[3.7] Au calme...

Terrible journée. Depuis son retour Noémie était resté cloîtrer dans sa chambre. Elle n’avait pas eu le courage de se rendre en cour ce matin. Ce que les Justix avaient vu la soirée dernière l’avait profondément touché. Ce laboratoire… ça ne pouvait qu’exister que dans les mauvais films d’horreur et pourtant… de plus l’équipe avait réussi à libérer quelques un des cobayes mais durant la fuite ils en avaient perdu la trace. Fuir, ils avaient pris leurs jambes à leur cou alors que les coupables étaient là, devant eux. Elle était belle la justice… Tout le monde s’était défilé même Carrie. Elle n’était même pas intervenue de plus elle avait disparu.

Affreuse journée. Boucles d’or s’était enfin décidée à sortir de chambre car elle se sentait de plus en plus enfermer entre ces quatre murs comme s’ils se rapprochaient d’elle d’heure en heure. Elle voulu tout d’abord rendre visite à River mais Noémie entendu une multitude de voix inconnu une fois sur le seuil de la porte. Elle n’était pas d’humeur à rencontrer d’autre personne. A quoi bon, il finirait peut être par partir… comme Wood, Roscart, Léo… Léo, la jeune fille eu un pincement au cœur en repensant à lui. Elle s’éloigna et prit la direction du salon afin d’écouter de la musique et grâce à son casque elle ne gênerai personne. Le projet fut également avorté lorsque des cris de disputes retentir dans le couloir. Encore un coup d’Iacobo ou de Georgia sans doute…

Maudite journée. Noémie n’avait plus qu’une solution, sortir par ce froid de canard. Après un rapide crochet dans sa chambre pour s’habiller chaudement la jeune fille fini par mettre le nez dehors. Direction le terrain de sport, même si la plus part des garçons de l’institut se disaient sportif peu le démontrer sur ce terrain, en tout cas régulièrement. Un lieu calme, sauf si le X-jet était de sortie mais aucune mission n’était visiblement prévu aujourd’hui, à croire que rechercher les ex-détenus du labo n’étaient pas au programme pourtant ils devaient se sentir perdu, seul… Boucle d’or prit place sur un banc aillant prit soin au préalable d’y enlever la neige, elle continua ensuite à broyer ses idées noires.

Depuis le retour de mission de son équipe, Jonas était peu sortie, hormis pour les cours et manger un morceau, non, il n’avait pas pris la bonne résolution de ranger sa chambre, il ne faut pas rêver non plus, sa chambre était ce qu’il appelait un chaos organisé.

Il n’était pas sorti car il se demandait où avait bien pu passer leur leader, certes, il ne connaissait pas Carrie depuis si longtemps que cela, en tout cas depuis moins longtemps que la plupart des membres de son équipe, mais il ne pouvait s’empêcher de se demander où elle était passée. Quel pouvait être les raisons personnelles évoquées dans la lettre ?

Et qui était les hommes qu’ils avaient vu, et qui semblait vouloir les tuer, sans pour autant avoir tiré ? Ce coups-ci, ils l’avaient échappé belle, heureusement, ils n’ont pas tiré, mais encore une fois, pourquoi ? Tant de question et si peu de réponse.

Durant les cours, il n’avait guère été concentré, ne cessant de retourner les éléments en sa possession sans pour autant parvenir à comprendre. Comment un leader pouvait abandonner son équipe en laissant si peu d’information derrière elle ?

Une fois revenu dans sa chambre avec de quoi se grignoter, il continua de retourner le problème dans tous les sens, repensant au laboratoire qu’ils avaient trouvé. Comment des hommes pouvait-ils faire ca ? Comment pouvaient-ils être si monstrueux ?

Finalement, après s’être fait surchauffer les méninges avec ce problème, et en jetant un coup d’œil par la fenêtre, il prit la décision d’aller faire un tour, peut être aurait-il les idées plus clair après cela, et il en avait assez de rester cloitrer.

S’habillant d’une veste chaude, d’un jeans, l’un des rares ne devant pas avoir de trou et enfilant ses gants, il sorti et fit quelques pas, avant d’atterrire sur le terrain de sport sans s’en rendre compte, trop pris par ses intenses réflexions.

Après avoir fait quelques pas, il remarqua Noémie installée sur un banc. Elle semblait broyé des idées noirs. Leurs découverte avait du la marqué, il décida d’approcher.

« Salut Noémie, je peut ? » Demanda-t-il en désignant la place laissée libre à côté de Boucle d’or.

Les yeux dans le vague Noémie était entrain d’imaginé les deux premières femmes qu’ils avaient vu en entrant dans le labo. Elles étaient là en plein milieu du terrain avec leur tuyaux relier à ces satanés machine. Mais son imaginaire fut coupé par le son d’une voix. Jonas Vallélian, son coéquipier, même si finalement elle ne savait que peu de chose sur lui. Boucle d’or était surprise de le voir débarquer. Etait-il aussi à la recherche d’un endroit tranquille ? Comment supportait-il ce qu’il avait vu hier soir ? Mais la jeune fille devait en premier lieu lui répondre avant de l’assaillir de question.

« Oui, bien sûr. Assis toi mais fait attention à la neige. »

*Tiens c’est la première fois qu’on va parler seul à seul, j’espère juste qu’il ne se sent pas forcer de me remonter le moral…*

Après tout Juliette avait essayé tout le long du voyage de retour à l’institut et encore heureux. La gothique romantique serait toujours présente pour l’aider, la réconforter, Noémie l’avait bien ressentit. Maintenant Jonas allait sûrement lui demander la traditionnelle question de courtoisie alors qu’il savait déjà la réponse, c’est pourquoi elle y coupa court.

« Et non Jonas ça ne va pas comme tu as dû le remarquer… et toi tu supportes ça comment ce qu’on a vu ? Notre fuite ? Le départ de Carrie. »

En attendant les réponses du roi de la jungle, la jeune fille souffla dans ses mains afin d’y apporter un peu de chaleur.

La jeune Boucle d’or invita Jonas à s’assoir. C’était l’une des premières fois où ils allaient discuté sans être accompagné du reste de l’équipe, si on pouvait considérer les briefing et les missions comme des discutions.

Zembla pris place à côté de Noémie, balayant rapidement la neige d’un revers de la manche. Cela lui rappela qu’il n’en avait jamais vu autant avant son arrivée à l’institut, bien sûr, cela s’expliquait par sa jeunesse en Afrique, mais même en Suisse, après être revenu, il n’en avait jamais vu autant.

Alors qu’il se demandait par où commencer, Boucle d’or pris les devants en anticipant la question classique, ce qui lui évita de trop réfléchir à la formulation de sa phrase.

« Eh bien… » Que dire ? Que c’était monstrueux ? Oui, ca l’était. Que le départ de Carrie l’inquiétait ? Oui, sans doute. Mais il se ravisa, mieux valait paraitre rassuré qu’inquiet. « Je ne m’attendait pas à trouver de tels choses… Cela prouve que l’humain peut être l’animal le plus terrible qui existe… Et j’en sais quelque chose, je suis le roi de la jungle après tout ! » Il termina sur un trait d’humour accompagné d’un sourire, afin de détendre l’atmosphère, même si c’était peut être un peu maladroit étant donné les circonstances, ou était-ce justement le bon moment ? Voila une question à laquelle il aurait sans doute rapidement la réponse.

« Quand au départ de Carrie… Je ne me l’explique pas… Pourquoi serait-elle partie ainsi ? » Continua-t-il plus sérieusement en baissant les yeux, se remémorant la lettre qu’elle leur avait laissé.

Jonas essayait de dédramatiser la situation avec une pointe d’humour. Un sourire cachant une anxiété réelle ? Noémie n’eut pas la force de répondre à cet effort, son visage resta marqué par la déception. Devait-elle aussi chercher à apaiser ça peine dans l’ironie ?

« En effet, bienvenu dans la jungle… »

Concernant Carrie le jeune homme semblait bien moins affecter que boucle d’or, un simple questionnement sur la cause et non sur les effets de ces actes. Noémie rassembla quelques unes de ses hypothèses et en fit par à son coéquipier.

