Installation et Réflexion

[ bureau de Vayne]

Après une longue discussion avec Vayne, Kitty sortie de son bureau. Bien décidé à savoir ce que Gabriel avait à lui dire, elle se dirigea vers son bureau. La petite fille était anxieuse et elle sentait la fatigue de l'entrainement revenir. Elle ne mit pas longtemps à trouver le bureau de son "parrain".
Arrivée devant la porte, elle hésita à frapper.

*j'espère que je ne vais pas le déranger. En tout cas, j'en profiterais pour lui demander pour mon inhalateur.*

Anxieuse et très fatiguée, Kitty frappa à la porte du bureau de Gabriel et attendit qu'il lui permette d'entrer.

Tout à sa réflexion, Gabriel entendit malgré tout frapper à sa porte. Rassemblant ses notes, il les regroupa dans un dossier qu'il rangea ensuite dans un tiroir du bureau qu'il ferma soigneusement.
Il se leva, se dirigea vers la porte et l'ouvrit.
C'est presque sans surprise qu'il vit Kitty se tenir debout. Il lui sourit, et, reculant, il l'invita à entrer.

- Entre, je t'en prie.

Quand celle-ci fut dans la pièce, il referma la porte et retourna derrière son bureau. Il proposa alors un fauteuil à la fillette et s'assit à son tour.

- Je suis heureux que tu es pu venir, commencea-t-il. Tu dois très certainement être fatiguée après l'entraînement de ce matin, aussi je ne te retiendrai pas longtemps.

Gabriel fit une pause. Il réfléchit un instant à ce qu'il allait dire. Ou plutôt, à la manière dont il allait le dire. Même si la nouvelle semblait être bonne, il était malgré tout question de sa vie, de son avenir. Aussi fallait-il modérer ses propos et agir avec tact.

- Je voulais te voir pour te parler de ta situation. Cassandre et moi-même avons abordé la question ensemble et j'ai ensuite pris des mesures. J'ai appelé tes parents.

Nouvelle pause. Gabriel ne voulait pas tout débaler d'un seul coup. Il devait ménager la fillette pour ne pas l'effrayer ni la paniquer.

- Je leur ai expliqué la situation et nous sommes arrivés à un compromis. Ils consentent à ce que tu restes à l'Institut durant l'année scolaire, sous notre responsabilité. Enfin, sous ma responsabilité en particulier. Et au moment des vacances, tu pourras retourner chez toi pour les retrouver.

Gabriel se tut. Penché en avant, ses bras posés sur le bureau, il regardait Kitty. Il avait tout dit et attendait maintenant une réaction de sa part.

Kitty entra dans le bureau. Comme à son habitude, elle regarda autour d'elle. la pièce était chaleureuse. Le sourire de Gabriel la rassura un peu. Elle s'installa dans le fauteuil que lui présentait son "parrain" et l'écouta attentivement. Même si elle était fatiguée, la fillette voulait savoir ce qu'il avait à lui dire.
Lorsqu'elle appris qu'elle pourrait rentrer chez elle pendant les vacances, Kitty eut un sourire. mais ce dernier s'effaça lorsqu'elle se rappela ce que Gabriel avait dit avant: un compromis, elle pourrait rester ici sous sa responsabilité. La petite fille ne comprenait pas pourquoi.
Elle regarda Gabriel droit dans les yeux.

"Pourquoi un compromis et pourquoi je reste sous votre responsabilité? Ils ne veulent plus s'occuper de moi? Même s'ils me prennent pendant les vacances, ils ne veulent plus être responsables de moi? Pourquoi ils ont décidé ça? Ils ne m'aiment plus? S'ils ne veulent plus de moi, pourquoi je rentrerais à la maison?

Kitty avait les larmes aux yeux. Elle ne comprenait pas la décision de ses parents. Toute la joie qu'elle aurait dû ressentir à la pensée de rentrer chez elle pendant les vacances s'était envolée avec un mot: "compromis".

Gabriel comprenait les interogations et la réaction de Kitty.
Il se leva et passa de l'autre côté de son bureau, s'approchant de la fillette. Il s'appuya sur le rebord et lui parla doucement.

- Tu es ici parce que les pouvoirs que tu as développés récemment font de toi quelqu'un de spécial. Tout le monde ne comprends pas et beaucoup ont peur de ce que des gens comme nous sommes capables de faire.

