Japon, Tokyo (Shinjuku)

Long John était triste, il savait bien ce que ressentait Myou, et il ressentait la même chose.

"Je ne peux pas prendre cette décision à ta place mais je sais ce que je ferai à te place...
Même si je ne pourrai jamais m'y mettre".

Il debrancha BIC de Myou, alla le ranger et revint près de sa disciple.

"Viens, il est temps de dormir. Comme ça, tu auras la nuit pour reflechir."

"D'accord..."

Pour une fois, elle ne rechigna pas à aller dans sa chambre. Ce soir elle ne reviendrait pas lire des tonnes de bouquins, elle cèderait à la fatigue... Long John semblait aussi soucieux qu'elle après cette discussion, et il la laissa sans un mot de plus. Lui aussi, elle en était convaincu, y réfléchirait beacoup cette nuit...

Myou referma la porte de sa chambre, et se laissa glisser en arrière sur son lit, le regard prostré vers le plafond. Quelques fissures s'y battaient en duel depuis son arrivée ici... Aucune ne voulait céder.
"Sa" chambre... C'est dire si elle s'était habituée à ce lieu... Pourquoi ? Pourquoi elle n'essayerait pas une vie ailleurs, hein ? ... Et pourquoi elle le ferait ?.. Pourquoi devait-elle se poser cette question... C'est la première fois de sa vie qu'elle avait le choix, et elle ne savait pas quoi en faire. Isha et Milo l'avaient toujours garder pour eux, loin des autres, pour ne pas provoquer quelque esprit intransigeant que Myou aurait pu croiser... aut dire qu'à la base, il n'avait jamais été très sociable eux même non plus, pour des humains...

Mais là ce n'était pas pareil : une école constituée de gens comme elle se proposait à Myou. La donne changeait totalement... Ce n'est pas comme si elle voulait augmenter ses connaissances en méca dans une boite privée huppée d'une grande capitale... Non, là, elle serait comme eux... même si elle ne savait pas encore très bien ce que voulait dire "comme eux". Là bas, peut-être que les humains, les autres quoi, ils leur foutaient la paix... Une communauté quoi...
Ca valait le coup d'essayer... non ? Si elle restait ici, Long John aurait beau être merveilleux... jamais elle ne pourrait sortir. Elle n'en ressentait pas le besoin maintenant... ne l'avait jamais ressentit avant.... Mais voir des gens... des gens comme elle, ça, elle le ressentait déjà.
Et puis si John disait vrai sur la technologie là-bas, elle ne s'ennuirait pas ! Si elle devait s'isoler dans un atelier de là-bas, elle le ferait >< !

Elle irait lui dire demain...

Myou tourna la tête vers la fenêtre quelque peu ternie par la poussière... Le ménage, c'était pas son truc à Myou... Milo-otou-san s'en occupait toujours...
Elle n'arrêtait pas de repenser à eux depuis quelques jours... Et elle avait toujours leur berceuse qui lui revenait en tête.. Cette berceuse qui leur donnait une vraie tête de papa poule...

".... Natsuhiboshi nase akai
Yube kanashii yume wo mita
Naite anashi ita
Akai meyo

Natsuhiboshi nase mayobu
Kieta warashi wo saga shiteru
Dakara kanashi...
Yume wo miru...."

... Pourquoi ils lui avaient appris une berceuse si triste... ?


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Le lendemain matin, Myou se réveilla aux premiers rayons de soleils. Il n'en fallut pas plus pour la réveiller... Elle se redressa, le visage fermé... mais décidée. Il fallait qu'elle lui dise... avant qu'elle ne change d'avis... ou qu'elle ne redevienne lâche...

Elle rejoingnit l'atelier pour y rouver Long John qui semblait lui aussi bien réveiller, depuis un bon moment. Il traficôtait quelque chose, surement histoire de se changer les idées... Peut-être même savait-il déjà ce qu'elle allait lui dire...

" Ne... Ôjii-san...
Je crois... qu'il faut que j'y aille..."

Long John était dans l'atelier depuis quelques heures déjà mais, il n'avait pas avancé d'un milimètre.

Quand Myou entra et lui parla, il ne fut pas étonné.

"Je savais que tu partirais, tu es suffisemment intelligente pour savoir que ta place est là-bas."

