la civilisation.

Hjördis avait l'impression d'être une Viking à côté. Ramenant son regard vers l'avant à savoir vers le chemin détrempé, la jeune fille conclut sa courte diatribe.

"...Bref, à encaisser en permanence toute la folie de la nature, on ne peut que l'apprécier. S'énerver contre ça rend fou. Ou alcoolique."

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Mer 1 Avr 2009 - 22:16

Juliette lui avait surement déjà parlé de ses études, mais si la conversation avait eu lieu dans leur chambre, Jade avait surement du l’oublier. A vrai dire, elle aimait bien Juliette, son côté décalé et extravaguant la rendait paradoxalement assez rassurante dans la vie de tous les jours, et être elle en colocation lui donnait l’occasion de mieux la connaître, mais la Montpelliéraine n’était vraiment pas à l’aise dans leur chambre. Juliette avait son univers, et il était quasiment impossible d’y faire abstraction. Du coup, Jade se contentait généralement d’y étudier et d’y dormir. Les discussions constructives étaient assez rares dans la pièce, mais en dehors, il était déjà arrivé d’avoir de très bons échanges, peut être comme celui qu’elles débutaient. Belle ironie!

La jeune française épargna cependant à Juliette des réflexions du type "Aaaah! Ouiiiii! J’me souvenais plus!", qui aurait pour le coup eût l’impression d’avoir parlé à un mur. Pourtant, il était bien dommage d’avoir oublié cette information, puisque le projet d’études de Jade avait un rapport avec le sien. La jeune fille qui s’endormait presque, ouvrit soudain de grands yeux.

"L’art? Hey! C’est drôle c’est aussi le domaine dans lequel je veux me plonger. En fait, j’ai pas mal de choses qui me plairait à ce niveau: l’archéologie, l’architecture, l’histoire, l’histoire de l’art… Il va falloir que je fasse le tri dans tout ça! Je pense pas être capable de faire plusieurs choses en même temps moi. Ca se passe bien pour toi?"

Après l’intervention de Jade, Juliette se mit à rire. Jade haussa un sourcil, se demandant si elle avait dit quelque chose de travers. Au contraire, la gothique romantique sortit une tirade dont elle avait le secret et qui rosit légèrement les joues de sa colocataire Française.

"Petite sœur? Ooooh, c’est trop mignon!!" Lui répondit elle avec le regard attendri et un grand sourire. "Oui, bientôt, je serais grande comme on dit… Mais pas adulte, ici en tout cas! Mais ca me dérange pas, de toute manière, je suis pas prête à grandir, encore!"

Jade lui sourit une nouvelle fois. Puis elle tourna son regard vers Hjordis, lui souriant également, même si elle ne le voyait pas.

"Et toi, Hjordis? Il me semble que ta passion et ton futur métier, c’est la cuisine, non? Tu baignes dedans depuis longtemps ?"

Cette dernière expliqua ensuite son rapport aux climats et comment cela s’interprétait chez elle. Il est vrai que les européens de l’ouest, en général, avaient la fâcheuse manie de paniquer quand quelques gouttes de pluie tombaient ou l’impression de mourir quand le thermomètre se rapprochait de zéro. Jade ne faisait pas exception à cette règle. Vivement l’été!

"C’est moi qui vais devenir tempête! J’ai pris des bonnes résolutions, mais elles ne sont pas vraiment compatibles avec ce temps…"

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Jeu 2 Avr 2009 - 13:39

Pour Juliette qui n'avait pas eu la chance d'avoir des frères et des sœurs, la réaction de Jade à son propos de sa petite phrase lui fit un véritable plaisir. Malgré son détachement certain de la plupart des élèves, la jeune femme les considéraient pourtant comme tel. C'était plus particulièrement le cas des plus jeunes, les plus anciens, dont certains la dépassait en âge d'un ou deux ans, n'ayant pas vraiment besoin que l'on prenne soin d'eux. Répondant à sa colocataire avec joie lorsqu'elle lui dit vouloir suivre des études concernant l'art, même si le projet n'était pas encore clairement défini, La gothique romantique lui sourit à son tour en croisant ses mains devant elle...

"C'est vrai..? Cela me fait plaisir d'entendre ça tu sais... Si je peux t'aider à faire ton choix parmi toutes tes aspirations, n'hésite pas Jade... Et sache que je serais ravie de partir en cours avec toi l'année prochaine, si jamais tu décide de suivre le même parcours que le mien.. Je t'apprendrais les ficelles du métier..."

Conclu Juliette, dans un clin d'œil complice. Guider les nouveaux, c'était toujours émouvant selon la jolie gothique romantique. Cela témoignait de son propre avancement dans l'univers concerné, et cela permettait de voir grandir avec tendresse ceux qui nous succédaient, tout comme ce fut le cas avec nos propres ainés. Mais peut-être que Jade ne voudrait pas être vue avec elle..? C'était une possibilité envisageable après tout... La différence ne facilitait pas toujours l'intégration, et peut-être que Jade voudrait se fondre dans la masse le plus rapidement possible. Juliette soupira... Bah... On verrait cela à la rentrée prochaine après tout... Finalement, elle enchaina :

"Tu as raison, ne vous pressez pas de grandir... C'est difficile la vie d'adulte vous savez..." dit-elle à l'adresse de Jade et Hjördis "C'est tellement de responsabilités, tellement de contraintes, tellement d'obligations en tous genres... Parfois, j'aimerais revenir à l'insouciance de votre âge, même si vous devez sans doute pensez que votre vie n'a rien d'insouciante. On ne vois jamais ce que l'on a sous la main, que lorsque nous l'avons perdu, c'est bien connu."

Le regard perdu dans le vide pluvieux, Juliette soupira doucement. Elle n'avait que vingt et un ans, et pourtant il lui semblait que sa propre adolescence remontait au déluge... Si tant est, qu'elle ai réellement eu une adolescence, ce dont elle doutait parfois à vrai dire. Revenant finalement aux deux jeunes filles, elle dit encore :

" Mes études ne sont pas faciles, surtout avec deux cursus en simultané mais ça va, j'arrive à m'en sortir. Cela me prend énormément de temps, mais comme mes études d'art se terminerons avant celle de psychologie, je pourrais alors souffler un peu à ce moment là. Mais venons en un peu à toi Hjördis... C'est vrai, tu veux devenir cuisinière..? Dans ce cas, il va falloir que tu te dirige vers une école de cuisine... Tu feras peut-être des stages de formation auprès de grands noms de la cuisine. Mais je te conseillerais plutôt de retourner en Europe à ce moment là, car sans vouloir médire, les Etats-Unis ne sont pas vraiment réputés pour leurs grandes qualités gastronomiques. En tout cas c'est un beau métier que tu veux faire, difficile, mais noble."

Juliette songea alors à ces soirées à l'ambassade de son père... Souvent, contre l'avis de ses parents, elle trainait malicieusement dans les jambes des cuisiniers de l'ambassade lorsqu'elle n'était encore une petite fille. Elle était émerveillée par toutes ces choses magnifique et incroyable que ces derniers étaient capable de faire avec de la nourriture. Des décorations, des pièces montés avec un multitude d'ingrédients dont, bien souvent, elle ignorait le nom. Ils étaient en quelque sorte des artistes, et peut-être ont-ils contribué, sans le savoir, au choix futur des études de la gothique romantique. Hjördis enchaina alors sur la différence entre la météo de son pays et celle qui était la leur actuellement, soulignant plus ou moins implicitement le fait que les deux européenne "du sud" était des petites natures... Ce à quoi Jade donna plus ou moins raison, en affirmant de manière détournée que la pluie ne l'incitait guère à faire quoi que ce soit, mis à part ne rien faire. Juliette s'étira quelque peu, et dit alors d'un air un peu étonné :

"Je ne vois pas ce que tu as contre la pluie Jade... Moi j'aime beaucoup ce temps gris et nuageux, il possède une indéniable beauté et je trouve vraiment dommage que la plupart des gens ne le voient pas de la sorte. Vous savez les filles... Ce n'est pas parce que je viens d'Italie, que je préfère forcément le soleil, bien au contraire. Même si j'ai du venir habiter à Turin pour faire mes études, j'ai passer toute mon enfance et mon adolescence à Vérone qui, comme vous ne le savez peut-être pas, est loin d'être une ville qui se situe dans le sud de l'Italie, bien au contraire... C'est une ville située à l'extrémité nord-est du pays, non loin de Venise, alors vous imaginez bien que ce n'est pas un peu de pluie qui va me gêner...."