« Elle n’est pas partie, elle est resté… cela peut dire plusieurs chose, soit elle a décidé de finir le travail seul pour s’occuper de ces étranges personnes que nous avons aperçu dans notre fuite, soit le mot qu’elle nous a laissé ne prévenait pas d’elle, dans ce cas elle est retenu quelque part et pourquoi le CIAM nous a laissé partir, d’ailleurs pourquoi ne nous ont ils pas poursuivit ? Pour qu’on puisse revenir ici, mais dans quel but ? On a peut être été infecter par quelque chose là bas, on a très bien pu le ramener ici. Soit dans le pire des cas elle nous a lâchement abandonné comme elle avait déjà tenté de le faire une fois… »

Oui pour la jeune mutante il était bien pire que leur professeur ne veuille plus continuer le chemin avec eux que sa triste hypothèse de complot. D’ailleurs elle se ravisa au près de Jonas, il n’avait sûrement pas besoin d’entendre ça. Noémie ne voulait pas lui inculquer une peur imaginaire sortit de son psyché blesser :

« Oh mais pardon ne t’inquiète pas on a probablement rien eu là bas, désoler c’est moi qui déraille… »

La petite touche d’humour qu’il avait ajouté à la fin n’eut pas l’effet escompté, il espérait au moins voir un sourire, mais c’était visiblement peine perdu. Elle semblait bien plus affectée que ne l’était Jonas, mais elle était aussi depuis plus longtemps que lui au sein de l’équipe.

Elle lui fit ensuite part de quelques hypothèses, loin de le rassuré. D’après elle, il y avait deux hypothèses quant au départ de Carrie : soit Carrie voulait finir le travaille, mais dans ce cas, pourquoi ne pas le leur avoir dit clairement ? Soit Carrie avait été faite prisonnière, et dans ce cas, c’était mauvais, très mauvais.

« J’espère qu’elle est restée pour finir le travail… Même si je ne vois pas pourquoi elle ne nous l’aurait pas clairement dit… Carrie sait se défendre… Je ne pense pas qu’elle ai pu se laisser emprisonnée aussi facilement, la moitié de la chambre aurait au moins été dévastée, je pense… » Répondit-il, essayant d’avoir l’air rassurant. « Tu ne crois pas ? »

Croyait-il vraiment ce qu’il disait ? Probablement qu’à moitié. En tout cas, il préférait être rassurant plutôt qu’alarmiste, surtout que Boucle d’or l’était suffisamment toute seule sans qu’il en rajoute…

Ensuite vint les hypothèses quand à la réussite de leur fuite, il est vrai que c’est assez étonnant qu’ils aient réussit à fuir relativement facilement. Là, les hypothèses étaient bien plus inquiétante : un virus possiblement mortel. C’était plausible, mais dans ce cas, il devait être uniquement contre les mutant, était-ce possible ? Voilà une excellente question… Leur code génétique était-il si différent de celui des humains pour qu’un virus puisse cibler uniquement les mutants ?

« Ton hypothèse est plausible, mais un tel virus, car c’est ce qui est sans doute le plus proche de ce que tu décrit, devrait ciblé uniquement les mutants… Seulement, je ne sais pas si c’est véritablement possible… Somme nous si différent, génétiquement, que les humains pour qu’un virus puisse faire la différence ? Je ne pense pas. »

Encore une fois, il préférait être rassurant, Boucle d’or était trop alarmiste, mais lui, n’était-il pas trop optimiste ? Dans tous les cas, cela apportait de nouvelles questions sans réponses.

« Non… Tu ne déraille pas, tu a raison de te poser toutes ces questions… Mais il ne faut pas que cela te mène vers la dépression. Il faut te détendre, te changer les idées… Que dirais-tu de faire un tour ? On pourrait aller en ville, je ne sais pas encore où, mais l’on trouvera bien.

Les deux jeunes mutants avaient beau s’interroger l’un l’autre, partageaient leurs impressions, la situation n’était pas éclairée pour autant, loin de là. Les Justix traversaient un long tunnel sans savoir sa longueur et s’il avait réellement une sortie. Jonas essayait encore tant bien que mal de rassurer boucle d’or en vantant la force herculéenne de leur professeur. Il sollicita même son approbation.

« Ce que je crois n’a pas vraiment d’importance, les faits sont là, le CIAM était très bien organisé pour enlever des mutants… même Pablo n’est pas revenu… pour le virus, ils auraient très bien pu isoler des caractéristiques communes du gêne X et n’agir que sur lui, à savoir maintenant si ce fameux gène ne nous sert que pour l’utilisation de nos pouvoir ou est-ce une partie intégrante de notre système ce qui serait nettement plus grave. Le docteur Fleury a peut être la réponse. »

Le docteur Fleury, le directeur de l’institut. Il n’était sans doute pas au courant des événements qui s'étaient déroulé à Paris. Il semblait urgent de s’entretenir avec lui. Mais ce n’était pas au deux jeunes mutant assit sur ce banc glacial d’effectuer le rapport de mission.

« Ken… » Le prénom de son chef d’équipe était sortie tout seul, voyant l’air surprit de Jonas, Noémie continua sur sa lancée

« Ken étant le chef d’équipe, on devrait lui demander ce qu’on doit faire maintenant. On devrait même faire une réunion improvisée. Je suppose que c’est pas vraiment le style de détente au quel tu t’attendais mais je ne pourrai pas me changer les idées en restant dans ce flou total. T’as ton communicateur sur toi ? Tu peux lui demander où il est ? Je me chargerai de Juliette et Math ensuite. »

Ce que disait le jeune homme pour rassurer Noémie ne semblait pas fonctionner, mais cela ne le décourageait pas dans cette voie.

« Je ne connais pas bien le CIAM, c’est certain, mais je sais que, dans tous les cas, il y a forcément lutte, ou alors ils doivent utiliser un anesthésiant, mais même dans ce cas, il n’aurait pas été simple de l’administré à Carrie. » Répondit-il, en se frottant les mains afin de se les réchauffer.

« Quand au virus, je ne sais pas si il y a vraiment des caractéristiques commune, ni même si quelqu’un a vraiment mené une étude la dessus… Tu a peut être raison, le docteur Fleury en sait sans doute plus à ce sujet, il faudrait aller lui demander... Et peut être nous faire examiné. »

Le docteur Fleury avait sans doute beaucoup plus d’information au sujet du gêne X, après tout, il avait du l’étudier, le décrypter. Peut être savait-il si il y avait possibilité de cibler une partie commune du gêne.

« J’ai toujours mon communicateur à porté. Il vaut mieux être prévoyant. » Dit-il en attrapant son communicateur qu’il avait fourré dans une de ses poches avant de sortir de sa chambre, ce matin.

Il le régla sur la fréquence de Ken et envoya le message :

« Ken, où es-tu ? Noémie et moi on a pensé qu’il serait bon de faire une réunion improvisée des Justix après la disparition de Carrie. »

« J’avais effectivement pensé à d’autre forme de détente, mais bon, on verra ça plus tard j’imagine. »

Stade municipal.

Dix minutes plus tard, Ken avait rejoint les deux membres de son équipe après que ceux-ci lui aient indiqué où ils se trouvaient (j'ai sauté ce passage pour plus de rapidité). Il s'était légèrement frappé au visage, encore, pour intensifier sa rapidité et arriver à temps, et son arcade s'était remise à saigner à cause de ses coups. Il tenait donc un mouchoir pressé dessus, et sourit légèrement à Noémie et Jonas quand il arriva devant eux.

"Salut vous deux. Je suppose que c'est pour parler de Paris qu'on est là."

Il regarda son mouchoir, et le mit dans sa poche : le sang ne coulait plus beaucoup, et il en avait assez de le tenir ainsi. Sa mine était sombre : préoccupé comme eux, il avait ses propres soucis par rapport à ses pouvoirs et au fait d'avoir dû laisser Rachel alors qu'ils avaient besoin de se parler, tous deux. Il espérait qu'elle ne lui en voudrait pas trop, même si il semblait clair qu'il devrait se faire pardonner dès qu'il la reverrait.

