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Helsinki, Institut des Arts Empty Helsinki, Institut des Arts

Dim 2 Nov 2008 - 23:34
Il commençait à se faire tard au sein de l'atelier des premières années. L'heure ne suffisait cependant pas à moucher les quelques lampes qui perçaient l'obscurité ici et là, reliquat tardif du stress pré-exams.

L'air était outrageusement dense; le thermostat defectueux fonctionnant au stricte opposé de la température extérieure.
En ce début mars, le temps était froid, très froid. Les quelques étudiants encore présents se trouvaient donc tout naturellement en tenues légères, tentant tant bien que mal de se concentrer sur leurs travaux, malgré la canicule ambiante.

Viconia se trouvait à son chevalet, écrasant ses tubes de peinture d'une façon mesurée, afin d'obtenir un mélange unique sur sa palette.
Elle avait récemment redécouvert une ancienne méthode artistique autre que la pixéllisation informatique et cette découverte serait le clou de sa présentation de fin d'année.
Elle était fière de cette nouveauté qui lui permettait de réaliser des portraits en maniant le pinceau et en étalant elle-même directement les couleurs.
Grâce à cela, elle parviendrait à rendre avec merveille le regard désabusé et les traits tirés des "Finlandais de l'arrière-pays", elle en était persuadée.

Relevant un visage mi-vert d'eau, mi-jaune de sa toile, elle jeta un regard pensif aux trois toiles précédentes qui reposaient le long du mur.

Il lui semblait que le portrait de la Dame de Kuopio, qu'elle avait peinte aux vacances dernières, était celui qui représentait le plus le désespoir avant l'Acte.
L'Acte était chose courante en Finlande. L'Acte était définitif, irréversible. Il était la conclusion fatale d'une longue phase de dépression, si aucun ami ou coup du sort favorable ne venait à votre rescousse.

Viconia s'interessait de près aux Finlandais dans leur rapport à la dépression et à la mort. Pour elle, qui passait sa vie à placer des couleurs sur les gens, le noir, le gris et le sale étaient simplement trop courants pour ne pas être remarqués.
Tous les finlandais pensaient plus d'une fois au suicide dans leur vie, et une bonne partie passaient à l'acte. On ne taisait que trop cette réalité fatale.

De sa série, elle aimait particulièrement la Dame de Kuopio. Le Porteur d'Iisalmi, par contre, était trop "joli". Elle pensait sincèrement à relever cette toile de ses fonctions...

Son regard revînt sur sa toile avec l'adoration d'une jeune mère devant sa progéniture babillante. Et, effleurant sa palette de la pointe de son pinceau, elle se remit au travail.

Tout à son ouvrage, elle faisait totalement abstraction du grand atelier alentour, sombre et silencieux.
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Mar 4 Nov 2008 - 2:04
Viconia fut brusquement sortie de ses pensées par la voix familière de sa camarade d'atelier, Pipilotti !

Helsinki, Institut des Arts Julie_doiron_heart_crime

"C'est pas très couloureux ce que tu fais là... C'est même toute tristoun' !"
lança t'elle gaiement.

Pipilotti faisait partie de ces gens qui prenaient un malin plaisir à toujours voir le bon côté des choses. Pas niaiseuse pour autant, mais d'une joie excessive et à toute épreuve... Légèrement exaspérante sans qu'on puisse réellement le lui reprocher.

Les examens approchaient et les jeunes femmes travaillaient d'arrache pied chacune sur leur projet.

Pipilotti, elle, bossait sur ordinateur. Femme du 22ème siècle, elle ne comprenait guère sa camarade.

"Regarde, c'est pas très couloureux non plus mais c'est pareil que toi ! Sur les gens qui se butent eux même et tout !"


Helsinki, Institut des Arts 100000kingdomsbig

"Et c'est presque aussi la déprime que Björn là bas !"


Björn, c'était le premier en tout. Le fort en thème. L'air hautain, le visage méprisant, Monsieur ne frayait avec personne... Et certainement pas ses petits camarades !

Helsinki, Institut des Arts Eels9

Soudain, alors que Pipilotti assurait l'intégralité de la conversation, la porte s'ouvrit sur leur doyen accompagné d'un homme à l'air peu sympathique...

"Les enfants, nous avons de la visite. Ce Monsieur..."
lança l'universitaire à leur attention.

Helsinki, Institut des Arts 1195663577_3214

"Ne vous dérangez pas et ne faites pas attention à moi"
coupa l'homme avant de scruter attentivement l'atelier tout en déambulant entre les élèves.

Helsinki, Institut des Arts David_lynch2
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Mar 4 Nov 2008 - 9:26
Viconia se trouvait actuellement sur le ce petit mont si complexe qui n'était autre que le... Nez. Central et essentiel, il n'avait rien trouvé de mieux que de se placer là, comme pour embêter avec joie tous les portraitistes de la terre.
Si elle était plutôt douée pour les yeux, Viconia était une vraie quiche avec les nez.

Aussi, lorsque Pipilotti fit irruption à son côté, Viconia fut surprise et son pinceau dévia gravement. Son portrait se trouvait à présent doté d'un appendice prohéminant. Chouette...

Sortant sa térébentine afin de tenter d'effacer les dégâts au plus vite, elle suivit d'un oeil morne sa camarade, et observa son travail vaguement.
Chouette, celle-ci avait choisi le même thème...
Merci bien, elle avait elle-même ajouté une touche d'exotisme en se rendant dans le Nord de la Finlande (c'est à dire le No man's land, ou presque) afin de croquer les autochtones... Elle n'avait jamais autant utilisé le monorail que dernièrement.

Sursautant de nouveau alors qu'elle était prudemment en train de finir de corriger les fruit du babillage nocturne de Pipilotti, Viconia jeta un oeil interrogatif au doyen et à son curieux accolyte.
Visiblement, tout le monde avait l'air de s'être décidé à s'interposer entre le nez de son portrait et elle...

Cependant, elle ne pût répimer un certain élan de curiosité maintenant qu'elle venait de corriger son mauvais coup de pinceau. Elle murmura à sa camarade :
"-Tu sais qui est le taciturne qui accompagne Duborg ? Je ne l'ai jamais vu ici.... "

Un peu tard pour visiter ajouta-t-elle en pensée, mais bon, leur institut était empli d'artistes loufoques alors un plus un peu moins...
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Mar 4 Nov 2008 - 10:08
[NdMDJ : Je ne crois pas avoir nommé le doyen... du coup tu ne peux pas le faire ! En fait tu ne gères que les pensées, les réactions et les actions de ton PJ... Pour le reste, c'est tout moi. Pas la peine d'éditer pour autant, le doyen s'appellera donc Duborg. Mais pour les prochains posts merci de t'en tenir à cette règle ! Wink Et pense à lier ta fiche avec ta signature ! Wink ]

Pipilotti laissa tomber un instant son clavier.