Juliette la véronaise... Cela sonnait plutôt bien ma foi... Il ne lui semblait pas avoir déjà dit à qui que ce soit quelle était sa ville natale cela dit. En même temps, qui ne connaissait pas Vérone, la ville qui avait témoigné de l'amour impossible et imaginaire de "la" Juliette et de son Roméo... La ville, devenue le symbole de tous les amours malheureux disait-on... C'était toujours mieux, que de s'en souvenir à cause de la sinistre époque des doges et des innombrables complots politiques en tous genres, et les assassinats quasi mensuel qui régissaient la ville à une époque désormais lointaine. au cours de ces siècles troubles, on était à mille lieues du romantisme ambiant qui planait encore aujourd'hui dans la ville tel un parfum discret mais enivrant, qui pourtant n'existait que par la seule force de l'imaginaire d'un homme de théâtre devenue lui aussi incontournable.

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Jeu 2 Avr 2009 - 23:01

La conversation tournait effectivement autour des études. Comme ça Juliette faisait un combiné Art et Psychologie? Mélange bien étrange s'il en est mais la personne en question n'était pas un exemple flagrant de normalité! Les histoires de grande sœur par contre, ça lui échappait un peu. Elle avait bien tenté une approche du genre avec Laura mais l'échec fut retentissant. De plus, il n'y avait pas beaucoup de filles plus jeunes qu'elle!

Il fallait mettre le hola sur un délire qui commençait entre les deux jeunes filles. Regardant devant elle, Hjördis leva un doigt accusateur.

"Je ne veut PAS devenir cuisinière. Au collège j'ai du passer un mois dans une entreprise et c'était dans un restaurant. Après, avec l'apparition de ma malad... heu... mutation j'ai continué dans cette voie. Ce que je veux, c'est diriger une ferme à poisson en Islande."

Pour ça, d'abord finir ses études de lycée puis rejoindre la NYCU afin de continuer sur la lancée. Dire que l'on a fait ses classes aux Etats-Unis, ça aurait de l'impact sur sa petite île. Pendant quelques secondes, elle s'imaginait riche quand la réalité lui revint dessus à vitesse grand V : Elle était en compagnie d'intellectuelles. On pouvait difficilement faire plus roturière que manipuler du poisson à longueur d'année. Se sentant le besoin de se justifier, elle bafouilla un peu la suite.

"...Enfin, bref, saumon et truites d'Islande sont réputés. Au bout de quelques années, j'aurais amassée une bonne fortune et je pourrais toujours tenter d'autres trucs comme la politique. C'est pas trop dur, on est à peine plus nombreux que dans une grande ville pour tout le pays!"

Il fallait bifurquer, et vite!

"Sinon, Juliette, si pour tes études tu dois faire un film d'étudiants, fait le ici. Il y a dans l'Institut des gaillards qui ridiculisent les meilleurs studios d'effets speciaux de Hollywood."

A bien y penser, mélanger une histoire de films d'étudiants avec la salle des dangers et un groupe de mutants bien barrés, il y a de quoi faire! Heu... Si Luther refait le coup des chaînes, il faudra l'interdire aux plus jeunes par contre...

En fait, les trois jeunes filles semblaient avoir des rapports différents avec la pluie. Juliette l'aimait. Jade la détestait. Hjördis l'ignorait. Il faudrait qu'elle les emmène vers son pays histoire que ces deux personnes sachent ce qu'est VRAIMENT un temps difficile.

*Arrête deux secondes de jouer des muscles, tu veux.*

Se calmant un peu, la jeune fille s'agita sur sa place avant de revenir à la contemplation de la pluie. Dommage qu'elle n'avait pas un gros contrôle sur son pouvoir. Elle aurait pu faire des choses magnifiques...

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Dim 5 Avr 2009 - 3:24

Juliette semblait assez réjouie du choix du futur parcours de Jade. Aller aux cours ensemble ? On n’y était pas encore, mais pourquoi pas! En tout cas, il faudrait qu’elle survive jusque là. La Française n’était pas d’accord avec Juliette sur un point : l’insouciance n’était pas le fort des mutants, quels qu’ils soient. Aucun d’entre eux ne pouvait vivre sa mutation insoucieusement sous peine d’être quasi-certain de perdre une bonne partie de son capital social… Dure, dure la vie d’un mutant, surtout en temps qu’ado, mais tellement passionnante. Sauver le monde, ce n’était pas rien, mais sauver une partie du monde contre une autre partie du monde demandait bien plus de minutie. Pour cela, il avait semblé à Jade que beaucoup de mutants, de ceux de l’Institut tout du moins, en oubliaient presque de faire des projets d’avenir. Jade elle-même avait négligé beaucoup de choses de sa vie, et c’était pour cela que depuis quelques temps, elle essayait de rectifier le tir. La danse, les études, ou même sa vie amoureuse avait été trop longtemps mis de côté.

Pour ce qui était de sa vie amoureuse, la première tentative s’était terminée en deuil, deuil qui perdurait mais que la jeune fille venait de mettre fin. Elle n’était pas restée très longtemps avec Lyu, mais c’était vraiment quelqu’un dont la philosophie de vie était agréable au quotidien. Il garderait pour toujours une petite place spéciale dans son cœur, mais désormais, il lui fallait continuer sa vie, et pour cela, elle avait quelqu’un pour occuper pas mal de ses pensées depuis quelques temps...

Apparemment, Jade avait été abusée par les « on dit que » concernant Hjordis. Il faudrait qu’elle vérifie ses sources avant de mettre les pieds dans le plat. L’Islandaise ne voulait donc pas devenir cuisinière, mais poissonnière! Hum… D’après sa manière d’expliquer la chose, cela paraissait tout de suite plus ambitieux. A vrai dire, Jade était assez impressionnée par la jeune fille. Tout avait vraiment l’air d’être très clair dans son esprit, et bien qu’elle soit même plus jeune que Jade, elle semblait très perspicace quant à son avenir. La jeune Française la regarda avec de grands yeux, tâchant de discerner les siens derrière son chapeau jaune. Elle devait surement la trouver ridicule à ne pas encore savoir ce qu’elle ferait, elle.

"Houaw!" Dit rapidement Jade se tournant vers Juliette pour voir si celle-ci était aussi impressionnée qu’elle. "Au moins toi, tu sais où tu vas!"

Puis la jeune fille se releva et croisa les bras. Alors que Juliette semblait surprise que la pluie puisse gêner, Jade admirait toujours la transformation du paysage, petit à petit en marécage. Elle lui répondit après un soupir qui demandait à sortir depuis quelques temps.

"C'est-à-dire qu’en ce moment même, je devrais être en train de me défouler à danser sur le terrain de sport… J’ai rien contre la pluie en temps normal, elle ne me dérange pas, elle a son charme. Danser sous la pluie, ne me dérangerais pas non plus, je l’ai déjà fait. Mais je ne dois ni m’abimer moi, ni mon matériel, résultat, je déprime sous un portique…"

Il faudrait cependant qu’elle prévoit un plan B, car ce genre d’incident risquait de se répéter. Elle finira peut être dans le hall, ou dans les couloirs.

