[KoneX : 6.3] Equipe B. Un rendez-vous enlevé

Après une nuit de voyage en BlackBird, les membres de l'Institut arrivèrent sans encombre à Johannesbourg. Vadim posa l'engin au sommet désert d'une tour de parking. Puis le groupe descendit au bas du bâtiment, non loin duquel se trouvait une bouche d'entrée dans la ville souterraine.

L'équipe B, composée de Bullet, Synergy, Miracle, Rafale, Sibylle et Gulliver, se dirigea vers cette bouche d'égouts. En effet, c'est par elle que l'on rejoignait, par un labyrinthe de corridors nauséabonds, l'ancien réseau souterrain de la MJC. Il faudrait marcher une bonne vingtaine de minutes dans ces méandres pour arriver au fameux point B.

Après avoir allumé les lampes torches, le groupe s'enfonça donc dans les profondeurs de Johannesbourg. La progression se fit sans difficultés notables, Cassandre assurant le rôle de boussole infaillible. Le groupe rejoignit bientôt un ancien tunnel de métro, froid et humide. Il était complètement sombre.



C'était dans ce tunnel que le "rendez-vous" devait avoir lieu. Plus précisément, au bout du tunnel, qui s'arrêtait et formait ainsi un "T" avec une autre ancienne voie perpendiculaire.

Contre les parois des tunnels se trouvaient ici et là des cubes de parpaings empilés sous bâche, des sacs de sable, des caisses, de longs rails rouillés.

Le lieu était sombre et désert. Les KoneX étaient en avance de quelques minutes...

[Hrp : Luther est désigné leader de ce mode jeu. Bon jeu !]

Bizarrement, le guide attitré du groupe était le seul à ne pas être pourvu d'une lampe. Suivant les calculs faits la veille, elle les avait menés dans les couloirs tortueux et peu ragoûtant des égouts. Elle eut une pensée pour Alixtide, qui regretterait sûrement de ne pas être présent lorsqu'il apprendrait leur petite escapade dans le réseau d'évacuation. L'odeur était pour elle particulièrement prononcée, et elle sembla visiblement affectée jusqu'à ce qu'ils débouchent sur l'ancien réseau ferré de la ville. L'ambiance était tout aussi sinistre et oppressante. Après quelques minutes, ils arrivèrent au point présumé de la rencontre.

"Nous y voilà, je crois. Nous allons pouvoir nous placer pour profiter de l'effet de surprise." dit-elle pensivement en désignant les cachettes possibles d'un geste vague de la main.

Sibylle se tut quelques instants, usant de son pouvoir pour voir l'arrivée la plus probable de leurs cibles en détails. Elle cherchait à déterminer qui arriverait par quel côté et de quelle façon, afin que le groupe puisse se placer de la façon la plus stratégique possible et anticiper autant que possible les événements.



Sibylle vit que de la portion droite du T arriverait dans moins de deux minutes, en trombe, un homme juché sur un chariot élévateur à fourche aux phares allumés. On distinguerait les lumières dans quelques instants. Il ralentirait et s’arrêterait peu avant l’intersection (F3).
En même temps un groupe arrivera de la portion gauche : cinq hommes à pied, qui se plaqueront sur les bords du tunnel quand ils verront les phares. Deux iront du côté du bloc de parpaing, deux du côté des sacs de sable. Un restera plus en arrière dans le tunnel. Ils seront silencieux et n’émettront pas de lumière car ils seront dotés de lunettes de vision dans le noir.
La mutante vit qu’ensuite, le conducteur de l’élévateur sortirait de son véhicule et arroserait littéralement le tunnel de rayons rougeoyants. Ce faisant il tracerait des sillons brûlants dans le tas de rail, le sol et le mur nord. Voyant cela le groupe d’hommes sortirait de l’ombre et le premier homme situé derrière les sacs de sable tirerait sur le conducteur, qui blessé aux jambes, s’effondrerait.


Elle transmettrait les informations exploitables dès qu'elle les aurait.

À gerber. Et pas seulement parce qu'il y avait Niko à côté de lui, mais plutôt parce que les égoûts produisaient sur tout être humain cette sensation là. Luther ne rêvait que de masque réhydratant, d'instants tahiti-douche, de déodorants Obao des tropiques... De n'importe quoi, pourvu que ça sente bon !

Mais bon, ainsi allaient les égoûts. Habituellement, une marche romantique dans la forêt lui plaisait, mais là, ça s'éternisait un peu. Parce que c'était pas de forêt, et parce que c'était pas romantique. Sans parler de la probable présence de rats, serpents, crocodiles, scorpions, et autres réjouissances. Un endroit rêvé pour passer ses vacances. Mais ainsi allait la vie et les missions. Tout ne pouvait pas toujours se passer à Génosha.

En tout cas, le tunnel de métro puait moins. Même si l'odeur super extra putride collait au nez, et lui collerait sans doute au nez longtemps. Son costume irait directement aux poubelles. Froid, humide, sombre, tout à voir à la lampe torche et des vieux matériaux traînaient. Un endroit bien saugrenu pour une rencontre, somme toute. Et tout aussi saugrenu qu'un tunnel de métro ait cette configuration.

