Mémorial de l'institut
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Le courtier temporel
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- Le courtier temporelConscience collective
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Mémorial de l'institut
Lun 19 Juin 2006 - 14:05
Le cimetière de l'institut avait été aménagé dans une zone calme, légèrement en retrait du parc. Vingt-deux tombes étaient visibles, disposées autour d'une stèle centrale. On pouvait voir les pierres tombales de :
- Liven Weather
- Jim Endro
- Erika Khris
- Gaëlle Harman
- Karen Matthews
- Ashern Ryder
- Tom Davis
- Kieran Salidza
- David Flanning
- Myou Kinzoku
- Alexander Lestruand
- Luna Muran
- Louis Herbert
- Michel Lecomte
- Lyu Nan Quan
- Gabriel Layne
- River Smith
- Enzo Pesco
- Harald Brattbakk
- Hjördis Snorri
- Lars Eriksson
- Liam Manning
Au centre de la rangée, une pierre tombale un peu plus imposante que les autres était placée.
- InvitéInvité
Moment de recueillement...
Dim 21 Oct 2007 - 22:55
[ Chambre de Laura ]
Jessica arriva au niveau des tombes, ralentissant l'allure au fur et à mesure qu'elle s'en approchait. Elle n'était pas venue depuis l'enterrement... n'en ayant pas vraiment eu le temps, ni l'occasion. Et après ces excuses, peut-être simplement qu'elle n'en avait pas eu le courage. Elle lacha la main de Laura, et s'approcha de la tombe de son frère. Elle se baissa, passa les doigts sur les gravures formant le prénom de son frère, puis s'assit à même le sol au dessus de lui.
« Désolé de pas être venue plus tôt... »
Elle se retourna, et regarda Laura. Etrangement, la nostalgie qui l'entourait auparavant c'était dissipée aussitôt qu'elle était arrivée en ce lieu. Il était là, près d'elle. Même si elle ne pouvait pas le voir, ni lui parler, elle s'était convaincue qu'il l'attendait ici.
Observant de nouveau la tombe, elle se mit à sourire bêtement, comme quelqu'un qui venait de se remémorer quelque chose. C'était il y a si longtemps... Sans savoir pourquoi, elle voulut raconter à Laura. Ce n'était rien, ça ne l'intéresserait surement pas, mais elle avait envie de le lui dire.
« Je me souviens une fois, j'étais triste... et il est venu me voir. Et je lui ai dit que je voulais pas qu'il parte, qu'il n'avait pas le droit de me laisser... Que s'il ne revenait pas, je saurais pas quoi faire sans lui... »
Elle s'interrompit. Jess n'avait pas vraiment expliquer le contexte, mais ne s'en rendit pas compte. Elle disait ce qu'il lui passait par la tête sans réellement y réfléchir. Après quelques secondes, elle reprit, en regardant Laura avec un léger sourire.
« Il m'a répondu, 'T'en fais pas il m'arrivera rien, tu m'connais!' avec son air genre dur à qui il arrive jamais rien! Puis plus sérieusement il m'a dit : 'Je te promet, je serais prudent. Je ferais bien attention à tout à partir de maintenant et je reviendrais!' Et là, il s'est relevé, et mon père est arrivé et il s'est mangé la porte en pleine tête... »
Jess eu un sourire vers la plaque qui ornait la tombe de son frère. Un sourire qui était le même que le jour où il s'était prit cette porte. À la fois amusé, et triste. Puis elle retrouva le fil de ses pensées et se tourna vers Laura.
« Désolé... je sais pas pourquoi je te raconte ça! »
Elle lui adressa un sourire, affichant une expression bête sur son visage.
Jessica arriva au niveau des tombes, ralentissant l'allure au fur et à mesure qu'elle s'en approchait. Elle n'était pas venue depuis l'enterrement... n'en ayant pas vraiment eu le temps, ni l'occasion. Et après ces excuses, peut-être simplement qu'elle n'en avait pas eu le courage. Elle lacha la main de Laura, et s'approcha de la tombe de son frère. Elle se baissa, passa les doigts sur les gravures formant le prénom de son frère, puis s'assit à même le sol au dessus de lui.
« Désolé de pas être venue plus tôt... »
Elle se retourna, et regarda Laura. Etrangement, la nostalgie qui l'entourait auparavant c'était dissipée aussitôt qu'elle était arrivée en ce lieu. Il était là, près d'elle. Même si elle ne pouvait pas le voir, ni lui parler, elle s'était convaincue qu'il l'attendait ici.
Observant de nouveau la tombe, elle se mit à sourire bêtement, comme quelqu'un qui venait de se remémorer quelque chose. C'était il y a si longtemps... Sans savoir pourquoi, elle voulut raconter à Laura. Ce n'était rien, ça ne l'intéresserait surement pas, mais elle avait envie de le lui dire.
« Je me souviens une fois, j'étais triste... et il est venu me voir. Et je lui ai dit que je voulais pas qu'il parte, qu'il n'avait pas le droit de me laisser... Que s'il ne revenait pas, je saurais pas quoi faire sans lui... »
Elle s'interrompit. Jess n'avait pas vraiment expliquer le contexte, mais ne s'en rendit pas compte. Elle disait ce qu'il lui passait par la tête sans réellement y réfléchir. Après quelques secondes, elle reprit, en regardant Laura avec un léger sourire.
« Il m'a répondu, 'T'en fais pas il m'arrivera rien, tu m'connais!' avec son air genre dur à qui il arrive jamais rien! Puis plus sérieusement il m'a dit : 'Je te promet, je serais prudent. Je ferais bien attention à tout à partir de maintenant et je reviendrais!' Et là, il s'est relevé, et mon père est arrivé et il s'est mangé la porte en pleine tête... »
Jess eu un sourire vers la plaque qui ornait la tombe de son frère. Un sourire qui était le même que le jour où il s'était prit cette porte. À la fois amusé, et triste. Puis elle retrouva le fil de ses pensées et se tourna vers Laura.
« Désolé... je sais pas pourquoi je te raconte ça! »
Elle lui adressa un sourire, affichant une expression bête sur son visage.
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Sam 27 Oct 2007 - 23:08
Un vent frais matinal vint réveiller plus soudainement Laura quand elle arriva à l'extérieur, elle ne voulait pas lacher la main de Jessica, mais quand elles arrivèrent à destination, ce fut son amie qui se détacha et alla jusqu'à la tombe d'Ashern. Quant à Laura, elle était incapable de faire un seul mouvement. Lentement, très lentement elle se dirigea juste à côté là où c'était écrit : Tom Davis. Son Tom était bien là.... Pourquoi il ne venait pas lui faire un câlin, pourquoi il n'était pas là pour elle ? Non... non elle ne devait pas penser ça, ces pensées la conduiraient à la déprime, la même qu'elle avait quelques jours auparavant.
« Je me souviens une fois, j'étais triste... et il est venu me voir. Et je lui ai dit que je voulais pas qu'il parte, qu'il n'avait pas le droit de me laisser... Que s'il ne revenait pas, je saurais pas quoi faire sans lui... »
Laura sursauta et s'apperçut que Jess lui parlait. Elle attendit la suite de l'histoire, sachant très bien que ce n'était pas le moment de faire un quelconque commentaire, de toute façon elle ne saurait pas quoi dire...
« Il m'a répondu, 'T'en fais pas il m'arrivera rien, tu m'connais!' avec son air genre dur à qui il arrive jamais rien! Puis plus sérieusement il m'a dit : 'Je te promet, je serais prudent. Je ferais bien attention à tout à partir de maintenant et je reviendrais!' Et là, il s'est relevé, et mon père est arrivé et il s'est mangé la porte en pleine tête... »
Elle eut un sourire triste, elle se dit que la scène avait du être marrante à l'époque, mais pas aujourd'hui. En fait c'était plutôt ironique, comme situation...
« Désolé... je sais pas pourquoi je te raconte ça! »
"Heu... pour évacuer ?... Moi jme suis demandée pourquoi c'était Tom qui s'entendait le mieux avec moi, parce que y a quand même deux de mes frères qui ont treize ans, et il en a seize. Mais en fait jsais pas si c'est lié mais lui aussi il a un pouvoir. Il a su mieux se cacher que moi."
Laura regarda le sol, l'air un peu pensif et contrarié à la fois, elle soupira, tout aussi pensivement. Elle se dit que peut être que si Tom avait dit aux parents ce qu'il savait faire, il aurait été aussi ici, dans ce cas, elle n'aurait peut être pas fugué, et il ne serait pas mort. C'était trop bête....
"Mouais... il a évité l'institut et les embrouilles avec les parents, lui au moins..."
« Je me souviens une fois, j'étais triste... et il est venu me voir. Et je lui ai dit que je voulais pas qu'il parte, qu'il n'avait pas le droit de me laisser... Que s'il ne revenait pas, je saurais pas quoi faire sans lui... »
Laura sursauta et s'apperçut que Jess lui parlait. Elle attendit la suite de l'histoire, sachant très bien que ce n'était pas le moment de faire un quelconque commentaire, de toute façon elle ne saurait pas quoi dire...
« Il m'a répondu, 'T'en fais pas il m'arrivera rien, tu m'connais!' avec son air genre dur à qui il arrive jamais rien! Puis plus sérieusement il m'a dit : 'Je te promet, je serais prudent. Je ferais bien attention à tout à partir de maintenant et je reviendrais!' Et là, il s'est relevé, et mon père est arrivé et il s'est mangé la porte en pleine tête... »
Elle eut un sourire triste, elle se dit que la scène avait du être marrante à l'époque, mais pas aujourd'hui. En fait c'était plutôt ironique, comme situation...
« Désolé... je sais pas pourquoi je te raconte ça! »
"Heu... pour évacuer ?... Moi jme suis demandée pourquoi c'était Tom qui s'entendait le mieux avec moi, parce que y a quand même deux de mes frères qui ont treize ans, et il en a seize. Mais en fait jsais pas si c'est lié mais lui aussi il a un pouvoir. Il a su mieux se cacher que moi."
Laura regarda le sol, l'air un peu pensif et contrarié à la fois, elle soupira, tout aussi pensivement. Elle se dit que peut être que si Tom avait dit aux parents ce qu'il savait faire, il aurait été aussi ici, dans ce cas, elle n'aurait peut être pas fugué, et il ne serait pas mort. C'était trop bête....
"Mouais... il a évité l'institut et les embrouilles avec les parents, lui au moins..."
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Dim 28 Oct 2007 - 0:04
Dans son esprit, la scène repassait en boucle, lui arrachant un sourire à chaque fois qu'elle voyait la tête de son frère après le choc. En repensant à ce qu'elle avait raconté, elle se dit que se devait être nettement moins intéressant, et observa Laura tandis qu'elle lui parlait à son tour de son frère Tom.
Jess se retourna et s'adossa à la pierre tombale d'Ashern, non sans avoir hésité un instant. Mais elle se sentait bien ici, aussi proche de lui... Elle s'était désormais convaincu qu'il était là, et non quelque part ailleurs, réduit en cendre dans une explosion.
« Il avait quoi comme pouvoir Tom ? »
Elle se demanda si c'était parce que ses autres frères n'avaient pas de pouvoir, où s'ils étaient juste encore trop jeune pour qu'il se soit développé. Après tout, certain ici n'avait vu le changement s'opérer que tard dans leur adolescence, et Jess, Laura et Kitty était dans plus jeunes. Peut-être développeraient-ils eux aussi une particularité plus tard... Mais la jeune fille ne fit pas part de ses interrogations à Laura, songeant que ce ne serait que lui apporter plus de souci de songer que peut-être ses autres frères risqueraient eux aussi leur vie.
Jess regarda Laura. Les embrouilles avec les parents et l'institut... façon de voir. Elle même aurait préféré s'embrouiller avec ses parents, et les savoir encore en vie... sa mère ne serait jamais courant elle au moins... et son père... Elle eu une soudaine prise de conscience, et faillit se lever et partir vers le bâtiment. Mais elle se retint, respira doucement, et retrouva peu à peu son calme.
« Tu sais... j'suis pas sur que ce soit une mauvaise chose l'institut. Perso je suis bien ici, même si c'est différent, c'est un genre de grande famille! »
Dans les paroles de Laura, elle avait cru que la jeune fille disait que l'institut était en quelque sorte une punition. Pour elle, c'était même totalement le contraire. Où serait-elle sinon ? Sans doute encore dans ce centre loin de chez elle et s'en aucune personne de proche. A part peut-être Mike... elle avait toujours son e-mail, il faudrait qu'elle lui écrive.
Jess se retourna et s'adossa à la pierre tombale d'Ashern, non sans avoir hésité un instant. Mais elle se sentait bien ici, aussi proche de lui... Elle s'était désormais convaincu qu'il était là, et non quelque part ailleurs, réduit en cendre dans une explosion.
« Il avait quoi comme pouvoir Tom ? »
Elle se demanda si c'était parce que ses autres frères n'avaient pas de pouvoir, où s'ils étaient juste encore trop jeune pour qu'il se soit développé. Après tout, certain ici n'avait vu le changement s'opérer que tard dans leur adolescence, et Jess, Laura et Kitty était dans plus jeunes. Peut-être développeraient-ils eux aussi une particularité plus tard... Mais la jeune fille ne fit pas part de ses interrogations à Laura, songeant que ce ne serait que lui apporter plus de souci de songer que peut-être ses autres frères risqueraient eux aussi leur vie.
Jess regarda Laura. Les embrouilles avec les parents et l'institut... façon de voir. Elle même aurait préféré s'embrouiller avec ses parents, et les savoir encore en vie... sa mère ne serait jamais courant elle au moins... et son père... Elle eu une soudaine prise de conscience, et faillit se lever et partir vers le bâtiment. Mais elle se retint, respira doucement, et retrouva peu à peu son calme.
