[NeXus 2.7]103 7th avenue

Institut Xavier

C'est donc en début de soirée que les NeXus au complet arrivèrent dans les rues de New York. L'heure de pointe était déjà passée, mais la circulation restait dense dans le centre-ville, preuve que la rentrée scolaire de l'institut coïncidait avec les retour de vacances et la reprise du travail.
Cassandre démontra ses talents de GPS et indiqua les rues à emprunter au panneau de signalisation près. Lorsque Frank coupa le contact, le van était stationné dans une rue tout à fait banale de Manhattan, légèrement excentrée du centre des affaires. Ici, des immeubles d'habitation principalement, ainsi que quelques commerces de proximité. Difficile de croire qu'un drame s'était peut-être déroulé quelques heures plus tôt... Quand Frank eut coupé le contact, Cassandre se retourna sur son siège pour faire face à tous ses élèves. Une atmosphère conspiratrice planait dans la voiture, alors que les silhouette des élèves, rendues indistinctes par la pénombre se pressaient les unes contre les autres dans la camionnette.

"Laisse les clés sur le contact, Frank. Ecoutez-moi attentivement." commença la jeune femme, tout en dénouant tranquillement les foulards qu'elle avait mis dans ses cheveux pour ne pas s'encombrer.

"L'appartement que je pense être celui de Porter est au troisième étage gauche. Mettez vos gants : si vous laissiez vos empreintes partout, je suis sûre que quelqu'un de mal intentionné leur trouverait une utilité. Entrez chez elle et chercher n'importe quoi qui pourrait nous indiquer une piste à suivre... Je serai plus un fardeau qu'autre chose pour vous dans cette tâche... Je vais rester ici pour calculer notre itinéraire de retour." expliqua la jeune femme, en tentant de réfléchir en termes pratiques.

"Ne vous en faites pas pour l'effraction, si on en croit la vision, elle a malheureusement déjà eu lieu... Mais faites vite, nous avons très peu de temps. Quelqu'un va venir. Je ne peux prédire encore précisémment quand, mais à chaque seconde qui passe, les variables s'amenuisent... Je pourrais vous en dire plus dans quelques minutes. Gardez vos communicateurs à portée."

"N'utilisez vos pouvoirs qu'à l'abri des regards, je n'ai pas envie d'entendre parler de mes élèves dans la Sentinelle. Souvenez-vous de votre entraînement, répartissez-vous les tâches pour être plus efficaces. Allez, maintenant et soyez discrets et prudents, nous avons peu de temps." souffla-t-elle alors comme un secret.
Elle saisit le bras de Jessica au passage, et tourna la tête vers elle.

"Fais bien attention à toi..." lui dit-elle doucement, le visage grave. Elle se mordit la lèvre en laissant les élèves descendre. Elle les aurait ralenti en montant avec eux, c'était certain, mais elle ne pouvait s'empêcher de se faire un sang d'encre. Elle tentait encore à l'instant de parer à toutes les éventualités possibles, mais elle n'était pas toute puissante. Alors qu'ils s'éloignaient, elle descendit à son tour de la voiture.

[Début du mode jeu ! Frank est leader. Bonne chance !]

Frank leva la tête pour apprécier la taille de l'immeuble et observer les fenêtres du troisième. Malheureusement, il lui était impossible de savoir si c'était de celle de l'appartement de Porter, ou d'un voisin.
Il pénétra dans l'immeuble en se demandant qui pouvait être sur les traces de la journaliste, et surtout pourquoi. Les types qui l'avaient enlevés étaient déjà passés d'après Cassandre.
Il enfila ses gants comme elle l'avait conseillé et pénétra dans le hall de l'immeuble sans s'arrêter devant les boites aux lettres. Il avait appris que personne ne remarque jamais les gens qui savent, ou semblent savoir, où ils vont.

Il monta les marches deux à deux jusqu'au premier palier, mais ralenti la cadence. Il avait besoin de penser à ce qu'ils allaient faire. Il aurait aimé avoir du temps pour y réfléchir comme en cours, il aurait d'ailleurs du le faire sur le trajet, mais il était trop tard.

*Je ne vois qu'un façon de faire ça... Qu'est-ce qu'ils vont penser de moi ..?*

Il tenta de se remémorer un maximum de "trucs" qui ses "amis" du lycée lui avaient appris lorsqu'ils entamaient la pente descendante.

Il laissa les autres le rejoindre et se tourna vers Léo.

"Redescends et file nous le nom du voisin par radio. Ensuite monte et fait le guet au 2ème. Check l'ascenseur si tu le vois monter."

Faire le guet devant la baraque qu'on cambriole, c'est le meilleur moyen de se faire chopper. Il n'arrivait pas à se rappeler quel numéro ils avaient donné à cette règle. Il voulait que quelqu'un assure leurs arrières au cas où Cassandre avait dit vrai, et il ne pouvait pas faire confiance à une aveugle pour cela.

Il continua sa montée jusqu'au troisième. Arrivé devant la porte, l'envie était grande d'envoyer Sven tout seul derrière la porte, mais il ne pouvait pas prendre le risque que quelqu'un le voit disparaitre.
Il vérifia rapidement les environs et avec le plus de naturel possible il ouvrit la porte en invitant les NeXus à entrer. Il referma rapidement mais doucement la porte derrière eux.
Ils n'avaient rencontré personne dans les couloirs ni dans l'escalier. Dans le couloir, on pouvait entendre le bruit sourd des posts de télévision dans les appartements, et des voix assourdies d'enfant en bas âge. Léo était redescendu sans commentaire, rapidement et efficacement. Lorsqu'ils entrèrent dans l'appartement, sa voix rententit dans le communicateur.

"Mince... Y a pas de nom sur les boîtes, seulement les numéros des appart". dit-il.

Lorsque Frank posa sa main sur la poignée de la porte, il se rendit vite compte que la serrure avait été forcée, aux petits morceaux de bois arrachés au linteau de la porte. Ainsi donc, il dût rabattre la porte, mais ne put pas la fermer derrière eux. A l'intérieur, tout était noir. Seule une faible lumière parvenait de l'extérieur par les fenêtres donnant sur la rue. Apparemment ils étaient dans un tout petit couloir. Leurs yeux discernèrent un peu plus loins les formes d'un fauteuil, ainsi que diverses formes indéterminées éparpillées sur le sol.

