[JustiX 2.1] Réunion de JustiX

Carrie était debout derrière son bureau et s'activait à ramasser les objets qu'elle avait un peu partout. Son bureau était complètement vide: toutes les choses qui s'y trouvaient étaient maintenant dans une grosse boîte sur le sol. Un dossier reposait fermé sur son bureau. Sur a chemise, les lettres C.I.A.M. étaient inscrites. Carrie ouvrit son emetteur et appella Ken, Pablo, Noémie Juliette et Roscart. Elle ajusta aussi son message pour Aaron et Chris. Prenant une longue inspiration, elle commença:

"Attention JustiX! Rendez-vous à mon bureau dans les plus brefs délais! Messieurs Blackwell et Adelscott vous êtes priés d'en faire autant."

Son message fait, l'avocate enfila son long manteau de laine et écrasa ses cheveux sous un bonnet tricoté de la même couleur. Carrie se plaça juste devant la fenêtre de son bureau et soupira longuement. Qui aurait crus qu'elle se plairait autant dans cet Institut? Elle n'avait jamais eu l'intention de devenir la professeur détestée de l'école. Elle aurait voulut qu'on l'apprécie, mais elle n'était pas comme ça. Elle savait bien que les élèves ne la portaient pas dans leur coeur et elle se disait que finalement c'était mieux ainsi...

"Mieux ainsi..." se murmura-t-elle.

Carrie se tourna pour regarder son bureau. Ses yeux tristes tombèrent sur l'acronyme inscrit sur le dossier. Son regard ne fut plus aussi nostalgique. Elle fronca ses sourcils par dessus un regard devenu sévère. Elle savait ce qu'elle avait à faire. La femme fixa la porte et attendit l'arrivée de ses élèves.

Son communicateur dans la main, Juliette demeura silencieuse... être convoquée dans le bureau d'un professeur, était généralement mauvais signe, c'était une évidence pour tous le monde... Et si la jeune gothique avait bien su éviter une chose tout au long de sa vie scolaire, c'était de se retrouver convoquée dans un quelconque bureau.. Du moins, pour se voir exprimer des remontrances. Pourtant, Cette fois-ci elle savait ne pas avoir de raison de craindre quoi que ce soit, puisqu'elle n'avait rien fait.

Tout de même, être convoqué donnait toujours ce léger frisson de culpabilité inconsciente, comme lorsque l'on se retrouvait assit auprès d'une religieuse... Un soupir de résignation s'échappa des lèvres de la jeune gothique, et puis finalement elle se mit en marche en direction du bureau de Carrie. Il ne lui fallut que quelques instants pour y arriver car, par chance (?), Juliette était justement en train de traverser un des couloirs non loin de celui ou se trouvaient les bureaux des professeurs. Une fois devant la porte de son professeur référent, Juliette frappa doucement contre celle-ci avant de pénétrer dans la pièce ou, visiblement, elle était arrivée la première...

"Bonjour mademoiselle Marcin.." dit-elle alors dans un sourire "Vous vouliez me voir..? que se passe-t-il dites moi..?"

Bien que légitimement innocente, l'interrogation de la jeune gothique sous-entendait inconsciemment quelque chose de plus personnel comme "Ai-je fait quelque chose de mal..?"

"Bonjour."

Une voix calme s'éleva derrière les trois élèves qui venaient d'entrer. Ken était juste devant la porte ouverte de Carrie, et observait avec interrogation la petite réunion devant lui. Il n'était pas sûr de vraiment aimer ce qu'il y voyait.

"Il se passe quelque chose ?"

Il fit un petit sourire poli à Juliette et à Carrie Marcin, avant de tourner un regard plus qu'interrogateur aux deux jeunes hommes. Il ne les connaissait pas, ne les avait jamais vus et n'aimait pas vraiment leur présence ici. Les JustiX au grand complet avaient été appelés par leur professeur et responsable, et il ne comprenait pas ce que ces deux types venaient faire là.

*Qui sont-ils ? Je ne les ai jamais vus, et ils n'ont pas vraiment l'air de savoir ce qu'ils font ici. Selon le message, ils seraient messieurs Blackwell et Adelscott...mouais, faut voir. J'espère qu'il ne se passe rien de grave...*

Le jeune homme, toujours méfiant, finit quand même par sourire aux deux inconnus pour essayer de les mettre à l'aise et d'assainir la situation, qui semblait légèrement tendue. Il tourna ensuite son regard vers Carrie Marcin, et n'aima pas encore ce qu'il y avait devant lui.

Elle était habillée pour partir. Son bureau était vide. Ses affaires rangées dans une boîte. Son esprit naturellement observateur et analyste, grâce à ses capacités intellectuelles supérieures et non mutantes, ne mit pas longtemps à comprendre ce qu'il se passait. Et il fronça alors les sourcils.

"Mademoiselle Marcin ? Il y a un problème ?"

Des yeux, il montra les affaires et reporta ensuite son attention sur elle. O'Connell attendait une réponse, et il n'était pas sûr d'apprécier celle que la jeune femme allait lui sortir.

