Re: Juliette au Juliette's

Ven 28 Nov 2008 - 14:30

Du résultat de l'illusion de Viconia, Juliette en tira une information importante selon elle, et qui laissait donc clairement penser que le braqueur numéro deux était un consommateur régulier d'une quelconque substance illicite que la bienséance nous interdit de nommer ici. En soi, cela ouvrait un moyen d'action sur ce dernier, grâce aux illusions de la jeune finlandaise... Tout au moins, si elle était en mesure de soutenir plusieurs illusions de suite. Malheureusement, Juliette n'avait guère eu de temps pour discuter du pouvoir de la jeune fille avec elle. Le second malfrat semblait hésiter à ramasser son arme, mais son complice le fustigea vertement et lui ordonna de la ramasser au plus vite... Désormais, le soucis numéro un c'était l'homme qui braquait la propriétaire des lieux en une attitude des plus menaçante. La jeune gothique romantique regretta que Viconia ne possède pas, à l'instar de Gabrielle, la capacité à faire surgir les peurs et les angoisses les plus profondes... Avec un candidat tel que le braqueur victime de l'illusion, cela aurait été bien plus facile. Avant que ce dernier ne se décide à obéir et à se pencher afin de reprendre son arme en main, Juliette dit à nouveau à Viconia :

"Lorsqu'il sera à deux doigts de reprendre son arme, transforme la en quelque chose de grand et d'effrayant, tu t'en sens capable..? Il faut le faire renoncer définitivement à son envie de la récupérer. Si tu peux faire parler tes illusions, menace le des pires choses s'il ne prend pas immédiatement la fuite... Quand à moi, je vais essayer de m'occuper de son complice..."

Ce qui en soit n'était pas une mince affaire, puisque apparemment il paraissait être le seul du tandem à avoir un véritable cerveau. Faisant confiance à Viconia, Juliette Reporta brièvement son regard en direction de Althya qui était toujours dissimulée derrière elle, et lui dit dans un sourire empreint de sérénité :

"Reste auprès de Viconia trésor, tu ne risques rien avec elle..."

Puis, Juliette se détacha de la fillette et c'est d'un pas calme et les mains légèrement levé en l'air afin de bien montrer son absence d'agressivité, qu'elle s'avança en direction du premier braqueur qui tenait toujours en joue Madame Lockheart.

"Sil vous plait..."

Lui dit-elle tout d'abord afin de ne pas lui laisser imaginer une quelconque action héroïque de sa part, tout en avançant dans sa direction.

"Les armes ne sont pas utiles vous savez... Personne ici ne prendra le risque de mourir pour quelques centaines de dollars... Est ce que vous auriez la gentillesse d'abaisser votre arme..? Regardez..." Dit elle alors en désignant d'un geste de la main la propriétaire des lieux "Elle est en train de faire exactement ce que vous lui avez demandé, n'est-ce pas..?"

Une fois proche de l'homme, Juliette avança une main délicate en direction de celle du braqueur, afin de le convaincre un peu plus qu'il n'avait pas à se montrer aussi menaçant vis-à-vis de madame Lockheart. La main de la jeune gothique romantique ne s'égara pas un seul instant, ignorant superbement l'arme à sa portée. Tout en agissant de la sorte, Juliette se concentra afin de faire surgir du néant sa brume empourprée. Pour le cas ou Viconia ne parviendrait plus à produire d'illusions, cela empêcherait temporairement le second malfrat de retrouver son arme au sol... Et si cela se combinait avec une des illusions de la jeune finlandaise, alors l'effet n'en serait que plus spectaculaire et, sans doute en mesure de dégouter définitivement l'homme de remettre la main sur son arme.

Si l'homme qui tenait en joue madame Lockheart baissait quelque peu son arme la tâche de Juliette en serait facilité, mais dans le cas contraire elle devrait agir vite et sans faillir en profitant de l'effet de surprise qui distrairait sans nul doute l'homme à ses côtés, pour faire glisser sa main de celle du braqueur à son arme, afin de s'évanouir dans l'éther en emportant cette dernière. Avant de se matérialiser à nouveau hors de sa portée et de celle de son complice.

Alors qu'elle s'était approché, le braqueur tourna son arme vers Juliette avant du lui lancer d'un ton menaçant :

- Si t'avance encore c'est toi qui prend une bastos pétasse !

Mais pendant ce temps, la brume violacée avait commencé à remplir la pièce, pour le coup, l'arme tombée au sol fut noyée dedans, enlevée aussi bien de la vue du braqueur que de celle de Viconia qui n'avait plus sa cible pour l'illusion. Le braqueur n°2 beugla alors :

- P'tain c'est quoi ce bordel mec ! Ya de la fumée violette partout ! Faut s'arracher c'est pas normal !

Juliette put alors, sans voir les yeux du braqueur n°1, deviner qu'il regardait la brume.

Sam 29 Nov 2008 - 16:24

Les yeux écarquillés, la fillette vit l'homme jeter son arme loin de lui comme si cette dernière l'avait mordue. Si son esprit avait été moins paralysé par la peur elle en aurait conclu que, comme l'avait suggéré la belle Juliette un instant auparavant, Viconia avait utilisé une illusion pour effrayer le braqueur. Mais elle n'avait pas les idées claires loin de là, l'homme avait parlé d'un serpent... Le serpent... Pouvait-il s'agir d'autre chose que d'une punition divine ? Par quelle coïncidence eût-il pu s'agir du reptile malfaisant responsable de la damnation éternelle de l'espèce humaine ? Son regard demeura fixé sur l'arme, à la fois fascinée et horrifiée. Et si Dieu la punissait elle aussi ?

La douce gothique romantique bougea, lui murmurant d'une voix douce, quelque chose que l'enfant n'enregistra pas totalement. Elle était terrorisée... Viconia... Trésor... rien d'autre ne parvint jusqu'au brouillard qui embrouillait sa tête. Ce qui la frappa pourtant comme un éclair blanc traversant la nuit, c'était que sa protectrice venait de se séparer d'elle. Elle étouffa un gémissement d'effroi, plaquant sa main contre sa bouche. Ses prunelles claires toujours braquées sur le canon au sol. Elle n'avait pas vu le serpent, elle... Le Seigneur lui offrait peut-être une chance...

Une brume s'éleva alors du plancher. Pourpre... Elle n'avait encore jamais vu de brume de cette couleur. Ce n'était pas naturel ! Elle secoua la tête, comme si une brume même blanche jaillissant en plein café avait pu être naturelle de toute façon ! Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Peut être tenter de mettre la tenancière à l'abri ? Ou récupérer le flingue sans propriétaire ? Elle tentait de conserver les yeux rivés à l'endroit où gisait le pistolet désormais enfoui sous la couche gazeuse, peut-être pourrait-elle bondir jusqu'à lui ? Elle se savait capable de faire des bonds magistraux... pour une fois que ça aurait pu être utile.

Profitant du fait que le premier braqueur était encore abasourdi par l'apparition soudaine de la fumée, elle se détendit brusquement en direction de l'arme isolée, espérant pouvoir s'en saisir et plonger sous la couverture de la brume. Althya fit un bond incroyable par dessus les obstacles entre elle et l'arme du braqueur. On aurait pu croire à un trucage digne du cinéma tant sa détente était inhabituelle pour une enfant de son âge et même pour un adulte. Elle atterrit dans la brume, certainement non loin de l'arme mais elle allait devoir chercher à tâtons pour la retrouver.

Sam 29 Nov 2008 - 17:24

Un sourire en coin apparut sur le visage de Viconia, alors qu'elle entendit à peine l'idée de Juliette. Ainsi le petit braqueur agité qui semblait ne pas vraiment penser par lui même et suivre stupidement son compagnon de braquage était sous substances illicites?

Elle en avait connu des toxicos. Oh, pas vraiment des gens 24/24 à voler avec les oiseaux, mais pas loin. Lorsque vous fréquentiez un monde rempli d'artistes en manque d'inspiration et de considération, vous finissiez par vous habituer à faire avec cette faune hétéroclyte. Et à les écouter.
Elle avait un semblant d'idée de ce à quoi pouvait ressembler un bad trip, et cela lui donnait une idée formidable.

Avec un coup d'oeil, elle s'apperçut que Juliette détournait l'attention de l'autre braqueur.
Une espèce de fumée couleur mauve était apparue, s'infiltrant un peu partout, et couvrant le sol d'une nape impénétrable.
Elle pouvait jurer que ce n'était pas naturel. Restaient deux choix : Juliette ou Althya.
Althya... Viconia sursauta et agita sa main dans le vide. L'épaule sur laquelle cette main précédemment avait disparut. Mmm probablement dissimulée sous une table. Après tout, tant qu'elle ne l'entendait pas hurler, c'est que rien ne lui était arrivé.