"Moi, non plus... L'a une tête à manger des gâteaux secs et l'a pas l'air très commode non plus !"


L'homme continuait son passage dans les rangs, observant tant les étudiants que leurs œuvres.

Le doyen Duborg quant à lui avait l'air assez gêné, planté là comme un champignon.

"Hum, pas très académique tout ça"
lança l'inconnu d'un ton totalement méprisant en passant derrière Viconia.

"Vraiment pas terrible"
commenta t'il à l'attention plus du tableau de Pipilotti que de Pipilotti elle-même. "Presque à se demander ce que peut avoir l'auteur dans la tête..."

Et ainsi de suite, chacun se voyait gratifié d'une remarque assassine. L'homme d'ailleurs avait sorti un cigare de sa poche et l'avait allumé, sans se déranger pour qui que ce soit...

Il s'arrêta, un instant, devant la création de Björn. Pouffant allègrement quelques bouffées de fumée sur la toile, il semblait assez pris par le tableau. Mais ne disait rien pour autant...
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Mar 4 Nov 2008 - 10:24
Viconia suivit l'inconnu déambuler à travers l'atelier avec un sourcil froncé. Son regard alla ensuite de celui-ci au doyen, et du doyen aux différents élèves qui se faisaient assassiner sur place.

Considérant les différentes remarques, elle pouvait juger qu'elle s'en sortait plutôt bien... D'accord, elle n'était pas fan des travaux de Pipilotti, mais elle lui envoya cependant un regard de soutien.

L'homme avait commencé à fumer, ce qui le fit immédiatement devenir l'objet d'un regard assassin. N'importe quel étudiant devait très certainement avoir envie de lui sauter à la gorge comme elle maintenant.

De plus, il venait de s'arrêter devant l'un des tableaux de Björn. Celui-ci avait également fait de la peinture sur toile, quelques jours après elle, comme par hasard. [HJ : je peux dire ça?] Cela l'avait mise hors d'elle à l'époque, puis elle s'était concentrée sur son travail.

Mais le monde artistique était impitoyable, et oui, elle se l'avouait, cela la mettait en rogne que le taciturne Björn, Môsieur Björn, celui qui était meilleur que tout le monde, celui qui avait les meilleures notes, prenne la même technique qu'elle. Encore si ses tableaux avaient eu un quelque autre intérêt que la conformité technique et esthétique. Le travail de Björn était simplement ce que l'institut et ses professeurs désiraient. D'où ses notes.

Prise d'un hoquet de dégoût, Viconia écrasa plus vigoureusement qu'elle ne l'aurait voulu l'un de ses tubes de peinture. Sans qu'elle ne s'en rende compte, son portrait commençait à jeter un regard assassin en direction du box de Björn.


Dernière édition par Le courtier temporel le Mar 4 Nov 2008 - 13:53, édité 2 fois (Raison : Tu ne peut jamais utiliser ton pouvoir involontairement. Seul le MJ le peut. Par ailleurs, pour l'usage volontaire, il faut attendre le barême...)
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Mar 4 Nov 2008 - 13:50
Pipilotti, s'apercevant du regard de sa camarade, vint se réfugier dans ses bras, en sanglotant.

"Il m'a dit que j'étais noulle et que je servais à rien faire... Que je pouvais aller me corder tout de suite !"

Sa camarade était un brin excessive, comme toujours... Aggripant de ses petits poings le dos de Viconia, Pipilotti chougnait de façon grotesque, si bien que le Doyen s'approcha des deux filles.

"Allons, allons, ce n'est rien" lança t'il en tapotant le dos de la pleureuse finlandaise. Il avait tout de même l'air bien ailleurs, ce doyen...

Björn, quant à lui, lança un petit sourire en coin à Viconia. Etait ce signe de victoire ? Après tout, il l'avait toujours considérée comme une rivale à abattre, le lui ayant même dit à l'occasion... Ou de satisfaction d'avoir échappé au jugement du bonhomme ? Ou bien ?

Il n'eut pas le temps de savourer plus en avant sa victoire, le type s'étant détourné de son oeuvre.

"Enfin, pas de quoi nécessairement se pendre, cette croute..." lança t'il à l'attention du travail de Björn.

Puis se plaçant au centre de la pièce, il ajouta à la volée d'une voix fort méprisante :

"D'ailleurs qu'est ce qui sent comme ça ? Et pourquoi cette chaleur ? C'est un truc de fainéant d'artiste pour se déshabiller ?"

Il continuait à fumer son cigare. Fixant ce coup ci le groupe formé par le doyen et les deux jeunes femmes.
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Mar 4 Nov 2008 - 19:12
Avant qu'elle ne s'en rende compte, Pipilotti lui avait foncé dans les bras, lui tripottant le dos et pleurant sur son épaule.

*-Su-per.*

Elle tenta tant bien que mal de rétablir la gravité de la palette qu'elle tenait dans sa main droite pour éviter de repeindre entièrement une Pipilotti désespérée.
Elle en profita pour jeter un regard assassin au doyen, comme si tout était de sa faute : l'interruption nocturne, son portrait qui nécéssitait une rhinoplastie, et bien sûr, la Pipilotti tremblante pendue à son cou.
Il fallait dire qu'il n'était pas non plus d'une aide formidable, planté là comme un flan alors que son invité s'appliquait à démonter ses élèves un par un.

Par une agile flexion des jambes, et une improbable extension du bras, elle reposa sa palette sur son établi. Ceci fait, elle repoussa délicatement sa camarade en lui murmurant :
"-Bien sûr que non Pil. Une personne qui vient sans se présenter et ne fait que critiquer de manière acerbe ne vaut pas la peine d'être écouté... D'accord ?"

La seule chose qu'elle avait sous la main était son torchon plein de térébentine, elle évita de le tendre à une Pipilotti en pleurs. Elle resta donc sans bouger, son regard déviant par curiosité vers Björn.

Elle eut une moue de dégoût lorsque celui-ci lui envoya son sourire pernicieux. Brievement, elle considéra l'année passée dans son ensemble, le clou en ayant été l'aveux fort peu aimable de Björn qui, dans son vague souvenir, ressemblait un peu à "tu es le scarabé sur ma route que je meurs d'écraser". Avec un soupir las, elle se rapella sa réaction.