Cuisine

Peu après que Noémie eut fait son entrée dans le bureau de Carrie, Roscart fit la sienne. Comme l'avait sûrement aussi fait ses coéquipiers et les deux nouvelle têtes inconnues à son esprit, il salua l'assemblée présente d'une simple et neutre bonjour. À ce qu'il pouvait voir, il ne manquait plus que Pablo et Wood pour que les JustiX soient au grand complet. Il ne pouvait pas dire pour le premier, mais pour le dernier, c'était certain qu'il ne serait pas là. Excluant Carrie, il devait sûrement être le seul à être au courant que le rigolo de la team s'en était allé. Cela le peinait, il l'appréciait bien, mais en plus il faisait terriblement souffrir sa petite amie.

*Au moins, il aurait pu nous dire au revoir. Bon, il a peut-être dû partir sur le coup, mais au moins il aurait pu nous avertir par communicateur. Ça aurait été la moindre des choses.*, pensa-t-il

Mi-fâché, mi-triste à propos de son coéquipier qui n'était plus parmi eux, il ne put s'empêcher de penser à lui-même, mais aussi du fait que la Dragonne l'avait rejoint pour être là en ce moment. L'avait-elle fait venir pour qu'elle annonce à tous et toutes qu'il s'en irait lui aussi? Il n'avait guère envie d'affronter leurs regards et leurs réaction, mais il ne pouvait quand même pas partir ainsi même si la tentation était bien plus qu'intéressante. Essayant de faire fi de ses paroles de tête et d'inconscience qui lui embrouillait l'esprit plus qu'il ne l'aurait cru, il porta totalement son attention sur Aaron et Chris. Ces derniers seraient bientôt nommés JustiX. Ses anciens coéquipiers le prendrait-il bien ou mal? S'il avait été à leur place, il aurait été déçu du remplacement, mais l'aurait quand même accepté.

*Mais ça, c'est moi.*, se dit-il

Changeant son regard de direction, il fut surprit de voir le bureau de son ancienne mentor vide. Qu'est-ce que cela voulait dire? Partait-elle aussi? Pendant une seconde, il pensa qu'elle allait venir avec lui pour qu'il revienne au plus vite à l'Institut, mais il effaça rapidement cette posibilité plus que stupide. Ne désirant plus se poser de questions, il porta ses yeux à l'extérieur de part une fenêtre.

"Attention JustiX! Rendez-vous à mon bureau dans les plus brefs délais! Messieurs Blackwell et Adelscott vous êtes priés d'en faire autant."

Réveil brutal. La voix stricte de Carrie avait résonné dans le communicateur, et réveillé aussi sec Pablo. Ouai, on savait que le Colombien était un gros dormeur, mais tout de même ! Il était là, tout habillé, étendu sur son lit ; encore une matinée où il n’avait pas suivit de cours… des maux de tête le dérangeaient régulièrement, agitant certaines nuits et troublant son sommeil. Du coup, il avait du mal à se lever et se rendormait souvent. Il voulait en parler à Cassandre depuis longtemps, mais il se défilait à chaque fois, pensant que ça passerait tout seul. Mais évidemment, les migraines ne passaient pas.

Bref, c’est donc un Pablo un peu mal réveillé – une fois de plus – qui se rendit à l’étage du bureau de Miss Marcin.
Après avoir tapé doucement à la porte, il la poussa et entra dans la pièce.

« Bonjour Carrie… »

Appeler les personnes, même adulte, par leur nom de famille n’était pas dans l’habitude du jeune homme natif de Bogota. Ce n'était pas un manque de respect, juste une différence d'éducation.
Le mutant aux cheveux blancs se plaça à côté de Roscart et balaya la pièce du regard.
Tiens…il y’avait deux intrus. Deux nouvelles têtes que Pablo ne connaissait pas. Etaient-ils des nouveaux que Carrie avait choisi pour intégrer l’équipe ? D’ailleurs, il manquait quelqu’un. Où était Wood ? Il était pourtant toujours le premier à répondre présent, et n’était jamais en retard. Etrange.
Un autre détail surprenant attira l’attention de Pablo ; l’attitude de la prof attitrée des JustiX. Elle semblait nerveuse, et portait son manteau ainsi qu’un bonnet. Par ailleurs, elle avait rassemblé toutes ses affaires. Il n’était, dès lors, pas très compliqué de déduire qu’elle était sur le point de quitter l’Institut. Ca ne faisait aucun doute.
Le regard doré du jeune Colombien se posa alors sur les 4 autres membres de l’équipe. (Aaron et Chris n’étant pas encore considéré par Pablo comme membres de la team :p) Inquiet et sentant qu’il se passait quelque chose d’anormal, il s’adressa à eux à voix basse

« Ca va ? Il s’ passe quoi ? »

Encore un fois, Pablo avait l’impression de débarquer…et c’était le cas !

"Je ne sais pas..." Répondit Juliette à voix basse "Apparemment mademoiselle Marcin veut nous parler.. Tu pense que l'on à fait une bêtise..?"

La jeune gothique jeta un doux regard interrogateur à Pablo, tout en sachant que celui-ci ne pourrait sans doute pas y répondre. Elle avait parlé à voix basse, comme pour ne pas troubler le silence qui s'était installé dans la pièce ou, pourtant, les interrogations devaient aller bon train dans les esprits. Une autre chose intrigua Juliette... Carrie était habillée comme pour sortir, et visiblement le bureau, qu'elle n'avait encore jamais eu l'occasion de voir, lui paraissait bien vide... Les affaires entassés dans une boite à même le sol signifiaient-elles que le professeur des JustiX allait les quitter..?