Long John alla chercher une boite dans un placard et une envelope dans un tirroir.

"Voilà un petit cadeau pour toi mais je ne veux pas que tu l'ouvres avant d'être dans l'avion. Dans l'enveloppe, tu trouveras un billet pour New-York et le salaire que je te dois depuis le temps que tu es ici. Tu devrais avoir assez pour aller jusqu'à cet institut, l'adresse est écrite sur l'enveloppe."

*Ne pleure pas, tu es fort, ne pleure pas.*

[HJ : je ne sais pas quand je pourrai revenir alors opste ici pour raconter ton voyage (dans la boite, il y a le BIC) et ensuite tu poste directement dans l'institut dans le sujet avec Cassandre comme si tu étais arrivée un peu avant les exosquelettes.]

Myou pris la boîte que lui remit Long John. Elle garda un instant les yeux fixée sur elle... ayant peur de craquer si elle regardait Long John.
Ah, mais c'est vrai.... de toute façon, elle ne pouvait pas pleurer... Rien évacuer.

Elle parla d'une petite voix, tout en manipulant l'enveloppe pour y lire et relire l'adresse de l'Institut.

" C'est... vraiment sympa.... Ouais.... Bon, je.... enfin..."

Les aurevoirs n'ont plus ce n'était pas "son truc"... C'était quoi son truc, déjà ?
Elle ne savait pas quoi lui dire. Un simple merci semblait insuffisant pour tout ce qu'il avait fait pour elle. Mais il fallait vite qu'elle parte, avant que cet attachement qui s'était créé entre elle et lui ne la retienne pour de bon. Elle serait capable de lâcher prise, de ne pas être courageuse... Oh oui. Mais elle lui ferait une place dans son esprit, à côté de Milo et Isha...

Aussi Myou lui tourna rapidement le dos, et sortie pour de bon de l'atelier. Elle se mit à marcher de plus en vite, attrapant son léger sac au passage, sa vieille cape brune à capuche, vérifiant que son bandeau sur son oeil bionique était bien en place, et fonça dans la rue. Elle laissait derrière elle une vie qui ne lui aurait pas déplue... mais qui n'aurait pas été suffisante. Elle était en train de changer au fond d'elle, elle le savait, et Long John aussi ne le savait que trop bien. Elle espérait qu'il ne lui en voudrait pas pour ce départ lâche et rapide, mais elle ne se sentait pas assez forte pour en faire plus.
Elle courrut, courrut pendant un bon moment, son sac sous sa cape, et la boite qu'il lui avait remise au creux de ses bras, bien sérré conter son torse froid...

Elle pris les transports en commun pour se rendre au New Tokyo Airport Narita-shi. Celà durerait une bonne heure, mais peu importait... De toute façon, elle ne connaissait rien d'autre. Les Taxis, ah bon ?... Au moins, dans les souterrains, elle pouvait faire "comme si" elle savait comment utiliser tout ça...
Elle se mit au fond d'un wagon, rabattant correctement sa capuche pour qu'on ne puisse pas voir son visage, s'assurant que toutes les parties métalliques de son corps n'étaient pas visible. Il y avait un monde fou, étant donné qu'on était le matin... pleins de gens bien habillés, perdus dans leurs pensées, le regard vide... où allaient-ils comme ça ? Bah, ça m'est égal...

Elle arriva rapidement à l'aéroport finalement. Perdue elle aussi dans ses pensées, elle n'avait pas vu le temps passer. Elle traîna pas mal jusqu'aux heures de début d'après-midi, se perdant dans la foule et les couloirs de l'immense aéroport. Et pour faire l'enregistrement.... misère. Elle vérifia au moins cinq fois qu'elle portait bien ses gants avant d'aller à un guichet, et fixa continuellement ses chaussures pendant qu'elle parlait, à tel point que l'hotesse du lui faire répéter plusieurs fois sa demande... Myou aurait été plus arrangée si seulement elle avait connu l'existence des guichets automatiques... Mais bon. Elle survécut !

Mais l'étape suivante s'annonçait bien plus diffcile. Long John ne l'avait pas prévenu de celà... Faut dire qu'elle ne lui avait pas tellement laissé le temps.
Le détecteur de métaux... Elle ne comprit pas tout de suite ce que c'était, mais elle savait qu'elle devrait passer par là : c'est là que se dirigeait toute la foule. Et en regardant rapidement cette machine, son expertise lui fit vite comprendre qu'elle ne pourrait pas faire comme tout le monde...