A présent seule avec son idée, Viconia porta son regard sur son dessert.
Elle avait tous les supports qu'il lui fallait : des chaises, des tables, un lampadaire d'environ 1m60 à l'ancienne, une bouilloire ... Ces supports lui étaient utiles pour projeter son esprit sur quelque chose, à travers l'esprit de sa cible humaine.

Tranquillement, elle commença à se focaliser sur une impression de navigation. Le sol allait, venait, allait, venait, comme si on se trouvait sur un bateau. Et puis une impression de vertige, et des fantasmes apparaissant de partout.
Le lampadaire deviendrait un squelette jaunâtre au rire macabre, la table la plus proche du braqueur un gros lion au regard aguicheur, la petite bouilloire ouvragée un rat famélique à moitié tondu dont on aurait pu dire qu'il avait la peste, et les chaises des statues représentant des guerriers nains aux yeux menaçants.

Afin de s'immerger dans son illusion, ses mains s'étaient agripées au premier fauteuil devant elle. Ceci pour maintenir son corps en position stable et gainée, alors que son esprit se glisserait en toute liberté dans celui de sa victime.

La jeune fille gloussa malgré elle, tout à son excitation.
Elle s'était largement inspirée de ce que Fiardur Carenson lui avait raconté une fois, après avoir fumé la moitié de ses materiaux de sculpture par envie d'aventure. Pour le coup il avait été servi.

[HJ : Viconia, comme tu n'as pas précisé à qui tu faisais subir l'illusion je suppose que tu t'attaques toujours à la même cible, merci de faire attention à bien préciser tes actions.]

Alors que la brume gagnait, les deux braqueurs eurent la stupeur de voir une fillette faire un bond digne d'un kangourou avant de disparaître dans la brume.

Puis le braqueur n°2 se retrouva encerclé par des créatures sorties tout droit de contes fantastiques, il se mit à hurler de plus belle.

Juliette choisit ce moment pour agir et tenter de désarmer le malfrat. Lorsqu'elle toucha l'arme, le coup partit. Elle se volatilisa en un nuage violacé et sa brume commença à se dissiper mais le braqueur n°1 lança :

- Merde c'est des mutos ! On se barre ! J'aime pas ça !

Sans même récupérer son arme toujours au sol à deux pas devant lui, le braqueur n°2 prit la suite de son compère et tout deux partirent en courant dans la rue. Althya récupéra l'arme bien qu'à présent le danger était éloigné.

Juliette reprit son apparence, elle tenait l'arme dans sa main et sentit soudain une douleur dans l'épaule gauche. Posant sa main droite dessus, elle remarqua que sa cape était brûlée et que son épaule était à nue, une trace de brûlure la zébrant. Plus de peur que de mal mais c'était vraiment passé près.

La tenancière s'approchant en courant de Juliette et dit :

- Ca va demoiselle ?! Oh merci ! Merci infiniment ! J'appelle les secours !

Elle repartit derrière le bar pour appeler police et ambulance.

[HJ : Vous retournez en mode vie. Merci pour ce cours exercice, n'hésitez pas à nous faire part de votre avis sur ce petit "événement" ^^ Des points seront distribué rapidement.]

Un bruit... Bref et strident, il se perdit instantanément dans la brume pourpre tandis que Juliette s'évapora en l'espace d'un battement de cœur fugace dans l'éthéré. lorsqu'elle matérialisa à nouveau dans le café à moins de deux mètres du premier braqueur qu'elle avait réussi à désarmer, la jeune gothique romantique sourit... Le risque avait été grand, mais au moins madame Lockheart n'avait-elle plus été en danger grâce à elle... C'était la son crédo après tout, montrer aux non mutants qu'ils étaient la pour les aider et non pas pour leur faire du mal... Selon Juliette, le risque en valait la chandelle, même si elle se ferait surement vertement sermonner par les professeurs si jamais toute cette histoire parvenait à leurs oreilles... Les deux malfrats avaient pris la fuite apeuré et conscient d'avoir affaire à des mutants, et l'espace d'un instant Juliette se prit à vouloir les poursuivre afin qu'ils ne puisse pas s'en tirer de la sorte. Mais elle se ravisa presque immédiatement, en songeant à Viconia et Althya. Elles étaient sous sa responsabilité après tout, et elle ne pouvait pas les engager dans une poursuite alors qu'elle n'avait aucun entrainement de quelle que sorte que ce soit... Surtout la fillette auréolée d'or... Il était hors de question pour Juliette, d'entrainer une enfant dans un périlleux périple tel que celui-ci.

C'est alors qu'une douleur lancinante lui traversa l'épaule... Non pas une douleur physique, mais plutôt... Épidermique... Ce fut comme une vague de chaleur soudaine qui lui envahit alors l'épaule, et d'instinct Juliette porta sa main à l'endroit d'où provenait la douleur puissante mais apparemment sans gravité. La jeune gothique romantique sentit alors la morsure du feu lui lécher la paume de la main, et en constatant que sa cape avait été brûlé, elle réalisa... Tout d'abord la cause, mais très rapidement ensuite la tragique conséquence que celle-ci aurait pu avoir pour elle. Une légère grimace de douleur se dessina sur son visage encore souriant quelques secondes plus tôt, lorsqu'elle vit du coin de l'œil madame Lockheart accourir vers elle d'un air inquiet bien que visiblement reconnaissante de son intervention. A l'évocation des secours, Juliette se reprit et se força quelque peu à sourire à nouveau tout en disant à la femme :

"Ce n'est pas la peine madame Lockheart, ce n'est rien de plus qu'une égratignure, ne vous en faites pas pour moi..."

L'avait-elle entendu..? Surement... Mais l'avait-elle écouté..? Assurément, sa main demeurant sur son épaule ne plaidait pas vraiment en sa faveur... Se retournant finalement en direction des deux mutantes sans doute peu habitué à ce genre de chose, Juliette décida de se reprendre rapidement afin de ne pas les inquiéter, et plus particulièrement Althya qui avait fait preuve d'un courage certain et d'un talent des plus surprenant. Libérant son épaule de sa main apaisante, Juliette ôta le chargeur de l'arme qu'elle avait subtilisé au premier braqueur, et après l'avoir déposé sur le comptoir sous la bonne garde de la propriétaire des lieux, elle s'avança vers Althya à qui elle reprit délicatement l'arme que la fillette avait récupéré au sol en lui disant :

"Tu as été très courageuse trésor, Je suis fière de toi... Maintenant je vais te reprendre ceci, car une petite fille ne devrait jamais avoir à porter une arme tu sais..."

Dans une douleur dissimulée qui ne fut trahie que par une infime crispation de son visage à peine perceptible, Juliette leva alors sa main gauche et frotta tendrement la tête de la petite mutante en un signe de félicitation silencieuse. Puis, tout comme pour la première arme, elle sépara chargeur et pistolet qui rejoignirent leurs frères et sœurs sur le comptoir. Revenant à nouveau en direction des deux nouvelles élèves de l'institut, Juliette décida de rendre l'atmosphère quelque peu plus légère afin de ne pas laisser s'installer la moindre empreinte de trouble ou bien encore de peur et d'angoisses à retardement. Les encourageant à se rassembler à nouveau, Elle leur dit alors dans un sourire renouvelé :

"Hé bien, quelle aventure, n'est-ce pas..? Je suis certaine que vous ne vous attendiez pas à ce genre de chose en venant à l'institut..." conclu-t-elle d'un clin d'œil complice et amusé "Vous savez, on ne vient pas uniquement de sauver ces gens... Nous venons de leur démontrer que nous ne sommes pas ce que prétendent certaines personnes... Ce soir, tous ces gens rentreront chez eux en ayant en mémoire que nous les avons sauvé, et c'est la une chose importante pour nous... Pour une future acception de notre condition dans la société humaine..."

Professa Juliette, désireuse de faire comprendre aux deux mutantes l'importance de ce qu'il venait de se passer en ce lieu. Sans doute, n'était-ce qu'un simple braquage pour elles... Mais pour la jeune gothique romantique qui avait une réelle conscience de la situation des mutants grâce à l'institut, ce soir était en fin de compte un bon soir qui serait, à son échelle, bénéfique aux mutants, si ce n'est du monde, tout au moins de l'institut... Et puis même si elle avait faillit prendre une balle, cela avait permis de mettre en sécurité une non mutante sans défense, et pour Juliette cela allait dans le sens de sa vision d'un monde ou les mutants viendraient en aide aux gens, afin de leur montrer qu'ils n'avaient pas à les craindre.... Oui, Juliette pensait sincèrement que le risque en avait valut la peine... Bien sur, elle savait aussi que les professeurs de l'institut ne seraient sans doute pas de son avis suite à son intervention, et ils lui ferait certainement quelques remontrances accompagné d'une bonne morale professorale... Surtout s'ils apprenaient que elle avait failli perdre la vie pour deux minables petits malfrats sans envergure. Heureusement, Juliette savait que toute cette histoire ne leur parviendrait jamais aux oreilles... Tout au moins, pas dans le détail... Une pensée lui traversa alors l'esprit... Cassandre savait-elle déjà..? La Sybille savait tout, c'était un fait indéniable. Mais comme elle semblait avoir quelque peu mis son pouvoir en sommeil, peut-être que tout ceci lui avait échappé..?