"Vous avez déjà contacté Juliette et Math ? Il me semble qu'on ne peut pas parler sans eux. Même si Jonas et Math sont nouveaux, ils font totalement partie de l'équipe et je ne me vois pas parler sans vous. Nous avons plus que jamais besoin d'être unis après l'a...le départ de Carrie."

Fury vivait assez mal la disparition de Carrie Marcin, mais il était prêt à lui accorder encore le bénéfice du doute. Néanmoins, celle-ci devrait avoir une excellente excuse à leur donner pour son attitude : sans cela, le pardon ne serait pas possible, et il ne parlait même pas de l'oubli.

Jonas n’en démordait pas. La jeune fille commençait à envier sa certitude et sa con confiance envers Carrie. Après tout il avait peut être raison… A la demande de boucle d’or son coéquipier sortit son communicateur, Ken avait décidé de venir directement ici. La mutante s’empressa de faire passer le message au reste de l’équipe :

« Juliette, Math, nous organisons une réunion des justix sur le terrain de sport afin de parler de notre situation depuis le retour de Paris. Jonas et moi sommes déjà sur place, Ken arrive sous peu. Merci de venir au plus vite. »

Voilà une bonne chose de faîtes, il ne restait plus qu’attendre dans ce froid hivernal. Noémie enclencha plusieurs fois son champs de force pour voir s’il était d’une quelconque utilité contre le froid. Il fallait croire que non et que l’air pouvait passer au travers.

« Dommage, j’aurais essayer… »

Puis elle s’adressa de nouveau à Jonas

« Pour les moment de détente les Finales de Conférence ont lieu ce week-end. Enfin si t’aime le sport… »

Quelques minutes après leurs annonces Ken fut le premier à les rejoindre. Noémie remarqua le mouchoir ensanglanté, elle s’essaya à son tour l’humour pour détendre l’atmosphère.

« A moins que tu ne veuilles parier sur les finalistes du super bowl. Sinon c’est quoi le problème avec ton arcade ? Et t’inquiète pas les autres ont été prévenu aussi »

Chambre de Jade

Math avait descendu la rampe sur les fesses et traversé le hall en courant pour arriver plus vite et aussi pour éviter le silence gênant entre lui et Jade. Ca l'embêtait vraiment de la laisser en plan comme ça mais la Justice n'attend pas ! L'adolescent couru dans la neige ou il ramassa sa planche de skate qu'il avait laissé là et s'en servit pour glisser jusqu'au terrain de sport ou Ken et Jonas, en plus de Noémie biensur, étaient déjà là.

"Salut ... le monde ! Fiu !" dit-il essoufflé " Je sais qu'il fallait qu'on en parle à un moment ou à un autre,... mais c'était obligé que ce soit maintenant ?... Enfin c'est pas grave !"

Math remarqua alors que Ken saignait à l'arcade. Il avait tout de suite comprit que le leader des JustiX s'était de nouveau frapper pour arriver plus vite.

"Tu sais vieux ! Tu devrais te mettre au skate ! Tu ferais de grosse économie sur les pansements !"

Math reprit peu à peu son souffle. Il vit aussi que Juliette manquait à l'appelle.

"Je suppose qu'on attend Juliette avant de commencer ?"

Brrr !!! Quel froid... C'était vraiment un temps à ne pas mettre une pauvre petite gothique romantique dehors... En encore moins, à la laisser greloter de froid sur un terrain de sport totalement plat, ou rien ne venait briser les élans venteux qui s'acharnaient avec violence sur les humbles mortels...

Avant de quitter l'institut, Juliette s'était arrêté sur son pas afin de prendre le temps de déposer sa large capuche sur son visage clair et presque laiteux, avec ce froid qui commençait déjà à l'agresser alors qu'elle n'avait pas encore mis véritablement le bottillon dehors. Le corps et le visage ainsi dissimulé aux regards et aux assauts de cet hiver blanc, la jeune gothique entreprit alors de descendre les quelques marches qui la séparait de l'allée qui la conduirait auprès de ses coéquipiers. Pour n'offrir que peu de résistance au vent, Juliette marcha d'un pas lent mais rythmé et, en chemin, elle pensa à ce qu'elle allait bien pouvoir leur dire... Ou plutôt, à ce que Ken et elle allait bien pouvoir leur dire, car une fois de plus en l'absence Carrie ils étaient tous deux les ainés de l'équipe et c'était une grande responsabilité. Juliette n'en doutait pas un seul instant... Plus que la mission, plus que la macabre découverte faite au CIAM, le sujet principal de cette rencontre qui ne pouvait que avoir lieu, serait assurément le départ inexpliqué de leur professeur référent.

Mais voilà que à force de penser, Juliette en avait presque dépassé le terrain de sport ou elle apercevait au loin les inimitables boucles dorés de sa petite sœur de cœur. Rêveuse Juliette, qui décidément ne changeait pas... Chassant ses pensées rempli d'interrogations envahissantes, la jeune femme bifurqua avec élégance et le crissement de son pas sur le sol enneigé retentit alors avec de plus en plus d'intensité aux oreilles de ses compagnons, à mesure qu'elle se rapprochait d'eux.

"Bonjour..."

Fit alors une voix délicate, paraissant émaner des ténèbres de l'ouverture assombri de la large capuche qui ne dévoilait presque rien du visage de la jolie italienne. Son regard dissimulé se tourna brièvement en direction de Ken qui visiblement s'était blessé... Une fois de plus... Bien que curieuse d'en connaitre la raison, elle s'abstint pourtant de lui faire part de sa curiosité que d'aucun aurait sans doute jugé malsain vu sa nature si spécifique. Juliette se dirigea ensuite en direction de Noémie, et eut le courage de sortir un bras seulement vêtu d'une longue mitaine en dentelles noire qui lui arrivait juste sous le coude. Sa main gracile se déposa ensuite sur la joue glacée de sa petite boucle d'or, et un petit cri d'effroi s'échappa brièvement de ses lèvres...

"Mon dieu..." dit-elle alors " C'est une folie de rester ici, Noémie va prendre froid si cela continue... Et si nous allions discuter dans un endroit un peu plus chaleureux, voulez-vous..?"

Tout en exprimant ce souhait pour la bonne santé de sa petite protégée, Juliette ne cessa de lui caresser tendrement la joue rougie par la morsure du froid, afin de tenter de la réchauffer quelque peu...

« Je ne suis pas vraiment fan de sport. » Répondit-il à boucle d’or.

Jonas avait passé une grande partie de sa vie en n’ayant à peine connaissance de ce qu’était une compétition sportive, et depuis qu’il avait renoué avec la civilisation, le sport l’intéressait très peu. Il préférait toujours les sorties en plein air, même si l’air d’ici, en cette saison, était particulièrement glacial par rapport à ce qu’il avait connu jusque là.

Contrairement à ce qui était prévu, ce fut Ken qui vint à eux. Jonas lança un simple « Salut » à Ken lorsqu’il arriva. Il était blessé à l’arcade, sans doute avait-il encore fait usage de son pouvoir.

*Ce n’est sans doute pas bon pour son organisme d’être aussi souvent blessé…* Se contenta-t-il de penser, sans pour autant en souffler un mot, ils n’étaient pas là pour parler de cela. Il pourrait toujours lui en toucher deux mots plus tard.

Math arriva peu après, selon ses dires, il aurait préféré être appelé plus tard, mais cette affaire ne pouvait pas vraiment attendre… Tout le monde était sur les nerfs à cause de ceci, enfin, sauf Math apparemment.

Juliette fini par arriver, les Justix étaient au complet, si on exceptait Carrie bien entendu. Mais elle exprima le souhait que l’aille se mettre au chaud pour Noémie. Jonas haussa les épaules.

