Le Pouding à l'Arsenic

Une odeur horrible et désagréable s'échappait de la cuisine. Rachel venait de passer plusieurs longues minutes à essayer de préparer un simple - mais si compliqué! - pouding au chocolat. Elle avait suivit la recette à la lettre! Sauf la partie où il était indiqué qu'elle devait mettre 5 cuillères à thé de poudre à pâte et qu'elle en avait incorporé 5 cuillères à soupe...Et la partie où il était indiqué de mettre du cacao, mais qu'elle n'avait trouvé que le mélange de lait au chocolat et bananes superprotéiné. Sans compter le lait de soya hypocalorique à saveur de vanille qu'elle avait prit dans la recette plutôt que le lait normal. Elle ne s'était rendu compte de tout cela qu'à la fin lorsqu'elle avait relu rapidement la recette pour vérifier à quelle température elle devait ouvrir le four pour faire cuire son fabuleux dessert.

"Bof...Ca peut pas changer le goût à se point..."

Et elle ouvrit le four et enfourna son mélange de poudding. Rachel s'installa confortablement sur un des tabourets de la cuisine avec le journal de la journée qu'elle feuilleta rapidement jusqu'à trouver la page des arts et spectacle qu'elle lu avec attention. Les minutes s'écoulèrent et soudainement, une odeur étrange parvint aux narines de la jeune canadienne. Elle renifla le journal, puis le comptoir. Elle alla jusqu'au réfrigérateur qu'elle ouvrit et renifla. Rien à signaler. Ce fut alors qu'elle compris que c'était peut-être son pouding. Elle regarda dans le four pour essayer de voir ce qui n'allait pas. Lorsqu'elle fit un nuage de fumée qui l'empêchait de voir le pouding, elle lâcha un cri:

"Ah merde!"

Elle ouvrit la porte, toussottant et essayant de voir quelque chose en envoyant de l'air dans le four. La jeune femme prit une paire de mitaines à four et essaya de sortir le pouding. Elle eut une grimace en remarquant que non seulement c'était son pouding qui sentait aussi mauvais, mais qu'il s'était renversé dans le fond du four. Rachel lança son pouding sur le comptoir et ferma le four rapidement. Elle s'éffondra devant le four et le dégat qu'elle venait de faire et enfonça ses doigts dans ses cheveux bruns.

"Je réussirai un jour...Damn."

Elle jeta un coup d'oeil vers son pouding infeste et constata qu'elle ne pourrait pas le jeter avant un bon moment puisqu'il était trop chaud. Bon, une humiliation culinaire de plus ou une de moins, ca ne change pas grand chose, après tout.

Décidément, il y avait une énorme différence dans la cuisine du simple fait de l'absence de Hjördis. À cette pensée, l'africaine tint une minute de silence mental, avant de s'engouffrer dans la cuisine, d'où une odeur nauséabonde émanait. Alixtide avait probablement encore eu une de ses lubies. Réprimant un soupir, Sahari entra donc. il le fallait bien, si elle voulait prendre une verre de lait enrichi en calcium, et percé le mystère olfactif.

"Qu'est-ce qui s..."

Voyant la jeune canadienne assise devant le four, par terre et l'air déconfit, elle en conclut que sa position n'était pas pour se réchauffer mais plutôt pour... s'effondrer!

"Rachel, tout va bien?"

Ses yeux allèrent de la jeune femme à la substance sur le comptoir, puis à la jeune femme, et elle se dirigea vers une armoire, pour en sortir deux verres, avant de se rendre au frigidaire pour les remplir de lait, tout en lui disant.

"Ce n'est pas facile d'apprendre à cuisiner toute seule, tu sais. Tu devrais peut-être demander à quelqu'un de t'aider, ou juste de te surveiller pour que tu ne fasses pas d'erreur, et je suis certaine que tu réussirais tes recettes. À moins que tu te lances directement dans quelque chose de trop compliqué..."

Elle lui tendit alors un verre en s'asseyant à ses côté et en insistant.

"Bois ça, c'est presque aussi réconfortant qu'une crème glacée et c'est moins gras. En plus tu me remercieras quand l'ostéoporose tentera vainement de cogner à ta porte!" finit-elle en blaguant, un clin d'oeil à l'appui

Juan était de bonne humeur aujourd'hui, et pour cause, il n'avait pas encore croisé les deux femmes de sa vie. En plus, il avait faim, il se décida donc pour visiter la cuisine en premier lieu. Arrivé à proximité de cette dernière, il sentit une odeur très peu confortable pour ses narines.

*M..., mister " fosse septique" Alixtide serait-il déjà dans la cuisine. Bon, j'y vais quand même, j'ai trop faim. Et puis ma mère me gronderait, si je commençais à faire preuve d'intolérance.*

Le jeune mexicain pénétra donc dans la cuisine avec appréhension. Sa première surprise fut de constater qu'Alixtide n'était pas présent. En fait, seule Rachel et Madame Fouba étaient présente. L'odeur semblait provenir plus précisément du four, où un truc ressemblant à un gâteau était en train de refroidir. Rachel était assis avec un verre devant elle, et Madame Fouba souriait.

* Bon au moins, je débarque pas au milieu d'un drame.*

Il respira un coup, puis il s'adressa aux deux occupantes des lieux.

"Bonjour, vous allez bien? que s'est-il avec le four, y a un problème avec le thermostat?"

Juan se dirigea vers le frigo et sortit de ce dernier une bouteille de soda à la couleur marron, il s'en servit un grand verre et s'assit à son tour autour de la table lui aussi.

"vous avez peut-être besoin d'un coup de main?"