*Mesdames messieurs, terminus de ce métro dans 1mn quand on se sera enfargés dans le mur d'en face*, songea-t-il en essayant d'appréhender la configuration des lieux. C'était donc là que le saboteur devait être intercepté. Au milieu de nulle part... il leur avait fallu pas mal marcher. Vadim leur aurait fait faire un détour ? Parce que sinon, les ravisseurs aussi avaient du marcher bien longtemps.

Enfin bref, pas le temps de se lancer dans ce genre de considérations. Un coup d'œil à l'équipe, comment arranger leurs affaires. Niveau force brute, c'était lui, Vadim serait sans doute trop contraint en taille dans le tunnel du métro. Niveau offensif, il pouvait compter sur à peu près tout le monde, à divers degrés. Le côté défensif était assez faible. Il allait falloir compter sur l'obscurité. Selon le matériel en face, cela pouvait être un avantage pour eux. Mais il ne fallait pas trop se lancer dans les "si". Cela allait probablement chauffer, et il fallait répartir les rôles.

Fort heureusement, Cassandre donna rapidement les indications indispensables à la pièce de théâtre : le scénario était simple, les acteurs étaient en place. Le tout était de savoir comment organiser l'élément perturbateur, en espérant que Niko ne joue pas cette fois encore le rôle de Sganarelle. Et faire ça rapidement.
D'un bref coup d'œil circulaire, Luther embrassa la scène, puis rendit son verdict.

"Okay gang. On les attend, on les laisse faire, et on ramasse les miettes. Discrétion, et effet de surprise.

Bullet, tu te places ici" Luther montra alors l'espace entre les sacs de sable et les caisses, en H-I 4 "Tu t'accroupis, tu te tasses, et tu éteins ta lampe. Miracle et moi, on se place là"

Luther montra l'espace près des sacs de sable, en F5-6, s'y rendit, et éteignit sa lampe.

"Accroupis, lampe éteinte. Rafale, tu te places en face, aux caisses (D7), et tu couvres l'arrivée du gars."

Maintenant que les indications de lieu étaient posées, le plan.

"Now, qui fait quoi. On se cache, on tâche de pas se faire repérer, et on laisse dérouler. Au moment où les ravisseurs neutralisent le saboteur, Miracle copie la blessure pour neutraliser les ravisseurs. Niko, ta job, c'est de récupérer le saboteur. Une fois les ravisseurs neutralisés, on les ramasse, et on se tire.

Maintenant, si ça tourne pas comme prévu. Niko, ta job, c'est de ramasser le saboteur, et de filer par où on est venu. Tu es rapide, tu pourras le rattraper sans peine. Je peux neutraliser un garde, et Miracle finir le reste. Rafale, tu es notre atout, si ça tourne à la bataille rangée, pour la puissance de feu."

Luther leva le pouce en signe d'encouragement, tout en adressant un sourire. Pour un peu, il se serait presque pris pour Ken !

Il s'accroupit ensuite et commença sa surveillance, vaguement anxieux, mais prêt à intervenir.

Elle avait froid. Et ses pensées étaient confuses... Alors qu'elle avançait, le regard dans le vide, au travers des corridors de la ligne désaffectée, Georgia ne pouvait s'empêcher de penser... Un sabotage venait d'avoir lieu. Et si l'autre équipe n'intervenait pas, dans peut être quelque chose comme 15 minutes, il allait y avoir des morts. Par leur faute. A eux. A elle...

La blonde secoua la tête. Pour se concentrer sur les choses importantes. Son cœur qui bat. Ses pieds qu'elle met l'un devant l'autre pour avancer. Ses mains moites. Et le faisceau lumineux de la lampe avec lequel elle balaye le sol...

Une fois arrivés au point de rendez-vous, le pouls de Georgia s'accéléra encore quelque peu. C'était comme un accident de train au ralenti. Comme au cinéma, sauf qu'elle n'était pas spectatrice de sa propre vie. Ca allait être ici et bientôt... Un bientôt qui - au fur et à mesure que les aiguilles de la montre de Georgia avançaient - devenait de plus en plus maintenant.

Elle avala sa salive. Et écouta Cassandre qui donnait le futur tel qu'il ne devait pas se produire. Luther qui prenait la tête des opérations. Georgia opina rapidement du chef. Et sans dire un mot, elle alla, résignée, s'accroupir au lieu indiqué par le québécois (F5) avant d'éteindre sa lampe torche... Et de tourner la tête en direction du couloir de gauche. Et de ne plus dire un mot...

Niko suivait les autres en silence, Apprendre que Luther était chef etait chef ne l'avait pas mi vraiment en joie, mais il avait décider de complétement l'ignorer. Personnellement, Il aurait préférait voir quelqu'un d'autre. Et après Génosha il ne pensait pas forcément à lui, mais Georgia ou Rafale lui semblait avoir les bonnes épaules pour ce postes. Un peu par jalousie de le voir réussir ou il n'avait pas encore réussis, Niko prit le partit de l'ignorer en boudant.

