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Mar 6 Jan 2009 - 23:49
Alixtide revenait d'une mission stressante avec les traîtres de Ceresix. Il se sentait ... trahi. Pourquoi on l'avait mis dans cette équipe, sous les ordres d'un Lucas prétencieux qui se réservait la part glorieuse de la mission ? Parce que les autres n'étaient bons qu'à faire le sale boulot ?

Et pourquoi Alixtide devait-il accepter une telle situation ? Etre ainsi roulé dans la boue ? Devait-il forcément avoir un rôle correspondant aux clichés de son pouvoir ?

Tout cela le torturait. Tantôt il pensait que c'était finalement la logique même, tantôt il se révoltait contre de telles pratiques.

Une seule personne pouvait l'aider : la psychologue de l'Institut. Pas Madame Cassandre, qui n'en finissait pas d'être malade et bizarre depuis l'écroulement de l'Institut. C'est Madame Wolfman seule qui avait les compétences et le détachement nécessaire.

*Je sais ce que me dirait Madame Cassandre. Elle dirait : "Alixtide tu dois être toi même et être tolérant, blablabla..."*

Or cela il le savait déjà, et ça ne résolvait rien. La tolérance n'avait jamais rien résolu d'ailleurs.

Résolu et confiant, Alixtide se présenta donc devant le bureau de l'ethnopsychologue de choc. Il frappa... frappa une deuxième fois...

*Purin y'a personne... Ou alors y'a Ephram ou autre.*

Il décida de s'asseoir devant la porte et d'attendre. Plus loin dans le couloir, Georgia était entrée faire son numéro à Madame Cassandre. Alixtide sourit en pensant qu'elle s'était trompée d'interlocutrice. La vraie pro du cerveau était derrière cette porte. Enfin elle aurait dû s'y trouver.

Il croisa les bras autour de ses genoux et attendit, fixant le mur devant lui.
Esther Kofman
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Mer 7 Jan 2009 - 9:57
Les jardins Arrow

Esther était très contente d'elle même : jusque là tout allait bien... Elle allait pouvoir terminer toute sa paperasse puis elle irait cogiter, les yeux fermés, allongée dans sa chambre, sur son lit plus exactement, communicateur éteint, porte verrouillée et boules quiès dans les oreilles... Bref le programme idéal pour récupérer d'une journée mouvementée !

Avant d'aborder le couloir des professeurs, elle eut un petit pressentiment, un pincement au cœur : les choses ne sont jamais aussi simples à l'Institut... Après tout, il pourrait y avoir une consultation ? Un élève qui aurait besoin d'elle, pendant qu'elle roupillerait ?

Mais souriant et reprenant confiance en elle, elle se dit que de toutes façons, ils devaient tous la haïr pour des raisons réelles ou fictives et qu'à de rares exceptions près, jamais ils n'auraient l'idée d'aller la voir pour parler de leurs problèmes... Alors de là, à le faire !

Puis elle vit, l'homme poubelle contre sa porte à elle... Esther pensa d'abord faire demi tour, comme si elle ne l'avait pas vu et aller dormir immédiatement. Peut être qu'à son réveil il aurait disparu ?

Mais, le devoir était le devoir, après tout Esther était psychologue... Et si elle détestait la clinique, elle ne pouvait s'y soustraire. Elle s'avança vers le garçon et, tout en déverrouillant la porte de son bureau, s'adressa à lui :

"Vous vouliez me voir ? Il y a quelque chose en particulier, Alix ?"


La porte ouverte, elle fit un signe de la main au jeune garçon pour l'inviter à entrer avant de prendre place elle même sur sa chaise.
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Mer 7 Jan 2009 - 22:06
Pour tuer le temps, Alixtide avait ressorti le test du dernier Mutations : quel mutant êtes-vous. C’était justement en lien très précis avec l’objet de sa consultation.

Alors qu’il en était à comptabiliser trois trèfles, deux soleils et un cœur, Esther Kofman fit entendre ses claquements de talons.

Alixtide se leva promptement, rangea sa page de journal et prit son air grave et neutre à la fois. Par habitude, il scruta Esther pour saisir des signes de dérangement olfactif. Mais la bougresse en avait sans doute vu d’autre.

Il nota qu’elle avait la flemme de prononcer son nom en entier. Ou alors… ou alors c’était une tactique pour paraître plus proche, plus familière, plus sympa. Alixtide aplatit d’un geste assuré les épis gras et croûteux qui ornaient sa coiffure, tout en répondant du ton professionnel qu’il prenait pour parler à une personne de compétence égale à la sienne.

« Oui je veux vous voir Madame Wolfman. Je crois bien que … je vais avoir une sorte d’égalité entre les trèfles et les soleils. »

Dit-il en observant avec avidité le décorum du bureau. Alixtide alla triomphalement s’asseoir. Il n’était pas peu fier d’aller là où Juliette n’aurait jamais le cran de se trouver. Il mit ses mains striées de brun sur son pantalon non moins sale, regarda les photos d’un air absent.

Puis il croisa le regard de la prof, et tressaillit.

« Hum … heu déjà je ne viens pas du tout en auscultation ou autre… J’ai une question qui me demande l’avis d’un porfessionnel comme vous. »

Il serra les poings, puis les mit dans ses poches. Alixtide était bien concentré. Pour avoir fréquenté régulièrement la psychologue du lycée, il savait exactement comme ces gens fonctionnent. L’important était de les flatter, généraliser au maximum les questions, et surtout, ne pas les laisser dériver du sujet.

« Alors si on imagine par exemple, que … Aillevie, par exemple. Aillevie a un pouvoir sur les plantes par exemple. Est-ce qu’on lui demandera, vous par exemple, de faire en mission que les choses relatives dans le jardin ? ou le jardinage ? C’est ma première question. »

Il vérifia dans sa tête sa question, l’approuva, et passa à la suite.

« Ma deuxième question : … donc … heu ça ne marche plus avec Aillevie. Ou alors disons qu’Aillevie serait normale, comme vous et moi, avec des réactions normales. »

Il se maudit intérieurement d’avoir choisi l’exemple d’Ivy.

« Si ce n’était pas Aillevie, mais une fille quelconce qui aurait le même pouvoir. Josetta par exemple. Alors est-ce que Josetta serait contente, qu’on lui demande, en mission, de faire que des choses reliées au jardinage, parce qu’elle a un pouvoir de plantes ?? »

Josetta… c’était le nom de la gamine dans son manuel d’espagnol au collège… voilà qui devrait parfaitement brouiller les pistes. Alixtide était vraiment malin en toutes circonstances. Il retint sa respiration en attendant la divine réponse à son existentielle question.
Esther Kofman
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Jeu 8 Jan 2009 - 2:11
Des trèfles, des soleils et un cœur ? Mais de quoi pouvait il bien vouloir parler ? Esther opina machinalement du chef : de la poésie bretonne semblait il...

Elle l'observa attentivement alors qu'il faisait le tour de son bureau... Comme un chat curieux, comme un cochon éveillé, un rien semblait amuser ce garçon. Esther hésita à sortir son bloc notes puis se ravisa : dans quelques jours, elle ne voudrait certainement pas repenser à la séance affligeante qui s'annonçait. Alors de là, à l'immortaliser...

"Oui, oui, vous ne venez pas en consultation, cela va de soit..." répondit elle distraitement. S'agissait il de ce que Freud appelait l'attention flottante ou de longues heures de sommeil en retard ? Esther n'en savait fichtre rien mais ce qu'elle détestait par dessus tout, c'était les gens qui tournent autour du pot...

Le breton mentionna ensuite des "amies". Elle sourit : visiblement il voulait jouer au jeu du "tu sais que je sais que tu sais que j'ai vu l'homme qui a vu l'ours qui a vu l'homme"...

Se redressant sur sa chaise, suite à l'exposé de la première question, elle se pinça la lèvre, réfléchissant à sa réponse... Une fois que le breton en eut terminé, elle fit une drôle de grimace : ce qu'elle allait dire et faire était proprement humiliant et dégradant pour elle, mais elle n'en avait pas inventé la méthode... La psychologie différentielle était réellement un sport de combat !

"Alix... La question est... difficile. Mais vos pouvoirs ne font pas de vous ce que vous êtes ! C'est un peu plus compliqué que ça..."


Elle hésitait encore. Puis n'y tenant plus et désirant finir cette séance au plus vite, elle se leva et retira ses talons.

"Ca ne vous dérange pas si je me mets à l'aise ? J'ai beaucoup transpiré à force de piétiner partout... Alors, navrée pour l'odeur..."

Esther amena ses talons et les posa sur le radiateur qu'elle monta à plein régime. Après tout, elle aurait pu utiliser ses pouvoirs mais elle préférait éviter... D'ici que le breton l'énerve et que malencontreusement, elle le réduise en cendres... Ce serait malvenu. Elle comptait bien que les effluves chatouilleraient quelque peu les narines du porc. Pour rajouter un peu au personnage et satisfaire son vice, elle alla débrancher l'alarme incendie avant de s'allumer une cigarette. Puis elle retourna à son bureau, posant les pieds sur la table et jetant négligemment ses cendres à même le sol.

"Mettez vous à l'aise, Alix... Où en étais je ?"

