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Juliette Dagon
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Liberté, douce liberté... Empty Liberté, douce liberté...

Lun 16 Fév 2009 - 14:19
Arrow Saut temporel

Vendredi… Après les cours de la matinée à l’institut, Juliette aurait du, comme à son habitude, déjeuner rapidement et se diriger vers l’arrêt de bus le plus proche de l’établissement afin de se rendre en ville pour ses cours à l’extérieur. Comme si le fait d’être le dernier jour de cours de la semaine était une incitation à surcharger les étudiants de travail, le vendredi était sans doute le jour le plus rempli pour la gothique romantique. Pourtant, en ce vendredi de mars ce fut différent… Son école d’art avait supprimé ses cours de la journée pour cause de réunion impromptue, dont le but lui avait quelque peu échappé. Elle ne l’avait appris que la veille au soir, juste avant la fin des cours, mais il lui avait semblé avoir compris que c’était pour discuter de l’éventuelle obtention d’une bourse destiné à l’élaboration d’un grand projet, dont les élèves seraient partie prenante… Un travail pour la ville, ou quelque chose dans le genre… Juliette ne savait pas trop en fait, car ses professeurs, sans doute pour ne pas tenter le sort, avaient préféré rester vague sur le sujet afin de ne pas leur donner de faux espoirs. Quand à ses cours en faculté de psychologie, elle n’avait qu’un seul et unique cours le vendredi après-midi, et justement, ou plutôt malheureusement serait le terme le plus adéquat, son professeur avait du s’absenter pour assister aux obsèques de l’un des membres de sa famille. Juliette avait de la peine pour son professeur… Madame Whitaker était une femme qui avait toujours le sourire, toujours un mot aimable, et une attitude presque maternelle avec ses étudiants… Le genre de professeur, que bien des étudiants leur envierait. Même si la gothique romantique avait un rapport que certains qualifierait d’étrange, voire même de morbide avec la mort, elle ne pouvait s’empêcher d’être attristée lorsque celle-ci touchait les gens qu’elle connaissait. C’était sans nul doute là une caractéristique propre à l’être humain, mais même si on savait que la mort était une des choses les plus naturelle qui soit, on ne pouvait s’empêcher de ressentir le besoin de la repousser le plus longtemps possible. Ce fameux instinct de survie certainement, qui avait fait perdurer l’espèce humaine jusqu’à ce jour en dépit de ses innombrables tentatives pour s’exterminer soi-même…

De fait, Juliette avait une après-midi toute entière de libre, et une constatation evidente s’imposa alors à son brillant esprit de déduction… Elle ne savait absolument pas quoi faire de ce temps mis à disposition. Alors, après avoir quelque peu errée comme une âme en peine dans les dédale des couloirs de l’institut, elle décida, contrairement à sa première idée qui était d’aller faire un tour en ville, de demeurer à l’institut et de se diriger finalement en direction du salon ou elle s’installa lascivement sur l’un des confortables fauteuils qui faisait face à la télévision. Attrapant la télécommande d’un geste gracile, Juliette déposa ensuite son bras sur l’accoudoir rembourré et moelleux, et croisa ses jambes en une attitude sereine mais distinguée. Une délicate pression du pouce sur le bouton coloré de ce rouge si caractéristique dans les télécommandes, et un éclair bref illumina l’écran dernier cri qui laissa alors apparaître une quelconque publicité pour un produit, sans doute bien moins idyllique ne le laissait supposer cette dernière. Juliette regarda la succession de produits vantés défilé sans vraiment y prêter attention, comme si ne penser à rien lui était en quelque sorte reposant. Il fallait reconnaître que le calme qui régnait à l’institut n’était pas des plus désagréable pour la gothique romantique qui n’aimait pas particulièrement la cohue seyant habituellement à l’endroit. La grande majorité des équipes étaient parti en mission pour elle ne savait trop quel endroit, et ne demeurait plus en ces lieux que les JustiX et les X-Plorers… Un calme et une sérénité très appréciable ; même si les nouveaux venus ne manquaient pas de faire preuve de leur présence, de manière parfois bien bruyante… Mais ainsi était la vie en communauté après tout, elle ne pouvait guère y faire quoi que ce soit.

Dans un soupir, Juliette zappa. Elle passa d’une chaîne à l’autre, alternant entre publicités assurément mensongères, soap opéra, émission de loisirs ou de divertissement… Films de seconde zone ou bien encore de série B… Bref, tout ce qui faisait la grandeur intellectuelle des Etats-Unis, et l’intelligence des masses populaires. En désespoir de cause, la gothique romantique porta son dévolu sur une chaîne d’information en continue. Le fait que le monde était mal en point n’était pas vraiment un scoop, loin de là même… Mais parfois il était bon de venir prendre le pouls de ce grand malade cosmique, dont le bleu n’était pas uniquement au cœur…
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Mar 17 Fév 2009 - 2:54
[Arrow Mission à Paris Arrow Saut temporel]

Wind avait peu dormi. En règle générale, elle dormait peu, mais particulièrement cette nuit, bien que la journée précédente fût des plus chargées, tant concernant la masse d'informations à intégrer que sur le plan émotionnel. Retrouver Charly avait signifié faire face à un groupe de mutants qui se réclamait "Elus" (de quoi ou de qui, et pourquoi, mystère), se retrouver en tête à tête avec la police française et ses gaz lacrymogène dont elle avait eu bien du mal à se débarrasser des effets néfastes, malgré les conseils du Professeur Santero, s'embarquer pour une nouvelle mission qui se profilait dangereusement à l'horizon fin d'aider un petit garçon inconnu et surtout, sans doute ce qui lui restait le plus en travers de la gorge, renouer avec cette désagréable sensation de blackout qui n'avait rien à voir avec les ravages de l'alcool et lui rappelait avait aigreur l'intrusion à l'Institut... et la mort de River.

