Re: [Oryx 2.4] Ville inconnue - La geôle

Camille avait suivi de dos, de profil ou de trois-quarts face (selon l'exercice qu'elle pratiquait) l'éveil et la petite crise de délire du sénateur. Elle s'était tenue coite, pour écouter jusqu'où il se sentait capable d'aller en l'absence d'électeurs et dans les conditions actuelles de détention. Peut-être qu'un gardien blagueur avait coupé sa drogue avec des amphets ? Peut-être qu'il venait de franchir le point de non-retour, qu'il avait dépassé sa limite d'enfermement ? Camille le trouvait gentil (LUI), et préféra penser qu'il était naturellement sympa, et que la cravate et le costard sur les affiches, c'était ça qui était contre sa nature. Elle le regarda en tentant de lui faire comprendre que, promis, elle ne dirait jamais que le candidat à la maison blanche était un déglingo, c'était un secret entre eux.

Elle s'assit par terre, en tailleur, essayant tout de même de trouver une réponse à la perche qu'il venait de tendre et qui pouvait toujours leur faire gagner quelques minutes sur l'ennui galopant. Problème principal : comment être compris de ce demeuré acariâtre de Jordan, sans qu'il se vexe ou se cabre ? Lui donner de bons exemples ? Euh...Alixtide ?

Et en parlant du Breton, Camille se demanda presque s'il ne lui manquait pas un peu. Quand on regardait de près, il était parfait pour faire la conversation, il avait réponse à tout, question aussi, d'ailleurs, et tout ce qu'il disait était tellement nonsense qu'on l'oubliait sitôt qu'il fermait la bouche. Un peu comme une radio branchée sur une station Djeun's. Elle soupira : son état empirait plus vite que ce qu'elle pensait.

Toute à ses mornes réflexions, elle n'avait pas entendu arriver les trois surfeurs. Ou les quaterbacks, elle hésitait. Peut-être les deux en même temps s'ils étudiaient sur la côte Ouest. La tronche des jeunes premiers en sport, mais malheureusement pas toujours dans les autres matières. Son inquiétude disparut très rapidement. Parce que le sénateur les connaissait ? Non, il y avait autre chose, certainement. Elle écouta les premiers échanges de paroles. Elle eut le sentiment qu'elle aurait du réagir, à un moment, dire quelque chose, exprimer son sale caractère. Mais non. Elle se contenta de se tourner vers McCuffrey.

Ils ne veulent que vous libérer vous ?

Pas un ton de reproche. Pourtant, c'était ça que semblait vouloir dire Surfeur numéro 1. Si c'était vrai, Camille se savait capable d'oublier instantanément toute la sympathie qu'elle avait pour le sénateur.

McCuffrey sembla sur le point de répondre à la question de Camille, l'air serein, mais ce fut "Surfer #1" qui répondit plutôt.

"Bien sûr! Nous n'avons pas..."

Camille ne sut pas ce qu'ils n'avaient pas, mais sut que Jordan venait de les couper, en attirant son attention sur les 5 personnes qui pénétraient dans le couloir.

"Oh Camille! Ce ne seraient pas tes amis qui se transforment en animaux à volonté?"

C'est sur cet étrange commentaire que les Oryx arrivèrent sur les lieux.

Entre temps, celui que Camille n'avait toujours pas vu parler s'éloigna de la porte où il était allé en lançant un regard en biais à Jordan, puis à son coéquipier en retrait et aux Oryx.
Alors qu'il levait les mains devant lui pour intimer le calme, le plus bavard se tourna vers son camarade derrière pour lui faire des reproches.

"Qu'est-ce qu'ils font là eux? C'est qui?"

Une fraction de seconde, Camille eut l'impression d'être libérée de ce calme entravant, mais sa sérénité revint avant qu'elle ne puisse dire le moindre mot ou que sa frustration ne se développe totalement.

"Je ne peux pas tout faire à la fois.

Alors que le brun, qui venait de subir les reproches, disait ceci, l'autre sembla se relaxer un moment, puis il se retourna vers les derniers arrivants, derrière son ami (ou quoi que ce soit d'autre que c'était). Si le premier semblait vouloir discuter, ou du moins faisait signe de ne pas chercher les embrouilles, le second ne semblait pas du tout apprécier l'arrivée dérangeante des Oryx et leur lançait un regard hostile.

[HJ : Dernier tour, Draena répond toujours la première...]

Draena suivit la troupe dans la disposition qu'elle avait précédemment citée... Arrivée dans le couloir, elle fronce les sourcils.. Elle s'était attendu à trouver des gardes, ou un couloir vide.. Mais là un groupe..