En silence, il fit parcourir son faisceau un peu partout comme si il essayait de mémoriser l'état des lieux. Ils finirent enfin par arriver à destination. Les prédictions de Cassandre tendirent à préciser que le mutant n'était pas de mèches avec les homme qui devait le récupérer. Mais ça ne réconforta qu'a moitié Niko qui se rendait compte qu'il avait encore eu faux sur toute la ligne en pensant qu'il pouvait être complice.

Luther leur donna alors ses consignes. Niko les écouta en silence, se contentant de bouger les lèvres comme si il répétait ce qu'on lui disait. Quand le Québécois leur fit un signe d'encouragement, Niko leva les yeux au ciel en disant à voix basse dans un long soupir.

" On est pas des personnages de Comics, Luther! Bonne chance quand même!"

Il se dirigea alors vers les sacs de sable et les caisses qu'on lui avait désigné (H-I 4) sans attendre de réponses. Il se mit accroupis en appuyant son dos contre le coin que former les caisses et le mur. Après avoir vérifier que ni ses bourrelets, ni ses fesses ou sa tête ne dépasse, il éteignit sa lampe en se recouvrant de sa peau noire pour agir plus vite et passer plus inaperçu dans le noir. la tête tourner vers la gauche, Niko guetta l'arrivée du mutant qu'il devait évacuer

L'équipe de l'Institut Xavier avait pris position. Luther et Georgia serrés et acroupis derrière des sacs de sable, Nathan derrière l'amas de caisses, Niko aplati au maximum contre le mur. Ce dernier par sa corpulence et sa taille se trouvait vraiment à l'étroit, et dans l'impossibilité de se dissimuler totalement.

Vadim et Cassandre laissèrent là les élèves et se postèrent plus loin dans le tunnel de gauche. Puis tel deux écoliers, main dans la main, ils se firent tout petit.

La roue du temps continua à tourner, imperturbable, et comme prévu les phares de l'élévateur apparurent à l'horizon du tunnel droit. Le véhicule arriva, et la lumière balaya un bref instant un bout de Niko qui dépassait. Le véhicule ralentit, s'arrêta. L'homme en descendit, et se tourna comme prévu vers le mur nord.

Bien sûr, les hommes armés avaient pris place eux-aussi, deux derrière les parpaings, deux derrière les sacs, un en retrait. Tous avaient Cassandre et Vadim dans le dos. Ils attendirent comme prévu, silencieux et camouflés.

Mais l'instant précédent où la saboteur devait canarder la salle de rayons brûlants, l'homme armé placé derrière son acolyte poussa un cri d'alerte. Non pas une mais deux salves retentirent alors. Pendant qu'il attaquait le mur et les rails, Le saboteur fut fauché aux jambes et le tir se prolongea jusqu'à éclater les phares du chariot élévateur. Une seconde salve simultanée frappa Georgia, criblant de deux balles son épaule gauche.

Sibylle se sentait encore plus démunie lorsqu'elle était miniaturisée. Elle en avait déjà fait l'expérience une fois sur Génosha, aussi veilla-t-elle à ce que Vadim l'entraîne dans une zone où elle serait sûre qu'ils ne se feraient pas piétiner durant le passage des ravisseurs. Ces derniers ne mirent pas longtemps à arriver. Les élèves quant à eux, s'étaient placés suivant les instructions de Synergy. Mais quelque chose ne se passa pas pour le mieux. Leurs adversaires avaient dû remarquer que quelque chose se tramait, car ils ouvrirent le feu. Ils jouaient de malchance même lorsqu'ils avaient un coup d'avance.

Il fallait redresser la barre. La bonne nouvelle était que leurs adversaires n'étaient pas conscients de leur présence derrière eux ; la mauvaise, c'était que de part sa cécité, elle était mieux placée que Vadim pour passer à l'action dans le noir. Une fois qu'ils seraient remarqués, il aurait tout loisir de rallumer sa lampe s'il le souhaitait, autant tenter la chance qu'elle avait de neutraliser un des hommes sans que le reste du groupe ne s'en aperçoive. Elle tourna la tête vers son collègue, accentua une seconde l'étreinte sur sa main, puis la lâcha pour s'approcher discrètement par derrière de l'homme en retrait et le plus près d'eux en profitant de la cacophonie générée par les coups de feu.

Une fois à sa hauteur, elle lui donna un violent coup de pied placé derrière la rotule pour lui faire perdre l'équilibre et se jeta sur lui dans le but de le plaquer ventre et arme à terre sur le sol.

Tout se passait bien ! Le fait que tout se passait bien était la preuve vivante que Ken était un crétin. Dans ses plans à lui, ça ne se passait jamais bien. Le saboteur arrivait, Niko avait réussi à se cacher. Les autres étaient aussi probablement là. Telles un monorail, et nonobstant l'absence de rail à un monorail, les choses finirent quand même par dérailler.

Ils avaient été repérés. Ca ne pouvait être que ça. Par quel miracle ? Luther l'ignorait. Il lui semblait pourtant impossible que des lunettes puissent voir à travers tous ces obstacles, qui plus était avec des phares dans la figure. Et en plus, Georgia était touchée... Bon, il n'était pas temps de se lamenter sur le pourquoi des choses. Il avait vu bien pire, et même s'il aurait préféré que cela n'arrivât pas, ce n'était pas à lui de décider. Tout ce qu'il avait à décider était que faire du temps qui lui était imparti.