On eût pu penser qu'après vingt-quatre heures si mouvementées, quiconque eût dormi d'un sommeil de plomb, bien heureux de retrouver les bras de Morphée et s'y délasser. Il faisait pourtant encore bel et bien nuit lorsqu'elle avait ouvert les yeux, incapable de rester plus avant au pays des songes qui ne lui avait fourni qu'un sommeil agité, peuplé des visages de Iacobo la mettait en garde contre son professeur référent, de Chris, la repoussant, de Paolo, s'excusant de son échec à les protéger, d'Yrianna, grimaçant de douleur, du petit garçon, appelant à l'aide, de Cloud, blessé aussi, mais par sa faute, de Rain, en larmes comme elle lui expliquait qu'elle allait devoir repartir, de River, pâle comme la mort à juste titre, de Tim et Wood tels qu'elle les avait vus pour la dernière fois, avant qu'ils ne quittent l'Institut. Une douche brûlante n'avait pas suffi à ôter leurs regards implorants, outrés, déçus ou méfiants de son esprit, et elle avait fini par aller courir, musique classique à fond dans ses écouteurs, vain effort pour les occulter. Ses poumons lui brûlaient presque autant que sa gorge n'avait été qu'un enfer de flammes lorsque les fumigènes s'étaient propagés dans leur cellule la veille, quand elle s'était décidée à arrêter, et Miss Marcin aurait été fière de ses progrès, peut-être, si elle avait été là pour les constater. Elle n'allait pas vite, mais tenait au moins davantage sur la longueur, ses conseils pour améliorer son endurance manifestement efficaces. Il était sans doute bien trop tôt pour cela, cependant, et elle ne croisa personne en remontant à sa chambre pour filer sous une nouvelle douche, qui s'acheva sur la même pensée que précédemment : ça ne marchait pas. Si elle avait pu faire le vide pendant qu'elle courait, à présent qu'elle avait arrêté, ses démons revenaient déjà la hanter.

Le soleil levant avait réveillé Kitty, elle aussi de retour de mission, et elle avait appris peu après, en descendant à la cuisine où elle avait été surprise de ne trouver presque personne que les autres équipes étaient toutes parties en mission, à l'exception des JustiX. L'idée de ne pas voir Iacobo ternit son regard et elle s'éclipsa rapidement de la pièce, où, sans nul doute, ses coéquipiers ne tarderaient pas à la rejoindre. Et elle n'avait pas envie, ou pas le courage, de reparler de ce qui s'était passé, et de ce qui les attendait, doutant que ces sujets ne viennent pas rapidement sur le tapis.

Les cours avaient accaparé son attention, suffisamment pour qu'elle laissât ses sombres pensées de côté, mais la perspective du déjeuner les avait ravivées, et elle avait évité la cuisine comme la peste, profitant d'un instant où elle était vide pour s'emparer de quelques fruits et d'un paquet de gâteaux aux épices et regagner sa chambre... qu'elle quitta presque aussitôt, dès qu'elle eût songé que Kitty y passerait sans doute prochainement. Elle ne pouvait pas éviter tout le monde, tout le temps, aussi peu nombreux fussent-ils ce jour-ci à l'intérieur du bâtiment, mais pour l'instant, elle préférait être au calme. Et au chaud. Le froid hivernal, elle avait déjà donné ce matin.

Ses pas l'avaient menée au salon, et elle hésita en voyant la télé allumée sur une chaîne d’information en continu. Il n'y avait pourtant pas grand monde. A vrai dire, il ne s'y trouvait que Juliette, la jeune fille à l'allure si particulière qui était arrivée à peu près en même temps qu'elle - dans son souvenir toujours. Elle n'était pas très bavarde, en tout cas pas lorsque la londonienne s'était trouvée en sa présence, et cela lui convenait très bien pour l'heure. Après un "Hey..." censé indiquer une marque de politesse inexistante pourtant dans cette absence de formulation, un salut aussi impersonnel que bref, elle s'installa à son tour, retirant ses tennis noires et roses pour replier ses genoux sous elle. Pour la première fois depuis bien des semaines, elle ne portait pas que du noir. Pas que. Parce que cette couleur - qui n'en était pas une, censément - composait la majorité de sa tenue. Mais le débardeur rose qui apparaissait à l'encolure du gilet sombre qu'elle gardait boutonné sur sa poitrine presque inexistante attestait d'une amorce de retour à la normale. Le fait qu'elle dépose les fruits et les biscuits sur une petite table non loin, entre Juliette et elle, aussi.

- Sers-toi si tu en veux... ajouta-t-elle comme si le geste n'avait pas été suffisamment éloquent, avant de poser son regard sur l'écran.

Une moue disgracieuse s'inscrivit sur visage un bref instant devant toutes les horreurs du monde et le mauvais traitement des informations par les médias. Elle préférait ne pas songer à la part de mensonge qui occultait les faits réels des événements dont elle ne connaissait pas exactement la teneur, et secoua la tête avant de grappiller quelques grains de raisin.

- I can't believe the news today... souffla-t-elle pour elle-même, reprenant les paroles d'une très ancienne chanson dont elle était presque certaine que personne n'avait jamais entendu la moindre note ici. [b]Il n'y a rien de moins déprimant ? Même une chaîne sportive s'il n'y a pas que des gars qui courent après un ballon... Je sais pas... De la danse, de la gym, de la natation, du patinage... Un sport de filles un minimum artistique ?