« Tu sais... j'suis pas sur que ce soit une mauvaise chose l'institut. Perso je suis bien ici, même si c'est différent, c'est un genre de grande famille! »
Dans les paroles de Laura, elle avait cru que la jeune fille disait que l'institut était en quelque sorte une punition. Pour elle, c'était même totalement le contraire. Où serait-elle sinon ? Sans doute encore dans ce centre loin de chez elle et s'en aucune personne de proche. A part peut-être Mike... elle avait toujours son e-mail, il faudrait qu'elle lui écrive.
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Lun 29 Oct 2007 - 21:22
« Il avait quoi comme pouvoir Tom ? »
"Jsais pas trop... il a fait une sorte de bouclier en verre ou en glace (*) mais ça a pas tenu."
Laura essaya de se rappeler, mais c'était dur. De ce jour, elle ne se souvenait clairement que du corps de son frère, inerte, couvert de sang. Elle soupira, elle n'avait même pas envie de pleurer. Après cette vision d'horreur, elle s'était dépêchée de dessiner un monstre hideux pour faire fuir la bande d'anti-mutants. Et puis elle avait trouvé, on ne sait comment, la force de traîner Tom jusqu'à une cachette. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu être aussi rapide de dessiner et partir comme ça. Si c'était à refaire, elle savait qu'elle y passerait elle aussi.
Voyant Jessica assise par terre, elle la rejoignit et, après hésitation, elle se plaça à sa hauteur, juste devant elle. Elle fit un petit sourire qui ne dura pas.
« Tu sais... j'suis pas sur que ce soit une mauvaise chose l'institut. Perso je suis bien ici, même si c'est différent, c'est un genre de grande famille! »
"Ptetre... mais quand chuis venue ici jvoulais pas partir de chez moi. Pas que mes parents me manqueraient, à la limite, jm'étais habituée à que ce soit Chris qui commande, mais voila, y avait mes frères. Maintenant jpréfère ici, parce que y a toi, et y a d'autres gens sympas... Ivy, Wind, Jimmy, et tout et tout. Mais bon au départ jpouvais pas deviner. Puis si jpouvais remonter dans le temps, jme débrouillerais pour rester que à la maison. Jsais pas, chuis ptetre égoïste de dire ça par rapport à toi, mais ma famille me manque."
Elle croisa les bras, et regarda son amie, un peu inquiète. Peut être que ça allait la vexer ce qu'elle avait dit, elle ne voulait pas que Jess et elle se disputent à nouveau ! Et puis, même si elle savait que l'institut ne remplacerait jamais sa famille, elle commençait à se faire à cette vie. Elle avait une meilleure amie et une petite soeur de coeur, que demander de plus ?
(*) [J'invente. Si ça pose problème j'éditerai]
"Jsais pas trop... il a fait une sorte de bouclier en verre ou en glace (*) mais ça a pas tenu."
Laura essaya de se rappeler, mais c'était dur. De ce jour, elle ne se souvenait clairement que du corps de son frère, inerte, couvert de sang. Elle soupira, elle n'avait même pas envie de pleurer. Après cette vision d'horreur, elle s'était dépêchée de dessiner un monstre hideux pour faire fuir la bande d'anti-mutants. Et puis elle avait trouvé, on ne sait comment, la force de traîner Tom jusqu'à une cachette. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu être aussi rapide de dessiner et partir comme ça. Si c'était à refaire, elle savait qu'elle y passerait elle aussi.
Voyant Jessica assise par terre, elle la rejoignit et, après hésitation, elle se plaça à sa hauteur, juste devant elle. Elle fit un petit sourire qui ne dura pas.
« Tu sais... j'suis pas sur que ce soit une mauvaise chose l'institut. Perso je suis bien ici, même si c'est différent, c'est un genre de grande famille! »
"Ptetre... mais quand chuis venue ici jvoulais pas partir de chez moi. Pas que mes parents me manqueraient, à la limite, jm'étais habituée à que ce soit Chris qui commande, mais voila, y avait mes frères. Maintenant jpréfère ici, parce que y a toi, et y a d'autres gens sympas... Ivy, Wind, Jimmy, et tout et tout. Mais bon au départ jpouvais pas deviner. Puis si jpouvais remonter dans le temps, jme débrouillerais pour rester que à la maison. Jsais pas, chuis ptetre égoïste de dire ça par rapport à toi, mais ma famille me manque."
Elle croisa les bras, et regarda son amie, un peu inquiète. Peut être que ça allait la vexer ce qu'elle avait dit, elle ne voulait pas que Jess et elle se disputent à nouveau ! Et puis, même si elle savait que l'institut ne remplacerait jamais sa famille, elle commençait à se faire à cette vie. Elle avait une meilleure amie et une petite soeur de coeur, que demander de plus ?
(*) [J'invente. Si ça pose problème j'éditerai]
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Mar 30 Oct 2007 - 19:37
Jessica écouta Laura avec attention. Elle l'observait également, songeant à ce que la jeune fille était avant d'arriver ici. Elle avait une famille dont de nombreux frères, des parents... et même s'ils semblaient n'être que peu présent, ils étaient là... Jess ne trouvait pas son ami égoïste, loin de là. Au contraire, c'était normal. Peu de gens, en tout cas à sa connaissance, ne se sentait pas seul loin de leur famille.
« Tu n'es pas égoïste. Moi aussi, ma famille me manque. La différence c'est que je sais que je les reverrais jamais. Toi tu as cette chance, ils sont vivant, t'auras surement l'occasion de les revoir. »
Jess songea à sa famille. Il ne restait plus personne. Du moins, plus personne qu'elle ne connaissait. Si elle avait une quelconque autre famille, elle ne le savait pas, et elle songea que de toute façon, elle ne désirait pas la connaître si elle en avait une. Car maintenant, c'était ici, sa vie, et sa famille était les mutants. Elle ne demandait finalement rien de plus que de rester ici.
« Si je pouvais remonter le temps, moi, je sauverais mon frère et on vivrait tous les deux ici. Je l'aurais empêché d'aller dans ce camp... »
Elle s'interrompit. Ressasser le passé ne servirait à rien, excepter à la faire regretter de nombreuse chose. Et ce n'était pas ce que la jeune fille voulait. Elle en avait suffisamment pour s'en inventer de nouvelle avec des et si... d'autant plus que connaissant son frère, elle n'aurait pas réussi à l'en empêcher. Il était borné, et c'était un trait de famille. C'était d'ailleurs comme ça qu'elle même si était rendue alors qu'il tentait de l'en dissuader, et cette pensée la fit sourire.
Jess se releva et tandit une main à Laura pour l'aider elle aussi à se relever.
« On rentre ? »
« Tu n'es pas égoïste. Moi aussi, ma famille me manque. La différence c'est que je sais que je les reverrais jamais. Toi tu as cette chance, ils sont vivant, t'auras surement l'occasion de les revoir. »
Jess songea à sa famille. Il ne restait plus personne. Du moins, plus personne qu'elle ne connaissait. Si elle avait une quelconque autre famille, elle ne le savait pas, et elle songea que de toute façon, elle ne désirait pas la connaître si elle en avait une. Car maintenant, c'était ici, sa vie, et sa famille était les mutants. Elle ne demandait finalement rien de plus que de rester ici.
« Si je pouvais remonter le temps, moi, je sauverais mon frère et on vivrait tous les deux ici. Je l'aurais empêché d'aller dans ce camp... »
Elle s'interrompit. Ressasser le passé ne servirait à rien, excepter à la faire regretter de nombreuse chose. Et ce n'était pas ce que la jeune fille voulait. Elle en avait suffisamment pour s'en inventer de nouvelle avec des et si... d'autant plus que connaissant son frère, elle n'aurait pas réussi à l'en empêcher. Il était borné, et c'était un trait de famille. C'était d'ailleurs comme ça qu'elle même si était rendue alors qu'il tentait de l'en dissuader, et cette pensée la fit sourire.
Jess se releva et tandit une main à Laura pour l'aider elle aussi à se relever.
« On rentre ? »
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Mer 31 Oct 2007 - 11:14
Laura écouta Jess en se disant elle aussi qu'elle ne devait pas commencer à être envahie de regrets, parce que ça ne ferait jamais avancer les choses. Elle tourna à un moment la tête et vit dans le reste du parc Lyu, Georgia et l'ange de la veille. Elle se releva à l'aide de son amie et proposa :
"On peut aller rejoindre les autres, là..."
Puis ajouta, en guise de politesse quelconque :
"...enfin, si tu es d'accord..."
Mais quand elle vit que tout le monde se dirigeait vers l'institut, elle rectifia :
"En fait non, ils sont plus là... On rentre alors."
"On peut aller rejoindre les autres, là..."
Puis ajouta, en guise de politesse quelconque :
"...enfin, si tu es d'accord..."
Mais quand elle vit que tout le monde se dirigeait vers l'institut, elle rectifia :
"En fait non, ils sont plus là... On rentre alors."
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Sam 1 Déc 2007 - 17:17
Bureau d'Olivier
Ivy s'était esquivée en tornade du bureau d'Olivier. Elle avait évité les autres élèves dans les couloirs en trottant sur ses petites jambes. Elle n'avait envie de croiser personne, car personne ne se souciait de ce qui pouvait la tracasser, pas même les personnes de qui elle s'était autrefois sentie proche. Il n'y avait sûrement que Sven qui pouvait la comprendre à ce moment précis, Sven qui avait lui aussi été arraché à son équipe d'origine. Il semblait pourtant bien s'en accomoder... mieux que la rouquine en tout cas.
Il lui fallait prendre l'air, et l'exposition au soleil ne serait pas de trop vu la soirée qui l'attendait. Arrivée sur les marches de la porte d'entrée, elle zieuta son ultime refuge, l'endroit où elle se sentait le mieux dans cet orphelinat déguisé, le jardin. Le barbecue était en phase terminale, mais l'odeur de viande morte flottait toujours dans l'air. Elle fronça son petit nez, dévala les marches, et prise d'une soudaine impulsion, se mit à courir dans le parc, comme si son corps éprouvait le besoin de se décharger de sa tension supérieure à la normale. Déjà hyperactive de nature, cette fois-ci, elle n'y tenait plus.
Courant comme une sauvageonne, l'air vivifiant et la caresse du vent et de l'herbe sur sa peau lui rappelaient sa campagne natale. De bons souvenirs pour la plupart malgré un isolement social prononcé, de bons souvenirs avec sa grand-mère attentionnée, sage mais un peu loufoque de temps à autres. Ayme Flanagan elle, savait la prendre. Mais elle était morte il y a quelques mois, la laissant seule au monde, comme ses parents qu'elle n'avait pas connus, comme Liven, comme Jim, comme sa relation privilégiée avec Anna... Ce qui avait fini par lui devenir familier n'était plus. Les quelques repères incertains de sa vie dissolue avaient disparus. Tout avait été remplacé, comme on repique une plante dans nouveau pot. Oui, c'était bien cela, elle avait été déracinée, et ses racines ne reprenaient plus sur le nouveau terreau sur lequel elle avait été artificiellement greffée.
Il lui restait encore des amis fiables à l'institut, des gens qui la considéraient comme leur égale malgré leurs différences, des gens avec qui elle pouvait être elle-même. C'était tout ce qui lui restait désormais. Ivy poursuivit sa course éperdue sans s'arrêter, sans trop regarder où elle allait, des larmes chaudes lui roulant sur les joues.
Elle ne voulait pas de cette équipe.
Elle ne voulait pas partir à New York sauver cette inconnue.
Elle ne voulait pas être seule mais ne voulait pas de la compagnie qu'on lui imposait non plus.
Elle ne voulait pas changer pour suivre le mouvement.
Elle ne voulait pas grandir, affronter les responsabilités.
Elle ne voulait pas avoir à justifier ses sentiments.
Elle ne voulait pas bien des choses...
Son esprit était une éternelle contradiction, un conflit perpétuel.
Sans le vouloir, ses petons l'avaient menée à travers le parc jusqu'au coin paisible où reposaient les cercueils des défunts de l'institut. L'Irlandaise à bout de souffle se laissa tomber devant la rangée de stèles, les cheveux emmêlés devant son visage entre larmes et sueur.
Là, seule, à l'abris des regards indiscrets ou des pensées tout aussi indiscrètes d'une certaine télépathe, Ivy se laissa bercer par la tranquilité du lieu. Elle pleurait pour elle, pour eux, tout était aussi embrouillé que sa crinière de feu. Au-dessus d'elle, un saule pleureur balançait ses feuilles comme s'il compatissait à sa peine et tentait de l'apaiser.
Le Mémorial lui aparaissait maintenant comme la seule échappatoire possible. Un lieu où l'on cultivait le passé, les choses révolues. Loin de sa terre natale, elle pouvait y pleurer pour toutes les choses qui lui manquaient ici.
La jeune fille se recroquevilla, croisa ses bras sur ses genoux et y plongea sa tête auréolée de cheveux roux qui tombaient en cascade sur ses épaules nues.
S'épancher ici, c'était également faire bonne figure devant les autres, ceux qu'elle défiait en permanence. Elle se devait de paraître forte, incorruptible, intransigeante devant eux, ça faisait partie de son caractère. De toute façon ils étaient incapables de concevoir qu'elle puisse elle aussi avoir des états d'âmes : les gens pas crédibles n'ont pas le droit au privilège de la compréhension. Seule pour seule, elle sauverait les apparences, c'est ce que les O'Willow devaient faire.
Lorsque ses sanglots s'apaisèrent un peu, Ivy se mit à fredonner une berceuse irlandaise que sa grand-mère lui chantait quand elle était petite avant de se coucher, tout en se balançant doucement d'avant en arrière dans la même position.
"Over in Killarney,
Many years ago,
Me mither sang a song to me
In tones so sweet and low.
Just a simple little ditty,
In her good ould Irish way,
And I'd give the world if she could sing
That song to me this day.
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Too-ra-loo-ra-li,
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Hush, now don't you cry!
