[22 mars] ça empire...

-> Saut temporel

C'était... Pitoyable. Charis s'efforçait de fuir les miroirs comme la peste. L'idée de se faire peur elle-même ne la motivait pas vraiment. Il fallait bien avouer que son sommeil avait été très agité pour ne pas dire inexistant depuis son retour de mission. Ses cernes auraient pu servir d'inspiration à un célèbre fabricant de bagages. Était-ce le contre-coup des changements de pressions entre les profondeurs marines et la surface? Si seulement... Dire qu'avec le sauvetage du petit Justin, elle avait enfin trouvé une raison de bien dormir, de se dire que finalement, elle pouvait servir parfois. C'était assez gratifiant comme sensation, même s'il fallait bien avouer qu'elle n'avait pas été très active. Les capacités des autres membre de l'équipe qu'elle avait rejoint l'avaient largement impressionnées. Elle avait des raisons de chercher à se dépasser à présent.

Mais c'était sans compter sur ce dur retour à la réalité.

Un simple jeans, un t-shirt sur lequel était dessiner une espèce de bestiole aux yeux exorbités verdâtre, façon dessin animé pour les enfants, les cheveux, mieux valait pas en parler, Charis se fichait pas mal de son apparence. Il n'y avait personne alors qu'elle entrait dans le foyer. Pourtant, il y avait du mouvement un peu partout dans l'Institut. Enfin de toute manière, elle n'était pas venue ici pour cherche à se distraire. Son objectif était clair: un ordinateur. Elle s'y dirigea sans la moindre hésitation, s'assit, déposa la feuille repliée qu'elle avait dans la main et alluma l'engin. Alors que l'écran démarrait tranquillement, elle déplia à nouveau cette lettre, celle qu'elle lisait et relisait sans cesse depuis son retour de mission. Décidément, elle n'arriverait jamais à discuter avec Viconia de vive voix...

Charis,

Il semblerait que le sors nous refuse de nous rencontrer, aussi, m’apprêtant à mon tour à partir en mission, je couche ici les mots que je te devais sur le papier.
Après tout, ne dit-on pas que d’écrire une lettre permet d’avantage d’organiser ses idées ? Les miennes ont été passablement dérangées dernièrement, mais j’ai tranché et ait décidé que l’Institut était un gage de confiance, et que je te faisais donc confiance. Je pense que nous ne seront pas assez de deux pour tenter de tirer au clair tout ce qui a pu bouleverser le cours de nos vies.

J’avoue qu’en lisant le début de ta lettre, je ne comprenais pas ce que tu me voulais, d’autant plus que je n’ai nullement la présomption d’être la seule dans ce vaste monde à me nommer de la sorte.
Et ce, jusqu’à ce que je tombe sur un nom : Andersson.
J’ai alors tout relu, la lettre, les journaux, j’ai parcouru mes souvenirs et tenté de faire se lier les différents éléments.
Je vais ici, sans tenter les liaisons, te raconter comment je suis arrivée à l’Institut. Puis je te reporterai ce qu’une source que j’ai toujours en Finlande m’a communiqué suite à mes interrogations.

Cela s’est déroulé en février de cette année.
J’étais étudiante à l’Institut des Arts d’Helsinki et, sans vouloir me vanter, réussissait plutôt bien. Ma dernière étude portait sur les suicides (activité dramatiquement en vogue en Finlande) et j’effectuais une série de portraits que je voulais exprimant tout le désespoir et désarroi du monde. De ceux qui peuvent vous expliquer comment on peut en arriver à s’auto-infliger une fin funeste.
J’y mettais trop de cœur, j’ignorai ma condition de mutante.

Un soir, le doyen a fait irruption dans la salle de travail où nous étions peu, accompagné d’un inspecteur de la Brigade Anti-suicide de Finlande. A priori notre école enregistrait de tragiques passages à l’acte inexpliqués.
L’inspecteur nous a passé en revue, nous provoquant et cherchant à nous mettre hors de nos gonds afin de détecter si l’un de nous était éventuellement mutant et capable de provoquer de telles choses.
Avec moi il y avait principalement un autre étudiant avec qui j’étais constamment en compétition, et une jeune fille décalée du nom de Pipilotti.

La soirée avançant, Pipilotti fut emmenée au poste, l’inspecteur affirmant qu’elle était la mutante meurtrière. Je m’y rendais plus tard dans la soirée, ayant apprit que j’en étais une, et que j’avais, a priori, provoqué ces suicides. Je suis ce qu’on appelle, je crois, une illusionniste.
Il s’avéra que le troisième jeune homme l’était également, et psychopathe avec ça. M’ayant accompagné, il fit table rase du commissariat, provoquant une terrible fusillade, n’épargnant en résumé que Pipilotti, l’inspecteur venu à l’Institut et un de ses collègues, du nom d’Andersson.

Devant la situation difficilement explicable, les inspecteurs décidèrent de nous faire quitter le pays et de disparaître quelques temps.
Mon inspecteur référent me mis donc dans l’avion pour Salem Center. Andersson devait s’occuper de Pipilotti, mais elle n’arriva jamais à bon port, bien que j’ai pu l’attendre longtemps.

Ma narration s’adresse ici, et au vu de ce que tu relates, j’ai eut lieu de croire que la jeune fille que vous aviez croisée était en effet Pil. J’ai croqué un portrait d’elle que je joint à la lettre, afin de mettre fin à mes interrogations.

Pour la partie secondaire, j’ai mailé mon inspecteur référent suite à ta lettre.

Celui-ci m’a confirmé tes dires :
- Andersson est un inspecteur véreux.
Sensé avoir expatrié certains mutants finnois à l’étranger : aucun n’étant jamais arrivé à bon port.
Par ailleurs, il est très probable qu’il ait égorgé sa femme.
Ils essaient de le tracer, mais il semble particulièrement mobile, en Europe, d’où tu viens, notamment.

- Concernant Pil, j’ai pu obtenir la confirmation qu’elle était effectivement mutante, une mutation au niveau des organes génitaux, c’est tout ce que je sais. Le rapport avec un « Graal Noir » ? Qui sait.