**Ami ou Hostile ?** Se demande la jeune créole, en scrutant les cellules..

L'un d'eux semblait vouloir la paix, ses mains tendus vers l'avant dans un signe d'apaisement général.. Tandis que derrière lui..

"Miracle.. Tek.. Tenez moi en respect ses gus.. ! On as pas le temps ! S'ils font le moindre geste hostile.. Shootez les !... "

Elle même prête à en découdre s'il le fallait malgré sa blessure. Regardant Camille elle sourit.. Puis son regard se porte sur les autres cellules..

"Al.. Gargoyle... Libère moi tous ce beau monde.. Et on s 'casse... ! Fiain comme d'hab stp..."

Draena espérait qu'en libérant tout le monde, cela leur permettrait de partir plus facilement... Vu qu'un chasseur ne peut chasser deux lapins, les gardes devront faire des choix !

Partant d'un principe simple : ceux qui sont dedans sont les prisonniers de ceux qui sont dehors.. Une fois tous les prisonniers sortit de leur cellules elle dit :

"Vous trois dans la cellule.. Vite !"

Enfin Camille !

Mais aussi les BricolBoyz au grand complet... Georgia se demandait bien qui ils étaient... Ou plutôt, non, elle s'en fichait... La situation était très simple pour qui voyait seulement en blanc et en noir.

Il y'avait les gentils. C'est à dire : eux, Camille et picétout...

Les méchants : tout ceux qui se mettraient entre elle et Camille.

Et les inutiles : les autres, genre ceux qui sont dans les cellules...

Au fond, elle se rendait bien compte qu'elle était plus utile avec un gun entre les pattes qu'avec ses pouvoirs. Alors...

Georgia mit en joue les BricolBoyz. Là encore, premier signe de quoique ce soit de louche, et le gus se prendrait un coup de taser des familles. Elle leur dit :

"Mains sur la tête, pas de gestes brusques, une fois la cellule libérée on y rentre, on ne communique pas entre vous et on sera presque copains vous et moi"

Elle ajouta néanmoins à l'attention de celui qui était dans la position du fumeur de calumet de la paix, les mains en avant :

"Si vous n'avez pas d'intention hostile, il ne vous arrivera rien. Nous récupérons juste notre copine et toute personne qui désirera nous suivre. Après on se tire. Et vous ? Quelles étaient vos intentions à la base ?"

Le ton était ferme. Pas sympa. Et TRÈS SÉRIEUX.

Le visiteur le plus près de Georgia se raidit, pendant que son accolyte répondait :

"Nous ne sommes pas là pour faire joujou, les gamins."

Le taser dans les mains de Miracle Lass s'envola alors, malgré tous ses efforts pour le conserver, et atterrit dans celle du muet, qui lui sourit avec un brin d'ironie. L'autre gardait la main gauche devant lui.

Camille explosa de joie. Enfin non, elle aurait du, elle voulait, mais elle se contenta de sourire en voyant arriver les OryX. En plus, Georgia était avec eux ! Bon, les chances qu'elle avait de s'en sortir venaient peut-être d'augmenter. Enfin une bonne nouvelle. Elle avait cru que les trois mutants - c'étaient bien des mutants, pas de doute - l'aideraient, les aideraient plutôt, mais ils semblaient franchement hostile. Elle était un peu triste, parce que le sénateur lui cachait des choses, c'était certain, mais bon. C'est la vie, personne n'est tout blanc ou tout noir.

Coucou ! Coucou Abaigh ! Coucou Georgia ! Tu les accompagnes ? C'est sympa !

Elle s'était assis avec un calme impérial. Elle devait donner l'impression d'une camée, particulièrement pour ceux qui la connaissaient.

Au fait, on est quel jour ? Parce qu'ils m'ont donné des machins pour dormir, et j'ai pas vu le temps passer...

Elle regarda les différents visages de ses coéquipiers, notamment Georgia qui semblait un poil crispée sur la crosse du machin. Jusqu'à ce qu'il fasse un vol plané dans les mains d'un des types, un télékitrucmuche sans aucun doute.

Elle fixa le sénateur.

Franchement, monsieur McCuffrey, c'est bêta, on est tous là pour se barrer, et tout le monde veut se taper dessus. Alors que vos copains pourraient libérer tout le monde, et chacun partirait de son côté.

Elle espérait une réaction qui débloquerait le tout. Elle se dit que c'était pas si mal d'être calme, on réfléchissait et parfois même on disait des choses intéressantes. Il faudrait qu'elle essaie plus souvent. A ce sujet, elle se tourna vers les trois surfeurs.