*C'est quand même plus facile d'être gentil et aimable, quand il n'y a pas les personnes qui vous énervent, dans la même pièce que vous.*

Jason rasait les murs depuis "l'accident" dans le foyer. Il s'était bel et bien ridiculisé, et avait un joli bleu sur la tempe. Autant sa sensibilité à fleur de peau était un atout indéniable pour ses études, autant dans la vie de tous les jours ça lui pourrissait l'existence. Il aurait bien voulu être comme Luther, à prendre du bon temps sans se préocuper des conséquences, et à pas se laisser emmerder par les véléités romantiques de son coeur... Luther... Secouant la tête pour le chasser de ses pensées, il se rendit compte que c'était peine perdue. Chaque moment passé loin de lui depuis leur altercation était douloureux, mais il était hors de question qu'il courre se jeter dans ses bras, aussi tentant que ce soit. Et regarder ses beaux yeux. Et boire son sourire.. Et goûter ses baisers .. Et...

Merde !

C'est donc, une fois court-circuité son envie d'aller rejoindre Luther, que ses pensées le dirigèrent vers la cuisine, et ce n'est qu'en pénétrant dans les lieux qu'il se rendit compte de l'odeur pas forcément très engageante du plat qui était en cours de préparation...
Il se figea quelques secondes, se rendant compte qu'il osait enfin remettre les pieds dans les lieux sans avoir en tête le fantôme de Hjordis, et sourit à la cantonade, reconnaissant Rachel, Juan et Maame fouba.
"bonjour tout le monde" fit -il. Depuis l'épisode alixtide, il avait beaucoup perdu de l'entrain naturel qui le caractérisait, et ses yeux d'ordinaire petillants de malice étaient assez ternes. IL espérait juste que son malaise dans le foyer n'avait pas été trop relayé par ses camarades, mais il ne se faisait pas trop d'illusions la dessus.

"ben alors ? il se passe quoi ici ? Tu t'es encore fait agresser par un dessert, Rachel ?". Il se rendit compte que depuis son arrivée à l'institut, à part faire des pâtes et des sandwichs, il n'avait pas fait grand chose ici. Pourtant, à la maison, il n'était pas le dernier pour cuisiner. Au moins pendant qu'il s'adonnait à l'art culinaire, on lui fichait la paix. Enfin.. art... un bien grand mot. Il se débrouillait, quoi, comme n'importe quel irlandais de souche traditionnelle. Cela allait avec le package complet : bierre, bagarre, grivoiseries, croyances , sens de la famille etc...

"dites, on peut pas dire que j'ai vraiment mis à contribution les quelques recettes irlandaises de ma vie d'avant, ici, alors je me disais... chepa..." . Jason haussa les épaules. "ça vous dit de m'aider à préparer un ptit repas irlandais ? j'avais en tête les "potatoes cakes", typique de chez nous, pour accompagner un Cottage Pie. C'est une sorte de hachis parmentier, mais en mieux.. Forcément, c'est irlandais !" il tenta un clin d'oeil, ce qui lui valu une douleur du côté ou sa tête avait heurtée le billard. Il grimaça, et fronça les sourcils.

"Ça me semble être une mission à la hauteur de l'institut, ma brave Rachel!" commenta inconsciemment la professeur face à la menace du pudding radioactif, alors que Juan entrait. Elle le salua et le laissa poser des questions à Rachel, qu'elle laissa expliquer d'elle-même, même si elle commençait à trouver que la jeune fille resplendissant habituellement de joie de vivre commençait à être exagérément pessimiste!

"Allons donc! Une catastrophe nucléaire! Et puis quoi encore? Il ne t'es pas apparu un troisième oei... Mouais, bon, vous comprenez ce que je veux dire. Il faudra simplement frotter fort... Ou appuyer sur la fonction autonettoyante, juste là!" conseilla-t-elle en pointa le bouton autoclean. Ils n'avaient pas acheté de la mauvaise qualité, tout de même : avec tous ces adolescents, les profs se doutaient bien qu'il y aurait des problèmes de ce genre qui risquaient toujours d'arriver. Malheureusement, c'était sans compter que les jeunes personnes ne lisent pas toujours tout avant de se servir d'un tel appareil!

Jason entra à son tour et Sahari, de son point d'observation stratégique -elle était toujours par terre- s'aperçut bien que ce n'était pas la forme. Peut-être était-il toujours en froid avec Luther? L'africaine savait qu'il ne serait pas pédagogique de s'en mêler directement, mais elle pouvait toujours lui offrir son aide. Et puis, elle était fier de son Oryx, qui s'était affirmé, même si il était désormais bouleversé.

"Je ne sais pas si c'est la rentrée qui fait ça, mais vous m'avez tous l'air bien moroses... Si vous avez besoin de discuter, vous pouvez toujours venir me voir! Oh! Je ne suis certes pas Cassandre ou Esther, mais je ne mords pas non plus. En attendant, je propose que nous mettions tous les mains à la pâte, pour se changer les idées. Il n'y a rien de plus reposant que de cuisiner, ni de plus gratifiant que de manger un bon repas fait soi-même!"

À condition qu'il soit réussi. Sinon la déception était toute proportionnelle. Se levant, Sahari tapa ses mains sur sa robe, comme pour réveiller tout le monde, et alla se laver les mains avec plus de savon que de nécessaire.

"Tu pourrais nous donner les recettes, s'il-te-plaît, Jason? On pourra attaquer les deux plats à la fois!"