Voici donc tout ce que je sais pour lors. Revenue de mission, je l’espère, vérifierai mes messages dans le but de connaître d’éventuelles informations complémentaires.

J’espère de tout mon cœur qu’elle est encore en vie, et j’espère que la lumière sur cette affaire pourra être faite un jour, même si je suis pessimiste.

Porte-toi bien,

Viconia Savinen

L'image de cette jeune fille qui lui criait le prénom de Viconia en se faisant traîner de force la hantait toujours, mais maintenant, elle pouvait mettre un nom dessus: Pipilotti. La ressemblance entre le dessin au fusain de Viconia et la jeune fille était impressionnante. Charis l'avait laissé dans sa chambre, soigneusement rangée entre deux livres pour le maintenir intact. C'était la seule image nette qu'elle pouvait tenir entre ses mains de cette nuit maudite.
Elle aurait bien voulu avoir Viconia en face d'elle, pour parler à coeur ouvert, et surtout partager l'horreur qu'elle aussi avait vécu en Finlande. Mais les circonstances en avaient décidé autrement. Charis replia la lettre, qu'elle glissa en partie sous le clavier de l'ordinateur à présent allumé. Il fallait qu'elle avertisse Jo de ce qu'elle avait pu apprendre ici. Anderson étant dans la police, elle pourrait avoir des ennuis si elle se faisait repérer.
Son père avait-il pu l'aider au moins à récupérer ses papiers? Elle espérait avoir des nouvelles alors que, cliquant rapidement sur la barre d'adresses internet, elle se connectait à sa boîte mail.

Deux courriels retinrent toute l'attention de Charis...

Le premier était de Jo.

Dsl pour l'absenc de styl. Mai depui quelque jour je me sens surveille. Je croi avoir aprcu l'homme du chateau. Celui qui a poignarde Bart. Celui sur qui ta tiré. La premire foi cété après avoir piqué des truks ua magasin pour mange. Il m'a fai un sign de main de loin. Je me suis enfui. L'autre foi c'étai le lendemain en marchan dans lar ue : il était à 20 metre devan moi. Je croi que cé pas une coincidence : ou alor je devien folle.

Quoiqu'il en soi je vien d'appelé ton pèr depuis une cabin. Il accept que je vienn ché toi quelque jour le temp qu'il me réserv un vol pour NY. La rue cé pas pour moi. Vivement que j'aille en amérik te rejoindr. Avec toi j'aurai moin peur...

Porte toi bien

Ton amie
Jo

Le second était le pire : il provenait du père de Charis. Le début pourtant était anodin : diverses nouvelles familiales sans grande importance... Mais la suite...

[...]

Je suis heureux que tu me fasse confiance pour aider ton amie. D'ailleurs à ce sujet, je suis assez inquiet pour elle. Elle m'a contacté, il y a quelques jours pour savoir si je pouvais l'héberger. Elle avait l'air terrorisée mais n'a pas voulu me dire ce dont il s'agissait. J'ai bien entendu accepté et lui ai proposé également de lui payer le voyage pour qu'elle aille te rejoindre. Je pense, en effet, que cela pourrait te faire plaisir. D'autant plus qu'elle m'a parue être une jeune fille tout à fait attachante et gentille... Sans compter qu'il s'agit d'une personne en détresse.

Curieusement, elle ne s'est pas présentée au rendez-vous que nous avions pourtant convenu par téléphone. J'ai essayé de faire la tournée des hôpitaux ou des commissariats du coin : aucune personne correspondant à la description physique qu'elle m'avait faite par téléphone n'a été admise ou arrêtée ce soir là.

Je suis partagé : d'un côté, j'espère qu'elle n'a pas douté de ma sincérité et de ma fiabilité. Mais c'est égoïste. J'espère surtout qu'il ne lui ait rien arrivé. Si elle prend attache avec toi, je te remercie de bien vouloir me transmettre des nouvelles et, surtout, de la prier de me recontacter.

Au fond, et là encore c'est très égoïste de ma part, ma volonté d'aider ton amie provient peut être du fait que je n'ai pas su le faire pour toi.

Je t'embrasse très fort, ma toute petite,
Ton père qui t'aime

saut temporel

Alixtide avait constaté le départ en mission de la moitié de l'Institut et le retour de mission de l'autre moitié. Richard était parti aussi, sans doute définitivement écœuré par la bestialité de la femme fauve et la cruauté de l'illusionniste. Ces deux monstresses là étaient elles aussi introuvables, et Alixtide s'en portait très bien.

En une semaine il avait eu le temps de méditer certaines questions, alors qu'il s'isolait souvent dans sa chambre pour éviter de croiser Niko, Lucas, Garcia et autres mutants dangereux. Comme il ne s'était pas lavé depuis son combat dans la boue, il ressemblait à un noyé repêché de la vase d'un étang. Ses vêtements puaient comme d'habitude la sueur, la pourriture, le déodorant pour homme, le caniveau et la fange.

Après avoir avalé une tasse de café froid mariné avec du jus de chaussure et un zeste de citron moisi, il descendit dans le lieu le plus silencieux qu'il put trouver. C'était le foyer, avec seulement une élève absorbée dans le lecture égoïste de ses mails personnels, sans aucun intérêt pour l'existence du Breton.

Alixtide se sentit en droit de la déranger, en penchant sa silhouette boueuse et malodorante au dessus de l'épaule de Charis.

"On peut savoir ce que tu fais ? Et après on fera des cartes. Tu connais le kilo de merde ?"

Le mutant était vraiment prêt à tout pour divertir son esprit morose. Maintenant que Niko était parti en mission, il se sentait plus tranquille pour vaquer à des occupations ludiques. En effet, son instinct lui avait révélé qu'il se passait quelque chose du côté de Niko. Quelque chose de terrible et d'angoissant. Alixtide vivait dans l'angoisse depuis le lendemain de la soirée anniversaire de l'Institut. L'absence toujours confirmée du gros mutant dans son lit et même dans sa chambre avait fait s'effondrer les rêves du porcher. Il s'agissait maintenant d'oublier.