Quoi qu'il en soit,Tout cela ne ferait sans doute qu'un maigre entrefilet dans les quotidiens locaux, et tout le monde oublierait ce braquage avorté des le lendemain de la parution des dit journaux. Reprenant finalement la parole, Juliette dit encore à Viconia et à Althya :

"Vous savez, je trouve que vos capacités sont très intéressantes, et je suis certaine que à l'institut vous parviendrez à les développer très rapidement..."

Parler, parler... aussi bien pour effacer le souvenir de la tension précédemment en place, que pour faire oublier la cuisante mais non importante blessure qui continuait malgré tout de lui parcourir l'épaule.

:bien:

[HJ]Un évènement assurément inattendu, mais un évènement intéressant... Et agréable à jouer ! ^^ J'avoue avoir pris un gros risque, mais c'est dans le sens logique de ma Juliette qui pense que c'est en aidant les gens qu'ils accepteront les mutants...[/HJ]

Immergée dans la brume, la fillette n'avait rien vu du dénouement. Elle avait entendu un coup de feu, son visage avait blêmit encore plus et elle avait placé les mains autour de sa tête en une tentative de protection aussi inefficace qu'instinctive. Et puis la voix d'un homme s'était élevée, ordonnant le repli. La fumée se dissipa et l'enfant se saisit de l'arme gisant au sol sans réaliser que c'était inutile à présent que tout danger était écarté. Elle se releva en tremblant, les lèvres serrés, des perles de sueur glacée coulaient de son front et glissaient le long de son échine en un frisson plus que désagréable.

C'était la tout première fois qu'elle se retrouvait véritablement confrontée à la violence et le choc qu'elle ressentait était plus que visible sur ses traits. Elle n'entendit que très vaguement les mots de la tenancière et la réponse que lui fit Juliette. Elle ne sortit de sa torpeur que lorsque cette dernière posa une main douce sur les siennes. Il lui fallut de longues secondes avant de réussir à desserrer les doigts tellement crispés sur l'arme que ses jointures en étaient blanches. La voix pure de la jeune gothique était réconfortante autant que la main caressant ses cheveux.

Elle secoua doucement la tête sans dire un mot. Elle ne se trouvait pas du tout courageuse. Force était d'avouer que son action avait été d'une inutilité flagrante. Même lorsqu'elle voulait utiliser son don pour aider cela ne fonctionnait pas. Penchant la tête sur le coté, elle en vint à se dire que de toute façon il s'agissait d'un pouvoir du malin. Elle ne devrait donc pas être surprise qu'il ne lui ait pas servi pour apporter un soutien quelconque. Elle soupira et reporta son intérêt sur les paroles de la jolie brunette.

"Il ne faut pas qu'ils nous acceptent... Au contraire même, ils doivent se méfier de nous... Un jour ou un autre on leur fera du mal, ils doivent se tenir aussi éloignés de nous que possible." murmura-t-elle en réponse, son regard se perdant légèrement au loin.

Elle hocha doucement la tête d'un air distrait et grimaça légèrement lorsque Juliette parla de développer ses capacités. Elle pensait que le monde se porterait probablement beaucoup mieux si elle ne cherchait pas à améliorer son pouvoir directement venu de Satan.

[HJ] C'était très agréable pour moi aussi ^^[/HJ]

Lorsque son illusion s'était imiscée dans l'esprit étriqué du braqueur couinard numéro deux, Viconia était tombée dans une sorte de transe jubilatoire.
Elle en fut extraite lorsque le coup de feu retentit car elle sursauta.

A peine "revenue" dans le café le regard trouble de Viconia chercha immédiatement à repérer l'arme qui avait tiré, par réflexe d'autoprotection. Mais lorsque son tour d'inspection fut éffectué, Juliette maitrisait une arme et la gamine l'autre.

Aggripée à la chaise la plus proche, la jeune fille tenta de faire le point.

Tout d'abord, il y avait cet effet plus que concluant qu'elle avait réussit à provoquer sur le braqueur qu'elle avait visé. Une réussite à la fois jubilatoire et effrayante. Petit à petit elle prenait d'autant plus conscience de son pouvoir sur les autres, et elle ne pouvait jamais s'empêcher de repenser à Björn et au psychopathe meurtrier qu'il était devenu.
Pour cela, elle préférait tenir ses cibles le plus possible éloignées des armes à feu, afin d'éviter tout effet secondaire préjudiciable.
Par ailleurs, elle essaierait de ne pas user constemment de son pouvoir... A commencer dans l'art. Vous débutiez comme ça et vous finissiez dans un commissariat affublé d'un ridicule rire sadique.

Et puis il y avait Juliette, dont l'épaule saignait et qui ne se souciait que du fait que les non-mutants n'allaient pas penser qu'elle était méchante... Une belle affaire, et si elle était morte de part cette balle? Si la jeune Althya avait été tuée par mégarde?
Lutter contre les préjugés était une chose, mais selon Viconia, sauver sa vie en était une autre.
Elle commençait à s'interroger sur la situation exacte de l'Institut, qu'elle n'avait pas vraiment eut le temps d'analyser dans sa fuite de Finlande. Franchement, si elle avait fuit une situation où elle avait chaud aux fesses pour une autre... Il faudrait envisager le retour à la maison !
Pensées irrationnelles, mais la fraichement débaraquée avait du mal à faire la part des choses. Elle n'avait pas dormi depuis un nombre certain d'heures à présent, et ne savait plus vraiment ce qu'elle faisait ni pourquoi. Toute pensée posée et rationnelle était à présent indisponible.

La jeune fille tourna la chaise qu'elle tenait et se laissa mollement tomber dessus. Le regard dans le vide, elle souffla d'un ton épuisé :
"- J'avoue que je pensais qu'arriver enfin à Salem Center me permettrait de me reposer enfin... Longue, très longue journée..."

Puis elle releva les yeux vers Juliette :
"-J'aimerai surtout apprendre à contrôler mes capacités, en priorité. Eviter au maximum tout dérapage éventuel...
Heu, tu devrais peut-être appuyer sur ton épaule..; Que ça arrête de saigner..."

Ceci dit, elle se tourna vers Althya et haussa un sourcil :
"-Pardon, tu disais ?"
Toute à son illusion, Viconia n'avait pas vu le bond d'Althya, elle ne savait donc pas ce que pouvait faire la fillette.

[HJ : Première incursion dans le mode jeu interessante et dynamique ! Désolée pour les écarts, j'assimile, j'assimile !]

En dépit de la résolution, plutôt bénéfique de la situation, Juliette remarqua que Althya paraissait faire une moue plutôt ennuyée. Mais sur le moment, la jeune gothique romantique mit cette réaction sur le compte de la peur qu'avait du lui causer le braquage, et elle ne chercha pas à creuser plus en avant la question. l'instant ne s'y prêtait pas vraiment, et il valait sans doute mieux laisser le temps à la fillette de se remettre quelque peu de son émotion... Agir sur le vif n'était jamais une bonne solution, sachant qu'il était dans la nature humaine de toujours dénier ses faiblesses lorsque celles-ci venaient d'être mise à rude épreuve comme ce fut sans doute le cas pour Althya. De toute manière, une fois à l'institut elle pourrait décompresser et, sans doute, se sentir un peu plus en sécurité... Le temps et l'attention aidant, elle oublierait sans doute ce qu'il venait de se passer ce soir. Ce qui amena d'ailleurs Juliette à demander, sur le ton de la confidence, la chose suivante à la fillette et Viconia :

"Si vous pouviez garder pour vous ce qu'il vient de se passer ce soir, je vous en serez reconnaissante... Je ne suis pas certaine qu'il serait apprécié des professeurs que nous ayons été prise dans une tentative de braquage... Vous comprenez, n'est-ce pas..?"