Pas qu'elle fût une grande fanatique des sports télévisés à l'origine. Simplement que quitte à regarder le petit écran, et histoire de ne pas tomber dans un registre auquel personne ne connaissait rien, autant que ce fût pour visualiser quelque chose de joli. Et elle trouvait ça joli - même si elle n'y connaissait rien - les ballets, les épreuves de gymnastique, la natation - synchronisée s'entendait, bien que l'oubli pût être fâcheux - ou le patinage... Aucune idée, cela dit, de ce que la gothique en pensait...
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Mar 17 Fév 2009 - 13:35
Alors qu'elle était en première au lycée Vinsconci, le professeur de philosophie de Juliette avait déclaré à toute sa classe que le monde resplendissait de cette beauté unique dans l'univers, uniquement parce que elle était sublimé par toute l'horreur qui la parcourait telle un réseaux veineux... Sublimé la beauté par la laideur, c'était là une idée qui avait immédiatement séduite la jeune femme. Car en effet, quelle valeur accorder à la beauté, si rien ne vient en comparaison..? L'un comme l'autre n'était rien sans son opposé, sans son reflet déformé dans le miroir... En termes de laideur et d'horreur, les chaines d'informations avaient sans conteste les meilleurs éléments en leur possession. Le monde était laid, tellement laid, mais en même temps si beau. Tout n'était en fin de compte qu'une simple question de point de vue. Certains préféraient se complaire dans l'obscurité de ce monde, tandis que d'autres optaient pour une vision plus idyllique... Trop peut-être, car généralement ces derniers niaient que la Terre était profondément souillé par l'homme et sa nature si imparfaite. Il y avait aussi une troisième catégorie de gens, celle dont Juliette faisait partie... Ceux qui, bien que ouvert à la beauté de la planète et ses nombreux trésors, n'en demeuraient pas moins conscient de ce qui se trouvait au-delà du miroir de la réalité rassurante. Une étape intermédiaire entre ceux qui ne voyaient que le pire, et ceux qui, à contrario, ne voulaient voir que le meilleur. Finalement, tous étaient aveugle lorsque l'on y songeait. Ils se construisait chacun une réalité conforme à leur propre vision du monde, faisant fi de l'autre. Ce même professeur de philosophie leur avait aussi dit que la réalité d'un individu dépendait uniquement de sa perception de l'instant présent... En soi, tout ce qui existait n'était que subjectivité...

Les informations télévisés... Ou fallait-il les classer dans ce cas..? Pour Juliette, il ne faisait aucun doute qu'il fallait créer une quatrième catégorie, celle ou la beauté et la laideur n'avait comme seule valeur que le spectaculaire et l'audimat réalisés à chaque passage. Si le malheur attiraient les spectateurs, alors le monde était laid, très laid même... Mais si c'était la beauté qui se révélait le plus attractive, alors le monde devenait soudainement d'une beauté éclatante. La réalité n'était qu'une variable indéfini en fin de compte, une variable x au cœur d'une équation sans cesse en mouvement. Dans le cas présent, les informations étaient assurément déprimante au plus au point... Conflits en tous genres, accidents, politiques aux mensonges aussi effarant que la grisaille de leur costume assortie à celle de leur apparence... Pourtant, bien que son père fasse en quelque sorte partie de cette caste politique, jamais la gothique romantique ne l'avait trouvé terne. Peut-être, était-ce simplement parce qu'il s'agissait de son père, et qu'elle le connaissait bien.Quoi qu'il en soit, elle regardait avec attention un reportage sur les dégâts causés par un cyclone en Asie, accompagné de son inévitable lot d'images d'enfants en guenilles et de populations désœuvrées. Elle le savait, à la fin du reportage ils afficherait un numéro de téléphone et une adresse, afin que les gens fassent un don au nom de la sacro-sainte solidarité humaine qui, étrangement, n'apparaissait que lorsque l'on en avait le besoin urgent.

On disait que Juliette était étrange, mais... N'était-ce pas l'humanité tout entière qui l'était en fin de compte, chaque individu considérant son étrangeté propre comme étant la normalité..?

D'un point de vue philosophique la question était très intéressante, mais toutes ces considérations hautement intellectuelles furent rapidement balayé par un "hey" venant de l'entrée du salon, et qui surpris quelque peu la gothique romantique de par sa douceur vocale. En tournant brièvement la tête en direction de ladite entrée, Juliette pu voir une blonde filiforme se glisser en un silence presque parfait, jusqu'à un fauteuil tout proche. Elle reconnut Wind, et la gratifia d'un bonjour aussi bref que sa propre salutation esquissée. Celle-ci n'avait apparemment pas déjeuner si elle en croyait les fruits et le paquets de gâteaux que l'anglaise déposa sur la table basse qui les reliaient toutes deux, et c'est poliment qu'elle déclina son invitation à se servir en lui disant qu'elle avait déjà déjeuner. Trop rapidement sans doute et bien avant tous le monde, mais la force de l'habitude était tenace, même si aujourd'hui le temps ne l'avait pas réellement pressé. Wind se lova dans son fauteuil, et commença à regarder l'écran plat de la télévision. Juliette l'observa durant quelques minutes, en silence. La jeune femme faisait désormais partie des X-Plorers, l'une des deux équipes qui venait de rentrer la veille. La gothique romantique ignorait tous des missions, comme tous ceux dans son cas, pourtant elle trouva Wind quelque peu las... Eprouvée même... sa dernière mission lui avait-elle était difficile..? Juliette n'en savait rien, mais le laconisme de celle-ci était la preuve flagrante qu'elle n'avait visiblement pas la moindre envie de parler. Soit... L'italienne n'était elle-même pas d'une nature encline à une discussion volontaire et enflammée, ce qui leur faisait un point commun à toutes les deux hormis le fait qu'elles venaient du vieux Monde. Elles continuèrent donc de regarder la télévision en une simili indifférence, lorsque Wind lui demanda s'il il n'y avait pas quelque chose de plus... Gai... sur les autres chaînes. Juliette tourna alors son visage dans la direction de la jeune femme, et lui dit d'un air légèrement facétieux :

"Nous sommes aux Etats-Unis ma chère, tu a là le meilleur de leurs programmes télévisés."