Il resta au dessus des cheveux en bataille de Charis et commença à lire ses mails.

C'était définitif. En plus d'être angoissée, la panique s'installait progressivement. Les doigts croisés devant ses lèvres, les yeux fixés sur l'écran, Charis lisait les mots écrits à l'arrache. Avec le lettre de Viconia en tête, c'était catastrophique. Jo était fichue, à moins d'avoir pu être aidée par quelqu'un d'autre. Seule face à un flic véreux aux tendances satanistes, elle n'aurait aucune chance. Mais avant de répondre, elle cliqua sur le second onglet, espérant des nouvelles un peu plus réjouissantes. Mouais, demander la paix dans le monde aurait pu paraître plus pertinent. Après quelques nouvelles de moindre importance, mais qui avaient au moins le mérite d'être rassurantes par leur banalité. La suite, en revanche, acheva Charis qui marmonna un truc incompréhensif plus proche d'un gémissement de désespoir que du "non" qu'elle aurait voulu prononcer. Ses doigts se crispèrent sur le clavier, tremblant, alors qu'elle fasiait de son mieux pour se contenir. Une envie irrésistible de noyer l'ordinateur s'emparait peu à peu d'elle, mais elle devait se contrôler. La peur comme la rage n'étaient en aucun cas des sentiments constructifs. Mais c'était dur, horriblement dur.

Et une odeur louche vint effleurer ses narines... Ah, elle l'avait déjà vu et senti. D'un geste rapide, elle essuya le commencement de larmes au coin de ses yeux avant de se retourner un court instant vers Alixtide. Passer d'une histoire de fou qui enlève des mutant au kilo de merde, ça file un choc quand même. Et puis c'était quoi, un jeu?

"Heu..."

Seule réponse accessible pour le moment. Le disque dur CharisX 3.5 est actuellement en surchauffe. Après quelques secondes de vague, elle remarqua bien vite que les yeux du mutant était à présent posé sur l'écran, sans doute encore arrêté aux banalités familiales. Elle cliqua prestement sur le bouton "répondre", qui lança le mail sur une autre page où le message d'origine disparaissant sous le bas de l'écran.

"Ecoutes... Je suis vraiment désolée, mais je crois pas être en état de jouer à quoi que ce soit. Mais c'est très gentil d'avoir proposer."

Elle tenta un sourire qui ressemblait hélas plus à une vague tentative de sociabilité qu'à une réelle marque d'amabilité. De toute manière, il fallait qu'elle réponde à ce mail, espérant se tromper sérieusement sur le sort de Jo. Même si jusqu'à maintenant elle avait toujours été plus que brillante pour avoir l'air gentille, bien, et toute autre apparence qui rendait n'importe qu'el être humain d'une banalité désobligeante, aujourd'hui, elle avait sérieusement du mal.

Alixtide était en train de déchiffrer des prénoms inconnus dans une histoire banale quand Charis changea de fenêtre. Elle semblait pressée de répondre, et sans doute signifiait-elle ainsi à Alixtide qu'elle aimerait bien son aide pour écrire.

Les paroles de la jeune fille lui confirmèrent ce signal. Les filles étaient souvent inquiètes pour les broutilles les plus infimes de la vie quotidienne. Par exemple Camille s'était un jour mise en colère et avait boudé pendant des mois pour une pauvre tache d'œuf sur son pull. Ou de javel... Alixtide ne se souvenait plus vraiment des détails.

La détresse de Charis intéressa beaucoup le Breton. Il prit la chaise de l'ordinateur voisin de celui de la mutante, et s'approcha d'elle pour regarder en même temps son écran.

"D'accord on va regueler tes petits porblèmes de la vie coupante... ça a franchement l'air de rien de rien. J'ai lu que le début et si tu voulais que je t'aide, faudrait me laisser lire tout purin. Alors... C'est pour ton père ? Ou autre ?"

Il coucha sa tête crasseuse sur ses coudes striés de vase et guetta l'écran.

"Les parents pour commencer, faut leur dire que tout va purin bien. Ecris par commence par : Papunet, purin, je suis à l'Institut Xavier, j'ai des copines - et tu cites tes copines et si t'en as pas... ben purin t'as qu'à mettre Rachel, qui est copine de tout le monde ou autre - j'ai des copines et je fais purin beaucoup de porgrès, jour après jour."

Il pivota la tête vers elle, avec un grand sourire fleuri d'une haleine de benne à ordure.

"Et ils seront contents, voilà. Ça dit à la fois tout... et rien. Tu comprends la pustilité ?"

Suite à Son footing-vidage-de-tête quotidien, Lars se sentait bien, malgré tous les petit désagrément tel que, sudation abondante, buée intempestive sur les verres des lunettes, souffle court et halètement disgracieux... Il avait même réussit à dissiper une bonne partie des angoisses qu'il avait ressentit le matin même, au sujet du départ en mission de Mina. Cette fois, au moins, il avait pût lui dire au revoir.
Après un passage par le frigo, pour y quérir une boisson fraiche puis dans sa chambre pour y prendre une serviette histoire d'essuyer son visage. Il descendit, sans vraiment y réfléchir, à l'endroit ou ses pieds le portait. Les pieds du suédois décidèrent donc d'aller dans le foyer, sage décision pour récupérer d'un footing et éventuellement discuter le bout de gras.
C'est dans ces habits de sports, que le blond entra, un T-shirt rouge vif uni, un short blanc, une serviette autour du cou et une bouteille de 50 cl de soda tenu par le goulot entre l'index et le majeur droit. Il eu un petit moment de surprise en voyant Alix dans un autre endroit que l'étage des garçons, le breton ne semblait pas vraiment apprécier la compagnie des autres élèves, à moins que ce soit le contraire... Mais bon, ce serrait un bon moyen de le connaitre un peu mieux. En plus de ça, il était accompagner d'une autre personne que Lars n'avait pas, non plus, vraiment l'habitude de côtoyer, Charis, La suissesse et lui n'avait jamais échanger plus que de rapides bonjours.
En entendant l'anglais approximatif du mutant porcin, Lars ne pût s'empêcher de sourire. Visiblement personne n'avait encore remarquer sa présence. Le scandinave d'un savant mouvement de poignet fit tournoyer la bouteille et la récupéra de la même main. en fesant tourner le bouchon un craquement de plastique suivit d'un Pssssshit sonore se firent entendre. Lars en ingurgita un grosse goulée, avent de dire.