Cependant, la jeune fille sortit bien vite de ses pensées et arbora un sourire plus triomphant qu'elle ne l'aurait voulu. Et paf. Comme quoi l'étranger était peut-être capable d'un minimum d'esprit critique...

Ce fut lorsque l'imbuvable étranger se posta au milieu de la pièce pour les insulter tous on fixant le petit groupe misérable qu'ils formaient tous les trois que Viconia ne pût s'empêcher de réagir. Après tout, elle n'avait a priori rien à perdre, cet homme lui était inconnu.

Parlant clairement, elle s'adressa à lui avec un ton froid, mais poli, son coeur battant la chamade (oui, il était très impressionant, on ne pouvait le nier) :

"- Notre thermostat ne fonctionne plus.
Par ailleurs, je pense que cette odeur nauséabonde provient de la fumée de votre cigare. Nous sommes dans un atelier d'artistes, Monsieur, nous utilisons ici des produits autour desquels il n'est pas bon de fumer."
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Mer 5 Nov 2008 - 3:12
"C'est vrai ce que tu me dis là ?" répliqua Pipilotti en reniflant.

"Que je suis pas une noullité complètement pas douée ? Parce que moi je veux être artistique dans la vie que je mène !"


Elle s'agrippa plus fort à Viconia.

"Pis t'as raison ! On le connaît pas ce bonhomme là et il sait même pas je suis sure de quoi il cause... On est les meilleures, même que Björn il fait pas mieux, pas vrai M'sieur Doïen ?"


Le Doyen, comme figé, sourit mollement. Visiblement, la situation ne l'enchantait pas plus que ça.

D'autant plus en entendant les paroles de Viconia à l'attention de l'inconnu.

"Mademoiselle Savinien, je ne pense pas que..." tenta le Doyen Tuborg avant de s'arrêter.

L'inconnu avait déjà verrouillé sa cible.

"Des cochonneries inflammables d'artistes subversifs en herbe, hein ?"
commenta t'il.

"Soit"
. Il écrasa son cigare contre une toile à proximité de l'endroit où il se trouvait.

Puis s'approchant du groupe des filles, nonchalamment, sans se presser, comme s'il savourait ce pur moment de prédation morale, il continua :

"Mais peu importe, je ne suis pas là pour ça... Vos cochonneries d'artistes ne m'intéressent que pour une seule et bonne raison. Parce que bon, à voir la fine fleur de la jeunesse finnoise perdre son temps dans de telles futilités, ça en dit long sur la conscience morale et patriotique de vos parents..."


S'arrêtant à nouveau devant la création de Pipilotti.

"Et ça, ça gagne le pompon. Trop moche pour être même affiché dans des toilettes publiques. Non, mais honnêtement, vous pensez gagner quelque chose avec ça ? Quelle perte de temps... Je devrais tous vous laisser vous suicider gentiment, en fait..."


Il passa la main dans ses cheveux.

"Mais le boulot c'est le boulot".


Pendant ce temps là, Viconia put remarquer que le Doyen tremblait. Comme s'il avait peur de cet homme...
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Jeu 6 Nov 2008 - 12:51
Malgré ses efforts conséquents pour échapper à sa camarade, Viconia était toujours l'improbable victime d'une Pipilotti au plus fort de son adhérance.

Machinalement, elle lui frotta le dos de la main, l'écoutant pleurnicher et cherchant une réponse adéquate. Une réponse qui lui ferait comprendre, même si elle ne le pensait pas elle-même, qu'elle avait évidemment un grand avenir artistique et un talent indéniable.

Ses réflexions sur la manière de présenter au mieux son énorme et honteux mensonge prirent fin lorsqu'elle remarqua enfin que le doyen n'était pas particulièrement à l'aise avec l'irruption de l'inconnu.

A tout bien y considérer, Duborg semblait aux pieds de l'individu. Jamais un doyen d'une faculté d'art n'aurait autorisé pareille intrusion et insulte de la part d'un étranger, serait-ce un riche mécène... En fait, elle n'en était pas si sûre... L'argent faisait beaucoup de nos jours, beaucoup trop.

Elle fut interrompue dans sa tentative d'analyse de la situation par la réaction de l'inconnu. Celui-ci enchaîna les insultes, avec une prétention et un mépris à la limite du supportable.
Viconia se raidit et ressera son étreinte sur Pipilotti lorsque l'inconnu lui annonça clairement que le mieux pour elle serait d'aller se suicider tranquillement dans un coin, avec l'ensemble de la communauté artistitique, et ce pour le bien des lieux d'aisance.

La jeune Savinen bouillonnait intérieurement. Bien plus qu'un égo piétiné, il s'agissait limite d'une agression générale, et qui semblait par ailleurs totalement injustifiée.

Elle jeta un oeil au Doyen. Il avait l'air terrorisé. Elle commença à douter que l'argent puisse être un motif suffisant. Mais quel pouvait bien être le but de cette situation improbable ? L'inconnu avait dit s'interesser à leurs travaux pour une raison. Mais avant même de la signaler, il leur débitait un monceau de sarcasmes et ils ne pouvaient qu'avaler sans broncher, pauvres élèves qu'ils étaient.

Patiemment, elle attendit que l'inconnu se décide à cracher ce pour quoi il était venu et les laisse enfin en paix.

Par ailleurs, elle tenta à nouveau de se dégager de sa camarade : il faisait vraiment chaud là-dessous !
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Jeu 6 Nov 2008 - 19:26
Sentant Viconia se détournait d'elle, Pipilotti partit en reniflant un petit peu plus loin... Vers le type infect et vers sa création à elle...

"Mais vous êtes qui vous pour dire toutes ces choses méchantes sur nos trucs artistiques ? Vous êtes qui vous pour venir nous dire de nous pendre en choeur ?" lança t'elle dans un accès de colère, tout artistique !

Elle pleurait et trépignait sur place. Viconia en fut fort émue tout comme les autres personnes de la pièce. Sauf Björn...

"Incroyable" lacha l'homme. "Non seulement vous êtes nulle mais en plus vous n'avez même pas la dignité pour accepter ce jugement tel qu'il est : un avis objectif. Vous m'étonnerez toujours, vous les artistes".

Il s'écarta de la pauvre créature qui maintenant était recroquevillée au sol, pleurant à grosses larmes.

"Bon Duborg, à votre avis c'est qui ? J'ai pas que ça à fiche que de jouer au juré du concours de qui aura la toile la plus moche, la plus déprimante ou à celle qui ne devrait même pas exister !"