Il fallait qu'elle se mette dans le personnage. Au maximum. Cette pensée la fit déglutir de manière peu élégante.

"Josetta, Aillevie, mais aussi tout le monde... On n'aime pas être réduit à une fonction... Regardez, je suis très contente que vous veniez me voir pour autre chose qu'obtenir des glaçons ou parce que vous avez froid, la nuit... L'homme et le mutant ne sont pas réductibles à ce qu'ils peuvent faire"


Regardant Alix, elle se prit, l'espace d'un instant, à le trouver, au fond, plutôt sympathique... La mise en perspective ne se passait pas si mal que ça.

"Personnellement, j'aime que mes élèves soient polyvalents... Multitâches on va dire. Servir qu'à une chose, c'est digne des outils de jardin, pas des humains. Un humain se sert lui même d'abord et avant tout, et c'est déjà pas si mal..."


Elle se décoiffa un peu, espérant faire tomber sur la table quelques hypothétiques pellicules.

"Nous sommes des machines désirantes ou délirantes, au choix... Une fois que les besoins primaires sont satisfaits... Se nourrir, se vêtir, avoir un toit, rester en bonne santé... on se frotte à d'autres besoins : une bonne fosse de purin, son premier pou, faire du café avec une vieille chaussette, garder un slip plus de 3 mois... Bref après la survie, la vie ! Et au delà de ça, dans la grande poubelle de l'esprit... Il y a la reconnaissance, Alix... Et le désir d'accomplissement de soi"


Esther s'approcha, très enthousiasmée de la tournure des événements :

"Et vous, Alix, c'est quoi vos machines délirantes à vous ? Votre besoin de reconnaissance ? Comment pourriez vous vous accomplir ?"
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Ven 9 Jan 2009 - 21:44
Alixtide écouta Esther avec espoir, focalisant toute sa concentration sur les seuls mots prononcés … puis son attention sur le discours se détacha par morceaux, tel un iceberg qui arrive dans des eaux plus chaudes que prévu. Il y eut tout d’abord les chaussures. Puis l’odeur des pieds las et fatigués d’Esther… qui avait eu une journée chargée en imprévus stressants, diagnostiqua l’odorat subtile d’Alixtide, bien malgré lui. Le mutant plongeait en effet dans la stupeur.

Ses yeux bleus inquiets suivirent la trajectoire surréaliste des centres de la cigarette … jusqu’au sol. Les cendres, c’était précieux. Au sol. Comment allait-il les récupérer celles-là ? Son regard remonta jusqu’au mégot. Et celui-là ? Elle n’allait quand pas le fumer jusqu’au bout ? Il tilta quand Esther lui dit de se mettre à l’aise… Qu’est-ce que ça voulait dire exactement ?

Alixtide ouvrit la bouche, voulut commencer un son, mais les bouffées de tabac mêlées à l’odeur transpirante des talons si proches… et des pieds… enivrèrent ses sens. Il déglutit un peu moins fort que la psy et se frotta les cheveux aussi, par pur mimétisme.

*Purin… elle crache bien son jeu la prof…*

Il fallait faire comme si rien de tout cela ne le choquait. Ca aurait été le comble que la prof ne se sente pas à l’aise avec lui. Peut-être même que c’était grâce à lui qu’elle était à l’aise. Sûrement même. Il prit donc l’air le plus dégagé possible, malgré les révélations incroyables de l'Israëlienne sur ses besoins cachés. C’était exactement les mêmes que les siens ! Quand Niko, Gorgia et Camille apprendraient ça… il faudrait le dire à Juliette aussi. Quoique… après tout, Alixtide était honoré de ces confidences. Madame Wolfman aussi méritait une oreille attentive. Et l’oreille jaune et poudreuse d’Alixtide était la meilleure en l’occurrence.

« Heu heeu ce qui me ferait faire me réaliser et mon emboutissement de soi… Ce… aaaah, vous voulez dire en général ? »

Se réveilla-t-il, repassant à grande vitesse dans son cerveau toutes les autres paroles d’Esther qui s’étaient assourdies dans le brouillard olfactif et visuel.

« Ben pour ma part, comme vous je suis plutôt une machine désirante, et j’ai encore beaucoup de les besoins que … les besoins de maternelle comme vous dîtes. Vous avez l’air de dire que c’est déjà facile, mais j’aimerais bien voir comment vous faites ! … Comment vous faites ? »

Il s’arracha à la fixation de la cigarette pour poser son regard océan sur Esther.

« Parce que oui moi une fois que j’aurai tout résolu ce qui compte de la survie et de la vie, ben j’ai prévu pas mal de choses déjà. J'ai changé parfois mais il y a toujours un peu le même but. »

Il mit son pied droit sur son genou gauche et observa d’un œil distrait ce que ses doigts avaient récolté en passant dans ses cheveux. Par ces manœuvres il tenta de rassembler ses esprits évaporés dans l’air parfumé.

« Parce que oui je suis le premier à bien savoir que j’ai bien plus de qualités et de complétence pour faire plus de choses qu’un seul outil de jardin ou qu’un glaçon. Moi aussi je suis polytache. Et Madame Cassandre vous le dira qui sait que je suis très doué en philo. Ou autre. En chimie par exemple. Bientôt. »

Il prit un ton faussement détaché.

« Comme vous, vous vous épanourrisez en ressoudant les problèmes des élèves mutants, ben moi j’aimerais bien devenir en quelque sorte, ... célèbre. »

Il suspendit ses battements de cœur, mit un ongle bien garni entre ses dents, et leva les yeux sur Esther pour scruter sa réaction.
Esther Kofman
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Sam 10 Jan 2009 - 2:42
Elle poussa un léger soupir de soulagement en s'apercevant qu'Alixtide n'avait rien fait de terriblement répugnant... Soupir qu'elle dissimula derrière un sourire avide tout en se passant rapidement sa langue sur ses lèvres... Esther devait continuer à parfaire son personnage même si elle se navrait elle même...

Ecrasant son presque mégot sur la table, elle se gratta rapidement et frénétiquement la tête... En cas de doute ou de panne de texte, il lui resterait encore à fourrager dans ses oreilles ou à se curer le nez. Mais la psychologue préférait éviter...

"Alors pour mon aboutissement personnel..."

Elle marqua une pause comme pour entourer de plus de solennité ses paroles à venir... qui lui faisaient cruellement défaut pour le moment.

Affichant un sourire de connivence, elle dit à voix basse sur le ton de la confidence :

"Eh bien, vous savez... Nos désirs, nos fantasmes ne sont pas nécessairement partagés de tous... Alors, on s'arrange... Et comment on s'arrange ? Là comme vous me voyez..."

La séance était une vraie torture psychique mais il fallait tenir coute que coute.

"J'adorais me vautrer dans la boue à l'armée par exemple... Ramper dans la gadoue tout en suant dans un uniforme informe. Avoir les doigts qui sentent l'essence et l'huile. Passer des heures à m'émerveiller sur les crasses qui avaient pu s'infiltrer sous mes ongles, me réjouir de chaque découverte gouleyante sous la semelle de mes chaussures..."


C'était un descriptif assez fidèle de sa vie en camp d'entraînement. Légèrement idéalisé, mais fidèle...

"Ne pas me laver pendant des jours, garder les mêmes sous vêtements, ce genre de choses... Entre un porc pataugeant dans sa fange à la ferme et une jeune fille comme moi, il n'y avait guère de différence, en fait !"


Sauf que le cochon ne porte pas un casque ridicule et ne se trimballe pas avec un gros fusil.

Ajoutant un clin d'oeil à ses paroles, elle termina :

"J'ai gardé de mon long service militaire, certaines habitudes et pratiques..."


Inutile de dissiper la confusion et de préciser qu'il ne s'agissait pas de celles décrites plus haut.

Reprenant un ton normal, elle ajouta :

"Mais je ne veux pas dire qu'un garçon comme vous devrez partir à l'armée, je précise... Ce serait du gâchis. Mais ramper dans la boue en vous entraînant pourrait être une idée pour mêler plaisir et travail..."


Claquant de la langue, elle se reprit une cigarette. Les confidences humiliantes et exagérées épuisaient l'israélienne. Elle avait besoin d'un remontant.

"Mais n'oubliez pas que votre cerveau est votre ami. Dans les situations où vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez ou difficilement, parce que les gens ne comprendraient pas, vous avez toujours vos souvenirs, votre vie imaginaire, vos fantasmes... D'ailleurs, quel est votre meilleur souvenir, Alix ?"


Allumant sa cigarette, elle tira une bouffée salvatrice : le plus dur était passé.

"Célèbre ? C'est un but, Alix, et c'est déjà pas si mal. Mais le moteur de la vie c'est le désir. En fait ce qui compte n'est pas tant de devenir ce qu'on désire mais de désirer encore et encore... L'objectif n'est pas aussi important que le chemin parcouru pour y parvenir"


Elle se décoiffa à nouveau.