Il était vrai qu'ils n'apprécieraient que très moyennement l'intervention des jeunes mutantes au cours de cette agression, mais Juliette songeait principalement au fait qu'il n'apprécieraient guère le risque qu'elle avait pris, et que certain d'entres eux considèreraient sans nul doute comme extrêmement inconsidérée de la part d'une jeune adulte comme elle. Mais pour Juliette, la seule et unique chose regrettable fut le fait que Viconia, et plus principalement Althya, se soit vu mêler à tout ceci. Mais heureusement, tout c'était bien terminé pour elles. Lorsque l'illusionniste s'inquiéta de son épaule blessée, Juliette la rassura en lui disant dans un sourire rassurant ;

"Ca..? Ne vous en faites pas... C'est peut-être impressionnant, mais ce n'est qu'une égratignure... D'ailleurs regarde..." Dit -elle en montrant brièvement son épaule à Viconia afin de la rassurer "C'est juste une éraflure, pas de quoi ennuyer un médecin avec ça... Cela va bientôt s'arrêter."

Puis, pour diriger la conversation vers tout autre chose, Juliette répondit aux inspirations interrogative de la jeune fille, tout en s'adressant aux deux mutantes novices qui étaient à ses côtés...

"Ne vous en faites pas, à l'institut vous pourrez apprendre tout ce qu'il vous faudra savoir pour maitriser vos dons... Ert même bien plus encore, si vous le désirez. Bien, il est vrai que la journée a du être longue et éprouvante pour toutes les deux, alors je vous propose d'aller diner et ensuite je vous conduirais à l'institut ou vous pourrez enfin vous reposer..."

Juliette se pencha tendrement vers Althya, et ajouta plus particulièrement à son égard :

"Tu dois avoir faim après un si long voyage , non..? Une petite fille comme toi dois manger si elle veux grandir."

Lui dit-elle, dans un nouveau sourire chaleureux en une voix plus douce encore que celle qui était la sienne habituellement afin de rassurer la fillette. La jeune gothique romantique se redressa ensuite, puis elle poursuivi en s'adressant à nouveau aux deux novices :

"Il vaut mieux ne pas s'attarder ici, et partir avant l'arrivée des secours... Il est préférable de ne pas voir nos nom associés à tout ceci, vous comprenez... Il y a en ville un journal qui s'appelle la sentinelle, et qui déteste ce que nous sommes au point qu'il travesti odieusement la vérité afin de nous rendre responsable de tout ce qui arrive... Et je ne préfère pas imaginer quel article éhontement mensongé il pourrait écrire sur ce braquage avorté, s'il savait que nous étions impliqué..".

Assurément, la Sentinelle ferait ses choux gras de toute cette affaire, et de sauveur les trois mutantes passeraient rapidement au rang de coupables sanguinaires et les deux malfrats à celui de héros courageux ayant fait face aux délinquantes mutantes. Pour Juliette, il était hors de question de donner matière à ce torchon, pour salir leur noble action. Restait maintenant à savoir si elles pourraient effectivement quitter le Juliette's avant l'arrivée des forces de l'ordre et des secours...

La fillette secoua doucement la tête lorsque Viconia lui demanda ce qu'elle était en train de dire. Décidément les adultes n'écoutaient jamais les enfants... Deviendrait-elle pareille en grandissant ? Elle aussi n'écouterait-elle les plus petits que d'une oreille distraite comme si aucune de leurs paroles ne pouvait avoir d'importance ? Elle espérait que non mais elle n'avait encore jamais croisé une seule grande personne qui puisse lui permettre de penser le contraire.

"Rien.. aucune importance" souffla-t-elle en réponse, le regard dans le vague.

Et puis la jolie gothique romantique prit la parole. Un léger sourire effleura les lèvres de la gamine. Elle ne dirait rien si c'était ce que Juliette déisirait, elle était peut-être un démon mais jamais elle n'avait dénoncé qui que ce soit. Elle refusait d'être une balance et puis elle ne voulait pas causer d'ennui à sa charmante guide même si elle était elle aussi une mutante. donc probablement quelqu'un de pa vraiment fréquentable. Elle regarda sa blessure en se mordant la lèvre. Juste un éraflure ? Elle n'y connaissait absolument rien mais il lui semblait que ce serait mieux que ce soit soigné.

"Euh... si tu ne veux pas que les professeurs soient au courant... ce serait peut-être mieux que tu aies reçu des soins avant de rentrer non ?"demanda-t-elle d'une voix fluette et pensive.

A la mention du repas, son estomac se mit à grogner bruyamment. Althya rougit et porta une main à son ventre. Maintenant qu'elle le veuille ou non, tout le monde savait qu'elle était affamée. Elle se rapprocha encore de la brunette jusqu'à être tout contre elle et attrapa sa jupe d'une main, elle se sentait en sécurité avec elle.

"J'ai très faim... je n'ai rien mangé depuis que je descendue du bateau mais... je ne suis pas sûre d'avoir assez d'argent sur moi pour payer un repas complet... J'étais venue m'acheter un beignet." avoua-t-elle timidement, les yeux rivés sur ses chaussures, se tortillant sur ses jambes.

Elle était très embêtée, elle ne voulait pas devenir un fardeau pour les deux grandes mais elle sentait son ventre se tordre et elle n'avait pas la moindre envie d'être laissée en arrière.

Jetant un nouveau coup d'oeil à l'épaule de Juliette, Viconia s'apperçut en effet que la blessure ne saignait pas suffisemment pour être considérée comme une hémorragie potentielle.
Elle hocha cependant la tête quand le petite suggéra que soigner l'épaule permettrait d'être plus furtive... Bah il suffirait de la cacher, et d'éviter de rendre invisible la marque de brûlure causée par la balle.

La filandaise était plus que d'accord avec Juliette à l'idée de faire profil bas à propos de l'attaque à main armée. Elle voulait avant tout qu'on l'acceuille, et donc elle préférait éviter qu'on la considère comme une trouble-fête... Surtout étant donnés ses antécédants. Elle affirma donc à Juliette :
"- Je garderai le silence, tu peux compter sur moi. En espérant que personne ne se charge de répendre cette nouvelle à notre place."

Puis Juliette proposa avec intelligence d'aller se sustenter ailleurs. L'estomac de la petite en profita pour donner son avis sur ce point.
Avec un sourire, Viconia s'adressa à Althya :
"-Pas de soucis, lorsqu'il y en a pour deux, il y en a pour trois. La solidarité avant tout."
Certes, Vic ne roulait pas sur l'or.
Elle était étudiante en arts, ses études étant financées par ses parents. Elle n'avait jamais eu à se plaindre de sa position et avait toujours fait très attention avec l'argent de ses parents. Mais depuis qu'elle était arrivée aux US, elle avait été forcée de remarquer que la vie était beaucoup plus chère ici. Elle allait devait faire beaucoup plus attention.

Mais ce soir était un soir exceptionnel. Il fallait se remettre. Et Althya était une petite d'une dizaine d'années sans le sou, qu'il fallait soutenir à tout prix afin d'éviter au maximum tout traumatisme. Eh oui, même si cela n'était pas d'une flagrante évidence, la finlandaise se souciait un minimum de ce qui pouvait arriver à la gamine.

Devant l'urgence de Juliette, Viconia fit un pas en avant vers la porte.
"-Alors, allons-y. J'aimerai beaucoup en entendre plus, durant le dîner, sur ce fameux journal, et la position des mutants aux Etats-Unis..."

En réponse à leurs gentilles attentions à son égard, Juliette gratifia Viconia et Althya d'un clin d'œil qui se voulu complice, tandis qu'un sourire amusé se dessina doucement sur ses lèvres rosées et scintillantes juste avant qu'elle ne leur dise, en se rapprochant d'elles comme si ses propos étaient un terrible secret qu'elle s'apprêtait à leur dévoiler...

"Je vais vous dire un secret les filles... Il y a à l'institut des mutants capable de soigner les gens grâce à leur pouvoir de guérison, alors lorsque l'un d'entres eux sera de retour, je lui demanderais discrètement de me soigner mon épaule et ce sera comme si elle n'avait jamais rien eu..."

Puis Juliette se redressa, hochant lentement la tête de haut en bas d'un air entendu en regardant les deux mutantes novices... Quoi que l'on puisse en penser, c'était tout de même bien pratique d'avoir une telle diversité de pouvoir à disposition... Ensuite, Juliette reprit sur un ton nettement moins confidentiel :

"Je vous remercie pour votre discrétion, je savais que je pouvais compter sur vous..."