Le propos était sans doute quelque peu moqueur et médisant, mais peut-être pas aussi éloigné de la réalité que l'on pouvait le penser ce prime abord. Après tout, la multiplication des réseaux n'avait jamais été une preuve de qualité des programmes et, en ce domaine, ce qui était le plus grand pays du monde restait désespérément précurseur aux yeux de l'européenne qu'était Juliette. Toutefois, un programme ou un autre ne lui importait en réalité que très peu. La gothique romantique regardait la télévision sans vraiment y prêter attention, uniquement dans le but de passer un temps libre et vide de tout intérêt. C'est pourquoi, pour toute réponse elle se pencha légèrement en avant et déposa la télécommande devant le fauteuil de Wind en lui disant :

"Je te laisse choisir, peut-être que tu trouvera un programme qui te plaira..."

Puis elle se laissa à nouveau tomber au creux de son propre fauteuil, et replongea son regard de glace sur l'écran aux couleurs sublimées par une image d'une impressionnante netteté... Il n'y avait pas à dire, on avait presque le sentiment de pouvoir toucher du doigt ce filet de sang joliment écarlate, qui s'écoulait de la blessure de ce malheureux qui s'était fait fauché par un transport en commun en Chine... Le progrès tout de même, le progrès...
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Liberté, douce liberté... Empty Re: Liberté, douce liberté...

Mer 18 Fév 2009 - 1:49
Juliette refusa poliment de toucher aux biscuits et aux fruits, et Wind laissa là le sujet, pelant une clémentine en silence. Elle ne savait pas si la jeune femme avait déjeuné ou non, et dans un cas comme dans l’autre, se gardait de tout commentaire : si elle avait déjà mangé, elle n’avait rien à lui dire, et si ça n’était pas le cas, elle était mal placée pour faire des leçons de morale sur la nécessité de se nourrir correctement, au vu du peu d’attention qu’elle avait porté à sa propre alimentation sur les derniers mois. Alors en silence, elle grignota quelques quartiers de l’agrume dont un petit autocollant déterminait la provenance de Floride.

Si l’anglaise avait su qu’elle était si transparente aux yeux de l’italienne, elle eût sans doute tôt fait de quitter le salon, de regagner un endroit complètement désert. Pour l’heure, elle esquissa un sourire au commentaire de la gothique sur la qualité des programmes de la télévision américaine. Elle ne regardait pas beaucoup les émissions déjà en Angleterre, et avait eu encore moins de loisir de le faire depuis son arrivée à l’Institut. Ni l’envie d’ailleurs. Aujourd’hui, elle songeait seulement que passer quelque temps à regarder quelque chose de peu impliquant ne pouvait pas lui faire de mal, et aiderait, peut-être, à lui changer les idées. Et les informations télévisées ne lui semblaient pas vraiment entrer dans la catégorie « peu impliquant ». Même lorsqu’il ne s’agissait pas du « problème mutant », voir des enfants en détresse n’était pas tout à fait le genre de spectacle fait pour la rassurer.

Quand son interlocutrice se pencha donc pour déposer la télécommande devant elle, elle tourna son visage pâle vers elle, un instant surprise, avant de la remercier brièvement et de s’emparer du boîtier. A la maison, c’était bien souvent Cloud qui décidait des programmes, songea-t-elle avec une pointe d’amertume comme à chaque souvenir d’un temps qui lui semblait totalement révolu. Elle n’avait aucune idée du nombre de chaînes ni de ce qu’il pouvait y avoir sur chacune d’entre elles, et quand les images voyeuristes d’une victime d’un accident de la circulation en Chine brillèrent sur l’écran, elle appuya sur un des boutons au hasard, une moue de dégoût sur le visage. Ils ne pouvaient donc pas faire autrement que décortiquer toutes les horreurs du monde ? Evidemment que l’information nécessitait d’être transmise, mais de là à montrer ostensiblement les moindres détails sordides…

Comme sa camarade tout à l’heure, elle passa sur nombre de programmes tout aussi inintéressants les uns que les autres. Un soap opéra digne de ceux que regardait tante Agatha, une sitcom pour adolescents qui aurait ravi Rain, des publicités écoeurantes, et des jeux dont les gains étaient inversement proportionnels à l’intérêt intellectuel… tout ce qui ne l’intéressait pas le moins du monde. Elle allait abandonner pour revenir sur une des telenovelas diverses qui feraient un bruit de fond acceptable à défaut de monopoliser son attention quand une silhouette virevoltant sur la glace arrêta ses pressions frénétiques sur le bouton permettant de changer de chaîne. Elle fronça légèrement les sourcils et pencha légèrement la tête. Sarah Lickstein disait le bandeau en bas de l’écran. Elle observa la jeune fille évoluer un instant, n’y connaissant pourtant pas grand-chose, avant de soupirer.

- Mon frère la préférait à la française, je crois… Comment s’appelle-t-elle déjà ?

Elle n’avait jamais vraiment fait attention aux performances des patineuses, et était bien incapable d’évaluer la technique. Mais la musique qui accompagnait les prouesses des sportives la détendit un peu, et elle se cala à son tour plus confortablement contre le dossier du fauteuil comme la présentatrice annonçait la candidate suivante, française justement.

- Ah… fit-elle sans ajouter quoi que ce fût d’autre : la présentatrice commentait bien suffisamment la grâce de la jeune fille. Et si elle n’y connaissait rien, elle pouvait tout de même confirmer qu’il lui semblait y avoir plus de délicatesse, et d’âme, dans les enchaînements de « Mademoiselle Hanouni ».

Pour le coup, elle ne partageait pas l’avis de son jumeau sur ce point-là. L’autre était peut-être plus technicienne comme disait la voix off, mais ce que faisait la française la touchait davantage… Elle ne pouvait pas ne pas faire de parallèle avec la musique, et avec la comparaison qu’on faisait de Beverly et elle, d’ailleurs. Beverly qui devait se faire un plaisir de la remplacer depuis la rentrée… Mais qui était incapable de faire ressentir les émotions d’un morceau bien qu’elle fût sans doute meilleure qu’elle techniquement parlant. Quoi qu’à présent, le débat pût être rouvert, compte tenu des pouvoirs qu’elle avait acquis. Un instant, elle imagina un duel vocal entre elles deux, et se réprimanda aussitôt, quant au déséquilibre évident de la chose si elle utilisait ses capacités mutantes. Ca n’était pas fairplay du tout, et elle secoua la tête, avant de souffler, revenant sur le sujet des patineuses bien qu’une partie de son cheminement de pensée vînt à manquer dans son discours.