"Vos talents, Alix, il faut les mettre au service de votre objectif. Et votre objectif doit vous permettre de vivre en société. Soyez comme un camion poubelle : respectez la signalisation et vous pourrez vous gaver de toutes les ordures que vous trouverez sur votre chemin. Il est des fois nécessaire de brider son désir, de lui faire prendre des détours pour le satisfaire"

Souriant à nouveau, elle ajouta :

"Vous, moi, tout le monde, on est une usine à désir. Nos petites machines délirantes font tourner la fabrique. Et, le but d'une thérapie ou d'une consultation, c'est de mettre de l'huile dans le moteur"


Ce garçon buvait il cette sorte d'huile ? Il faudrait qu'elle jette un œil, un jour, à son dossier...

"Alors, qu'est ce qui vous manque, Alix, pour que tout tourne ? Hum ? Qu'est ce qui empêche votre machine de tourner à plein régime ? Qu'est ce qui vous bride ?"


Et elle se cura l'oreille en guise d'encouragement...
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Sam 10 Jan 2009 - 22:56
Alixtide buvait les paroles d’Esther comme un sirop de javel au sang de poulet. Il se demandait vaguement où étaient passées ses deux amies Aillevie et Josetta dans l’histoire, mais cela n’avait plus aucune importance. Rien ne valait le discours d’Esther. Rien ne valait ses gestes. Rien ne valait ce mégot écrasé à même la table, qu’il se jurait bien de récupérer avant la fin.

Son cœur battait de plus en plus vite alors que l’ancienne soldate décrivait ses plaisirs de l’armée. Quand elle acheva avec la comparaison entre le porc et la femme, avec une préférence avouée pour le premier, Alixtide ne put que rester bouche béante et bras ballants. Il s’extasia.

« Mais voilà, ce sont bien les cinq ptômes de la … heu … du problème. Je les connais mieux et moi j’ai les mêmes c’est vrai ! »

Ces révélations étaient pour le moins fantastique. Alixtide s’empressa de venir en aide à la psychologue, pris de compassion pour elle, qui n’avait pas le pouvoir adapté à sa pathologie.

« Moi je savais depuis le début que c’est rien que purement spychologique et que le pouvoir n’a rien à y mettre là-dedans ! Ah ! Purin ! Et vous deviez vous cacher ? C’est pour ça qu’on vous a chassé de l’armée ? Est-ce qu’on vous a fait des grimades ? J’ai bien vu que dans les films on oblige les nouveaux soldats à mettre la tête dans les toilettes ou autre. Vous demandiez qu’on vous le fasse par exemple ? Heu et vous le refaites depuis ?? »

Et bien sûr la question qui lui brûlait les lèvres.

« Et c’est quoi les pratiques que vous habituez à faire encore maintenant ?? »

Alixtide était avide de réponses concrètes, mais en bon commerçant il savait qu’il devait verser un acompte en répondant à celles de la prof. Il fallait aussi la mettre à l’aise, lui montrer qu’elle n’était plus seule. Il réprima donc son impatience en soupesant les questions, pourtant bien éloignées du sujet, de la prof en péril.

« Mais l’imaginaire moi je l’ai déjà exploité tout le temps, et ça ne trompe pas souvent mon cerveau. Ca ne le trompe que quand je me base sur des vrais envénements. Par exemple j’aime bien me ressouvenir de quand au concert des dix voix, heu … heu, … »

Sonnerie d’alarme dans le cerveau vigilant d’Alixtide. Il ne fallait surtout pas qu’il apparaisse comme l’initiateur du baiser forcé et sauvage sur un Iacobo vagissant et victime.

« … ben un dorgué qui traînait dans le gradin m’a dit qu’il voulait que je l’embrasse sur la bouche, pour que j’en lui enlève le magot de cigarette, coincé entre ses dents. »

Il en était à désigner ses molaires les plus éloignées pour donner foi à son récit.

« Eh ben j’avais pas le choix de le laisser et de pas le faire ! Eh bien, vous saurez que grâce à juste cette fois-là, mon cerveau j’ai pu l’occuper pendant de nombreux jours ou nuits ! Parce que c’était un dorgué … heu très sympa ! »

Clama-t-il fièrement, mettant au défi Esther de domestiquer aussi bien ses pulsions.

« Moi je fais déjà ce que vous dîtes : comme le camion poubelle, je prends tout ce que je trouve et je fais le tri tranquille dans ma chambre. Mais comment vous faites, quand il y a justement des purins de panneau « interdit » sur toutes les portes de toutes les chambres et de la puanderie ?? Y’a plus rien à ramasser ! »

Alixtide sut que le moment était idéal pour avancer ses pions. Mais comme la prof se curait négligemment l’oreille, il consentit à répondre à sa dernière question.

« Ben ce qui me bride… c’est que personne n’est comme moi, et vous ! Si tout le monde serait comme vous et moi, je veux dire, je serai tranquille et vous aussi. Mais vous en plus, c’est pour votre plaisir un peu personnel que vous êtes un peu comme un porc, mais moi, je fais ça d’abord aussi pour aider les autres. Iacobo par exemple disait que ça saurait bien que comme à l’hôtel, il y ait quelqu’un qui passe dans les chambres pour chercher le linge sale. Ben pourquoi on ne pense pas qu’à moi pour le faire ?? Et voilà comment on me gaspille ! »

S’exclama-t-il enfin, content mais aussi un peu effrayé d’avoir osé placer ses billes. Après tout, maintenant qu’il avait une telle alliée dans le corps professoral, pourquoi ne pas en profiter ?

Il garda une expression outrée tout en se curant lui aussi l’oreille.
Esther Kofman
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Dim 11 Jan 2009 - 4:34
Esther avait envie de tomber dans une faille spatio-temporelle : ce n'était pas tant que le breton faisait absolument tout ce qu'il fallait pour lui faire tourner de l'oeil que l'humiliation provoquée par ses paroles, à elle...

Freud n'avait pas eu à gérer ça : juste une kyrielle d'affreuses bonnes femmes en mal de sensations et avec trop d'argent à dépenser... Sachant que dans ses instants de doute, le professeur Viennois se contentait d'inventer, purement et simplement, des patients.

Si l'arnaque viennoise avait pu perdurer c'est qu'elle avait les allures de la vérité. Esther, quant à elle, ne pouvait même pas espérer publier un compte rendu sur cette séance : personne ne voudrait y croire et, quand bien même, son amour propre ne pourrait encaisser le choc ! Quelque part dans son esprit, un mini Sears se gaussait de sa descente aux enfers...

Mais un mini Bateson lui soufflait de continuer : après tout, la clinique a le charme du saut dans l'inconnu, de la mise à nu salvatrice...

"Non, le pouvoir n'a rien à voir là dedans... Après tout vous étiez sale avant de vous découvrir mutant, non ? La coïncidence, si elle est troublante, n'est pas une destinée en soit. Vous avez choisi d'être un cochon, soyez en fier !"

Souriant à l'idée de l'apnée dans les toilettes, elle se dit qu'elle donnait une bien piètre image d'elle même.

"L'armée ce n'est pas comme ça, Alix... On doit plutôt recueillir la crasse des WC avec une brosse à dents... Vous imaginez ce que nous en faisons après..."

Un clin d'œil de complicité et l'affaire était jouée ! Mais le plus dur restait à dire et à faire... Se levant et faisant quelques pas autour du radiateur, elle se saisit d'une de ses chaussures à talon et, la portant à son visage, en huma profondément l'odeur. Elle voulut mourir mais se contenta de commenter :

"L'odorant ça fait aussi partie de la vie, Alix... Tenez je vous la prête" ajouta-t-elle en tendant la pièce vestimentaire.

Pour enfoncer le clou, elle devait mettre le paquet ! Et après, elle pourrait continuer à analyser le breton !

"C'est comme les trucs dans les oreilles que l'on examine avec ferveur des instants durant, nous émerveillant de produire de telles choses avec notre corps ! C'est comme ses mégots écrasés que nous ramassons dans la rue tel le Saint Graal ! C'est autant de pratiques secrètes que l'on ne peut afficher au grand jour, Alix !"

Esther retourna à son bureau, péniblement.

"Votre souvenir avec le drogué est bien beau, Alix... Et précieux. C'est un état-ressource. Quand vous doutez, quand vous ne vous sentez pas bien, faiblard, un peu à côté de la plaque, il vous faut mobiliser ce souvenir. Pour qu'il vous aide à continuer à faire la tournée des poubelles. Nos souvenirs sont précieux : non pas parce qu'ils en appellent à un passé révolu mais bien, parce qu'ils nous rappellent que nous pouvons faire des choses, accomplir des réalisations, bref, nous accomplir nous même dans notre dimension pleine et entière !"

Se rappelant la vision des molaires d'Alix, elle eut un frémissement de terreur. Mais il fallait tenir bon !

"En fait le désir pour être vécu de façon correct ne doit pas se heurter à celui des autres. Tout le monde a un porc enfoui en lui. Mais peu de gens aiment le voir se réveiller. Alors on l'endort avec du parfum et du savon... Parce que c'est comme ça que la plupart des gens vivent. Mais pas les amateurs de saleté en tout genre comme vous... et moi"

Elle déglutit une fois de plus. Au pire, ça pourrait passer pour un rot. Souriant, comme pour feindre la fierté devant cette réalisation de sa gorge, elle ajouta :

"Les convenances c'est nécessaire pour le vivre-ensemble. Même si ça paraît ridicule et malfondé. Comme dire bonjour ou porter une cravate ou se laver. Nos corps odorants et bourrés de secrétions en tout genre devront encore voir de nombreuses douches avant d'être libérés : dans le public nous devons rester fiers de ce que nous sommes mais timorés dans nos réalisations. Dans le privé, on fait ce qu'on veut !"

