Mise au clair

Cuisine

Lassé par les comportements puérils et irresponsables des autres locataires, Ernest s'assura d'être bien seul avant d'entrer dans le foyer ou il pris place a une des tables de jeux. Respirant profondément il sortit d'un des tiroirs meublés un paquet de carte qu' il commenca a se distribuer lui même.

" J'ai besoin de toi. "

* Je suis la *

" Je ne contrôle plus rien, ils me rendent complêtement fou, et je le laisse transparaitre, et il y as aussi, toutes ces choses que j'ai en tête et que je n'arrive pas a isoler. Il y a cette fille aussi, qui est entrée dans ma tête et as fait ressortir une image. Celle qui as un esprit équivalent au mien. "

Ernest posa soigneusement ses cartes sur la table face cachée et ferma les yeux, ses doigts fins posés sur son front

* Gabrielle ? *

" Oui c'est ca . As de piques, trois de trêfles, et deux de coeur et une paire de valets, coeur et carrot. "

* Je me couche *

Ernest réouvrit les yeux et remélangea les cartes avant de les distribuer a nouveau

" Non n'y pense même pas, je refuse . "

Gabrielle était sortit en courrant de la cuisine. Mais Ernest avait déjà disparu dans le couloir.
A tout hasard, elle ouvrit une porte à toute volée et aperçut Ernest assis à une table.

Gabrielle se sentit ridicule sur le coup. Elle était complètement essouflée, ses joues avaient pris une couleur délicatement rosée et nouvelle Eve, elle tenait toujours à la main sa pomme entamée.

Sur le coup, elle ne savait plus vraiment quoi dire. Elle avait agit par instinct, suivant son coeur, contrairement à ses habitudes. Elle était elle-même décontenancée par ses propres réactions.

"Euh...Ernest..."dit elle enfin après quelques instants de silence. "J'aimerais te parler."

Elle s'avança vers lui mais ne s'assit pas, hésitant à se joindre à sa table. Elle n'aimait guère se confier, parler d'elle-même et de sa manière d'agir mais elle devait des explications au jeune homme.

"Tu dois me connaitre assez maintenant Ernest pour savoir que je ne suis pas du genre à raconter ma vie, n'y à m'étendre sur mes sentiments ou autre chose, cependant..."

Gabrielle n'était pas quelqu'un qui parlait beaucoup mais lorsqu'elle avait à parler, elle s'était toujours bien débrouillée sans non plus faire preuve d'éloquence.
Pourtant, là, elle pesait ses mots, ayant du mal à trouver ceux qui seraient les plus justes.

"Je n'aime guère m'excuser non plus mais je crois que je te le dois. Je me suis mal comportée hier matin. Je...J'ai toujours tenu les gens à distance. Tu vas vu quel était mon pouvoir en entrainement et quelles pouvaient en être les conséquences. Je suis un danger public. Dès que mon pouvoir s'est révélé, j'ai tout mis en oeuvre pour éviter à quiconque autour de moi de souffrir..."

Gabrielle ne savait pas si elle avait été vraiment claire. Ses paroles lui semblaient embrouillées et elle se sentait si mal à l'aise. Si elle s'écoutait, elle se serait enfuie sur le champs mais elle ne pouvait couper aux explications.

"Désolé de t'affliger avec mes états d'âmes, mais j'avais l'impression que je devais te le dire et que je devais m'excuser."

Un sourire un peu triste apparut sur le visage de Gabrielle qui baissa aussitôt la tête. Lorsqu'elle la redressa, il avait disparu et son expression était neutre.

Ernest ferma les yeux un instant, et apres s'être levé finit par les réouvrir et se diriger vers une autre chaise de la table, et d'un geste gracieux il la tira un peu et invita Gabrielle a s'asseoir.

" Je t'en prie Gabrielle ne reste pas debout, et ne t'excuse pas, je ne suis aps homme a me faire des idées ni des illusions "

Ernest eut un petit rire en placant de nouveau la main sur son front, gêné

" Désolé ni voit aucun jeu de mot hasardeux avec ton pouvoir. Je dois avouer que je n'etais pas dans mon etat normal hier, et tu en etais bien la cause mais pas comme tu le crois... Je dois m'entretenir avec toi Gabrielle sur un point qui me perturbe depuis notre "expérience " avec Cassandre . "


Ernest ramassa les cartes sans prendre le temps de les regarder. Affichant une mine sérieuse il reprit

" Mais ca doit rester entre nous. J'insiste beaucoup sur ce point, car je considère et c est assez hâtif comme raisonnement, que tu es la seule personne digne de confiance dans cet institut. "

" J'ai besoin de ta parole. "

Ernest, gentleman, invita Gabrielle à s'asseoir. Gabrielle s'executa, croisant ses mains sur la table, ayant du mal à regarder le jeune homme en face, redoutant aussi sa réaction.