Salut vous deux! Vous savez, à haute dose, c'est pas super pour les yeux ce genre de bidule. Enfin bon, moi j'dis ça, j'dis rien. Hein.

Il s'épongea le visage d'un pan de sa serviette, puis s'affala dans un fauteuil orienté de façon à pouvoir voir les deux mutant. Puis il reprit d'un ton désinvolte.

Alors, quoi de neuf?

En d'autres circonstances, Charis aurait pu trouver l'intervention d'Alixtide distrayante, en faisant abstraction de toutes nuisances olfactives inévitables. L'ennui majeur, c'était qu'elle ne pouvait même pas l'écarter du sujet du mail en écrivant en français, le Breton n'avait aucun mal avec cette langue. Sans avoir pour le moment trouvé une façon polie de signifier qu'elle n'avait pas besoin d'aide, Charis le laissa simplement parler. Après tout, même hors propos, un conseil ne faisait jamais de mal, surtout que vu les propos certes un peu bancal d'Alxtide, il semblait malgré tout en connaître un rayon en soucis paternels. En même temps tous les parents, du moins ceux qui étaient normalement conçus pour aimer leur progéniture, s'inquiétait toujours de manière irraisonnée pour cette dernière.

"C'est gentil, mais je ne cherche pas vraiment à rassurer mon père."

Et hop, une nouvelle entrée! Charis se retourna un instant. Ah oui, Lars. Encore une personne qu'elle n'avait pas vraiment pris le temps de connaître. D'ailleurs, même en comptant les membres de son équipe, avait-elle réellement pris le temps de connaître qui que ce soit? Elle faisait décidément une bien mauvaise camarade d'école. Elle tenta tant bien que mal un sourire gentil, pas très réussi.

"Salut! J'ai pas l'intention de rester collée longtemps à cet engin de toute façon. Et je suis certaine qu'Alixtide a tout plein de choses à raconter, non?"

Du moins elle l'espérait. Elle ne voulait pas vraiment laisser traîner cette histoire. Cliquant sur la case du texte, ses doigts se mirent à courir sur le clavier.

Papa,

Jo n'a pas remis ne t'a pas remis en cause. J'ai reçu un message de sa part comme quoi elle se réjouissait de pouvoir être aidée. Je suis paniquée. Elle m'a aussi dit qu'elle était suivit par quelqu'un. Je crois que Jo s'est faite enlevée par des traqueurs de mutants. Je n'ai pas osé t'en parler plus tôt, mais l'incendie au Château de Tourbillon est une mascarade pour cacher un crime odieux. Des hommes s'amusent à capturer des enfants mutants et s'en servent comme gibier pour chasser. La nuit de mon départ, ils ont tué plusieurs jeunes. Jo, une autre jeune fille et moi-même avons été les seules survivantes.

J'ai découvert qu'un des hommes présents à cette chasse est un policier véreux du nom d'Anderson. C'est ce même homme qui suivait Jo, d'après ce qu'elle m'a dit. Ils ont déjà une mutante entre leurs mains dont j'ignore encore ce qu'ils veulent faire. En revanche, j'ai la quasi conviction qu'ils utiliseront Jo pour finir la chasse qu'ils n'ont pu achever à Tourbillon. J'ignore pourquoi je te raconte tout ça. Si jamais par miracle Jo se libère et qu'elle te rejoins, je t'en supplie, aide-la à fuir l'Europe. Dans le cas contraire, ne cherche pas à en savoir plus. Je sais qu'ils ne reculent devant rien pour avoir ce qu'ils veulent, et s'ils peuvent cacher leurs crimes avec autant de facilité, ils n'auront aucun problème à supprimer tout ce qui peut se mettre en travers de leur route, mutant ou pas.

Je vais recontacter Jo, en espérant qu'elle a peut-être juste dû se cacher. Tu m'as aidée plus que tu ne pourrais l'imaginer. Je suis juste désolée de ne pas t'avoir avoué plus tôt ce qu'il en était. J'espérait juste pouvoir te protéger, mais j'ai peur à présent qu'ils découvrent que Jo t'a contacté. Je t'en supplie, sois prudents!

Ta fille qui t'aime,
Charis.

Elle ne s'arrêta pas et enchaîna immédiatement sur une autre page.

Chère Jo,

Je suis morte d'inquiétude pour toi! Si tu as ce message, ne prend même pas la peine de répondre et file chez mon père. Anderson, le type qui a poignardé Bart, est un policier et il a, à mon avis, largement de quoi te mettre des bâtons dans les roues. Il faut impérativement que tu quittes l'Europe dès que possible.

Charis.

Court, directe, elle envoya immédiatement ce second message, faisant fi des relents peu ragoûtants qu'elle sentait toujours.

Alixtide ignora Lars dans un premier temps, pour ne rien rater de ce que Charis écrivait. Visiblement cette demoiselle n'avait pas assez d'aventures à l'Institut, il fallait qu'elle s'invente des sagas familiales. Jugeant le tout inintéressant, le Breton quitta son poste de lecture et sauta dans un fauteuil en face du Suédois en survêt. La jeune Xplorer voulait qu'il raconte, il raconterait donc.

"C'est Charisse qui écrit des normans d'espionnage parce qu'elle s'ennuie avec Monsieur Picolo."

Dit-il en écrasant l'accoudoir avec ses pieds et en se vautrant en travers du fauteuil.

"Voilà l'histoire, tu diras si elle est bien. C'est l'histoire de Jo, qui est le chien chinois de Charisse. Son chien chinois s'est faite enlarver par un troqueur de mutants : un type qui vend des animaux tous simples en disant que c'est des mutants qui contrôlent purin pas leur pouvoir. C'est qu'il en est plein les rues, bien sûr, dans l'imaginantion de Charisse..."