« Je n’ai pas de préférence personnellement, si elle souhaite aller au chaud, pourquoi pas, mais où ? » Demanda-t-il, avant d’ajouter « Il vaudrait quand même mieux que ce soit un lieu relativement discret. »

Mieux valait éviter d’attirer l’attention sur leur petite réunion.

Infirmerie

Chambres

Après être allés mettre des vêtements adaptés à la température, Nan' et Jen sortirent dans le parc, bifurquèrent en voyant Sven, Ivy et quelques autres autour d'une espèce de cabane, dans le parc.

Alors que Jen avait tiré Nan' hors de l'infirmerie, c'était désormais lui qui la tirait contre les éléments à l'extérieur, inspirant profondément le parfum épuré de l'hiver. Il avait bien fait attention de déventer l'espace autour d'eux, afin que Jen n'ait pas à affronter la gifle de la bise hivernale.

Souriant, confiant qu'ils pourraient être seuls, Nan' avançait rapidement, longeant le mur de l'institut qui les mènerait aux terrain de sport. Jusqu'à ce qu'il tourne le coin et remarque que d'autres élèves s'y trouvaient déjà.

"On ne peut jamais être seuls, dans cet institut?"

Il s'approcha tout de même un peu, se disant qu'il lui semblait tout de même y avoir moins de gens qu'à l'habitude dans l'école, et même autour. Quelques élèves étaient peut-être sortis. Ou en entraînement. Ou autre...
Il avait bien croisé quelques-uns de ses collègues dans le hall, mais voyant qu'ils discutaient sur de la sentinelle, ne s'était pas arrêté.
Lorsqu'il remarqua que les 5 élèves n'étaient autres que les Justix, Nan' fronça les sourcils en direction de Jen :

"Drôle d'endroit pour un briefing, quand même..."
-Carrie n'est pas avec eux?
"Ni Pablo..."

Alors peut-être n'en était-ce pas un. Mais il y avait quelque chose dans leur attitude qui laissait croire qu'ils parlaient de choses importantes. Nan', qui s'efforçait de ne pas penser à Tim et Adam, disparus, ne put que constater l'absence de la professeur des Justix.
Il lança un regard à Jen, signifiant clairement qu'il était prêt à remettre leur tête à tête, si elle aussi voulait aller leur parler.

Ken posa son regard sur Math : sa blague n'était pas drôle, et il n'avait pas envie de rire après ses réflexions personnelles et ce qu'il s'était passé. Néanmoins, il ne voulait pas non plus être trop agressif avec son coéquipier, et se contenta d'une réponse courte et tranchante.

"Peut-être, on verra. De toutes façons, je suis condamné à avoir ça chaque fois que j'use de mes pouvoirs : le skate ne changera pas grand-chose, au final."

Juliette arriva ensuite, et de suite elle commença à vouloir partir : il soupira devant son attitude. Même si il comprenait son inquiétude pour Noémie, même si il la partageait souvent, celle-ci n'était plus totalement une enfant et c'était elle qui s'était posée ici en premier. Le comportement de Juliette était très sympathique, mais pouvait être exaspérant quelques fois quand même.

"Je n'ai pas si froid que ça, et je pense qu'il vaut mieux être dans un tel endroit pour éviter d'être entendu par d'autres. Après, si Noémie a vraiment froid, nous rentrerons bien sûr, mais tout dépend d'elle : elle est assez grande pour choisir elle-même, je crois."

Il savait que la jeune fille n'appréciait pas toujours d'être protégée contre son gré, et il avait compris cela lors de leur dernière mission. Il tentait donc d'être moins paternaliste avec elle, même si il garderait toujours un oeil pour intervenir au cas où.

"Bon, si quelqu'un a froid qu'il le dise et on partira. Pour ma part, je crois que nous avons vraiment besoin de parler. A Paris, Carrie nous a emmené pour sauver des gens et enquêter, et nous revenons avec un membre en moins, des informations mais sans Carrie : je crois que tout le monde est d'accord pour dire que ce n'est pas normal. Le problème est que Carrie ne nous avait rien dit sur le pourquoi de ces recherches, et tout ce que nous avons est notre expérience et ce que nous avons collecté. Le mieux serait peut-être de faire le point : vous en avez beaucoup plus vu que moi, et même si on en a déjà parlé, peut-être certaines choses nous frapperont plus en en discutant ainsi. Je propose donc de résumer globalement ce que vous avez vu dès que vous êtes montés."

O'Connell jeta quelques coups d'oeil autour de lui : pour le moment, il ne voyait personne, mais il comptait beaucoup sur ses coéquipiers pour le prévenir au cas où quelqu'un viendrait. Il se sentait encore un peu patraque après sa séance de sport intense, et son mal de crâne s'intensifiait. Peut-être aurait-il besoin de médicament plus tard, mais ça ne l'empêcherait pas d'être présent et de continuer à parler à voix basse comme il venait de le faire.

"Sinon, je ne sais pas si vous avez déjà parlé de ça à quelqu'un, mais mieux vaut être discret : si Carrie n'est pas rentrée, c'est qu'elle avait une raison. Ce n'est pas très acceptable, mais elle tient suffisamment à nous pour penser qu'elle ne l'a pas fait de gaieté de coeur. Il faudrait peut-être avertir certains professeurs de confiance pour savoir si ils savent quelque chose, mais je crois qu'il serait peut-être aussi nécessaire de faire des recherches sur Carrie et ceux avec qui elle travaillait : la savoir loin entourée de mystère ne me plaît pas."

Très sérieux, il pensait vraiment ce qu'il disait : même si ça lui était difficile d'admettre ainsi le départ de leur professeur, il n'empêchait qu'il l'appréciait véritablement et qu'il était évident qu'il voulait la voir revenir saine et sauve. Après, ils auraient quand même une conversation sur son comportement.

Infirmerie

Jen et Nan sortirent de la chaleur de l'Institut pour se frotter au froid de l'extérieur. En fait cela rappelait la température de l'infirmerie en y réfléchissant. La jeune mutante se laissa entrainée, c'était bien une des rares fois où c'était Nan qui l'emmenait ainsi où il souhaitait et c'est dans un doux abandon qu'elle avait accueillit cette initiative de l'algonquin. Sur le trajet vers une destination connue de son équipier seul, Jenifer laissa vagabonder son esprit, elle s'octroya un bref répit dans tout ce qui les attendait, la recherche et peut-être le sauvetage de Lucas ainsi que de leur professeur dont l'absence pesait de plus en plus, mais aussi toute cette histoire de télépathes, Derek et Hope, Terry Hunter, le DNSMH et toutes ces joyeuses affaires...

Nova laissa trainer sa main libre, doigts écartés, et sans s'en rendre vraiment compte, elle laissa échapper de minces fils de lumière qui vinrent tracer des lignes dans la neige. C'est joyeusement qu'elle leva sa paume pour que Nan la voit et c'est avec une petite voix qu'elle lui glissa "Regarde..." alors que sa paume s'illuminait de rose, puis la lumière sembla "sortir" de sa main et une petite sphère rose prit forme, flottant 1 ou 2cm au-dessus de sa peau. La sphère sembla se déformer et prit la forme d'un coeur. Refermant sa main, le coeur disparut, remplacé par un sourire tout aussi lumineux sur les lèvres de la mutante qui déposa un baiser sur la joue de l'algonquin.

Vint le terrain de sport et les Justix à portée de vue. Ainsi donc le répit fut de courte durée. Jen répondit au regard de son équipier par un hochement de tête et les deux X-Rays se rapprochèrent, main dans la main.

- Kwé tout le monde ! On vous dérange pas j'espère, parce qu'on aurait des questions au sujet d'une de vos missions. En fait de fil en aiguille on se retrouve face au DNSMH français... il se pourrait que la recherche d'Adam et même d'autres missions convergent vers cet organisme. Il semble qu'ils soient mêlés aux enlèvements des télépathes et qu'ils leur branchent le cerveau avec des prises comme celles trouvées dans l'Oregon... enfin vous voyez c'est le bazar fini ! Si vous avez des infos...