Gabriel devait agir avec tact pour ne pas brusquer Kitty. Vu son jeune âge, il devait faire attention à ne pas l'effrayer. Aussi devait-il être aimable et attentioné.
Il s'agenouilla à côté du fauteuil et repris d'une voix douce :

- Je suis sûr que tes parents t'aiment. Comment ne pas aimer une frimousse comme la tienne, dit-il en faisant une petite frite sur la tête de la fillette. Ils ne veulent que ton bien. Aussi ont-ils accepté que tu étudies ici, en pension, pour apprendre à maîtriser tes pouvoirs.

Gabriel se releva et se dirigea vers son sac qu'il avait laissé trainer dans un coin. Il en sortit un paquet de mouchoirs. Il en sortit un qu'il tendit ensuite à Kitty, en revant s'assoir sur le rebord de son bureau.

- Tiens, sèches tes larmes. Cette situation est sans doute aussi dur pour eux que pour toi. Il leur faut peut-être du temps pour se faire à cette idée. Et d'ici les prochaines vacances, tu pourras retourner chez toi et retrouver une ambiance familiale.

Kitty prit le mouchoir et sécha ses larmes. Elle fit un petit sourire à Gabriel. Elle savait qu'elle devait apprendre à manipuler son pouvoir.

" Je comprends mais ils me manquent tellement. En plus la dame policier m'a dit qu'ils m'avaient abandonné. Est-ce que c'était faux? Je ne suis plus orpheline?"

La petite fille s'arrêta pendant quelques secondes.

" Si tu es responsable de moi, ça veut dire que dès que j'ai un problème je dois venir te voir?"

Kitty se leva de son siège, prit son inhalateur pour son asthme dans la poche de son jean et le tendit à son "parrain".

"Il est presque vide et j'en ai pas d'autres. Je m'en suis beaucoup servie ce matin à l'entrainement. Comment je fais?"

La fillette resta debout attendant la réponse de Gabriel.

Gabriel sourie. A la fois soulagée de voir ainsi sa filleule reprendre des forces mais aussi parce qu'il avait finalement su trouver les mots qu'il fallait. Kitty semblait avoir dépasser ses peurs, ses craintes et c'était une bonne chose. Le bon dévelopement de ses pouvoirs passait forcément par l'acceptation de ceux-ci. C'était un point positif.
Toujours aux côtés de la fillette, il lui sourit et lui prenant la main, il lui répondit gentiment :

- Bien sûr que non, tu n'es pas orpheline. D'abord parce que tes parents ne t'ont pas abandonné mais aussi, et surtout, parce que nous sommes là, maintenant. Nous ne les remplaceront bien sûr pas. Ce n'est pas dans mon intention en tant que parrain.

A ce mot, Gabriel se rapela une question de la fillette. Là encore, il sourit un instant puis il se baissa, posant un genoux à terre et regardant sérieusement Kitty, il lui dit gentiment :

- Et oui, en tant que responsable, en tant que parrain, tu pourras venir me voir chaque fois que tu le voudras. Que tu ais un problème ou que tu souhaites seulement discuter, je serai toujours disponible pour toi.

Se relevant, Gabriel repassa derrière son bureau et, prenant une feuille et un stylo dans un des tiroirs, il commença à griffoner.

- Pour ce qui est de ton inhalateur, je note ça et j'en parlerai aux autres. Je devrais pouvoir t'en trouver d'autre rapidemment.

Kitty était rassurée d'apprendre qu'elle n'était pas orpheline. De plus, elle était heureuse que se soit Gabriel qui s'occupe d'elle. Sans vraiment comprendre pourquoi, la petite fille s'était attachée à lui. Savoir qu'il serait toujours là pour elle la réconforta.
Alors que Gabriel était retourné derrière son bureau et notait quelque chode sur une feuille, Kitty s'approcha de son parrain et lorsqu'il eut finit, elle se je ta dans ses bras.

"Merci parrain. Je sais que s'est grâce à toi que mes parents ont accepté de me reprendre. Mais est-ce que je pourrais les appeler? Et 'ils vont m'envoyer mes affaires?"

La petite fille relacha son étreinte, se releva et repris:

" Parrain, je suis vraiment obliger de retourner à l'école? J'ai pas envie que ça recommence comme il y a deux jours. j'ai pas envie de blesser d'autres élèves comme j'ai fait avec les deux filles de mon ancienne école."

L'idée de retourner à l'école paniquait Kitty et cela s'entendait dans sa voix.

Troublé, Gabriel ne su comment réagir face à l'attitude de Kitty. Cette soudaine démonstration d'affection étonna autant que gêna Gabriel. Il n'avait pas l'habitude de ce genre de relation. Peu habitué à la présence d'autres personnes, il ne savait pas comment répondre à cette affection. Mais devant le relachement de la fillette et sa sincère étreinte, il leva le bras et lui passa la main dan ses cheveux, plus comme on caresse un chien.