Il fit un clin d'oeil complice et moqueur à Lars.

"Le grand marché des chiens chinois c'est chez les jumeaux Turbillon, c'est la parade pour cacher la prime odieuse. Et alors Jo le chien chinois est utilisé pour chasser le gibier ! La nuit du départ de Charisse, il a tué plusieurs jeunes mocassins dans une sanglière. Charisse et Jo ont été les seules survivantes !"

S'exclama-t-il avec emphase.

"Charisse a des poux verts, comme un policier véroleux, Anderson, qui est le même homme qui suivait Jo. Sûrement ils vont continuer la chasse au mocassin avec d'autres mutants-chiens... Mais Charisse dit qu'elle ignore pourquoi elle raconte tout ça !"

Et lui aussi haussa les épaules et leva les yeux au plafond.

"Et pour finir : il faut que le père envoie vite en collis le chinois dans l'avion ! Et je te supplie, et je te portège... et je pleure, et je picnique... et je t'aime et cétéra."

Puis il plissa les yeux dans un effort pour se souvenir du mail suivant.

"Maintenant j'écris à mon chien chinois : vite au panier ! Tu vas avoir la vérole du policier, et je serai morte moi. Que je suis triste et picniquée... signée Charisse donc sous-entendu qui ne t'aime pas tant plus que de le dire."

Ayant terminé son récit, il scruta le visage de Lars.

"Alors ? Combien d'exemplaire on va vendre avec tout ça, Gars ?"

Il lui fit signe de la main pour qu'il lui passe sa bouteille de soda.

Le salut timide de Charis et le vent total d'Alixtide n'était pas vraiment très engageants, mais les instants qui suivirent, il supposa que ces deux comparses était atteint de Jeremiahtite aigüe. A moins que...
Cette pensée lui attira un sourire. Mais mais la suite lui fit vite oublier ses soupçons, noyer sur la masse d'information qui sortait de la bouche fétide du mutant "blond".
Plus les histoire de chien chinois, de vérole, de mutant et autres pic-nique déferlaient sur le crâne du suédois, moins sa compréhension de l'histoire était claire. Si bien qu'à la fin de l'exposé Lars laissait apparaitre sur son visage une belle expression de confusion. Cet anglais était peut-être rigolo à entendre mais à comprendre c'était une autre histoire.
Il prit une gorgée de boisson gazeuse avant de remarquer que le crasseux lui en demandait. Il lui fit donc passer la bouteille, sans vraiment penser, qu'étant donné le régime alimentaire d'Alix, il risquer de choper une maladie si il rebuvait dedans ensuite. Prenant conscience de cela, il dit.

Garde-là.

Puis il répondit à la question sur un ton bien trop serieux pour l'être vraiment.

En vendre? Je sait pas, tout est possible en se bas monde. La preuve, Sonia Hanouni a bien été championne olympique... En tout les cas il faudra penser à vendre un tube d'aspirine avec chaque exemplaire, sinon on risque d'être poursuivit en justice.

Il ponctua sa phrase par un clin d'œil au mutant d'en face, et dit, l'air amusé, à l'intention de Charis.

Pas trop dur la vie de romancière à succes?

Il se pencha ensuite vers Alixtide, réprimant tant bien que mal un haut le cœur, il lui dit asse bas.

Si tu cherche la sympathie d'une fille, je doute que lire son courier soit la meilleure technique d'approche.

Quel fouineur... Au moins, Charis pouvait se consoler en se disant qu'à bien y réfléchir, pour celui ou celle qui prenait le train en marche, son mail n'avait ni queue ni tête. Son dernier message envoyé, elle se laissa aller en arrière sur sa chaise, récupérant d'un geste la lettre de viconia qu'elle glissa dans la poche arrière de son jeans. Tout texte potentiellement compromettant avait disparu de l'écran. D'ailleurs, elle se pencha pour éteindre définitivemet l'engin. Elle ne pu que suivre des yeux un instant Alixtide, alors qu'il libérait l'air ambiant pour se rapprocher de Lars. Attention, le lancement de tous les petits secrets de Charis allaient débuter...

C'était tellement... Innattendu qu'elle-même en resta sans voix. Charis avait fait pivoter sa chaise et écoutait à présent la suite de la parode assez alambiquée de ses mails. Il y avait un fond de bon sens dans tout ça, si l'on faisait abstraction des termes revus et corrigés qui transformaient Jo en... Chien chinois. A ce stade, Charis ignorait s'il fallait rire ou pleurer. Dépitée, sa main rencontra son front, mais elle se garda bien d'interrompre le résumé de son future roman à non-succès. Rien que pour le résumé oral, il faudrait envisager le tube d'aspirine ou tout autre forme de édicaments luttant contre les maux de tête. Elle ne pu que laisser sa main retomber, reportant son attention sur Lars pour répondre à sa question.

"Avec des lecteurs pareils, c'est un véritable enfer."

Pour la peine, elle aurait bien été tentée de rire, finalement, ne serait-ce que pour apaiser un minimum sa conscience. Mais à défaut d'une crise de fou rire, elle n'eut qu'un simple sourire, heureusement plus sincères que les premiers. Elle lorgna ensuite sur Alixtide à l'imagination débordante. De fait, son équipe n'avait-elle pas été dissoute? Elle n'osa pas vraiment demander confirmation. Après tout, ce genre de chose ne devait probablement pas être facile à encaisser. Elle vit Lars se pencher vers Alixtide, mais ne comprit pas grand chose à ce qui se disait à voix basse.

"Je peux participer?"

Tant qu'à faire...

Alixtide ne comprit pas vraiment le rapport entre Sonia Hanouni et le roman de Charis, donc il se contenta de hocher pensivement la tête pour contenter le Suédois.

"Bah on sera poursuivi hein... que ça soit en sport ou en justice..."