"Heureusement que vous êtes là!" Ajouta-t-elle en souriant. A la base, elle aurait préféré rester seule, mais pour finir, ce n’était pas plus mal. Cela lui évitait de pester seule dans son coin et de refaire le monde. Elle sourit d’ailleurs à la remarque de Hjordis à Juliette, imaginant les merveilles cinématographiques que pourraient faire les mutants si on leur en donnait les moyens. Puis elle porta son regard sur la principale intéressée, attendant sa réponse.

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Dim 5 Avr 2009 - 12:12

D'un hochement de la tête, Juliette approuva les propos de Jade concernant la voie, déjà bien établi, de la jeune islandaise...

"Tu as tout à fait raison Jade, il est rare de voir quelqu'un de son âge savoir avec autant d'exactitude, ce qu'il compte faire plus tard."

la gothique romantique porta alors son index à ses lèvres scintillantes, signe d'une réflexion évidente chez elle, et leva brièvement les yeux en direction du ciel gris et nuageux troublé par les fines gouttes de pluie tiède. Finalement, elle ajouta :

"Hum... Alors si tu veux faire de la pisciculture et avoir ta propre ferme d'élevage, tu vas devoir choisir des études de gestion... C'est le minimum de nos jours, pour qui veux monter sa propre entreprise. IL te faudra aussi apprendre le métier piscicole, mais j'avoue que je ne sais pas trop comment on fait... Il y a des écoles de pisciculture..? En tout cas, tu as bien raison Hjördis... La truite et le saumon sont des poissons très prisés par les gens, Et tu feras sans doute fortune en seulement quelques années... En revanche, la politique... Oui... Pourquoi pas... Tu comptes briguer un mandat quelconque, ou bien simplement participer à la vie politique de ton pays..? Imagines, tu pourrais peut-être devenir la première mutante présidente au monde..."

Hjördis présidente... Certes, il y avait encore du travail avant d'en arrivé là, mais... Pourquoi pas..? Comme elle venait si justement de leur dire, son pays était un petit état, et généralement les choses avançaient plus facilement dans ce genre de contexte, que dans le cadre d'un grand pays... Et puis il fallait bien le reconnaitre, avoir un dirigeant politique parmi ses amis c'était tout de même distingué. Un sourire s'afficha sur les lèvres de Juliette, tandis qu'elle réalisa qu'elle avait baigné toute sa vie dans ce domaine, et que pourtant jamais elle n'avait songé à y faire carrière. C'était d'ailleurs un moindre mal selon elle, car elle n'imaginait pas vraiment une politicienne vêtue comme elle. C'est sur, elle aurait quelque peu réveillé tous ces gens dans leurs costume trois pièces pour les hommes et leur tailleurs pour les femmes, étriqué et triste, mais non... Le monde politique n'était surement pas encore prêt à faire sa révolution intérieure. Lorsque Hjördis lui conseilla l'exploitation des possibilités mutantes de l'institut si jamais elle devait faire un quelconque film dans le cadre de ses études, Juliette approuva...

"Oui, c'est vrai... Nous avons de quoi rivaliser avec les plus grands spécialistes des effets spéciaux ici, c'est certain... De plus, ce serait entièrement gratuit car bien évidemment vous feriez ça pour me rendre service, n'est-ce pas..?..."

Conclu-t-elle dans un clin d'œil adressé aux deux jeunes filles, même si seule Jade pouvait en profiter. Bien que taquine, Juliette pensait réellement que c'était là une bonne idée. De plus, cela prouverait que les pouvoirs des mutants ne sont pas forcément destiné à une utilisation néfastes. La gothique romantique était ravie de ce moment passé à discuter avec Hjördis, qu'elle ne connaissait pas vraiment. Derrière cette image taciturne et ours'esque qu'elle avait pu en avoir, il se révélait qu'elle était en fin de compte une jeune fille très intéressante, même si il était évident qu'elle avait une difficulté certaine à communiquer aisément avec les gens. Mais c'était sans doute là, ce qui faisait une grande partie de son charme scandinave. Ce fut ensuite au tour de Jade De se justifier de son apparente grogne contre la météo. Juliette l'écouta avec attention, et compris son désarroi. En effet, à travailler sous la pluie elle risquait d'attraper froid et d'être malade. Pourtant...

"Mais dis-moi Jade... La danse, c'est la liberté, n'est-ce pas..? c'est un art qui ne demande pas de lieu ou de conditions particulières pour s'exprimer, alors pourquoi tu n'utilise pas le hangar pour t'entrainer..? C'est grand, et il n'y a pratiquement pas de passage hormis les départs en mission... Je suis certaine qu'il serait possible de t'y aménager un petit coin bien à toi, pour t'exercer à tes pas de danse. D'ailleurs, on pourrait même essayer d'installer une petite barre avec un miroir dans la chambre, afin que tu puisse faire tes échauffements... Qu'est-ce que tu en dis..? Je suis même prête à te l'offrir, en signe de bonne cohabitation de chambre.. Et ce n'est pas une plaisanterie..."

Lui dit-elle d'un air sérieux, en levant son index en l'air afin d'accentuer plus encore l'aspect solennel de la proposition. Bon... Il était certain qu'il faudrait sans doute réaménager quelque peu la pièce, et sans doute Jade n'aurait-elle droit que à un espace des plus limité... Mais en même temps, elle n'avait formulé aucune exigence à la jolie gothique concernant la décoration de leur chambre commune lors de son installation, ce dont Juliette lui avait été fort gré. Maintenant, deux question se posait toutefois... Elle dansait quelle sorte de danse exactement..? Classique..? Moderne..? Quoi que dans l'un ou l'autre des cas, la barre demeurait l'outil essentiel d'une danseuse selon elle. Il se posait aussi la question de savoir si Jade voudrait s'entrainer avec un cercueil sous les yeux... La jeune fille ne lui avait jamais rien dit sur le sujet, mais quel être humain, hormis Juliette, ne ressentirait pas comme un dérangeant malaise devant une telle personnification de la mort..? Même si Jade ne lui disait rien, la gothique romantique savait que cela ne la laissait pas indifférente. Alors si elle pouvait lui offrir ce petit espace bien à elle, pourquoi pas après tout... Lorsque Jade salua leur présence biencenue, à Hjördis et elle, Juliette répondit :

"Oui, moi aussi je suis contente de discuter ainsi avec vous... On vit ensemble, et pourtant on ne se connait pas vraiment, c'est un peu triste je trouve... n'est-ce pas Hjördis..?"

Demanda-t-elle à la jeune fille, qui continuait de leur tourner le dos au lieu de se confronter à ses deux compagnes de perron... Juliette se lançait-elle une tentative innocente de communication..? Voilà qui ravirait sans doute sa belle psychologue, assurément...

"Vous savez quoi les filles... On devrait faire une sortie toutes les trois... Je suis certaine que nous nous amuserions bien."

Une journée en ville... Ou bien une soirée... Et pourquoi pas les deux d'ailleurs..? Après tout, si Hjördis et Jade étaient encore mineur, Juliette quant à elle était la garante majeure du trio

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Dim 5 Avr 2009 - 15:20

La perche blonde ne s'était pas attendue à des félicitations aussi enthousiastes de la part des deux jeunes femmes. C'est donc gênée, se grattant derrière la tête, qu'elle répondit à Jade et à Juliette.

"Heu... Oui, j'ai pas mal réfléchit en faisant la cuisine. Ma famille est dans le poisson depuis longtemps, alors j'ai déjà une bonne base... Je commence les études de gestion l'année prochaine, j'ai pas mal de retard à récupérer cette année question cours... Pour la pisciculture, je suivrais des cours sur le monde maritime à la NYCU en même temps qu'un petit boulot dans une ferme... enfin je crois..."