Acheva dans un souffle la jeune gothique, tandis qu'elle enlaça doucement les épaules de Althya qui venait de se coller à elle en silence, juste avant de s'agripper à sa robe aux larges replis qui lui donnait tant de volume bien souvent encombrant. Nul doute, que la petite mutante appuyée contre sa personne devait trouver cela merveilleusement moelleux. Juliette regarda la fillette accrochée à elle, et son regard se fit brièvement songeur... Elle aussi s'accrochait à sa mère, lorsqu'elle était petite. C'était avant... Avant qu'elle ne change pour devenir ce qu'elle était aujourd'hui devenue et qu'elle ne brise le rêve de perfection que sa génitrice avait imaginé pour sa petite kiseki... Avant qu'elle ne devienne, à ses yeux de mère horrifiée, une sombre étrangère qui lui avait ravie son miracle... Revenant à la réalité présente à la suite du petit laïus de Viconia sur la solidarité, Juliette pressa encore un peu plus Althya contre sa tendrement gothique personne, et elle ajouta :

"Viconia à raison trésor, qui peux nourrir deux personnes peux en nourrir trois, ne t'en fais pas pour l'argent... C'est une histoire de grande personne ça..."

Conclu-t-elle dans un nouveau clin d'œil à l'égard de la petite fille visiblement gênée d'être autant affamée. Lorsque la Finlandaise s'avança la première vers la sortie en précisant sa curiosité pour son nouveau lieu de vie, Juliette lui emboita doucement le pas juste avant de stopper net en levant légèrement les yeux aux ciel...

"Attendez..." dit-elle alors "Avant d'y aller, je dois parler à madame Lockheart, c'est important..."

Assurément, cela l'était... Il était bien inutile de demander à Viconia et Althya de conserver leur aventure de ce soir pour elle, si de son côté la propriétaire du Juliette's parlait d'elles aux forces de l'ordre et, éventuellement, aux journalistes qui couvrirait l'incident. Se détournant temporairement de la porte en un demi tour gracieux, tant que se pouvait avec une petite fille accrochée à soi, la jeune gothique romantique se dirigea en direction du comptoir. Madame Lochkheart avait rangé les armes à feu désormais inoffensives sous le couvert du dit comptoir, et tandis que elle se remettait lentement de ce risque de mourir qui avait peut-être été le sien, Juliette s'adressa à elle de sa voix la plus aimable et doucereuse...

"Madame Lockheart..? Est-ce que vous pourriez me rendre un immense service s'il vous plait..? J'aimerais que vous ne parliez pas de nous lorsque l'on vous interrogera sur ce qu'il s'est passé ici... Vous comprenez, les professeurs de l'institut risque de prendre ombrage du fait que je sois intervenu... Les mutants ne sont pas aussi bien vu que l'on pourrait le souhaiter, et je ne voudrais pas causer le moindre tort à l'institut, ni même à ces deux demoiselles qui m'accompagne..."

Dit-elle en désignant du regard Althya et Viconia, avant de reprendre...

"Comprenez bien que je ne vous demande pas de mentir sur le fait que nous soyons des mutantes, mais uniquement de faire abstraction de nos identités.. Nous sommes sincèrement heureuse de vous avoir aidé, mais nous préférons rester dans l'anonymat afin de ne pas alimenter plus encore les peurs et la méfiance absurde que certaines personnes nourrissent à l'égard de l'institut... Vous me comprenez, n'est-ce pas..?"

L'institut, l'institut... Ainsi que, même si Juliette ne l'avouerait pas, elle-même. Avoir aidé madame Lockheart était une chose que la jeune gothique romantique avait fait avec un réel plaisir, mais elle ne souhaitait absolument pas être sous les feux d'une quelconque rampe, afin de ne pas causer de torts à ses propres parents... Dieu, qu'il était bien difficile de concilier ses idéaux, et ses aspirations les plus intimes...

La tenancière regarda la jeune fille avec de gros yeux étonnés avant de répondre :

- Mais... bon... si vous voulez mais ça m'embête un peu tout de même...

Puis retrouvant un semblant de sourire après les récentes émotions, elle ajouta :

- Vous pourrez passer de temps en temps avec vos copines, j'vous offrirai des conso !

Elle glissa un petit clin d'oeil à la mutante.

Claire, encore toute endormie, trainait ses sacs dans la rue, regardant autour d'elle. On se croirait dans le centre-ville de Sunbury, mais en beaucoup plus grand. Elle aimait bien le centre-ville en temps normal, mais à ce moment précis, elle aurait préféré ne pas y être. Déja qu'elle avait passé une journée exécrable, il fallait en plus qu'elle joue à la touriste.

Annoncer à ses parents qu'elle partait avait été difficile. Surtout quand on part pour essayer de sauver un ami qui a tout bonnement disparu à la première occasion. Avec une personne qui se traitait elle-même de folle. Claire était attristée par la fuite de Bobby. Mais, elle tenta d'oublier ce petit fait. Une fois de retour à Sunbury, elle allait reprendre sa vie normale, avec Patricia.

Claire soupira et regarda sa montre rapidement. Mais où est-ce que Julie pouvait bien se trouver! La muette s'était réveillée, une fois à destination, et la folle avait disparue. Elle hésita au début, voulant prendre ses bagages et retourner chez elle. Mais, si Julie était partie pour l'école sans elle et qu'elle ne voyait pas Claire arriver, elle reviendrait immédiatement à Sunbury pour tuer Bobby, et pourquoi pas, elle-même.

Claire avançait toujours dans la rue comme une âme perdue. La jeune femme remarqua alors un banc près d'elle. Elle allait s'asseoir quand deux hommes sortirent en courant du café qui se trouvait devant elle. Rapidement, elle se poussa du chemin pour ne pas se faire bousculer. Ah! Les centres-villes... Toujours pleins de gens pressés.

Claire s'asseya et se prit la tête dans ses mains aux ongles très courts et rouge pivot. Son manteau en laine rouge éclatant paraissait terne sans la lumière du soleil. Elle portait sur le dessus de sa tête un bonnet en laine blanc d'où dépassait ses longs cheveux bruns ondulés.

Qu'avait-elle à faire maintenant? Quel belle fin tragi-comique! L'héroine, muette, se trouvait abandonnée dans une ville qu'elle ne connaissait pas, sans adresse, à la tombée de la nuit. Claire soupira une autre fois, se disant qu'elle pourrait presque écrire une pièce de théâtre avec sa vie des deux derniers jours...

La muette leva les yeux et remarqua l'écriteau du café devant où elle était assise. Elle soupira pour la troisième fois avant de se lever sur ses pieds. Bon! Allons jouer à la touriste! Claire prit ses deux sacs et se dirigea vers la porte du café. Une fois à l'intérieur, elle se dirigea directement vers le comptoir. Elle remarqua la jeune femme qui s'y trouvait et lui adressa un sourire, attendant son tour pour parler à la dame.

En attendant, elle posa ses sacs par terre et sortit son petit calepin de sa poche de manteau. En sortant ensuite son stylo, elle écrit de son écriture fine;

Claire, sur le papier, a écrit:Pardonnez le dérangement. Est-ce que je pourrais vous emprunter votre botin téléphonique, je cherche mon chemin.

Claire tourna donc le calepin vers la barista, pour qu'elle puisse lire.

Lorsque Claire s'approcha, la tenancière sourit du mieux qu'elle pouvait. Tous les visages dans le bar semblait quelque peu déconfits comme si quelque chose venait de tous les frapper, et cette dernière ne faisait pas exception, elle l'accueillit en disant :

- Bonsoir mademoiselle... désolé mais vous ne tombez pas dans un très bon moment, nous venons juste de subir une tentative de braquage...

Elle regarda le message, un peu surprise que la jeune femme ne parle pas et ajouta :

- Si vous voulez... mais je peux peut-être vous aider si vous me dites ce que vous cherchez...

En voyant l'air des personnes présentes et le sourire forcée de la tenancière, Claire sentit son estomac se serrer. Son sourire ne s'effaça pas, mais elle ne se sentait pas la bienvenue. Elle avait l'impression que les gens ne voulaient pas la voir. Peut être qu'ils n'aimaient pas les touristes à Salem Center...

Après avoir balayé la place, ses yeux se reposèrent sur la dame qui lui expliqua se qui s'était passé. Claire revit dans son esprit les deux hommes sortir en courant... Hmmm, ça expliquait au moins ça. Et ça expliquait aussi pourquoi ils avaient tous cette expression sur leur visage. C'était la surcharge d'adrénaline, peut être. Du moins, ils n'étaient pas hostile envers elle.

Étrangement, face au commentaire de la barista, les épaules de Claire de détendirent. Puis, comme si elle venait de réaliser ce qui s'était passé, ils se retendirent. Son sourire maintenant effacé, Claire se mit à regarder autour d'elle rapidement. Une tentative de vol!? En bonne secouriste, elle se devait de faire son devoir civil! Oubliant ce qu'elle venait demander, elle griffonna rapidement sur le bout de papier;

Claire, sur le papier, a écrit:Voulez-vous que j'appelle...

Rapidement, elle soupira et barra le verbe qu'elle venait d'écrire pour continuer ensuite;

Claire, sur le papier, a écrit:...que j'avertisse la police? Est-ce qu'il y a des blessés?