Le joueur de hockey avait des réflexions bizarres. Le Breton récupéra la bouteille de soda, l'ouvrit et écarta de l'autre main son col pour s'en asperger le cou. C'était pétillant, rafraichissant et bientôt il aurait la peau toute collante. Alixtide vidait le reste de la bouteille dans sa main, projetant des gerbes sucrées sur son fauteuil, quand Lars se rapprocha de lui. Gargoyle bien sûr se tendit vers lui pour lui faciliter la tâche. Le gaillard faisait là une remarque incongrue.

"Moi ? Je cherche pas la sainte pathie... je suis juste très littérare, ce qui fait que quand je vois des mots, c'est plus fort que moi et je les lis. C'est quand même pas ma faute que les mots de Charisse étaient devant mes yeux ! Si tu voyais un panneau "Défonce d'entrer", tu ne lirais pas peut-être ??"

Dit-il en terminant sur un ton légèrement offusqué, tout en se massant le cou et la nuque pour étaler le soda. C'était la diversion nécessaire pour réfléchir au mot important de la phrase de Lars. Le mot "fille". Mue par l'instinct féminin, qui consiste pour les filles à savoir exactement quand on parle d'elles, Charis demandait l'incrustation dans la conversation. Alixtide fronça le nez.

"Oui tu peux praticiper, là Gars et moi on disait justement, quelles sont les meilleures techniques d'embroche des filles. Gars dit que lire les mots qui sont écris sous les yeux, que ce soit sur un panneau ou autre, comme "défonce d'entrer", est un bon moyen d'attirer une fille. C'est bien vrai que par exemple..."

Il changea de position sur le fauteuil et jeta la bouteille vide derrière son épaule.

"C'est en cours de pholisophie de Madame Cassandre que j'ai empoché la première fille à l'Institut."

Disait-il d'un air détaché pour accentuer la banalité de cette conquête.

"C'est parce que je lisais devant tout le monde des mots qu'elle avait écrit sur un papier. Et je rajoutais mes idées dont Madame Cassandre a mis une ecxellente note... Et la fille s'appelait Draneu... heu... oui. Non, Dréna. Elle était dans mon équipe et le jour où j'ai été chassé de l'équipe, elle est partie, de malheur."

Ce petit arrangement avec la réalité permettait de donner toute la tonalité gothique-dramatique de l'histoire. Mais Alixtide avait déjà trop parlé de lui. Il regarda les deux mutants, puis ses ongles crasseux.

"Vous êtes trop jeunes encore à l'Institut, vous n'avez accroché presque personne. Alors si vous avez accroché quelqu'un ou non peu emporte. La question de Gars c'est : comment accroche-t-on les filles et moi j'ai répondu : en lisant des mots. Maintenant qui dit mieux ??"

Il détacha quelques croutes des tréfonds de ses cheveux en attendant des contributions au débat.

Visiblement, Lars avait visé juste. Alix' tentait de se justifier sans vraiment être très convaincant aux yeux du suédois.
Le fait de voir son soda mouiller le T-shirt boueux, ne le choqua pas plus que ça, avec Alixtide rien n'était impossible.
Le blond eu une petite grimace quand Charis leur reprocha à demi-mots de lui faire des cachoterie. Il se redressa avec un sourire forcé et entendit la réponse d'Alixtide avec soulagement. Il n'avait pas présenter les choses sous leur plus mauvais aspect.
Il rectifia même les dires de Gargoyle.

En fait, je disait que lire le courrier des demoiselles, en règle générale, ça leur plait pas vraiment.

Lars fût plus ou moins surpris d'entendre que le mutant puant avait eu une petite amie, une jeune fille nommée Dréna. Mais il se dit que personne n'aurait parier un kopeck sur lui et Mina, et pourtant... Le monologue du fétide continua. Puis il posa la question. "Qui dit mieux?". Elle s'adressait à lui presque directement. Charis avait été désignée comme arbitre. Du coup il était concurrent. Il se lança.

Moi...

Le scandinave eu un petit doute sur la conduite à tenir. il ajouta.

Je me demande si tout ce que je dirait pourra être retenu contre moi. Réveler ses technique de drague c'est par forcément un bon calcul.

Puis il fit une petite pause, avec une une expression de réflexion sur le visage. Après quelques seconde, il repris.

Après tout j'ai pas l'intention de draguer qui que soit d'autre que Mina. Moi je pense que pour obtenir la sympathie d'une jeune fille. Il faut être un preux chevalier. Galanterie et gentillesse, c'est les maîtres mots. C'est un peut vieux jeu mais ça marche.

Il se tourna ensuite vers la jeune fille, en espérant que leur conversation ne la gêne pas trop.

Alors Charis qui a le plus de chance de faire chavirer les cœurs?

Il fallait s'accrocher... Charis aurait bien pu avoir des spirales à la place des yeux devant cet exposé des plus... Brillants? On pourrait dire ça. Mais l'usage des mots laissaient à désirer. Heureusement qu'il était possible de faire des liens de cause à effet, mais en même temps... Elle n'avait pas de paracétamol sur elle pour chercher réellement à saisir tout le fondement de l'affaire. Alixtide lui donnait l'étrange impression d'être un vieux tombeur en pleine crise de la cinquantaine qui expliquait à la jeunesse le b.a.-ba de la drague façon pourave, le tout arrosé de soda, à défaut d'eau de Cologne. D'ailleurs, Charis eut un infime mouvement de recul, des fois que le soda irait un peu plus loin, genre sur son t-shirt. N'empêche, fouiner dans les affaires privées d'une fille, ce n'était en soi pas le meilleur moyen de la séduire. Quoi qu'étant donné l'interprétation qu'il faisait de ses lectures, la principale concernée ne risquait pas vraiment de voir sa vie intime dévoilée au grand jour. Elle ne fut pas si surprise qu'Alixtide avoue avoir actuellement, ou avoir eu par le passé une vie amoureuse. En même temps, il existait des types ignobles qui faisaient tomber les femmes comme des mouches, alors un mutant qui n'avait que le défaut d'aimer les immondices... Il devait bien exister des jeunes filles quelque part sur terre que ça ne gênerait pas, une fois le cap de l'odeur passé.