"Sven, tu fouip ?" chuchota-t-il en souriant, se rappelant l'expression de Myou.

"Si il n'y a personne, on fouille l'appartement."

Sven mourrait d'envie de tester Cassandre sur des choses aussi improbables que la prochaine combinaison gagnante du loto, les habitudes culinaires d'Olivier, ou bien la densité de population prévue dans les îles de Papouasie pour les 10 prochaines années.

Mais la mission le tira de sa rêverie. Il chaussa ses grandes moufles, et suvit le groupe sans trop rien dire, admirant le faste et le luxe de ces immeubles de Manhattan que, paraît-il, un quelconque fou avait attaqué à coups d'avions il y a quelques temps.

Arrivé au 3e, Léo partit. Il avait sans doute oublié de prendre ses précautions... Ou alors, Frank lui avait demandé quelque chose. Il fallait qu'il soit plus vigilant que ça. Si ça se trouve, il allait trouver un cadavre dans un placard, ou quelque chose d'horrible dans le genre...

Ils entrèrent dans l'appartement, et Frank lui demanda de fouiper. Une obsession. Depuis que Myou avait inventé ce néologisme, ils y allaient tous de leur fouip. A croire qu'il n'était bon qu'à ça.

Sven retira ses gants, et les confia à Jess. **Elle au moins fera attention, vu comme elle aime les petits animaux**

Il se volatilisa alors et entreprit de fouiller l'appartement, à la recherche de personnes, mortes ou vivantes, d'objets étranges, de pièces sens dessus dessous, et de caramels Werther's Original parce qu'il avait faim.

Sven mit donc ce que les NeXus avaient baptisé le "fouip" à exécution, et put à loisir se promener dans l'appartement. Le couloir où l'équipe était acculée conduisait immédiatement au salon, sur le sol duquel étaient éparpillés des papiers divers et variés, ainsi que des bibelots tombés au sol. Le fauteuil qu'il apercevaient faisait face à une télévision, et un canapé était placé contre le mur sud. Le reste du mobilier était classique. Contre le mur est du salon trônait un bureau, sur lequel la plupart des objets avaient été renversés : la lampe de travail était brisée au sol parmi les papiers, l'écran ultra-plat de ce qui avait dû être un ordinateur renversé sur la table. L'unité centrale avait disparu. Ne restait que le clavier.
La cuisine était tout ce qu'il y avait de normale et ne semblait pas avoir été touchée par la bombe qui avait dû tomber dans le salon, de même que la salle de bain et la chambre. Pas de Werther's original malheureusement pour les papilles de l'équipe, mais une corbeille de fruits étaient en accès libre sur le comptoir de la cuisine, c'était meilleur pour la santé des élèves.
Après son tour d'horizon, Sven ne remarqua pas âme qui vive dans l'appartement plongé dans l'obscurité, ni même de cadavre exquis planqué dans un canapé. Seule une porte, celle à droite de l'entrée, semblait fermée, le mutant n'y eut pas directement accès.
Après sa petite visite, Sven put décrire ce qu'il avait vu.

Silencieux durant tout le trajet, Fabrisio n'avait cessé de rearder par la fenêtre le paysage défilé. Il était loin le temps où il déambulait dans la belle ville de Rome. Ce pays était d'une laideur qu'il se s'étonna plus de la mentalité des gens qui y vivaient. Quand ils furent arrivés en ville, son malaise se fit plus grand. Cette impression d'oppression avec ces buildings surdimensionés ajouté à la tension de la mission rendait le jeune italien mal à l'aise.
suivit le leader de l'équipe.

Dès sa sortie du van il se diriga vers l'entrée de l'immeuble à la suite de Franck. Il marcha d'une manière aussi naturelle possible, se retenant de courir jusqu'au porche. Il suivit le groupe, se concentrant sur ce qu'il faisait sur l'instant, sans véritablement se poser de questions. L'ambiance sourde, presque étouffée qui regnait sur le moment rendait la situation quasi fantastique: on n'entendait rien que les bruits sours qui provenaient des appartements. En dehors de ça, le groupe évoluait sielncieusement, ce qui n'était pas pour déplaire au jeune italien.

Quand enfin ils pénétrèrent dans l'appartement de la dénommée Potter, Fabrisio poussa un profond soupir. Comme s'il avait retenu sa respiration durant la montée des escaliers. Soulagé d'être enfin arrivé, il se décontracta quelque peu.
L'obscurité reignant, il resta proche de la porte d'entrée. Ce rappelant un épisode du camp Labrador, Fabrisio eut une idée. Il se tourna vers Franck (enfin, vers ce qu'il croyait être Franck car il faisait très sombre)

- Je pourrais sceller la porte d'entrée, proposa-t-il. Ca empêcherait quiconque voudrait entrer et ça nous donnerait le temps de nous enfuir, juste au cas où.

Ses gants chaussés depuis le départ, Myou suivit Franck et les autres. Elle ne connaissait pas vraiment ce type de bâtiment, n'y ayant jamais vécu. Autant de monde dans quatre murs ? C'était l'extrême, pour elle.

Léo partit repérer les boites aux lettres, à ce qu'elle comprit, pendant qu'eux rentrèrent dans l'appartement indiqué, plongé dans le noir. Myou distingua les formes d'un fauteuil, et elle s'imagina tout de suite, sans savoir pourquoi, un cadavre dedans. Un souffla un bon coup pour se reconcentrer et éloigner des pensées infondées, prendant que Sven se fouipait. Elle adorait vraiment ça.... sans pouvoir l'expliquer. Léger comme une plume...