Petit rire crispé. En fait, elle ne savait pas où se trouvait exactement les cours de l'université ni leur contenu. Elle allait devoir faire quelques recherches pendant l'été il semblerait.

"Pour la politique... Ben on est assez ouverts dans le pays... On a été les premiers à avoir un gouvernement dirigé par une femme ouvertement lesbienne il y a un siècle déjà... alors une mutante... c'est pas impossible..."

Se trémoussant un peu sur place, la jeune fille prêta attention à ce que les deux autres mutantes avaient à dire. Juliette projetait donc de faire vraiment un film? Si d'ici là l'islandaise maîtrisait assez son pouvoir, elle pourrait faire des tempêtes de neige tout à fait acceptables... Ce n'était pas demain la veille!

"Dès que je pourrais faire de la neige ou de la glace... je ferais signe..."

Elle avait l'impression d'avoir trop parlé. Admirant la pluie tombante, elle suivit la discussion sur un endroit sec pour faire de la danse. En fait, l'Institut manquait de ça : un endroit vaste et couvert pour faire du sport. Le terrain et la piste devenaient rapidement impraticables dès que la météo n'était pas en mode "grand beau temps". D'un autre côté, la construction lui permettrait de faire de l'exercice en plus. Friande d'efforts physiques, la prévision de grands travaux la fit sourire. Bien entendu, avant il faudrait convaincre les profs de délier les cordons de la bourse. Paolo et Cassandre, on pouvait les avoir au sentimental. Vadim et Esther avec la notion d'un lieu pour les exercices physiques. Adam et Carrie... euh... Joker.

Faire une sortie entre filles? Voilà quelque chose de nouveau. La Walkyrie était la dernière personne que l'on attend de voir faire du lèche vitrine. Après tout, c'était dans la suite des idées pour faire immersion dans le monde étrange de la ville. Plongée en apnée dans l'univers impitoyable du shopping...

Se levant en hochant la tête affirmativement, la jeune fille était déjà parée : habits et porte-monnaie. Ça suffisait. L'idée de déambuler lui plaisait. Celle de croiser d'autres jeunes de l'Institut moins. Elle espérait que leurs pas ne les mèneraient pas vers monsieur muscle.

"D'accord pour la sortie... Je suis pas fouineuse, que Vincent et Jason rencontrent qui ils veulent..."

Retour de la Hjördis classique, brute de décoffrage et un chouïa asociale.

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Mar 7 Avr 2009 - 16:13

Oui, Hjordis en politique aurait fort à faire par les temps qui courent. Jade ne ressentit cependant pas d’inquiétude pour elle. Comme l’avait confirmé Juliette, malgré son âge, elle semblait tout à fait savoir ce qu’elle faisait et avoir le tempérament adéquat pour s’y faire sa place. Peut être Hjordis serait elle la porte parole des mutants à travers le monde d’ici à plusieurs années. En tout cas pour le moment, cela semblait bien parti pour elle Son point faible par contre, semblait cependant être la communication. L’islandaise semblait vivre ce moment de discussion comme un calvaire, ou une épreuve à passer. Il est vrai qu’à la voir, on avait parfois du mal à l’approcher sans ressentir un malaise. Peut être était ce dans sa personnalité, Jade se souvenait d’une de ses amies, en France, qui semblait très froide d’apparence, mais qui était particulièrement sympathique quand on la côtoyait.

Niveau effets spéciaux, tous les membres de l’Institut réunis couvraient probablement la totalité des effets spéciaux de cinéma. Jade et Wind pourraient s’occuper des sons et lumière, Juliette des effets de brume, Camille, Niko et Rob’ seraient préposés au placement des décors sans qu’on perde de temps, Vadim pourrait faire acteur miniature des décors à très petite échelle et Cassandre pourrait prédire si le film ferait un carton ou un bide… L’idée était à creuser si un jour l’Institut était ruinée.

"Hmm, pour la gratuité, je ne sais pas, tu sais j’ai une famille à nourrir moi!" Dit-elle à Juliette en souriant de toutes ses dents. Puis, celle-ci lui fit une proposition dont elle ne s’attendait pas du tout. La jeune Française rougit légèrement.

"Oh!" Dit elle premièrement, sans savoir quoi ajouter d’autre. "Tu sais j’ai abandonné l’idée de danser professionnellement. Faire autant de travaux juste pour moi dans la chambre n’est pas nécessaire… Mais c’est très gentil à toi de me proposer ça!"

La jeune fille réfléchit quelques secondes à la question, puis reprit.

"Pour le hangar, je ne pense pas que j’aurais le droit d’y aller… et puis ce serait un peu glauque… Par contre, il pourrait y avoir plusieurs personnes intéressées par une salle de plus pour faire leur sport. Mais vu les travaux que l’Institut doit faire après les destructions régulières, entre attaques et pertes de contrôle de pouvoirs. Pour la danse, je ne connais personne d’autre qui pratique – ce qui est dommage d’ailleurs, je n’aurais peut être pas laissé tomber si longtemps et je ne connais rien de plus libérateur. Comme tu dis, la danse, c’est la liberté!"

Puis Jade sourit bêtement, en regardant le paysage. Elle était bien, là, finalement, d’autant qu’une petite brise se levait. Autant, elle n’était pas toujours amie avec la pluie, autant le vent, ça elle adorait! Il faudrait d’ailleurs qu’elle fréquente plus Nan’ pour qu’il lui envoie des bourrasques dans la figure. Juliette avait mit le doigt sur un point. La plus grande force de l’Institut Xavier était la cohésion de ses membres, mais bien qu’ils soient peu nombreux beaucoup d’entre eux étaient quasiment inconnus pour d’autre. C’était assez utopique de croire que tout le monde pourrait s’entendre, mais apprendre à se connaître était un premier pas.

"Bien d’accord!" Répondit Jade à son amie gothique. "En fin de compte, entre les cours, les missions et les activités de chacun, on a pas forcément l’occasion de papoter. Au moins, la pluie aura réussi à nous y pousser! C’est une très bonne idée la sortie, je suis partante aussi!"

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Mer 8 Avr 2009 - 14:02

Une moue dubitative s'afficha sur le visage de la jolie gothique romantique... Un travail dans une ferme piscicole, en plus de ses études..? Hjördis avait de la volonté à n'en pas douter, mais peut-être manquait-elle cependant d'une légère pointe de réalisme. Juliette n'avait jamais entendu parler d'une telle ferme dans les environs de New York, ce qui allait singulièrement compliquer la tâche de l'adolescente si elle espérait réellement alterner études et travail à mi-temps dans ce domaine en particulier. Elle n'y connaissait pas grand chose en la matière, mais logiquement ce genre de ferme devait plutôt se trouver dans des régions limitrophe avec l'océan. Mais en même temps, avec des mutants comme Rachel et Juan qui avaient la capacité de s'affranchir des limites de l'espace en quelques secondes, la jeune fille pourrait très aisément faire ses études de gestion en ville et travailler dans un autre état. Cette idée plaisait à Juliette... Après tout, les pouvoirs qu'ils possédaient se devaient d'avoir une certaine utilité, même si elle-même se demandait bien quelle pouvait être celle de son propre pouvoir. Finalement, elle se pencha légèrement en avant et dit à Hjördis :

"Je te souhaite de réaliser tes rêves Hjördis, et si je peux faire quoi que ce soit pour t'y aider, n'hésites surtout pas à me le demander... Je me ferais un plaisir d'accepter si je peux, c'est promis."