Mais Ernest restait encore pour elle une enigme. Il lui parla alors de l'épisode de Cassandre, lorsqu'ils avaient du user de leurs pouvoirs pour aider la professeur.

Gabrielle se douta alors de quoi Ernest voulait lui parler et elle fut un peu géné. Elle avait refoulé tout ça dans un coin de son esprit mais tout revenait maintenant.
Ernest devait être géné sans aucun doute. Elle avait tiré ses images de son esprit même. Des images quelque peu sybillines mais que l'on pouvait tout de même aisément décodées.

Gabrielle le regarda droit dans les yeux et lorsqu'elle parla, ce fut d'une voix claire et assurée.

"Tu as ma parole Ernest et tu n'avais même pas besoin de me le demander. Je ne parlerais jamais à quiconque de ce que j'ai vu."

Il n'y avait nul besoin d'en dire plus. Celà était clair entre eux. Gabrielle était une personne de confiance et elle avait elle-même assez de démons pour comprendre qu'elle ne devait pas parler de ceux d'Ernest.

Cette experience, ce contact psychique les avait unis en quelque sorte et c'était ce qui avait poussé Gabrielle à rejeter si violemment Ernest. Si chacun se faisait confiance, Gabrielle pourrait alors changer et se faire confiance à elle-même.

Gabrielle était sincère, Ernest n'avait aucun doute, s'etait des choses qu'il savait cerner. Il se leva un instant, vérifia que la porte etait bien fermée et fit enfin part de ses inquietudes a sa coéquipiere.

" Justement, j'aimerais savoir ce que tu as vu. Depuis que nous nous sommes liés pour tirer Cassandre de ses visions je suis perturbé, il y a des choses qui reviennent, des émotions que je n'avais plus ressentie et des sentiments que j'avais scellé. Mais ces dernier temps j'ai des acces de colere, j'ai des attirances et je ressent même des bribes de jalousie. Et je refuse ! Je refuse de devoir me plier a ces rêgles, de ne plus être maitre de mes emotions. "

Ernest marqua un temps d'arrêt, et pointa Gabrielle du doigt comme pour appuyer ses craintes

" Tu les as vu n'est ce pas .. Ils sont redoutables ! Toutes les personnes vivant ici tissent des liens et je ne veux pas finir dans les toiles, c'est flagrant la vitesse ou ils stimulent les emotions enfouies au plus profond de nous même, mais jusque la j'avais toujours garder mon sang froid, mais la je craque, tu dois m'aider Gabrielle. Et je refuse de devenir le jouet de mon propre pouvoir, je dois savoir pourquoi je ne maitrise plus la situation. "

Il lui tendit son petit doigt pour lui faire une promesse et un sourire vint assombrir son visage

" En échange je te promets le garçon de ton choix ..."

Maintenant que Gabrielle lui avait promis d'être fidèle à son secret, Ernest semblait disposé à aller plus loin.
La jeune fille sentait l'importance de ce moment et la difficulté de cette démarche pour Ernest. Il n'était pas du genre à baisser la garde, à s'avouer faible et à demander de l'aide.
C'était une démonstration de la confiance jurée à l'instant.

Gabrielle l'écouta donc avec la plus grande attention tandis qu'il déambulait dans la pièce, dévoilant son âme.
Tout en l'observant, Gabrielle songeait à l'ironie de la situation. Elle était venue ici parler à Ernest dans l'espoir de changer, de devenir en quelque sorte moins asociale et Ernest, lui, lui demandait son aide pour le rester.

Elle comprit et compatit très bien au couplet d'Ernest sur son pouvoir et sa maitrise. N'avait-elle pas lutter des années pour éviter d'être le jouet de son pouvoir?
Mais contrairement à Ernest, par sa venue à l'Institut, elle esperait pouvoir controler son pouvoir sans faire fie des relations sociales.

Si Gabrielle compatissait jusque là aux malheurs d'Ernest, la dernière phrase fut de trop...
Que sous-entendait il? Que Gabrielle était superficielle? Futile?

Elle se raidit, perça Ernest de son regard d'un vert émeraude, puis elle se leva, tendit la main et joignit son petit doigt à celui du jeune homme pour lui en faire la promesse.

Lorsqu'elle lui parla, ce fut d'une voix froide.

"Merci bien, Ernest mais je n'ai besoin d'aucun homme dans ma vie, je me débrouille très bien toute seule..."

Elle s'eloigna de lui en marchant quelque peu puis se retourna.

"Je peux te parler de ce que j'ai vu mais je ne peux pas te donner d'explication. C'était une image perdue parmi toutes les autres..."

Elle s'arrêta encore pour dévisager Ernest.

"J'ai vu un petit garçon au milieu des ténèbres. Il devait avoir dans les 10 ans. Son expression était fermée, ses petits poings serrés comme si...comme s'il se battait contre un ennemi invisible, ou s'endurcissait contre les coups à venir. Au bout d'un moment, il s'est détourné et est partit seul, dans les ténèbres...Je n'ai vu que ça."