- Bah… Je n’y connais rien de toute façon…

Elle posa pourtant la télécommande, laissant la chaîne sportive présenter les autres concurrentes, s’intéressant davantage à leurs choix musicaux (qui trouvaient rarement grâce à ses oreilles, malheureusement) qu’à leurs prouesses ou à leurs costumes (ce que Rain et River commentaient à l’époque, confrontant leurs points de vue souvent divergeant…). Un peu embarrassée d’imposer son choix à Juliette, même si l’autorisation lui en avait été donnée, elle esquissa un sourire un peu gêné avant d’attraper un des gâteaux qu’elle grignota du bout des lèvres, sans grand appétit.
Juliette Dagon
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Mer 18 Fév 2009 - 13:42
Wind grignotait, plus qu'elle ne mangeait, et Juliette se demanda, l'espace d'un instant, si l'anglaise n'avait pas un léger problème d'anorexie. En effet, depuis qu'elle avait fait sa rencontre il y avait un peu moins d'un an de cela lors de son arrivée à l'institut, la gothique romantique l'avait toujours trouvé bien trop maigre. Elle paraissait n'avoir que la peau sur les os, et quelque part Juliette avait un peu de peine pour elle... Car avec quelques kilos supplémentaire et un visage légèrement plus arrondi, Wind serait sans nul doute une très jolie femme à défaut de n'être qu'une femme plutôt jolie. Malgré tout, cette impression de maigreur s'était lentement mais surement affirmé depuis quelques temps. Etait-ce inhérent à d'éventuels soucis personnels dont elle préférait garder le secret..? Cela était une option tout à fait envisageable selon Juliette qui avait, des le début, trouvé que la jeune femme paraissait être d'une nature assez introvertie. Elle lui paraissait être du genre à ne pas se confier à qui que ce soit lorsqu'elle avait des ennuis quelconque, préférant sans doute garder tout en elle afin de ne pas déranger les autres. L'anglaise était en fin de compte aussi discrète que effacé, un peu à l'image de la gothique romantique, bien que toutefois celle-ci devait surement l'être bien plus encore de par son évident manque de capacité à se lié avec autrui, contrairement à Wind qui avait assurément un esprit maternel bien plus développée que celui de l'étrange italienne. L'une était ouvertement familiale, tandis que l'autre n'était que douceur, uniquement... Peut-être, était-ce là ce qui les différenciait tellement en définitif...

Le sourire que Wind lui offrit après avoir décidé de rester sur la chaine sportive lui sembla empli d'une légère gène... Juliette se demanda bien pourquoi, puisque après tout c'était elle qui lui avait laisser le choix du programme. Un programme dont Wind avait d'ailleurs eu bien du mal à choisir, vu la frénésie qui avait semblait habiter ce pouce d'apparence si frêle. Tout comme Elle-même avant son arrivée, la jeune femme était passé d'une chaine à l'autre, revenant parfois en arrière afin de rester prostrée l'espace der quelques instants devant une série, un téléfilm... Avant de finalement reprendre sa course frénétique à la recherche du programme élu. En raison de la qualité vocale de la voix de la jeune femme, Juliette aurait pensé qu'elle se serait arrêté éventuellement arrêté sur une chaine musicale, plutôt que sur une chaine sportive. Mais son choix s'était en définitif porté sur un programme qui allait à l'encontre de ce qu'elle était assurément, et cela n'en surpris que plus encore la gothique romantique qui suspecta dans ce choix télévisuel, un moyen d'échapper à un quelconque tracas en se vidant l'esprit devant un programme qui ne nécessitait en fin de compte aucune réelle réflexion. En matière d'absence de réflexion, il fallait bien reconnaitre que Wind avait trouvé le bon créneau en choisissant le sport comme moyen de distraction, et plus encore en optant pour le patinage artistique... Encore que en ce domaine, le terme artistique se voyait peut-être un peu trop utilisé à la légère selon Juliette.

Mais Wind avait porté son dévolu sur ce semblant de sport, alors la gothique romantique se plia à sa décision puisqu'elle lui avait laissé le libre choix du programme. Lorsque apparut à l'écran une patineuse, l'anglaise sembla la reconnaitre contrairement à Juliette qui n'avait aucun attrait pour ce soi-disant sport. En regardant le bandeau en bas de l'écran, elle pu y lire le nom de Sarah Lickstein... Une candidate israélienne..? En regardant plus attentivement le petit rectangle coloré qui indiquait la nationalité des patineuses, Juliette constata cependant que cette dernière était en réalité une canadienne... Comme quoi, cette contradiction entre les noms de famille et les nationalités, témoignaient bien du fait que le monde actuel n'était plus vraiment aussi compartimenté que certain voulaient bien le faire croire. quoi qu'il en soit, Wind lui adressa brièvement la parole, lui parlant de son frère qui, apparemment, préférait cette patineuse à une française. Dans une pensée amusée, Juliette se demanda si ce que Cloud préférait était réellement le talent de cette patineuse, ou bien si cette préférence n'avait pas un quelconque rapport avec le fait que cette patineuse canadienne paraissait avoir des fesses rondes et bien rebondis, sous son justaucorps étincelant de ses mille et une paillètes argentés. A l'interrogation de Wind, Juliette faillit répondre mais elle s'en abstint lorsqu'elle remarqua que, en fin de compte, cette interrogation s'adressait plus surement à elle-même que à la gothique romantique. Son désintérêt total de sa réponse confirma d'ailleurs à Juliette la justesse de son jugement sur le sujet, tout comme il lui confirma le fait déjà ressenti, que l'anglaise n'avait assurément pas l'envie de faire la moindre conversation.