Etai-ce le froid ? Jen termina son discours plutôt pâle, les traits tirés.

A peine arriver que les deux anciens détournaient le but de la réunion. Noémie mit le holà dès que Ken eu finit sa remarque sur le froid. Elle se tourna vers Juliette dans un premier temps :

« Merci Juliette de t’inquiéter mais ça va, je ne pense pas qu’on va s’éterniser ici de toute manière… »

Puis vers son leader :

« Oui tu as raison, je suis assez grande, fin de la discutions. On n’est pas là pour débattre de mon cas… »

C’était bien la deuxième fois que la jeune fille parla si rudement à ses deux aînés qu’elle respectait malgrés ça au plus haut point. Il ne fallait pas que ça en devienne une habitude mais ce n’était pas le moment pour eux d’échanger leur point de vu sur « comment élever boucle d’or dans la jungle ». Ken continua son discours et sa méfiance étonna Noémie. A croire que le départ de Carrie n’avait pas laissé que des traces chez la petite mutante. Une fois le constat peu reluisant de Ken terminer, Sphère se permit de prendre la parole :

« On devait mettre immédiatement le Dr. Fleury au courant, en plus de nous éclairer sur la situation il pourrait nous faire passer une visite médicale. On s’est enfuis du labo bien trop facilement, on a pu contracter un virus là bas ou je ne sais quoi pour contaminer tout les autres élèves. Peut être quelque chose qui nous fera pas revenir la prochaine fois. Aaron, Chris, Pablo… il y a bien un chose qui les a poussés à rester. Je ne veux pas que ça recommence avec l'un d'entre nous. »

Noémie allait enchaîner sur ce qu’elle avait vu précisément dans ce labo de l’enfer lorsque deux autres élèves se rapprochèrent du groupe. Nan et Jen, cette dernière leurs fit des révélations surprenantes. Boucle d’or regarda Fury avec insistance :

« Je crois qu’on devrait leur dire Ken… n’est-ce pas Juliette ? »

La mutante espérait que sa grande sœur attraperait cette perche pour faire le récit de leur expédition car Noémie n’avait aucune envie de décrire ces scènes qui lui avait fait rendre son déjeuner.

Bien qu'elle n'en laissa rien paraitre, dissimulée sous sa large capuche sombre qui lui dissimulait encore et toujours le visage, Juliette se sentit très fortement peiné par la réaction quelque peu violente de Noémie à son égard. Légèrement blessée par ce rejet qui la toucha au plus profond de son cœur, la jeune gothique détacha alors doucement la main câline qui s'était déposé sur la joue de l'adolescente aux boucles dorés, et la fit se retirer sous les ténèbres impénétrable de sa cape. Son regard invisible s'assombrit alors quelque peu, et elle se mit en recul du groupe de quelques pas comme si elle s'était fait cruellement exclu. Puis, elle écouta Ses coéquipiers parler, en silence...

Tout d'abord, Ken exprima comme un semblant de reproche au départ de Carrie, même si, en même temps, il semblait réellement s'inquiéter de celui-ci. Un bien curieux paradoxe selon Juliette, qui ne fonctionnait nullement de cette manière. Puis ce fut au tour de la mission au CIAM d'être mis sur le tapis. Tout le monde voulait que l'on en parle, et en cela la jeune femme était assez d'accord. Mais lorsque Noémie émit l'hypothèse que peut-être ils avait échapper un peu trop facilement au griffes de leurs adversaires car ils avaient peut-être été infecté par une maladie ou bien un virus quelconque, Juliette s'exprima brièvement sous le couvert de sa protection de tissu qui lui donnait l'air de n'être qu'une voix, certes douce, mais vide de toute présence. De plus, heurté par la réaction de sa petite boucle d'or, la jeune gothique avait un ton monocorde et lasse, presque mécanique...

"Demander au docteur Fleury de nous examiner est une excellente idée, mais je doute que ce soit réellement la peine. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les deux hommes que nous avons vu paraissaient en totale contradiction, et j'ai eu le sentiment que le celui qui était dissimulé par l'éclat des projecteurs venait plutôt mettre un terme aux activités de l'autre... D'ailleurs, le CIAM n'a-t-il pas explosé..? Personnellement, je pense que cet homme à voulu faire disparaitre toutes les traces des activités du CIAM, et qu'ils nous a laissé partir parce qu'il savait ne rien avoir à craindre de nous... Car après tout, que savons..? Rien, hormis ce qui à été détruit... Mais visiblement il n'a pas vu que nous avions récupérer une unité centrale, autrement elle nous aurait été reprise... Et puis de toute manière, comment aurait-il su qui nous étions, et de ou nous venions..?"

Pour Juliette, c'était la une raison bien plus sensée que l'éventuel virus contaminant que paraissaient craindre certain de ses coéquipiers. En effet, le genre d'hommes responsable d'une telle atrocités ne devait sans doute faire que peu de cas de ses subordonnées, et c'était justement ce genre de relation que la jeune gothique avait cru percevoir dans le brève échange dont ils avaient tous été les témoins silencieux. Lorsque Ken exprima ensuite l'idée de faire part de la disparition de Carrie aux autres professeurs, Juliette approuva d'un lent hochement de tête bien que celui-ci ne fut en fin de compte pas vraiment perceptible par son entourage. Toutefois, elle émit une petite opposition à cela...

"Je suis d'accord, nous devrions en avertir le docteur Fleury et Cassandre, mais je pense que nous devrions nous préparer avant. Le dissimuler serait bien inutile, puisque avec son pouvoir Cassandre doit sans doute déjà être au courant de cette disparition. Toutefois, nous devrions nous préparer avant. En effet, si Carrie tarde à revenir, ils pourraient être tenté de dissoudre l'équipe, jugeant que nous ne pouvons nous auto-gérer nous même. Il nous faut alors nous préparer, faire valoir nos arguments afin de contrer les leurs... Car personnellement, je n'ai pas envie que cela arrive..."

Noémie commença à poursuivre la conversation, lorsque arriva Jen et Nan. D'entrée de jeu, Jen s'insinua dans la discussion des JustiX en parlant de la propre mission de son équipe. Une mission qui avait curieusement de bien sombres points communs avec la leur... Boucles d'or exprima alors à Ken l'idée de leur parler à leur tour de leur mission en France, tout en interrogeant Juliette sans même lui jeter le moindre regard. Une attitude qui acheva de creuser le légère blessure qui lui avait causé la précédente réaction de rejet que l'adolescente, et qui rembrunit encore un peu plus les traits et l'humeur de la jeune gothique. Toutefois, la jeune femme compris que Noémie lui demandait implicitement de venir à son secours, afin qu'elle n'ai pas à revivre seule la fin de cette mission qui l'avait tant marqué. Un sourire un peu triste se dessina alors sur les lèvres de la gothique... Tant d'envie d'être considéré comme une véritable adulte, et en même temps si prompte à chercher refuge auprès de ses ainés lorsque la situation était difficile... En un acquiescement silencieux, Juliette reprit la parole afin de soulager sa petite sœur à qui elle ne pouvait finalement pas en vouloir de son rejet qu'elle n'imaginait sans pas pas aussi cruelle que cela. Sans se dévoiler, Juliette se tourna donc légèrement en direction des deux nouveau venu, et commença à leur expliquer leur situation...

" Nous ne savons que peu de choses du DNSMH... Notre mission en France concernait un organisme du nom de CIAM, et qui était supposé être une école pour les jeunes mutants, au même titre que l'institut. Lors de notre première visite, nous y avons découvert des plans qui indiquaient que quelque chose d'étrange se passait à l'intérieur de cet organisme, mais nous avons du en rester la pour cette fois-ci. Lorsque nous y sommes retourner, nous avons pousser nos investigations encore plus loin, et nous avons finalement que l'école pour jeunes mutants n'était qu'une couverture pour, semble-t'il, attirer les mutants à eux afin de procéder à des expérimentations comme celles que vous venez de nous décrire. En effet, seuls certain d'entres eux étaient reliés à des machines, tandis que les autres étaient enfermés dans des sortes de cubes en verres. Si cela était des télépathes, alors cela expliquerait certaines choses à mon sens... D'après ce que nous avons pu découvrir, il semblerait qu'ils expérimentaient le fait de... Comment dire... De transférer soit les esprits, soit les pouvoirs des mutants à des sujets humains qui n'en possédaient aucun. Mais malheureusement pour eux, ils semblent buter sur quelque chose car le seul sujet viable qu'ils aient pu avoir à fini pas mourir à son tour."