Alors elle se retrouvait arbitre du débat? Elle n'avait fait que hocher la tête à la première remarque de Lars. Hélas, Charis ne voyait pas vraiment quoi dire. De fait, elle-même était quelque peu inexpérimentée en matière de drague. Il fallait dire que ce genre de concept lui passait quelques milliards de kilomètres au-dessus de la tête, surtout en ce moment. Elle n'avait donc pas mieux, mais certainement pas pire non plus. Lars en revanche, avait son mot à dire, bien qu'il allait révéler des secrets compromettant sur sa personnalité... MOUAHAHAHAHAHA!!

"Je suis pas assez méchante pour me servir de ce genre de truc contre qui que ce soit."

Quelle plaie, Charis. Dire qu'elle aurait pu faire une peau de vache particulièrement vicelarde, si seulement elle avait eu une once de cruauté en elle. Le mal sommeillait encore, pour le moment...
Ah oui, c'était qu'il était avec Mina. Il faudrait vraiment que Charis prenne la peine de se connecter aux Feux de l'Amour Mutant. Elle ignorait encore tout de tout le monde. Pas terrible pour avoir l'air un minimum sociable. Heureusement, elle n'avait pas l'air gênée le moins du monde. Pire encore, elle considérait sérieusement les deux méthodes.

"Alors... Heu... Ben je sais que c'est bien dans un couple que chacun s'implique dans la vie de l'autre, mais lire des choses qui pourraient être trop intime, c'est quand même déplacer. Donc, désolée Alxtide, mais ta méthode, bien que partant sur un bon fond, n'est pas vraiment idéale. Même si c'est difficile de résister à la tentation de mettre son nez partout."

Et en même temps, il fallait pas non plus s'amuser à tenter les curieux. Quant à Lars...

"Être gentil, c'est bien! Mais de là à jouer les preux chevalier... Enfin je sais pas, il paraît que la grande majorité des filles croient encore aux contes de fées où le héro vient sauver la donzelles pour qu'ils puissent vivre heureux et avoir beaucoup d'enfants, mais... Il faut encore savoir trouver le juste milieu. Un copain qui veut tout faire peut transformer la galanterie en quelque chose d'étouffant, non? Enfin je sais pas, j'y connais rien à ces trucs de drague."

Elle leva les yeux vers le plafond, un peu embarrassée par son propre manque de connaissances en la matière.

"Mais s'il faut trancher, je pencherai quand même plutôt pour la méthode de Lars."

Alixtide soupira, blasé et mélancolique. Le verdict de Charis était tombé, lamentable et décevant.

"Jouer aux chevaliers... c'est du siècle des robes de Juliette je vous dis pas purin..."

Il se massa les yeux, l'air complètement abattu par ce qu'il venait d'entendre. Il les releva sur Charis et Lars.

"Bon j'ai aussi déjà fait cette tectonique sur une fille, à jouer Grogus le pereux. Elle jouait la princesse avec une robe rose et autre, je l'ai supplié à genou pour elle, je lui ai donné tout mon pain et ma sueur, pour elle ma pinrcesse de coeur... Et ben purin c'était la gamine Kitty, et ça n'a fait que me recevoir des claques et la faire pleurer... Donc ta tectonique Gars elle ne marche qu'avec les filles qui aiment les bouseux gradouilleux. Voilà."

Alixtide était irrité qu'une fois encore ses interlocuteurs ne comprennent rien à rien. Pourquoi passait-il son temps à expliquer des choses subtiles, à la limite de la philosophie, et recevait pour réponse l'incompréhension et le rejet ? Il lança un regard noir à Charis.

"Si tu préfères que ton armoureux te lise les résultats du catch de hockey sur place, c'est tant mieux pour lui. Moi il est évident que lire des choses intimes c'est bien plus profond et ça touche bien plus une fille normale."

Dit-il entre ses dents en déviant ensuite son regard sur Lars, ce blond viking à la subtilité d'un ours des cavernes. Alixtide ne comprenait pas par quelle magie ce type s'était trouvé quelqu'un... mais le fait que ce fut une harpie sans aucun avenir affectif était sûrement une bonne explication.

"Moi j'en ai mare des mutants dangereux de toute façon. Jamais je n'irai avec une menstruosité qui peut te crever les yeux d'un seul doigt ou autre. Je commence à les connaître les bestiaires de l'Institut... moi non merci, ternimé. La gamine Laura a bien mis sur son mot qu'il y avait peu de gens qui valent le coup de l'amour ici... Et moi en réfléchissant vraiment, vraiment..."

Il fit mine de réfléchir une demi seconde.

"Y'aurait qu'une seule purin de personne élève qui le vaudrait. Une seule qui est purin encore humaine dans ses sentiments... Alors purin..."

Mais sachant qu'il perdait son temps il reposa sa tête fatiguée contre le dossier.

La sentance venait de tomber. "And the Winner iiiis Laaaaaaaaaaaaaaaaaars Eriksson!!!". Encore une fois son speaker personnel frisait l'arrêt cardiaque. Bien que cette victoire ne soit inscrite dans aucun palmarès et récompensée par aucune coupe, médaille ou autres trophées, Le suédois était victorieux et un sourire s'afficha sur son visage.
Alixtide le fit vite disparaitre premièrement par les petits chambrement de rigueur dans ce genre de situation. Mais plus ça allait plus il devenait insultant, tout d'abord "gentiment" avec Charis. Mais ensuite, le puant s'attaqua à Mina. Le scandinave ne pouvait pas laisser passer ça. Il se leva d'un bond, envoyant un regard on ne peut plus noir au breton. Serrant les poings pour se contenir, tant bien que mal, il dit dans un quasi-hurlement.

Je t'interdit de parler d'elle comme ça! Moi qui pensait que tu était un garçon intelligent, capable de passer au dessus des apparences. Si tu avait voulu, tu aurais découvert une fille super. Mais non! Toi, tu la classe comme une monstruosité. Tu vaut pas mieux que Daedalion. Tu sait quoi, tu m'dégoute, et c'est pas uniquement du à ton odeur.