L'homme avait l'air de fulminer. Duborg quant à lui était paralysé par la terreur et, visiblement la honte.

"Alors les morveux, c'est qui qu'a la toile la plus moche ? La pleureuse ? Le faux ténébreux qui se la raconte avec sa coupe de blaireau ?

A ces dernières paroles, Björn fit une grimace de dégout. Visiblement l'inconnu avait touché juste.

Maintenant l'inconnu hurlait. Complétement possédé, il envoya valdinguer le matériel de Pipilotti d'un coup de pied.

Tout le monde lui lançait un regard noir. Et le coeur de Viconia était rongé par l'injustice ambiante...

Quand soudain...

L'homme vacilla sur lui même. Il avait l'air mal en point mais ça ne l'empéchait pas de sourire largement...

"J'ai trouvé qui va m'accompagner faire une ballade" murmura t'il doucement en se ressaisissant.

Le Doyen quant à lui baissait les yeux vers ses chaussures. Il semblait vouloir disparaître...
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Jeu 6 Nov 2008 - 23:17
Recroquevillée sur elle-même comme une enfant traumatisée, Pipilotti ne pouvait qu'inspirer la pitié.
Le coeur de Viconia fit une embardée dans sa poitrine alors qu'elle voulait maintenant se jeter sur sa camarade pour la prendre dans ses bras... Non sans avoir auparavant lancé une bouteille de produit inflammable sur l'inconnu.

Plus cela allait, et plus il montait dans les aigus, exhortant Duborg à ce qui semblait être la délation. Il cherchait quelqu'un.
Il cherchait un coupable. Mais il ne savait qui l'était.
Viconia observa avec stupeur le Doyen réduire de taille et se transformer à son tour en enfant traumatisé.
Elle ignorait qui était cet homme, mais elle avait fait une erreur quelque temps plus tôt : il avait du pouvoir. Il marchait sur le doyen comme sur une carpette usée, déteriorait le matériel qu'il souhaitait et insultait et rabaissait à la ronde, sans rencontrer la moindre opposition, figeant tout le monde sur place.

Exhortant à se dénoncer comme étant celui qui peignait les croûtes de l'atelier, il monta encore d'un ton et envoya tout le matériel de Pipilotti valser.

Viconia se crispa, hors d'elle. La seule envie qui faisait rage en elle à ce moment là était de saisir son plus beau pinceau en poil d'écureuil et d'aller l'enfoncer directement et artistiquement dans l'orbite de l'étranger.
Ses ongles étaient en train de s'enfoncer avec fermeté dans sa chair, et son coeur battait à tout rompre.

Si l'inconnu n'avait pas fait une crise d'hystérie à ce moment de culminance, elle se serait fort probablement mis à hurler de rage et de frustration de ne voir personne ne serait-ce que lever le petit doigt pour se défendre... Elle y comprit.

Puis d'un coup l'inconnu redescendit aussi vite qu'il était monté. Il n'en était que plus effrayant.
Il avait trouvé son bouc émissaire. Mais son bouc émissaire de quoi? Viconia n'en avait pas la moindre idée.
Un coup d'oeil au doyen et elle observa qu'il n'en menait pas large. La faute devait être grave.
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Ven 7 Nov 2008 - 2:38
"Non, ce n'est pas possible..." murmura le Doyen du bout des lèvres... "Pas elle !"

L'inconnu s'approcha de la pauvre Pipilotti, toujours au sol... Il sortit une carte de sa veste qu'il brandit pour bien la montrer à tout le monde.

"Agent spécial Stellan Feuerstürm du PISS !" beugla t'il.

"Police d'Investigation Sur les Suicides, ça signifie. Et on rigole pas !... Ca signifie aussi que j'ai trouvé ce que je cherchais ici. Navré les fainéasses pour mon excès de zèle, mais on ne fait d'omelette sans casser les oeufs de quelqu'un..."


Il rangea son badge.

"Vous pourrez remercier votre doyen pour les signalisations anormales de suicide chez les jeunes parasites dans votre genre... Je dois avouer qu'au PISS, on est pas mal débordés... Mais là c'est le pompon ! Votre école est un foyer suicidogène on dirait... Même Durkheim y aurait rien compris ! C'est pas du fataliste, c'est pas de l'altruiste bande de p'tits crétins... C'est pas de l'égoïste ni même de l'anomique... C'est hors catégorie !"

Viconia se rappela que deux de ses camarades s'étaient pendues sans raison apparente au cours des deux derniers mois. Pour le reste, n'étant pas liée avec elles, elle n'en savait pas plus...

Enfin l'agent très spécial s'approcha de Pipilotti.

"C'est mutant en fait. Mademoiselle veuillez me suivre sans opposer de résistance. Je n'aimerai pas avoir à m'énerver plus que de raison..."


Il se tourna vers les autres élèves, écartant un pan de sa veste qui laissa voir un holster contenant un révolver...

"Et ça vaut pour vous tous !"


Même Björn tirait une tête pas possible. Et Pipilotti n'en parlons pas...
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Mer 12 Nov 2008 - 21:12
Viconia resta simplement scotchée sur place, la bouche grande ouverte, laissant entrevoir ses amygdales d'une manière fort peu distinguée.

Un agent du PISS, un espèce de comité national anti-suicide. Etant donné que la calamité morbidifère avait une omniprésence certaine dans leur train de vie et devait peut-être même dépasser le taux de crimes effectués de sang froid, elle comprenait que l'on ait pu mettre une telle chose en place.

Mais quelque chose clochait. Son regard ahuri alla de Pilpilotti à l'agent, puis au doyen, alors qu'elle tentait de se rapeller du nom des deux suicidées.
Okay, c'était deux élèves de l'école, mais elle ne les conaissait pas plus que ça.

Il ne fallait par contre pas être Einshtein, à défaut de Freud ou Durkheim, pour comprendre que Pilpilotti ne comprenait pas plus ce qui lui arrivait que le reste de l'assemblée. Elle était simplement prête à se décomposer sur place.

Sans parler du peu de personnalité qu'elle lui connaissait. Niaiseuse. Gentille. Elle aurait vu un insecte sur son clavier qu'elle serait sortie de la pièce juste histoire de le laisser respirer.

En règle générale, Viconia n'était pas du genre à prétendre connaitre vraiment les gens. Mais là il ne fallait pas pousser, si Pipilotti était tous en train de les fourber de manière magistrale en n'ayant juré que leur perte, son interprétation relevait du prix académique.

Viconia était pâle et mal à l'aise. Elle avait l'impression très nette que quelquechose clochait.