*Ah, un autre garçon qui vient dans la cuisine, je vais plus être le seul garçon dans cette pièce. Je me sentais un peu perdu, entre ces deux femmes.*

Juan pris le temps de boire son jus d'orange avant de reprendre le flot de ses paroles.

"Tu sais, ce four n'a pas l'air bien méchant. J'ai mis mes mains dans des endroits beaucoup plus sale quand je travaillais au garage. Donc je nettoirais ce four, j'en fait mon affaire."

Le jeune mexicain reporta son attention dur don verre de soda. Il trouvait qu'il n'y avait plus rien à ajouter puisqu'il n'était pas vraiment ce qu'on pouvait appeler un cordon bleu.
Puis Jason avait dit qu'il était désireux de préparer un repas Irlandais.

*La cuisine irlandaise, voilà quelque chose de totalement neuf. Je crois pas en avoir déjà goûter.*

"Salut Jason. Je trouve ton idée de faire un repas Irlandais très bonne. Je crois pas avoir déjà manger un repas comme ça. Je vais m'attaquer au four mutant, au cas où tu en aurais besoin."

Joignant le geste à la parole, il se saisit de plusieurs produits de nettoyage, et commença la difficile entreprise ui consistait à rendre propre le four mutant.

Ravis que sa proposition trouve des adeptes, Jason fit rapidement le tour des lieux, voir si il disposait de tout. La cuisine était toujours très bien fournie, donc ça irait.

"merci, ça me changera les idées, un peu de cuisine. Alors.. hmm.. le plus simple..."
Il mit alors à contribution son pouvoir pour matérialiser deux planches, avec inscrit en lettres lumineuses les deux recettes :

Jason, sur le tableau lumineux a écrit:Pour environ 8 potato cakes :

75g de beurre fondu
Environ 100 à 150 ml de lait ou de crème
450g de pommes de terres cuites à l'eau, épluchées et réduites en purée encore chaude
2 jaunes d'oeufs
1 oignon émincé très finement
1 CS de persil haché
4 à 5 cuillèrées à soupe de farine environ si besoin
1 pincée de muscade
Sel, poivre

Chauffer 1 CS d'huile ou de beurre dans une poele, y faire fondre très doucement l'oignon finement émincé.
Chauffer le lait ou la crème avec le beurre.

Dans la purée de pommes de terre encore chaude, y ajouter l'oignon fondu à la poele, les jaunes d'oeufs, le persil, la muscade, le sel, le poivre. Ajouter petit à petit le mélange lait (ou crème)/beurre jusqu'à obtention d'une pâte agréable à travailler, pas sèche.

Si la pâte est humide (en général, c'est le cas), ajouter de la farine cuillèrée à soupe par cuillèrées à soupe tout en travaillant la pâte jusqu'à obtention d'une pâte agréable à travailler, pas trop collante et souple. La "pâte" obtenue ne devra pas être trop sèche car les galettes devront rester moelleuses.

Former des galettes de 2 cm d'épaisseur environ avec les mains généreusement fariné. Réserver les galettes sur une planche.
Pendant ce temps, chauffer une poele préalablement généreusement beurré et y cuire par 2 ou par 3 les Potato Cake. Les retourner une fois la 1ère face cuite pour poursuivre la cuisson sur la seconde face : les potato cakes devront être joliment dorées.

Jason, sur le tableau lumineux a écrit:Cottage PIe:

1kg de viande boeuf hachée
2 carottes épluchées et coupées en tronçons de 1cm environ
2 gros oignons hachés
1 CS d'huile végétale
30 g de farine
50 cl de bouillon de boeuf (50 cl d'eau + 2 cubes)
2 CS de concentré de tomates
2 CS de Worcester Sauce (sauce anglaise)
2 cc de thym séché
Sel, poivre

Une purée de pomme de terre épaisse et crémeuse faites avec environ 6 à 8 pommes de terre

Préchauffer le four à 200°C.
Faire chauffer l'huile dans une casserole à fond épais, y faire revenir doucement les oignons très finement hachés. Ils doivent etre très tendres et translucides, sans coloration.

Ajouter les carottes et faire revenir 3 minutes, sans coloration.

Ajouter la viande et la faire revenir jusqu'à ce qu'elle soit presque entièrement cuite. Verser la farine sur la viande et remuer vivement à la cuillère en bois.

Ajouter ensuite le restant des ingrédients (concentré de tomates, sauce worcester, thym, bouillon de boeuf, sel, poivre), porter à ébulition puis au premiers gros bouillons, baisser le feu et laisser mijoter doucement pendant 45 minutes en remuant de temps en temps pour ne pas que la viande adhère au fond de la casserole.

Une fois la viande longuement mijotée, la transvaser dans un plat à gratin beurré et laisser tiédir.

Recouvrir la viande de la purée de pommes de terres épaisse et crémeuse. Tracer des lignes sur la purée avec les dents d'une fourchette et parsemer de quelques noix de beurre.

Enfourner pour 40 minutes environ. Le dessus de la Cottage Pie doit etre bien doré.
.

"voila, ya plus qu'a , comme on dit" fit- il avec un sourire timide.

Alors que Juan et Rachel se disputaient pour la santé du four, Sahari lu les deux recettes attentivement et, lorsque la téléporteuse vint lui demander si elles pourraient être en équipe ensemble, l'ostéokinésiste s'exclama :

"Parfait! Dans ce cas, on fera un concours : garçons contre filles. Ils vont bien voir ce qu'ils vont voir. Nous nous occuperons du potatoe cake, et vous deux, du cottage pie! C'est certain que nous gagnerons, si tu portes ton slip porte-bonheur, Rachel!"