Et à observer la situation, les choses n'allaient pas si mal. Il faisait sombre, certes, mais le saboteur était touché. Niko pouvait donc dès à présent entrer en action. Quant à Georgia, sa blessure n'était vraisemblablement pas un problème pour elle, d'autant qu'elle n'avait pas besoin de voir sa cible pour la neutraliser.

Le tout était d'acheter du temps à Georgia pour qu'elle le fasse sans se faire plomber. Et faire tomber les autres dans un petit piège de son cru ? C'était osé, mais après tout, pourquoi pas... Luther activa donc son pouvoir afin de créer une barrière de protection devant Georgia et lui. Ce faisant, il ralluma sa lampe torche qu'il braqua sur les tireurs situés dans sa ligne de mire, afin d'attirer leur attention, en espérant que...

"Rafale, le top, ce serait que tu les rattrapes au rebond."

Comme il le précisait dans son communicateur à destination du principal intéressé. Au final, à quelques détails près, c'était le plan prévu non ?

Attendre, Niko détesté ça. Quand on était aussi rapide que lui, le temps pouvais parfois sembler long. Soudain, il vit de la lumière, Niko essaya de plus se caler dans son trou. Mais il se rendit compte qu'il dépassait de sa planque. Soudain le... les coups pleuvairent et Niko entendit le type tombait prés de lui. Le Faster fat Man paniqua un peu. Rien ne se déroulait réellement comme leur avait dit Cassandre. Il prit son communicateur et envoya un message a Luther en chuchotant.

" Torpen!C'estpasmoi!j'ysuispourrien!J'airienfait!Gast!"

Toujours est-il que Niko essaya de reprendre ses esprits en se disant qu'il ne voulait pas revivre le cauchemar Génoshien. Respirant un grand coup et serrant les poings, il attendit que les tirs cessent pour allumer sa lampe et se précipita a toute vitesse vers le type en lui disant de façon compréhensible.

" Si tu veux vivre! Accroches toi à moi et laisse toi faire. Onferalespresentationsplustard!"

Se servant de sa vitesse centrifuge, il essaya de le soulever un peu pour le poser plus facilement sur ses épaules façon sac à patates. Les pieds devant et la tête dans le dos. Niko se moquait bien que ce ne soit pas confortable, mais il n'avait pas le temps d'y mettre les formes pour un terroriste. Dés qu'il le pu, Niko partit rapidement vers son couloir d'origine pour le mettre à l'abri en essayant d'accélérer le plus vite possible pour choquer son passager et le rendre malade tout en évitant les obstacles possible et coéquipiers qui pouvaient être sur son passage.

... et ce qui devait arriver un jour ou l'autre arriva. Georgia sentit la douleur mordre son épaule. Le métal en mouvement pénétrer sa chair. Elle, dont le pouvoir était de gérer les lésions et les souffrances, venait pour la première fois d'être blessée en mission.

Ne pas tourner de l'oeil. Ne pas hurler. Ne pas s'évanouir. Rester consciente. Ne pas se relever. Rester accroupie. Respirer. Inspirer. Expirer.

Elle ne pouvait pas crever ici et maintenant. Georgia avait un rôle de pivot dans la formation. Comme au volley. On venait de lui lancer la balle. Il fallait qu'elle smashe... Ou qu'elle aille faire un tour, peut être définitif, sur le banc de touche !

Elle se concentra. Il ne fallait pas qu'elle tire sur la corde. De là où elle était, elle ne pourrait certainement pas tous les incapaciter. Le parpaing était une bonne planque pour les adversaires. En revanche, les sacs de sable offraient une protection moindre. Sans compter celui qui était resté en retrait.

Ses efforts allaient donc se focaliser sur ces trois là.

Georgia, serrant les dents pour ne pas hurler, tenta de transférer sa double blessure à l'épaule sur les deux gardes près des sacs de sable et sur celui qui était en retrait. Et advienne que pourra !

Luther déploya son pavois psychique, et alluma sa lampe, ce qui attira comme prévu une salve de balles venue du tireur derrière les sacs. Cette salve fut interrompue par des cris sourds des deux hommes, qui reçurent la blessure de Georgia à l'épaule. Cette pause permit à Niko de charger son sac à patate et de s'enfuir à grande vitesse dans le couloir où se trouvaient ses coéquipiers.

Il croisa de justesse Nathan, qui passa derrière Niko pour se lancer dans le carrefour. Toutefois Nathan fut brièvement heurté au bras par les pieds du saboteur, qui dodelinaient devant l'épaule du KozaX. Cet incident donnerait sans doute un bleu au NeXus, et une frayeur passagère, mais ne le dévia pas de sa trajectoire ni de son objectif. Au milieu du carrefour sa rafale s'abattit sur le bloc de parpaing, le faisant s'écrouler.

Cassandre surprit l'homme en retrait par son attaque en traître. Celui-ci lança un cri, ploya sous le choc et mit les genoux à terre. Le gaillard était cependant d'une constitution solide, et parvint à se maintenir en position verticale, résistant à la poussée de la psychologue.