Ce fut lorsque l'agent ajouta que c'était une mutante que Viconia eut un haut le coeur.
Et alors ?
Elle avait entendu parler des mutants récemment. C'était des êtres humains, avec la caractéristique génétique particulière de pouvoir faire quelquechose sortant de l'ordinaire. Comme certains avaient les yeux bleux, d'autres pouvaient faire pousser des plantes en éternuant.
Elle trouvait cela formidable et avait toujours voulu explorer la question. Malheureusement, elle n'en conaissait aucun.

Ce qui la gênait à présent était l'interrogation que la situation soulevait. L'agent arrêtait-il sa camarade parcequ'il avait des preuves contre elle ou bien avait-il simplement trouvé le mutant (on se demandait toujours comment d'ailleurs), et que cela en faisait automatiquement le coupable.

De son point de vue, le mutant aurait aussi bien pu être Björn, le doyen, ou même carrément elle-même. Cela n'était que du hasard, il ne savait même pas si Pipilotti connaissait ces filles.

L'agent montra son révolver et Viconia se crispa. Elle serra les poings et se mit à bouilloner intérieurement. C'était totale injustice, et elle ne pouvait rien faire. Elle ne pouvait pas bouger. En face d'elle se trouvait un agent travaillant pour le gouvernement.

Certes... Mais elle n'était pas muette.

D'une voix qu'elle essaya être posée mais qui s'avéra d'avantage être étranglée, elle demanda :
"-Mais quelles preuves avez-vous contre elle ?"
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Helsinki, Institut des Arts Empty Re: Helsinki, Institut des Arts

Jeu 13 Nov 2008 - 3:26
L'agent spécial Feuerstürm se tourna vers Viconia, lui lançant un regard neutre, et répliqua d'une voix calme :

"Mademoiselle, je ne fais que mon travail... Et sur ce genre d'affaires de simples suspicions nous suffisent. Ce malaise que j'ai ressenti devant la toile de votre camarade, ça c'est le doute... Moi je ne suis pas une mauviette, si j'ai envie de me tuer en regardant une peinture, c'est qu'il y a un problème... Nous allons interroger votre amie. Si elle n'a rien à voir dans tout ça, je viendrai même m'excuser ici, si vous le souhaitez... Sinon, les services de santé s'en chargeront"


Il semblait plus poli, posé...

Mais reprenant immédiatement du poil de la bête, il beugla à nouveau :

"Bon j'ai pas toute la journée ! Alors au revoir les parasites !"

Nulle résistance ne lui fut opposé, après tout il avait une arme... Et c'est une Pipilotti sanglotante qu'il entraîna à l'extérieur du bâtiment.

Suite à cet épisode, les élèves se dispersèrent rapidement. Seuls restaient Viconia, Björn qui tirait une tête de trois pieds de long et le Doyen...

Ce dernier marmonnait :

"Ma faute, tout est de ma faute..."
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Jeu 13 Nov 2008 - 9:46
Viconia écouta l'agent lui expliquer avec une légère surprise. Il était capable de parler, c'était assez étrange.

Elle eut un haussement de sourcil quand il lui affirma avoir eut envie de se tuer devant une toile. Il suspectait donc Pipilotti de projeter un espèce de machin dans ses toiles ? Elle n'avait pour sa part jamais été autre chose que navrée devant les travaux de sa camarade.

Il assurait qu'il allait simplement l'interroger, et cela la rassurait considérablement. AU moins découvriraient-ils le caractère de Pilpilotti au plus tôt...
Quant aux excuses, elle n'en croyais pas un mot, mais c'était quand même le minimum syndical. Elle espérait que l'inspecteur se ridiculise au poste, armé de sa camarade traumatisée.

Une fois l'agent sorti, elle s'avança mine de rien devant la toile de Pipilotti et l'observa avec attention.

L'atelier s'était considérablement vidé, et ils n'étaient plus que trois dans un espèce de choc post traumatique. Le regard de Viconia flotta au-dessus de Björn et alla jusqu'au doyen. Tranquilement, elle lui affirma :
"-Comment pouviez vous prévoir avoir un mutant mortifère dans vos rangs?"

Certes, elle était persuadée que ce n'était pas Pilpilotti, mais si l'inspecteur avait eu cet espèc de malaise c'était qu'il y en avait bien un. Le coeur de Viconia se serra à l'idée de cette menace planant au-dessus de sa tête.
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Jeu 13 Nov 2008 - 11:23
Duborg regardait ses chaussures l'air franchement désolé...

"Ecoutez, Viconia... J'apprécie tout autant que vous Pipilotti, mais..."

Visiblement, il avait beaucoup de mal à affronter le regard de ses élèves : à côté Björn fulminait ce qui lui donnait l'air d'un gamin capricieux et vaguement constipé.

"Après ces deux suicides... J'ai pensé... Enfin, je suis d'abord tombé sur le site du PISS. Et après m'être mis en relation avec eux, j'ai compris que... Même ici, ce n'était pas normal"

Duborg se recoiffa compulsivement. Le doyen semblait à bout.

"Et ILS m'ont dit que c'était peut être mutant... ILS m'ont dit qu'un agent spécial pouvait enquêter si j'avais le moindre doute... Alors j'ai parlé de vos croutes..."

Des larmes perlaient à ses yeux.

"Et que les deux autres personnes étaient passées par l'atelier le jour même de leur suicide... Que vouliez vous que je fasse ? Les horreurs de Pipilotti ne sont pas de simples horreurs ! Dans une des deux lettres d'adieu, il est clairement fait référence à une toile qui semble vivante, comme animée d'une énergie de désespoir..."

Björn le prit à partie de sa voix prétentieuse et nasillarde :

"Mais c'est n'importe quoi ! Si un mutant pouvait faire ça, vous pensez que ce serez une nullité comme Pipilotti ? Soyez sérieux, Doyen, ses machins ne sont pas capables de produire d'autres sentiments que le rire et la consternation, teintés d'un peu de pitié... Cet agent a du faire erreur !"

Il semblait très très énervé. Le Doyen quant à lui alla s'asseoir d'un bloc, à même le sol.

"Vous qui êtes mes deux meilleurs élèves, vous dont les oeuvres ont vraiment quelque chose... Vous en pensez quoi ? Qu'est ce que j'aurai du faire ?"

Le Doyen avait l'air effondré et impuissant : il n'était plus leur professeur mais juste un pauvre type qui avait cru bien faire...
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Jeu 13 Nov 2008 - 16:18
Viconia écouta le récit du doyen avec attention. Il semblait suffisemment bouleversé pour se rendre compte que ce qu'il venait de faire était de la délation.