C'était là une assurance certaine et garantie, pour qui connaissait bien la jeune femme et pour qui fidélité et parole donné étaient deux choses très importante à ses yeux faussement glaciale. En fin de compte, cela n'avait pas l'air d'être tellement difficile de faire la connaissance des autres élèves, songea Juliette... Ou alors, était-ce parce que l'islandaise était d'une simplicité à la limite de l'effacement..? Quoi qu'il en soit, les premiers jalons venaient d'être posé avec Hjördis, et Juliette devait bien avouer qu'elle trouvait cela fort agréable. Lorsque Jade refusa poliment sa proposition de lui aménager un espace dans la chambre pour ses exercices d'échauffement, elle lui répondit :

"Tu sais, ce n'est pas parce que tu ne veux pas en faire ton métier, que tu dois renoncer à la pratiquer dans de bonnes conditions. En tout cas, sache que mon offre tiens toujours, alors si un jour tu changes d'avis... Et puis... Certains vont finir par penser que je te terrorise outrageusement à force de ne pas demander le moindre aménagement personnel dans la chambre..."

conclu Juliette avec un clin d'œil amusé, adressé à sa colocataire. Elle s'imaginait bien certaines élèves, se réjouissant de ne pas avoir été désignée pour partager sa chambre... C'était une pensée assez amusante en effet, bien que, quelque part, elle était aussi un peu triste... Au propos concernant la possibilité de la création d'un endroit pour faire du sport, Juliette réagit instantanément :

"Tu as raison, il nous faudrait un gymnase... Tu es peut-être la seule à pratiquer la danse ici, mais j'avoue que moi aussi j'aimerais me remettre à la pratique de la gymnastique. J'en ai fait durant presque quinze ans vous savez... Barre fixe, parallèles, poutre... Cheval d'arçon... les anneaux... J'avoue que j'aimerais bien recommencer à m'entrainer régulièrement, afin de ne pas perdre définitivement l'excellent niveau qui était le mien lorsque j'ai du arrêté pour aller faire mes études à Turin. De plus, un gymnase servirait à tous le monde... Tu as raison Jade, ce serait une excellente chose que d'en avoir un."

Assurément, c'était là une idée à approfondir. Lars n'avait-il pas des appareils de musculation dans sa chambre..? Il ne devait sans doute pas être le seul dans ce cas, alors un endroit dédié aux seules activités physique, autre que celles consistant à échapper aux scénarios sournois proposé en salle des dangers, serait sans doute le bienvenue. De plus, la salle des dangers ne leur était pas accessible en dehors de la présence d'un professeur, ce qui était assez frustrant selon la gothique romantique qui comprenait parfaitement cette mesure de protection pour les plus jeunes, mais absolument pas pour ceux de son âge ou approchant. Puis, Juliette revint sur sa proposition de sortie qui avait trouvé un accueil des plus favorable, et ajouta :

"Alors il ne nous reste plus qu'à nous mettre d'acord sur le jour et le lieu, et tout sera parfait... Mais je crois que nous attendrons un temps plus clément, ce sera bien plus agréable... Bien, les filles..."

Poursuivit Juliette, tout en se rapprochant des deux demoiselles.

"Puisque Jade à évoqué les missions des équipes de l'institut, pourquoi est-ce que vous ne me parleriez pas un peu de celles de vos propres équipes dites moi..? HJördis, tu fais partie des Lex, n'est-ce pas..? Avoir mademoiselle cravache comme référent, cela ne doit pas être très amusant, non..?"

Esther "cravache" Kaufman... Des son premier cours, Juliette l'avait trouvé antipathique à souhait. Même si elle ne portait guère plus Vadim et Paolo dans son cœur pour d'autres raisons, l'ethnopsychologue réussissait l'exploit de se hisser en première position du trio des professeurs Honnis par la jeune femme. Juliette avait sincèrement de la peine pour Ivy, qui, tout comme elle, ne cachait pas sa répulsion vis-à-vis du professeur israélien.

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Jeu 9 Avr 2009 - 0:02

Encore debout et visant la grille de l'entrée comme un chien admire un os, l'islandaise trépignait en attente du départ. Départ qui ne venait pas! Juliette était par contre parvenue à la faire se retourner : proposer son aide futur, voilà une chose qu'elle attendait des diverses personnes de l'Institut. Avec un petit sourire, elle eut une réponse laconique.

"J'oublierai pas... Merci."

Restant à présent tournée vers les deux jeunes femmes, Hjördis écoutait un peu plus patiemment. Effectivement, un endroit vaste pour faire du sport couvert par un toit rigide ça serait sympathique. Pas que pour la danse bien sûr. Mais elle comprenait Jade vu qu'elle-même était privée de ses longues randonnées.

"Sinon il y a de la place dans ma chambre... enfin, dans la moitié qui m'appartient..."

Avoir des visiteurs normaux, ça changerait un peu. Si Juliette pouvait être considérée comme normale... Ces yeux semblaient la regarder comme si ils voyaient plus loin que la norme humaine ou mutante. Comme si ils fouillaient à la recherche du côté vénal de la blonde. Il ne fallait pas oublier la formation de psychologue qu'elle visait, donc, surtout cacher ses objectifs chiffrés bien surréalistes!

Encore la tête occupée par ses plans sur la comète, Hjördis était de bonne humeur de penser au fait que les élèves pourraient se réunir afin de demander tranquillement aux professeurs cette annexe qui leur serait bien utile. Ses bonnes intentions furent éclipsées quand Juliette parla de reporter la sortie plus tard. Puis le tableau s'obscurcit complètement quand la gothique parla des équipes. Ce fut avec un regard franchement mauvais qu'elle scruta les deux élèves, passant lentement de l'une à l'autre.

*C'est quoi cette histoire? On a un espion et comme par hasard les autres élèves me demandent des précisions? Et pourquoi parler du professeur esther comme ça?*

Le fait de mentionner le professeur avait fait ressurgir une image qu'elle tentait d'oublier : face à elle, à moins de deux mètres, la mutante de l'accueil de Harmonie qui se faisait abattre d'une balle dans la tête. Par son équipe. Comme ça. Sans préambules. Agacée, Hjördis poussa un petit juron dans sa langue maternelle avant de jeter à nouveau son regard accusateur sur les deux filles. Et si l'espion, c'était l'une d'elle? A moins que les professeurs leur ont demandé de tester les différents LeX afin de déterminer qui est le plus suspect de l'équipe? Peu importe, elle n'avait rien à dire. Rien de rien.

"... Rien à dire sur l'équipe. Je ne sait rien. On ne sait rien. Pas de briefing, pas de débriefing, pas de discussions. On obéit et on se tait..."

Joli résumé douloureusement exact concernant la dernière semaine. A part pendant la fête, elle n'avait plus vu un seul membre des LeX. Les cours de Kung-Fu se sont arrêtés. Les papiers que la jeune fille était parvenue à emporter dans le chaos? Pas la moindre idée de ce qu'ils contiennent vu qu'ils sont restés dans le bureau du professeur. A ce qu'il paraît, il y avait un tas de cadavres derrière la porte du couloir mais Ivy et Amarenna se fermaient comme des huitres.

A présent menaçante, Hjördis marcha vers les deux jeunes filles. Vu sa taille, elle pouvait se permettre de les toiser de haut.

"...Ne me parlez plus de cette équipe... je n'ai rien à en dire..."

Un, puis deux flocons passèrent devant ses yeux. La colère commençait à faire son effet. Mais la colère contre qui? Contre son équipe qui refusait de se serrer les coudes? Contre le professeur Esther qui ne communiquait plus du tout avec elle? Contre ces deux jeunes filles qui la mettait face à ses propres contradictions, problèmes et colères? Le fait que son avenir lui échappait des doigts et qu'elle ne pouvait rien y faire lui faisait faire des cauchemars plus sûrement que les souvenirs de ce qui est arrivé à Molly.

La jumelle était morte bon sang! Et par leur faute!!! Ce sont eux qui les ont influencées! Ils ont fait tout autant que Ganymède avec les mêmes résultats!!!! Les LeX s'étaient rabaissés à utiliser des innocentes comme des pions sacrifiables! Pivotant brutalement sur elle-même, Snorri retourna à bas des escaliers. Pendant quelques secondes elle resta immobile avant de s'avachir sur elle-même, les épaules s'affaissant et le dos se courbant.