Vadim situé en retrait dans le couloir et n'y voyant goutte, décida non sans regret de ne pas intervenir pour ne pas risquer de blesser sa partenaire. Il n'alluma pas sa lampe et attendit une seconde propice pour agir.

Niko parvint sain et sauf un peu plus loin dans le couloir. Le saboteur, sonné par ses blessures et la course, ne donnait pas signe de résistance. Il gémissait douloureusement.

Les deux hommes derrière les blocs se retrouvaient maintenant sous les parpaings violemment renversés par Rafale. Il n'y eut pas de mouvement de leur côté.

En revanche, les deux gardes situés derrière les sacs reprirent soudain en main leurs armes tout en se prostrant contre le mur, s'abaissant derrière les sacs. Cassandre, Georgia, Luther et Nathan ressentirent (Georgia pour la seconde fois) deux perforations de leur épaule gauche. L'impact et la douleur subséquente les fit vaciller.

La mitraille retentit à nouveau en provenance du garde 1, qui commença à balayer la zone pour arroser copieusement Nathan et le bouclier psychique.

Le garde attaqué par Cassandre entreprit de se défaire d'elle en donnant un coup de crosse derrière lui, mais gêné dans ses mouvements, il frappa mollement Sibylle à la hanche et trébucha en même temps, le nez au sol, alors que la psychologue ressentait les effets destabilisants de sa blessure à l'épaule.

[hrp] Notez que Cassandre, Vadim et Garde3 sont d'avantage en retrait que ce qui paraît sur le plan.
Sont indiqués pour mémoire le cone de lumière projetée par Luther, le véhicule élévateur ainsi que le bouclier psychique.

Une douleur intense vrilla l'épaule de la psychologue, qui laissa échapper un hoquet de douleur, tout en plaquant vivement sa main sur la plaie. En comparaison, le coup reçu à la hanche était une pichenette. Sibylle serra les dents, s'efforçant de garder les idées claires, ce qui était loin d'être aisé. Elle n'avait jamais été blessée de la sorte en mission ; en général, elle passait entre les balles. Mais quelque chose clochait. Rafale avait handicapé les deux hommes derrière les parpaings. Les deux derrière les sacs de sable avaient mordu à l'appât de Synergy. D'où venaient les balles qui l'avaient touchée ?

L'homme qu'elle avait attaqué l'avait repoussée, mais elle avait peut-être encore une chance de le neutraliser. C'était une question de vie ou de mort. Elle n'aurait probablement pas la force de lui échapper longtemps avec cette blessure. Mobilisant ses forces, la psychologue tenta de lui asséner un coup de pied au visage dans l'espoir de l'assommer.

Checklist mission : bouclier, ok, Niko, ok, protection pare-balle, ok. Nathan ? Parti faire le kéké... Bon... Tant pis pour lui, il se faisait arroser, il ne pouvait pas mettre des boucliers partout à tout le monde. Saboteur : neutralisé. Cassandre : en cours.
Transfert de blessure by Georgia : ok. Tout se passait bien.

Épaule gauche ? Pas ok. Ca, c'était pas normal. Luther réprima un humpf de mécontentement douloureux, et tâcha de rester focalisé sur son bouclier psychique, afin d'une part, d'éviter de l'éteindre, et d'autre part, de concentrer son attention afin d'un peu oublier ce qui lui arrivait.

Mais ce n'était pas normal. Son bouclier arrêtait les balles... Il se tourna vers Georgia, s'apprêtant à lui jeter un regard assassin, pour constater qu'elle était dans le même état. Ce n'était donc pas elle qui avait patiné avec son pouvoir. Mais qui ? En tout cas, s'il y avait du mutant en face -autre que le saboteur, bien sûr- et du mutant dans le style de Georgia, cela changeait complètement la donne. Il allait falloir neutraliser ces gardes de façon nette et sans bavure. Sans douleur...

"Il faut les assomer sans trop les blesser. Georgia, détourne nos blessures sur le saboteur, je vais en neutraliser un."

Pas d'ordres pour Nathan. Il n'aurait de toutes façons pas le temps de les suivre, vu qu'il lui faudrait prioritairement sauver sa peau. Mais il y avait là un garde en face de lui, qui jouait avec un substitut phallique... Il se croyait bien planqué et à l'abri, il allait avoir une surprise.

Quitte à très légèrement réduire son bouclier aux coins, Luther matérialisa une sorte de masque devant le nez et la bouche du garde en question (G1), qu'il pressa de façon parfaitement hermétique, et maintint en place afin de faire tomber ledit garde dans les pommes par asphyxie.

*Merci Jason... Je sais pas ce que je ferais si tu n'étais pas là...*, songea-t-il en s'appliquant à l'opération.

Georgia maugréa... Elle se sentait comme dans un cartoon quand elle constata que les blessures qui s'en étaient allées revenaient à nouveau. Comme si elle n'avait servi à rien. Comme si quelqu'un contrecarrait ses actions. Blessure narcissique et blessure physique combinées l'une à l'autre, c'en était beaucoup pour une même petite New Yorkaise.