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Too-ra-loo-ra-li,
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
That's an Irish lullaby.
Oft, in dreams I wander
To that cot again,
I feel her arms a huggin' me
As when she held me then.
And I hear her voice a hummin'
To me as in days of yore,
When she used to rock me fast asleep
Outside the cabin door.
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Too-ra-loo-ra-li,
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Hush, now don't you cry!
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Too-ra-loo-ra-li,
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
That's an Irish lullaby."
Ca va aller... Ivy. Il pleuvait beaucoup en Irlande... mais le soleil et les arc-en-ciel finissaient toujours par revenir...
Ivy s'était esquivée en tornade du bureau d'Olivier. Elle avait évité les autres élèves dans les couloirs en trottant sur ses petites jambes. Elle n'avait envie de croiser personne, car personne ne se souciait de ce qui pouvait la tracasser, pas même les personnes de qui elle s'était autrefois sentie proche. Il n'y avait sûrement que Sven qui pouvait la comprendre à ce moment précis, Sven qui avait lui aussi été arraché à son équipe d'origine. Il semblait pourtant bien s'en accomoder... mieux que la rouquine en tout cas.
Il lui fallait prendre l'air, et l'exposition au soleil ne serait pas de trop vu la soirée qui l'attendait. Arrivée sur les marches de la porte d'entrée, elle zieuta son ultime refuge, l'endroit où elle se sentait le mieux dans cet orphelinat déguisé, le jardin. Le barbecue était en phase terminale, mais l'odeur de viande morte flottait toujours dans l'air. Elle fronça son petit nez, dévala les marches, et prise d'une soudaine impulsion, se mit à courir dans le parc, comme si son corps éprouvait le besoin de se décharger de sa tension supérieure à la normale. Déjà hyperactive de nature, cette fois-ci, elle n'y tenait plus.
Courant comme une sauvageonne, l'air vivifiant et la caresse du vent et de l'herbe sur sa peau lui rappelaient sa campagne natale. De bons souvenirs pour la plupart malgré un isolement social prononcé, de bons souvenirs avec sa grand-mère attentionnée, sage mais un peu loufoque de temps à autres. Ayme Flanagan elle, savait la prendre. Mais elle était morte il y a quelques mois, la laissant seule au monde, comme ses parents qu'elle n'avait pas connus, comme Liven, comme Jim, comme sa relation privilégiée avec Anna... Ce qui avait fini par lui devenir familier n'était plus. Les quelques repères incertains de sa vie dissolue avaient disparus. Tout avait été remplacé, comme on repique une plante dans nouveau pot. Oui, c'était bien cela, elle avait été déracinée, et ses racines ne reprenaient plus sur le nouveau terreau sur lequel elle avait été artificiellement greffée.
Il lui restait encore des amis fiables à l'institut, des gens qui la considéraient comme leur égale malgré leurs différences, des gens avec qui elle pouvait être elle-même. C'était tout ce qui lui restait désormais. Ivy poursuivit sa course éperdue sans s'arrêter, sans trop regarder où elle allait, des larmes chaudes lui roulant sur les joues.
Elle ne voulait pas de cette équipe.
Elle ne voulait pas partir à New York sauver cette inconnue.
Elle ne voulait pas être seule mais ne voulait pas de la compagnie qu'on lui imposait non plus.
Elle ne voulait pas changer pour suivre le mouvement.
Elle ne voulait pas grandir, affronter les responsabilités.
Elle ne voulait pas avoir à justifier ses sentiments.
Elle ne voulait pas bien des choses...
Son esprit était une éternelle contradiction, un conflit perpétuel.
Sans le vouloir, ses petons l'avaient menée à travers le parc jusqu'au coin paisible où reposaient les cercueils des défunts de l'institut. L'Irlandaise à bout de souffle se laissa tomber devant la rangée de stèles, les cheveux emmêlés devant son visage entre larmes et sueur.
Là, seule, à l'abris des regards indiscrets ou des pensées tout aussi indiscrètes d'une certaine télépathe, Ivy se laissa bercer par la tranquilité du lieu. Elle pleurait pour elle, pour eux, tout était aussi embrouillé que sa crinière de feu. Au-dessus d'elle, un saule pleureur balançait ses feuilles comme s'il compatissait à sa peine et tentait de l'apaiser.
Le Mémorial lui aparaissait maintenant comme la seule échappatoire possible. Un lieu où l'on cultivait le passé, les choses révolues. Loin de sa terre natale, elle pouvait y pleurer pour toutes les choses qui lui manquaient ici.
La jeune fille se recroquevilla, croisa ses bras sur ses genoux et y plongea sa tête auréolée de cheveux roux qui tombaient en cascade sur ses épaules nues.
S'épancher ici, c'était également faire bonne figure devant les autres, ceux qu'elle défiait en permanence. Elle se devait de paraître forte, incorruptible, intransigeante devant eux, ça faisait partie de son caractère. De toute façon ils étaient incapables de concevoir qu'elle puisse elle aussi avoir des états d'âmes : les gens pas crédibles n'ont pas le droit au privilège de la compréhension. Seule pour seule, elle sauverait les apparences, c'est ce que les O'Willow devaient faire.
Lorsque ses sanglots s'apaisèrent un peu, Ivy se mit à fredonner une berceuse irlandaise que sa grand-mère lui chantait quand elle était petite avant de se coucher, tout en se balançant doucement d'avant en arrière dans la même position.
"Over in Killarney,
Many years ago,
Me mither sang a song to me
In tones so sweet and low.
Just a simple little ditty,
In her good ould Irish way,
And I'd give the world if she could sing
That song to me this day.
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Too-ra-loo-ra-li,
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Hush, now don't you cry!
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Too-ra-loo-ra-li,
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
That's an Irish lullaby.
Oft, in dreams I wander
To that cot again,
I feel her arms a huggin' me
As when she held me then.
And I hear her voice a hummin'
To me as in days of yore,
When she used to rock me fast asleep
Outside the cabin door.
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Too-ra-loo-ra-li,
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Hush, now don't you cry!
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
Too-ra-loo-ra-li,
Too-ra-loo-ra-loo-ral,
That's an Irish lullaby."
Ca va aller... Ivy. Il pleuvait beaucoup en Irlande... mais le soleil et les arc-en-ciel finissaient toujours par revenir...
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Dim 2 Déc 2007 - 19:12
Grillades (Miam!)
Alors que Nan' souhaitait se diriger vers la forêt, pour se recueillir un peu, encore une fois, il posa son regard sur les immenses pierres taillées qui se dressaient dans un coin du jardin, comme à chaque fois qu'il passait. Intriguantes et fascinantes, ces pierres était à elles seules l'équilibre précaire entre la vie et la mort.
Il fut surprit d'apercevoir sous la pierre mate les cheveux rougeoyants qu'il reconnaissait facilement, comme tout le monde ici les reconnaissait, et qui contrastait par la couleur avec l'herbe autour et par leur éclat avec la pierre terne. Il n'en fit pas de cas, continuant vers la forêt en s'approchant doucement des pierres, jusqu'à en distinguer la position d'Ivy. Pourquoi était-elle assise ainsi?
L'algonquin bifurqua finalement de sa trajectoire, ignorant totalement que Ivy s'était fâchée un tantinet contre lui la dernière fois qu'ils avaient été ensemble, et se dirigeant vers l'énergique irlandaise qui était là, d'un calme apparent qui ne démontrait pas à Nan' son bouillonnement intérieur.
Il finit par s'asseoir en tailleur devant elle, le dos rigide, ne sachant pas trop si elle l'avait vu ou entendu arrivé ou non. N'appréhendant aucune réaction particulière, aucun mot non plus, il ne dit rien. Si elle voulait de lui et acceptait sa présence, il le saurait bien assez vite. Sinon, il le saurait plus rapidement encore. Sa bouche, tout comme ses yeux, exprimaient un sentiment paisible, bien que le débat intérieur de la rouquine (qu'il ne connaissait pas) ne lui soit pas étranger. Il avait simplement décidé de le mettre de côté pour un moment.
Alors que Nan' souhaitait se diriger vers la forêt, pour se recueillir un peu, encore une fois, il posa son regard sur les immenses pierres taillées qui se dressaient dans un coin du jardin, comme à chaque fois qu'il passait. Intriguantes et fascinantes, ces pierres était à elles seules l'équilibre précaire entre la vie et la mort.
Il fut surprit d'apercevoir sous la pierre mate les cheveux rougeoyants qu'il reconnaissait facilement, comme tout le monde ici les reconnaissait, et qui contrastait par la couleur avec l'herbe autour et par leur éclat avec la pierre terne. Il n'en fit pas de cas, continuant vers la forêt en s'approchant doucement des pierres, jusqu'à en distinguer la position d'Ivy. Pourquoi était-elle assise ainsi?
L'algonquin bifurqua finalement de sa trajectoire, ignorant totalement que Ivy s'était fâchée un tantinet contre lui la dernière fois qu'ils avaient été ensemble, et se dirigeant vers l'énergique irlandaise qui était là, d'un calme apparent qui ne démontrait pas à Nan' son bouillonnement intérieur.
Il finit par s'asseoir en tailleur devant elle, le dos rigide, ne sachant pas trop si elle l'avait vu ou entendu arrivé ou non. N'appréhendant aucune réaction particulière, aucun mot non plus, il ne dit rien. Si elle voulait de lui et acceptait sa présence, il le saurait bien assez vite. Sinon, il le saurait plus rapidement encore. Sa bouche, tout comme ses yeux, exprimaient un sentiment paisible, bien que le débat intérieur de la rouquine (qu'il ne connaissait pas) ne lui soit pas étranger. Il avait simplement décidé de le mettre de côté pour un moment.
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Dim 2 Déc 2007 - 21:33
Continuant de chantonner sa comptine pour s'auto-consoler, Ivy ne se rendit compte de la présence de Nan que lorsque se dernier s'assit, et que l'herbe bruissa sous son corps.
Son chant s'étrangla dans sa gorge et elle releva la tête comme un animal surpris, sa tignasse rousse devant son visage mouillé, pour enfin écarter lentement deux pans de cheveux de devant son oeil vert, aussi pétillant et humide qu'une bouteille de champagne pas assez fraîche.
C'était bien sa veine : elle qui voulait cacher sa petite crise aux autres en s'isolant ici, il fallait qu'elle se fasse surprendre !
Pourtant, en dévisageant sans retenue l'Algonquin, elle remarqua que son visage, et sa posture même, ne trahissait aucune raillerie, aucun jugement même. On aurait dit qu'il était là sans être là, comme une statue de Boudhin de Lyu ou un truc comme ça.
Ivy, légèrement sur la défensive car prise dans un moment de faiblesse, ne savait pas trop comment interprêter le fait que Nan s'était assis juste en face d'elle. En principe, ça voulait dire qu'il voulait lui parler, mais il ne cosait pas ! Intriguée, elle oublia un instant ce qui l'avait conduite ici.
Elle renvoya son regard à l'indien, un brin défiante à la "vas-y je t'attends", comme si elle l'invitait à faire un commentaire désagréable pour se rebiffer tout en bloc.
Faut pas chercher des crosses à une O'Willow, surtout pas maintenant...
Un oeil exercé en Ivisme aurait sûrement décelé la nature suicidaire du comportement innocent de Nan.
L'Irlandaise renifla tout en passant le dos de sa main sous son nez, façon de se nettoyer aussi rustaude qu'un troupeau de bûcherons dans les highlands. Devant le mutisme de l'indien, elle finit par prendre la parole :
"Quoi encore ?!" demanda-t-elle avec humeur en se redressant de sa hauteur toute relative pour se donner une contenance façon petit pimousse.
Son chant s'étrangla dans sa gorge et elle releva la tête comme un animal surpris, sa tignasse rousse devant son visage mouillé, pour enfin écarter lentement deux pans de cheveux de devant son oeil vert, aussi pétillant et humide qu'une bouteille de champagne pas assez fraîche.
C'était bien sa veine : elle qui voulait cacher sa petite crise aux autres en s'isolant ici, il fallait qu'elle se fasse surprendre !
Pourtant, en dévisageant sans retenue l'Algonquin, elle remarqua que son visage, et sa posture même, ne trahissait aucune raillerie, aucun jugement même. On aurait dit qu'il était là sans être là, comme une statue de Boudhin de Lyu ou un truc comme ça.
Ivy, légèrement sur la défensive car prise dans un moment de faiblesse, ne savait pas trop comment interprêter le fait que Nan s'était assis juste en face d'elle. En principe, ça voulait dire qu'il voulait lui parler, mais il ne cosait pas ! Intriguée, elle oublia un instant ce qui l'avait conduite ici.
Elle renvoya son regard à l'indien, un brin défiante à la "vas-y je t'attends", comme si elle l'invitait à faire un commentaire désagréable pour se rebiffer tout en bloc.
Faut pas chercher des crosses à une O'Willow, surtout pas maintenant...
Un oeil exercé en Ivisme aurait sûrement décelé la nature suicidaire du comportement innocent de Nan.
L'Irlandaise renifla tout en passant le dos de sa main sous son nez, façon de se nettoyer aussi rustaude qu'un troupeau de bûcherons dans les highlands. Devant le mutisme de l'indien, elle finit par prendre la parole :
"Quoi encore ?!" demanda-t-elle avec humeur en se redressant de sa hauteur toute relative pour se donner une contenance façon petit pimousse.
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Dim 2 Déc 2007 - 22:38
Nan' restait là, ses yeux gris plongé dans l'oeil vert que l'irlandaise avait laissé apercevoir. Encore? Il n'avait pour l'instant rien fait, ni dit le moindre mot. Pourquoi lui demandait-elle "quoi encore?". Il necillait point. Pas même au reniflement de l'irlandaise, plus digne des habitants de Val d'Or que de celle-ci.
Visiblement, elle était fachée. Ou triste. Ou les deux. Il arrive que la tristesse nous rende colérique, ou au contraire que la colère nous atriste. Pourquoi l'était-elle? Il avait l'impression qu'il valait mieux ne pas le demander directement.