Il était bien là le problème. Leur équipe avait cela de différent des autres équipes de l'Institut : c'est au plus haut niveau des ordres de décisions que se trouvait la plus grande dureté et le moins de respect de la vie humaine. Vers quoi le professeur Esther allait encore les entraîner? L'islandaise était bien là pour aider l'intégration des mutants un peu partout sur la planète ou pour être l'instrument de la vengeance pour assassiner la personne coupable d'avoir tué ce monsieur Bateson?

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Jeu 9 Avr 2009 - 4:14

Hjordis proposa également à Jade sa chambre comme petit coin sympa pour faire quelque pas de danse. La proposition était elle aussi très généreuse et semblait être un pas en avant pour Hjordis dans son parcours vers la gentillesse. Cependant, si elle avait refusé celle de Juliette, elle devait également refusé celle-ci, d’autant plus que Jade n’était pas vraiment certaine de savoir ci c’était de l’humour ou non. Aussi, la jeune fille se contenta de lui répondre par un de ses fameux sourires que la principale intéressée n’allait probablement pas voir, vu qu’elle était de dos. Mais qu’importe, une petite balade vers l’inconnu entre filles allait probablement la décoincer un peu. Hjordis, était déjà prête à partir, en éveil, comme un chat ayant aperçu un paquet de croquettes. Jade se leva à son tour, doucement, pensant également à un départ imminent, mais se rassit rapidement une fois l’annonce tombée. Après tout, c’était mieux, voire logique, d’attendre de meilleures conditions pour aller gambader en ville, et puis comme ça, elles seraient bien obligées de se revoir!

Faisant mine de ne rien avoir compris de travers, la jeune fille enchaina la discussion.

"Quinze ans de gymnastique, Juliette? Chapeau! Ca doit être impressionnant à voir. Mon frère a fait de la gymnastique quelques années. Arrivé à sa crise de la puberté, il a arrêté, et à l’âge bête il criait haut et fort de sa voix en train de muer que c’était pour les filles; et il me menaçait de ne jamais dire qu’il en avait fait… Enfin bref, du coup je vous le dit…"

Jade nota la remarque de Juliette concernant la colocation avec elle, mais choisit de ne rien répondre à cela, juste de rire bêtement en évitant cependant de la taper dans le dos et de lui dire à quel point elle était bien bonne, histoire de ne pas en faire trop quand même…

Et puis Juliette aborda un tout autre sujet : les missions et les équipes. Ah ! Vaste sujet que voici et que Jade évitait soigneusement d’aborder en sa présence d’habitude, ce qui n’était pas trop difficile puisque d’habitude elles ne parlaient pas énormément. Avant la refonte des équipes, Juliette faisait partie des JustiX, mais les sélections ont voulu qu’elle fasse désormais partie des sans-équipes… A sa place, Jade serait plutôt d’une humeur passable au quotidien, mais si elle abordait le sujet, c’était que cela ne la dérangeait peut être pas. Après tout, le jour d’avant Jade avait failli se faire embrocher pendant la mission, c’était au moins cela qui ne lui arriverait pas.

Avant qu’elle ne puisse répondre à la gothique, le compte rendu de Hjordis semblait, lui, plus amer. La blonde n’avait même pas du tout l’air heureuse de s’étaler sur le sujet. Que se passait-il ? L’intégration au sein de son équipe était elle laborieuse ? Leur mission s’était elle mal passé ? Y’avait il eût des détails dont elles auraient dû être au courant concernant un des membres ? Non, pourtant, ils étaient tous présent… Quoique Laura et Math manquaient à l’appel depuis le début de la journée, y avait il un rapport ?

Quoi qu’il en soit, Hjordis s’approchait désormais des deux jeunes filles d’un pas menaçant. Jade recula de même, une main sur la poitrine et les yeux écarquillés. Elle resta ainsi quelques secondes, ayant l’impression d’avoir loupé un épisode en écoutant ce que disait la grande Hjordis entre l’ordre et la menace. La Française se risqua tout de même à poser une question:

"Ca va Hjordis?" Demanda-t-elle en s’approchant de la jeune Islandaise. A vrai dire, elle lui faisait assez peur. Désormais, elle s’imaginait le pire, il y avait peut être un décès sous cette réaction. Mais comment en savoir plus sans le demander directement, et surtout, sans risquer de recevoir un poing nordique dans la mâchoire. Elle choisit une voie détournée.

"Je te comprend, moi aussi, le concept des équipes ca me faisait peur au début, et ça fait très militaire aussi… Et puis, tu sais, on sait tous qu’il y a un risque à chaque fois qu’on part… Et puis… Heu…"

STOP!!! Jade avait atteint les frontières de l’incompréhensible, et s’apprêtait à emprunter la route de la lourdeur. En continuant ainsi, elle allait perdre tous les bénéfices des minutes précédentes avec la jeune Islandaise, mieux valait ne pas s’attaquer à plusieurs fronts à la fois. Ce sujet était une mauvaise idée en fin de compte, même si elles ne savaient pas encore pourquoi… Le problème désormais était : comment rebondir après ça ? Pour sa part, Jade avait été bien refroidie par la maîtresse des glaces… Une retraite était souhaitable.

"Hum… Ca ne vous dit pas de rentrer? Je commence un peu à avoir froid…"

Et puis, rien n’empêchait Jade de raconter ses mésaventures oryxienne à Juliette plus tard, qui sait, peut être même dans leur chambre!!! En tout cas, i lvaudrait mieux faire une liste des sujets à ne pas aborder pour la sortie entre fille, sinon, elle promettait d'être... froide également

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Jeu 9 Avr 2009 - 16:22

Alors que la conversation paraissait se diriger vers une franche et cordiale camaraderie, ou peu s'en fallait, Hjördis fut prise d'un bien curieux sentiment de colère et de rage lorsque la gothique romantique mit en avant la question des équipes propres aux deux jeunes filles. Une réaction tout aussi étrange que incompréhensible, qu laissa Juliette sans réaction devant ce déferlement de violence verbale et, sans doute, très proche de celle plus physique. Du coin de l'œil, Juliette vit Jade faire un pa en arrière avec un visage habité par la peur. Sa main porté à la poitrine témoigna de sa surprise face à cette réaction inattendue de la jeune islandaise, mais pourtant elle-même ne fit aucun mouvement de recul, aucun geste de défense... Seul son visage marqua la surprise de tout ceci, mais en aucun cas Juliette ne craignit la violence de Hjördis. Ce n'était pas du courage, bien que la jeune femme n'en manquait assurément pas le moins du monde. Mais elle savait que si la géante nordique en venait effectivement à faire le moindre geste de violence physique à son égard, il lui suffirait alors tout simplement de... S'évaporer...

Mais Hjördis se détourna finalement de ses deux camarades, et retourna se planter sur les marches de l'escalier après avoir déverser ce qui semblait bouillir en elle depuis un certain temps. Lorsque Juliette se remit de sa surprise, elle dit :

"Un espion..? Il y a un espion à l'institut..?"

Son regard croisa celui de Jade durant quelques secondes, puis elle reporta son attention sur le dos de l'islandaise qui lui faisait face.

"Mais pourquoi y aurait-il un espion chez nous Hjördis..? Et pourquoi penses-tu que nous imaginons que ce puisse être toi..? Je ne vois aucune raison à cela..."