" Pourquoi je sens que ça va mal se passer .... ? "

Existait-il un passage annexe pour les mutants comme elle ? éè....

Bon... s'enrouler de papier alu ça serait pas très discret... ¬¬ ... Sortir un tournevisse et le démonter non plus... TT...

Myou regarda sa main gantée. Bon.... elle n'avait plus que cette solution. Elle s'isola discrètement dans un coin, non loin de ce passage obligé, et se détendit. Faut dire que le stress de cette expérience publique l'y aida fortement... A savoir si sa volonté avait joué, ça... ¬¬ ... Ce n'était pas sur. Le fait est qu'elle réussit en enlevant son gant sous sa cape, à extraire de sa protèse bras gauche, un petit filet de métal. Celà dura quelque seconde, et ça ressemblait franchement à rien, mais elle réussit. Si John voyait ça... ah ah... Elle lui aurait bien donné une forme un peu plus suspect, mais elle ne parvint à créer que celà. C'était pas le moment de faire surchauffer ses glandes, hein ! Depuis l'analyse du BIC, elle se méfiait.

Ensuite, il lui restait à repérer la bonne personne. Celle qui serait pressé, le visage suspect (plus que le sien TT), qui ne ferait pas attention à elle, qui serait lui-même entourée d'une certaine foule, pour faire naître la confusion.
Pour paraître moins suspecte elle-même, elle enleva tout de même sa capuche, et opta pour des lunettes fumées légères. Elle vérifia tout de même que son cou était bien dissimulé... Oui comme ça, ça donnait déjà moins envie de l'arrêter... non ?

Elle repéra au bout d'un moment la personne idéal. Un homme avec une valise, habillé d'un long imper. Ce serait un jeu d'enfant de lui glisser le bout de métal dans une de ses poches... l'homme semblait tellement préssé et occupé à parler avec un collègue probablement, qu'il ne se rendrait compte de rien. Elle s'exécuta, et le suivit au pas.

Ca ne loupa pas, et le portique se mit à raisonner. Aussitôt, plusieurs agents s'approchèrent de noter homme, ne laissant plus qu'une femme agent en service pour contrôler le flux des autres personnes qui passaient sans encombre. Myou fit tout pour profiter des gens pressés, de ses habitués des lieux, qui avaient bien décidé de passer sans être emmerdé par un homme qui planquait surement quelque chose dans sa valise. Bah oui, le portique, il sonnait pas pour rien : tant pis pour lui.
Une aubaine, pour Myou.

Elle essaya ensuite de marcher le plus normalement au monde, et finalement... elle passa 0o....Faut dire qu'elle l'avait tellement collé de près, que le portique n'avait pas eu le temps de s'éarrêter, donc pour les personnes autour, c'est comme s'il n'y avait eu qu'une alarme.
Pendant la première heure de vol, elle avait une telle frousse ! Du genre, une hôtesse qui risquait de venir, lui demandant pourquoi elle pesait bien plus qu'une personne normal de même corpulence ? ==" Bref...
Elle oublia d'abord son paquet remis par Long John. Mais le silence environnant, tous ces gens qui soit travaillaient, soit dormaient, lui permis de se retrouver un peu.
Elle prit la boite sur ses genoux, et l'ouvrit doucement pour que personne d'autre ne puisse voir à l'intérieur. Elle reconnut tout de suite le BIC.... Elle n'y crut d'abord pas, refermant la boite, la rouvrant, etc.... Impossible. ... Il lui avait laissé ?!! Mais.... c'était un appareil inestimable !! Et elle avait trainé ça sur elle >< ! Tu m'étonnes qu'elle aurait sonné ! Elle se sentait tout d'un coup encore plus honteuse d'être partie comme ça... Il fallait qu'elle le contacte au plus vite à son arrivée.... c'est sur.... oui. Elle le ferait. Elle se sentirait idiote de faire une lettre : pour écrire quoi ? Mais elle le ferait.
'Tain, le BIC....
Est-ce la peine de préciser qu'elle tint fermement le paquet pendant les dix heures de vols ?....