Surtout qu'il n'y avait pas eu le moindre coup de feu qui l'avait touchée... Ainsi, y en aurait il un autre comme elle ? Mais le temps n'était pas à l'introspection... Visiblement Nathan et Luther était également frappés. Elle pensa aux autres. Qui étaient hors de son champ de vision. Qui n'avaient pas nécessairement la chance de se trouver derrière un écran de protection. Allaient-ils bien ? Et Dame Cassandre ? Georgia frissonna. Et se demanda rapidement si les gardes derrière les sacs de sable avaient été guéris ou pas... Quoi qu'il en fut, le déluge de plombs allait reprendre et l'israélien était aux premières loges.

Elle ne put donc qu'acquiescer aux paroles de Luther et tenta à nouveau de transférer ses blessures, celles de Luther et de Nathan mais ce coup-ci sur le saboteur. Pauvre chou. Il n'avait certainement pas demander ça. Mais, ça ou leur tronches à eux, Georgia n'avait pas l'ombre d'un doute. Et tant pis pour sa conscience ! Elle équilibrerait son karma pourri un autre jour...

Niko déposa le saboteur en lui disant.

"Bullet Airlines vous souhaites d'avoir apprécié ce vol. La société n'ai absolument pas responsable des malaise lier à la course."

A la couleur de son visage, Niko se dit qu'il n'était pas en état d'aller au que ce soit. Mais si il voulait monter sa compagnie de taxis, il devait au moins s'entrainer à accueillir ses futurs clients. Et puis ce n'était pas parce qu'il était en mission qu'il fallait être désagréable, il l'avait déjà bien secouer.Mais il avait eu une petite idée et décida d'en faire profiter l'équipe via communicateur.

"Dites, si on est déborder? Gulliver pourrait agrandir un des gardes pour qu'il s'assomme en frappant le plafond? "

N'attendant pas de réponse, il repartit de pieds fermes dans la mission. Rejoignant les autres, il aperçut Luther partir pour une percé (G1). Pensant qu'il pouvait se débrouillé contre deux type, Niko préféra couvrir ses arrières et permettre à Nathan de s'enfuir plus facilement

Il fonça à toute vers l'arrière du blocs de parpaing et ce dirigea le premier gardes qu'il verrait (G4). Il l'attraperait par les bras afin de secouer en tournant rapidement pour que la vitesse l'assomme.

Devant le danger imminent, Nathan eut le réflexe de s'élancer, gauchement certes à cause de sa blessure, vers le fond du tunnel obstrué. Sa tête heurta les rails rouillés et le mutant reçut une balle dans le pied. Toutefois la lancinante douleur à l'épaule disparut. Le NeXus était à demi conscient.

Ayant repéré au son la position de Cassandre, Vadim prit une taille d'enfant pour aller aussitôt à sa rescousse. Il buta rapidement contre la grosse botte de l'homme à terre, tandis que Cassandre tentait de surmonter la douleur de la blessure. Au moment où la psychologue, ayant rassemblé ses forces, frappa le garde à la tête, il lui sembla qu'elle shootait le haut du crane d'un poupon. Un craquement d'os indiqua que le coup avait porté au delà des espérances de la mutante.

Luther attaqua le garde 1, rognant le bouclier qui protégeait Georgia. La concentration du jeune homme vacilla sous l'effet de la double perforation à l'épaule, mais celle-ci disparut soudain entièrement. L'homme après quelques instants lâcha son arme et s'agita, comme pris de convulsions, avant de s'évanouir. Niko passa à ce moment, mais vers le garde 4 il ne trouva qu'un tas de parpaing, et du en enlever quelques uns avant de trouver un corps pas très fougueux à secouer.

Les blessures furent transmises avec succès au saboteur, qui ne donnait plus du tout signe de vie, là où Niko l'avait laissé.

Un seul garde (2) semblait en mesure de réagir à l'attaque fulgurante des KoneX. Cassandre qui avait l'ouïe fine put percevoir un discret "bip" pendant que l'homme semblait arranger quelque chose à sa ceinture. Il tira en même temps sur la cible la plus proche et la plus en vue : la toupie vivante qui avait mis à jour son collègue. Niko reçut ainsi une balle dans chaque bras et une dans l'omoplate droite. Son malheureux passager en reçut le même nombre, mais il n'émit aucun cri, ayant déjà eu son compte.

Le craquement qui retentit à son coup de pied glaça le sang de la non-voyante. La sensation d'avoir frappé une pastèque trop mûre lui donna une soudaine nausée. Le corps de son adversaire s'affala au sol, inerte. Il ne se relèverait pas, pas après le bruit qu'elle avait entendu. L'horreur et la culpabilité envahirent la jeune femme. Elle avait jusqu'ici pris part à d'autres missions, d'autres combats, mais jamais elle n'avait directement été responsable de la mort d'un adversaire. Ils pouvaient être corrompus, cumuler tous les outrages, les mutants de l'Institut neutralisaient leurs ennemis, ils ne les tuaient pas.
Certes, chaque mission avait encore son lot de dommages collatéraux, preuve qu'ils n'étaient pas infaillibles malgré leurs pouvoirs. Mais Cassandre, elle, n'avait aucune raison d'échouer. Elle ignorait qui était cet homme, mais sa mort lui apparaissait comme inacceptable de sa part. Elle avait beau se dire qu'ils avaient tiré pour tuer, qu'elle n'avait voulu que l'assommer, qu'elle ne comprenait pas comment son coup avait pu être aussi violent, le résultat était le même, il était mort.