Juliette soupira tristement... Mais pourquoi..? Carrie ne se plaisait-elle pas avec eux..? Pourtant, toute l'équipe l'aimait bien, même si elle n'était pas toujours facile... En tout cas, Juliette appréciait son idéologie que Carrie avait fait celle des JustiX...

Elle jeta un dernier regard silencieux au jeune colombien, et puis finalement elle se redressa et reprit une position d'attente en croisant délicatement ses mains sur le devant de sa robe...

[Désolée du retard...je ne pouvais pas répondre hier j'avais un examen]

"Bonjour JustiX" dit-elle d'un voix forte une fois que tout le monde fut arrivé. Elle était vraiment nerveuse et cela paraissait dans ses mouvements inhabituellement sacadés.

Carrie indiqua silencieusement les chaises à ses élèves. Elle en avait placé juste assez pour le nombre qu'ils étaient. Elle n'attendait personne d'autre. Carrie se placa debout devant son bureau et prit une grande respiration. Elle placa ses mains dans son dos, jointes dans une prière silencieuse. Elle avait beaucoup de choses à dire et peu de temps pour le faire. Elle commenca finalement:

"Ne vous inquiètez, vous n'avez rien fait de mal..."

Elle sourit un petit peu à ses élèves, son regard évitant de les regarder trop longtemps dans les yeux. Elle avait, en réalité, un peu honte de ce qu'elle allait faire. Ce n'était pas de son genre de faire...De faire quelque chose du genre. Mais avant, elle avait autre chose à expliquer! Carrie regarda les anciens JustiX. Elle s'éclaircit la gorge et continua:

"Premièrement, je voudrais vous annoncer le départ de Wood Smith de l'Institut...Je ne l'ai appris qu'il y peu de temps et croyez moi, je vous en aurais fait part avant si j'avais pu... C'est pourquoi Monsieur Chris Adelscott est avec nous présentement."

Elle se tourna vers Chris et l'indiqua d'un long mouvement de la main. Elle regarda alors ses anciens JustiX et dit avec un regard plus sévère qu'avant:

"Il est bien evidemment hors de question...que Monsieur Adelscott se sente rejeté par ses coéquipiers. Est-ce clair? Sinon, je reviendrai vous sanctionner sévèrement."

L'avocate hocha la tête et dit: "Bien" avant de continuer ses petits mouvements nerveux avec ses mains derrière son dos. Elle regarda alors Roscart et l'invita à se lever.

"Roscart a aussi quelque chose à vous annoncer..."

Des discutions à voix basses venant d'ici et là, l'homme aux rafales ne put s'empêcher de tendre l'oreille pour en capter tous les mots de chacune ds phrases prononcées. La plupart tournait autour du bureau vide ou seule reposait une chemise portant les initiales C.I.A.M. et la grosse boîte se trouvant par terre juste à côté. Il fallait aussi dire que la façon dont était vêtue la propritétaire de la pièce faisait place à d'autres murmures aussi inquiétants que les autres.

*Que nous... que leur réserve-t-elle?*, se demanda-t-il

En même temps que les autres, il s'assoya sur une des chaise qui avaient été placées spécialement en leur intention à tous les huit. L'endroit sentant l'anxiété et les intrigues, quelque chose se tramait. À moins que son imagination lui jouait des tours, quelque chose allait se passer. Ne faisant qu'écouter les paroles de Carrie, il observa chacune des réactions de ses anciens coéquipiers lorsqu'ils apprirent le départ de Wood et la nomination de Chris dont il put enfin placer son nom sur son visage.

*Alors, l'autre c'est Aaron, mon remplaçant à moi.*, conclut-il

Son attention toujours porté sur les paroles importantes de la Dragonne, il fut soulagé d'entendre qu'elle allait revenir les sanctionner sévèrement si ses anciens ''frères et soeurs'' délaissaient et rejetaient celui qui prendrait la place de Wood. Cela voulait dire, qu'en fin de compte, qu'elle restait à l'Institut. Peut-être ne partait-elle que seulement pendant un moment pour une affaire plus qu'urgente à rêgler ou il ne savait quoi. Le regard sévère de son ancienne mentor posée sur lui, il sentit son rythme cardiaque s'accélérer. Était-ce déjà le moment pour leur dire que lui aussi s'en allait?

*Sûrement, c'est sûrement rendu le temps pour moi de tout leur dire. Pourtant, j'ai peur. Bon allez, si c'est le cas, je ne dois pas reculer et aller de l'avant. Il vaut mieux que ce soit ainsi qu'à la place je prenne la fuite. Je ne suis pas un lâcher ni un fuyard.*, se convint-il

Se levant de sa chaise après que Pulse eut annoncé qu'il avait quelque chose à leur dire, Ross vint se placer juste à côté de Carrie. Face à tous et à toutes, il avait encore le goût de prendre ses jambes à son cou et de déguerpir à toute vitesse, mais ne le fit pas. De toute façon, il n'arrivait même plus à bouger de là ou il était. Déplaçant ses yeux sur chacun de ses anciens coéquipiers, il respira un bon coup en silence.