Un espion à l'institut, voilà bien une chose que Juliette n'avait encore jamais entendu depuis son arrivée ici. Mais qui voudrait bien les espionner, si ce n'était les membres de Ganymède..? La commission Eden était exclue, bien que l'envie ne lui en manquait sans doute pas, car il n'y avait que des mutants dans cette demeure et elle doutait que ladite commission fasse assez confiance à un mutant pour ce genre de mission. De plus, Ganymède étant assez "libre", si la gothique romantique en croyait ce qu'elle avait appris à leur sujet, elle s'imaginait bien que sa main droite puisse agir, sans que sa main gauche ne le sache. Mais tout de même, un espion... Elle voulut interroger encore un peu plus Hjördis qui en savait visiblement beaucoup sur le sujet, mais elle s'abstint de le faire. Le simple fait d'avoir évoquer le sujet l'avait quasiment fait sortir de ses gonds, et elle n'était apparemment pas encore revenue à la tranquillité d'esprit qui était la sienne auparavant. Cependant, si un espion était réellement à l'œuvre dans l'institut, Juliette pensait qu'elle se devait d'en discuter avec les professeurs... Et le plus adéquate pour ce genre de chose dissimulée, c'était tout naturellement cellui qui voyait au-delà des apparences purement matérialiste de la réalité unique qui était le leur.

Mais pour le moment, ce n'était pas une urgence. Si espion il y avait, sa mission serait sur le long terme et par conséquent ce n'était pas à une journée près pour en discuter avec Cassandre qui, elle le savait, saurait ce qu'il conviendrait de faire avec ce genre de nouvelle tout de même assez inquiétante. Ce qui inquiétait Juliette actuellement, c'était la réaction brusque et intempestive de Hjördis. Elle avait l'air particulièrement concerné par tout ceci, même si elle niait en bloc avec une impérieuse assurance. L'islandaise paraissait ruminer sous son chapeau ruisselant, et la gothique romantique jugea cela mauvais pour elle. Il s'était assurément passer quelque chose dont elle avait été soit le témoin impuissant, soit la complice involontaire, mais lui demander d'en parler maintenant serait une grossière erreur qui ne ferait que la renfermer encore un peu plus sur elle-même. Ce fut finalement la proposition de Jade à rentrer à l'intérieur, qui tira Juliette de sa réflexion. Celle-ci émit un "hum..." songeur, et finit par répondre :

"Non..."

Puis elle agrippa son sac de cours resté sur le perron, et se dirigea vers la porte d'entrée de l'institut qu'elle ouvrit légèrement afin de déposer son sac contre le mur du hall. Elle referma ensuite la porte, et ramena sa large capuche sur son visage qui disparut à nouveau dans les ténèbres de ses replis, avant de redescendre l'escalier et de se retrouver sous la pluie. Elle demeura ainsi durant de longues secondes, puis elle virevolta sur elle-même afin de faire face à Hjördis.

"Et si on allait en ville tout de suite finalement..? On fera une sortie plus longue et mieux préparé une autre fois... Partir à l'aventure, c'est bien aussi en fin de compte."

Dit-elle à l'encontre de l'islandaise et de Jade, à qui elle dit encore :

"Je sais que tu n'apprécies pas ce temps Jade, mais tu verras que en fin de compte c'est magique de traverser un rideau de pluie perpétuel."

Revenant enfin sur Hjördis vers laquelle elle se pencha légèrement, Juliette lui dit :

"Viens avec nous Hjördis, je veux que l'on s'amuse toutes les trois ensemble..."

Toute discussion sensée et calme n'étant pas à l'ordre du jour avec la jeune fille, mieux valait lui faire oublier, fut-ce temporairement, ce qui semblait la tourmenter dans cette mystérieuse histoire d'espion. Cependant Juliette entendait bien en apprendre un peu plus sur le sujet, quitte à aller voir Esther en personne.

Comme pour encourager les deux jeunes filles, elle ajouta encore :

"Si vous vous amusez bien, je vous montrerai ce que je suis maintenant capable de faire avec mon pouvoir, vous allez en être estomaqué, c'est promis !"

La curiosité humaine... Cela restait un moteur fiable pour faire bouger les gens...

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Jeu 9 Avr 2009 - 23:39

La colère commençait à laisser place à du dégoût. Surtout du dégoût d'elle-même pour s'être comportée de cette façon. Dire qu'elle s'efforçait de laisser dormir la brute en elle afin de s'intégrer dans cet Institut et à la première difficulté, qui est-ce qui a tapé au volets? Bingo! Lamentable, vraiment...

D'après ce qu'elle entendait dans son dos, Hjördis venait de laisser des souvenirs impérissables au sein de cette école. Jade était littéralement terrifiée et cherchait visiblement à canaliser la rage qui débordait de la bûcheronne mais comprenait mal la raison du brusque changement de comportement. Hjördis se sentait comme un poisson dans une vaste mer qui voit à la surface les sillons laissés par des bateaux de pêche mais qui ne parvient pas à savoir où se trouve le danger. Une semaine que le problème tournait dans son crâne et vu sa faible capacité de concentration sur des contextes la dépassant c'était douloureux.

Malheureusement Juliette, plus aguerrie, a rapidement mis le doigt là où ça faisait mal. Encore dans son dos, Snorri haussa les épaules en levant des bras impuissants avant de les laisser retomber le long du corps.

"Notre adversaire sait tout de nous. Sait quand on va attaquer et comment. Même quand on est pas nous-même au courant!"

Elle en avait déjà trop dit et la jeune fille s'enferma dans un mutisme borné. Les mains dans les poches, elle vit arriver dans son champ de vision la silhouette encapuchonnée de la gothique imperturbable. Comment elle avait fait pour ne pas ciller face à Hjördis en rage? Et dire que derrière elle Jade à qui elle avait proposé sa chambre devait sûrement penser à un moyen de l'éviter à l'avenir!

Contre toute attente, Juliette proposa de faire la sortie quand même. Se redressant, c'est avec un air surpris qu'elle scruta le visage imperturbable de l'italienne. Elle était sérieuse? Toutefois, l'islandaise n'était plus dans l'état d'esprit de faire du lèche-vitrine, surtout avec deux personnes qu'elle venait de menacer. Face à la gentillesse directe de Dagon, elle se sentit minable et ridicule.

Ne desserrant pas les dents, elle se contenta de hocher négativement la tête. La neige autour d'elle venait de disparaître à nouveau et le moral replongeait dans ses chaussettes. Gambader à leurs côtés maintenant qu'elle les avait menacées... non... Cherchant à exprimer le fond de sa pensée, elle bafouilla une réponse imprécise.

"Hum... préfère pas. Pas la tête à ça... Heu..."

Dans ses poches, elle serrait des poings. Pivotant lentement vers la fille restée sur le porche, Hjördis rassemblait ses forces et son courage. Admettre une de ses erreurs n'était pas naturel pour elle mais face au calme de Juliette elle devait bien admettre s'être comportée comme une brute inutilement.

"... Désolée... J'ai... heu..."

Les limites de son expression orale venaient d'être atteintes. Soupirant, elle se tourna de nouveau vers une Juliette. Battue à plate couture! Honteuse, le regard bas, l'islandaise se dandinait d'une jambe sur l'autre. La curiosité sur le pouvoir de la jeune fille ne la motivait pas trop. L'envie de partir d'ici et de bouger avant qu'elle ne recommence à se ridiculiser la poussait bien plus.

"... Comme vous voulez... on y va..."

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Mer 15 Avr 2009 - 2:05

[HJ: Désolé pour le délai!]

"Hein? Quoi? Un espion?"

Jade ouvrit de gros yeux et regardant alternativement Juliette puis Hjordis. Un Espion à l’institut ? Qu’est ce que c’était que cette histoire? La jeune fille écouta la suite du questionnement de Juliette en continuant à se demander pourquoi elle en était arrivée à cette conclusion. Ce devait être à force de dormir dans un cercueil, on finissait forcément par se sentir claustrophobe ou paranoïaque. Jade regarda ensuite Hjordis lorsque ce fut son tour de répondre, elle attendait avec impatience le moment où ses deux camarades finiraient par pouffer de rire et à se taper dans le dos, signifiant que la blagounette qu’elles faisaient à Jade était révélée. Mais rien encore, Hjordis répondit très sérieusement et dévoila le fond du problème que Juliette avait finalement découvert.