Elle alla mettre de l'eau à bouillir puis prit 4 pommes de terres dans l'armoire, en tendit deux à Rachel et continua pour les adolescents.

"Le jury départagera qu'est-ce qui, du gâteau et du hâchis, est le plus réussi." Puis, seulement à la canadienne :
"Pour commencer, il faut faire cuire les patates avant d'en faire de la purée! Aide-moi à les éplucher, je t'en prie." Elle gratifia son apprentie cuistot d'un sourire et commença elle-même à éplucher, grâce à un outil qui venait de sortir au bout de son doigt.

salon

Lévitant en direction de la cuisine, non loin devant Ken, Jay entendit des voix provenant du lieu toujours occupé. Vraiment, les élèves de l'Institut ne pensait qu'à manger! Il entra quand le mot "jury" fut prononcé, parfois le hasard était bien fait. Il ne savait pas de quoi il était question mais si ça parlait de nourriture et de départager, il était pour! Même s'il y avait un prof qui jouait.

-Je pense que Ken et moi sommes d'accord pour votre pour le meilleur truc. Et nous serons impartiaux...

**environ**

C'était dingue tout de même que Sahari décidait de faire la cuisine avec les autres élèves. Il y avait vraiment un renouveau par ici.

-Au fait, salut! J'sais plus si on sait déjà vu ou pas aujourd'hui.

À force de faire des aller-retour dans l'institut et de croiser tellement de monde, il était compliqué de s'en sortir.
Voulant les laisser à leur travail culinaire, il s'installa à table puis récupéra la Sentinelle qui traînait encore.

-Tu l'as déjà lu Ken? Y a des trucs intéressants? Ouah! C'est nous!

Montrant l'image de Vadim à Ken, il eut un grand sourire qui repartit rapidement, se rappelant de sa dispute de la veille. Mais après tout, il n'était pas le seul à ne plus être dans la même équipe qu'avant, Ken partageait ça avec lui.

Salon.

"Bien sûr. Totalement impartiaux."

Ken sourit ironiquement. Il avait été heureux de voir que Rachel était présente. Il s'approcha d'elle et déposa un rapide baiser sur ses lèvres, avant de se tourner vers les autres.

"Coucou chérie ! Salut tout le monde ! Vous nous préparez quelque chose de bon ?"

Il lança un regard amoureux vers sa petite-amie avant de se reculer pour rejoindre Jay. Il était content d'arriver dans un endroit avec peu de gens et lancés dans une activité autre qu'un cache-cache ; en plus, il savait que Rachel voulait faire des progrès en cuisine et il espérait qu'elle pourrait ici y parvenir. Si elle n'était pas un cordon bleu, il avait confiance en elle et voulait qu'elle s'améliore - autant pour elle que pour son propre estomac.

O'Connell se tourna vers Jay quand il lui parla de la Sentinelle. Il s'approcha avec intérêt du journal.

"Non, pas encore. C'est quoi, le sommaire ?"

Il se rendit compte du changement d'humeur de son camarade et compris pourquoi ; ça ne faisait plaisir à personne de changer d'équipe et de modifier ses habitudes. Il posa une main compatissante sur son épaule avant de s'asseoir à côté de lui. Il réfléchit quelques secondes à ce qu'il allait dire avant de se lancer d'une voix calme.

"Ca fait bizarre, hein ? De se dire que ce sont d'autres maintenant qui portent cet uniforme, qui portent ce nom. D'être dans un autre groupe, avec d'autres structures et de ne plus donner sa vie dans les mains de ceux qu'on connaît. Ca choque un peu, en fait. Et ça nous fait perdre nos repères."

Fury ne connaissait pas plus Jay que ça, mais il sentait qu'il était en proie aux mêmes tourments. Il laissa un petit silence avant de reprendre.

"On change de vie, en fait. On doit apprendre à faire confiance à d'autres et ça n'est pas facile. Surtout après avoir passé autant de temps avec son groupe."

Jay avait l'air d'avoir un lien très fort avec les KozaX, et lui avait été le seul élève à faire toutes les équipes de Carrie Marcin. Quelque chose s'était brisé en eux, mais peut-être n'était-ce pas forcément un mal. Peut-être était-ce en quittant les siens qu'on grandissait et qu'on mûrissait. Peut-être, oui ; mais ça n'en était pas plus facile à encaisser.

Il commençait à y avoir du monde dans la cuisine. Cela voulait dire qu'il y aurait plus de bras pour préparer le repas. En plus il y avait plus de garçon ce qui permettrait au jeune homme de ne pas se sentir comme une souris au milieu d'une pièce pleine de chats.
Jay et Ken étaient arrivés dans la cuisine.
Ils parlaient du repas et d'un truc qui devait être la sentinelle. Puis Ken évoqua un sujet plus personnel, et malgré cela Juan décida de se jeter au milieu de la mêlée.

"En matière de pertes de repères. Je pense que le pire c'est quand on arrive non? On a grandi, entourés de certitudes, de modèles de visions du monde. Tout cela vole en éclat quand on arrive ici, quand on découvre qu'on ne ressemble pas à la majorité de la population. On est tous mutants, ici dans cet endroit, à deux exceptions près. Moi, je nous voie comme une grande famille. Je ne prétends pas connaitre parfaitement tous les membres de cette famille, comme je prétends pas connaitre tous les membres de ma propre famille. Mais je fais confiance à chacun d'entre eux. A chacun d'entre eux, à chacun d'entre vous, je confierais ma vie... même Jade et Amarenna.
Tu sais, peu importe l'équipe à laquelle tu appartiens, ça ne change pas ce qui est important, tes amis et ta famille.
En plus Ken, tu as changé d'équipe, mais tu es dans la même que ta petite amie. Donc ce n'est pas si négatif que ça?
Et j'ajouterais, au final, que le changement est nécessaire à l'évolution.
Moïse a accepté de changer de vie, pour sauver le peuple d'Israël. je pense que nous devons, que nous pouvons faire pareil pour sauver les mutants.
Moi, je n'ai pas changé d'équipe, mais je n'ai que des nouveaux coéquipiers, donc il faudra que j'aprenne à connaitre mes nouveaux camarades de sorties pédagogiques, mais je leur fait confiance. Je sais qu'au final, toute l'équipe fera de son mieux."