Elle se mit à tâter le mur juste à l'entrée, à côté de la porte, pour tenter de chercher un interrupteur ou un tableau électrique. Chaque appartement devait avoir ses propres contrôles, c'était logique, même pour un ignorante comme elle dans la vie sociale de ces batisses. Elle espérait pouvoir éclairer un peu la pièce, tout du moins voir si c'était encore possible.
Myou continua d'avancer à petits pas, les mains gantées tâtant le mur.
La main gantée de Myou trouva faciliement un interrupteur sur le petit bout de mur à droite de la porte d'entrée.

Jess se tenait dans le couloir, les gants de Sven dans les mains, attendant qu'il leur dise que tout était ok pour aller de l'avant. Durant tout le trajet, elle était restée silencieuse, pensive. Est-ce qu'ils devaient tenter de retrouver Alice Porter ? Ou est-ce que c'était juste pour des réponses ? Comment auraient-ils pu laisser faire ce qu'ils avaient vu ? C'était la guerre entre deux points de vue qui se déroulait dans sa tête. Et c'est seulement au moment de descendre de la voiture qu'elle réalisa qu'ils étaient arrivés à New-York, ville dans laquelle elle n'avait jamais été, et qu'il faisait nuit.

Elle enfilait des gants noirs, souples et fins, et s'apprêtait à descendre de la voiture lorsque Cassandre la retint par le bras. Elle cru un instant que la jeune femme voulait qu'elle reste ici, et s'apprêtait d'hors et déjà à répondre, lorsque Cassandre lui dit de faire attention. Ce qui n'eut d'autre effet que d'effrayer la jeune fille qui se demandait ce que la voyante avait pu voir...

Jess descendit finalement du van et vérifia que son communicateur était activé, sentant une légère pression au niveau de sa poitrine. Le temps leur était compté. Si la ou les personnes arrivaient et qu'ils étaient encore là, elle ne pensait pas qu'ils en sortiraient sans grabuge. Il faudrait faire vite... trop vite pour bien faire... à moins d'être rapide et précis...

Lorsque Léo annonça qu'il n'y avait pas de nom, Jess se demanda si c'était bien l'appartement d'Alice Porter, et ressortit dans le couloir pour voir s'il n'y avait pas de nom sur la sonnette de la porte. S'il y en avait une... Elle trouva la sonnette, mais aucune étiquette ne marquait le nom du locataire, à croire que les habitants de ce lotissement ne souhaitaient pas être dérangés !
Puis elle dit dans son communicateur.

« Tu peux regarder au numéro 103 si y a du courrier ? »

Une idée comme ça... pourquoi pas après tout ? Sven revint, leur décrivant l'intérieur de l'appartement. Elle rentra, observant avec appréhension le désordre qui régnait dans ce lieu. Qu'y avait-il d'intéressant à trouver dans des endroits déjà visités par d'autre ? Jettant un rapide coup d'oeil par les portes, elle entra dans la cuisine, seul endroit qui ne semblait pas avoir été visiter. Là, elle entreprit d'ouvrir tous les placars et les tiroirs, poussant les objets qui pourraient l'empêcher de voir jusqu'au fond, regardant dans les boîtes, et observant chaque détail de tout ce qui trouvait là, remettant tout soigneusement en place après. Elle allait même jusqu'à se pencher pour voir s'il n'y avait rien sous un tiroir, comme elle étant petite lorsqu'elle dissimulait des dessins qu'elle ne voulait pas que son père ou son frère voit. Une sorte de cachette secrète...

Lorsque Sven eut terminé sa patrouille, Myou put allumer la lumière. Le salon était bel et bien sens dessus dessous. Comme la pénombre le leur avait laissé deviner, de nombreux papiers jonchaient le sol, ainsi que des objets cassés. Les cadres étaient néanmoins restés en place sur les murs et les meubles à leur place. S'ils avaient vécu sur la côte ouest, ils auraient facilement pu croire qu'un petit tremblement de terre avait causé tout ceci. Le mobilier en lui-même était assez sobre, la pièce principale sentait le renfermé.

Jessica prit les devants et se dirigea vers la cuisine pour la fouiller, laissant apparemment le loisir aux autres de se disperser dans l'appartement. Pendant que les jeunes commençaient à se déplacer, la voix de Léo les fit sursauter : l'atmosphère de l'appartement pourtant vide était oppressante, ou alors était-ce les réminiscence de ce qui s'y était passé quelques heures auparavant ? Ou encore peut-être le fait de contrevenir à la loi sur la propriété privée qui les turlupinait ?

"Je vois des bouts de papiers mais la fente est trop petite..." expliqua Avoïd.

Une fois Jessica dans la cuisine, elle se mit au travail : l'opération lui prit plusieurs minutes compte tenu du soin et de la méthode qu'elle y mettait.
Malheureusement pour elle, malgré toute son application, elle ne trouvait que des ustensiles et des ingrédients de cuisine tout à fait ordinaires. Sous le tiroir, elle fit néanmoins sortir une araignée plutôt velue et assez mécontente d'être tirée de son sommeil.

Frank observa les affaires du salon qui s'étalaient devant eux. Ceux qui été passé avant avait sans doute raflé tout l'évident. Peut-être même le reste...

*Que d'effort pour cette fille...*

Pourtant il fallait qu'il vérifie, et il connaissait quelques cachettes auquel les gens ne pensait pas tout le temps.

*Encore une fois, sauf si c'est des pros...*

Cette pensée l'embêtait. Il n'avait aucune envie de tomber sur le genre de type qui enlevait des jeunes femmes et défonçait la serrure de leur appartement. Il se ressaisit et se tourna vers Frost.

"Bonne idée, bloque la légèrement."

Il se mit en route vers la salle de bain, mais se retourna.

"Et trouve la clé de la boite aux lettres."

L'idée était intéressante, même elle ne s'était sans doute pas envoyer le nom de kidnappeur. Il fit deux pas et stoppa à nouveau.

"Cloud, jette un coup d'oeil à cette pièce fermé avant qu'on ne l'ouvre s'il te plait.."

Encore une énigme. Si leurs prédécesseurs n'étaient pas des amateurs, pourquoi cette porte était-elle encore fermé ? Peut-être avaient-ils été dérangé par des voisins...
Il pénétra enfin dans la salle de bain et ouvrit les placards par acquis de conscience. Mais ce qui l'intéressait vraiment c'était les toilettes et le plafond. Il ouvrit la réservoir d'eau avant de vérifier si il y avait un accès dans le plafond dans la pièce.