''Comme vous pouvez le contaster, Wood est partit pour des raisons que lui seul connaît et voilà pourquoi Chris le remplace. Vous vous demandez sûrement pourquoi Aaron est alors présent parmi nous puisque nous sommes tous au complet, eh bien...'', commença-t-il par dire

S'arrêtant de parler, un moton dans la gorge, Flux n'avait jamais cru qu'il serait si difficile d'annoncer son départ prochain et imminent. En peu de temps, il avait créer des liens avec la majorité. En peu de temps, ils étaient tous et toutes devenus comme des frères et des soeurs pour lui et les JustiX comme une deuxième famille. Ne désirant pas montrer une quelconque grande faiblesse, il se resaisit sans que cela paraisse qu'il avait mal. Reprendant une grande respiration, il reprit là ou il s'était arrêté.

''...Eh bien, je vous annonce aujourd'hui qu'Aaron me remplacera au sein des JustiX. À partir de maintenant, je ne suis plus des votres. Pourquoi donc? Seulement que je dois partir pour une affaire plus qu'urgente que je dois rêgler au plus vite et que je ne sais pas combien de temps je serais partit. Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire.'', termina-t-il par dire

"Mais..." Ne put se retenir de s'exclamer Juliette...

La jeune fille ne comprenait plus vraiment grand chose à la situation...Suite à l'invitation de Carrie à s'assoir, Juliette avait suivit ses compagnons JustiX sur l'une des chaises disposés devant le bureau du professeur, pareillement à un oratoire... Le propos de ce même professeur concernant le fait qu'ils n'avaient rien fait la rassura, même si finalement elle le savait déjà. Mais dans ce cas, pourquoi les avoir fait venir..? Et puis finalement, le couperet était tombé...

Le fait d'apprendre que Wood était parti sans dire un seul mot la déçue profondément à vrai dire, car elle trouvait le garçon plutôt sympathique... Etrange et légèrement décalé, mais sympathique. D'ailleurs, lui aussi les trouvaient tous plutôt agréable, alors pourquoi..? Et voilà que comme si cela ne suffisait pas, Roscart leur annonçait aussi son départ de l'équipe... Mais pourquoi, tout allait si mal tout à coup..? Même si ces deux derniers allait être remplacé par les deux garçons présent dans le bureau, ce n'était pas pareil... Ils n'étaient pas de la... De la famille...

Oui, en dépit du peu de temps passé, Juliette considérait son équipe comme une sorte de petite famille, et pour l'italienne qu'elle était, la famille était une chose précieuse. En perdre deux membres, c'était un peu comme perdre deux bras... C'était une chose absolument inconcevable. Juliette demeura silencieuse sur sa chaise, la mine attristé et perplexe. Elle ne jeta d'ailleurs pas un regard aux deux nouvelles recrues... Non, aux deux intrus plutôt... Les poings de la jeune femme se serrèrent alors, et tout en relevant la tête elle regarda Roscart et Carrie d'un air décidé et leur dit de sa délicieuse petite voix musicale :

"On nous dois une explication... Pourquoi Wood et toi nous quittez-vous Roscart..? Et vous mademoiselle Marcin..? Vous partez aussi..? Vous nous abandonné, après nous avoir réuni..? Ne nous mentez pas, vos paroles et cette boite là-bas parle pour vous..."

Conclu Juliette en désignant ladite boite de son doigt pointé. Laissant l'impétuosité inhérente à son origine prendre le dessus, la jeune gothique eut le sentiment d'être trahi... Tout d'abord ses deux compagnons, et puis maintenant mademoiselle Marcin...

"Vous nous devez des explications..." répéta-t-elle de nouveau, la voix blessée...

Intérieurement, Juliette se demanda pourquoi toute les bonnes choses de son existence dégénéraient toujours de la sorte... La jeune femme reposa alors ses deux mains crispées sur ses genoux, mais ne quitta pas Roscart et Carrie de son doux regard de glace devenu soudain bien dur...

Ken encaissait le choc. Il n'imaginait pas que le but de la réunion ici serait de prononcer les départs de Wood, Roscart et surtout de leur professeur. Même si il n'était pas dans l'équipe depuis longtemps, même si il n'était pas encore vraiment ami avec les autres, il avait commencé à éprouver de la sympathie et de la camaraderie pour eux. De plus, en tant que leader, il se sentait un peu responsabilité, et il prenait donc un coup en entendant tout ça.

Jamais il n'aurait imaginé que Carrie Marcin puisse partir aussi vite. Certes, à l'écouter, cela semblait logique, car sa mission était importante et pouvait en effet être retardée par sa présence à l'Institut, mais il n'aimait pas ça. Il avait confiance en elle, il voulait qu'elle l'aide à contrôler ses pouvoirs et à mûrir.
Même si il ne lui faisait pas encore tout à fait confiance, il la respectait, et voulait qu'elle lui apporte quelque chose. Il n'aimait donc pas vraiment ce qu'il entendait.

*Après, je peux la comprendre. Ca ne doit pas être simple pour elle : elle vient d'arriver, et va déjà devoir partir pour une mission apparemment dangereuse. Ca paraît normal qu'elle doive y aller, et je me doute que ça ne doit pas lui faire plaisir. Juliette commence déjà à lui tomber dessus, et je me doute que les autres vont faire de même. Faut essayer d'éviter le conflit. Faut essayer de faire quelque chose.*

Mais lui-même avait du mal à gérer tous les sentiments qui naissaient en lui, par rapport au départ de Carrie, mais surtout de Wood et de Roscart. Il appréciait beaucoup ces deux mutants, et le jeune homme ne savait comment réagir à ce genre de choses. Le seul départ qu'il avait vraiment dû subir, c'était celui de son père, et ça n'avait pas été simple pour lui...pas simple du tout.
Néanmoins, il décida de chasser ces pensées de son esprit pour se concentrer sur la situation présente. Il fallait faire quelque chose pour calmer les esprits, et essayer de ne pas faire peur aux nouveaux. Un simple coup d'oeil lui permit de comprendre que ceux-ci ne se sentent pas à l'aise, et risquaient d'être blessés par certaines paroles. Et si ils devaient faire partie du groupe, mieux valait éviter ça au plus vite.