N'ayant plus rien à ajouter à ce sujet là, il se tourna vers Rachel.

"Bah, je connais pas d'autre moyen que le four pour faire cuire des cakes, donc, je vais le nettoyer, quoiqu'il m'en coute. Et puis, si il faut, le gâteau mutant je l'expédie dans les locaux de la sentinelle de cette ville, ça leur fera de la matière.".

Le jeune mexicain avait beaucoup parlé, il se servit un autre verre de soda, le but, puis se mit au travail, un sourire sur les lèvres.
Il adressa quelques paroles tout de même à madame Fouba.

"Madame Fouba, votre nouveau groupe de sortie pédagogique, vous leur faites confiance comme à l'ancien? et que pensez vous de madame Roberta?"

Jason sourit à la proposition de Sahari, il aimait beaucoup sa prof référante. "ok, juan, il semblerait qu'on fasse équipe pour le Cottage Pie. Bon, ben de toutes façons, la première chose à faire, c'est une bonne purée. Corvée de patate pour nous aussi." dit il à spn camarade avant de lui lancer une pomme de terre prélevée dans tas, et de s'en garder une pour lui. Il prit aussi soin de fournir un économe à son camarade, et d'en prendre un pour lui. C'était partit... Ken et Jay déboulèrent aussi, et se proposèrent d'être juges sur le résultat final.

Jason regarda, attendrit, Ken donner un baiser à Rachel, et lui dit "hello ken. Tout vas bien ? je pourrai te parler quand tu auras du temps ? Je.. chépa, je me dit que tu étais l'ancien équipier de Luther et.. chepa... j'ai besoin de le comprendre un peu.. de comprendre comment il se comporte quand.. je suis pas la.." tout ça ponctué de son haussement d'épaules embarrassé.

Il sourit franchement à Juan, content de refaire équipe avec lui, même si c'était pas pour sauver le monde ce coup ci. Au fur et à mesure que l'épluchage avançait, jason mettait les pommes de terre en réserve sur une assiette, histoire de toutes les cuire en même temps, pour que la cuisson soit homogène et la purée tendre. C'était presque ridicule. Au lieu d'aller arranger les choses avec son homme, le voila qui préparait une purée.. Cela eut au moins le mérite de lui redonner le sourire.

Toute à sa cuisine, Sahari épluchait ses pommes de terres avec un rythme tout de même un peu plus rapide que Rachel, qui ne pensa pas à utiliser un économe. Ce fut en voyant Jason en prendre qu'elle taquina les garçons en s'adressant à Rachel.

"Tu as bien fait de laisser les épluches-patates aux garçons! Ils sont bien moins adroits avec ces trucs!"

Leurs deux juges discutaient équipes, avec un certain ressentiment, manifestement, et la professeur ne put s'empêcher de leur rétorquer, avec un brin d'humour.

"Bonjour tous les deux! Ce n'est pas facile pour nous non plus de voir nos équipes se transformer plus vites que vos petits êtres adolescents, vous savez" et elle songea amèrement que c'était probablement pire lorsque c'était selon la bonne volonté de ses élèves. Au moins Jason lui était resté fidèle.

Juan relança immédiatement la professeur en s'obstinant avec Rachel concernant le nettoyage du four. De toute manière, celui-ci s'était automatiquement verrouillé lorsque Rachel avait lancé l'auto-nettoyage. Ses questions eurent le don de mettre Sahari mal à l'aise. Déposant ses dernières pommes de terre dans le chaudron, elle jeta un coup d'oeil à la liste de Jason avant de commencer à rassembler les ingrédients en répondant au Mexicain.

"Vos questions sont plutôt délicates, Juan, et je préférerais ne pas y répondre, mais comme je ne veux pas que vous vous fassiez de mauvaises idées sur mon appréciation de ces gens, j'y répondrai. D'abord, madame Shenzie est une femme sympathique et professionnelle qui m'a faite une très bonne première impression. Malheureusement c'en est resté à la première impression depuis son arrivée..." la veille. "Ensuite, je n'ai pas pu travailler avec ma nouvelle équipe encore, mais ça ne saurait tarder, et j'ai tout de même en eux l'exacte même confiance qu'en chacun de mes anciens élèves. À quoi bon former une équipe en laquelle on n'aurait pas confiance?"

Au bout d'un an à l'institut, on développait plus ou moins des compétences pour répondre en politicien.

Alors que Jay était content de voir une photo de Vadim, Ken essaya de lui remonter le moral, du moins il le vit comme tel. Mais ses remarques n'avaient qu'un seul effet, ça le désolait encore plus, voir même ça l'énervait. Alors qu'il était prêt à lui jeter une sentinelle à la tête pour lui expliquer qu'il n'y avait qu'un seul groupe de KozaX, les vrais, les KozaX Origins pour ainsi dire, Juan ajouta son petit mot.
Autant le début était presque bon, autant la suite était incompréhensible pour Jay, Moïse était mutant? Néanmoins, ce fut Sahari qui fut la voix de la raison, elle était une bonne prof au final.