- Je t'en prie, dit-il d'une voix gênée.

Quand Kitty relacha son étreinte, il pu reprendre un air sérieux. Il se racla la gorge et reprit.

- Tu pourras bien sûr les appeler quand tu le voudras. Mais attends que les cours aient commencés. Quand tu auras ton emploi du temps, et que tu te seras installée ici, tu auras alors tout le loisir de les appeler. Et pour ce qui est de tes affaires, je m'en occupe.

Gabriel reprit alors son stylo et à la suite de l'inhalateur, il inscrivit les affaires de Kitty. Il songea alors qu'il lui faudrait demander à Cassandre la manière dont récupérer les dites affaires.

- Tu sais, reprit-il, à partir de maintenant, tu vas vivre à l'Institut. Tu n'es plus obligé de retourner à ton ancienne école. Tu recevras ici l'enseignement normal mais aussi des cours pour t'apprendre à contrôler ton pouvoir.

Gabriel fit une pause, heureux de pouvoir ainsi rassurer la fillette. Il songea alors qu'il avait là l'occasion de discuter avec sa filleule. Il la regarda dans les yeux, prenant un air à la fois tendre mais aussi sérieux.

- C'est bien que tu ne veuilles pas faire le mal. Tu rencontreras sans doute dans ta vie, des gens qui emploient leur pouvoir pour faire le mal, pensant que leurs pouvoirs leur en donnent le droit. C'est faux. Tu ne dois pas user de tes dons pour ton simple profit et encore moins pour faire du mal. Et ce n'est qu'en t'entraînant que tu parviendras à bien les maîtriser.

Kitty fut soulagé de savoir qu'elle pourrait bientôt appeler ses parents. Quand Gabriel vint au sujet de l'école, Kitty leva la tête vers son parrain, l'air résigné.

" s'il faut que je retourne à l'école, j'y retournerai."

Kitty avait retrouvé son sourire. L'air sérieux de son parrain fit que la fillette se mit à l'écouter attentivement. La discution devenait plus sérieuse.

"Alors j'apprendrai à maitriser mon pouvoir. je ferais de mon mieux."

la petite fille s'arréta pendant quelques secondes puis reprit:

" Mais le fait que des gens nous déteste n'aide t-il pas à ceux que certains d'entre nous fasse le mal avec leurs pouvoir?"

Gabriel sourit à son tour. Kitty faisait preuve de maturité malgré son jeune âge. Cela était signe d'une grande force intérieure, et Gabriel s'y connaissait suffisement pour reconnaître les êtres forts qui décident de survivre. La fillette se révélait être quelqu'un de fort au potentiel intéressant.

- Oui, tu as raison. Ceux qui utilisent leurs pouvoirs pour faire mal n'arrangent pas les choses. A cause d'eux, les humains qui nous détestent nous haïssent encore plus. Pour chaque bonne action que nous tentons, les méchants font de fois plus le mal, dit-il avec dans sa voix un ton d'armertume.

Il regarda alors sérieusement Kitty, gardant un instant le silence. Il enchaîna alors : Si tu dois retenir une chose, Kitty, c'est que le courage, c'est oser faire les choses qui semblent impossible.

Gabriel se leva alors de son fauteuil et s'avança vers ses étagères. Il parcourut du regard les ouvrages qu'il avait rangés et en choisit finalement un. Il le sortit et revint vers son bureau.

- Je te fais confiance, je sais que tu feras de ton mieux pour apprendre à maîtriser ton pouvoir. Pour cela, tu dois effectivement retourner à l'école. Mais tu sais, même si comme toi, je suis nouveau ici, quelque chose me dit que les cours ne doivent pas êre comme ailleurs. Et pour t'aider, je vais te confier cet ouvrage.

En prononçant ces mots, Gabriel tendit le dit livre à Kitty. Son regard allait du livre à la fillette.

- C'est un livre auquel je tiens. Il m'a beaucoup aidé par le passé, m'apportant des réponses quand j'en avais besoin. Je trouve toujours un certain réconfort à le lire. J'espère qu'il te sera utile autant qu'il l'a été pour moi.

Kitty comprenait ce que voulait lui dire son parrain. Elle prit le livre qu'il lui tendait puis se mit à lire le titre. (HJ: Il faudra que tu me donne le titre du livre.)
Malgré sa fatigue, elle avait encore beaucoup de questions à poser. Mais plus que tout, la fillette se demandait comment elle possédait ce pouvoir et pourquoi.

"Merci parrain, j'y ferais très attention."

La fillette s'arréta pris quelques secondes pour réfléchir et se décida à poser sa question à Gabriel.