Esther espérait sincèrement que le porc se sentirait mieux après cette tirade. C'était un bon argument. Kant avait du l'écrire quelque part mais elle se sentait trop mal pour en appeler au bon Emmanuel !

"Effectivement, le linge sale, ça pourrait être une saine occupation. Comme ramper dans la boue pour vous entraîner. Il faudrait le suggérer, n'est ce pas ? Mais dites moi, Alix, dans l'idéal, comment voyez vous votre parcours vers la célébrité et la gloire ? Que comptez vous faire pour y arriver ?"


L'israélienne se moucha dans ses doigts pour enfoncer le clou. Elle aurait bien utilisé sa manche mais ses fringues étaient trop chères pour ce genre d'usage répugnant... Au pire, si elle devait faire impression un peu plus, elle utiliserait celle d'Alix...
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Mar 13 Jan 2009 - 0:39
Alixtide imagina sans peine ce qu’Esther faisait avec sa brosse à dent de l’armée qui avait servi à récuré les toilettes… C’était incroyable ! La prof s’était adonnée à une forme de cannibalisme qu’Alixtide lui-même s’était tant de fois refusé. Disons qu’il avait toujours eu moins de scrupules avec les déjections animales. Mais de toutes façons la psychologue renversait toutes les croyances établies.

Il prit la chaussure sans se faire prier. Il adressa un regard du style « donner c’est donner, reprendre c’est voler » et fourra vite la chausse sous son pull.

Les paroles d’Esther se bousculaient dans sa tête déjà surchauffée par les événements. Il essaya de prendre un air sérieux et pro, mais c’était plutôt celui d’un merlan fris qui ne réalise pas encore ce qui lui est arrivé.

« Heu ben mon parcours je heu… »

Et tout d’un coup le déclic se fit. Il avait compris. Les « pratiques secrètes que l'on ne peut afficher au grand jour », « l’état-ressource », « dans le privé, on fait ce qu'on veut »… Il tourna lentement la tête vers la prof, de l’air à la fois rusé et en colère de celui qui a tout compris.

Et voilà qu’elle se mouchait dans sa manche !

Il se leva, tenant sous son pull la chaussure et prit une bonne inspiration courageuse avant de parler d’un ton à la fois excédé et incertain.

« Non vous dîtes n’importe quoi ! Et pourquoi vous ne feriez pas la même chose que … heu tout ce que vous faîtes en tant que porc… quand tout le monde est là ? Si vous le feriez, vous vous rendez compte que ça saurait bien plus clair, et que les gens comme nous sauraient nombreux ?? Les gens prendraient exemple sur vous qui êtes déjà salvante et dîpomée, et ils se diraient que c’est bien et normal !! Purin ! Au lieu que de m’attendre que je fasse tout le travail ?? Et de dire de ne pas le faire ! »

Pour se calmer il alla droit sur le tas de cendres qui gisait par terre et lui faisait de l’œil depuis le début de la séance. Tenant toujours la chaussure contre son flanc, il s’avachit sur le sol à quatre pattes, enfin trois vu qu’il devait tenir son butin, et donna deux coups de langues pour récupérer toute la petite poussière grise et croustillante, agrémentée de quelques grains de sable et population acariennes. Ceci fait, il se lécha les babines et se mit assis en tailleur par terre, son enfant de cuir toujours protégé contre son sein. Il releva la tête vers la prof et lui braqua un regard menaçant de bête traquée qui fera tout pour défendre son petit.

« C’est à cause des gens comme vous et nous que je ne … que ce saura toujours impossible. »

Il lécha sa lèvre grise et regarda aux alentours, ciblant les différentes proies qu’Esther avaient laissé sur son passage. Tout était injuste, mais au moins il ne repartirait pas les mains vides.
Esther Kofman
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Jeu 15 Jan 2009 - 11:39
Esther avait envie de pleurer. Non pas d'émotion, ni de joie mais de dégoût... Cette séance était une torture et il lui semblait que sa propre descente aux enfers ne connaîtrait jamais de fin tant que le porc serait dans cette pièce...

Elle considéra un instant l'idée de le renvoyer dans sa chambre. Un seul instant. Cette pensée, certes alléchante, ne lui semblait pas, à la réflexion, si pertinente que cela... En effet, ça signifierait que ses efforts auraient été réalisés en vain et, surtout, Alix se rendrait compte de la trahison et se fermerait certainement à tout jamais !

Prenant une grande inspiration, elle commença, tout en observant tristement la pauvre chaussure qu'elle ne récupérerait, vraisemblablement, jamais :

"Ecoutez Alix... Vous venez de démontrer parfaitement que vous êtes plus utile que les gens peuvent le penser..."

Elle baissa les yeux, affectant un air faussement humble :

"Regardez, malgré tous mes diplômes comme vous le dites, je n'ai jamais réussie à assumer pleinement cette part de moi... Et vous, on dirait que c'est une seconde nature !"

Ecouter. Ne pas juger.

"C'est peut être ça, en fait, votre destinée, Alix ? Permettre aux gens comme nous mais aussi et plus généralement aux gens différents, de s'assumer et de vivre pleinement leurs choix à la face du monde... Montrer que d'autres pratiques sont possibles. Et que si individuellement on peut afficher une préférence pour tel ou tel comportement, tant que cette façon de vivre ne nuit en rien à autrui, il est acceptable et peut être vécu. Au fond, nous ne devrions pas avoir à subir constamment le regard méprisant de tous les autres parce que nous ne nous lavons pas !"

L'idée était séduisante. Elle se leva, très fébrile et tourna autour du breton. Préférant oublier l'épisode navrant de la récupération des petits déchets de son bureau...

"Et idem si nous ne rangeons pas ! Ou si nous ne nous nourrissons que de cochonneries ! Idem pour les combats nus dans la boue et les différentes nuits que nous passerons dans une benne à ordure ! Je revendique pour vous, pour moi, pour tous ceux qui le souhaitent, le droit, inaliéable, à la saleté !"

Un peu essouflée, elle s'appuya contre son bureau.

"Faisons un marché Alix... Je m'assume en tant que cochonne. Ca ne sera pas évident mais, je pourrais déjà vous entraîner et entraîner les autres à se déplacer dans la boue..."

Mentalement elle se dit que ce moyen détourné de lui faire faire du sport était plutôt bien trouvé...

"Et vous, Alix, vous expliquez à vos camarades qu'il faut arrêter de juger les gens comme nous. Qu'être sale, ça peut être un choix et qu'il est aussi respectable qu'être propre"

Esther se leva et saisit à deux mains sa poubelle de bureau. Il n'y avait pas grand chose mais cela ferait l'affaire. Elle vida les petits déchets sur elle même... Feignant un ronronnement de plaisir, elle se mit à quatre pattes pour chercher un emballage alimentaire quelconque... L'israélienne tendit une barquette de frites vide ainsi qu'un stylo à l'homme poubelle.

"Tenez, il serait peut être bon d'écrire ensemble une déclaration des droits et devoirs des gens sales, non ?"

Collant un vieux chewing-gum dans ses cheveux à elle, elle termina d'une petite voix :

"Vous voyez, Alix, le moment est peut être historique... Est ce le genre de célébrité à laquelle vous aspirez ?"


Dernière édition par Esther Kofman le Dim 18 Jan 2009 - 2:53, édité 1 fois
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Jeu 15 Jan 2009 - 21:29
Alixtide se détendit un peu mais suivit avec attention les mouvements de la psy. Il fut d’abord agréablement flatté par ses premiers mots, tout en restant sur ses gardes. Puis il dressa l’oreille en entendant parler de sa destinée. La prof s’agita en lui tournant autour, il la surveilla tant bien que mal en contreplongée. Elle présenta alors une idée toute commerciale qui parla beaucoup à l’éleveur breton. Enfin comble du bon goût elle s’offrit une douche de petits déchets et lui tendit de quoi écrire. Alixtide fixa d’abord le chewing gum qu’elle avait dans ses cheveux de son regard de hyène aux aguets, puis cligna des yeux et visa la barquette puis la prof.

« Heu mais heu… en fait …non. »

Dit-il en assurant avec son coude sa prise sur la chaussure. Il reprit un ton assuré et tranquille.

« J’aimerais mieux écrire une décalration de droits en devoirs, mais pas pour que les gens sales, car ça saurait trop peu de gens : seulement moi, vous et les clochards. Je voudrais en écrire une pour tous les mutants en général en fait. J’aimerais bien ensuite que ce soit fait et que l’on dise que c’est moi qui l’ai écrite, et que la télé vienne me demander des entreviews. Et bien sûr que tous les mutants et les humains soient tranquilles grâce à moi. »

Il tapota son crayon contre le carton ramolli et reprit le fil de la réflexion. Elle avait parlé d’un contrat qui lui semblait bigrement avantageux.

« Oui donc ça saurait bien que l’on fasse ce contrat … Alors moi je leur explique qu’ils doivent montre faire de tolérance et me laisser sale comme je suis, et vous, vous assomez en tant que cochonne. »

Alixtide tira un grand sourire comme il comprenait la portée de ses propres paroles. Sa voix se faisait d’ailleurs de plus en plus enjouée.