-Bien sûr que j'ai confiance en tout le monde, l'attaque des profs a prouvé que même mélangé, on pouvait y arriver.

Il passa bien sûr sous silence les morts que ce moment avait fait, c'était trop négatif pour l'argument.

-Mais je suis tout de même plus en confiance en certains qu'avec d'autres, tout bêtement. Je sais de quoi Kalalli est capable, par contre Yrianna, j'en ai aucune idée. Ce n'est qu'un exemple bien sûr.

Baissant à nouveau la tête vers la Sentinelle, il vit à nouveau la photo de Vadim ce qui lui fit penser à la dispute de la veille.

-De toute façon, je me suis mis M. Volkov à dos, faut espérer que je ne vais pas faire pareil avec M. Zachary.

Il préférait refaire dans l'humour, penser à son ancienne équipe ne le mettait pas vraiment de bonne humeur et penser à la nouvelle non plus. En plus, il fallait qu'il essaie de comprendre tout ce que Nan' lui avait raconté.

-Et au fait, Ken, n'essaie pas de réconforter quelqu'un... je suis désolé de dire ça mais... t'es pas doué...

Il lui fit un grand sourire pour lui montrer qu'il plaisantait et remis rapidement la Sentinelle devant son visage. Ken avait fait de l'humour, peut-être allait-il à présent accepter qu'on plaisante sur lui.

Juan regarda Jason, et se mit à sourire. Le jeune mexicain espérait au fond de lui, que la corvée de patates se déroulerait mieux que leur dernière collaboration.Il se tourna une dernière fois vers Rachel.

"Ok, j'abandonne le four, mais faut jamais faire trop confiance aux machines. Elles finissent toujours par tomber en panne un jour où l'autre."

Le jeune mexicain se tourna alors vers Jason.

"En avant pour la corvée de patates, camarade. Quand je pense que si j'vais le bras assez, j'aurais demandé à la madre de nous filer un coup de main. Mais c'est pas grave, le travail manuel est une bonne chose. La purée, c'est un des rares trucs que je sais faire en cuisine. Je sui plus doué pour la mécanique, et les relations houleuses avec la gente féminine."

Juan commença à éplucher joyeusement les pommes de terres, pensant à ce qu'il allait pouvoir dire à Jade à leur prochaine rencontre, pour calmer le jeu.

*Si je fais rien, ma mère va le savoir, et si la madre le sait, elle va venir jusqu'ici pour me tirer les oreilles, donc faut que je trouve quelque chose à lui dire. Mais quoi, voilà la bonne question.

Il se tourna de nouveau vers Jason.

"Désolé j'ai pas suivi, faut faire quoi après les patates?"

Chambres

Blake avait donc décidé, une fois douché et changé d'aller faire un tour dans l'institut. Bizarrement, peut-être parce que inconsciemment il avait faim, il s'était dirigé vers la cuisine, d'ou émanait d'ailleurs une odeur étrange. En s'approchant, Blake pouvait entendre des conversations; visiblement, il y avait l'air d'avoir du monde dans la cuisine.
Blake hésité quelques secondes avant de pénétrer dans la cuisine. Il avait toujours detesté être le petit nouveau et se taper l'affiche devant tout le monde. Aussi, il tendit l'oreille pour essayer de voir de quoi il était question. Il entendit plusieurs voix, notamment celle distincte de deux femmes et plusieurs garçons. Il n'était pas à même de définir combien ils étaient exactement.

* Après tout, faudra bien se montrer un jour ou l'autre. *

Se forçant un peu, Blake mit un pied dans la cuisine ou il put remarquer qu'il y avait bien en effet deux personnes féminines, une fille de plus ou moins son age et une autre légèrement plus âgée.

* Sans doute une prof. *

Il y avait également 4 garçons qui, eux également, avait plus ou moins son âge. Certains d'entre eux semblaient s'être mis à l'ouvrage et cuisinaient.
Blake remarqua alors un jeune garçon au crâne rasé et typé. Le jeune homme avait un visage plus ou moins dure et son côté mauvais garçon n'échappa pas à Blake. Il fallait être honnête Blake le trouvait mignon. Il repensa à l'une des jeunes filles qui l'avait accueillit en disant qu'il y avait pleins de mecs sexys, à vrai dire elle avait raison. D'ailleurs Blake remarqua que les autres garçons n'étaient pas mal non plus.

* Hé bein, y'a du beau monde dans la cuisine, si c'est dans chaque pièce pareille... *

Entrant entièrement dans la pièce, Blake lança un " salut!" général. Il ne savait pas trop quoi ajouter d'autre après tout. Finalement il faisait tâche.

" Heu désolé, j'espere que je ne vous dérange pas, je suis arrivé aujourd'hui et je me permettais de visiter les lieux. "

Un peu confus, Blake attendit bêtement dans l'entrebâillement de la porte.

Petit à petit l'ambiance bon enfant dans la cuisine recentrait Jason sur l'instant présent et lui apportait une petite sérénité. Enviant la complicité qui se dégageait entre Rachel et Ken, il s'attela à la tâche, fronçant légèrement les sourcils.

Quand Juan renonça finalement à nettoyer le four manuellement, et se retourna pour lui faire part de ces talents en cuisine et relation houleuse, Jason ne put s’empêcher de rire et de lui donner une tape amicale sur l’épaule. Une fois les pommes de terres épluchées et réservées sur une assiette, il lui dit simplement « je te laisse la faire alors : toutes les patates en même temps pour qu’elles cuisent à la même vitesse, et tu fais une purée onctueuse. Pour la suite, vu que le four est assez chaud, je vais m’occuper des légumes, carottes et oignons pour faire dorer tout ça à la casserole » dit-il en posant une casserole sur la plaque et ajoutant généreusement de l’huile d’olive au fond.