Dites, je pense que si vous faites du mal à mes copines, ça se saura dans notre Institut. Et dans ce cas, des gens comme Carrie Marcin ou le professeur Fleury pourraient venir et vous réduire en poussière, et ce serait certainement très dommage. Alors que malgré tout, mes copines, elles sont plutôt pacifiques. C'est juste que vous leur faites peur.

Elle reporta son regard sur ses amis, avec toujours un sourire vague et distant, genre Sven.

*La bonne nouvelle Camille est vivante et a l'air en bonne santé; la mauvaise c'est qu'elle est pas seule, et que les gens qui l'accompagne ont pas l'air d'être dans le camps vu comment ils nous regardent. Autre chose, je savais bien qu'il y avait un troisième groupe, vu qu'ils ont pas l'aire d'être des gardes.. mais bon pour le moment ça va pas nous aider surtout que j'ai laissé le taser en haut. comment faire. je vois qu'une solution parler.*

Lyu avait très mal à la tête. D'ailleurs aussi loin que remonte ses souvenirs, le jeune homme n'avait jamais eu aussi mal à la tête. Se yeux pleuraient tout seuls. Il n'avait envie que d'une chose, en finir au plus vite et rentrer à l'institut. Mais la question comment concilier les ordres du chef avec le fait qu'ils avaient des adultes en face et sans doute mutant parce que le jeune homme ne voyait aucune arme sur eux.

"Bon, je pense que nous avons tous envie de sortir d'ici. Alors la solution la plus simple et celle qui nous évitera une confrontation qui aurait des conséquences fâcheuses pour tout le monde. c'est de partir chacun de notre coté avec les personnes que nous sommes venus chercher. Comme ma camarade l'a dit précédemment, nous venons de l'institut, donc vous saurez où nous trouver. A moins que vous vouliez quelque chose d'autre de notre part."

Il s'arrêta un peu, car sa tête lui faisait un mal de tous les diables. Puis après avoir respiré un grand coup, il reprit la parole.

" Camille ça va? Allez viens, on a tous envie de partir. On rentre à la maison."

Lyu essaye de se concentrer sur ce qui se passe dans le couloir, prêt à réagir en fonçant dans un des trois hommes en face de lui si ceux ci avaient une reaction hostile.

Le peut-être futur président n'avait pas eut le temps, ou le courage, encore, de répondre à Camille. Le pacificateur fit un geste de la main en réponse à Lyu et les cinq "secouristes" allèrent s'échouer contre le mur, avant même que l'un d'eux puisse bouger.

"Juste une petite modification : on fait ce qu'on a à faire de notre côté, et vous..."

Pendant ce temps, le bavard avait pris la porte de la cellule de McCuffrey et avait enjoint celui-ci à la traverser. Le temps que les Oryx se remettent du choc de la rencontre avec le mur que Daniel remerciait ses voisins pour leur compagnie, avec une petite moue désolée, et fuyait avec les trois autres mutants. Camille ne se sentait d'ailleurs plus émotivement anesthésiée.

Finalement, ils avaient enfin réussis!!!

Camille était là! En bonne santé, du moins en apparence. Elle n'avait pas l'air d'avoir subi diverses tortures ou autres et cela rassura grandement l'Irlandaise. Abaigh était tellement heureuse de revoir Camille qu'elle en oublia pendant quelques instants ce qu'elle était censée faire : Surveiller les alentours.

Après avoir salué Camille d'un grand sourire, et après que Draena lui ait à nouveau répété les instructions, Abaigh reporta son attention sur la sortie, prête à les prévenir au moindre mouvement qu'elle pourrait considérer comme hostile.

Le problème était que les Oryx n'étaient pas les seuls à s'être pointés pour faire sortir du monde de ces cellules. Trois gaillards étaient là, pour aider le probable ex-futur-président à sortir. Abaigh ne suivait pas ce qu'il se passait entre ses coéquipiers et les gaillards puisqu'elle se concentrait sur ce qu'elle avait à faire. Autant vous dire qu'elle fut donc pour le moins surprise quand elle se retrouva projetée contre le mur, d'un seul coup.

Sa tête avait à ce moment-là fait un bruit bizarre quand elle avait heurté le mur de plein fouet. Abaigh avait laissé échaper une exclamation de douleur et avait ensuite plaquée sa main sur son front. Ca faisait très mal ça.. Très très mal... Elle était déjà rouge et ça allait lui faire un bel hématome ça.