"Parrain, comment ça se fait qu'on a des pouvoirs et pas les autres êtres humains? Pourquoi on nous appelle des mutants?


Ces questions, cela faisait quelques temps que la fillette se les posait. Elle espérait que Gabriel pourrait y répondre.
Sagement, le livre dans les mains, Kitty attendit la réponse de son parrain.

Gabriel s'approcha de la fenêtre et regarda les jardins de l'Institut au travers. Il savait bien sûr que Kitty prendrait soin du livre. Sous le titre rébarbatif de "Philosophie zoologique", il se révélait en fait être un très bon livre facile à lire.
Silencieux un instant, il réfléchit aux questions de Kitty. Même si celles-ci étaient légitimes, il n'en était pas moins étonnant de les entendre sortir de la bouche d'une fillette de douze ans. Décidemment, elle se révélait plus précoce encore qu'il ne le croyait. Il sourit alors, étonné par ce comportement.

- La nature est ainsi faite, finit-il par répondre. On aura beau faire, jamais on ne parviendra à cerner les desseins de mère nature. On peut tenter de la comprendre, mais elle demeurera toujours un mystère. Pourquoi avons-nous des pouvoirs et d'autres pas ? Demanda-t-il en se retournant vers Kitty. Voilà une question intéressante. Tu la poserais à un scientifique, un artiste et un homme politique, tu aurais trois réponses différentes. Et toutes trois pourraient bien te sembler intéressantes.

Gabriel fit une pause, le temps de retourner à son bureau et s'assis sur le rbord, toujours regardant Kitty.

- Il y a des mutants et des humains, comme il y a de petits crabes et de gros éléphants. La nature est construite sur un schéma qu'elle seule connaît. Elle n'est sans doute pas parfaite, mais quoiqu'il en soit, nous devons la respecter, dit-il sérieusement.

Kitty écouta attentivement ce que lui disait son parrain. Lorsqu'il eut finit, la petite fille réfléchit pendant quelques minutes. la réponse satisfit sa curiosité naturelle. Elle comprenait tout à fait ce qu'il lui disait. Kitty avait toujours tout comprit très vite. Et cela avait toujours étonné son entourage.

"Si j'ai bien compris, comme le petit crabe est différent de l'éléphant, nous sommes différent des humains. Et cela par le fait d'avoir des pouvoirs. Et les raisons pour lesquels on les a sont mystérieuses. Et c'est pour ça que je respecterais toujours la nature."

La petite fille s'arréta quelques secondes puis reprit:

"Tu sais, j'ai toujours tout compris très vite mais mes questions ont toujours géné et agacé mes professeurs. Ils disaient que c'était pas normal que je pose des questions qui sont pas de mon âge. D'après toi, ça fait de moi quelqu'un de pas normal même pour une mutante?

Gabriel ne pu se retenir de sourire une nouvelle fois. Les questions de Kitty étaient telles qu'il ne pouvait s'empêcher de sourire, non par moquerie, mais bien parce qu'elle témoignait d'une curiosité autant que d'une naïveté. Pour un peu, il en aurait presque rigoler mais sa retenue l'en empêcha.

- Bien sûr que non, tu n'es pas anormal, la rassura-t-il. Tu es une petite fille tout ce qu'il y a de plus normale. En dehors du fait que tu as des pouvoirs, bien sûr. Tes questions témoignent d'une grande curiosité d'esprit et c'est pour ça que certains peuvent être gênés.

Il se releva et retourna s'assoir derrière son bureau.

- Ne doutes jamais de toi ni de tes capacités. Même si tu ne maîtrises pas encore tes pouvoirs, tu y parviendras un jour. En attendant, ne renonces pas à poser des questions. Et observes attentivement.

Gabriel fit alors un courte pause durant laquelle il regroupa quelques papiers sur son bureau. Puis il releva la tête et sourit à Kitty.

- Tu devrais aller te reposer à présent. Nous pourrons continuer à discuter après si tu veux. Mais en attendant, manges quelque chose et va ensuite te reposer. Il ne faudrait pas que tu tombes d'épuisement.

Kitty commençait à vraiment ressentir la fatigue de l'entrainement du matin. De plus, elle n'avait pas encore manger et il fallait qu'elle trouve Wood, Wind et River pour leur annoncer la bonne nouvelle.

"D'accord parrain."

La petite fille se leva de son fauteuil, fit le tour du bureau et déposa un baiser affectueux sur la joue de Gabriel.

" Je suis contente que tu sois vraiment mon parrain."

Puis Kitty sortit du bureau de Gabriel et partit à la recherche des trois Smith.

[ quelque part dans l'institut]