Fronçant toujours les sourcils, Jade passa à nouveau son regard sur l’une et l’autre avant de baisser les yeux et de croiser les bras. Hum… L’affaire semblait assez grave et il était compréhensible que l’Islandaise soit préoccupée. Un espion à l’Institut, et qui plus est chez les LeX… Wouaouh, Jade n’aurait jamais imaginé ça. Cela voulait dire que quelqu’un qu’elle côtoyait au quotidien jouait les pauvres réfugié à l’Institut et en cachette jouait les taupes. Horrible pensée que celle-ci, et surtout inimaginable pour elle. D’autres suppositions lui vinrent alors en substitution. La paranoïa prenant place, elle jeta un œil suspicieux autour d’elle avant de parler plus doucement:

"Mais… Il ne pourrait pas y avoir une autre Cassandre version méchante? Ou un mutant pouvant accéder à ses visions?"
Son regard se perdit à nouveau dans ses pensées.

"…Ou alors c’est peut être juste une coïncidence…"

Quelle charmante enfant, si jeune et si naïve… Quoi qu’il en soit, le sujet commençait à lui faire froid dans le dos. Et Juliette refusa de partir… Enfer et damnation! Jade était elle condamnée à devoir continuer cette conversation ou à fuir devant cette évidence? Non! Finalement, le non de Juliette n’était pas gratuit, une autre proposition venait en complément.

"Ok!" Répondit Jade tout de suite. Il manquait désormais la réponse de Hjordis. A vrai dire, qu’elle soit positive ou négative importait peu à Jade. Tout ce qu’elle voulait, c’était partir de là, vite! Ah, c’était oui? Et bien tant mieux, alors.

"Impec! Je vous propose un salon de thé sympa en ville, si ca vous dit!? Après, on improvisera!"

Le sourire de la jeune fille était revenu, c’était une bonne chose. Elle attacha un bouton de plus à son manteau et fixa la pluie qui ne cessait de tomber.

"Ah ouais, je peux faire aussi des trucs sympas maintenant avec mes bubulles!" Dit elle e parlant de son pouvoir et non pas d'une partie de son anatomie.

C’était le moment de se lâcher, de faire les folles, de sauter dans les flaques d’eau et de se rouler dans la boue! Enfin…

"Mais, heu… je vais quand même prendre un parapluie, je crois!"

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau Jeu 16 Avr 2009 - 12:31

Ainsi donc, là était le fond du problème en réalité… Le supposé espion était donc infiltré parmi les Lex, et par extension logique, à l’institut. Juliette comprenait maintenant un peu mieux le pourquoi du comment de la réaction violente de Hjördis. Il devait certainement planer un parfum de défiance entre les différents membres de cette équipe, et une pesante atmosphère de doute avait du envahir l’esprit de camaraderie que l’on est en droit d’attendre de la part d’un groupe. La toute récente formation des Lex devait encore un peu plus compliquer la situation. Leur esprit de camaraderie et de solidarité étaient sans doute encore bien fragile, et les liens supposés les lier assurément aussi peu solide qu’un fil. Leur cohésion devait sûrement s’en ressentir, c’était certain, et l’attitude vive de l’islandaise laissait à penser à la gothique romantique, que elle voyait juste sur la question. Elle n’avait plus vraiment la liste complète des membres de cette équipe en tête, mais elle doutait fortement que cet espion puisse être Hjördis. En effet, gardant cet avis pour elle seule afin de ne pas vexer l’adolescente, Juliette ne voyait pas celle-ci avec une étoffe d’espion… Elle était trop naturel, trop simpliste dans sa complexité… Trop peu sournoise, pour ce genre de rôle. Quand à Ivy, était-ce réellement utile de préciser pour quelle raison l’irlandaise ne pouvait décemment pas être une espionne.. ? C’est alors que Jade émit une hypothèse, que Juliette approuva d’un hochement de tête positif que sa sombre enveloppe de tissu ne parvint pas à dissimuler entièrement…

‘’Jade à raison, j’étais justement en train de me dire la même chose. Peut-être qu’il y a effectivement un espion parmi les Lex, mais que ce dernier n’est pas vraiment présent… Il est possible que vos adversaires aient dans leurs rangs, un mutant doté d’une capacité de prescience plus ou moins semblable à celle de Cassandre… Je crois que cela doit être une capacité assez rare, mais je ne pense pas qu’elle soit unique. Dans tous les cas, si c’est réellement cela je crois que nous allons avoir du soucis à nous faire…’’

Conclu finalement Juliette, sur un ton légèrement songeur. Un mutant semblable à Cassandre, voilà qui était une idée assez terrifiante si ce dernier utilisait son pouvoir pour des mauvaises choses. Leur propre sybille serait-elle en mesure de le contrer.. ? Et lui, serait-il capable de contre-attaquer.. ? C’était la, toute la question. En effet, il était reconnu que deux forces égales s’annulaient, tel un miroir se renvoyant sa propre image. Alors, serait-ce une lutte sans fin.. ? Sans doute pas… La maîtrise du pouvoir et l’expérience feraient certainement la différence, tout comme un outil, aussi perfectionné soit-il, n’atteignait son excellence que entre des mains expertes… Le seul risque était finalement que cet éventuel mutant ne soit bien plus âgé que la psychologue, ce qui était fort peu probable.

Après avoir vaguement tenté de refuser, Hjördis avait fini par accepter la proposition de Juliette consistant à aller tout de même en ville pour une après-midi guidé par le seul hasard. Cela fit plaisir à la jeune femme, qui afficha alors un sourire de satisfaction qui demeura toutefois dissimulé dans les replis de sa large capuche. C’était bien ainsi selon elle… l’islandaise avait vraiment besoin de se vider un peu l’esprit de tous ceci, et rester assise sur les marches de l’institut ne l’aiderait assurément pas à le faire. A son tour, Jade accepta. Un peu plus facilement que ce que Juliette aurait pensé… Ceci la soulagea un peu à vrai dire, jugeant que un refus de sa part aurait été très négatif sur Hjördis qui avait déjà bien du mal à communiquer avec les autres.

‘’Parfait…’’ dit-elle simplement ‘’ Alors vas vite chercher un parapluie Jade, nous t’attendons. Vous allez voir les filles, on va passer une très bonne après-midi… On va tout d’abord aller se réchauffer an salon de thé comme Jade nous l’a proposé, et ensuite la ville sera entièrement à nous.’’

Une ‘’sorcière’’, un marin-pêcheur et… Une jeune fille normale, voilà un trio des moins orthodoxe qui ne passerait pas vraiment inaperçu dans les rues de Salem. Pour Juliette, cela ne changerait finalement pas de son quotidien… Quel que soit l’endroit ou elle se rendait, elle était remarquable. En fin de compte, ce serait même plutôt la normalité de Jade qui en ferait la plus grande curiosité du trio féminin… Bien… Bien, bien, bien… La gothique romantique jeta son regard teinté de ce bleu à la couleur semblable à celle des fjords du pays de Hjördis en attendant le retour de sa colocataire, en se préparant mentalement à atteindre son objectif défini… Débarrasser l’adolescente qui, en dépit de ses traits fortement marqué par une rudesse certaine et une grande taille était bien jolie, de son horrible costume de pluie que Juliette n’oserait même pas mettre à un enfant de quatre ans.

La gothique romantique ignorait certes bien des choses, mais ce qu’elle savait avec certitude, c’était que lorsque l’on était jolie on devait le montrer…

(salon de thé… Jade, je te laisse poster en premier dans le post en ville puisque c’est ton idée… ^^)

+ Re: Jeudi 15 Mars 2108 >>> Déception au bord de l'eau