Celle-ci lui parut alors comme absorbé par l'apparition de la candidate française, qui fit crisser ses patins sur la glace en une attitude ouvertement prétentieuse. Un sport de m'as-tu-vu, voilà comment Juliette considérait le patinage. Selon elle, un sport ou l'apparence comptait autant que l'exploit physique, n'était pas un sport... Il s'agissait ni plus, ni moins, d'un vulgaire concours de beauté déguisé en évènement sportif. Encore que pour la peine, le terme d'évènement était sans doute bien trop galvaudé d'après elle. C'était à celui ou celle qui avait la tenue la plus éclatante, la plus aguichante... Homme ou femme, le résultat était le même... de sport, le patinage actuel ne méritait absolument pas le nom. Lorsque Wind lui fit à nouveau grâce de quelques mots, ce fut pour lui signifier que, en fin de compte, elle-même n'y connaissait absolument rien en patinage. Juliette lui jeta alors un regard songeur en levant légèrement un sourcil, se demandant intérieurement pourquoi elle avait choisi ce programme. La gothique romantique reporta finalement son regard translucide sur l'écran haute définition, et regarda la patineuse française commencer son exhibition... Des longues glissades sur la glace, des sauts et des acrobaties qui soulevaient régulièrement l'inutile semblant de jupe qui ne servait que à donner un sentiment de bien séance... Non, vraiment...

"Il n'y a rien à connaitre, puisque ce n'est pas du sport..."

Dit-alors Juliette sans vraiment le vouloir, tandis que ses yeux se closent l'espace d'une seconde...

"C'est uniquement un spectacle pour les yeux, ou la technique s'efface devant les apparences les plus spectaculaire, rien à voir avec le véritable esprit du sport..."

La gothique romantique savait de quoi elle parlait, pour avoir elle-même pratiqué de la gymnastique de manière régulière, durant plus d'une douzaine d'années. Certes, certes, c'était assez difficile à croire, lorsque on la voyait ainsi vêtue et apprêté, mais en dépit des apparence Juliette était une véritable sportive accomplie, dont les capacités, en dépit de l'arrêt de son activité, demeuraient bien au-dessus de la moyenne, aidé en cela par les entrainements régulier de l'institut, qui lui offrait en prime le matériel pour pouvoir pratiquer, de temps à autre, son ancienne activité sportive. Bien qu'elle paraissait fragile de prime abord, c'était une fragilité trompeuse qui lui était cependant un avantage certain.
Kitty Willington
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Liberté, douce liberté... Empty Re: Liberté, douce liberté...

Mer 18 Fév 2009 - 15:45
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Enfin la fin des cours. Kitty avait remonté son sac de cours dans sa chambre en revenant à l'Institut et récupéré son livre de contes. Elle avait dans l'idée d'aller prendre des nouvelles de Danny, le jeune mutant qu'ils avaient ramené avec eux. Puis elle comptait lui laisser son livre. S'il était réveillé, il devait surement s'ennuyer tout seul à l'infirmerie. Mais d'abord il fallait qu'elle trouve Wind. Le petite télépathe descendit les escalier qui menaient aux chambres en courant. Puis elle réfléchit à l'endroit où devait se trouver sa grande soeur. Kitty mit la main dans sa poche et en sortit le bracelet qu'elle avait acheté pour elle. La fillette commença à se diriger vers la cuisine, premier endroit où elle pensait trouver la X-plorer quand elle entendit des voix venir du salon. La petite JustiX s'y dirigea ayant reconnut la voix de Juliette. Elle semblait aussi avoir entendu celle de sa grande soeur de coeur.

Une fois devant la porte du salon, la petite demoiselle rangea le bracelet dans la poche de son jean. Cela lui faisait bizarre de ne pas entendre autant de bruit que d'habitude dans l'institut. Presque toutes les équipes étaient de nouveau partie en mission. Elle espérait que tout le monde reviendrait. La dernière fois où il n'y avait presque plus personnes c'était après l'attaque de l'Institut et le professeur Layne ainsi qu'Enzo n'était pas revenue vivant de ces missions. Mais il ne fallait pas qu'elle pense à cela. Kitty poussa la porte du salon et entra doucement dans la pièce. Elle ne s'était pas trompée. Juliette et Wind s'y trouvait bien. Serrant son livre contre elle, elle s'avança vers les deux jeunes femmes et les salua joyeusement :

"Bonjour Wind, bonjour Juliette. Vous faites quoi ?"


La petite JustiX était vraiment contente de les voir. Elle ne l'avouera jamais car elle ne voulait pas qu'on la prenne pour un bébé, mais elle avait eut peur de ne revoir personne lorsqu'elle s'était faite enlevée par les hommes en noir. Kitty garda le silence pendant quelques minutes, ne sachant pas si elle dérangeait, puis finalement elle sortit le bracelet de la poche de son jean et le tendit à Wind avec un petit sourire :

"Tiens Wind. Je t'ai ramené un petit souvenir d'Australie."

La fillette lui tendait un petit bracelet sur lequel se trouvaient des koalas. Elle espérait que cela lui plaise. Mais elle n'avait pu rien prendre pour Juliette. La petite télépathe regarda la gothique d'un air un peu attristé et lui dit :

"Désolé Juliette, je n'ai rien pu te ramener."