Lars était sur le point de décocher un direct dans la mâchoire collante de soda d'Alixtide. Mais il se souvint des des évènements de la soirée d'anniversaire, et se ravisa. Il avait promit à Mina de ne laisser personne lui manquer de respect et il avait tenu parole. Mais il avait perdu tout le bénéfice de son footing. Si il ne voulait pas casser quelque chose dans l'Institut, il devait repartir dans son "stakhanovisme". Il se dirigea vers la porte et dit entre ces dents, au jeune mutant.

Et pour les resultats de hockey. Les Canadians ont battu les Red Wings et les Senators ont perdut chez eux face aux Maple Leafs.

Il sortit en claquant la portes avec un grand fracas.

Dehors

Bien joué, Charis. Il manquait plus que ça. Jouer les arbitres ne lui allait définitivement pas. Dire qu'elle avait espérer arrondir les angles. Après tout, elle n'y connaissait absolument rien en drague, et trancher entre deux avis alors que ni l'un ni l'autre ne lui convenait à 100%, c'était probablement débile. Mais en même temps, s'il fallait choisir, comme elle l'avait dit... Enfin bon. Evidemment, elle se doutait bien qu'il fallait que ça tourne mal. ça tournait toujours mal. Déjà les commentaires entourloupés d'Alixtide démontraient qu'il n'était finalement pas ouvert à grand chose d'autre que les ordures, sans compter un manque total de tact vis-à-vis de Mina. Non, vraiment, Charis n'y comprenait rien au comportement adolescent. Qul étrange sensation que celle de se sentir incomprise parmi les incompris. Le monde était encore plus pourri qu'elle ne l'imaginait encore. Peut-être qu'il vaudrait mieux qu'elle laisse tomber les efforts d'intégration pendant un temps. Quelques années peut-être, en espérant que l'age moyen des élèves de l'Institut génère un peu plus de maturité. Ou peut-être que c'était elle qui n'était décidément pas faite pour comprendre ses semblables, qu'ils soient maudits socialement ou non.

Et soit dit en passant, elle ne saurait pas dire si ce qui la gênait le plus était un éventuel copain qui planterait son pif dans la vie intime de sa nana sans se gêner le moins du monde, ou un mec qui plante son pif là où il faut pas et qui en plus ne comprend même pas ce qu'il a sous le nez. Dans un cas comme dans l'autre, c'était... Dérangeant. Et le pire, c'était qu'elle ignorait si Alixtide avait réellement connaissance du poids de ses paroles concernant Mina. Lars d'ailleurs réagit au quart de tour. Heureusement pas trop agressivement, même si Charis aurait juré à un moment donné qu'il allait mettre un directe du droit dans le nez de Poubellman.

Devait-elle courser Lars? Elle eut un mouvement dans sa direction mais renonça finalement et ne pu que sursauter légèrement avec le claquement de la porte. Intervenir dans les hypothétiques problèmes des autres ne résoudra pas les siens. Elle ne pu que pousser un soupire, en se reportant sur Alixtide.

"Ils devraient donner des cours de tact et probablement aussi de tolérance dans cet Institut."

Elle haussa les épaules, et renonça tout simplement à poursuivre une quelconque discussion. Sa lettre en poche, elle se dirigea à son tour vers la porte et quitta tout simplement le foyer.

Chambres

Alixtide observa les gesticulations de ses deux camarades d'un air figé. Les parole véhémentes de Lars lui donnèrent envie de lui rétorquer une habile répartie cinglante, mais c'était sans doute du lars à un cochon.

Il lui fit donc un petit signe de la main qui signifiait : au revoir. Puis ce fut au tour de la créative Charis de se mettre en colère ! Alixtide fit une grimace et d'un geste lui intima de sortir, ce qu'elle fit.

Enfin seul, il soupira à son aise en se vautrant dans une autre position sur son fauteuil. Il songeait que bien peu de choses avaient changé finalement depuis son arrivée. La même scène aurait bien pu se produire à cette époque-là. Cette époque où Alixtide se délectait de faire fuir les gens, de les agacer, de les pousser à bout jusqu'à ce que violence s'en suive. A la réflexion il aimait toujours ça. Mais depuis quelques jours, où une ombre planait sur son esprit, il avait même perdu goût à ce genre de plaisir de la vie en société.

Baladant son regard sur la fresque du foyer, il songea aux paroles d'Esther. Elle avait bien dit qu'il avait fait un grand pas en avant, mais c'était tout le contraire. Sa situation était la même que par le passé.

Alixtide tapotait son cou maculé de crasse et de soda séché en considérant la fresque. Magnifique définition de la Sainte Tolérance prêchée par Draena et Juliette à son premier cours de philo. Notion trompeuse qui renforçait les mutants dangereux dans leur irresponsabilité.

*Purin...*

Abandonnant de guerre lasse ses rêveries métaphysiques, Alixtide chercha des yeux un nouveau Mutations dans la pile, mais c'était toujours les même numéros qu'il connaissait pas cœur. Il se leva énergiquement et s'assit devant un ordinateur. De là il se rendit sur le site Internet de la Sentinelle pour lire la dernière édition. En même temps il ouvrait sa boite électronique et se demandait à qui il pourrait bien écrire.

Finalement il écrivit à Sven et à Diégo.

bloc de texte a écrit:Alors purin ? Qu'est-ce que vous faites dehors ? Qui de vous est marié par exemple ? Si vous me le dîtes vrapidement je ferai un article sur vous un jour dans Mustrations.

Si vous ne vous resouvenez pas de moi je suis Alixtide Pitre. Répondez par plus que oui ou non svp.

Et renvoyez moi vos adroises mail. (Ce messade se gresse à Diégo le martien et Sven le suédois)

Merci.

A.Pitre. (Indistut Xavier)

Il s'employa à poster ce message sur tous les forums d'adolescents en mal de vivre qu'il put trouver.

[22 mars] ça empire...

[22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...

Re: [22 mars] ça empire...