Claire regarda à nouveau autour d'elle. Personne ne semblait paniqué, personne ne semblait en crise... Elle se calma un peu, ses lobes d'oreilles devenaient rouges de sa réaction vive. Elle baissa les yeux sur la feuille et la regarda quelques instants. Elle était une peu gênée de sa réaction, alors que visiblement, les gens allaient tous très bien. Puis elle réfléchissa rapidement. Euh, en effet, ça ne servait à rien qu'elle demande le bottin, elle ne connaissait même pas le nom de l'endroit!

Foutue Julie... Si au moins elle avait écrit le nom dans son journal, par exemple... Cependant, elle n'était pas très à l'aise avec sa situation tellement fraiche de "mutante". Elle ne savait même pas si c'était vrai! Ou si c'était que des délires fantasmagoriques! Et, surtout, la muette ne savait pas si les mutants étaient bien vue dans cette ville. Si elle venait et demandait ; "L'école pour les personnes mutantes" et que sa fin tragique arrive à ce moment là.... Elle était bien mal prise pour crier au secours!!

Claire sentit que sa respiration s'était accéléré. Elle prit alors une grande inspiration pour se calmer. La jeune femme regarda la barista et inscrivit;

Claire, sur le papier, a écrit:J'avais oubliée que je ne connaissais pas le nom de l'endroit. La personne qui le savait est partie sans moi, visiblement. C'est un établissement scolaire spécialisé, je crois..

Claire jeta un coup d'oeil à la jeune femme à côté d'elle, du coin des yeux, pour voir si elle regardait le papier. Puis, remarquant le tissu déchiré vis à vis son épaule, elle se pencha. Ouvrant son sac de voyage, elle ouvrit un autre petit sac qui se trouvait à l'intérieur pour sortir un pansement adhésif et un gaze d'alcool. Levant les yeux vers elle, Claire posa les objets sur le comptoir devant Juliette.

Les replis de la longue robe noire étaient aussi confortables et moelleux que possible. La fillette s'y était blottie. Elle s'y sentait protégée, comme dans un écrin, ou un nuage. Sombre mais réconfortant. Elle frissonna, était-ce son coté démoniaque ? Mais déjà la jolie gothique s'éloignait, la privant de son refuge. Elle recula contre le mur le plus proche et s'y appuya comme si elle voulait y disparaître. Tout était allé très vite, elle avait pris un risque et son cœur s'emballait à l'idée de ce qui aurait pu arriver. Et puis elle s'en voulait de son inutilité.

Elle avait été heureuse de la réponse des deux grandes. Au moins allait-elle bientôt pouvoir avaler quelque chose. Son estomac continuait ses gargouillis furieux pour indiquer à sa propriétaire son envie d'être rempli. Ce qui eût pour effet de la faire rougir de plus belle et essayer de s'enfoncer dans la paroi pour demeurer discrète.

C'est alors qu'une autre jeune fille fit son entrée dans le café. Althya la détailla machinalement. Brune, plutôt jolie, à peu près de l'âge de ses nouvelles amies, d'après ce dont elle pouvait juger tout au moins. Elle sortit un carnet et y inscrivit quelque chose qu'elle montra à la tenancière. La fillette se demanda pourquoi elle ne parlait pas... Peut-être en était-elle incapable, ou alors elle était vraiment très timide.

Althya réprima un bâillement et attendit le retour de sa belle fantôme à la chevelure ébène. Elle se sentait rassurée près d'elle. Elle aurait voulu pouvoir appeler ses parents mais elle savait cela impossible. Elle voulut serrer contre elle son ourson et se rendit compte qu'elle ne l'avait plus dans les mains. Il avait dû s'échapper lors du braquage. Elle balaya la salle du regard à la recherche de son compagnon en peluche et le localisa au sol, près de sa chaise. Mais elle n'osait pas bouger pour le récupérer aussi se contenta-t-elle de garder les yeux fixés dessus.

[HJ : Voilà, désolée pour le retard, si vous voyez que je tarde trop pour les réponses suivantes, n'hésitez pas à passer mon tour, je récupèrerai le train en marche Wink

]

Suite à la réponse de Juliette, Viconia avait noté intérieurement que les pouvoirs mutants devaient être réellement variés. Et cela éveillait une cetaine curiosité chez elle. Illusions, brumes plastiques, guérison... Quoi d'autre ?

Avant qu'elles ne partent, Juliette alla demander à la tenancière de tenir sa langue. Etant donné la réponse de celle-ci, cela n'avait pas l'air vraiment gagné... Ceci dit, elles bénificieraient un certain temps d'un certain prestige pour leur "action héroïque" et la tenancière leur proposait des consommations gratuites... Comment refuser une invitation de ce type !

Une jeune fille entra sur les lieux du crime à ce moment là. Elle avait environ leur age, et semblait tout aussi paumée... Il fallait croire que c'était une soirée à thème. Lorsqu'elle s'approcha du comptoir et y déposa un carnet sur lequel était visiblement écrit ce qu'elle voulait communiquer, Viconia haussa un sourcil intrigué.
Une fois, une fille de sa promo s'était promenée partout pendant une semaine avec un carnet de la sorte. Elle avait une laryngite aiguë. Peut-être était-ce le cas ici aussi... Ou alors la jeune fille ne pouvait-elle pas parler...

Elle ne sût donc pas ce qu'elle voulait à la tenancière, par contre elle posa devant Juliette de quoi se soigner, simplement. Gentille.

Tranquillement, Viconia jeta un regard à Juliette, puis à Althya. Celle-ci fixait quelque chose. Suivant le regard azur, Viconia tomba sur... Le nounours.
Simplement, elle s'avança à travers le restaurant pour aller le récupérer près d'un chaise. Revenant, elle se mit à croupis devant Althya et lui tendit sa peluche avec un léger sourire.

[HJ: Toutes mes excuses]

L'œil teinté de ce bleu issu des glace nordiques qui stigmatisait Juliette aussi surement que ses anachroniques robes élégantes, se clôt à son tour l'espace d'une fraction de seconde sous la pesante légèreté de sa paupière. Elle répondit ainsi à l'entente silencieuse que lui avait offerte madame Lockheart qui, suite à sa demande de confidentialité concernant leurs identités, à elle et aux deux nouvelles venues, avait finalement finir par accepter en dépit d'une évidente réticence. Cela ravit Juliette, qui comprenait toutefois l'hésitation de la propriétaire des lieux. En effet, à ses yeux les trois mutantes lui avaient sauvé non seulement sa recette, mais aussi sa vie et sans doute celle de sa fille et de quelques-uns des clients car; dans ce genre de situation, la panique de celui qui avait tiré le coup de feu mortel prenait généralement le pas sur la raison. Heureusement, elles avaient pu éviter que un tel drame n'arrive ici... Car après tout, Juliette aimait beaucoup... Le Juliette's !

"Je vous remercie madame Lockheart, c'est très gentil de votre part... Nous essayerons de ne pas trop en abuser, c'est promis !"

Lui répondit la jeune gothique romantique, avec un amusement mâtiné d'une taquinerie des plus certaine dans la voix. Nulle récompense ne lui était nécessaire pour ses actions, mais elle devait bien avouer qu'il aurait été bien sot de refuser l'une d'elle lorsqu'elle se voyait aussi librement consenti. Tandis que la discussion entre Juliette et madame Lockheart se terminait et que la mutante vaporeuse commençait à se détourner du comptoir afin de rejoindre ses deux protégées, une nouvelle jeune fille pénétra dans le café et se dirigea vers elle et la propriétaire des lieux. Mû par une curiosité presque instinctive, Juliette s'attarda quelque peu afin de voir ce que celle-ci allait demander lorsqu'elle la vit écrire quelques mots sur un bout de papier. Elle suivit brièvement la discussion de laquelle ne ressortait qu'un seul et unique son de voix, et très rapidement une idée naquit dans son esprit lorsqu'elle vit la jeune fille écrire encore et encore, sur ses bouts de papier.... Une muette, cela ne pouvait être que cela, sinon qui utiliserait un moyen de communication aussi peu pratique..? Sa curiosité finalement satisfaite, Juliette allait s'en retourner en direction de Viconia et Althya quand soudain la nouvelle venue sortit de son sac une gaze et de quoi la maintenir sur la peau, et déposa le tout sur le comptoir juste devant la sombre mutante tout en lui souriant tout simplement. Tout d'abord surprise, Juliette se rappela alors son épaule... Elle y jeta un rapide coup d'œil, et la déchirure de sa cape lui rappela combien tout cela ne rendait pas la chose discrète... Heureusement, personne n'était présent à l'institut, cela lui faciliterait la dissimulation de cette éraflure. De toute façon, en attendant le retour de l'un des guérisseurs elle pourrait porter l'un de ses légers châles de soie noire afin de dissimuler sa brulure à l'institut. D'un geste de la main, Juliette repoussa le matériel de soins vers Claire, et lui dit dans un sourire aimable :

"C'est gentil de ta part, mais je n'en aurai pas le besoin, rassures toi... Gardes le donc pour quelqu'un qui en aura vraiment la nécessité, ce sera plus utile je pense."