La jeune fille prit le temps de réfléchir un instant.
Passées à l'atelier, l'énergie du désespoir, des jeunes filles qui se suicidaient, le doyen qui apellait leurs toiles des "croûtes".
Méfiant, il avait renvoyé le travail à des autorités compétantes sans même se demander s'il aurait pu effectuer une petite enquête par lui-même avant.
A vrai dire, tout ce qui se passait dépassait un rien Viconia.

Par contre, lorsque Björn eructa, elle démarra au quart de tour :

"- Quoi ?! Tu considères cela comme une sorte d'injustice? Depuis que Pipilotti s'est faites arrêtée on dirait que tu es en colère et frustré que cela n'ai pas été toi !
Mais vas-y, prends sa place, si tu estimes que ton "talent" n'est pas reconnu à sa juste valeur, je t'en prie. Je suis sure qu'ils apprécieront le fait que tu te dénonces pour avoir peint des toiles qui engendrent des suicides tellement elles sont dramatiques !"


La jeune fille fulminait. Bien sûr; la réaction de Björn l'exaspérait, mais au fond, elle savait qu'il avait raison. Ce ne pouvait être Pilpilotti. Et comme c'était forcément un membre de l'atelier, il y avait eu erreur... Ou alors quelqun était venu secrêtement pour agir dans l'ombre...
Non, la jeune fille secoua la tête et en revint au doyen de manière plus posée :

"-Nous ne sommes pas à votre place Monsieur. Mais je pense qu'envoyer directement cet agent a été un peu extrême... D'ailleurs tout porte à croire qu'il a fait erreur."

Elle lança un regard dédaigneux à Björn et reprit :
"-Le travail de Pilpilotti n'a jamais engendré ce genre de sentiment en quiconque..."
Oui, elle venait de paraphraser son camarade d'une manière plus polie, mais qu'importe...
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Ven 14 Nov 2008 - 2:42
Le Doyen se leva tout tremblotant.

"Franchement, les enfants, j'aurai tant aimé que rien de tout ceci n'arrive... Mais je n'avais guère le choix. Entre la vie de mes étudiants et la liberté d'une seule, j'ai du trancher... Même si mon choix n'a pas été réellement judicieux..."


Détournant le regard pour ne pas s'humilier davantage, il sortit de l'atelier...

Maintenant, il ne restait plus que Viconia et l'infâme Björn.

"Mais quel lâche !"
commença t'il.

"Quel immonde et misérable lâche ! Et toi, tu ne vaut guère mieux ! Franchement, Viconia, je savais que tu n'avais pas de talents mais je pensais au moins que tu étais lucide !"


Il faisait frénétiquement les cent pas dans l'atelier.

"Et pourquoi me serai je dénoncer ? Ce n'est pas moi, je le sais quand même ! Regarde mes toiles..."


Il repartait en trip narcissique.

"Et maintenant regarde les tiennes... Le Doyen a dit que nous étions ses deux meilleurs élèves ! Et effectivement, on est toujours au coude à coude, mais... Toi t'as un truc en plus et c'est pas ta technique ou ton goût ou quoique ce soit..."


Björn s'arrêta, calme, l'air un peu triste.

"Et je ne pourrais jamais te dépasser là dessus".


Enlevant ses lunettes pour les nettoyer, il ajouta :

"Je pense que Pipilotti n'a rien à voir là dedans. La toile, le malaise qui s'en dégageait c'était toi et rien que toi... Réfléchis un peu, tu ne t'es jamais sentie différente ? Et tes succès tu les expliques comment ? Par ton talent ? Diantre non ! Tu as un don... tu es une mutante. Et sans le savoir tu es responsable du suicide de deux personnes ici et de l'arrestation injuste de Pipilotti... Pour preuve : tu étais à côté d'elle et de sa toile quand l'abruti de flic a eu son malaise. CQFD".


Il n'avait plus du tout l'air méchant d'un coup. Juste désolé pour Viconia. Et le plus terrifiant : il avait l'air sincère.
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Sam 15 Nov 2008 - 2:11
Lorsque le doyen sortit et que Björn se déchaîna sur elle en la traitant d'artiste non inspirée et stupide, elle faillit lui décocher un crochet du droit bien senti.
Une envie de destruction de cloison nasale d'autant plus prononcée lorsque celui-ci se congratula de nouveau.

Cependant, alla patienta jusqu'à la fin de sa tirade, décidant qu'il vallait mieux le clouer sur place d'un coup, sans chercher à l'interrompre durant sa tirade "au fait, i love me".

Cependant, lorsque celui-ci exposa les raisons de sa colère, elle resta simplement coite, les yeux écarquillés. Bien, à présent, après une Pipilotti sans talent, nous avions droit à une Viconia mutante sans talent. Evolution interessante, il fallait dire que le nombre de protagonistes s'amenuisait à mesure que la soirée avançait...

La jeune fille prit une décision : l'offensive :
"-J'étais à côté des travaux de Pipilotti ? Mais le doyen aussi. Ainsi que n'importe lequel des autres !
Ah non, excuse moi, j'ai provoqué un malaise alors que j'étais simplement à côté de lui. Il m'a vu, et il a défaillit. Je ne savais pas que de me voir en débardeur provoquait de telles réactions."


Finissant ici son cynisme, elle lança à Björn un regard glacé :

"-Qui es tu pour m'accuser ainsi? Sous prétexte que tu as toujours été jaloux de mes techniques au point de me les voler histoire de t'attirer la première place, tu te donnes le droit de me baptiser mutante?
Mais, mon poulet, nous sommes des artistes, ici, "le truc en plus", il vaut mieux l'avoir, sinon tu n'as plus qu'à rentrer chez toi ! Désolée que tu ais à rabaisser ce que je fais pour te sentir plus fort."


Elle le considéra un instant avec dédain, observant son air sincère et désolé. Un air de dégoût s'afficha sur son visage :
"-Je crois que je te méprise simplement pour vouloir m'attribuer des suicides. Sérieusement, Björn, tu ne penses pas que tu vas trop loin?"

Sentie différente? Viconia avait sa vision d'artiste. Elle était toujours à moitié dans ses toiles, à se demander comment elle rendrait publique une impression fugitive. Elle avait simplement toujours réussi à toucher les personnes, les convaincre. Elle ne voyait pas ce que cela avait de paranormal. Et, franchement, aucun de ses portraits n'étaient tristes au point de donner des envies suicidaires !
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Sam 15 Nov 2008 - 3:39
Björn secoua doucement la tête en signe de désapprobation. Puis se passant la main dans les cheveux, il reprit, calmement :

"Je crois qu'on est partis du mauvais pied toi et moi..."