« Et peut-être pour que tout le monde comprenne quand même bien que tous les deux nous ne sommes en quelque sorte que le rebut d’une longue série, on pourrait le mettre sur le panneau d’affrichage ! Le contrat ! Comme ça même d'autres comme nous pourront le signer ! »

Il ouvrit de grands yeux bleus lumineux qui n’en croyaient pas leur bonheur en fixant la si belle et si incroyable Esther.

« Je m’en charge !! Et vous n’avez qu’à… fumer encore. »

Il se traîna contre le radiateur pour s’adosser et étendre les jambes à l’aise, près de la chaleur et du fumet de l'autre chaussure au dessus de sa tête.

Il cala le talon sous le pull sur son ventre et contempla la pièce, comme un poète qui trouve le repaire idéal pour l’inspiration.
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Dim 18 Jan 2009 - 3:23
L'israélienne sourit de façon attendrie : en dépit du fait qu'elle avait dans les cheveux des miettes d'un vieux sandwich et un chewing gum collé, en dépit de toute l'horreur de son discours sur elle-même, elle était fière.

Le jeune breton, volontairement et tout seul comme un grand, venait de demander des droits pour tous. Et non pas pour les gros dégoutants. Il avait su aller au-delà de son intérêt particulier pour redécouvrir, comme on redécouvrirait l'eau chaude, cette belle notion, garante de la paix et du vivre-ensemble : l'universalisme.

Elle aurait presque versé une petite larme. Presque. Car à la réflexion, la situation pouvait paraître grotesque : un espèce de clochard répugnant était accroupi contre son radiateur, écrivant sur un reste d'emballage alimentaire. Et sa diction d'alcoolique dyslexique avec cette façon toute particulière d'embrouiller les mots rajoutait à la vision d'ensemble. Un peu plus et elle serait allée en cuisine pour lui apporter de l'eau chaude et du gras. Et le foutre à la porte.

Deux visions, deux versions... Esther ferma les yeux, un instant, puis deux, essayant d'aller par-delà les poubelles, pour se concentrer sur l'essence même d'Alix : un gamin pas très futé, limite attardé, mais attachant et plein de bonne volonté... C'était ça qui comptait. Et puis, elle se dit que même s'il n'était pas aidé, Alix était l'un des rares à se bouger les fesses pour les autres. Même s'ils n'en demandaient pas tant !

Elle regarda le garçon. Puis reprit :

"Formidable ! Ce sera une belle déclaration. Que vous pourrez afficher dans le hall ! Ou essayer de la faire passer dans le journal, qu'en pensez vous ?"

Puis pensant au panneau d'affichage et au contrat qu'elle devra signer après rédaction, elle sentit son cœur palpiter : si Alix revenait trop souvent en rendez-vous, elle aurait rapidement des cheveux blancs...

"Merci, Alix... N'oubliez pas de rédiger toutes les clauses pour que ça soit plus officiel, moi je vais me prendre une cigarette..."

L'israélienne se mit à fumer compulsivement. A la troisième bouffée, elle se fit plus calme. Du bout du pied, elle éparpilla quelques uns des déchets au sol pour voir s'il n'y avait pas d'autres "trouvailles" à utiliser. Esther se pencha et ramassa un bout de barre chocolatée à moitié dévorée à moitié fondue... Elle n'avait pas eu le temps de la finir l'autre fois, sûrement à cause d'un élève ! Mais ça pouvait être utile...

Elle tendit le résidu alimentaire à Alix.

"Tenez on signera le contrat avec du vieux chocolat fondu... Ca sera mieux, je pense..."
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Lun 26 Jan 2009 - 20:14
Hjördis, depuis l'extérieur a écrit:Professeur Esther? Ici Hjördis. On a deux nouveaux élèves. Des garçons. On leur donne quelle chambre?
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Lun 26 Jan 2009 - 23:59
« Ben on va commencer par le hall, c’est plus rapide. Sur Mutations ce sera ensuite, quand ils viendront me voir pour me demander un entreview ou autre. »

Alixtide se concentra sur sa tâche. Il n’avait pas vraiment droit à l’erreur, vue l’exiguïté du carton sur lequel il écrivait. Heureusement l’aigre odeur de cigarette vint affiner son esprit, et il griffonna quelque chose qui lui sembla immédiatement parfait.

Il se releva, tenant toujours la chaussure cachée sous son pull.

« Voilà ce que je vais marquer pour sangler notre contrat ! »

Il se pencha sur le bureau pour attraper la barre de chocolat fondue et poussiéreuse. Il croqua dedans sans quitter des yeux son œuvre. Il lut à haute voix, sans crainte de gêner Esther avec son haleine de hyène.

« Hum, CONTRAT d’activité mutuelle concertie.
Close 1. Je sousaigné Monsieur A. Pitre, m’engage par la prévente à inculquer la tolérance à tous ceux qui diraient des remarques transportées sur mon particularisme ci-nommé « faire des cochonneries devant des tierces ». M’engage à leur dire mon droit inaleinable à la saleté et à leur faire comprendre par tous les moyens en ma position, ou autre. »


Il prit une bonne inspiration et enchaîna sur la deuxième strophe, non sans avoir avalé le morceau de chocolat.

« Close 2. Je soussaigné ensuite Madame Estaire Wolfman, ci devant prof des Lex, et aussi prof de psirchologie, et aussi glerrière de l’armée, m’engage par la prévente à assumer mon particularisme ci-nommé « faire des cochonneries devant des tierces », pour que on soit deux au lieux d’un. J’ai bien conscience de tous les dangers que cela peut mener à l’infimiérie, mais grasse à moi la normalité va prograisser. »

Il montra le petit espace qu’il restait dans un coin, sur une tache de gras.

« Signatures : ______ et _______ . Et que tous ceux qui veulent propagader la normalité peuvent signer aussi, derrière, pour l’autre ou l’une des deux closes. Et ils seront liés pareil par la prévente. »

Il tourna le carton de l’autre côté et regarda la prof de son air lumineux. Comme un marchand de saumon qui s’apprête à vendre une cargaison un peu périmée à Hjördis.

« Je rajouterai un papier en plus, avec les colonnes. »

Il se rassit sur la chaise en face du bureau, et ajusta la chaussure sur son ventre pour terminer la barre chocolatée à l’aise. Puis il fit mine de chercher l’heure, comme si d’autres commerces aussi importants l’attendaient.

« Moi j'accepte le contrat... »
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Mer 28 Jan 2009 - 2:10
L'israélienne alla se rasseoir à son bureau, attendant que l'immonde pourceau en ait terminé de sa contractualisation. Elle tirait sur sa cigarette pour mesurer le temps.

Finalement, Alix lui lut sa copie, avec la fierté de l'enfant attardé qui s'est reconnu dans un miroir... Elle sourit.

Elle sourit comme une enfant malade. Elle sourit en réalisant que le breton, comme l'homme qui fait de la prose sans le savoir, réinventait complétement à son insu les pratiques performatives. Que au delà de son expression limitée, par delà ses carences avérées, Alix, quelque part, avait réussi à réinventer le déconstructionnisme normatif et réalisait en quelque lignes tracées à la va vite sur une vieille barquette de frites le tohu-bohu des valeurs de vie en société.

Forte de ce bagage théorique, Esther admit plus facilement à elle même qu'elle allait signer avec du chocolat fondu l'arrêt de mort de toute dignité.

Elle se leva et s'approcha du pourceau.

Par sa seule force mentale, l'israélienne fit légèrement fondre la barre de vieux chocolat entre les mains du breton. Elle passa son doigts sur les mains maculées de cacao dégoulinant d'Alix. Et forma sa signature à l'endroit consacré sur le carton alimentaire.

Puis comble de l'horreur, paroxysme de l'immonde, elle lécha son propre doigts, feignant un ronronnement de plaisir.

"Voilà, c'est fait... Il ne reste plus qu'à l'afficher... Monsieur Alix"


Le communicateur sonna. Hjördis. Des nouveaux. Une situation autrement plus normale que celle qu'elle vivait.

Une idée vilaine lui traversa la tête. Esther avait trouvé le moyen de partager son humiliation relative. Elle répliqua rapidement à son élève :

"Hjördis. Mettez en un avec Alixtide. Et l'autre, tout seul pour l'instant. Merci !"


Puis regardant Alix à nouveau, elle lui dit, de façon très solennelle :

"Le sort est décidément de notre côté, cher Alix... Je vous charge d'afficher notre beau contrat. Et d'accueillir votre nouveau collocataire. Expliquez lui tout bien comment tout fonctionne ici. Je vous fais entièrement confiance..."


Et elle souhaitait beaucoup de chance à l'heureux élu !
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Jeu 29 Jan 2009 - 21:26
Alixtide vit avec délice le chocolat fondre entre ses doigts, tandis qu’Esther scellait le contrat. Il suivit chacun des gestes hautement symboliques de l’ethnopsychologue, et vérifia le cœur battant que toutes les formalités étaient remplies.

Il tira un grand sourire satisfait à la prof quand elle annonça son accord pour l’affichage dans le hall. Gargoyle ne trouvait pas les mots pour exprimer son bonheur. Ca tombait bien car Esther était dérangé par une communication.