Juliette se tut alors, paraissant se perdre dans ses propres pensées, avant de finalement reprendre...

"Peut-être que le CIAM, était une sorte de filiale du DNSMH, car en sortant du bâtiment nous avons pu assister à une sorte de violente querelle entre le directeur du CIAM et un autre homme dont nous n'avons pas pu voir le visage. Mais il m'a paru plus qu'évident, que ce dernier avait, outre un lien évident, une ascendance certaine sur le CIAM. Quoi qu'il en soit, c'est sans doute cet inconnu à fait exploser le CIAM, et nous en avons profiter pour fuir en ayant tout de même pu sauver quelques uns des mutants prisonniers dans le laboratoire de ce dernier. Malheureusement, dans la panique ces derniers se sont éparpillé dans la nature et nous n'avons pas eu le temps de les rechercher car nous avions nous-même nos propres... Difficultés sur le moment. Toutefois, j'ai pu découvrir tout une série de rapports d'analyses et de comptes rendus d'expérimentation sur un ordinateur, que nous avons réussi à emporter avec nous. Il ne reste donc plus que à espérer que les données contenu dans celui-ci nous conduisent sur une nouvelle piste... Et peut-être, pourrons nous en effet retrouver Monsieur Zachary..."

Voilà, Juliette leur avait tout dit... Enfin, presque tout... Simplement ce qu'il leur était sans doute utile de savoir, et la disparition de leur professeur référent n'en faisait certes pas partie selon elle... Juliette était une italienne pure souche, très famille... La disparition de Carrie ne concernait que les JustiX selon elle, c'était comme une histoire de famille en fin de compte... Et chez elle, les histoires de famille se devaient d'être réglé... En famille...

Ken n'avait pas vraiment envie de discuter avec d'autres personnes de ce qu'il s'était passé : il considérait qu'il valait mieux aborder ça en JustiX avant d'avertir autrui. Il resta donc silencieux quand Nan' et Jen' arrivèrent, et même si il les appréciait en général, il devait bien s'avouer qu'il n'était pas très ravi de les voir arriver et se mêler à leurs conversations.

*Pff...moi qui pensais pouvoir gérer ça juste avec les autres...ça a l'air râpé. Je suis peut-être un peu parano, mais avec toi ce qu'il s'est passé, je pensais qu'il valait mieux parler de ça entre JustiX pour décider quoi faire...m'enfin, faudra bien faire comme ça, mais on ne parlera peut-être pas de tout...*

Il soupira discrètement et laissa Jen' et Juliette discuter. Il avait acquiescé aux paroles de ses collègues, et fut étonnamment intéressé par les paroles de Jen' : celle-ci avait apparemment des informations sur ce qui était arrivé à Adam Zachary, et il fut surpris de voir que tout cela était lié avec le DNSMH, entité qui l'avait toujours troublé. Peut-être que tout était connecté, et peut-être même que tout ça faisait partie d'un immense complot...et il n'aimait pas vraiment ça.

Croisant les bras, un doigt sur le menton, il réfléchit quelques instants à tout ce qui venait d'être dit. Si tout ça était vrai, si le rassemblement de ces idées donnait vraiment ce qui semblait être un tableau assez terrifiant, il devait sortir de son mutisme et de sa paranoïa. O'Connell n'avait pas toujours très confiance dans les autres mutants de l'Institut, même si il n'avait pas vraiment de raisons pour ça, mais il sentait au fond qu'il ne pouvait pas continuer ainsi.
En effet, Adam Zachary avait disparu, et ce qu'ils avaient vu au CIAM avant que le bâtiment n'explose pouvait vraiment être relié à ça. Un frisson lui parcourut l'échine en se rendant compte qu'ils rentraient sérieusement dans un sac de serpents assez monstrueux, mais il ne voulait pas reculer : si il avait compris quelque chose depuis qu'il était leader des JustiX, c'était que les mutants avaient des responsabilités et qu'ils devaient aller au devant de celles-ci pour arranger les choses.

Il resta encore silencieux quelques rapides secondes, puis pris la parole d'une voix calme et posée. Néanmoins, on voyait sur son visage son trouble.

"Déjà, salut Jen' et Nan'. Juliette a très bien résumée ce que nous savions et ce que nous avons vus : j'avoue que nous n'avons pas encore toutes les cartes en main pour comprendre ce qu'il s'est passé, mais avec ce que vous dites, on dirait qu'on commence à avoir quelques pistes.
Il semble évident que les appareils trouvés au CIAM et ce dont vous parlez sur le DNSHM sont liés et sont certainement les mêmes : ça voudrait donc dire qu'ils sont liés, ou qu'ils se font concurrence. Je ne connais pas vraiment leurs relations en général, mais je crois qu'il faudrait faire quelque chose pour découvrir ce qu'ils font véritablement : le CIAM a été détruit, et c'est sûrement parce qu'ils sentaient qu'il y avait un danger...et nous en sommes peut-être responsables. Nous y avions déjà été une fois, et ça s'était bien passé même si nous avions dû y laisser deux membres, et j'avoue que je reste toujours très troublé par leur choix d'y demeurer. Je pense qu'il y avait sûrement une influence télépathique pour garder les jeunes mutants là-bas, et on pourrait peut-être lier ça avec l'enlèvement des télépathes que nous connaissons."

Il montra Jen' à ce moment-là, pour faire référence à ce qu'elle venait de dire.

"Peut-être qu'ils usent des capacités des télépathes enlevés pour retenir de nouveaux mutants et leur permettre de prendre leurs pouvoirs, si c'est ce qu'ils font : je n'étais malheureusement pas là avec les autres quand ils ont vu ça, et je n'ai donc pas pu analyser véritablement tout ça. Pour moi, je pense vraiment que ces machines doivent être d'un type étrange, qui acapare les pouvoirs mutants, mais pour en faire quoi ? Juliette a eu une explication intéressante, peut-être qu'ils veulent faire ça pour les greffer à d'autres, mais peut-être aussi pour priver les mutants de leurs capacités : avec la vague d'anti-mutants dans le monde, c'est malheureusement possible..."

Fury soupira : il détestait ce genre de choses, et avait souvent du mal à les comprendre. Bien sûr, il pouvait parfois ce mettre à la place des humains qui avaient peurs d'eux, mais il n'arrivait pas à accepter toutes les actions extrêmes qu'il voyait pratiquement chaque jour.

"Quelles étaient ces prises dans l'Oregon, au fait ?"

Il ne se rappelait plus de ça, et était assez intéressé par ce que Nan' et Jen' pourraient lui apprendre.

[HJ : désolé Math et Jonas...]

Très impressionné par les démonstrations de Jen, l'algonquin avait espéré à une ballade tranquille (ou romantique, on ne sait jamais). Il ne fut donc pas plus enchanté qu'il ne le fallait (ni que les Justix) d'arriver au beau milieu de leur conversation et de s'y imposer avec des questions concernant toujours la disparition d'Adam...

Nan' salua tout le monde à la suite de Jen, puis laissa les discussions poursuivre leur cours tout en maintenant un cocon sans vent autour du petit groupe. De ce qu'il comprit de la mission des Justix, ils s'étaient rendus au CIAM, et non à l'autre endroit débutant par un D... mais y avaient vu sensiblement ce que Gaël leur avait raconté, quelques instants plus tôt, dans l'infirmerie.