C'est l'agitation qui régnait toujours plus loin dans le couloir qui lui rappela que les élèves, eux aussi, risquaient ce sort. Elle était elle-même toujours mal en point, son épaule la brûlait cruellement. Comme elle le pouvait, Sibylle se traîna contre la paroi sud, s'y adossa puis se laissa glisser le long du mur pour s'asseoir, appuyant toujours sur sa plaie pour tenter de freiner le saignement. Comme le lui confirma le léger bip qu'elle perçut, l'heure n'était pas encore venue de s'apitoyer sur son sort.
S'agissait-il d'une charge explosive ? De l'appel de renforts ? Cela aurait pu être n'importe quoi, et compte tenu de la situation, il valait mieux ne pas laisser ce détail au hasard.

Sibylle se concentra à nouveau tant bien que mal pour tenter de voir les prochains événements. Si des renforts devaient arriver, elle devait savoir par où pour prévenir les élèves. Elle leur transmettrait les informations à mi-voix par communicateur, afin de ne pas attirer l'attention sur elle.

Cassandre vit l'enchainement des événements : les KoneX parviendraient sans difficultés notoires à maîtriser le dernier homme, mais au bout de 25 secondes précisément, à compter de l'instant où le bip s'était fait entendre, cinq puissants explosifs se déclencheraient sur les 5 soldats. La voyante n'entrevit aucune alternative à ces explosions. Elles provoqueraient l'éboulement du tunnel et grilleraient tout sur leur passage. Cassandre eut la vision d'une hécatombe parmi les membres de l'Institut Xavier si elle laissait les événements se dérouler sans les avertir. L'éboulement et le souffle n'atteindraient néanmoins pas le saboteur, situé plus loin dans la galerie perpendiculaire. Il serait gratifié d'une pluie de petits gravats et de poussières brûlantes.

Cassandre s'intéressa aux éventuels renforts, et vit qu'une équipe d'ouvriers du chantier de la station "Nelson Mandela" ainsi que des hommes de la sécurité de la compagnie des transports suivaient les traces du véhicule élévateur, et arriveraient par le tunnel de droite. Ils entendraient l'explosion avant de la voir. Alors ils arrêteraient leur marche et appeleraient des secours.

La voyante perçut également que la violence de l'explosion briserait des canalisations d'eau, inondant partiellement les égouts, notamment ceux par lesquels le groupe était venu. Une nuée de rats affolés, certains gros comme des teckels, se répandraient dans ces méandres et jusque dans le tunnel comportant les rails.

Quant au tunnel de gauche, par où étaient venus les soldats, la psychologue vit qu'il menait à l'ancienne station "Jardin Botanique", interdite au public et condamnée. C'était pourtant bien de là que les ravisseurs étaient venus.

La psychologue interrompit là ses recherches car les secondes s'étiolaient. Il en restait 20 avant le carnage. Elle prévint donc l'équipe, seule issue pour modifier le futur.

[Indication : Il est possible de jouer environ 2 tours avant l'explosion.]

Vingt secondes. Cela lui rappelait les paroles d'une vieille femme qu'il avait un jour entendu : "y'a pas une minute à perdre". Non là, pour le coup, même pas une seconde à perdre. Il allait falloir aller vite, et donc, faire appel à Niko. Et donc, le réparer un peu...

"Miracle ! Guéris Bullet. Bullet ! Sors nous de là. Et n'oublie pas notre passager ! Tous, allumez vos lampes. Évacuation par Jardin Botanique."

Il fallait finir le boulot. Au temps pour les ravisseurs : il semblait que le destin avait décidé de ne pas les laisser repartir avec eux, malgré tous ses efforts pour les... euh... endormir avec tout le tact et la douceur dont il était capable. Il faudrait qu'il songe à dire à Cassandre que ça leur aurait fait gagner du temps de le savoir dès le début. Enfin bon... Tant pis.

Luther matérialisa une modeste boule de bowling qu'il asséna sur la tête du dernier garde.

Les paroles prophétiques de Cassandre glacèrent Georgia. Une fois de plus, la situation avait fini, contre toute attente, par empirer au-delà du stade critique. Il n'y avait plus le temps. Plus le temps de faire la folle. Plus le temps pour pleurer ou se lamenter. Il n'y avait plus le temps. Même pour réfléchir.

Luther semblait s'être occupé du dernier garde. Et, elle décida, telle le chien de Pavlov de se laisser aller aux ordres...

Georgia transféra l'intégralité des blessures de Niko sur le dernier garde, celui-là même sur lequel Luther venait d'utiliser son objet psychique. L'homme était maintenant étendu, KO.

A peine blessé et déja guéri. Niko ne comprit pas vraiment ce qu'il venait de se passer mais il n'avait pas trop le temps de comprendre quoi que ce soit.

Pour se dégager plus vite, il demanda aux autres:

"Rassembler vous autour de Vadim pour qu'il vous rétrécisse. Ne le lâcher pas! Vous ferez le voyage dans ma poche gauche. Pendant ce temps, je vais chercher le saboteur!"