"Bon."

Le mutant, qui ne s'était pas assit mais accollé au mur, s'approcha de Roscart tranquillement. En silence, il posa sa main gauche sur l'épaule droite de Wortheymers, et lui serra sa main avec la sienne libre, tout en souriant et en parlant calmement.

"Je me doute que tu as tes raisons pour partir...je me doute que ça doit être grave. Si tu as un souci, je suis là, et je crois parler au nom de tout le monde en disant que tu es et que tu resteras toujours un JustiX, quoiqu'on en dise ou quoi que certains décident. Je ne veux pas que tu partes, mais à ce que je vois...toi non plus.
Va faire ce que tu as à faire, mais n'oublie pas que je suis là en cas de souci. JustiX un jour, JustiX toujours. Ne l'oublie pas non plus. Tu seras toujours des nôtres, et nous sommes là pour toi."

Il lui fit un petit sourire avant de se tourner vers les autres, et soupira légèrement. Il n'avait pas l'habitude de jouer le rôle du leader, mais en l'espèce, il se devait de faire ça. C'était lui le chef, et même si il n'était pas encore très expérimenté, c'était à lui que devait revenir tout ça.

"Je ne sais pas pourquoi Wood et Roscart partent, mais à voir Roscart, je crois bien qu'il n'en a pas envie et qu'il veut tout sauf ça. Mieux vaut le soutenir et lui dire que ça ne changera rien. Il a fait son choix, ça se voit. Nous sommes ses équipiers, et nous sommes là pour lui. Pour moi, la meilleure chose à faire est de lui dire que rien n'est changé."

O'Connell n'était pas sûr que son petit discours fonctionne, mais il parlait avec le coeur, et c'était ce qui comptait le plus. Après quelques secondes écoulées pour que tout le monde réfléchisse, il s'approcha ensuite de Chris et Aaron. Il s'arrêta juste devant eux, sans un mot.

Il ne les connaissait pas. Il ne savait pas qui ils étaient. Il n'aimait pas qu'on change l'équipe. Et il n'aimait pas devoir compter sur des gens dont il ne savait rien. Mais ils étaient des JustiX, maintenant, et il se devait de les accueillir. L'équipe ne pourrait pas survivre si les membres étaient impossibles entre eux.
Même si il n'aimait pas ça, il se devait de leur dire bonjour et de leur faciliter l'entrée. C'était le devoir d'un leader. Son devoir.

"Je m'appelle Kenneth O'Connell...appelez-moi Ken. Je suis le leader de l'équipe, selon mademoiselle Marcin. Même si vous remplacez deux personnes que je suis fier d'appeler coéquipiers et pour qui j'aurais sûrement beaucoup fait, je vous souhaite la bienvenue dans l'équipe. Ca ne sera sûrement pas facile d'en être maintenant, avec les circonstances, mais je vous promets de vous faciliter le plus possible l'intégration."

Fury espérait que tout ça serait suivi par les autres, même si il en doutait. Il savait que ses paroles pourraient être mal perçues, car trop rapidement acceptantes de ce qu'il se passait, et c'était pour ça qu'il se tournait finalement vers Carrie Marcin. Son regard, jusque là calme et doux, devint alors plus sévère et plus énervé. Ce qu'il avait en lui risquait de sortir, mais il se devait de le contrôler.

"Mademoiselle Marcin."

Son ton était extrêmement froid et presque cassant.

"Aujourd'hui, vous nous annoncez que Wood et Roscart partent. Aujourd'hui, vous nous dites froidement que Wood, que je considère personnellement comme un ami, est un lâche. Aujourd'hui, vous recrutez deux nouveaux sans nous en parler et nous mettez devant le fait accompli. Aujourd'hui, vous décidez de partir pour privilégier une autre mission que celle de nous instruire et nous aider.
Mademoiselle Marcin, aujourd'hui je suis obligé de vous dire que je ne suis pas d'accord et même énervé."

Jamais il n'élevait la voix. Jamais il n'était très méchant. Il usait de sa colère de façon contenue, et c'était encore pire qu'un grand éclas de rage.

"Je ne suis pas d'accord avec vos méthodes et vos paroles. Chris et Aaron ne savent plus où se mettre, vu que chacun d'entre nous préférerait que Roscart et Wood restent avec nous...et c'est normal. Comment espériez-vous que nous réagissions à ça ? Il est impossible de prendre bien quelque chose comme ça, mademoiselle Marcin. Impossible.
Je ne suis donc pas d'accord avec votre façon de présenter les choses, et je n'aime pas que vous parliez de Wood ainsi. Peut-être a-t-il fui. Peut-être a-t-il fugué. Je ne sais pas. Je m'en fiche. C'est mon coéquipier, mon ami. Je ne veux pas qu'on parle de lui ainsi, comme je ne veux pas qu'on parle d'aucun JustiX ainsi."