Une chose était sûre. La présence de l'algonquin dérangeait manifestement la jeune irlandaise. Il s'était approché par curiosité, mais c'était assis par support, et il ne relèverait pas son autochtone derrière avant d'avoir eut un sentiment d'accomplissement. Pas même pour être un peu plus grand que la rouquine, qu'il regardait à présent le cou tordu. Il restait stoique, de marbre. Finalement, il se décida à parler, non pas moqueur, et pourtant les mots qu'il employait auraient pu le paraître, si ce n'était de son éternel ton un peu à l'ouest.
-Encore quoi?
Il savait qu'Ivy, elle, ne le prenait pas pour un arriéré ou un sauvage ; bien qu'il soit en tailleur, pieds et torse nu (il avait enlevé son chandail en marchant, c'était toujours mieux ainsi pour aller dans la forêt...), devant elle. Celà allait-il changer? Se mettrait-elle aussi à le considérer comme un élément faible et à toujours lui lancer un coup d'oeil qui signifiait clairement qu'on vérifiait si il n'était pas parti faire une connerie. Il était autochtone, pas autiste. Un éclat de rancune brilla, comme un battement d'aile, dans els yeux mélancolique de l'amérindien. Il avait peur un peu. Il en avait marre aussi. Marre d'attacher naïvement sa confiance à tout le monde pour se voir ensuite trahi, car c'était ainsi qu'il se sentait lorsqu'on le droguait autant que lorsqu'on le maternait sans raison véritable. Il aurait bien aimé, lui aussi, connaître les secrets du 22e siècle, mais il ne connaissait que les traditions du 15e, et encore...
La tristesse est un étrange poison. La plus contagieuse des maladies, semblerait-il...
Visiblement, elle était fachée. Ou triste. Ou les deux. Il arrive que la tristesse nous rende colérique, ou au contraire que la colère nous atriste. Pourquoi l'était-elle? Il avait l'impression qu'il valait mieux ne pas le demander directement.
Une chose était sûre. La présence de l'algonquin dérangeait manifestement la jeune irlandaise. Il s'était approché par curiosité, mais c'était assis par support, et il ne relèverait pas son autochtone derrière avant d'avoir eut un sentiment d'accomplissement. Pas même pour être un peu plus grand que la rouquine, qu'il regardait à présent le cou tordu. Il restait stoique, de marbre. Finalement, il se décida à parler, non pas moqueur, et pourtant les mots qu'il employait auraient pu le paraître, si ce n'était de son éternel ton un peu à l'ouest.
-Encore quoi?
Il savait qu'Ivy, elle, ne le prenait pas pour un arriéré ou un sauvage ; bien qu'il soit en tailleur, pieds et torse nu (il avait enlevé son chandail en marchant, c'était toujours mieux ainsi pour aller dans la forêt...), devant elle. Celà allait-il changer? Se mettrait-elle aussi à le considérer comme un élément faible et à toujours lui lancer un coup d'oeil qui signifiait clairement qu'on vérifiait si il n'était pas parti faire une connerie. Il était autochtone, pas autiste. Un éclat de rancune brilla, comme un battement d'aile, dans els yeux mélancolique de l'amérindien. Il avait peur un peu. Il en avait marre aussi. Marre d'attacher naïvement sa confiance à tout le monde pour se voir ensuite trahi, car c'était ainsi qu'il se sentait lorsqu'on le droguait autant que lorsqu'on le maternait sans raison véritable. Il aurait bien aimé, lui aussi, connaître les secrets du 22e siècle, mais il ne connaissait que les traditions du 15e, et encore...
La tristesse est un étrange poison. La plus contagieuse des maladies, semblerait-il...
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Lun 3 Déc 2007 - 1:52
La réponse inattendue de l'amérindien coupa la chique de la rouquine... au moins pour quelques secondes.
Nan mais il se payait sa tête ou quoi ? Il venait l'observer et puis c'est elle qui devait lui donner des explications ?!
Furibarde, Ivy bondit sur ses pieds, nus eux aussi. Ses cheveux revinrent en place, dévoilant son visage encore humide, dont les joues, malgré les taches de rousseur, étaient légèrement plus rosées qu'à l'accoutumée.
Sans qu'elle s'en rende compte, sa colère avait pris le pauvre Nan pour cible, comme exutoire. Elle ouvrit la bouche, prête à lui expédier une répartie de son cru, lorsque l'expression faciale du X-Rays lui sauta aux yeux.
A sa tête, il était clair qu'il ne l'avait pas provoquée. Il avait l'air doux comme un agneau, avec un petit truc en plus. Un voile de tristesse on aurait dit, comme si quelque chose le tracassait, endeuillait son visage comme il avait dû assombrir le sien. Un agneau à l'abattoire peut-être. Sa colère du moment l'avait aveuglée, à telle point qu'elle ne s'en rendit compte que sur le moment de l'attaque. Elle plaqua ses mains sur sa bouche comme si c'était pour elle le seul moyen de ne pas laisser échapper sa vindicte.
Ivy laissa retomber ses mains, puis s'accroupit lentement pour être à nouveau au même niveau que son vis à vis. Elle se souvenait de la première impression que lui avait laissé l'Algonquin à leur rencontre. En général, les premières impressions ne mentaient pas. Enfin, quand on songeait à Anna, fallait aussi se rendre à l'évidence que les gens changeaient. Mais pour une raison qu'elle ignorait, Nan lui semblait différent. Dans son regard égal, Ivy lisait le respect mutuel.
La jeune fille resta ainsi silencieuse, fait exceptionnel, à renvoyer son regard à l'indien, comme si un dialogue muet s'était établi entre eux. De temps à autres, elle clignait de ses yeux intrigués. A voir ses yeux de cocker, Nan avait peut-être des problèmes plus graves que les siens. Comme les animaux blessés qui ne se préoccupent que de leur maux, elle n'avait pensé qu'à elle. Pourtant, parler à Nan de ses soucis à lui permettrait au moins d'oublier les siens, ce qui était somme toute, une autre forme d'égocentrisme, mais un égocentrisme utile au moins.
"T'as faim ? Ma grand-mère disait toujours qu'on a moins mal le ventre plein." finit-elle par dire, à défaut de trouver une façon adulte d'aborder une relation avec autrui. Les autres se moquaient souvent de son manque de sophistication... pourtant tout le monde devait manger, c'était un fait !
Nan mais il se payait sa tête ou quoi ? Il venait l'observer et puis c'est elle qui devait lui donner des explications ?!
Furibarde, Ivy bondit sur ses pieds, nus eux aussi. Ses cheveux revinrent en place, dévoilant son visage encore humide, dont les joues, malgré les taches de rousseur, étaient légèrement plus rosées qu'à l'accoutumée.
Sans qu'elle s'en rende compte, sa colère avait pris le pauvre Nan pour cible, comme exutoire. Elle ouvrit la bouche, prête à lui expédier une répartie de son cru, lorsque l'expression faciale du X-Rays lui sauta aux yeux.
A sa tête, il était clair qu'il ne l'avait pas provoquée. Il avait l'air doux comme un agneau, avec un petit truc en plus. Un voile de tristesse on aurait dit, comme si quelque chose le tracassait, endeuillait son visage comme il avait dû assombrir le sien. Un agneau à l'abattoire peut-être. Sa colère du moment l'avait aveuglée, à telle point qu'elle ne s'en rendit compte que sur le moment de l'attaque. Elle plaqua ses mains sur sa bouche comme si c'était pour elle le seul moyen de ne pas laisser échapper sa vindicte.
Ivy laissa retomber ses mains, puis s'accroupit lentement pour être à nouveau au même niveau que son vis à vis. Elle se souvenait de la première impression que lui avait laissé l'Algonquin à leur rencontre. En général, les premières impressions ne mentaient pas. Enfin, quand on songeait à Anna, fallait aussi se rendre à l'évidence que les gens changeaient. Mais pour une raison qu'elle ignorait, Nan lui semblait différent. Dans son regard égal, Ivy lisait le respect mutuel.
La jeune fille resta ainsi silencieuse, fait exceptionnel, à renvoyer son regard à l'indien, comme si un dialogue muet s'était établi entre eux. De temps à autres, elle clignait de ses yeux intrigués. A voir ses yeux de cocker, Nan avait peut-être des problèmes plus graves que les siens. Comme les animaux blessés qui ne se préoccupent que de leur maux, elle n'avait pensé qu'à elle. Pourtant, parler à Nan de ses soucis à lui permettrait au moins d'oublier les siens, ce qui était somme toute, une autre forme d'égocentrisme, mais un égocentrisme utile au moins.
"T'as faim ? Ma grand-mère disait toujours qu'on a moins mal le ventre plein." finit-elle par dire, à défaut de trouver une façon adulte d'aborder une relation avec autrui. Les autres se moquaient souvent de son manque de sophistication... pourtant tout le monde devait manger, c'était un fait !
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Lun 3 Déc 2007 - 7:25
Ivy s'était apprêtée à lui crier des bêtises. Peut-être à le piétiner de toute la force de ses petites mains aussi, comme son aînée faisait parfois, petite, lorsqu'il l'agaçait un peu trop, ou plus vieille, lorsqu'elle se révoltait contre la vie et le monde. Nan' se laissait faire, enviant sa soeur de pouvoir autant s'exprimer, alors que, culturellement, les mâles se la bouclaient. Elle ne lui avait jamais fait mal, cependant. Et pour cette raison il ne craignaient pas vraiment les coups défouloir qui allaient lui pleuvoir dessus et l'assaillir. Bien sûr, il avait légèrement peur qu'Ivy y mette réellement tout son coeur, car sa soeur n'y avait jamais mis toute sa force, c'était le beau de l'histoire.
Lorsqu'il vit Ivy ouvrir la bouche, amer, l'indien pria aux esprits, et surtout à Kibib, son protecteur, pour qu'elle ne touche pas à son unique (du moins le croyait-il) corde sensible. Mais il ne croyait pas être ainsi choyé qu'elle se retint totalement, les mains sur la bouche. Étonné, l'indien arqua puis fronça simultanément les deux sourcils. Il ne pouvait pas se dire mécontent du changement d'humeur de l'Irlandaise, lorsqu'elle s'assit face à lui et le fixa, comme il la fixait, sans un mot.
La rouquine avait pleuré. Pourquoi? Un mauvais esprit était peut-être venu la tarauder. Ou un autre élève. L'idée qu'un adulte la mette dans cet état, par contre, ne lui traversa pas l'esprit. Ceux d'ici étaient différents. Plus gentils que ceux à l'extérieur, lui semblait-il. Devait-il lui demander la raison de ses larmes? Non... ils communiquaient par le regard. La peine d'Ivy étant absorbée par les éponges grisâtres qu'étaient les pupilles de Nan'. Et sans s'en rendre compte, sa jalousie aussi était nettoyée de son esprit par les iris émeraudes de la jeune fille. Un lien semblait s'être établi. Il n'aurait su traduire ce qu'il disait, il était constitué, pour sa part, d'impressions et de sentiments, mais il était probablement mieux qu'une bonne conversation (le genre qu'il n'aura probablement jamais, étant donné sa verve...). Il sondait Ivy jusque dans les profondeurs de son âme, elle se laissait lire par lui, comme il se laissait lire par elle.
Lorsqu'elle clignait des yeux, il cillait en retour, comme pour acquiescer ses dires. Ils étaient comme l'image miroir l'un de l'autre, mais pourtant si différents, pour un instant. C'était sa cousine sauvageonne outre-Atlantique. Elle était son amazone du vieux monde, lui son chaman du nouveau monde. Une relation étrange, exempte, lui semblait-il de toute émotion, mais pas d'attachement.
Peu à peu, le charme prit fin. Pas qu'il dura réellement longtemps, mais il avait été si fort, si puissant. La discussion du regard était close, et comme Nan' cherchait un geste à amorcer, une parole à dire, Ivy lui offrit de grignoter quelque chose. Il lui semblait que c'était tout ce qu'ils faisaient, ici, en dehors des cours et des missions, mais à bien y réfléchir, chez lui aussi c'était tout ce qu'ils faisaient, en dehors de la "chasse à la nourriture". Un sourire brillant fendit son visage mat et il hocha doucement la tête. Il venait de manger de la viande, mais il croyait bien qu'Ivy lui proposait plutôt fruit ou légume en accompagnement...
-Les grands-parents sont toujours très sages. Les miens sont morts. Au moins, eux peuvent encore m'observer et rester près de moi à tout moment.
Pas comme sa famille, c'était ce qu'il sous-entendait. Par contre, il avait dit celà non pas sur le ton d'un plainte ou d'un ressentiment, mais plutôt d'une voix où perçait à la fois joie, espoir et fierté. L'algonquin était très croyant, en ses propres convictions, certes, et c'était peut-être ce qui le sauvait, à l'institut.
" La bonne compagnie est certainement le meilleur remède contre les maux du coeur. "
Lorsqu'il vit Ivy ouvrir la bouche, amer, l'indien pria aux esprits, et surtout à Kibib, son protecteur, pour qu'elle ne touche pas à son unique (du moins le croyait-il) corde sensible. Mais il ne croyait pas être ainsi choyé qu'elle se retint totalement, les mains sur la bouche. Étonné, l'indien arqua puis fronça simultanément les deux sourcils. Il ne pouvait pas se dire mécontent du changement d'humeur de l'Irlandaise, lorsqu'elle s'assit face à lui et le fixa, comme il la fixait, sans un mot.