Il se pencha vers Esther, tamponna les cendres de cigarettes sur sa main chocolatée, puis se rassit pour se lécher les doigts goulument.

C’est alors que l’ethnopsychiatre lui coupa le souffle avec une parole, sinon assassine, du moins dangereuse.

*Mettre en un avec Alixtide ?? Qui ??*

Il avala difficilement sa lampée de chocolat aux cendres, et resta interdit.

« Heu mais… mon nouveau que… quoi ? Mais… »

Il posa les yeux à nouveau sur le contrat, cherchant l’erreur.

*Purin…*

Il fourragea de ses doigts chocolatés dans ses cheveux, comprenant dans quel piège il venait de s’enfermer lui-même. Il devint tout rouge sous sa couche de crasse, relisant frénétiquement, encore et encore, les quelques lignes qu’il avait lui-même tracées.

« Ben j’avais pas pensé à ce genre de … heu d’occasion de … d’incluquer la tolérance… »

Dit-il du ton du client qui vient de s’apercevoir d’une erreur fort dommageable pour lui dans le contrat qu’il vient de signer. Et qui espère en vain que le co-contractant sera assez bon joueur pour proposer de la corriger.

Il s’essuya la bouche, son regard furetant pour analyser la situation. Un intrus hostile était-il déjà dans la chambre ? Avait-il déjà fait du dégât ? Avait-il des complices ?? Quel pouvoir nuisible avait-il pour transformer la vie d’un honnête mutant en enfer d’ordre et de propreté ??

Alixtide de plus en plus inquiet, mit le contrat dans sa poche avec le test de Mutations, se leva un peu plus précipitamment que prévu, et s’éclaircit la gorge. Il parlait mais pensait à tout autre chose.

« Voilà ben merci … Finalement je reviendrai faire une première oscultation, et une deuxième ou quatre. Bon… Si jamais il … enfin quand même j’étais là le premier ! Je vous dirai si j’ai des problèmes avec le contrat… »

Cette conclusion étant parfaite, et la situation étant urgente, Alixtide bredouilla un « au revoir madame Wolfman » et s’en fut du bureau, pourtant si accueillant. Son doux foyer était en danger. Il n'avait que le temps d'aller afficher le contrat avant de filer fortifier son domaine.

Arrow hall
Esther Kofman
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Ven 30 Jan 2009 - 2:12
Esther adressa un petit sourire de façade au breton quand il se décida à, enfin, quitter la pièce emportant avec lui l'écrit de la honte. Le manifeste de son humiliation. Secrètement, elle espérait qu'une mouette rieuse surgisse de nulle part pour dérober cette lettre qu'elle souhaitait volée.

Malheureusement, la vie n'était pas toujours rigolote... Et le papier finirait très certainement, comme prévu, punaisé au mur.

La porte se referma et l'israélienne s'effondra la tête la première sur son bureau. Physiquement avachie, moralement épuisée, narcissiquement blessée, Esther avait besoin d'un break.

Mais plus que tout, elle avait besoin de reprendre le cours de ses activités. Bientôt Helga l'appellerait. Elle faisait confiance à son ancienne camarade pour collecter toutes les informations possibles et imaginables sur son problème. Et également faire dégorger tout le contenu du disque dur de l'ordinateur trouvé... Ca, elle ne se faisait que peu de souci.

Ce qui l'inquiétait le plus tenait en deux questions très simples : comment la mission de routine avait elle pu virer à la bataille rangée ? Ou plutôt : comment leurs adversaires avaient ils été informés de leur arrivée ? Bien entendu, elle pourrait toujours utiliser la persuasion quand elle mettrait les pieds dans ce centre d'entraînement. Bien sur, il y avait de grandes chances qu'elle obtienne toutes les informations qu'elle souhaiterait par le simple usage de sa force mentale, d'un sourire ravageur et du maniement du chaud et du froid poussés à l'extrême.

Mais elle n'aurait peut être pas ce temps... Il ne fallait pas que la situation se produise à nouveau.

L'autre question, peut être moins urgente, la tiraillait particulièrement : avait-on tué Robert ? Si oui : comment ? Pourquoi ?

Se sentant tourner en rond telle une lionne en cage, elle décida de confier ses doutes à quelqu'un. Elle réfléchit quelques instants avant de se rendre à la terrible évidence : la courgette rouge était la seule personne à même de la comprendre et de l'aider.

Esther se saisit de son communicateur et lança brièvement :

"Vadim. J'ai des informations importantes à te donner. Et j'ai besoin de tes lumières. Ca concerne Robert..."
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Sam 31 Jan 2009 - 20:39
Arrow infirmerie

Vadim supposait qu’Esther avait découvert du nouveau sur la mort de Robert Bateson. Il se demandait bien en quoi ses « lumières » à lui pourraient être utiles.

Il rejoignit d’un pas tranquille le couloir des bureaux, où une vague petite odeur désagréable planait. Il reconnut le fumet tout particulier du dresseur de porcs breton. Un cas tout à fait clinique, de l’avis de Vadim. Il plaignait son collègue Richard Fish d’avoir à gérer ce mutant dans son équipe.

Quand l’Ogre tapa à la porte d’Esther, puis l’ouvrit, ses sens olfactifs furent assaillis par la putrescence de l’air. Il entra en jetant un regard circulaire sur la pièce, balayant l’air d’un geste de la main devant son visage.

« Tu n’ouvres pas la f… »

Il s’interrompit en voyant Esther, les cheveux décoiffés, collés par ce qui semblait être un vieux chewing-gum et l’air pour le moins déconfit. Vadim referma doucement la porte et demanda d’un ton préoccupé.

« Quelque chose ne va pas, Esther ? »

Il aperçut encore des tâches sur son bureau, des cendres et des mégots… une chaussure sur le radiateur… La pauvre femme était-elle dépressive ? Gravement peut-être ? Au point de porter atteinte à sa dignité ? Puis n’y tenant plus il leva sa main, paume ouverte.

« Avant toute chose, ouvrons la fenêtre. »

Et sitôt dit, sitôt fait.
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Mar 3 Fév 2009 - 2:27
Esther affichait une petite mine de bébé phoque dépressif quand Vadim entra dans son bureau. Elle se redressa brusquement en réalisant l'horreur de sa situation.

Elle était dans un sale état. L'odeur était infecte. Et elle avait un chewing gum collé dans les cheveux.

Esther ne sut trop que répondre à Vadim. Elle se contenta de lui lancer un "J'ai connu des jours meilleurs" neurasthénique et laconique au possible, pendant qu'elle faisait disparaître toute trace de nourriture de sa chevelure.

L'israélienne se leva, acquiesçant mentalement à la décision du russe d'ouvrir la fenêtre. Elle baissa le chauffage et récupéra sa chaussure qu'elle cala sous son bras. Puis fit monter légèrement la température pour que Vadim n'ait pas trop froid...

Un truc lui trottait dans la tête et la prenait aux tripes encore et encore. Elle regarda son interlocuteur en s'adossant contre le mur, l'air complétement perdue...

"C'est à propos de Robert" commença-t-elle la gorge nouée. "Mais d'abord, tu m'excuseras un instant..."

Sans attendre la réponse qui ne pouvait être que de pure forme du russe, elle se saisit de son communicateur.

D'abord Hjördis.

"A la réflexion, vous mettrez les deux nouveaux ensemble. Merci !"

Puis Alixtide. Elle sourit mollement : le breton avait un mode de vie trop extrême pour que quelqu'un puisse partager son habitat. Il avait réussi à polluer l'air de son bureau en l'espace d'une seule séance. Elle frissonna d'horreur en pensant à l'état de sa chambre et des micro-organismes avec qui il devait, tout naturellement, la partager.

"Alix, je pense avoir trouvé une meilleure façon d'optimiser vos talents. Rassurez vous, vous pourrez continuer pour l'heure à habiter seul. A la place, j'aimerai que vous me rédigiez quelques propositions sur l'intégration des nouveaux. Ce mémo devra comprendre un état des lieux et un recensement de leurs besoins. Ainsi que quelques propositions pour améliorer l'accueil et l'intégration. Je vous remercie, par avance, de bien vouloir vous en charger. N'hésitez pas à venir me voir en cas de besoin et pour en discuter une fois que cela sera fait..."

Esther sourit : elle pensait bien avoir réussi à valoriser le breton en l'intégrant et ce, sans pour autant compromettre l'intégrité physique de qui que ce soit (hormis la sienne). Elle se dit que la petite frayeur qu'elle avait du occasionner l'espace de quelques instants aux nouveaux se rajoutera à son passif dans l'au-delà. A l'heure future du dépôt de bilan de son existence, elle aurait à faire face à une liquidation métaphyque dans un cercle situé bien bas en enfer... Raison de plus pour ne croire en rien !

Elle reporta son attention sur le russe.

"Navrée pour cette interruption, Vadim... Mais pour en revenir à Robert..."

Le problème était bien plus épineux que le cas Alix. Elle avala sa salive, avant de continuer :

"Je crois qu'il a été assassiné. Ne me demande pas comment. Mais j'ai l'impression qu'il s'intéressait de trop près à des sortes de camps d'entraînement mutants..."