Les bras croisés, il toisait mademoiselle Marcin. Il la défiait, mais c'était son devoir en tant que leader, et il se devait de le faire. Surtout qu'il pensait tout ce qu'il disait, et que ça se devait de sortir.

"De plus, je suis énervé de votre départ. Je le comprends, mais je n'aime pas ça. Si vous avez une mission aussi importante...et bien il ne fallait peut-être pas accepter ce travail à l'Institut. Nous ne sommes pas un hobby. Nous ne sommes pas un amusement du week end. Nous sommes des êtres humains, et même si je sais que votre mission est importante...je suis en droit de dire que nous aussi.
Je suis donc énervé, oui. Mademoiselle Marcin, je vous respecte, mais aujourd'hui, ce que vous faites ne me plaît pas. Et je crois ne pas être le seul à le penser."

Ken se tut alors. Il se doutait bien qu'il risquait de se faire crier dessus, mais il avait parlé en leader et comme quelqu'un qui assumait ce qu'il pensait. Et c'était ce qu'il était, au fond. Même si c'était dur.

Juliette frappa violemment la surface du bureau de la paume de sa main, suite à l'intervention de Aaron ...

"Elle ne dirige plus rien, puisqu'elle nous abandonne !"

S'écria la jeune femme de sa douce voix à l'étrange accent de violence difficilement contenue, tout en fixant durement Carrie. La douce gothique ne se mettait que très rarement en colère, mais lorsque cela arrivait elle devenait une véritable furie digne de son héritage méditerranéen. Une image qui, il était vrai, ne la mettait guère en valeur. Une fois de plus, l'immense sentiment de trahison qui s'était emparé de sa personne jaillissait sous sa forme la plus primaire... Tu me blesse, je me défend... Attitude puérile dirait certain, vu la situation. Mais même si Juliette comprenait les raisons du départ de Carrie, elle ne pouvait s'empêcher d'en souffrir.. Surtout avec ces deux autres départ. Son nouveau petit univers encore fragile s'écroulait, et même si elle paraissait en être détaché, elle y tenait pourtant très profondément.

Tout à sa colère mâtiné de peine, Juliette ne remarqua pas la tentative de Noémie pour la ramener à une mesure moindre. L'adolescente manquait sans doute bien trop de confiance en elle pour affronter la gothique habituellement si douce...

"Ken à raison..." ajouta-t-elle d'un ton sévère "Il ne fallait pas accepter ce poste, Il ne fallait pas nous mentir et nous faire croire que vous resteriez mademoiselle Marcin... Vous nous avez trompé, et maintenant que vous n'avez plus besoin de nous pour rester ici, vous nous abandonner comme si nous n'étions rien d'autre que des objets usités..."

Puis, après avoir encore soutenu le regard de Carrie durant quelques secondes encore, Juliette se détourna lentement de celle-ci et se dirigea vers l'une des fenêtres du bureau ou elle s'appuya négligemment contre l'embrasure de cette dernière... Le dos tourné à l'ensemble des personnes présente dans la salle, Juliette dit alors à l'encontre de Carrie :

"Partez, si c'est vraiment ce que vous voulez mademoiselle Marcin... De toute manière, à mes yeux vous n'êtes déjà plus notre professeur... Un enseignant, un vrai, n'abandonnerait jamais ses élèves lui..."

Conclu la jeune femme avec une certaine amertume dans la voix, sans toutefois se départir d'une certaine colère légèrement apaisée... De toute façon, quoi qu'elle pense Carrie allait partir... Wood et Roscart ne reviendraient sans doute jamais plus, et les deux... Intrus... Allaient prendre leurs places dans l'équipe... Fermant doucement les yeux, Juliette soupira tristement. C'était comme cela, que pouvait-elle y faire..?

Elle avait vraiment été stupide de s'attacher autant à ces gens... D'ailleurs, combien de temps allait-il s'écouler, avant que Pablo ne quitte à son tour l'équipe..? Ou bien alors, serait-ce sa petite Noémie..?

Pour Juliette, tout cela ne présageait, à terme, rien de bon pour cette petite famille qu'elle avait eu la bêtise de croire sienne...

C’était donc ça, la raison de leur convocation à tous : Roscart et Wood quittaient l’Académie ! Au début l’hispanique avait eut du mal à réaliser ce qui se passait autour de lui et lorsqu’il avait entendu les paroles de son professeur, il n’avait pas dit un mot ; seul son visage avait reflété sa stupéfaction. Il était dur de concevoir que Wood ait disparu ainsi, de même qu’il était difficile d’admettre que Roscart quitte les JustiX de cette façon. Cependant, ils devaient tout deux avoir de réelles raisons pour vouloir ainsi partir.
Le Colombien, n’irai pas chercher à comprendre. Ça les regardait eux, et eux seuls. C’étaient leurs affaires. Parfois, il y’a certaines choses qui doivent rester personnelles et dont on ne veut pas parler. Pablo respecterait le choix de ses coéquipiers, même si il ne comprenait pas que Wood – qui avait été le premier à l’accueillir dans cet institut – soit parti sans dire un mot.

Basilic tourna successivement la tête vers Aaron puis vers Chris. Il ne les dévisagea pas, mais il regardait différemment maintenant qu’il savait qu’ils allaient être dans l’équipe. Ça ne devait pas être simple pour eux d’intégrer un groupe dans ces conditions…
Mais visiblement, la chose qui avait le plus choqué toutes les personnes présentent dans la salle était le départ annoncé de Carrie.
Pablo, lui, ne se sentait pas à ce point délaissé, surtout qu’elle avait de vraies raisons valables.
Fidèle à lui-même, il resta discret, laissant les gens faire leur reproches et discuter entre eux. Pablo était comme ça. Il parlait peu et encore moins dans ce genre de situation.