Il mit les mains dans ses poches et regarda ses chaussures.

"Je veux bien que tu sois très jolie et tout et tout... Mais, le malaise de l'autre âne m'avait l'air sérieux... Pas le truc que fait un gars quand il flashe sur une fille. Moi je me contenterai de rougir par exemple..."


Et effectivement les joues de Björn se teintaient légèrement. Se reprenant immédiatement, il continua :

"Et OK, je suis jaloux, ça fait de moi une pourriture ? Non, Viconia, nous sommes tous des artistes, plus ou moins narcissiques, plus ou moins talentueux... J'ai un égo démesuré et je le SAIS... Et je comprends que tu veuilles me remettre à ma place, mais..."

Il s'approcha du cigare qu'avait jeté l'agent très spécial, le ramassa et l'observa un instant.

"Mais je pense que tu es une mutante. C'est pas une insulte. C'est pas un mot sale. C'est juste un fait. Et le fait est que tes oeuvres dégagent plus qu'elles ne devraient. Tu as du talent. Excuse moi de te l'avoir dénié tout à l'heure. Tu as du talent, donc. Mais pas A CE POINT"


Jetant le cigare éteint dans une poubelle, il termina :

"Et si c'est bien toi, c'est pas pour te culpabiliser que je dis ça... Mais ça voudrait dire qu'il faut que tu apprennes à contrôler tout ça... Et puis, ça veut dire aussi que Pipilotti est retenue pour rien... T'y penses à elle ?"


Les mains à nouveau dans les poches, il la regarda droit dans les yeux.
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Sam 15 Nov 2008 - 18:40
En voyant que Björn s’obstinait dans son ton désolé et posé, Viconia descendit d’un ton. Tendant de reprendre une attitude posée, elle écouta son camarade avec attention, s’empêchant de repartir au quart de tour en attrapant un pinceau qui traînait là et en le chipotant.

Lorsque Björn regarda ses chaussures en lui avouant que, bon, voilà, elle n’était pas laide, elle leva un sourcil surpris. Dans son cynisme, elle avait d’avantage envisagé la chose sous le fait que la voir en tenue légère pouvait faire peur, et non l’inverse.
Le fait que Björn parte dans ce sens là et son air gêné achevèrent de convaincre la jeune fille d’écouter ce que son camarade avait à lui dire. Et ce, même si elle ne pensait pas comme lui.

L’ambiance moite de la pièce et l’effet de calme après la tempête donnait une impression pesante, mais apaisée en même temps. Comme si, à présent que le danger était passé, on pouvait se laisser aller aux confidences et aux débats d’opinions tranquilles.

Lorsque Björn lui répéta, mais plus tranquillement, qu’il pensait qu’elle était une mutante, elle l’écouta avec attention, le détaillant de la tête aux pieds. Elle cherchait un moyen de trouver une faille. Un moment où elle se rendrait compte qu’il la faisait marcher, qu’il jouait avec ses nerfs, ou que même lui ne croyait pas à l’énormité qu’il proférait.

Mais Björn ne présentait pas de faille, pire, il avait l’air parfaitement honnête et réfléchis, et c’est le fait qu’elle ne l’ait jamais vu comme cela vis-à-vis d’elle avant qui acheva de la convaincre.
Pas qu’elle était une mutante, cela, c’était bien trop gros, et elle ne ressentait pas ce genre d’énergie en elle. Mais le fait que lui en ait la certitude.
Et si ce jeune homme au regard extérieur qui… Oui, pouvait être capable d’un minimum de discrimination artistique, il fallait l’avouer, doutait qu’elle en fut un, alors elle se devait de l’écouter. Elle avait entendu des cas qui mentionnaient des mutants ne se rendant pas compte de leurs capacités.

Aurait-il été possible qu’elle ait agit malgré elle ? Qu’elle ait tué des gens ?

Alors que Björn la regardait droit dans les yeux, elle se sentit soudainement affreusement coupable sans pouvoir l’expliquer et détourna la tête en murmurant :
« -Bien sûr que je pense à elle. Je sais bien qu’elle en serait incapable… »

Le cœur serré d’une alarme soudaine, elle courut jusqu’à son box. Une fois arrivée, elle déballa tous ses précédents tableaux qu’elle aligna uns à uns au sol.
Se redressant, elle les considéra d’un œil vif et critique.
« -Mais… Je ne vois rien d’autre que ma peinture. Des visages tristes et bouleversés… Je veux dire, c’était ce que je voulais montrer… »

Un air effrayé commença à ronger son visage tandis qu’elle se tourna vers son camarade :
« -Que… Qu’est-ce que tu vois, toi ? »
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Dim 16 Nov 2008 - 4:29
Björn s'approcha de Viconia au moment où celle-ci passait en revue ses tableaux.

"Des tableaux, de simples tableaux... Peut être me suis je trompé ? Peut être Pipilotti était elle vraiment responsable de tout ça..."


Au moment où le jeune artiste prononça ces dernières paroles, il se produisit quelque chose de vraiment étrange.

L'atmosphère sembla se changer. Le visage triste du tableau sembla plus inquiétant qu'il n'avait été peint. Une profonde tristesse envahit Viconia. Björn non plus n'en menait pas large. La jeune fille constata que sa main tremblait. Les jambes de Björn aussi.

L'air était chargé en émotions négatives. La cloche de détresse se refermait sur Björn et Viconia. Les écrasant. Anéantissant leurs espoirs, leurs joies, leurs envies... L'avenir était bouché. A quoi bon continuer ?

Un temps indéfini s'écoula. Viconia semblait sortir légèrement de cette illusion... Les pensées mortifères s'éloignaient.

Björn quant à lui semblait toujours perdu dans la toile, comme victime du syndrome de Stendhal... Il fouilla lentement sa poche et en sortit, sans quitter du regard l'oeuvre, un petit opinel qui servait en temps normal, surement, à couper la nourriture...

Il le déplia et approcha toujours aussi lentement la lame de sa gorge.

Viconia fut éjectée d'un seul coup de sa torpeur morbide ! Poussant un cri malgré elle, Björn s'arrêta au dernier moment.

Se rendant compte du geste qu'il s'apprêtait à accomplir, il jeta le couteau au sol, puis d'un coup de pied renversa la toile. Il prit également Viconia dans ses bras et l'écarta brusquement des peintures.