*Si je trouve quelque chose ici, ça risque d'être de la drogue...*

"Et que quelqu'un vérifie le dos des cadres !"

*Pour trouver l'argent...*

Jessica avait fouillé la cuisine sans rien trouver d'interessant. D'autres s'occupaient de la pièce fermée et de la boite aux lettres qui semblaient contenir des lettres ou autres bouts de papiers....
Myou, elle, s'approcha de l'écran ultraplat, histoire de vérifier que l'unité centrale n'était pas incorporée à ce dernier comme certains modèles.

Mais avec un simple écran potentiel et un clavier, elle ne pourrait pas faire de miracles. Elle entreprit ensuite de fouiller dans les meubles tout autour du salon et les débris par terre, les retournant, les secouant, pour voir si elle ne trouvait pas un éventuel disque dur externe ou un agenda électronique, ou même un bout de papier avec des notes de la jeune femme.
Milo, lui, en avait toujours un sur lui, alors elle supposait que ce devait être à la mode. L'équipe pourrait peut-être ainsi voir si elle avait gribouillé des informations par çi par là, des sauvegardes de son PC, un indice, n'importe quoi... ou des notes après un coup de fil.

Le téléphone, il fallait regarder le téléphone aussi...

Faudrait essayer de trouver son téléphone aussi, et s'il contient une messagerie..., dit-elle ceux qui étaient toujours dans la même pièce. Myou se mettait à corps dans cette fouille, peut-être inconsciemment sous l'effet du rêve de Cassandre qu'ils avaient pu voir. En tout cas, elle mettait un point d'honneur à trouver quelque chose... n'importe quoi, mais quelque chose qui les feraient avancer. Comme un "cadeau" à ramener en bas à leur professeur...

Encouragé par son leader, Fabrisio retourna près de la porte, bien décidé qu'il était à la bloquer. Cela assurerait ainsi leurs arrières, empêchant quiconque de les déranger, leur offrant ainsi le temps de s'enfuir, si besoin était.
Appuyant son épaule droite contre la dite porte, Fabrisio appliqua sa main gauche contre la jointure.
L'opportunité s'offrait enfin à lui d'appliquer ce qu'il avait pu tester lors du cours d'Adam. Il eut un sourire en coin, ne s'imaginant pas user si vite de son pouvoir en mission.

Se concentrant, le jeune italien espérait arriver à produire une pellicule de glace suffisament forte pour souder la porte à son montant. Fabrisio, qui avait avant son arrivée à l'institut relativement délaissé ses capacités, commençait à sentir en lui des facilités nouvelles. Le cours d'Adam semblait porter ses fruits, alors qu'une pellicule de glace venait combler l'interstice entre la porte et son montant. Achevant sa barricade, Fabrisio constata que la glace semblait plus solide qu'à sa tentative au Camp Labrador.

Ce faisant, Fabrisio risque un regard en coin, voyant ses coéquipiers oeuvrer dans l'appartement. Avaient-ils trouvé quelque chose ? Non, apparemment pas.
Il remarqua alors que personne ne s'était encore aventurer dans la chambre. Curieux qu'aucun d'eux ne s'y soit intéressé. Le jeune italien se promit alors d'aller y jeter un oeil sitôt leurs arrières couverts.

Toujours sous forme gazeuse, Sven demanda benoîtement.

"Dites, comment vous faites pour savoir si je suis là, ou bien si je suis ailleurs ? Parce que je me vois pas dans la glace là, et puis on me dit toujours d'aller voir ailleurs si les gens y sont, alors qu'ils n'y sont jamais... Si ça se trouve, j'étais ailleurs, et je n'aurais jamais su..."

Il alla devant la porte, et afficha une mine perplexe, quoique totalement transparente. Etait-il assez plat pour passer sous la porte ? On lui avait souvent dit que sa personnalité ne manquait pas de reliefs, mais il songeait aussi à d'autres histoires horribles de personnes tellement plates qu'on les avait faxées.

Frissonnant, il tâcha de passer sous la porte pour évaluer la situation de l'autre coté et faire son rapport.

Déçu de son échec, Jessica retourna dans le salon, non sans grimacer de dégout devant l'énorme arreignée qui se promenait maintenant sur le plan de travail, visiblement énerver d'avoir été dérangé. Elle entendit Léo qui déclarait ne pas pouvoir attraper les papiers, et songea à Frank.

« Gravity ? Tu crois que tu pourrais les faire monter toi les papiers ? Histoire de voir ce que c'est. »

C'est à ce moment qu'elle se rendit compte que Fabrisio avait refermé la porte derrière eux, les bloquant à l'intérieur et Avoïd à l'extérieur... elle n'était pas sur que ce soit une bonne idée, mais ne dit cependant rien. S'ils avaient cru bon de le faire, alors elle leur ferait confiance en espérant qu'ils aient raison... de plus Léo saurait se protéger.

Jess, toujours sur le seuil de la cuisine, observait le salon et Myou qui fouillait d'un air dubitatif. Elle tendit la main doucement sur le côté, paume ouverte vers le bas, et après un instant, Avatar sortit de nulle part dans la cuisine vint la rejoindre, appuyant le haut de sa tête contre la paume de la jeune fille. Après une furtive caresse, il se mit à flairer le sol à la recherche d'une piste quelconque.

« En général on parle au hasard Cloud... mais on peut te voir quand t'es un petit nuage non ? »

La jeune fille chercha rapidement dans sa mémoire un moment ou elle l'aurait vu, mais il était souvent sur un nuage, ou dans la brume de l'entraînement, invisible. De plus elle était plutôt attentive à une quelconque réaction d'Avatar.

Comme la fouille de la cuisine, celle de la salle de bain n'avait rien donné. Gravity avait démonté le couvercle des toilettes sans succès, et le plafond ne semblait s'ouvrir sur aucun faux-fond.