Kitty attendit que Wind récupère son cadeau. Finalement les vacances ne s'étaient pas passé comme prévues. La fillette ne désirait pas vraiment raconter à Wind ce qu'il s'était passé car elle savait qu'elle s'inquièterait. Mais en même temps elle l'apprendrait surement en lisant le prochain numéro de Mutation. Alors que faire ? Elle verrait si la jeune femme lui pose des questions sur son voyage en Australie.
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Mer 18 Fév 2009 - 20:35
Si Juliette lui avait posé la question, Wind lui aurait répondu que la fugue de Wood et la mort de River n'étaient sans doute pas étrangers à son manque d'appétit, sans s'étaler davantage sur le sujet. Elle faisait déjà un effort considérable en avalant quelque chose, rester dans la cuisine auprès des autres était une étape qu'elle n'arrivait pas encore à franchir. D'autant que depuis l'arrivée de Hjordis (la pauvre n'y était pourtant pour rien), elle ne se sentait plus à sa place dans cette pièce qu'elle connaissait pourtant par coeur. Ou était-ce le souvenir d'Alexander, Luna et Louis, sous les décombres, le réfrigérateur et... une casserole, qui l'avaient trop marquée ? Elle n'aurait pas su le dire, mais toujours était-il qu'elle évitait au maximum le centre de vie le plus effervescent de l'Institut. Quant à son choix du programme, elle était définitivement dans le vrai. Une émission musicale aurait soit montré tout ce qui, pour elle, n'était pas de la musique, et l'aurait plus énervée qu'autre chose, soit ravivé les souvenirs de la chorale (elle se débrouillait bien toute seule pour y penser par moments avec une pointe d'amertume) et donné envie de chanter, ce qu'elle se refusait encore à faire ici, en public. Plus par peur de déranger que de blesser à nouveau en réalité.

Le patinage ne semblait pas trouver grâce aux yeux de la gothique, à en croire ses propos. Pas du sport ? Il fallait pourtant une certaine souplesse pour exécuter ces enchaînements, et une bonne dose de force dans les jambes pour ces sauts dont elle ne concevait même pas la méthode, et d'équilibre pour ne pas se ramasser lamentablement sur la glace (ce qu'elle était certaine de faire si elle s'y essayait un jour). Elle ne trouvait rien à redire quant à l'idée de 'spectacle pour les yeux', c'était indéniablement vrai, quoi que si Juliette considérait sans doute cela comme un point négatif, pour l'anglaise, cela pouvait tout à fait être positif.

- L'esprit du sport... Qu'est-il donc, d'après toi ? répondit alors la londonienne, délaissant les autres concurrentes qui lui étaient parfaitement inconnues pour se tourner de nouveau vers sa camarade. Si tu considères que le patinage n'en est pas, en est-il de même pour... je ne sais pas... la danse, la gymnastique, la natation synchronisée... ?

Elle haussa les épaules légèrement avant d'ajouter, visiblement plus encline à une discussion sur un sujet neutre que sur tout autre thème, s'il fallait éviter que le silence ne s'installât :

- Je ne suis pas sportive du tout, alors l'esprit du sport, j'avoue que j'appréhende assez mal. Disons je suis plus réceptive à ce qui peut transparaître de l'effort fourni. Tu vois la française, Hanouni ? Et bien... Je ne sais pas si elle a une bonne technique, si elle va plaire au jury ou pas, mais je trouve que ses enchaînements faisaient passer quelque chose, en corrélation avec la musique qu'elle avait choisie. C'est bizarre de trouver un message, une émotion là-dedans, tu crois ?

La porte du salon s'ouvrit derrière elle pour laisser entrer Kitty, un livre à la main qu'elle serrait contre elle. La joie de vivre de la fillette fit naître un sourire sur les lèvres de sa grande soeur de coeur, et elle secoua la tête à sa question.

- Rien de particulier je crois... Comment tu vas Kit' ? C'était bien l'Australie ?

Son regard tomba sur le bracelet que la petite fille lui avait ramené, représentant des koalas qui accrochèrent un instant supplémentaire un sourire à ses lèvres. Elle l'attrapa délicatement, et le passa aussitôt à son poignet. Première constatation : si ça n'était pas une taille enfant, il aurait sans doute mieux valu que si. Elle avait toutes les chances de le perdre si elle ne trouvait pas un moyen de raccourcir son diamètre.

- Tu n'étais pas obligée de me ramener quelque chose tu sais, je n'ai rien ramené de Paris non plus...

Sauf que si à l'origine, elle était partie en mission avec les X-Plorers, la petite JustiX était censée seulement aller voir un match de football. Elle ignorait encore ce qu'il s'y était passé, ayant trop évité les contacts depuis leur retour tardif la veille au soir et concentrée uniquement sur les cours ce matin - ou tentant en tout les cas de ne penser qu'à eux, en vain malheureusement - pour avoir cherché à obtenir un compte rendu des (més)aventures des autres équipes.

- Bon évidemment, Paris, ça n'était pas tout à fait de l'ordre de la visite touristique... une mission comme une autre...

Elle avait utilisé un ton badin, comme pour minimiser l'idée sous-jacente à ses propos que toutes les missions entreprises ne se passaient jamais vraiment comme elles avaient été prévues, bien qu'elle ne fût pas certaine que ce fût efficace, malgré le geste désinvolte de la main qui accompagna ses dires.

Elle se cala dans un coin du fauteuil et tapota l'assise d'une main, invitant en silence Kitty à venir s'installer auprès d'elle, juste avant de prononcer ces quelques mots fatidiques :

- Raconte-moi tout.

Comme si la faire parler, elle, pouvait éviter qu'elle n'eût à raconter ses propres déboires en France. Certes, Charly était retrouvé. Certes. Mais il y avait trop de paramètres bien moins réjouissants ou encore trop flous pour qu'elle pût s'en enthousiasmer, et elle n'avait pas envie de dresser le sombre tableau qui lui venait en tête à l'évocation des Elus devant sa protégée.
Juliette Dagon
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Jeu 19 Fév 2009 - 14:25
"L'esprit du sport..?"