Niko partit a toute vitesse chercher le mutant qu'il installa avec plus ou moins de délicatesse sur son dos avant de rejoindre les autres pour s'en aller en les mettant dans sa poche

Le dernier garde étant maîtrisé, Niko partit chercher le saboteur tandis que le reste de l'équipe se regroupait autour de Vadim. Nathan arriva en boitant douloureusement. Vadim reprit une taille normal et alla chercher Cassandre, toujours blessée à l'épaule.

Le Russe remonta ses manches. Il prit Cassandre et Nathan par la main, puis intima à Luther et Georgia de tenir ses bras. Il ne fallait lâcher sous aucun prétexte. Quand Niko revint avec le saboteur sur le dos, Vadim rétrécit le groupe et lui-même dans la main de Niko, puis on s'installa plutôt inconfortablement dans la poche de Niko. Quand celui-ci partit à la vitesse de l'éclair, les micro-mutants se sentirent comme dans un manège particulièrement oppressant. Les estomacs les plus fragiles s'accrochèrent péniblement, tandis que les deux blessés endurèrent un tourment étourdissant. Le contact tactile avec Vadim primait sur toute autre considération d'équilibre ou de confort.

Une explosion formidable retentit sur les talons de Niko, qui fonçait à tombeau ouvert dans la galerie obscure. Le bolide s'arrêta loin de la zone à risque où l'éboulement s'était accompli. Il se trouvait à l'orée d'une station de métro qui exhalait une odeur très humide et terreuse.

Lorsque le groupe reprit taille normale, Nathan s'était évanoui. Cassandre n'était pas loin de suivre le même chemin. Luther et Georgia avaient la nausée. Il ne restait que la lampe de Niko pour tout le groupe. Celle-ci révéla aux KoneX que la station Jardin botanique était en état de délabrement avancé. Le sol était partout recouvert de débris mais aussi d'une couche de boue vaseuse. Les parois et les quais étaient parcourus de racines verdâtres. Le groupe se trouvait au bout sud du quai, dans la travée des rails de métro. On entendait un bruit d'infiltration d'eau au fond du quai.

Cassandre oscillait entre conscience et inconscience. L'enchaînement des événements devint flou pour la pythie, tandis qu'elle se laissait aller contre le mur du tunnel. La force l'avait abandonnée, et elle se sentait incapable de se relever. Ou plutôt, la perspective de raviver la douleur à son épaule sapait ses forces. Le peu de couleur de son visage l'avait complètement déserté lorsque la poigne ferme de Vadim se referma sur sa main. Dodelinant de la tête, la Grecque ne comprit pas totalement ce qui se passa ensuite. Bruit, vitesse, secousse, douleur, nausée.
Le voyage miniature était nettement moins éprouvant lorsqu'on avait pas l'épaule en feu.

De nouveau à taille normale, la psychologue articula faiblement quelques mots.

"I-Il... y a... sortie."

Sibylle laissa échapper un gémissement de douleur et les jambes flageolantes, s'affaissa dans les bras de l'Ogre Rouge.

Les choses s'étaient arrangées rapidement. Un peu trop d'ailleurs. Il aimait habituellement bien les montagnes russes, mais ce genre là ne lui avait pas trop plu. Enfin bon, il était en vie, c'était déjà ça ! Rapide état des lieux de la situation :

• Cassandre : out, mais elle avait eu le temps de dire qu'il y avait une sortie.
  
• Nathan : out
  
• Niko : blessé
  
• Georgia : enceinte de six semaines, à en juger par la couleur
  
• Luther : enceint de six semaines, à en juger par la nausée. Il avait pourtant fait attention avec Jason !
  
• Vadim : il se portait bien. À croire que c'était des vacances pour lui.

Rapide état des lieux d'où ils se trouvaient : une station de métro, qui avait été laissé à la garde d'Ivy, semblait-il... de l'eau, des débris, de la boue, des racines, de l'odeur d'humus...

Et naturellement, au moment où il fallait faire de l'exploration, ils n'avaient plus qu'une seule lampe.

"Bon... On est dans une station de métro là. Visiblement, une succursale du jardin botanique façon "exploration des milieux humides". Mais si c'est une station de métro, il doit bien y avoir une vieille sortie quelque part qu'on pourrait guetter. Les ravisseurs sont entrés par ici, donc il doit y avoir moyen de passer dans l'autre sens... Je vais tâcher de trouver quelque chose comme ça.

Luther prit alors la lampe de Niko, et la balaya sur les parois des quais, à la recherche d'une relique de panneau sortie, ou carrément d'un couloir visible qui s'apparenterait à cela. Cette opération révéla en effet une relique de panneau, en partie couvert de mousses, qui indiquait "EXIT" vers le fond opposé du quai. Au bout du quai on pouvait distinguer le départ d'un couloir.

Le passage de la lampe confirma que des lianes et racines rampantes diverses s'enchevêtraient sur les parois.

Peu après les paroles de Luther on entendit un "plouf" qui se voulait discret, tout au bout du quai dans la travée des rails. Un tas de détritus bouchait la voie, empêchant de voir aussi loin avec la lampe.