Furax, elle observa les trois gaillards se tirer de là avec McCuffrey. Elle ne desserra pas les dents et se contenta de reprendre ses esprits.

-Bon... Si on bougeait rapido?

Elle lança un regard à Camille, et malgré la douleur de sa crâne, elle lui adressa un doux sourire : Ils allaient enfin la sortir de là.

Elle reporta son attention sur la sortie et fit quelques pas en direction de la porte, décidée à couvrir correctement les arrières de ses coéquipiers. Il fallait qu'elle parte en éclaireur pour être certaine qu'ils pourraient faire face aux obstacles, s'il y en avait.

Arrivée près de la porte, elle l'entrouvrit un peu plus et jeta un regard dans les escaliers, espérant ne voir rien d'autre que les marches. Pour son plus grand bonheur, tout semblait tranquille.

Alixtide fut très soulagé d'apercevoir Camille, en bonne santé et détendue comme si elle attendait seulement le bus. Il entendit les tentatives de ses camarades pour négocier avec les trois individus qui les précédaient. Comme il n'avait pas spécialement en tête de sauver d'autres personnes que Camille, il s'inquiéta seulement de savoir si les gaillards les laisseraient passer. Draena, Georgia et Lyu jouaient les héros alors que les costauds d'en face disaient clairement qu'il ne fallait pas les déranger. Alixtide ne comprenait pas qu'on ne se plie pas à cet ordre simple.

Il n'eut pas le temps d'approfondir qu'un vol plané arrière le projeta avec les autres contre le mur. Il eut le souffle coupé et se releva avec peine en titubant, tout étourdi de douleurs.

*Oh purin ...*

Mécontent il prit les clés et se dirigea vers la cellule de Camille. Le départ des lascars et du sénateur le rassurait. On était enfin tranquilles.

Il regarda la jeune Bretonne tout en essayant la serrure. Il était un peu sonné par le plongeon mural.

"Purin ben te voilà, on s'en va sans traîner. On doit sortir par la haut et les gardes sont seulement solutionnés. Pas le temps d'ouvrir d'autres gellules."

Cet avertissement à caractère informatif donné, il mit la main sur son coeur.

"C'est une purin de chance qu'on te retrouve debout et si tu peux marcher c'est encore mieux."

Il tenta d'ouvrir la porte puis oublia les autres prisonniers. Ils devaient attendre d'autres bus.

La tactique de Draena ne se passa pas aussi bien qu’elle l’eut espéré. Pour raviver encore un peu les courbatures des Oryx, rappelons qu’après d’infructueux échanges entre eux et les trois gaillards, ces derniers s’enfuirent avec Daniel McCuffrey, celui-là même qu’ils étaient venus défendre la veille, dans la direction opposée aux Oryx.
Alors qu’Abaigh gardait toujours la sortie, Alixtide alla libérer Camille, qui se sentit juste assez généreuse –peut-être était-ce l’effet conjugué de l’anesthésiant et de l’empathe– pour lui prendre les clés des mains et libérer aussi Janie et Jordan, qui acceptèrent d’ouvrir les autres cellules pendant que les Oryx prenaient la fuite, au rythme de Draena.

Ils purent quitter la cage d’escalier trop éclairée sans problème pour débarquer dans les bureaux de la sécurité, dont ils s’aperçurent à ce moment qu’ils avaient foutu un beau boxon, débouchant eux-même dans le garage toujours aussi sombre où l’un des gardiens semblait se débattre contre ses liens. Son bâillon était tombé et il vociférait à l’adresse des mutants.

En les voyants arriver, Sahari eut un soupir de soulagement, et leur demanda comment tout s’était déroulé, alors qu’ils courraient toujours, vers la fourgonnette cette fois. Ce ne fut qu’une fois à l’intérieur, et en route vers l’institut, que Spine manifesta sa joie de revoir Haste, apparemment en santé. Malgré les blessures causées par les gaillards, elle semblait tout de même penser que c’était bien que McCuffrey ait été libéré, peu importe par qui.

Ils arrivèrent très tard à l’institut et montèrent immédiatement se coucher –après peut-être une douche bienfaitrice- pour prendre une nuit de repos dûment méritée, dès que Sahari eut réparer les os de Draena, mais cela ne réparerait pas les autres blessures.

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Hors-jeu :
Voilà qui conclut notre saga 1, j’espère que vous avez autant apprécié que moi!
Malgré quelques incidents, j’ai bien aimé ce mode jeu et je suis fière de vous!
Deux points pour tous, à l’exception de Camille, dont j’ai aussi adoré faire le sujet en taule avec!