Esther passa une main rapide dans ses cheveux.

"Comme je suis persuadée que toute personne qui s'intéresse de trop près à ces camps est systématiquement liquidée... Par ailleurs, je pense que quelqu'un nous as trahi"


Elle attendait avec impatience la réponse de l'ogre : Vadim avait beau avoir l'air candide, elle pensait bien qu'étant resté plus longtemps qu'elle à l'armée, il aurait des réflexes plus logiques que l'israélienne...
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Ven 6 Fév 2009 - 14:09
Vadim resta adossé près de la fenêtre, plus impatient de respirer de l'air frais que d'avoir chaud. Il croisa les bras, regardant dehors pendant qu'Esther passait ses communications. Il se demanda si sa collègue avait du se battre avec le Breton pour être dans cet état. Il ne fit toutefois aucun commentaire, s'estimant incompétent, et jugeant que la commande d'un rapport sur l'intégration des nouveaux répondait à une stratégie toute psychologique.

Il tourna la tête vers Esther quand elle évoqua le vrai sujet de la réunion. Robert assassiné. Le Russe n'eut pas vraiment de réaction de surprise. Son pays lui avait appris à ne pas croire aux "accidents". Il tiqua à la mention de camps d'entraînements mutants. Son visage se ferma dans cette posture de gargouille pesante et infernale. Un léger grondement de gorge précéda ses paroles.

"Tes collègues de l'université, ou ceux de Bateson par exemple ? Lesquels auraient eu intérêt à trahir ? Qui aurait trahi qui ?"

Vadim connaissait bien mal le fonctionnement des université américaines, mais il lui semblait à première vue étrange qu'un enseignant chercheur soit mêlé à de grandes conspirations.

"Qu'as-tu découvert sur ces camps d'entraînements ? Qu'avait découvert Robert Bateson ? Et... quelles sont donc les circonstances qui te font penser à une trahison ?"

Le Sibérien décroisa et recroisa les bras, le regard fixé sur Esther. En affirmant que "quelqu'un nous a trahi", l'Israélienne prenait déjà un parti pris. Vadim décida d'éclaircir ce point.

"Tu dis que quelqu'un nous a trahi. Tu parles de Robert et toi ? Tu es personnellement impliquée ? Tu as reçu des menaces ?"
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Sam 7 Fév 2009 - 3:38
Faisant les 100 pas dans son bureau, Esther cogita sur les questions de Vadim : il était si militaire, si logique... Qu'elle en oublierait presque le côté de gamin émerveillé que le russe montrait si souvent. L'israélienne sourit mollement : elle avait bien fait de s'ouvrir à Vadim de ses problèmes.

"Je ne pense pas qu'il s'agisse de nos anciens collègues à Robert et moi... Tout simplement, parce qu'ils n'étaient pas au courant de ma visite à l'Université de l'autre jour..."

Elle marqua une pause : Esther se trouvait d'un coup très fouillonne dans ses explications. Elle reprit :

"Bon, je parle là, au sujet de notre expédition à l'Université avec mon équipe. Nous avons été attaqués par un commando mutant radical. Le Front Mutant d'Action Révolutionnaire. Ils semblent en vouloir à... A peu près tout le monde. La Sentinelle bien sur... Mais aussi l'Institut, le GERM et, de ce que j'ai pu en comprendre, moi même... Je trouve un peu gros que le jour où nous nous pointons à l'Université, ce soit justement le jour où ils décident d'intervenir"

Esther pointa Vadim avec sa chaussure.

"Je pense donc que quelqu'un était au courant de notre visite. Et que ce quelqu'un a informé Harmonie... Le centre dont semblait provenir ces mutants. Je ne sais pas qui. Seuls moi même et les LeX étaient au courant. Je leur fait confiance. Mais pourtant... Il y a du bien y avoir une fuite quelque part !"

Calant ses fesses contre son bureau, elle poursuivit :

"Par ailleurs, j'ai appris que nous avions été remplacés... Je parle du GERM. Une nouvelle directrice a été nommée qui ne semble avoir que du mépris pour notre équipe"

Esther observa l'éventuelle réaction de l'ogre rouge.

"Mais sur ce commando... De ce que j'ai pu apprendre et voir de mes propres yeux : ils ont été "conditionnés" par un centre à New York. Par ailleurs, Nathan que nous avons rencontré sur les lieux nous a informé de l'existence d'une institution similaire au Guatemala. Du coup, j'ai très peur..."

Un peu plus et elle se serait jetée dans les bras de Vadim.

"J'ai très peur et j'imagine parfaitement que si les gens qui sont derrière tout ça ont organisé un accident pour Robert, ils ne s'arrêteront pas en si bon chemin. Le pire : je ne sais même pas ce qu'il a pu découvrir pour qu'on décide de le liquider, juste qu'il s'était intéressé dans ses derniers jours à Harmonie et au centre guatémaltèque"

Elle aurait tant aimé fumer une cigarette. Et aller prendre une douche. Ou aller dormir. Mais elle attendait l'appel d'Helga. Et les conseils que pourrait lui apporter Vadim s'avéreraient, peut être, précieux.

"Nous avons saisi un certain nombre de pièces sur place, pour étude. Et j'envisage dès à présent la riposte"
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Mar 10 Fév 2009 - 20:13
Vadim suivit du regard les déplacements d’Esther, tâchant d’ordonner ses pensées en fonction des révélations égrenées par l’ethnopsy. Ce n’était pas chose facile. Il exprima ses réflexions au fur et à mesure qu’elles venaient.

« Le Front Mutant d'Action Révolutionnaire … est intervenu à l’université le jour même où vous vous y rendiez ? Hé bien… qui savait que tu devais partir t’y rendre précisément ce jour-là ? La liste ne doit pas être très longue ! »

La coïncidence était étrange… mais le pays de Vadim lui avait aussi appris à croire aux coïncidences.

« Celui qui a commandité le meurtre de Bateson voulait empêcher que le scientifique aboutisse à quelque découverte. Après l’avoir supprimé, ils ont logiquement pensé à récupérer ses documents personnels… et par extension, ceux de tous ses collaborateurs proches. Si ce même commanditaire a pu mettre à la tête du GERM une autre directrice, c’est qu’il est plutôt haut placé ! Ou du moins très influent. »

Le Sibérien commençait à entrevoir un véritable panier de crabes dans l’affaire de l’Israélienne. Il plissa le front.

« Qui se charge des nominations aux postes de chercheurs, et directeurs de centres de recherche des universités ? Peut-être devrais-tu remonter la hiérarchie administrative ? Un maillon faible se trouvera forcément dans cette chaîne. Un maillon qui aura reçu un ordre quelques temps après l'accident de Bateson par exemple... »

Il se frotta le menton, songeant aux ramifications apparemment impressionnantes de cette conspiration.

« Un organisme de conditionnement à new York, un autre au Guatemala… Hmm… s’ils ont beaucoup de jeunes mutants à leur service, ils ont peut-être des télépathes capables de déceler tes intentions. »

Vadim n’aimait pas trop ce genre d’hypothèse. Cela semblait beaucoup trop simple. Et en matière de lutte contre la télépathie intrusive, l’Institut était relativement bien équipé. Il secoua légèrement la tête, en signe de non conviction en cette idée.

« Si nul à l’université n’était au courant de ta visite… pas même le moindre membre du personnel administratif, alors c’est soit qu’un de tes élèves l’a ébruité à l’extérieur de manière non intentionnelle, soit, c’est un concours de circonstance ! »

Il leva ses deux mains sur les côtés, et les fit claquer sur ses cuisses pour marquer son désarroi.

« Après tout, le temps que les meurtriers de Robert mettent en place cette directrice et envoyent une « équipe opérationnelle » de mutants conditionnés… les LeX ont eu le temps de prendre leur parti. Vous êtes peut-être au coude à coude dans la course. »

L’Ogre rouge s’autorisa un sourire. Esther ne devait pas sous-estimer ses forces et sa rapidité.

« Tu sais il ne doit pas être aussi aisé que ça de manipuler cette grosse machine, dont tu sembles apercevoir quelques bouts. Il faut essayer de déterminer comment l’ennemi fonctionne. Si il n’y a qu’une seule tête, ou plusieurs. Pour cela, tu n’as que deux chemins possibles pour l’heure : remonter la piste, ou la descendre. Tu détiens des cibles en aval, comme le centre Harmonie et le Guatemala. Tu sembles avoir moins d’éléments en amont. »

Il allongea son sourire, désignant sa collègue de l’index.

« J’attends ton rapport sur Harmonie. Cela m’intéresse. »

Puis, fronçant les sourcils et redevenant grave.

« La riposte ? Que veux-tu dire ? »

L’Ogre n’était pas persuadé que l’attaque soit une bonne solution, en l’état actuel des connaissances sur l’ennemi. Il recroisa les bras avec un regard qui signifiait quelque chose du genre : "sais-tu bien à quoi tu vas t’exposer, jeune fille ?"
Esther Kofman
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Jeu 12 Fév 2009 - 3:37
Toujours calée les fesses contre son bureau, Esther écouta avec attention les paroles pleines de sagesse de son collègue russe. Elle opina par moment du chef, haussa les épaules au détour d'autres phrases, cogitant, préparant mentalement sa réponse...