De ce que Nan' comprit des propos de Juliette, il n'y avait pas que les X-Rays qui s'inquiétaient pour la disparition d'Adam. Et les expérimentations avaient été enregistrées. Nan' en vint donc à la même conclusion que les autres élèves : le Docteur Fleury serait très certainement en mesure d'analyser et de comprendre ces résultats, dès qu'ils seraient entre ses mains, si ils ne l'étaient pas déjà. Mais dans ce cas, pourquoi ne le leur en aurait-il pas parler, plus tôt?

Les hypothèses de l'autre équipe étaient à glacer le sang. Nan' lança un coup d'oeil à Noémie, Jonas et Math pour vérifier qu'ils croyaient la même chose que les doyens de leur équipe, car Nan' lui-même était assez déconcerté. Il ne savait pas que les télépathes pouvaient oblitérer ni les esprits ni les pouvoirs. De ce qu'il en avait compris, ils pouvaient commander à d'autres gens de faire quelque chose pour eux, ou encore communiquer sans parler, ou d'autres trucs du genre, mais pas lobotomiser. Peut-être qu'il ne s'y connaissait pas tant, ou que Tim avait omis certains détails lorsqu'il lui parlait de Anna, son pouvoir, etc.

Peut-être étaient-ce ces fameux casques trouvés dans l'Oregon qui permettaient cette espèce de lobotomie? Ken venait de soulever ce point qu'il demanda de leur parler de ces casques. Décidant qu'il valait mieux donner une explication courte et en douceur (short and sweet), il lança un regard à Jen, comme pour lui demander la parole, avant de la prendre, justement.

-On n'a pas vu ces casques, mais ils sont fait pour entrer dans la tête des gens. On ne sait pas pour y faire quoi, parce qu'ils tuent les gens plutôt que de faire quoi que ce soit d'autre...

Il lança un nouveau regard à Jen. Il croyait avoir dit l'essentiel, à son habitude, sans rien avoir oublié de majeur. Malgré la neutralité de sa voix, une moue dégoûtée ne put s'empêcher de naître sur son visage, à l'idée des horreurs qui avaient lieu un peu partout sur la terre, ou de moins à ce qu'il s'en imaginait...

Alors que la réunion venait de commencer, ils furent bien vite interrompu par Jen’ et Nan’. Jonas se contenta d’un geste de la main en guise de salut, il ne voulait pas interrompre ses camarades dans leurs discussions. Juliette résuma brièvement leur dernière mission, mais les informations qu’avait fournie Jen’ permis à ses coéquipiers d’échafauder des théories intéressantes que Jonas écouta avec attention.

Il hocha pensivement la tête en écoutant la discussion suivre son cours. Ils établissaient de bien belles théories, mais en définitive, il n’y avait pas grand chose pour les étayer.

« Je ne suis pas certain que cela nous mène quelque part d’établir des théories avec si peu de chose pour les étayer. Il faudrait plutôt étudier ce qui a été ramené, et en parler aux professeurs qui pourrait peut être apporter quelques réponses supplémentaires. »

Si ses parents lui avaient bien appris quelque chose, c'était que des théories sans preuve ne valent pas grand chose dans le monde scientifique, mais cela pouvait s’appliquer à presque tous.

« Quant à nous faire examiner, je pense que trop de précautions valent mieux que pas asser. On ne sait jamais. »

Pour Jonas, mieux valait prévoir le pire, qui sait ce dont des humains capables de faire ceci à des mutants étaient capable de faire ?

« Des hommes capables de faire de telles atrocités seraient bien capables de nous avoir transmis une bombe à retardement pour pouvoir nous neutraliser au moment opportun, ou pire… Car ils auraient pu nous abattre, ou du moins essayé, mais ne l’ont pas fait, ce qui est illogique à mon sens. » Fini-t-il une pointe d’inquiétude dans la voix.

Zembla avait été bien plus alarmiste qu’à son habitude, mais il fallait voir les choses en face : ils avaient réussi à fuir sans trop de problème, pourtant, ils auraient au moins pu essayer de les abattre, mais n’ont rien fait. Il doit bien y avoir une raison.

Infirmerie

Une fois que leur visiteur eut pris congé, Cassandre remonta au rez-de-chaussée s'armer de sa veste et d'une écharpe pour affronter le froid encore mordant. Pour une raison inconnue, les JustiX semblaient avoir voulu s'éloigner de l'agitation de l'Institut, ce qui valait maintenant pour la non-voyante une sortie éprouvante dans la neige. Ses joues blêmes vaguement rosies par la température, Cassandre suivi sans bien y faire attention les traces que Nanikana et Jenifer avaient laissées quelques minutes plus tôt dans la neige, jusqu'au terrain de sport.

Nul doute pour le groupe d'élève sur la destination que prenait la pythie... Elle arriva de sa démarche lente jusqu'au hauteur du groupe, tout en veillant distraitement à ne pas glisser sur le sol.

"Nous devions nous voir." dit-elle en guise d'introduction en remontant le col de sa veste. Elle resta silencieuse, gênée d'avoir coupé court à la conversation des élèves. Son regard vide passa une seconde sur Juliette avant de retrouver l'abri de ses paupières closes.
Elle qui détenait certaines réponses semblait maintenant attendre qu'on lui pose les bonnes questions.

Ken était un peu déçu par la réponse de Nan' : il ne lui en voulait évidemment pas, mais il était plus que dommage qu'il n'ait pas plus d'information sur cela. Il n'avait pas assez de donnée pour pouvoir faire la moindre supposition sur leur fonctionnement réel, et cela le frustrait. Il était un scientifique, un homme qui voulait comprendre et construire ce qu'il imaginait, et là il n'avait pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Evidemment, il pouvait supposer, former des hypothèses, mais ça n'allait pas plus loin : il aimait le concret, le réel et ça l'énervait d'en rester à des choses abstraites. Il resta silencieux quelques secondes avant de rebondir sur les paroles de Jonas.

"Bien sûr, il faut en parler. Mais ça n'empêche pas qu'on puisse envisager les choses sous différents angles : ça nous fera gagner du temps et réfléchir ainsi permet de créer un phénomène d'émulation. Après tout, on construit toujours mieux à plusieurs et en passant en vue toutes les possibilités qu'en restant tout seul en attendant l'illumination."

Son visage s'assombrit quand Zembla annonça ses doutes : il avait les mêmes que lui, et n'aimait pas ça. D'une part, il ne voulait pas verser dans la peur et le désespoir, mais surtout il voulait éviter ça à Noémie ou aux autres membres de l'Institut. Même si il savait que l'équipe n'était pas très appréciée, il n'avait pas envie que ça empire.

"On verra, Jonas, on verra : je pense que les professeurs sauront quoi faire. Je n'ai rien remarqué sur moi, mais je n'ai presque fait aucun examen...j'aurais peut-être dû y penser...quel imbécile j'ai été..."

O'Connell s'en voulait : il n'avait pas été assez responsable sur ce coup-là. Il aurait dû penser à ça dès leur départ d'Europe, et aurait dû vérifier ça à ce moment-là. Mais non, il avait été stupide : il avait plus pensé à son plaisir de rentrer qu'à la sécurité la plus simple. Il serra si fort les poings qu'ils devinrent blancs, mais la voix de Cassandre Deneos le sortit immédiatement de sa rage contre lui-même.

Lui qui avait été absorbé par sa réflexion sur sa faute ne l'avait pas vu arriver, et fut encore une fois touché par la beauté de la femme : elle était vraiment magnifique, mais tellement mystérieuse ! Il ne l'avait pas beaucoup rencontrée et ne savait donc pas vraiment comment l'aborder. Il était un homme de science, et avait donc parfois du mal à comprendre vraiment son pouvoir ; heureusement, il était aussi un homme qui aimait le paranormal, et laissait là les tentatives d'explication pour juste être impressionné par les capacités si étranges de Cassandre.
Celle-ci parla encore par énigme, et un lourd silence tomba alors sur le petit groupe. Rares étaient ceux qui la connaissaient et osaient bien l'aborder, et même si Juliette avait un certain lien avec elle...personne ici ne pouvait dire qu'il la connaissait vraiment.