La rouquine avait pleuré. Pourquoi? Un mauvais esprit était peut-être venu la tarauder. Ou un autre élève. L'idée qu'un adulte la mette dans cet état, par contre, ne lui traversa pas l'esprit. Ceux d'ici étaient différents. Plus gentils que ceux à l'extérieur, lui semblait-il. Devait-il lui demander la raison de ses larmes? Non... ils communiquaient par le regard. La peine d'Ivy étant absorbée par les éponges grisâtres qu'étaient les pupilles de Nan'. Et sans s'en rendre compte, sa jalousie aussi était nettoyée de son esprit par les iris émeraudes de la jeune fille. Un lien semblait s'être établi. Il n'aurait su traduire ce qu'il disait, il était constitué, pour sa part, d'impressions et de sentiments, mais il était probablement mieux qu'une bonne conversation (le genre qu'il n'aura probablement jamais, étant donné sa verve...). Il sondait Ivy jusque dans les profondeurs de son âme, elle se laissait lire par lui, comme il se laissait lire par elle.
Lorsqu'elle clignait des yeux, il cillait en retour, comme pour acquiescer ses dires. Ils étaient comme l'image miroir l'un de l'autre, mais pourtant si différents, pour un instant. C'était sa cousine sauvageonne outre-Atlantique. Elle était son amazone du vieux monde, lui son chaman du nouveau monde. Une relation étrange, exempte, lui semblait-il de toute émotion, mais pas d'attachement.
Peu à peu, le charme prit fin. Pas qu'il dura réellement longtemps, mais il avait été si fort, si puissant. La discussion du regard était close, et comme Nan' cherchait un geste à amorcer, une parole à dire, Ivy lui offrit de grignoter quelque chose. Il lui semblait que c'était tout ce qu'ils faisaient, ici, en dehors des cours et des missions, mais à bien y réfléchir, chez lui aussi c'était tout ce qu'ils faisaient, en dehors de la "chasse à la nourriture". Un sourire brillant fendit son visage mat et il hocha doucement la tête. Il venait de manger de la viande, mais il croyait bien qu'Ivy lui proposait plutôt fruit ou légume en accompagnement...
-Les grands-parents sont toujours très sages. Les miens sont morts. Au moins, eux peuvent encore m'observer et rester près de moi à tout moment.
Pas comme sa famille, c'était ce qu'il sous-entendait. Par contre, il avait dit celà non pas sur le ton d'un plainte ou d'un ressentiment, mais plutôt d'une voix où perçait à la fois joie, espoir et fierté. L'algonquin était très croyant, en ses propres convictions, certes, et c'était peut-être ce qui le sauvait, à l'institut.
" La bonne compagnie est certainement le meilleur remède contre les maux du coeur. "
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Lun 3 Déc 2007 - 16:51
La réponse de Nan satisfit Ivy au plus grand point. Elle parlait souvent de sa mamie, la citait encore plus souvent, et pourtant peu de gens semblaient approuver les paroles pleines de bon sens dont la jeune fille avaient été nourrie auprès de son aïeule. Mais Nan semblait faire partie du monde restreint des gens ouverts pour qui la transmission orale de la sagesse n'était pas une tare. L'ombre d'un instant, elle avait cru que sa proposition serait jetée à la poubelle (ou au compost). Nan et elle avaient démontré qu'ils pouvaient être aussi dissemblables lors de la corvée de jardinage, que foncièrement semblables dans leur façon d’appréhender le monde.
Comme le soleil réchauffe le cœur quand on l’a longtemps guetté derrière un nuage gris, le sourire de la jeune fille regagna du terrain sur sa frimousse. Elle passa une derrière fois sa main sur son visage pour disperser ses larmes.
"Pour sûr ! Ma grand-mère elle avait toujours raison, et pourtant j’ai essayé plein de fois de l’avoir..."
Elle regarda Nan parler de sa famille. Lui aussi avait perdu des proches. Comme la plupart des gens dans leur vie sans doute, mais ce constat à ce moment précis de la vie d’Ivy lui fit paradoxalement chaud au cœur. Non pas qu’elle se réjouisse du décès des grand-parents de Nan, mais simplement de la similitude de leur situation. Elle venait de ressasser sa solitude deux minutes plus tôt, et voilà que du ciel lui tombait quelqu'un qui pouvait la comprendre car il avait vécu des situations identiques et qui lui en parlait ouvertement ! Ivy avait peut-être un saint patron autre que Patrick dans les parages.
Alors qu’elle avait maudit l’intervention de Nan, elle la bénissait maintenant, fluctuation d’humeur typique de la lunatique irlandaise.
Le ton de Nanikana cependant, surprit la petite furie. Il ne semblait pas exprimer la tristesse ou le regret. A son explication, elle comprit que ses grand-parents s’étaient sûrement transformés en esprit ou un truc comme ça, comme ceux du vent ou des feuilles dont il lui avait déjà parlé, donc en résonnant comme ça, ils étaient encore un peu vivants en fait. C’était une sacrément bonne idée de croire ça, c’était moins douloureux que de se dire que les proches disparaissaient pour toujours. Son regard dériva sur la tombe de Liven, puis celle de Jim.
"Les miens aussi. Enfin en fait, dans ma famille j’ai connu que ma mémé, mais elle est morte pas longtemps avant qu’Olivier vienne me chercher." expliqua-t-elle, plus terre à terre. Ivy était pourtant hautement superstitieuse. Elle croyait dur comme fer aux fantômes, aux esprits frappeurs, aux créatures de la forêt... Mais selon elle, les morts étaient séparés des vivants. Ils ne faisaient que des séjours provisoires sur terre, dans la brume, dans les feux follets, dans les frissons qui parcourent l’échine le soir avant de se coucher, ils n’étaient pas suspendus aux vies des vivants en permanence, comme des grand-parents de poche.
"Qu’est-ce que tu aimerais manger ? Tiens, dis-moi ce qu’on mange chez toi." demanda-t-elle sans transition, prête à exercer son talent pour donner un petit goût de Pikogan à l’Algonquin.
Comme le soleil réchauffe le cœur quand on l’a longtemps guetté derrière un nuage gris, le sourire de la jeune fille regagna du terrain sur sa frimousse. Elle passa une derrière fois sa main sur son visage pour disperser ses larmes.
"Pour sûr ! Ma grand-mère elle avait toujours raison, et pourtant j’ai essayé plein de fois de l’avoir..."
Elle regarda Nan parler de sa famille. Lui aussi avait perdu des proches. Comme la plupart des gens dans leur vie sans doute, mais ce constat à ce moment précis de la vie d’Ivy lui fit paradoxalement chaud au cœur. Non pas qu’elle se réjouisse du décès des grand-parents de Nan, mais simplement de la similitude de leur situation. Elle venait de ressasser sa solitude deux minutes plus tôt, et voilà que du ciel lui tombait quelqu'un qui pouvait la comprendre car il avait vécu des situations identiques et qui lui en parlait ouvertement ! Ivy avait peut-être un saint patron autre que Patrick dans les parages.
Alors qu’elle avait maudit l’intervention de Nan, elle la bénissait maintenant, fluctuation d’humeur typique de la lunatique irlandaise.
Le ton de Nanikana cependant, surprit la petite furie. Il ne semblait pas exprimer la tristesse ou le regret. A son explication, elle comprit que ses grand-parents s’étaient sûrement transformés en esprit ou un truc comme ça, comme ceux du vent ou des feuilles dont il lui avait déjà parlé, donc en résonnant comme ça, ils étaient encore un peu vivants en fait. C’était une sacrément bonne idée de croire ça, c’était moins douloureux que de se dire que les proches disparaissaient pour toujours. Son regard dériva sur la tombe de Liven, puis celle de Jim.
"Les miens aussi. Enfin en fait, dans ma famille j’ai connu que ma mémé, mais elle est morte pas longtemps avant qu’Olivier vienne me chercher." expliqua-t-elle, plus terre à terre. Ivy était pourtant hautement superstitieuse. Elle croyait dur comme fer aux fantômes, aux esprits frappeurs, aux créatures de la forêt... Mais selon elle, les morts étaient séparés des vivants. Ils ne faisaient que des séjours provisoires sur terre, dans la brume, dans les feux follets, dans les frissons qui parcourent l’échine le soir avant de se coucher, ils n’étaient pas suspendus aux vies des vivants en permanence, comme des grand-parents de poche.
"Qu’est-ce que tu aimerais manger ? Tiens, dis-moi ce qu’on mange chez toi." demanda-t-elle sans transition, prête à exercer son talent pour donner un petit goût de Pikogan à l’Algonquin.
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Mer 5 Déc 2007 - 3:04
Nan' hocha simplement de la tête, signe qu'il avait bien compris et enregistré les mots prononcés par la jeune irlandaise et son accent si différent de ceux auxquels l'amérindien était habitués. Aussi peu que ce soit, ça lui faisait du bien de discuter avec quelqu'un. De parler pour vrai, dans le respect. En algonquinerie, ça n'arrivait jamais. Enfin, avec ses soeurs les plus vieilles, il avait souvent discuté, mais ce n'était jamais véritablement de choses importantes bien qu'à ce moment-là la l'orientation d'une feuille qui tombe sur le lac le leur semblait. Plutôt taciturne, ce n'était pas lui, non plus, qui parlait le plus. Généralement ses soeurs inventaient mille histoires qu'il complétait ou commentait, toujours pertinement.
Mais aujourd'hui qu'ils parlaient de la vie et de la mort, qu'ils partageaient le deuil et la solitude, qu'ils ressentaient l'éloignement et la communauté. Tout à la fois. Aujourd'hui, cette discussion était réelle, pertinente et importante, et elle le serait peu importe qui seraient ses actants, peu importe le lieu ou le moment où elle se déroulerait, aussi. Ça faisait comme un grand feu dans son coeur, comme si un Esprit était venu lui insoufflé quelque chose de magique. Oh, ils n'avaient échangés que quelques mots, mais ces quelques mots avaient suffit à faire une grande discussion, car après tout, ce n'est pas la quantité mais la qualité qui compte... Non?
Et maintenant, c'était le moment de parler cuisine. Chez lui? Sa mère faisait pousser plusieurs herbes qu'il était interdit de manger, ainsi qu'une grande variété de légumes (courges, concombres, haricots, tomates, pommes de terres, carottes). Les bois autour recellaient aussi de quelques trésors, avec les quelques pommiers et poiriers qui étaient parvenus à y pousser, ainsi que les buissons, bien plus nombreux, de baies diverses et de fraises. Il y avait aussi du maïs à Pikogan. Ce n'était pas pour rien qu'on appelait ce graminé le blé d'inde... Mais non, ce qu'il pouvait mangé pendant des lunes et des oies c'était
-Des petits fruits. J'aime ça. Les betteraves aussi, mais il ne faut pas trop en manger.
Commentaire plus ou moins étrange, lorsque l'on sait que la teinte de la betterave n'est pas digérée par le corps humain. Dans le grand nord, ils mangeaient aussi des racines, parfois, mais Nan' n'aimait pas vraiment cela, c'était plus pour prévenir la maladie.
-Il y a aussi des pommes, des courges, des carottes, des tomates, des concombres, des poires, des fèves et des patates chez moi.
Par contre, il se doutait bien qu'aucun de ces aliments ne soit trouvé que dans leur réserve. En fait, à part quelques champignons, il était certain que rien ne leur était unique, à Pikogan.
Levant les yeux, il observa les nuages un instant et fini par déclarer, tout bonnement :
-Il n'y a que le ciel, ici, qui est encore comme chez moi.
À vrai dire, c'était faux, puisque les étoiles étaient légèrement décalées, la nuit, mais les nuages étaient par contre semblables à ceux qui flottaient au-dessus de son bienheureux lac...
Mais aujourd'hui qu'ils parlaient de la vie et de la mort, qu'ils partageaient le deuil et la solitude, qu'ils ressentaient l'éloignement et la communauté. Tout à la fois. Aujourd'hui, cette discussion était réelle, pertinente et importante, et elle le serait peu importe qui seraient ses actants, peu importe le lieu ou le moment où elle se déroulerait, aussi. Ça faisait comme un grand feu dans son coeur, comme si un Esprit était venu lui insoufflé quelque chose de magique. Oh, ils n'avaient échangés que quelques mots, mais ces quelques mots avaient suffit à faire une grande discussion, car après tout, ce n'est pas la quantité mais la qualité qui compte... Non?
Et maintenant, c'était le moment de parler cuisine. Chez lui? Sa mère faisait pousser plusieurs herbes qu'il était interdit de manger, ainsi qu'une grande variété de légumes (courges, concombres, haricots, tomates, pommes de terres, carottes). Les bois autour recellaient aussi de quelques trésors, avec les quelques pommiers et poiriers qui étaient parvenus à y pousser, ainsi que les buissons, bien plus nombreux, de baies diverses et de fraises. Il y avait aussi du maïs à Pikogan. Ce n'était pas pour rien qu'on appelait ce graminé le blé d'inde... Mais non, ce qu'il pouvait mangé pendant des lunes et des oies c'était
-Des petits fruits. J'aime ça. Les betteraves aussi, mais il ne faut pas trop en manger.
Commentaire plus ou moins étrange, lorsque l'on sait que la teinte de la betterave n'est pas digérée par le corps humain. Dans le grand nord, ils mangeaient aussi des racines, parfois, mais Nan' n'aimait pas vraiment cela, c'était plus pour prévenir la maladie.
-Il y a aussi des pommes, des courges, des carottes, des tomates, des concombres, des poires, des fèves et des patates chez moi.
Par contre, il se doutait bien qu'aucun de ces aliments ne soit trouvé que dans leur réserve. En fait, à part quelques champignons, il était certain que rien ne leur était unique, à Pikogan.
Levant les yeux, il observa les nuages un instant et fini par déclarer, tout bonnement :
-Il n'y a que le ciel, ici, qui est encore comme chez moi.
À vrai dire, c'était faux, puisque les étoiles étaient légèrement décalées, la nuit, mais les nuages étaient par contre semblables à ceux qui flottaient au-dessus de son bienheureux lac...
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Mer 5 Déc 2007 - 13:44
Des petites fruits... Ca lui rappelait quelque chose... Mais bien sûr ! La jeune fille se releva vivement et jeta un coup d’œil au petit bois derrière eux.