Les deux yeux dorés de Pablo se tournèrent vers Roscart. Alors que Ken et Aaron étaient en pleine discussion avec Carrie, le Colombien adressa à Roscart un regard comme il n’avait pas l’habitude d’en faire. A voix basse, il s’adressa à lui

« Fais ce que t’as à faire…on se connaît pas énormément, mais suffisamment pour que je soit persuadé que ta décision est la bonne... et si t’as besoin d’aide…une galère ou quoi… n’hésite pas. »

Pablo était conscient de ne pas être le membre le plus communicatif des JustiX ; mais s’il s’ouvrait peu, il observait beaucoup les gens. Suffisamment pour savoir que Roscart ne faisait pas ça sans y avoir réfléchis.
Par ailleurs, le natif le Bogota attachait la plus grande importance à l’amitié ; c’était une valeur à laquelle il tenait énormément et un gars avec qui il avait partagé des galères pouvait à jamais compter sur lui.

De son côté, Juliette s’était emballé pour de bon ! Elle avait toujours été la tête de mule de l’équipe, mais jamais Pablo ne l’avait vu dans cet état. Il la regarda traverser la salle jusqu’à aller face à la fenêtre. Elle avait l’air vraiment touché. Pablo, qui n’avait toujours pas esquissé la moindre émotion sur l’affaire du « mystère Carrie », s’adressa à la jeune Italienne, même si il savait que c’était peine perdu

« Te mets pas dans ces états Juliette…'faut la comprendre… »

A croire que cette histoire lui passait au-dessus ! Peut-être était-ce le cas…
Quoi qu’il en soit, il ne voulait pas en rajouter une couche, mais une question demeurait. Une chose intriguait Pablo…
Toujours assis sur sa chaise, il attendit que Juliette se soit un peu calmer. Puis, il se pencha en avant et prit la parole, calmement ; ses yeux braqués sur Carrie s'étaient légèrement plissés, comme si il soupçonnait quelque chose...

« Carrie…si tu pars…dis moi juste pourquoi tu as choisi les deux remplaçants toi-même ? »

Pourquoi avait-elle pris la peine de sélectionner deux nouveaux membres alors qu’elle partait ? C’était absurde ! Quelque chose n’était pas clair, et le Colombien avait bien envie de savoir de quoi il retournait…

Alors que Chris avait eu la décence d’éviter de se mêler au conflit, Aaron rajouta une couche de critique envers Carrie qui ne devait connaître que depuis deux minutes, comment pouvait-il oser ? Boucles d’or sentit quelque chose monter elle, pourquoi la chaleur de la salle avait si subitement augmenté.
Puis le coup de grâce fut porter par Juliette, si les mots de Carrie n’avaient été tendre en expliquant la situation de l’équipe, ils faisaient bien pâle figure face à cruauté de ceux prononçaient par la gothique. En fur et à mesure que les sons sortaient de la bouche de sa coéquipière, la vison de Noémie se troublait…des larmes venant recouvrir les yeux de la mutante excéder par cette conversation qui tournait aux règlements de compte.
La colère ne pouvant plus s’accumuler dans le corps de boucle d’or, la jeune fille se mit entre Carrie et ses détracteurs. Elle cria alors de toutes ses forces.

« CA SUFFIT !!! »

Durant quelques secondes le pouvoir de la mutante s’activa, créant deux murs bleutés devant et derrière elle. Bien que éphémère, le phénomène ramena le calme un instant dans la salle, le temps que Noémie étouffe ses sanglots pour réussir à prendre la parole.

« Mais comment pouvez-vous vous acharner sur Mademoiselle Marcin de la sorte ! Ken avait raison d’omettre des objections consernant ses décisions, mais vous auriez pu lui donner un droit de réponse avant de de de juger et et d’enfoncer le clou avec des mots si si… »

Elle avait du mal à prendre le dessus sur ses émotions pour continuer un discours correct, les larmes continuaient de perler sur ses joues. Elle essaya tout de même de reprendre :

« Juliette tu as dis qu’un vrai enseignant n'abandonnerait pas ses élèves… mais nous ? Nous sommes de bons élèves ? Car au lieu de proposer notre aide pour cette maudite affaire afin d’éviter son départ, on la crucifie ? Je je peux pas le croire… » Se tournant ensuite vers Carrie « comme je peux pas croire que Wood soit un lâche… »

Noémie porta alors ses mains vers ses yeux essayant d’interrompre le flux qui en découlait.

Carrie resta silencieuse jusqu'à la fin. Son regard était fixé sur la porte, derrière ses élèves. Les paroles des mutants rentraient dans ses oreilles et la heurtaient, mais elle ne laissait rien paraitre. Comme toujours...comme ce qu'elle avait toujours fait...Et ce qu'il lui avait toujours reproché. Elle ne montrait pas la douleur qu'elle ressemblait. C'était un signe de faiblesse...et elle était forte. Forte...Mais pas assez forte...