C'était vrai après tout... Pourquoi gâcher une gaze et un pansement pour elle, alors que l'institut mettait à sa disposition des gens capable de la soigner avec leur pouvoir..? Il ne fallait pas gâcher, Juliette le pensait très sincèrement. Son regard fut ensuite attiré par le dernier message que la jeune muette avait inscrit sur l'un de ses bout de papier. Un établissement scolaire spécialisé..? Cela voulait-il dire qu'elle recherchait une école pour sourd-muet..? Songeuse durant quelques secondes, Juliette dit alors à l'égard de Claire :

"Une école spécialisée..? Je ne me souviens pas avoir vu une quelconque école pour sourd-muet à Salem... Peut-être que je n'ai pas fait vraiment attention... Quoi qu'il en soit, madame Lockheart saura sans doute te répondre bien plus surement que moi..."

Conclu-t-elle alors dans un nouveau sourire, cette fois-ci plus généreux. Puis Juliette se détourna définitivement du comptoir après avoir adressé un chaleureux au revoir à la propriétaire des lieux et à l'inconnue en quête de son école, et elle tendit une main tendre et généreuse en direction de la petite fille à l'ours en peluche afin de l'inviter à revenir auprès d'elle, amoureusement coller contre sa ténébreuse personne...

"Tu viens trésor...? Je vais enfin vous emmener dîner, Viconia et toi, et ensuite je vous conduirais à l'institut Xavier ou je vous montrerais vos chambre."

C'était là, un programme bien plus amusant que le précédent, ou Juliette se retrouvait en train de dîner toute seule comme une pauvre petite orpheline. Sans oublier le fait qu'elle avait rendu service à madame Lockheart et, par extension à la réputation des mutants... Oui, Juliette considérait que c'était la une bien bonne soirée... Et cerise sur le gâteau, sa belle Cassandre serait certainement fière d'elle en la voyant ainsi en train de guider les deux nouvelles élèves.

Dire que tout ceci était entièrement le fruit d'une simultanéité forfuite... Le hasard, tout de même...

La tenancière fit "non" de la tête et ajouta :

- La police est en route mais comme les braqueurs sont loin je suppose qu'ils ne vont pas rappliquer en quatrième vitesse ces sagouins !

En lisant le message de la jeune fille, elle fit la moue et répondit :

- Ma foi comme école spéciale je ne vois que l'Institut Xavier, toutes les autres école sont tout ce qu'il y a de banales... c'est une école pour les jeunes doués de... tours de passe-passe on va dire, n'est-ce pas mesdemoiselles ?! dit-elle en lançant un grand sourire vers Althya, Viconia et surtout Juliette sur laquelle il fut un peu plus appuyé.

Les yeux penchés sur le calepin devant son nez, Claire observait les mots écrits de sa main. Elle n'avait jamais vraiment aimé le regard curieux et surpris des gens qui la regardait étrangement parce qu'elle ne parlait pas. Mais avec le temps, avec toutes ses années, la muette s'était habituée. En voyant le pansement et le gaze revenir vers elle, Claire leva les yeux vers Juliette, un peu étonnée. À la réponse à sa question muette, elle sourit. Ce n'était qu'un pansement et un gaze, qu'elle avait en plusieurs exemplaires dans son sac. Mais après tout, c'était bien comme elle voulait! Claire répondit, toujours en souriant, en haussant les épaules l'air de dire "Eh ben, tant pis!".

En tant normal, Claire aurait peut être insisté un peu plus. Mais là, la jeune femme était épuisée. Elle passait un drôle de début de semaine. Elle aurait de loin préféré être chez elle, à Sunbury, avec ses parents ou ses amis. À la place, elle était paumée dans une immense ville étrangère, seule, sans savoir où elle devait aller et pourquoi elle était ici. Claire ne savait même pas si elle était vraiment une mutante, ce n'était pas clair à ce point-là! Et, encore pire, si elle était mutante, qu'elle pourrait bien être son "pouvoir". Elle se voyait bien se pointer à... peu importe le nom, sans même savoir si elle avait d'affaire à aller là...

Visiblement, Juliette avait lu le papier plus rapidement que la barista. Le sourire de Claire s'étira un peu plus. Elle était touché de son intervention pour l'aider. Heureusement pour Claire, elle avait pu apprendre tout ce qu'elle pouvait attendre sur son état très tôt dans sa vie. Des techniques et des trucs qui l'ont bien aidés à rester positive face à sa situation.

Claire salua Juliette d'un signe de tête alors qu'elle s'éloignait vers deux autres filles que la muette avait croisé à la porte. Claire tourna la tête vers la barista qui répondit à sa requête écrite. La réponse rendit Claire songeuse. C'était peut être ce qu'elle cherchait. Le seul endroit spécialisé qu'elle connaissait? Pour des jeunes douées pour des tours de "passes-passes"? Et les trois filles à l'entrée savaient quelque chose de cet endroit?

Tournant rapidement la tête du trio à la barista, puis vers le trio, puis vers la barista à nouveau, les pensées de Claire se bousculait dans sa tête. Est-ce qu'elle devait prendre une chance? C'était peut être les seules personnes suceptibles de l'aider qu'elle pourrait rencontrer cette soirée-là!

Remerciant rapidement la dame d'un signe de tête, Claire tenta de prendre son calepin, son crayon et ses sacs en même temps. La jeune femme s'avançait vers le trio rapidement avant qu'elles ne partent, en essayant de leur signaler qu'elle voulait leur parler. Mais en même temps, la muette n'était pas certaine que c'était la meilleure chose à faire pour elle. Mais trop tard, puisqu'elle arrivait à la hauteur des deux jeunes jeunes femmes et de la fillette.

Elle les observa alors l'une après l'autre rapidement, avec un petit sourire aux lèvres. Claire se sentait un peu mal à l'aise, mais tentait du mieux qu'elle pouvait de ne pas le montrer. Elle posa ses sacs par terre et tenta le tout pour le tout. Elle tourna la page de son carnet et inscrit:

Claire, sur le papier, a écrit:Êtes-vous des mutantes?

Viconia haussa un sourcil. La patrone aurait très bien pu hurler leur nature à la ronde, cela aurait été la même chose. Sans parler de Juliette qui disait tout haut qu'elle les emmenaient à l'Institut Xavier.
Viconia se reprit : en même temps, tout le monde venait de les voir à l'oeuvre, donc cela revenait au même.

En réalité, personne ne pouvait techniquement voir Viconia "à l'oeuvre". Il en était de même pour celui qui "subissait"... Elle pourrait donc dissimuler ses talents à l'occasion... Cela pouvait toujours servir.

Avec un regard curieux, elle se retourna vers la jeune fille muette qui venait de se jeter sur elles alors qu'elles s'apprétaient à partir manger, enfin.
Son regard tomba sur son carnet, le mode d'expression de la jeune fille.

"Mutantes..."
Au moins ce n'était pas écrit en gros sur leur front, cette jeune fille qui ne semblait pas être plus stupide qu'une autre ne les avait pas dépistées.
Soudain, elle se remémora la pratone s'interrogeant tout haut "un institut spéciallisé?" de sa voix chaleureuse mais toujours à l'affut d'une nouvelle.
...
Et cela fit "tilt".

D'un regard chaleureux qui balaya Claire des pieds à la tête, jaugeant si elle donnait l'impression d'avoir voyagé de manière improbable récemment, elle répondit avec précision et un sourire franc :
"-Des mutantes, de l'Institut spécialisé Xavier, pour être précise."

A l'interpellation verbale de la propriétaire des lieux, Juliette se retourna légèrement sur elle-même et répondit presque du tac au tac à l'interrogation de cette dernière avec un amusement certain qui se traduisit par un bref mais appuyé clin d'oeil à l'égard de madame Lockheart qui se révélait décidément être une véritable amie des mutants.

"De passe-passe, c'est exactement cela madame Lockheart !"