"Sven et moi on a cueilli des framboises par ici il y a quelques jours ! Viens !" lui dit-elle en s’éloignant un peu des tombes pour chercher un bosquet. En un sens, il était assez paradoxal de voir que la mort cotoyait de si près la vie, que des fruits et de la végétation poussaient perpétuellement autour du Mémorial, signe que le monde continuait de tourner malgré la disparition d’être au final insignifiant à l’échelle de la planète.
Elle se mit à fouiner dans les bosquets non loin, jetant parfois un coup d’œil par-dessus son épaule pour voir si l’amérindien l’imitait.
La dernière remarque du jeune homme tournicotait dans son esprit. D’après ses maigre connaissances, les indiens vivaient en Amérique. Nan n’était pas si loin de son village natal a priori. Pourtant à l’entendre, la distance semblait énorme, comme s’il parlait d’une autre dimmension quasiment. Elle leva le nez vers le ciel quelques instants, se détournant momentanément de sa recherche. Le ciel était bas, lourd de nuages en cette journée morose d'automne, pourtant, dans leur texture, dans leur couleur, elle les trouva très différents de ceux qui passaient rapidement au-dessus de son île, portés par les vents fougueux qui soufflaient en permanence sur l'Irlande. Le temps y était changeant, toutes les saisons se donnaient rendez-vous dans la même journée. Ici, les gens étaient bien souvent condamnés à supporter le même temps toute la journée, fatalité qui déplaisait fortement à l'Irlandaise, qui, comme elle ne cessait de le montrer, n'acceptait que modéremment qu'on lui impose les choses. De plus, son île d'origine étant plus au nord que l'état de New York, elle trouvait le ciel plus bleu, moins délavé qu'en Amérique, les températures plus vraies car les écarts plus prononcés. En fin de compte, le climat était à l'image du pays, édulchoré, dilué et adapté à la mollesse de ses habitants actuels. Les Irlandais eux, s'étaient adapté à leur environnement et non l'inverse. Les hommes était vigoureux, solides comme des chênes. Les femmes avaient une santé de fer, une robustesse à toute épreuve et un caractère bien trempé.
Elle détourna son regard du ciel, observa un instant Nanikana, et repartit à la pêche aux fruits des bois. Nan était une sorte d’exception, de vestige de l'Amérique originelle. Il était bien bâti, mais on pouvait voir que son corps s'était forgé naturellement, avec le temps. Comparé à la plupart des garçons de l'école, ils étaient soit chétifs comme Wood, soit bodybuildés comme Frank.
"Le ciel est vachement pas pareil chez moi... Mais c'est peut-être une question d'état d'esprit aussi." lança-t-elle tout en fourrageant dans les feuilles.
"C’est peut-être que tu te sens un peu chez toi à l’institut quand même, j’veux dire. Ca doit être super différent de là où tu vivais avant, mais en venant ici, t'as amené un bout de chez toi avec toi." expliqua-t-elle.
"Moi j'ai pas encore trouvé ce que j'ai ramené à l'institut..." ajouta-t-elle avec une grimace. Vu sa situation actuelle, elle était bien en peine de trouver une ressemblance entre son ciel et celui de l’école. Elle n’arrivait pas non plus à en trouver entre elle et ses coéquipiers. Le nuage qui lui ressemblait le plus s’était déplacé au-dessus des NeXus.
"Sven et moi on a cueilli des framboises par ici il y a quelques jours ! Viens !" lui dit-elle en s’éloignant un peu des tombes pour chercher un bosquet. En un sens, il était assez paradoxal de voir que la mort cotoyait de si près la vie, que des fruits et de la végétation poussaient perpétuellement autour du Mémorial, signe que le monde continuait de tourner malgré la disparition d’être au final insignifiant à l’échelle de la planète.
Elle se mit à fouiner dans les bosquets non loin, jetant parfois un coup d’œil par-dessus son épaule pour voir si l’amérindien l’imitait.
La dernière remarque du jeune homme tournicotait dans son esprit. D’après ses maigre connaissances, les indiens vivaient en Amérique. Nan n’était pas si loin de son village natal a priori. Pourtant à l’entendre, la distance semblait énorme, comme s’il parlait d’une autre dimmension quasiment. Elle leva le nez vers le ciel quelques instants, se détournant momentanément de sa recherche. Le ciel était bas, lourd de nuages en cette journée morose d'automne, pourtant, dans leur texture, dans leur couleur, elle les trouva très différents de ceux qui passaient rapidement au-dessus de son île, portés par les vents fougueux qui soufflaient en permanence sur l'Irlande. Le temps y était changeant, toutes les saisons se donnaient rendez-vous dans la même journée. Ici, les gens étaient bien souvent condamnés à supporter le même temps toute la journée, fatalité qui déplaisait fortement à l'Irlandaise, qui, comme elle ne cessait de le montrer, n'acceptait que modéremment qu'on lui impose les choses. De plus, son île d'origine étant plus au nord que l'état de New York, elle trouvait le ciel plus bleu, moins délavé qu'en Amérique, les températures plus vraies car les écarts plus prononcés. En fin de compte, le climat était à l'image du pays, édulchoré, dilué et adapté à la mollesse de ses habitants actuels. Les Irlandais eux, s'étaient adapté à leur environnement et non l'inverse. Les hommes était vigoureux, solides comme des chênes. Les femmes avaient une santé de fer, une robustesse à toute épreuve et un caractère bien trempé.
Elle détourna son regard du ciel, observa un instant Nanikana, et repartit à la pêche aux fruits des bois. Nan était une sorte d’exception, de vestige de l'Amérique originelle. Il était bien bâti, mais on pouvait voir que son corps s'était forgé naturellement, avec le temps. Comparé à la plupart des garçons de l'école, ils étaient soit chétifs comme Wood, soit bodybuildés comme Frank.
"Le ciel est vachement pas pareil chez moi... Mais c'est peut-être une question d'état d'esprit aussi." lança-t-elle tout en fourrageant dans les feuilles.
"C’est peut-être que tu te sens un peu chez toi à l’institut quand même, j’veux dire. Ca doit être super différent de là où tu vivais avant, mais en venant ici, t'as amené un bout de chez toi avec toi." expliqua-t-elle.
"Moi j'ai pas encore trouvé ce que j'ai ramené à l'institut..." ajouta-t-elle avec une grimace. Vu sa situation actuelle, elle était bien en peine de trouver une ressemblance entre son ciel et celui de l’école. Elle n’arrivait pas non plus à en trouver entre elle et ses coéquipiers. Le nuage qui lui ressemblait le plus s’était déplacé au-dessus des NeXus.
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Sam 8 Déc 2007 - 19:26
Nan' suivit Ivy en marchant de son pas léger et rapide, comme si son peuple avait inspiré les elfes des légendes occidentales. Il se dirigeait sans se fier à son amie, mais plutôt à ses souvenirs.
-Rachel et moi aussi en avons cueilli.
Ton léger, autant que sa démarche. Il discutait pour discuter, comme si, à quelque part, il avait retrouvé en Ivy une partie de 'Nute. Les gens et les lieux changent, mais ont tendance à rester les mêmes, au final. Gamins, Nan' et la troisième des filles aimaient bien aller se sustenter l'appétit dans les bosquets de mûres ou de bleuets lorsque leurs parents leur donnait congé. Présentement, sa soeur décédée était remplacée par une Ivy tout aussi complice et joyeuse. Il ne se rappelait pas exactement du lieu où Rachel les avait transportés pour la cueillette, car il ne connaissait pas encore aussi bien les alentours (ni l'intérieur, en fait) de l'institut que sa forêt natale. Et puis, il ne possédait aucun repère visuel du trajet à emprunter pour s'y rendre, comme ils avaient voyagé euh... par les airs?
Les deux élèves farfouillant dans les bosquets, Nan' écoutait Ivy traduire ses pensées.
Ce que Ivy disait était loin d'être faux, ou débile. Et Nan' croyait, en y réfléchissant, qu'ils n'avaient pas le choix d'amene une partie de chez eux à l'institut, car cela faisait partie d'eux-mêmes et ils devaient donner une partie d'eux-mêmes pour se sentir chez soi. Et il n'avaient pas le choix de s'y sentir chez soi, si ils voulaient que tout se passe bien et que les gens ne sombrent pas dans la mélancolie ou la tristesse. Et puis, si chacun amenait un bout de chez lui, en plus de se sentir plus à sa place, ça permettait aux gens de découvrir d'autres cultures, ou mentalités à défaut.
Et Ivy qui se demandait se qu'elle avait apporté? Une grimace face à laquelle le sauvage était fort impuissant.
Nan' trouva finalement le buisson et fit un signe de la main à sa co-chercheuse.
-Par ici!
Pour sa part, il savait, un peu à sa façon allégorique, ce qu'Ivy avait amené ici pour lui. Il se rappelait de son arrivée, puis d'une rose sur une tombe, et du grand ménage du jardin. Il ignorait que le buisson qu'il venait de retrouver, et dans lequel il commençait lentement à chercher les baies, ou les rosiers de l'institut étaient aussi l'oeuvre de Ivy, mais pour lui, elle était la communion avec la nature et ses Esprits. Mais surtout un brin de verdure dans un univers à tendance grise.
Il lui tendit le creux d'une main comblée de framboises lorsqu'elle arriva près de lui, en répondant finalement.
-Pourtant... ce serait moins... frais... et vivant, sans toi.
Hésitation par-dessus hésitation, le pauvre algonquin ne cherchait non pas seulement ses mots, mais surtout les bons mots à employer. Oui, elle emportait de la vie sur son sillage. De par sa personnalité et son pouvoir à la fois. Elle sur qui les événements semblaient toujours passer comme sur le dos d'un canard (et pourtant ne venait-il pas de la trouver en larmes?), elle rafraîchissait aussi les perceptions. Un sourire timide, puis sa bouche s'ouvrit pour déguster une framboise.
-Rachel et moi aussi en avons cueilli.
Ton léger, autant que sa démarche. Il discutait pour discuter, comme si, à quelque part, il avait retrouvé en Ivy une partie de 'Nute. Les gens et les lieux changent, mais ont tendance à rester les mêmes, au final. Gamins, Nan' et la troisième des filles aimaient bien aller se sustenter l'appétit dans les bosquets de mûres ou de bleuets lorsque leurs parents leur donnait congé. Présentement, sa soeur décédée était remplacée par une Ivy tout aussi complice et joyeuse. Il ne se rappelait pas exactement du lieu où Rachel les avait transportés pour la cueillette, car il ne connaissait pas encore aussi bien les alentours (ni l'intérieur, en fait) de l'institut que sa forêt natale. Et puis, il ne possédait aucun repère visuel du trajet à emprunter pour s'y rendre, comme ils avaient voyagé euh... par les airs?
Les deux élèves farfouillant dans les bosquets, Nan' écoutait Ivy traduire ses pensées.
Ce que Ivy disait était loin d'être faux, ou débile. Et Nan' croyait, en y réfléchissant, qu'ils n'avaient pas le choix d'amene une partie de chez eux à l'institut, car cela faisait partie d'eux-mêmes et ils devaient donner une partie d'eux-mêmes pour se sentir chez soi. Et il n'avaient pas le choix de s'y sentir chez soi, si ils voulaient que tout se passe bien et que les gens ne sombrent pas dans la mélancolie ou la tristesse. Et puis, si chacun amenait un bout de chez lui, en plus de se sentir plus à sa place, ça permettait aux gens de découvrir d'autres cultures, ou mentalités à défaut.
Et Ivy qui se demandait se qu'elle avait apporté? Une grimace face à laquelle le sauvage était fort impuissant.
Nan' trouva finalement le buisson et fit un signe de la main à sa co-chercheuse.
-Par ici!
Pour sa part, il savait, un peu à sa façon allégorique, ce qu'Ivy avait amené ici pour lui. Il se rappelait de son arrivée, puis d'une rose sur une tombe, et du grand ménage du jardin. Il ignorait que le buisson qu'il venait de retrouver, et dans lequel il commençait lentement à chercher les baies, ou les rosiers de l'institut étaient aussi l'oeuvre de Ivy, mais pour lui, elle était la communion avec la nature et ses Esprits. Mais surtout un brin de verdure dans un univers à tendance grise.
Il lui tendit le creux d'une main comblée de framboises lorsqu'elle arriva près de lui, en répondant finalement.
-Pourtant... ce serait moins... frais... et vivant, sans toi.
Hésitation par-dessus hésitation, le pauvre algonquin ne cherchait non pas seulement ses mots, mais surtout les bons mots à employer. Oui, elle emportait de la vie sur son sillage. De par sa personnalité et son pouvoir à la fois. Elle sur qui les événements semblaient toujours passer comme sur le dos d'un canard (et pourtant ne venait-il pas de la trouver en larmes?), elle rafraîchissait aussi les perceptions. Un sourire timide, puis sa bouche s'ouvrit pour déguster une framboise.
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Sam 8 Déc 2007 - 20:29
La grimace de la jeune fille n'effaça pas à la réponse de Nan. Ainsi donc il était également ami avec la NGX. Elle avait l'air appréciée à l'école, même s'il était clair qu'Ivy n'avait pas cherché à en tester la raison.
Ce n'est que lorsque l'amérindien lui fit signe de le suivre que son air bon enfant lui revint. Il semblait avoir trouvé quelque chose, ça lui éviterait d'avoir à ruser, comme la dernière fois avec Sven !
Elle se mit à trottiner gaiement derrière lui comme un enfant qu'on autorise enfin à ouvrir son cadeau de noël.
"Hé ! Bien joué !" s'exclama-t-elle en voyant la pleine poignée de framboises qu'il avait cueillie. Elle ne dissimulait pas la gourmandise que le fruit lui inspirait. Ivy avança sa mimine et piocha allègrement dans la réserve prodiguée par Nanikana. Elle évinça rapidement les quelques micro-bouts de feuilles indésirables et goba directement toute la poignée, avant de la mastiquer sans complexe. L'acidité légère des fruits titillèrent instantanément ses papilles. Un pur délice !