« Mais quand tu dis être doué pour les relations houleuses avec la gent féminine, tu parles de quelqu’un en particulier ? ». Tout en parlant avec ses camarades, Jason préparait la suite, allant chercher un petit sac de farine, et l’entrouvrant. Ne pouvant s’empêcher ses tics quand il cherchait à détourner ses pensées d’un certain québécois, il sourit à Rachel lorsqu’elle lui parla de la normalité de Luther, et se frotta un peu le nez.
C’est donc avec un peu de farine sur le nez et la joue que Jason se tourna vers le nouvel arrivant, qui avait trouvé le chemin de la cuisine. Il lui fit son sourire spécial numéro 5, ajoutant :
"Salut, moi c’est Jason, bienvenue chez les fous. J’espère que ton arrivée c’est bien passée, moi ce fut.. euh.. Particulier on va dire. Ben écoutes, tu as deux choix, maintenant que tu es la : soit nous aider à cuisiner, passant d’un groupe à l’autre" dit –il en montrant d’une part Juan et lui-même, puis Sahari et Rachel. « Soit tu fais partie des juges du goût, avec Ken et Jay » ajouta – t il en désignant les sus nommés. Toute sa bonne humeur revenue, son regard pétillant, il continua sur sa lancée, en épluchant carotte, oignons, tout en jetant des regards sur Blake pour guetter sa réaction. Avec un sourire malicieux, il ajouta "en même temps, si tu cuisines avec nous, je risque d'être un peu déconcentré, je pourrai pas avoir les yeux partout" Il démentit la dernière déclaration en allant aider Rachel à séparer les oeufs dans deux bols, tout en jettant des regards au nouveau, et en surveillant du coin de l'oeil les oignons qui doraient doucement. Il se sentait comme dans le temps, pendant les rares occasions ou il cuisinait avec son frère, les rares moments d'accalmie et de sérénité au sein de sa famille. Parlant gentillement à Rachel, il lui montra comment séparer les oeufs en brisant leur coquille sur le bol, et utilisant la coquille pour receuillir le jaune d'oeuf, laissant le blanc couler dans le bol.

"Bien sûr, Jason. Je connais pas énormément Luther, mais je peux t'en parler quand tu veux."

Ken était surpris que Jason ait besoin d'en apprendre sur son ancien coéquipier et surtout qu'il vienne le voir lui, alors qu'ils n'avaient jamais été en bons termes du temps des JustiX et qu'il ne le tenait pas en haute estime. Mais lui-même appréciait Jason, surtout après son discours à Genosha, et le sentait un peu mal à l'aise. Il le gratifia donc d'un grand sourire avant de se tourner vers Juan et Jay, qui avaient commencé à disserter sur l'appartenance à une équipe, ce qu'il fallait faire pour les mutants, etc.
Il n'apprécia pas vraiment la pseudo-morale délivrée par Juan et surtout sa référence religieuse. Il savait qu'il fallait être tolérant et tout, mais lui-même avait énormément de difficulté à accepter l'existence d'une entité divine telle qu'avancée dans les écritures religieuses, et devait se faire violence pour ne pas entamer d'houleux débats avec ceux qui y croyaient.

Cependant, O'Connell ne voulait pas détruire la bonne ambiance présente et décida de se taire, au moins pour l'instant. Il ne put néanmoins rester silencieux à la remarque de Jay, qui le fit bien sourire.

"Bien sûr que je suis pas doué, Jay : c'est fait pour. Comme ça, tout le monde déprimera, tout le monde sera encore plus triste et je passerai enfin pour quelqu'un de joyeux et de drôle. Mon plan est machiavélique : la conquête de l'humour par la destruction du moral. N'est-ce pas merveilleux ?"

Il lui fit un petit clin d'oeil avec un grand sourire avant d'accueillir Rachel dans ses bras. Il acquiesça à ses paroles et lui rebondit à voix basse.

"De l'université ? Qu'est-ce que tu aurais à dire ? Mais t'en fais pas, je sais me tenir...enfin, j'essaye."

Un nouveau fit alors son apparition et alors que Jason faisait les présentations, Fury lui fit un signe amical de la main quand son tour fut venu d'être nommé. L'ambiance était bonne, il se plaisait ici.

Sahari sourit à Jay. Il était moins bête qu’il s’entêtait à vouloir le faire croire.
"Ce qui est bien des relations, c’est qu’elles évoluent toujours. Tu mélanges des gens et les laisse agir entre eux, comme une recette, pour te retrouver avec un gâteau. Mais change seulement une personne et tu auras des crêpes, ou des biscuits, et cetera."

Quelque peu déçue que les élèves pensent vraiment avoir des professeurs à dos, Sahari ne dit tout de même rien. C’était aussi ça, de représenter l’autorité : subir de menues injustices de temps en temps. Mais avec leurs jeunes, le jeu en valait bien la chandelle.
Elle lança plutôt un regard vers Jason, qui semblait être partout à la fois et s’occupait de son propre oignon, alors que Sahari terminait de hacher le sien menu et le faisait revenir tout en surveillant les pommes de terre, de Juan, de Rachel et d’accueillir Blake tout à la fois, non sans manquer de flirter. Comme quoi son malheur avec Luther semblait déjà s’estomper.