La taquina-t-elle à son tour, tandis que son bras gracile de jeune gothique romantique se referma délicatement contre les épaules de la petite chose aux cheveux d'or qui vint à nouveau s'écraser moelleusement contre sa sombre personne et son épaisse robe, qui semblait tant être agréable à Althya. Puis elle reprit son chemin en direction de la sortie en entrainant la fillette et Viconia à sa suite, lorsque une nouvelle intervention les retint encore un peu plus à l'intérieur du Juliette's, Cette fois-ci, ce fut au tour de la jeune inconnue à la recherche de son école spécialisée, de les retenir... Murée dans son éternel silence, Celle-ci parut tout d'abord hésiter... Elle paraissait, chose assez paradoxale pour une muette, ne pas trouver ses mots durant plusieurs secondes au cours desquelles Juliette se demanda bien ce que elle pouvait leur vouloir. Ne venait-elle pas de lui signifier son impossibilité de l'aider, un instant auparavant..? Tandis que Claire griffonnait rapidement un nouveau message sur une feuille de son calepin, l'évanescente mutante attendit patiemment que celle-ci en termine afin de connaitre la raison de cet intérêt soudain à leur égard.Ce fut une attente très courte en réalité, car presque aussitôt la jeune muette tendit son calepin devant les yeux des trois mutantes qui purent enfin y découvrir la raison de cette interpellation.

Juliette en demeura tout d'abord sans voix, tant sa surprise fut grande. En effet, tomber sur une mutante qui cherchait l'institut, c'était toujours une éventualité... Que celle-ci soit rejointe quelques dizaines de minutes plus tard par une seconde, c'était déjà un peu moins courant... Mais se retrouver au final avec trois mutantes recherchant l'institut sur les bras, c'était une éventualité que peu de gens auraient pu imaginer. Comme quoi, les lois de la probabilité avaient visiblement ses raisons que la raison elle-même ignore... Toute à sa stupéfaction intérieure, Juliette écouta la réponse que Viconia fit à la jeune fille. Une réponse simple et concise, qui finalement disait tout... Toutefois, Juliette cru bon de corriger quelque peu le propos de la finlandaise en précisant dans un sourire retrouvé :

"Pour être un peu plus précise, Je suis une mutante de l'institut Xavier et ces deux demoiselles qui m'accompagnent veulent, elles aussi, le rejoindre... Tout comme toi visiblement..."

Puis, d'un geste de sa main libre, la jeune gothique romantique désigna la finlandaise et ajouta :

"Voici Viconia..."

Son regard se baissa ensuite sur la fillette accrochée à sa robe, et elle poursuivit avec une certaine forme de tendresse dans la voix :

"... Et cette adorable petite princesse se nomme Althya..."

Son regard se reporta ensuite à nouveau sur Claire, et passant outre l'évidente évidence, Juliette lui demanda en une espèce de confirmation :

"Moi, c'est Juliette... Tu es une mutant aussi, c'est cela..? N'aie aucune crainte, si tu veux rejoindre l'institut, tu seras la bienvenue et je t'y emmènerais en même temps qu'elles..."

Dit-elle en parlant des deux mutantes que la jeune gothique romantique avait promis de conduire à l'institut. Puis, devant la légère gène qu'elle parut ressentir chez Claire, elle ajouta afin de la rassurer quelque peu :

"Il ne faut pas avoir honte d'être une mutante tu sais, bien au contraire... Nous allions diner, avant que je ne les conduisent à l'institut... Que dirais-tu de nous accompagner..? Nous ferions ainsi plus ample connaissance, et ensuite nous repartirons toutes ensemble à l'institut."

Assurément, c'était là la meilleure des solutions, d'autant plus que, comme le disait la fameuse maxime : quand il y en a pour deux, il y en a pour trois... En l'occurrence les jeunes mutantes étaient au nombre de quatre, mais ce n'était la qu'un point de détail finalement sans réelle importance. En tous cas, c'était la une soirée en fin de compte très enrichissante, puisque Juliette avait découverte trois nouvelles mutantes désireuse de rejoindre l'institut... C'était une bonne soirée finalement... Une très bonne soirée même, si elle tenait compte de l'avortement du braquage et de la vie éventuellement sauvé de la propriétaire du Juliette's...

Lun 5 Jan 2009 - 18:45

En voyant le premier regard de Viconia, Claire se sentit encore plus hésitante. Elle ne semblait pas fachée ni rien, quoique peut être un peu agacée que la muette pose la question, ou qu'elle soit au courant pour leur...état. Du moins, elle semblait curieuse. Par elle, et peut être par sa demande. Elle venait peut être de se mettre les deux pieds dans les plats aussi... Claire sentait le sang quitter son visage. Et si c'était des chasseurs de mutants! Et que c'était juste des mercenaires payées par la dame au comptoir. La pauvre héroine tragique se voyait passer, menottés et trainée, dans les rues sombres devant une foule en colère qui lui lançait fruits pourris en criant; "Mutante! Mutante!". Pour ensuite arriver, quelques interminables minutes plus tard, devant une guillotine. Le pire moyen pour mourrir. Mais peut être que, pour terminer cette tragédie classique sur une bonne note, quelqu'un, dans la foule, une âme charitable, pourrait venir sauver son honneur et la transpercer....

Woh! Réveille Claire! La muette cligna rapidement des yeux puis posa ses yeux, toujours emplis d'une lueur d'inquiétude, toujours accentué par sa rêverie précédente. Cependant, le deuxième regard de Viconia qui la jaugea tout entière la calma et la rassura. Il y avait quelque chose de chaleureux qui prouva à Claire qu'elle ne venait pas de signer son arrêt de mort. C'est alors qu'elle mentionna l'instut Xavier. Xavier! Oui, bien sûr! Claire avait fait le lien avec un prénom quand elle avait entrevue la feuille de Julie!

Claire tourna son regard vers la belle gothique qui, d'abord, avait l'air surprise. C'était bien normal d'être étoné de tomber sur une mutante, comme ça, sans avertissement. Claire était aussi surprise lorsque Juliette parla des deux autres personnes qui voulaient, comme elle, aller à l'Institut. Wow! C'était donc pour cela qu'elle était surprise.

Beaucoup plus sereine, elle salua Viconia puis Althya pour terminer par Juliette. Lorsque cette dernière lui dit qu'il ne fallait pas avoir honte d'être mutante, les joues de Claire s'empourprèrent. Elle ne savait pas quelle était la situation des mutants, et même la sienne. Était-elle vraiment mutante, la question résidait. À la proposition de Juliette, elle griffonna sur le bout de papier qu'elle avait;

Claire, sur le papier, a écrit:Merci à vous toutes. Le problème est que je ne sais pas si ma place est là-bas; je ne sais pas si je suis mutante. Je me suis fait embarquer dans une aventure qui va au dessus de ma compréhension. Sincèrement, je dois dire que je ne comprend pas ce qui m'arrive depuis ce matin... J'accepte votre invitation avec plaisir. Merci encore.

Peut être que Juliette pourra répondre à ces nombreuses questions. Et peut être que Claire fera, dès la première journée, après avoir perdu un ami cher, d'autres liens d'amitié qui rendra comique cette journée tragique.

Lun 5 Jan 2009 - 22:48

Se penchant légèrement en avant, Juliette parcourut le petit mot que Claire venait à nouveau de griffonner à la hâte, de son regard curieux. Elle le lu avec une attention toute particulière, puis un sourire amusé se dessina sur ses lèvres... Combien de jeunes mutants comme elle, avait du se poser cette question... Elle-même d'ailleurs, l'ignorait au début. Mais contrairement à la gothique romantique qui avait du se découvrir mutante par ses propres moyens en effectuant des recherches dont elle avait dû tirer des conclusions plus que incertaines, Claire, ainsi que Viconia et la fillette qui s'agrippait ferment à sa volumineuse robe, avaient une personne pour les guider et leur apprendre ce qu'elles étaient en réalité... Reportant son regard sur la jeune muette, elle lui dit alors :

"Ne t'inquiète pas, tu n'est plus seule... Il n'est pas facile de savoir avec certitude si nous sommes des mutants ou non lorsque apparait notre pouvoir, mais toutes les trois vous avez eu la chance de rencontrer une personne qui sait ce que vous vivez, et qui peut vous aidez à comprendre votre situation. Mais l'endroit n'est pas approprié, alors je suggère que nous sortions d'ici et je répondrais de mon mieux à vos interrogations sur l'institut une fois que nous serons au restaurant devant un bon repas bien chaud... N'est-ce pas..?"

Conclut Juliette, en faisant un clin d'oeil qui se voulu complice,à l'encontre de Althya dont l'estomac avait très clairement fait entendre son point de vue sur la question.

"Alors suivez-moi s'il vous plait, il ne s'agirait pas que l'une d'entres vous se perde en cours de route, n'est-ce pas..?"

Se moqua-t-elle bien gentiment, afin de détendre un peu Claire qui lui semblait des plus nerveuse... Non, ces trois jeunes mutantes n'étaient plus seules et désarmés... Désormais, Juliette était là...

Restaurant -->Institut -->Saut temporel