Vadim était rassurant. Comme les montagnes. Comme les étoiles. Immuable. L'israélienne se sentit adolescente d'un seul coup face à ce géant. Elle aurait bien aimé faire meilleure figure, mais dans l'état dans lequel elle s'était volontairement mise, ça allait être difficile.

Elle voulut remettre ses chaussures mais se rappela soudainement que l'une d'entre elle était partie, définitivement, pour une destinée honteuse entre les bras du breton. A la place, elle s'installa en tailleur sur son bureau, non sans avoir au préalable fait place nette d'un revers de manche.

Dans cette nouvelle position, depuis cet observatoire improvisé, Esther reprit un peu de contenance et entreprit de répondre à Vadim.

"Seuls étaient au courant mes élèves... Et je crois qu'on peut les exclure de la liste des traitres potentiels. J'ai bien fait attention à n'en parler que dans la salle de briefing hors la présence de qui que ce soit à part mon équipe"

Elle regarda le russe dans les yeux. Puis reprit :

"Même mes anciens collègues n'étaient pas au courant. Pas que je n'ai pas confiance, mais je n'ai pas jugé nécessaire de les prévenir... Et j'ai eu raison ! Cela permet de les éliminer de la liste des suspects... qui se résume à personne pour l'heure... Donc, c'est que le problème ne doit pas être posé correctement"

L'israélienne pensa à tous ceux qui auraient pu les trahir : pas Judith, pas John, pas Elliott, pas Sears, pas Donna ni Nathan qu'elle ne connaissait pas, pas l'oncle d'Ivy qu'elle n'avait pas admise à son souvenir à participer à la réunion... Alors qui ?

"Qu'est ce qui te fait penser que notre ennemi a désigné cette maudite Docteur Dwyer ? En même temps, rien ne permet d'exclure cette possibilité... Pour répondre à ta question, sans être une spécialiste, il me semble que le Président de l'Université, mon grand "ami" Sears, a pas mal de pouvoirs à ce niveau... J'ai de toutes façons demandé à mon indic' habituel de se renseigner sur cette fille..."

Helga l'indic'. Et sa grande amie. Bourrée de talents en tout genre. Si Dwyer avait un sale petit secret, elle le connaîtrait bien assez tôt...

Réfléchissant sur les propositions de Vadim quant à la conduite à adopter, elle ne put s'empêcher d'afficher un petit sourire d'acquiescement.

"Oui, pour l'heure nous manquons de données... Mais je crois que Robert est tombé sur quelque chose d'énorme ! Mais... Je compte faire un tour dans ce centre... C'est notre fil d'Ariane ! Et en remontant la bobine, j'ai l'intention de mettre la main sur l'assassin de Robert"

Esther était surexcitée, presque hystérique. Bateson était son ami. Son mentor. Presque son père. Un modèle en somme pour la petite israélienne en révolte.

"Mais peu importe qui se cache derrière tout ça. Ce qui compte c'est. Le meurtre de Robert. L'attaque de l'autre jour contre mes élèves. Le fait que je sois visée directement. Et la riposte ne sera pas proportionnée"

Prenant une grande inspiration, la psychologue termina, un peu confuse :

"Enfin, je ne suis pas folle... Je ne vais pas risquer la vie de mes élèves pour rien. Comme je te dis, je fais baliser le terrain avant de m'y rendre. Et je conduirai moi même les opérations sur place"

Avalant sa salive, elle ajouta après une courte pause :

"Et toi ? Ca se passe comment avec tes KozaX ?"


Après tout, Esther n'était pas la seule personne sur terre...
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Jeu 12 Fév 2009 - 21:42
Le regard de Vadim s'attarda sur les pieds sans chaussure de sa collègue, en même temps qu'il réfléchissait. Il défendit ses soupçons sur la fameuse Dwyer.

"Cela me semble une drôle de coïncidence que cette nouvelle directrice ait des opinions hostiles à l'égard de l'ancienne équipe... Pourquoi n'a-t-on pas nommé quelqu'un de plus proche de Bateson ? Cela ressemble trop à une tentative d'étouffement du GERM."

Il acquiessa aux propos de l'Israélienne. Elle avait déjà lancé quelques hameçons, il suffisait d'attendre que les poissons mordent. Si vadim avait pu redouter que l'esprit de vengeance n'obscurcisse le jugement d'Esther, il sentait que la jeune femme gardait, malgré tout, la tête froide. Le fait qu'elle traite cette affaire avec les Lex permettait sûrement de canaliser sa colère à l'encontre des assassins. Esther avait eu une excellente initiative en impliquant l'Institut et ses élèves dans ce dossier. Il se promit d'ailleurs de continuer à suivre l'affaire d'aussi près que possible.

Il tenta d'apaiser l'agitation de sa collègue en la fixant, immobile, et esquissant un sourire.

"C'est une hypothèse stupide, mais qu'il est toujours bon d'entrevoir : peut-être n'a-t-on attaqué Robert que pour mieux atteindre une autre cible. Toi, ou bien l'Institut... On connaissait facilement tes liens avec Roberts, vos liens avec l'Institut Xavier. On a pu tuer Robert Bateson pour provoquer une réaction de ta part... Sois prudente... surveille bien tes arrières."

Termina-t-il du ton le plus sérieux du monde. Esther était d'une grande intelligence, elle n'avait pas froid aux yeux et rien ne semblait pouvoir la faire reculer... Une avant-garde parfaite. Mais qui serait l'arrière-garde ? Vadim devait s'avouer un peu inquiet, nonobstant la confiance totale qu'il mettait en la psychologue.

"Mes KozaX... sont à ton image, ce qui me plaît beaucoup ! Ils aiment l'action, ne s'effraient de pas grand chose, et prennent de bonnes initiatives. Ils négligent peut-être légèrement l'aspect défensif."

Dit-il en se souvenant de la mission en Inde.

"Ils ont délivré d'un asile un jeune compatriote mutant. Celui-ci se repose dans ma chambre, et nous le ramenons bientôt en Russie. Il est complètement sous le choc. J'aurai préféré avoir le temps de vous le confier, à toi et Sibylle. Mais je pense qu'il a surtout besoin de retrouver sa famille, son environnement quotidien."

Il soupira, s'éclaircit la gorge, et regarda un instant le ciel par la fenêtre avant de revenir sur Esther. Avec Vadim, les problèmes psychologiques avaient des réponses souvent aussi simples qu'un bol de soupe et un lit douillet.

"Nous allons à Moscou, pendant que tu fouilleras Harmonie. Notre protégé a été enlevé au cours d'un vol qui devait l'ammener en Allemagne, pour un stage informatique. Il s'est téléporté hors de l'avion et a attéri dans le village de Maaddi, en Inde !"

Il haussa les épaules devant ce tour du destin.

"Nous espérons trouver au Ministère à Moscou des informations sur ce programme de stages... C'est une exploration en quelque sorte. Qui sait, si ce panier de crabes est aussi fourni que le tien ?"

Il adressa un clin d'oeil complice à la jeune femme. Mais dans son for intérieur, Vadim était assez tendu à l'idée de retourner en Russie, avec des KozaX parfois légèrement insouciants...
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Ven 13 Fév 2009 - 1:36
"Sears a jamais pu nous encadrer, je crois que c'est aussi simple que ça... Il nous a fichu à la porte dans des circonstances... assez désagréables. J'ai été prévenue par courrier recommandé. Mes collègues Judith et John, alors en expédition au Guatemala, se sont aperçus que la ligne budgétaire du laboratoire avait été bloquée. Ils ont du rentrer par leurs propres moyens !"

Cette histoire la mettait dans tous ses états : si Nathan n'avait pas été là, deux anciens du GERM aurait été obligés de faire la manche dans un trou sordide d'Amérique du Sud !

"Je ne sais pas ce qu'est devenue notre secrétaire en revanche... Quant au dernier, Stephen Elliott, il a réintégré son laboratoire d'anthropologie. Comme je le dis, entre Sears et nous ce n'était pas une histoire d'amour !"

Elle fulminait contre l'infâme professeur de théologie. Comment un nul pareil avait il pu devenir Président d'Université ? Là, était tout le mystère...

"Je surveille mes arrières" lança-t-elle comme pour tenter de se rassurer elle même. "Mais, ouais j'ai l'impression que le joueur d'échecs en face de moi a quelques coups d'avance... Raison de plus pour atomiser le plateau de jeu !"

Esther souffla un grand coup.

Le temps de se calmer, elle écouta Vadim parler de ses KozaX. Esther tenta, ainsi, d'oublier quelque peu ses problèmes, pour se consacrer à ceux des autres...

"Intéressant tout ça... Donc c'est retour à la mère patrie pour toi ? En tout cas, on dirait que les mutants intéressent encore et toujours beaucoup trop de monde... J'ai hâte qu'un jour nous ayons un droit à l'indifférence..."

C'est à ce moment que le téléphone d'Esther choisit de sonner. Elle baissa les yeux vers l'affichage du numéro : Helga. Reportant son attention sur Vadim, elle termina :

"Le travail m'appelle cher collègue. Merci pour tout, vraiment. Et... Prends bien soin de toi"


Et elle prit l'appel...
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