Elle était une mauvaise professeur. Elle devait trouver quelqu'un pour la remplacer. Elle devait rester. Elle devait trouver une solution...elle devait partir. Carrie sentit des larmes de colère et de tristesse s'emparer d'elle, monter dans ses yeux, mais elle les retint. La femme finit par descendre son regard triste vers ses élèves - ou ce qui en restait -. Elle ravala sa salive et dit:

"Dès que tout cela sera terminé, je reviendrai...Mais je ne sais pas combien de temps...et si...C'est une mission très dangereuse et je..."

Carrie secoua la tête furieusement. Elle n'avait jamais bégayé! Et c'est maintenant qu'elle commencait! Ils lui faisaient quasiment regretter d'avoir accepter son poste de professeur. Ils étaient cruels envers elle pour des raisons qu'elle ne considèrait pas bonne.

"Je comprends votre colère. Je trouverai quelqu'un, si vous le souhaitez, qui prendra ma place...Mais j'aimerais que non."

Elle sourit à Noémie et dit:

"Merci..."

Elle se reprit et se défendit avec énergie:

"Je n'ai jamais dit que Wood était un lâche! Il s'est sauvé de chez lui pour venir ici et il s'est sauvé d'ici pour retourner chez lui! C'est ce qu'il fait quand il pense que c'est le mieux pour tout le monde!"

"Noémie a raison en disant que ça suffit. Je crois que tout le monde a besoin de se calmer un peu, non ?"

La voix de Ken était calme et posée, même si il y faisait naître un soupçon d'autorité. Il n'était pas encore très à l'aise dans cet exercice, mais prenait son poste de leader à coeur. Et surtout, il sentait que la situation échappait à tout contrôle, et il ne voulait pas que de mauvaises paroles soient échangées sous le coup des émotions.

"Aaron, c'est bien de prendre la parole et ce que tu as dis n'est pas faux. Mais, et ne le prends pas mal surtout, je crois que vous devriez peut-être laisser les...on va dire "membres fondateurs" parler de tout ça. Je le répète : je suis heureux de vous accueillir et j'espère que ça ira entre nous...je suis prêt à vous aider à vous intégrer. Mais le souci est que vous êtes au beau milieu d'un problème qui concerne surtout Carrie et nous autres, donc ça vous met dans une situation difficile.
Ce que tu as dis n'est pas faux, bien sûr. Mais je regrette que vous soyez présents, car certaines choses peuvent sortir et blesser. J'espère que vous comprenez que si certains d'entre nous s'énervent, ce n'est pas à cause de vous, mais à cause des départs et des remplacements aussi...rapides et brutaux. Nous mettre devant le fait accompli ne fait pas plaisir, j'espère que vous le comprenez et que vous ne nous en tiendrez pas rigueur."

Il leur fit un petit sourire, essayant de leur montrer qu'ils n'avaient vraiment rien contre eux mais qu'il fallait les laisser gérer la situation seuls. Après tout, c'étaient Juliette, Noémie, Pablo, Roscart et lui qui étaient les plus concernés par les événements actuels, et il désirait alors s'en occuper seulement avec eux...et Carrie Marcin.

Lentement, le jeune homme se tourna vers elle. Un seul regard lui suffit pour comprendre que les différentes paroles échangées avaient affecté celle que beaucoup appelait la dragonne. Il avait toujours pensé que devait bien battre un coeur sous cette carapace. Il avait désormais devant lui la preuve que sa pensée était vraie, mais il n'aimait pas vraiment ça.

"Personnellement, je vous considère, mademoiselle Marcin, comme mon professeur. Je ne peux pas parler, et je ne veux pas surtout, au nom des autres, mais je suis toujours votre élève. Je comprends vos raisons de partir, mais elles ne me plaisent pas et je n'aime pas votre façon de faire.
Après, je ne veux pas vous crier dessus ou proférer des choses qui dépasseraient ma pensée...je ne suis pas là pour vous faire la leçon. Personne n'est là pour ça, d'ailleurs."

Cette dernière phrase était pour rappeler à Juliette qu'elle devait se calmer. Mais il savait bien que ça ne servirait pas à grand-chose : la tornade italienne était incontrôlable dans de tels états.

"Par contre, je suis déçu que vous nous mettiez devant de tels faits accomplis. Nous ne sommes plus des enfants, mademoiselle Marcin. Nous avons vécus assez de choses dans nos vies pour espérer un peu plus de considération et de confiance. Je comprends vos motivations, mais ça ne me plaît pas. Et je pense que c'est à cause de ça que nous nous énervons tant : personnellement, j'ai l'impression d'être pris pour un gosse, et je n'aime pas ça. Vous comprenez ?"

Le mutant fit un pas vers elle, autant symbolique que physique.

"Nous sommes vos élèves, et je suis fier de dire que je suis membre et chef des JustiX...de votre équipe. Mais il faut aussi que vous nous fassiez confiance. Si vous devez partir...et bien parlez-nous en avant ! Ne nous mettez pas devant votre sac et votre bureau vide. Ce n'est pas respectueux de nous.
Et surtout...si vous devez partir, pensez que nous pourrions peut-être vous aider. Notre devise veut dire que nous luttons contre toutes les injustices, et je crois pouvoir parler au nom de tous en disant que ça veut dire beaucoup pour nous. Si la situation est si grave, pourquoi ne pas nous demander de l'aide ? Nous ne sommes pas si incontrôlables, au fond..."

Il lui fit un petit sourire, attendant la réaction en espérant que tout se calmerait et reviendrait à une situation plus normale.