De nouveau radieuse comme si son épisode mélodramatique n'avait jamais eu lieu, elle sourit de toutes ses dents, la bouche encore pleine, ce qui eut pour effet de faire couler un peu de jus de framboise le long de son menton.
Elle s'essuya du revers du poignet : il en avait vu de toutes les couleurs en quelques minutes de toute façon, au sens propre (sale ?) que figuré.
La remarque de Nan la fit réfléchir un peu. Comme elle, c'était un puit de sagesse quand on se donnait la peine de l'écouter ! Et son intuition lui soufflait que ça ne devait pas arriver souvent à l'institut...
Un peu plus tôt en salle de briefing, elle s'était dit que son absence ne gênerait personne. Mais en y réfléchissant si dans l'équipe ça ne faisait ni chaud ni froid, à l'institut lui-même c'était un peu différent. Déjà, ils seraient obligés de faire beaucoup plus de courses !
"Hum... T'as p'tête raison... Je donne pas cher du frigo si on laisse les autres faire... Au moins, là, c'est 100 % bio !" dit-elle en hochant vigoureusement la tête.
"Mais tu sais, moi je suis sûre que sans toi l'institut serait pô pareil... Les autres s'en rendent pas compte parce qu'il y a que leur nombril qui les intéresse, mais après tout, les autres on s'en fiche ! Déjà, eh ben Tim il s'ennuierait bien si t'étais pas là, tiens !" dit-elle avec une expression convaincue.
"Heureusement que t'es là pour le dégourdir un peu !" ajouta-t-elle en pouffant de rire. Pauvre Tim... Elle aussi essayé de le décoincer un peu, elle était sûre d'y arriver un jour. Là où la plupart des gens voyait un Tim chaperon de Nan, Ivy voyait un Nan éduquant Tim à la vie, la vraie.
Elle jeta un coup d'oeil en l'air, entre les feuilles qui commençaient déjà à roussir. La nuit n'allait pas tarder à tomber. Elle eut un petit claquement de langue agacé. Ca lui rappelait ses journées passées à jouer dehors. Lorsqu'elle sentait la nuit approcher, elle entendit toujours sa grand-mère l'appeler pour le dîner, qu'ils prenaient très tôt en général, pas plus tard que 18h. Ca signait la fin de ses péripéties de campagne, c'était synonyme de "Oh, allez Mamie, laisse-moi rester debout encore un peu !" et des "Je te promets que je ferai pas de bruit !".
"Pfff, c'est nul, il commence à faire tard !"
Ce n'est que lorsque l'amérindien lui fit signe de le suivre que son air bon enfant lui revint. Il semblait avoir trouvé quelque chose, ça lui éviterait d'avoir à ruser, comme la dernière fois avec Sven !
Elle se mit à trottiner gaiement derrière lui comme un enfant qu'on autorise enfin à ouvrir son cadeau de noël.
"Hé ! Bien joué !" s'exclama-t-elle en voyant la pleine poignée de framboises qu'il avait cueillie. Elle ne dissimulait pas la gourmandise que le fruit lui inspirait. Ivy avança sa mimine et piocha allègrement dans la réserve prodiguée par Nanikana. Elle évinça rapidement les quelques micro-bouts de feuilles indésirables et goba directement toute la poignée, avant de la mastiquer sans complexe. L'acidité légère des fruits titillèrent instantanément ses papilles. Un pur délice !
De nouveau radieuse comme si son épisode mélodramatique n'avait jamais eu lieu, elle sourit de toutes ses dents, la bouche encore pleine, ce qui eut pour effet de faire couler un peu de jus de framboise le long de son menton.
Elle s'essuya du revers du poignet : il en avait vu de toutes les couleurs en quelques minutes de toute façon, au sens propre (sale ?) que figuré.
La remarque de Nan la fit réfléchir un peu. Comme elle, c'était un puit de sagesse quand on se donnait la peine de l'écouter ! Et son intuition lui soufflait que ça ne devait pas arriver souvent à l'institut...
Un peu plus tôt en salle de briefing, elle s'était dit que son absence ne gênerait personne. Mais en y réfléchissant si dans l'équipe ça ne faisait ni chaud ni froid, à l'institut lui-même c'était un peu différent. Déjà, ils seraient obligés de faire beaucoup plus de courses !
"Hum... T'as p'tête raison... Je donne pas cher du frigo si on laisse les autres faire... Au moins, là, c'est 100 % bio !" dit-elle en hochant vigoureusement la tête.
"Mais tu sais, moi je suis sûre que sans toi l'institut serait pô pareil... Les autres s'en rendent pas compte parce qu'il y a que leur nombril qui les intéresse, mais après tout, les autres on s'en fiche ! Déjà, eh ben Tim il s'ennuierait bien si t'étais pas là, tiens !" dit-elle avec une expression convaincue.
"Heureusement que t'es là pour le dégourdir un peu !" ajouta-t-elle en pouffant de rire. Pauvre Tim... Elle aussi essayé de le décoincer un peu, elle était sûre d'y arriver un jour. Là où la plupart des gens voyait un Tim chaperon de Nan, Ivy voyait un Nan éduquant Tim à la vie, la vraie.
Elle jeta un coup d'oeil en l'air, entre les feuilles qui commençaient déjà à roussir. La nuit n'allait pas tarder à tomber. Elle eut un petit claquement de langue agacé. Ca lui rappelait ses journées passées à jouer dehors. Lorsqu'elle sentait la nuit approcher, elle entendit toujours sa grand-mère l'appeler pour le dîner, qu'ils prenaient très tôt en général, pas plus tard que 18h. Ca signait la fin de ses péripéties de campagne, c'était synonyme de "Oh, allez Mamie, laisse-moi rester debout encore un peu !" et des "Je te promets que je ferai pas de bruit !".
"Pfff, c'est nul, il commence à faire tard !"
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Mer 12 Déc 2007 - 0:38
Nan' laissa Ivy piocher dans sa main droite (pour autant que l'on puisse dire piocher... elle en avait pris tout le contenu!) alors que sa main gauche faisait l'allé-retour du buisson jusqu'à ses lèvres. Il écouta Ivy avec toute l'attention qu'elle méritait (donc beaucoup... je précise au cas) et hocha la tête, d'abord tout à fait d'accord, puis de moins en moins. Elle croyait que Tim s'ennuierait sans lui? Il pencha la tête sur le côté. Mis à part aimer le surveiller et le materner, Nan' ne voyait pas ce qui ferait que Tim s'ennuie sans lui. Il avala une framboise. Bon, déjà, ils passaient beaucoup de temps ensemble, c'est bien vrai. Du temps dont Tim profitait pour lui parler, veiller à ce qu'il aille bien, se sente comme chez lui, comprenne ce qui se passe autour. C'était bien gentil mais...
mais au final...
au final, ça finissait par...
par être embêtant de...
de toujours avoir quelqu'un...
quelqu'un sans qui, finalement, Nan' s'ennuierait aussi. Il mangea une dernière framboise et avant d'avoir le temps de s'asseoir sur ses talons, Ivy l'encouragea à entrer, prétextant la nuit qui approchait.
L'algonquin ne détestait pas la nuit, contrairement à son amie. Il appréciait sa fraîcheur, sa musicalité, les étoiles brillantes, sa féerie. Mais il respectait bien le choix de l'irlandaise de rentrer et la suivit sans chigner, bien qu'il se demandait :
"Est-ce qu'il arrive parfois que les gens ici font des feux la nuit?"
-Fin de l'épisode- ^^
mais au final...
au final, ça finissait par...
par être embêtant de...
de toujours avoir quelqu'un...
quelqu'un sans qui, finalement, Nan' s'ennuierait aussi. Il mangea une dernière framboise et avant d'avoir le temps de s'asseoir sur ses talons, Ivy l'encouragea à entrer, prétextant la nuit qui approchait.
L'algonquin ne détestait pas la nuit, contrairement à son amie. Il appréciait sa fraîcheur, sa musicalité, les étoiles brillantes, sa féerie. Mais il respectait bien le choix de l'irlandaise de rentrer et la suivit sans chigner, bien qu'il se demandait :
"Est-ce qu'il arrive parfois que les gens ici font des feux la nuit?"
-Fin de l'épisode- ^^
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Ven 4 Jan 2008 - 18:01
Foyer
Jen était sortie seule de l'institut, grapiller les derniers instants de Soleil avant la nuit.
*La journée avait dû être belle ici...* se dit-elle.
Il faisait frais et l'approche de la fin du jour faisait baisser la température. Jenifer grelotta en s'approchant de la tombe, elle serra plus fort son manteau et continua d'approcher jusqu'à deux pas de la pierre. Malgré la visibilité diminuant, elle arriva encore à lire les mots gravés dessus :
Jen resta quelques secondes immobile, sans un mot ni même une pensée, elle ne faisait que regarder. Les souvenir vinrent ensuite : une journée pluvieuse comme si le ciel lui-même avait pleuré la perte de son maître, les élèves rassemblés, bien moins qu'il n'y en a actuellement. Même Adam était là malgré la pluie, et c'était certainement un exploit pour lui.
Adam...
Sans lui Jen risquerait encore le malaise sans pouvoir rien y faire. De plus, avec son besoin grandissant d'être exposé à la lumière, sans la lampe d'Adam, elle serait particulièrement gênée voire fatiguée sans cette source d'énergie pendant son sommeil. Il les avait tous protégé lors des portes ouvertes, sans lui Olivier n'aurait jamais pu être délivré, il serait même certainement mort et tous les mutants avec lui si la base Eden n'avait pas été détruite.
Elle voulait le sauver...
Une larme coula sur sa joue, une ligne froide sur sa peau.
*Je dois devenir plus forte...*
- Oui c'est ça... je dois être forte et la prochaine fois... la prochaine fois... j'aimerais tellement qu'il n'y ait pas de prochaine fois...
Jenifer tomba à genoux sur le sol, les mains devant son visage rapidement mouillées par ses pleurs.
- Je t'en prie Liven... protège Adam... où qu'il soit... protège-le je t'en supplie !
Les sanglots de Nova s'élevèrent bientôt autour des tombes alors que le manteau de la nuit tombait sur ses épaules comme pour la consoler, lui tenir chaud alors qu'il était en fait d'un froid glacial.
Jen était sortie seule de l'institut, grapiller les derniers instants de Soleil avant la nuit.
*La journée avait dû être belle ici...* se dit-elle.
Il faisait frais et l'approche de la fin du jour faisait baisser la température. Jenifer grelotta en s'approchant de la tombe, elle serra plus fort son manteau et continua d'approcher jusqu'à deux pas de la pierre. Malgré la visibilité diminuant, elle arriva encore à lire les mots gravés dessus :
Liven Weather
Jen resta quelques secondes immobile, sans un mot ni même une pensée, elle ne faisait que regarder. Les souvenir vinrent ensuite : une journée pluvieuse comme si le ciel lui-même avait pleuré la perte de son maître, les élèves rassemblés, bien moins qu'il n'y en a actuellement. Même Adam était là malgré la pluie, et c'était certainement un exploit pour lui.
Adam...
Sans lui Jen risquerait encore le malaise sans pouvoir rien y faire. De plus, avec son besoin grandissant d'être exposé à la lumière, sans la lampe d'Adam, elle serait particulièrement gênée voire fatiguée sans cette source d'énergie pendant son sommeil. Il les avait tous protégé lors des portes ouvertes, sans lui Olivier n'aurait jamais pu être délivré, il serait même certainement mort et tous les mutants avec lui si la base Eden n'avait pas été détruite.
Elle voulait le sauver...
Une larme coula sur sa joue, une ligne froide sur sa peau.
*Je dois devenir plus forte...*
- Oui c'est ça... je dois être forte et la prochaine fois... la prochaine fois... j'aimerais tellement qu'il n'y ait pas de prochaine fois...
Jenifer tomba à genoux sur le sol, les mains devant son visage rapidement mouillées par ses pleurs.
- Je t'en prie Liven... protège Adam... où qu'il soit... protège-le je t'en supplie !
Les sanglots de Nova s'élevèrent bientôt autour des tombes alors que le manteau de la nuit tombait sur ses épaules comme pour la consoler, lui tenir chaud alors qu'il était en fait d'un froid glacial.
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Re: Mémorial de l'institut
Ven 4 Jan 2008 - 19:31
Foyer
Il se tenait devant une fenêtre du foyer, ressassant les deux missions qu'ils avaient vécus, lui et son équipe. Deux échecs. Il était resté un peu après que tous ses équipiers soient partis de ce "thé" avec Garrisson.
Tim soupira soudainement, le coeur gros et l'esprit hanté par des questions. Mais, comme pour tout mal sur cette Terre, il y avait un remède, et le jeune français allait bientôt s'en rendre compte.
Car, dehors, une silhouette venait de bouger dans le soleil couchant. Et cette silhouette, il l'avait reconnue pour l'avoir cotoyée quelques minutes auparavant. Un peu inquiet, il se détourna de la fenêtre pour rejoindre Jen.
Il l'avait suivie discrètement, préférant s'assurer qu'elle avait véritablement besoin d'aide avant de se lancer. Tim avait beau prendre son rôle de leader de plus en plus au sérieux, il n'en restait pas moins un grand timide.
Mais, devant les sanglots que versaient la jeune fille, il n'y avait pas à hésiter. Aussi, toujours plus discret, le pyrokinésiste s'approcha et, comme il l'avait fait sur les pavés de Londres, il approcha ses mains des épaules de la mutante. Au dernier moment, pris d'un embarras qu'il connaissait bien, il se rétracta, avant de reprendre le dessus et de se laisser aller à cet élan de paternalisme bien naturel devant les larmes d'une jeune fille.