Une fois la porte bloquée, Fabrisio fit quelques pas dans l'appartement, pour se rendre dans la chambre à coucher. Ce faisant, il passa devant quelques cadres, où des photos attirèrent son attention. Sur plusieurs d'entre elles, il reconnut le visage agréable d'Alice Porter. Sur le seuil de la chambre, il put jeter un oeil : la pièce était plongée dans l'obscurité, mais la lumière du lampadaire à l'extérieur lui permirent de deviner la configuration de la pièce. La chambre, contrairement au salon, était relativement ordonnée, malgré quelques vêtements posés ça et là sur le lit et la commode acollée au mur de la salle de bain. Il pouvait discerner une arcade menant à une autre pièce dans le fond de la chambre.

Suite à l'appel de Jessica, Avatar s'était joint aux fouilles. Son flair avait été d'un grand secours lors de leur premier entraînement. La truffe en l'air, il huma l'atmosphère, puis la recolla au sol et se mit à avancer dans la pièce, entre deux reniflements, comme un véritable limier. La bête au pelage noir passa entre les jambes de Fabrisio sur le seuil de la chambre, et se mit à y fureter. Il continua son chemin jusqu'à l'arcade plongée dans l'obscurité. Fabrisio et Jessica purent entendre un gémissement canin, ainsi qu'un bruit de grattement.

Libre comme l'air, Cloud s'infiltra aisémment sous la porte, pour réapparaître dans une pièce sans fenêtre et plongée dans une lumière rouge assez oppressante. Une odeur de produits chimiques flottait dans l'air. Tout autour de Sven, des bacs, ustensiles, pellicules, cordes et pinces à linge, et surtout, une multitude de clichés suspendus ou en plein développement à l'ancienne. Le verrou semblait tiré, mais pouvait être déverrouillé de l'intérieur.

Du côté du bureau, Myou procédait à ses propres recherches, qui s'avérèrent très rapidement fructueuses : l'unité centrale de l'ordinateur manquait à l'appel. Au vu des câbles, il devait s'agir d'un pièce externe, relativement compacte à en juger par taille de la trâce de poussière laissée sur le bureau vernis. C'est près du clavier sans fil que Myou tomba sur quelque chose d'insolite. Une feuille de papier à lettre avait été placée à l'exact milieu de sous-main recouvrant le bureau, bien en évidence :
Les bibelots cassés par terre quant à eux, ne présentaient rien de particulier. Myou localisa du regard le téléphone, posé sur une petite table d'appoint près du fauteuil au milieu de la pièce. Le téléphone était classique mais disposait d'une interface d'entrée universelle.

Frank sorti déçu de la salle de bain. Il aurait aimé trouver quelque chose de suffisant pour pouvoir quitter cet endroit.

"Rien dans la salle de bain..."

Il observa le salon et Myou qui le fouillait en pensant à la question de Jessica. Il n'avait jamais tenté un truc comme ça... Il réalisa qu'il ne connaissait pas vraiment les limites de son pouvoir.

"Je ne sais pas... Peut-être, j'essayerais en redescendant."

Il décida de laisser Full Métal s'occuper des gadgets électroniques et se dirigea vers la porte "mystérieuse".

"Je ne te vois pas Cloud, mais j'espère que tu es rentré là-dedans."

Il avisa la porte, se demandant si il aurait à l'enfoncer. Ça risquait d'être difficile et bruyant.

"Est-ce que tu peux ouvrir la porte de l'intérieur ?"

Il eu une sensation étrange, comme si son cerveau objectait contre cette phrase. Il appuya fortement ses mains sur la porte en se demandant quel pouvait être le problème. Il décida que ça n'avait pas d'importance, puisque les réponses qu'ils cherchaient se trouvait forcement derrière la porte fermée.
Mais la sensation était toujours là et il n'arrivait pas à mettre la main sur ce qui n'allait pas, ce qui le stressa au plus haut point.

"Il y a quelque chose de bizarre..." murmura-t-il pour lui même sans pouvoir détacher ses yeux de la porte.

Sven n'apprécia que moyennement l'expérience, mais il fut assez surpris de voir un labo photo. Lumière inactinique, photos finies, papier photo sorti, agrandisseur encore allumé... Et Frank qui commençait déjà à l'assomer de questions.

"Oui, je suis de l'autre côté là. Tout est rouge partout, c'est une horreur... Un peu comme s'il y avait du sang au mur, mais en fait, c'est parce que c'est une ampoule spéciale. Et puis ça schlingue aussi."

Il toqua à la porte pour prouver qu'il était bien là.

"Par contre, je peux pas ouvrir. C'est vérouillé de l'intérieur. Note bien qu'il y a un verrou simple que je peux ouvrir, mais en fait, il ne faut pas ouvrir, parce qu'il y a du papier photo de sorti, et ce serait gâcher d'ouvrir la porte, parce qu'il deviendrait tout noir. Y'a des photos finies aussi. Mais je sais pas s'il faut trop déranger. La personne en train de travailler dessus va sans doute vouloir revenir les finir. En tout cas, j'aimerais bien la rencontrer, parce qu'elle est ptet passée sous la porte comme moi, ce serait cool."

Il alla regarder les photos en train de sécher, et décrivit ce qu'il y avait dessus. La plupart des photos étaient des portraits, pris à des distances variables et dans des situations tout aussi variées. Les personnes elles aussi était très différentes les unes des autres. Il n'y avait là rien de bien notable, à part... à part la corde à linge étendue en dernier, c'est-à-dire la plus près de Sven. Le mutant put y reconnaître des visages familiers : Jon Parker, mais aussi Jenifer Watts, une blonde que Sven avait déjà aperçu à l'institut mais dont il avait oublié le nom... Il y avait également des clichés de l'Institut en lui-même pris de l'extérieur ainsi que des photos de ce que Sven put reconnaître comme étant les portes ouvertes. Il put d'ailleurs se voir en pleine action en train de distribuer ses petits fours sur son nuage magique.