Gabrielle se tut, cherchant à voir quels étaient les effets de ses paroles sur Ernest.

Sa voix et son expression s'adoucirent.

"C'était toi, ce petit garçon, non?Ce toi que tu veux faire disparaitre?"

"Merci bien, Ernest mais je n'ai besoin d'aucun homme dans ma vie, je me débrouille très bien toute seule..."

Ernest cacha difficilement son sourire. Gabrielle semblait cruellement ignorée son énorme potentiel de séduction et son physique qui fesait tourner plus d'un regard sur son passage, probablement la femme la plus ravissante de l'institut. Et malgré ca elle restait fidele a elle même, une fille d'exception qui meritait tout le respect du Polonais, la beautée, la grâce et un esprit titanesque.

J'ai vu un petit garçon au milieu des ténèbres. Il devait avoir dans les 10 ans. Son expression était fermée, ses petits poings serrés comme si...comme s'il se battait contre un ennemi invisible, ou s'endurcissait contre les coups à venir. Au bout d'un moment, il s'est détourné et est partit seul, dans les ténèbres...Je n'ai vu que ça

C'était toi, ce petit garçon, non?Ce toi que tu veux faire disparaitre?

Ernest posa ses doigts sur sa tempe, et chercha l'image un moment. Il finit par les réouvrir

" Arrête on croirait entendre Cassandre. Il sourit légerement Douze ans, la découverte de mon pouvoir... Je n'en sais rien mais je sais qu'une partie de moi as failli disparaître lorsque tu as fait ressortir l'image et une autre a montré un ardent désir de se manifester... Et c'est un mal, surtout dans un lieu comme celui ci ou il faut être constamment sur la défensive. Je te remerci Gabrielle, j'ai la source je dois juste trouver le moyen de l'éliminer. "

Le télépathe se leva a son tour et se mis a hauteur de Gabrielle, le baise main etait une forme de respect pour Ernest mais Gabrielle n'etait pas femme a aimer les contact physique, il lui tira une révérence , la main derriere le dos

" Par ailleurs Gabrielle, je suis heureux que tu m'ai consacré ces précieuses minutes, n'hésite pas a venir me trouver si tu as besoin de mon aide, car je n'hésiterais pas de mon coté. Et, sans pour autant te fermer, fais attention a toi, tu suscites bien plus l'intérêt et l'envi de bon nombre de personnes que tu ne veux bien le croire. Même si j'ai eu un apercu de ton potentiel je sais que tu le scelles en toi, aussi je n'hesiterais pas a utiliser le mien si tu devais te retrouver en difficultés, je préfêre donc prévenir qu'avoir a guérir. Even angels fall ... "

Gabrielle semblait avoir aidé à sa manière Ernest même si elle ne comprenait pas très bien comment.
Le jeune homme semblait plus apaisé.
Lorsqu'il lui fit une révérence, usant de ses manières de dandy, Gabrielle ne put s'empecher de sourire, appréciant cette distinction quelque peu surannée mais qui soulignait tout le respect que pouvait avoir Ernest pour elle.
Le couplet qui suivit cependant la surprit. Ernest lui certifiait en faite son amitié mais elle ne comprit pas le passage sur l'interet qu'elle suscitait.
Que voulait-il dire par là? Des gens lui voulait-il du mal? Elle n'en avait pas eu conscience.

Gabrielle fut cependant touchée par ses dernières paroles. Ernest se plaçant en quelque sorte en grand frère lui promettait de la protéger.
Gabrielle sentit en elle une impression étrange. Personne n'avait jamais pris soin d'elle. Sa mère avait vite disparu, son père s'était débarassé d'elle dans un pensionnat et les soeurs étaient bien trop occupés pour rassurer une jeune fille apeurée.
Elle se sentit soudain plus sure d'elle, comme si la confiance d'Ernest était communicatrice.

"Je te remercie Ernest. Sache que tu peux aussi compter sur moi, dans les bons comme dans les mauvais moments...Et je ne fais jamais de promesses à la légère."

Le moment de confidence était terminé. Il n'y en aurait sans doute pas d'autre avant un moment, peut-être bien jamais.
Gabrielle et Ernest n'était pas du genre à se confier et l'amitié qui s'était nouée était un grand pas pour eux deux.

Gabrielle passa la main sur son front, un peu génée, regrettant que ses cheveux soient attachés pour le cours de sport.

"Bon, je crois que je vais y aller maintenant Ernest, on se reverra peut-être cette après-midi."

Un sourire tout d'abord quelque peu incertain naquit sur ces lèvres puis s'épanouit peu à peu, faisant étinceler ses yeux émeraudes.

Even Angels fall...Elle s'en souviendrait...

Elle le regarda une dernière fois avant de sortir