"[Français] Fais gaffe, il fait pas chaud." dit-il dans un souffle, alors qu'il laissait une douce chaleur émaner de ses mains.
Il ne comprenait que trop bien la détresse de Jenifer - après tout, lui, avait perdu celui qui l'avait conduit jusqu'ici - mais il n'était là que pour remonter le moral des troupes : pas question de se laisser aller à être pessimiste.
" La prochaine fois, on le ramènera..."
Il se tenait devant une fenêtre du foyer, ressassant les deux missions qu'ils avaient vécus, lui et son équipe. Deux échecs. Il était resté un peu après que tous ses équipiers soient partis de ce "thé" avec Garrisson.
Tim soupira soudainement, le coeur gros et l'esprit hanté par des questions. Mais, comme pour tout mal sur cette Terre, il y avait un remède, et le jeune français allait bientôt s'en rendre compte.
Car, dehors, une silhouette venait de bouger dans le soleil couchant. Et cette silhouette, il l'avait reconnue pour l'avoir cotoyée quelques minutes auparavant. Un peu inquiet, il se détourna de la fenêtre pour rejoindre Jen.
Il l'avait suivie discrètement, préférant s'assurer qu'elle avait véritablement besoin d'aide avant de se lancer. Tim avait beau prendre son rôle de leader de plus en plus au sérieux, il n'en restait pas moins un grand timide.
Mais, devant les sanglots que versaient la jeune fille, il n'y avait pas à hésiter. Aussi, toujours plus discret, le pyrokinésiste s'approcha et, comme il l'avait fait sur les pavés de Londres, il approcha ses mains des épaules de la mutante. Au dernier moment, pris d'un embarras qu'il connaissait bien, il se rétracta, avant de reprendre le dessus et de se laisser aller à cet élan de paternalisme bien naturel devant les larmes d'une jeune fille.
"[Français] Fais gaffe, il fait pas chaud." dit-il dans un souffle, alors qu'il laissait une douce chaleur émaner de ses mains.
Il ne comprenait que trop bien la détresse de Jenifer - après tout, lui, avait perdu celui qui l'avait conduit jusqu'ici - mais il n'était là que pour remonter le moral des troupes : pas question de se laisser aller à être pessimiste.
" La prochaine fois, on le ramènera..."
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Re: Mémorial de l'institut
Sam 5 Jan 2008 - 21:32
Jenifer sursauta un peu lorsque Tim parla. Elle tourna son visage vers lui, les yeux rouges et encore remplis de larmes. Elle sentit les mains chaudes du jeune français et se força à sourire en disant :
[Français]Merci...
Elle se mit doucement debout à côté de son leader. Essuyant les dernières larmes qui troublaient sa vue, elle tourna encore une fois son regard vers la tombe, puis regardant Tim dans les yeux, elle lui dit de sa voix encore un peu chevrotante :
- Bon sang Tim ! Il était là devant moi ! J'étais invisible et Derek ne pouvait pas bouger d'un pouce ! J'aurais pu le sauver Tim... je pouvais le sauver... Mais j'ai échoué, tout comme j'avais échoué à désactiver tous les robots et Liven a dû se sacrifier à cause de ça !
Pas besoin d'être télépathe pour comprendre que Jenifer s'était mis tout le fardeau de la disparition de leur professeur sur les épaules.
- Je me croyais de taille mais j'ai paniqué devant la femme, j'ai hésité et voilà... je suis faible... je me croyais assez forte mais...
Les larmes montaient de nouveau dans les yeux de la jeune fille alors qu'elle fixait Tim.
[Français]Merci...
Elle se mit doucement debout à côté de son leader. Essuyant les dernières larmes qui troublaient sa vue, elle tourna encore une fois son regard vers la tombe, puis regardant Tim dans les yeux, elle lui dit de sa voix encore un peu chevrotante :
- Bon sang Tim ! Il était là devant moi ! J'étais invisible et Derek ne pouvait pas bouger d'un pouce ! J'aurais pu le sauver Tim... je pouvais le sauver... Mais j'ai échoué, tout comme j'avais échoué à désactiver tous les robots et Liven a dû se sacrifier à cause de ça !
Pas besoin d'être télépathe pour comprendre que Jenifer s'était mis tout le fardeau de la disparition de leur professeur sur les épaules.
- Je me croyais de taille mais j'ai paniqué devant la femme, j'ai hésité et voilà... je suis faible... je me croyais assez forte mais...
Les larmes montaient de nouveau dans les yeux de la jeune fille alors qu'elle fixait Tim.
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Dim 6 Jan 2008 - 21:38
Tim aurait pu, comme certains hommes dans les films, essuyer les larmes de Jen d'un simple geste, avec un seul de ses doigts. Mais voilà, Tim n'était pas ce genre d'homme, ou plutôt, Tim ne jouait pas dans ce genre de films. il était resté bloqué dans un film des années 40 ( 1940 ) où la pudeur et la timidité étaient de mise. Bref, Tim ne connaissait que les épaules - il avait donc solidement gardé celles de Jen dans ses mains - et pouvait, par conséquent, faire parfois plus peur que rassurer.
Plantant son regard dans celui de son équipière, le jeune homme, bien que son visage exprimât la tristesse qu'il partageait avec Jen, lança :
" J'étais là aussi, tu sais ! Tu n'es pas la seule fautive ! Moi aussi, j'étais là, et Wind aussi, et Nan, et..."
Sa voix dérailla et il s'arrêta net, ses yeux toujours plus vivants. Il inspira profondément et reprit, plus calme :
" Ce que je veux dire c'est que tu n'es pas seule, Jen. On est là, je suis là. Et je suis aussi responsable que toi de sa disparition. Peut-être même plus..."
L'allusion à son statut de leader était si évidente, mais aussi si douloureuse, que Tim ne prit pas la peine de l'expliquer davantage.
" Il faut pas qu'on se laisse aller. Il faut rester soudés et s'entrainer encore et encore. Et la prochaine fois, je peux te jurer qu'on les battra."
Jen était loin de se rendre compte qu'elle était celle qui maitrisait le mieux les facultés dont elle était dotées. Tim était de 4 ans son aîné et il n'était encore qu'à l'enfance de son don. Si jen se sentait faible, qu'aurait-il dû penser ?
Reprenant un peu son calme, il corrigea ses dernières paroles :
" Enfin, la prochaine fois, on se laissera pas faire. Après tout, Adam nous a pas réunis pour qu'on devienne des machines de guerre."
Plantant son regard dans celui de son équipière, le jeune homme, bien que son visage exprimât la tristesse qu'il partageait avec Jen, lança :
" J'étais là aussi, tu sais ! Tu n'es pas la seule fautive ! Moi aussi, j'étais là, et Wind aussi, et Nan, et..."
Sa voix dérailla et il s'arrêta net, ses yeux toujours plus vivants. Il inspira profondément et reprit, plus calme :
" Ce que je veux dire c'est que tu n'es pas seule, Jen. On est là, je suis là. Et je suis aussi responsable que toi de sa disparition. Peut-être même plus..."
L'allusion à son statut de leader était si évidente, mais aussi si douloureuse, que Tim ne prit pas la peine de l'expliquer davantage.
" Il faut pas qu'on se laisse aller. Il faut rester soudés et s'entrainer encore et encore. Et la prochaine fois, je peux te jurer qu'on les battra."
Jen était loin de se rendre compte qu'elle était celle qui maitrisait le mieux les facultés dont elle était dotées. Tim était de 4 ans son aîné et il n'était encore qu'à l'enfance de son don. Si jen se sentait faible, qu'aurait-il dû penser ?
Reprenant un peu son calme, il corrigea ses dernières paroles :
" Enfin, la prochaine fois, on se laissera pas faire. Après tout, Adam nous a pas réunis pour qu'on devienne des machines de guerre."
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Lun 7 Jan 2008 - 12:34
Essuyant ses yeux d'un revers de manche, Jenifer esquissa un sourire un peu pâle mais sincère. Tim avait eu des mots réconfortant, c'était vraiment un leader à la hauteur, l'évolution était flagrante par rapport à ses débuts timides. Alors qu'il l'a tenait toujours par les épaules, la jeune mutante se blotti soudain contre lui et dit :
- Merci Timmy... c'est gentil. Bien sûr qu'on est une équipe et qu'on va rester soudés. Tu peux compter sur moi. En fait... j'avais tellement envie de me battre contre elle et au final je... je voulais pas la blesser, c'est dingue ! Comme tu dis, on est pas des machines de guerre, le problème c'est qu'elle en est pas loin l'autre grognasse. Au moins ce coups ci, on en a eu un pas vrai ?!
Elle s'écarta du leader des X-Rays, son sourire revenait progressivement à mesure que la peine se dissimulait dans son coeur sans toutefois s'effacer complètement. Sans devenir des combattants féroces, il leur faudrait certainement s'entrainer pour ne plus subir un nouvel échec aussi grave. Néanmoins, alors que sa bonne humeur refaisait surface, Jen reprit :
- On a quand même ramené des trucs mis à part le casque, et puis même pour le casque on a les papiers qui allaient avec. Tout n'est pas perdu ! Mais j'y pense... dit-elle comme si elle avait l'idée du siècle. Anna pourrait peut-être réussir à retrouver Adam avec un machin pareil ? T'en pense quoi ?!
La question était posée. Anna était certainement la meilleure télépathe de toute l'école, ça vallait peut-être le coups de tenter...
- Merci Timmy... c'est gentil. Bien sûr qu'on est une équipe et qu'on va rester soudés. Tu peux compter sur moi. En fait... j'avais tellement envie de me battre contre elle et au final je... je voulais pas la blesser, c'est dingue ! Comme tu dis, on est pas des machines de guerre, le problème c'est qu'elle en est pas loin l'autre grognasse. Au moins ce coups ci, on en a eu un pas vrai ?!
Elle s'écarta du leader des X-Rays, son sourire revenait progressivement à mesure que la peine se dissimulait dans son coeur sans toutefois s'effacer complètement. Sans devenir des combattants féroces, il leur faudrait certainement s'entrainer pour ne plus subir un nouvel échec aussi grave. Néanmoins, alors que sa bonne humeur refaisait surface, Jen reprit :
- On a quand même ramené des trucs mis à part le casque, et puis même pour le casque on a les papiers qui allaient avec. Tout n'est pas perdu ! Mais j'y pense... dit-elle comme si elle avait l'idée du siècle. Anna pourrait peut-être réussir à retrouver Adam avec un machin pareil ? T'en pense quoi ?!
La question était posée. Anna était certainement la meilleure télépathe de toute l'école, ça vallait peut-être le coups de tenter...
- InvitéInvité
Re: Mémorial de l'institut
Mar 8 Jan 2008 - 15:38
Sans mot dire, peut-être en déglutissant juste un peu fort, Tim accueillit Jen dans ses bras en rougissant. Il resta un petit moment immobile, ne sachant trop ce qu'il devait faire mais, finalement, se laissa aller à entourer l'américaine de ses bras, toujours un peu maladroitement.
Il attendit comme ça quelques instants, ne sachant plus vraiment quoi faire. Au bout d'un moment, ce fut son équipière qui s'écarta d'elle-même et Tim, bien que plus à l'aise avec elle qu'avec la plupart des élèves de l'Institut, accueillit avec soulagement cette initiative.
Reprenant peu à peu son calme, le jeune homme répondit avec un sourire bienveillant :
" Oui, on l'a mis hors circuit... pour un temps, au moins. Parce que je me demande comment ils vont le garder avec ses sphères qu'il peut balancer."
Il soupira, tandis que ses pensées se tournaient vers Adam. Mais, rassuré par le sourire de Jen, il se reprit et répondit évasivement :
" Oui, je suppose..."
Il avait beau s'entendre plutôt bien avec la télépathe, il était forcé de reconnaitre qu'il ne savait absolument pas de quoi elle était capable. A la réflexion, il se rendait compte qu'il évitait soigneusement de parler, et même de penser à ce don particulier.
" Je dois t'avouer que je sais pas trop si elle pourrait faire ça. Il faudrait lui demander."
La réponse manquait sérieusement de motivation, mais Tim ne pensait pas à mal : il voulait plus que quiconque retrouver son professeur. Seulement, il voulait éviter de mêler de près ou de loin son Anna à cette affaire qui était déjà, dans son esprit, liée aux récents enlèvements de télépathes en Europe. Mais qui aurait pu reprocher à un amoureux transi de protéger, même de loin, la fille de ses pensées ?
Il attendit comme ça quelques instants, ne sachant plus vraiment quoi faire. Au bout d'un moment, ce fut son équipière qui s'écarta d'elle-même et Tim, bien que plus à l'aise avec elle qu'avec la plupart des élèves de l'Institut, accueillit avec soulagement cette initiative.
Reprenant peu à peu son calme, le jeune homme répondit avec un sourire bienveillant :
" Oui, on l'a mis hors circuit... pour un temps, au moins. Parce que je me demande comment ils vont le garder avec ses sphères qu'il peut balancer."
Il soupira, tandis que ses pensées se tournaient vers Adam. Mais, rassuré par le sourire de Jen, il se reprit et répondit évasivement :
" Oui, je suppose..."
Il avait beau s'entendre plutôt bien avec la télépathe, il était forcé de reconnaitre qu'il ne savait absolument pas de quoi elle était capable. A la réflexion, il se rendait compte qu'il évitait soigneusement de parler, et même de penser à ce don particulier.
" Je dois t'avouer que je sais pas trop si elle pourrait faire ça. Il faudrait lui demander."
La réponse manquait sérieusement de motivation, mais Tim ne pensait pas à mal : il voulait plus que quiconque retrouver son professeur. Seulement, il voulait éviter de mêler de près ou de loin son Anna à cette affaire qui était déjà, dans son esprit, liée aux récents enlèvements de télépathes en Europe. Mais qui aurait pu reprocher à un amoureux transi de protéger, même de loin, la fille de ses pensées ?
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