Jessica suivit Avatar des yeux, et le vit entrer dans la chambre en se faufilant entre les jambes de Fabrisio qui lui faisait obstacle. Elle le suivit, bien que ne l'imitant pas, et posa sa main sur le bras de Fabrisio comme pour lui demander de s'écarter et la laissée passer. Elle lui jetta un rapide coup d'oeil, avant de lancer un regard circulaire sur la pièce. En particulier sur les vêtements posés sur le lit, et les cadres au mur. Sur le lit, une nuisette noire assez classique, une paire de jeans, et une chaussette. Les cadres dans la chambre étaient assez semblables à ceux du salon : probablement des photos de famille, un diplôme, une aquarelle...

Mais son attention était attirée par Avatar, qui se tenait dans le noir, dans un genre de penderie... sans savoir ce qu'elle pourrait y trouver, Jess s'avança, non sans jetter des regards en arrière, vers son coéquipier. Elle imaginait déjà le pire... Après quelques pas, elle posa sa main droite gantée sur la poignée. Finalement, après un nouveau regard sur Fab, elle l'ouvrit doucement en se tenant derrière afin de ne pas voir immédiatement ce qui pourrait s'y trouver...

Une fois bien ouverte, elle souffla doucement et calma l'angoisse qui montait en elle, puis jetta un coup d'oeil rapide à l'intérieur. Une petite chainette pendait sur le côté de la porte. En la tirant, Jessica put allumer la penderie. Elle se trouvait devant un portant sur lequel étaient posés de nombreux ceintres. Les tenues étaient d'un style décontracté, avec néanmoins quelques vestes plus habillées. Au-dessus du portant se trouvait une étagère assez en hauteur, Jessica ne pouvait pas l'atteindre. Des cartons semblaient y être entreposés. Avatar se tenait au sol, sous les vêtements pendus au portant. Le bruit de grattement qu'ils avaient entendu provenait de ses pattes : l'animal était apparemment en train de gratter la moquette de la penderie.

Surpris, Fabrisio sursauté en sentant le fauve de Jessica passer entre ses jambes. Une expérience dont il se serait bien passé, surtout en ces circonstances un peu spéciale. Le jeune italien jeta alors un regard noir à Avatar. Geste bien inutile étant donné l'obscurité de la pièce. Et puis, Fabrisio était le dernier des soucis pour l'animal qui avait semble-t-il reniflé une piste.
Il observait la bête quand la main de Jessica vint se poser sur son bras. Elle avait naturellement suivit Avatar. Fabrisio avança alors dans la pièce, libérant ainsi le passage pour sa jeune coéquipière.

L'ambiance lumineuse qui reignait dans la pièce avait ça d'étrange que l'atmosphère semblait à la fois pesante et lourde mais également emplit de mystère. Il songea tout naturellement aux tableaux du Maître à la Chandelle. Curieuse pensée en cet instant en vérité. Fabrisio secoua la tête comme pour chasser ces images et revenir à ce qu'il faisait ici.
Son attention fut alors vite attirée par Jessica, proche de l'armoire, s'apprêtant à ouvrir celle-ci. Serrant inconsciemment les poings, Fabrisio se setait prêt ... juste au cas où. Mais là encore, peine inutile puisque rien ne se cachait dans la penderie, aucun amant ni corps.

Le jeune italien se rapprocha de Jessica pour jeter, lui aussi, un coup d'oeil sur le contenu. Le bête semblait avoir trouvé quelque chose à même le sol.

- Voyons voir ce qu'il a trouvé, dit-il en se baissant et bousculant un peu Avatar (juste retour après la frayeur qu'il lui avait fait toute à l'heure).

A quatre pattes sur la moquette, Fabrisio chercha à taton le rebord de la moquette prêt des plaintes afin de la soulever. S'improvisant expert en la matière, le jeune italien espérait bien trouver quelque chose d'intéressant

Myou prit la note entre ses mains. Elle parcourrut rapidement ce qui y était inscrit... sans trop comprendre. Qui était ce Mitchell ? Un collègue de cette femme qu'elle aurait "coiffé sur le chapeau" ? A propos d'une affaire mutant ? ... C'était trop compliqué pour une Myou qui n'écoutait pas toujours tout autour d'elle.

Mais elle remarqua, par contre, le fameux aigle en fond sur le papier. L'aigle qu'ils avaient vu dans la vision... Ce mot devait forcément dire quelque chose. Peut-être que si elle remenait celà à Cassandre, elle pourrait préciser ses visions, en savoir plus sur la situation, et leur raconter ensuite.

Pourtant Myou n'utilisa pas tout de suite son communicateur pour la prévenir ... Si jamais elle se trompait et que ce bout de papier était d'un commun sans pareil ? Elle n'avait pas envie de la décevoir... Elle préféra donc d'abord le présenter au leader.

Hé... j'ai trouvé un truc... avec un aigle, dit-elle en direction de Franck. Ca parle d'un Mitchell... et d'une liste. Mais ce n'est pas signé... Peut-être un truc qu'elle voulait faxer...

Elle attendait sa remarque, et de demanda soudainement pourquoi Franck regardait une porte fermé... Y avait quelque chose derrière ? Et Sven, il était où ? Ah oui... son fouip invisible... surement derrière cette porte justement...

Elle lui laissa le mot pour qu'il puisse le regarder, avec un regard assassin qui voulait dire "fait gaffe à mon trésor"... Myou repensait maintenant au téléphone dont elle avait remarqué une prise interessante.

Elle sortit son BIC, et le brancha à ce port libre, pour tenter de récupérer toutes les données disponibles. Carnet d'adresses, notes, messages, etc.

Avatar fut contraint de s'écarter, et se positionna à droite de Jessica, et lui lança un regard interrogateur. Agrimpant le rebord de la moquette, Frost se rendit compte que le bord gauche n'était pas fixé par la plainte du placard, ce qui lui permit de soulever aisémment un carré de moquette comme on ouvre une trappe. Ce qu'il trouva en dessous ne mesurait que quelques centimètres de long, et présentait une surface extrêmement plane : il s'agissait apparemment d'un périphérique de stockage ultra-plat.