"Punaise Viconia, c'était si réel... Mon Dieu, qu'allons nous faire ?"


ll la serra très fort.
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Dim 16 Nov 2008 - 13:42
Viconia tremblait de la tête aux pieds, terrifiée. SI Björn ne l'avait soutenue avec fermeté comme il le faisait, elle se serait mollement affaissée par terre.

Des frissons parcouraient tout son corps, tandis que son regard se posait sur l'opinel de Björn, à leurs pieds.

Elle l'avait senti, elle l'avait vraiment senti ! Ils n'étaient que deux, et elle ne pouvait douter que c'était elle qui avait provoqué le passage à la vie du tableau. Un instant, celui-ci avait exprimé avec une expression démultipliée tout ce qu'elle avait voulu mettre en lui.

Elle essaya de se remémorer l'instant précédent avec une peur croissante.
Cette sensation de malheur omniprésent. Cette prison de désespoir dont on ne pouvait plus sortir. Ce moment où seule la mort est vécue comme un possible échappatoire. Ce moment où l'idée même de la mort paraissait... désuette. Et si facile, si facile.

La jeune fille se recroquevilla contre le torse de son camarade, en pleine détresse.
Elle avait tué deux personnes. Elle avait faillit en tuer une autre. Elle avait faillit en tuer pleins d'autres.

Des larmes se mirent à ruisseler le long de ses joues alors qu'elle ne pouvait les retenir. Elle haletait, sa voix sautant d'une octave à une autre :
"-Je les ai tués !!! Je suis une meutrière, je... Mon Dieu, mon Dieu... Laisse moi!"

Vivement, elle lachâ Björn et tenta de s'arracher à lui avec horreur. Elle voulait se ruer sur les tableaux, les piétiner, les détruire. Si elle avait mis ça en eux, cela ne devait aucunement se reproduire.

Elle voulait s'éloigner de Björn. D'accord, pour le moment ce n'état qu'un tableau, mais et si elle apportait la mort? Si c'était son pouvoir, que pourrait-elle faire d'autre?

Elle était hystérique.
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Lun 17 Nov 2008 - 2:39
Face à la crise de Viconia, Björn fit tout ce qu'un parfait gentleman aurait fait dans des circonstances similaires : il gifla la mutante finnoise, l'air de rien.

"On se calme, OK ?"
lança t'il fermement, en attrapant Viconia par les épaules.

"T'es pas une meurtrière"
ajouta t'il en la secouant vigoureusement.

Il réitèra l'opération plusieurs fois, espérant mieux la convaincre ainsi.

"Tu te contrôle pas, c'est tout... Faut juste que je vide mes poches de tous les trucs dangereux genre briquet, clés... Que je vire mes lacets et ma ceinture... Et il m'arrivera rien !"


Il montra ses poches vides, espérant amuser la jeune mutante un instant.

Puis plus grave, il ajouta :

"Maintenant que tu sais que c'est toi... J'veux dire, c'est déjà un premier pas... Et puis Pipilotti, ils finiront bien par la relâcher, non ? La pauvre, elle doit être encore en interrogatoire là... J'me demandes combien de temps ça va prendre pour qu'ils se rendent compte qu'elle a rien à voir là dedans ? J'espère pas trop longtemps..."


Se passant la main dans les cheveux après avoir relâché Viconia de son etreinte, il termina :

"Et tu comptes faire quoi maintenant ? J'veux dire pour te contrôler ?"
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Mar 18 Nov 2008 - 20:18
Il fallait dire que pour radicales qu'elles étaient, les méthodes de Björn étaient efficaces. Le temps de se remettre de la joue cuisante et de retrouver un semblant d'équilibre et Viconia stabilisa son regard bleu-vert dans celui de son camarade.

Malgré un semblant de retour à la raison, ses yeux étaient toujours dans le vague et paniqués. Elle ne savait pas quoi faire, elle ne savait pas si tout ceci était réel... Et cela se voyait.

La blague de Björn tomba malheureusement à plat, personne n'aurait même pu déterminer si la jeune fille l'avait elle-même entendue ou comprise.

Cependant, une chose fonctionna sur Viconia plus que tout le reste : le fait que Björn ne s'enfuyait pas en courant. Il était là, à sees côtés. Il y avait quelque chose qui la maintenait debout, et elle pouvait s'y raccrocher en toute quiétude.

Lorsqu'il la lâcha, elle revint à un semblant de raison, comme calmée d'un coup. Son regard, à présent raccordé à sa pensée, se posa dans les yeux de Björn, puis alla faire le tour de l'atelier.
-"Je... Je ne sais pas... Je ne sais pas... Je ne peux plus être ici... On peint tous les jours, je ne peux pas prendre le risque de faire à nouveau du mal aux gens... Si jamais ma... Ma capacité est de.. De tuer les gens par la peinture... De les emprisonner mentalement, de... Je ne sais pas, je ne sais pas..."

Alors qu'elle murmurait ainsi pour elle-même, elle commença à arpenter l'atelier avec un regard infiniment triste. Comme si elle se devait de dire adieu à tout ce qui l'entourait. Et il était aisé de voir qu'il s'agissait d'un vrai deuil.

Elle qui avait convaincu sa famille, elle qui avait toute sa grande famille des habitués du café derrière elle... Tous ces gens qui l'avaient élevée en l'entourant d'amour, en lui donnant le meilleur d'eux-mêmes...
Tous ces êtres aimés... Que diraient-ils à présent s'ils apprenaient ce qu'elle était devenue, ce qu'elle avait fait.

Alors qu'elle revenait devant son box, elle se stopa. Son regard coula sur ses toiles, qu'elle allait détruire de toute façon, sur son chevalet, sur sa palette et ses pinceaux. Une larme coula. Comment avait-elle osé transformer ces objets permettant d'amener le rêve en objets de mort.

Coupable, elle était coupable. Et cela ne devait pas se reproduire.

"-Je vais aller me dénoncer."

Sa voix était froide, posée, calme. D'un geste machinal, elle essuya son visage. Elle était coupable, les criminels devaient être punis. Elle avait été élevée ainsi, dans la justice. Il n'y avait aucune raison qu'elle fut une exception.

"-Je vais me rendre à cet inspecteur odieux... Pipilotti sera libre sous peu..."

Elle eut un léger sourire un rien effrayant :
"-Qui sait, je pourrai peut-être apprendre à le contrôler en prison. J'aurais tout mon temps."

Elle émit un étrange hoquet et retourna au silence, se tenant droite, les yeux perdus au milieu de son chevalet.
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