Elle allait ajouter aux propos de Rachel que Luther était un homme totalement normal, peu importe sa nationalité, mais celle-ci se glissa au cou de Ken et la référente des Oryx plaisanta plutôt.

"Tu n’es pas assez concentrée, Rachel! Vais-je devoir demander à Kenneth de sortir si il t’empêche de bien travailler?"

Elle reprit les paroles de Jason, une fois que celui-ci eut terminé d’intégrer le nouveau-venu, pointant les gens par l’épluche-patate qui sortait toujours du bout de son doigt.

"Bienvenue à l’institut. Je suis Sahari. Voici Rachel et Juan. Aux dernières nouvelles personne n’était fou ici. Si tu as des questions, n’hésite pas. Tu peux aussi t’asseoir et faire comme chez toi, si jamais tu n’as pas trop envie de nous aider. De toute manière, à 4 devant le four, ça commence à être coincé!"

Elle retira les oignons du feu et commença à faire chauffer le lait et le beurre, tout en surveillant les patates.

Alors que Jay s'attendait à une réponse de la part de Juan, celui-ci parla uniquement nourriture, c'était sympa de faire tourner court à une conversation. Il nota pour lui-même de jeter un truc sur les gens pour parler, ça serait mieux. Heureusement que Sahari lui répondit même si pour le coup, il ne savait pas quoi ajouter, si ce n'était un simple acquiescement pour montrer, qu'hélas, il était d'accord. D'ailleurs mise à part le nouveau et les discussions entre le couple, tout tournait uniquement autour de la nourriture pour le coup. Pas de discussions morbide, pas de plan pour conquérir le monde... sauf celui de Ken qui semblait un peu à part.

-Je sais pas vraiment si tu y arriveras comme ça, y a des personnes pire que toi tu sais. Alors à moins que tu comptes éliminer Juliette et Nan', y aura toujours pire que toi...

Même s'il les appréciait, aucun des deux ne semblaient doués pour réconforter les gens et même s'ils faisaient des efforts, ils étaient tout de même à part, dans la brume ou dans le vent.

-Salut! Pas de problème, t'arrives au meilleur endroit de l'Institut, la cuisine, y a toujours des gens ici. Et parfois des conversations intelligentes aussi... mais c'est rare tout de même.

Néanmoins, il était vrai que la cuisine n'avançait pas vite alors qu'il commençait à avoir faim, être dans la cuisine lui donnait toujours faim. Et c'était à cause de Ken que ça n'avançait pas, Sahari avait sûrement raison.

-Bon, je vais m'occuper de Ken!

Il lui mit à nouveau La Sentinelle sous le nez, histoire qu'il ne le mette dans la cuisine de Rachel.

-C'est dingue ce journal tout de même, à chaque fois qu'on y cherche des infos, on trouve rien! Si j'ai bien compris, avec les X-Rays, on va chercher l'ancêtre de Cérébra mais à lire ça, aucun mutant n'a débloqué... enfin plus que d'habitude, t'en penses quoi?

Les analyses de Ken étaient connus pour être compliqué et incompréhensible mais s'il avait des idées pour le Cérébro, qu'il arrivait à comprendre, ça ferait toujours bien d'en parler avec Adam.

Visiblement, les autres mutants semblaient bien accueillants et la cuisine était au final être un endroit plutôt bien choisi pour une premiere rencontre.

La première à lui répondre était une jeune fille aux cheveux courts et bruns. Elle semblait sympathique même si la presence du couteau dans sa main lui donnait un côté plutot flippant au deuxieme abord. Mais bon, Blake prefera ne pas relever, après tout, c'était elle qui tenait le couteau entre ses mains.

Ensuite ce fut au tour du beau brun de lui répondre, et ce qu'il dit, Blake ne s'y était pas attendu. Ca ressemblait à des avances et il ne put s'empecher de rougir légerement.

" Heu... et bien dans ce cas, je ne voudrais pas te deconcentrer, je vais me contenter de te gouter... Enfin de gouter ton plat je veux dire... "

* Malaise *
Blake tourna alors sa langue dans sa bouche comme son frère lui avait appris lorsqu'il avait tendance à trop parler au lieu de se taire. Ainsi, il entra dans la cuisine et s'adossa contre le mur en croisant ses bras sur son torse. Après une telle entrée en matière, il ne pouvait que se cacher dans un coin de la cuisine et attendre que quelqu'un d'autre face une bourde. A moins que ce soit lui le prochain à re-gaffer.

Finalement, il y avait vraiment des gens "comme lui". C'était plutot rassurant et voir tout ce petit monde s'amuser et s'entre-aider dans la cuisine. Une espece de vraie famille. C'était peut-être ça après tout qui l'attendait : une nouvelle famille. la personne plus âgée était belle et bien un professeur. elle lui fit également un accueil agréable. Ce qui lui permit de passer à autre chose après sa boulette.
L'un des deux était donc son nouveau colloc.

" Enchanté Juan, il me semble que l'on m'a installé dans ta chambre. J'espere que ça te dérange pas trop.. je voulais d'abord passer par un prof mais Alixtide m'a garantie qu'il n'y avait pas besoin. En tout cas, si ça te pose probleme dis moi, je changerais. "
il preferait se mettre les autres dans sa poche, il ne savait pas pourquoi mais Alixtide ne "sentait" pas la confiance.
Les deux dernières personnes lui permirent de se rendre définitvement à l'aise.

" Vous faites quoi exactement comme plat? Je m'y connais un peu en cuisine, donc si vous avez besoin, n'hesitez pas. "

Il venait de remonter ses manches, prêt à donner un coup de main si necessaire.