De son côté, Myou s'était rapprochée du téléphone, dos au balcon et avait connecté le BIC au téléphone. En quelques manipulations, elle tomba sur le journal des appels. Le BIC commença le téléchargement, mais c'est à ce moment que les communicateurs de l'équipe s'enclenchèrent. La voix grave et reconnaissable de leur professeur retentit à leurs oreilles.

Sibylle a écrit:Avoïd, c'est Cass... C'est Sibylle. Les voilà, ils arrivent. Ils sont plusieurs et s'apprêtent à entrer dans l'immeuble. Je ne sais pas encore qui ils sont mais ils vont sûrement fouiller l'appartement. Rejoins les autres !

Il y eut une pause de quelques secondes.

Sibylle a écrit:... Vous n'aurez pas le temps de redescendre par la cage d'escalier. L'échelle à incendie est de l'autre côté du couloir... Elle donne sur une arrière-cour. Mais les chances sont contre vous. Gravity, votre priorité est de me revenir en un seul morceau...

Un chrono invisible venait de démarrer. Les NeXus venaient à peine de mettre la main sur des pistes intéressantes, et déjà de mystérieux inconnus venaient à leur tour fouiller l'appartement de Porter. Quel était leur objectif, qui étaient-ils ? Les réponses qu'ils étaient venus trouver faisaient émerger de nouveaux mystères. Quoi qu'il en fut, s'ils voulaient quitter l'appartement, il ne leur restait que très peu de temps pour le faire, d'autant que la porte, qui s'ouvrait de l'extérieur vers l'intérieur, était maintenant bloquée.

Frank écoutait Sven décrire les photos. Il n'aimait pas l'idée que cette fille en ait de l'institut et de certains élèves, mais c'était son job, rien de vraiment inquiétant là-dedans.
Par contre le message de Cassandre l'était beaucoup plus. Il ne voulait pas se retrouver nez à nez avec ces types, il était temps de quitter les lieux. Une peur qu'il connaissait trop bien commençait à se faire sentir; la peur de se faire pincer pour une grosse connerie ou l'utilisation de ses pouvoirs.

"Full Métal, embarque ce que tu as ! Cloud..."

Il eut un doute, devait-il laisser les photos ? Elles étaient peut-être importantes, et elles concernaient sa nouvelle maison, ses nouveaux amis...

"... File moi les photos par dessous la porte et sors de là. Fear ! Frost ! On en traîne pas !"

Il observa la porte en se demandant combien de temps elle les retiendrait à l'intérieur, ou combien de temps elle empêcherait les nouveaux venus de rentrer. Ils avaient besoin de temps...

"Avoid, l'alarme incendie !"

Il se précipita vers la fenêtre pour regarder la distance qui les séparait du sol. C'était visiblement trop haut pour sauter sans se blesser. Les voisins ? L'étage en dessous ? L'étage au dessus ?
Il fallait qu'il puisse aussi y amener les autres.
Il chercha le balcon le plus proche et sauta pour le rejoindre. Au troisième étage, les balcons étaient assez espacés : en effet, sur la gauche, la chambre d'Alice séparait son séjour du séjour des voisins, et à droite c'était la cuisine. Frank dut donc se rabattre sur le balcon du deuxième, sur lequel il put sauter après s'être accroché à la rembarde. Il tomba avec légèreté pour un type qui sautait un étage. Là, il tenta d'ouvrir la porte vitré sans ménagement. Si quelqu'un protestait, il pourrait lui servir l'excuse de l'incendie. Malheureusement, la baie vitrée était fermée, car elle ne coulissa pas. Des rideaux masquaient la silhouette de Gravity à la vue des occupants, mais il pouvait distinguer de la lumière de l'autre côté. Il appela les autres depuis le nouveau balcon, ils devaient le rejoindre au plus vite.

Jusqu'à présent, Léo était resté en retrait. N'ayant pas participé a l'entrainement, il se sentait en dehors du groupe. Les autres s'appelaient déjà par leur nom de code alors que lui avait eu du mal a tous les assimiler.

Pour l'instant, il avait passé son temps a faire le guet et une fois de plus, il s'était senti inutile puisque c'était Cassandre ou plutôt Sybille qui les avait prévenue que quelqu'un arrivait.

* Qu'est-ce que c'est que cette histoire? *
Léo n'avait aucune idée de ce qui se tramait en haut aussi fut-il content d'entendre la voyante lui demander de rejoindre les autres.

Il n'avait pas demandé son reste, il s'était precipité aux étages supérieurs.
* Wow, 13 étages!! *

Soudain son communicateur se mit a nouveau en marche. C'était Frank, son colocataire et leader du groupe.
Il mit quelques secondes avant de comprendre que le message lui était adressé.
Avoid... Son nom de code.
Frank lui demandait d'actionner l'alarme à incendie. Léo trouvait cette idée bien trouver et l'espace d'un instant il se demanda si lui aurait réussi a avoir cette idée si les rôles avait été inversé. Quoi qu'il pouvait en être, cela restait une bonne diversion.

Entre deux étages, Léo se précipita sur l'un des boitiers rouges et l'actionna sans attendre.

Fabrisio venait à peine de découvrir ce qui se cachait sous la moquette que la voix de son professeur lui parvint à l'oreille. Appuyant son communicateur de sa main droite pour mieux entendre, le jeune italien écouta avec anxiété le message. La menace était donc réelle... Lui qui n'avait pas réalisé jusqu'à présent, maintenant, il devait réagir rapidemment et surtout, de manière efficace.

Sans plus attendre, Fabrisio saisit le périphérique et le glissa dans un pli de sa combinaison. Il se redressa ensuite rapidemment puis, agripant Jessica par le bras, il l'invita à le suivre jusqu'au salon.

- Aller, on file d'ici, dit-il à Jessica.

Au salon, il vit la fenêtre ouverte et comprit que c'était là, leur moyen de s'échapper de l'appartement. Ne voyant plus Franck dans la pièce, il en déduit qu'il avait ouvert la voie pour le reste de l'équipe. Fabrisio se rapprocha du bord mais stopa net. Il regarda par-dessus son épaule et observa la porte d'entrée. Allait-elle résister ? Sa plaque de glace allait-elle résister cette fois ?
Il décida alors de ne pas rester ici pour s'en assurer. Il se pencha par dessus le rebord pour voir quel chemin prendre puis se retourna et attendit ses coéquipières.