Fury resta lui-même silencieux, mais pris quand même la parole après quelques instants : il parla d'une voix prudente, mais assez forte pour se faire entendre néanmoins.

"Pourquoi, mademoiselle Deneos ? Pourquoi est-ce que nous semblons si liés au CIAM ou au DNSHM ? Pourquoi est-ce que Carrie nous a envoyé là-bas pour..."

Il hésita quelques secondes : devait-il parler devant les autres ? devait-il ainsi livrer un des secrets des JustiX ? Cassandre devait déjà savoir, mais peut-être que les autres devaient-ils rester dans l'inconnu...mais non. Les secrets le fatiguaient parfois, même si il n'aimait pas toujours partagé. Les choses étaient trop importantes pour la paranoïa.

"Pour disparaître après ?"

Math resta silencieux et écouta ses camarades. Il prit une pose plus détendu, il mit les mains dans ses poches et se servit de ses oreilles pour une fois …. Jen et Nan’ arrivèrent et math les salua d’un petit hochement de tête. Tout le monde se demandait ce qu’il fallait faire et à qui parler de leur mission etc. …

« En parler au profs c’est une certitude ! Je pense surtout à Cassandre qui pourra nous éclairer de ses lanternes grâce à son pouvoir, enfin … je pense. Ensuite, s’il nous avait transmis un virus ou je ne sais quoi, il aurait déjà eu effet non ? Le principe de base de ce genre de ruse c’est de tuer ou de toucher le max de monde possible et ici ya un max de mutant potentiellement chiant pour eux donc si on avait un truc dangereux genre bombe ou virus on serait déjà tous entre quatre planches je pense, enfin c’est comme ça que j’aurais agit moi… »

Math repensa à l’Oregon. Il y avait été et ça avait été pas le top du mignon ! Des cadavres attachés à des lits d’hôpitaux, des appareils plantés dans le crâne etc. … Bizarrement, la scène du CIAM y ressemblait étrangement du moins comme on le lui avait décrit. Le plus étrange était l disparition de Carrie, du moins son départ …

« J’y étais moi dans l’Oregon quand on a trouvé toute ces machines … On a même vu des types assez bizarre, vous pourrez demander à Iacobo ce qu’il lui ai arrivé ! Enfin bref ces machines dans le crâne des gens dans l’Oregon paraissaient assez anciennes et j’ai la nette impression que ce n’est pas la première fois que quelqu’un tente ce genre d’expérience sur les mutants ! »

Soudain des pas dans la neige se firent entendre, Math se retourna et vit Cassandre qui approchait.

« Nous devions nous voir. »

Visiblement tout le monde n’avait pas été mis au courant !

« Bon ben puisqu’on est tous là niveau Justix voyons nous ! »

Soudain Ken alla droit au but (comme dirait un slogan d'une équipe de foot du sud de la france ...) Math attendait la réponse de la professeur...

Cassandre laissa de nouveau planer un silence étrange quelques secondes, avant de répondre à Math, sans plus de précisions sur ce à quoi elle faisait allusion :

"... Les JustiX ne sont pas tous présents."

Pablo et le passé, Carrie et le présent... ? Où s'agissait-il d'autre chose ?

"Mais je vais tout de même vous répondre. Parmi toutes les incertitudes qui nimbent la disparition d'Adam, il est important de trier ce que nous savons." ajouta-t-elle, plus à l'intention de Ken, qui ouvert la conversation.

"Vous le savez sans doute, mais l'intérêt que Mlle Marcin a porté au CIAM relèvait avant tout de ses fonctions au sein du COSEQUEM. Vu sa position, les conclusions de son enquête devaient avoir des implications à grande échelle pour la mutanité française, mais également sur l'opinion publique internationale. Je crois que votre participation à son enquête tient à plusieurs choses : d'une part, d'un point de vue pédagogique, cela vous a permis de mettre vos pouvoirs au service de son enquête et donc de vous entraîner. Je pense aussi qu'elle voulait que vous vous sentiez concernés par ce qui se passe pour les mutants dans le reste du monde. L'Institut est comme une bulle protectrice, mais vous ne devez pas perdre de vue que le monde bouge autour de nous... et pas forcément dans le bon sens malheureusement." répondit-elle avec la même tranquilité qu'à l'accoutumée, tournant la tête vers Nan et Jenifer sur sa dernière remarque.

"Mais je ne réponds que partiellement à ta question, Ken. En réalité, tout aurait pu, tout aurait dû s'arrêter à votre enquête sur le CIAM. Mais votre mission comprenait une variable d'importance commune à celle des X-Rays, peut-être même aux démêlés d'autres équipes... Le DNSMH. Considérez cet organe du gouvernement français comme un contre-point aux activités du COSEQUEM. Nous venons de recevoir la visite d'un mutant, un mutant que Math a d'ailleurs rencontré dans les souterrains de l'Eglise de l'Humanité en Oregon. Cet homme est français. Comme nous, avec son frère il a découvert ces engins, ces prises crâniennes résultant d'expériences pratiquées il y a un siècle sur la première génération. Avec son frère, ils avaient été envoyés sur place pour les ramener en France dans un laboratoire où d'après ce mutant, des expériences sont actuellement pratiquées sur des télépathes. Le commanditaire de ces expériences a également mis la main sur un casque d'interface télépathique datant de la première génération du même genre que celui de Cérébra. Toujours d'après le témoignage de cet homme, le DNSMH serait impliqué dans la vague de disparition de télépathes européens. Ca, c'est ce que vous avez pu découvrir hier et qui vient étayer les propos de monsieur Le Brehan."

Cassandre fit une pause. Les connexions entre les faits s'emboîtaient comme les pignons d'une machines dans son esprit, et elle avait tenté de les retranscrire le plus clairement possible pour les élèves, de leur montrer qu'ils n'avaient fait qu'explorer différentes facette d'un même mystère tentaculaire... ce qui était pour le moins inquiétant lorsqu'on songeait qu'ils étaient partis au départ dans des directions qui n'avaient aucune connexion entre elles. La chute de l'astéroïde M menant à la disparition d'Adam. L'enquête de Carrie menant... Cassandre retraça ce fil en silence, ponctuant simplement son cheminement mental par les bribes de buée de sa respiration lente.

"... par chance votre professeur n'a pas disparu, elle s'est juste absentée pour régler quelques affaires. Elle ne devrait pas tarder à refaire surface." dit-elle simplement.

"Nous avons plus de souci à nous faire concernant vos découvertes... Nous pensons que le responsable des kidnappings et des expériences pourrait être affilié à ce qu'il reste de la Commission Eden. Les GenèsiX avaient décapité son commandement, mais c'est le seul moyen de justifier l'incarcération d'Adam dans une prison aquatique sur Génosha. En dehors de l'Institut, je ne crois pas que quiconque d'autre soit au courant de son aversion viscérale pour l'eau. Inutile je crois de vous rappeler que cette organisation secrète est responsable de l'extinction de la première génération mutante, de l'attaque de l'Institut à la rentrée des classes... Cela ne laisse pas présager de bonnes choses pour ce qui trame actuellement autour du phénomène mutant. Il se peut que ces événements soient bien plus interconnectés qu'on ne le soupçonne : il faudrait que nous nous renseignions auprès de vos camarades sur leurs activités et découvertes récentes... Cette affaire est comme un gigantesque écheveau, un métier à tisser, traversé par des fils multiples au milieu duquel passe ponctuellement une navette, l'Institut. Vous ne voyez que vos propres fils, je commence à entrevoir l'écheveau complet... Je crois qu'il englobe à long terme l'ensemble de la mutanité."

Cassandre termina son exposé par cette image aussi nébuleuse qu'angoissante. Par chance, malgré les fossés qui séparaient certains élèves, certaines équipes, l'Institut était une unité. C'était cette unité qui garantissait leur sécurité à tous en ces murs.

"Vous avez dû voir que le journal de l'école est paru... Avez-vous eu le temps d'en parler avec les autres élèves ? Quelque chose vous a peut-être interpellé dans le récit des autres équipes, je ne sais pas... Chaque détail à son importance."

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