Passage à la buanderie

(y'a pas vraiment d'endroit Georgia, la dernière fois, les gars de corvées l'avaient fait là.En chambre libre, y'a celle de Mariann, Juliette, Zia, tu prefères laquelle?)

Angel entra dans la buanderie le premier, guidant Georgia qui ne se repérait pas encore dans l'Institut.
Plusieurs machines à laver étaient mises à la disposition des élèves, ainsi que des séches-linges.
Angel ouvrit le tambour d'une des machines et se recula comme s'il ouvrait une porte d'un grand restaurant pour laisser passer une dame importante.

"Madame est servie!"lança t'il avec un accent british très policé.

Il s'inclina légèrement puis se mit à rire.
Il s'adossa à une des machines et d'un petit bond, s'assit sur le dessus du capot.

"Alors Georgia, par quelles aventures extraordinaires es tu passé pour échouer à l'Institut?"demanda t'il, curieux, après s'être assis confortablement.

[HP : on va dire celle de Mariann au hasard...]

Georgia commença à préparer sa lessive, en triant méthodiquement ce qui pouvait aller dans la même machine de ce qui allait requérir un traitement particulier... Tout en s'attelant à cette corvée d'ordre domestique, elle se lança dans la narration de son arrivée à l'institut...

"Et bien, mon petit Angel... Après la manifestation de mes petites capacités de mutante, j'ai constaté une certaine hostilité à mon égard dans le quartier. Pour y remédier j'ai tout simplement choisi de fuguer. Mes parents n'ont pas mal pris le fait que je sois différente, mais je me suis vite rendu compte que j'allais être un fardeau pour eux ! Alors comme une petite idiote, j'ai pris deux trois affaires et je me suis installée dans un motel en attendant de trouver mieux ! C'était pas le Pérou, vraiment pas, tu peut me croire ! En plus mes économies se sont vite faites la malle... Du coup sans un sou et à la rue, je me suis mise à mendier..."

Georgia marqua une pause : ses paroles lamentables lui foutaient le bourdon. En plus le plus dur restait à dire. Elle avala sa salive et essaya de prendre un air plus glorieux. Son odyssée urbaine ne méritait pas un traitement aussi dramatique : après tout, elle était là, en un seul morceau, en train de faire la lessive !

"Bon pour faire bref, je me suis faite ensuite racketter par des nains... Pour récupérer mon blé j'ai fait semblant d'être une méchante mutante puissante ! Et ça a foiré..." reprit elle.

En effet, les villageois avaient presque apporté les piques et les torches pour elle !

"Je me suis faite prendre à partie par la population locale. Des coups et des insultes. Ce genre de trucs. J'ai profité que quelqu'un avait tiré un coup de feu pour m'enfuir".

Georgia se rendait compte maintenant qu'elle l'avait échappé belle !

"Enfin bon, je suis finalement tombé sur un journal qui contenait un article sur l'Institut. Avec l'adresse et tout et tout. Du coup, je suis venu ici. Après je suis tombée sur Lyu et Enzo. Enfin surtout Enzo, difficile de le louper ce garçon... Et me voilà !" conclua t'elle.

Elle venait d'en finir avec ses lessives : il ne restait plus qu'à attendre que la machine ait fini son oeuvre. Georgia se redressa, tenant toujours ses tennis à la main et fit face à Angel.

"Bon et maintenant ? Je prends possession de mes quartiers ?" finit elle par dire dans un grand sourire...

Angel, perché sur sa machine, écoutait la jolie Goergia avec le sourire. Un sourire qui s'amincit peu à peu jusqu'à disparition complète à mesure qu'elle lui racontait sa vie digne des Misérables.

A la fin, l'ayant écouté d'une oreille attentive, Angel poussa un soupir.

"Pwiouuuuuu bah dis donc! J'me rends compte que je suis vraiment privilégié par rapport à toi!"

Il lui adressa un autre sourire réconfortant pour lui remonter le moral.

"Heureusement, ici, tu vas voir, c'est un véritable lieu d'asile, même si ce n'est pas de tout repos tous les jours."

Georgia semblait en avoir fini. Angel retrouva la terre ferme en un bond et s'étira à la manière d'un félin géant.

"Okay m'dame,pas de probleme m'dame, à vot' service!"lança Angel en imitant un accent créole.
D'une démarche joyeuse, il se dirigea vers la porte qu'il ouvrit en grand.

"Après vous, mademoiselle..."dit il en s'inclinant en une révérence.

Georgia prit sa démarche de petite lady pourrie gâtée qu'elle n'était pas et se dirigea vers la sortie de la buanderie...

"Merci bien, M'sieur" lança t'elle joyeusement.

Elle s'arrêta sur le seuil de la porte et se tourna vers le jeune texan.

"Ce que j'aime chez toi, mon petit Angel, c'est que même si j'ai l'air d'une pauvre petite marchande de roses, tu me traites comme une grande dame. C'est très aimable de ta part !"

Et elle sortit attendant qu'Angel la conduise vers son nouveau chez elle...

Ma chambre ! Enfin celle de Mariann pour l'heure...