- Aller ragazze, dit-il en tendant les mains. Je vais vous aider à passer par-dessus. Cloud et moi sortiront en dernier.

Jess observait Avatar, sans comprendre d'abord ce qu'il trouvait à cette moquette. Lorsque l'idée qu'il y avait peut-être quelque chose en dessous lui traversa l'esprit, Fabrisio était déjà à quattre pattes en train de chercher un moyen de l'enlever. Elle se pencha par dessus son épaule pour voir ce qu'il trouvait, et fut... déçu. Tellement elle s'était attendue à trouver quelque chose d'exceptionnel dans cette penderie, et même sous ce carré de moquette. Ce machin ne représentait sur l'instant rien d'important. Jusqu'à ce qu'elle réalise ce qui pourrait se trouver dessus, et ne remette à imaginer des choses toutes aussi farfelues les unes que les autres.

Mais ce qu'elle redoutait arriva encore plus vite qu'elle ne le pensait. Jess espérait en effet qu'ils auraient le temps de partir avant que les autres personnes n'arrivent, naïve de croire que dans une situation telle que celle-ci, les personnes à la recherche d'information n'arrivaient pas en même temps. Loi de l'emmerdement maximum... souvent cité par son frère...

Elle réagit finalement lorsque Fabrisio attrapa l'objet de leur découverte et elle même par le bras. Elle jetta un coup d'oeil au carton loin au dessus d'elle, et regretta de ne pas avoir eu le temps de fouiller dedans. A croire qu'elle prenait goût à cette fouille d'un apartement inconnu...

Avatar quant à lui sortait de la chambre en quatrième vitesse lorsque l'alarme incendie commença à se faire entendre. Elle regarda la porte glacée, ayant songé emprunter l'escalier dont avait parlé Sybille. Inaccessible... en tout cas pas avec le temps qu'il leur restait. Elle alla jusqu'au balcon et se pencha sur le rebord, là ou Fabrisio se tenait déjà. Jess hocha la tête à sa proposition, bien que peut rassurer de passer d'un balcon à l'autre...

« C'est haut quand même... »

Elle aggripa une main de Frost afin de s'y tenir, et enjamba la rembarde. Avant de stopper net.

« Et Avoïd ? Il va être coincé lui! Non ? »

Etrangement, Avatar n'avait pas suivit. Il n'était plus à l'intérieur, ni sur le balcon avec eux. Sans doute était-il retourné dans un coint de l'esprit de Jess, prêt à intervenir en cas de pépin. Mais pour le moment, Frank et Fab semblait réussir à gérer la situation. Elle reprit sa descente aidée de Frost, Frank en dessous... Le balcon donnait sur une ruelle transversale vide trois étages plus bas, probablement reliée à l'arrière-cour mentionnée par Cassandre. La descente était dangereuse et laborieuse pour une jeune fille du gabari de Fear, et ce malgré l'aide fournie par Frost, qui la tenait maintenant à bout de bras, penché par-dessus la ballustrade. Le jeune homme commençait à faiblir.

Sven entendit l'agitation de l'autre côté, et poussa un soupir d'exaspération : on ne pouvait vraiment pas être tranquille 5mn sans que ce soit le branle-bas de combat.
Il décrocha soigneusement toutes les photos et tous les négatifs qu'il trouva, et les glissa sous la porte à l'intention de Frank puis, convaincu qu'il n'y avait plus rien de photosensible dans le labo, dévérouilla la porte et l'ouvrit pour sortir.

Il constata alors avec un certain déplaisir que Frank était parti sans les prendre ! Il mis les poings sur les hanches, et râla auprès de Fabrisio.

"Non mais vraiment ! C'était bien la peine que je me donne du mal pour glisser tout ça sous la porte ! ça aurait été plus vite que je les prenne avec moi !"

Il ramassa ses trésors, et se dirigea vers la fenêtre, jetant un coup d'oeil, et poussant un petit soupir de déception.

"Quel dommage qu'Ivy ne soit pas là pour me voir faire ça..."

Il fit apparaître un nuage du plus dense qu'il put de l'autre côté de la fenêtre, et alla se mettre debout dessus, le plus près possible de la fenêtre De là, il appela ses coéquipiers encore à l'intérieur :

"Venez. Je vais vous aider à passer à l'étage inférieur. "

Il savait pertinemment qu'il n'avait ni la force ni le pouvoir de faire tenir quelqu'un sur son nuage, mais au moins, il pourrait essayer de contrôler leur trajectoire vers le balcon où se trouvait Frank.

Myou regardait l'écran de son BIC et le téléchargement en cours. Seulement elle n'aurait jamais le temps de tout prendre : le branle-bas de combat était lancé.

Bon... ok.

Elle débrancha son appareil, le rangea soigneusement contre elle, et se pencha rapidement pour débrancher le téléphone. Elle emmenerait tout, histoire de laisser le moins de trace possible. Heureusement il ne semblait pas gros : elle enroula le fil autour et hop, c'était parti.

Myou rejoignit le balcon : les autres y étaient déjà. Elle entendit Jessica se faire du soucis pour Avoid... C'est vrai, par où allait-il passer, lui ? Mais il fallait qu'eux aussi sortent de là. Frost semblait tenir Jessica qui peinait à rejoindre Franck plus bas. Elle se pencha donc attrapa le poignet de Jessica de sa main artificielle. Sa force serait ainsi plus grande. Mais elle ne pouvait pas se faire plus extensible que Fabrisio (surtout qu'elle n'était pas très grande, finalement), Myou espérait donc que Sven allait vite diriger Jessica avec son nuage sensas. Mais il était hors de question qu'elle monte dessus elle-même : elle ne tiendrait jamais dessus avec son poids !
Non, mieux valait qu'elle enjambe et qu'elle se lache vers le bas : elle aurait toujours ses bras pour se retenir... non ? Ca devait pas être si haut... Franck pourrait peut-être ralentir sa chute...