Diable... Voilà une grande question, s'il en était... Comme à chaque fois qu'elle se plongeait dans une profonde réflexion, Juliette porta son index à ses lèvres, comme si ce simple geste, devenue instinctif avec les années, suffisait à clore cette dernière jusqu'à ce qu'elle trouve les mots les plus adéquats afin d'exprimer sa pensée, tandis que ses yeux se perdirent légèrement dans le néant qui lui faisait face. Différencier la véritable nature du sport du spectacle était en effet bien délicat comme processus. Sans vraiment le vouloir sans doute, ces deux notions avaient été associées depuis leur création. Mais il fallait bien admettre que depuis deux siècles, le sport et le spectacle avaient fini par fusionner de façon tellement intense, que nul ne pouvait aujourd'hui concevoir le sport sans toutes ces fariboles publicitaires, ce strass et ces costumes colorés et pailletés et ces inévitables chorégraphie qui détournait bien souvent le sport en question de sa vocation première... Ce que Juliette déplorait, c'était que les sportifs professionnels ne pratiquaient plus un sport, mais un show... Ce n'était plus uniquement le plus performant qui gagnait, c'était aussi celui qui avait le plus éclatante tenue, la chorégraphie la plus élaborée, la plus jolie musique... Et même si la performance physique en elle-même demeurait toutefois prépondérante, elle n'en était cependant pas primordial aux yeux de certains... Et que dire, de toutes ses simagrées qui donnaient tant d'importance à l'apparence même des sportifs..? Aux yeux de la gothique romantique, le patinage artistique regroupait à lui seul tout cela. Certes, il s'agissait effectivement d'un sport qui réclamait énormément de travail, mais Ce travail était-il réellement mis en valeur sur la glace..? Si l'apparence des sportifs était moins soigné, si leur tenue se résumait à quelque chose de sobre et de simpliste... Si la chorégraphie laissait la place à la seule technique... Ce sport attirerait-il toujours autant de soi-disant passionnés..? Les enfants rêvaient-ils devant ces performances, parfois exceptionnelle, ou bien devant tout tout le reste..? Le spectacle, la gloire... Les millions résultant des contrats publicitaires, dont peu de sportifs ne faisaient pas les frais. Le sport était devenu un spectacle et un gigantesque commerce, et c'était précisément ce qui tuait l'esprit du sport selon Juliette. Mais sans doute, sa vision de ce dernier était-elle aussi rétrograde que sa propre personne... Ainsi était le monde en fin de compte, que dire de plus..? Finalement, Juliette tourna son visage en direction de Wind, et lui répondit d'un ton posé :

"Le sport à toujours été un spectacle... Mais il se doit d'être un spectacle pour les talents sportifs intrasecs, et non pas pour un emballage scintillant qui fait rêver les gens. Selon moi, le véritable esprit du sport c'est de pratiquer son art sans se laisser envahir par toutes ces fariboles destiné à rendre plus attractif le spectacle physique. L'effort physique, voilà ce qui doit être apprécié, et non pas une tenue, une chorégraphie, ou bien encore une musique sensé améliorer la performance visuelle... C'est rabaisser la qualité même du sport, que de tenter de l'enjoliver avec tous ces artifices. Je trouve que c'est malheureux de dire cela, mais on ne juge plus un athlète... On juge un artiste avec tout ce que cela implique en terme d'artifices. Pour moi, ce n'est pas du sport, c'est une banale exhibition de foire. En cela, je trouve que le patinage artistique en est un parfait exemple. Tout y est fait pour en mettre plein les yeux des spectateurs, reléguant les notions d'effort et de technique en arrière-plan. Je sais que c'est inévitable, mais je trouve cela dommage..."

Ainsi, Juliette venait-elle d'assassiner sauvagement le partinage artistique. Mais ce n'était qu'un exemple parmi tant d'autre, et lorsque que l'anglaise lui énuméra quelques autres disciplines, elle bondit presque de son fauteuil en dardant son regard de glace sur la jeune femme...

"La danse..? Parce que tu considère que la danse est un sport..?"

La gothique romantique se laissa ensuite doucement retomber dans son fauteuil, et soupira doucement avant de poursuivre...

"N'importe qui ayant un tant soi peu d'équilibre et le sens du rythme peux apprendre à danser... Ce n'est pas un sport, c'est un loisir, même si certains excellent très fortement dans ce domaine. La danse est accessible à quiconque ayant un peu de temps devant lui, alors que le sport réclame un apprentissage et une discipline allant parfois jusqu'au sacerdoce. Le sport véritable, c'est de la sueur, des remises en questions perpétuelles et un don de soi dont peu de gens sont capable. Je reconnais que les deux exemples que tu as cités ne sont pas exempte de ces défauts qui trahissent la véritable nature du sport, mais ils sont heureusement moindre... Pour la nage synchronisée par exemple, le spectacle est certes omniprésent mais pourtant la nature même de l'élément liquide fait que l'effort physique demeure au premier-plan de par le fait que l'eau n'est pas notre élément naturel. On y ressent l'accomplissement d'un véritable apprentissage, de par la maladresse à nous y déplacer... Nager est simple, mais se mouvoir dans l'eau avec grâce et fluidité n'est pas à la porté de tous le monde. Pour ce qui est de la gymnastique, si on excepte la gymnastique rythmique qui se base essentiellement sur le spectacle visuel et l'adresse, c'est sans doute l'un des dernier sport ou le travail de l'athlète est le plus mis en avant avec l'athlétisme. Ici, nous avons certes quelques paillettes, mais la tenue reste simple... Un justaucorps, et rien de plus... Pas de musique, de chorégraphie, mais uniquement des enchainements durement travaillé, afin de démontrer de ses capacités physiques, et uniquement elles. On juge ce qui doit être jugé, et non pas le superflu."

C'était là peut-être un jugement un peu sévère, mais Juliette était Juliette... Elle savait que ses principes étaient sans doute aussi démodé que sa propre personne était anachronique, mais ainsi était-elle... Bien sur, la gothique romantique ne s'attendait pas à ce que Wind la comprenne, puisqu'elle lui avoua n'avoir jamais fait le moindre sport. Pour elle, il y avait une certaine corrélation entre la musique et la pratique de la patineuse française... Ma foi, pourquoi pas si sa sensibilité la portait à s'appuyer sur la musique pour avoir sa propre vision du sport. Elle pensait que c'était une erreur d'appréciation, mais Juliette se garda bien de lui en faire part puisque de toute façon son but n'était pas de la convaincre du bien fondé de son explication.

"Non, ce n'est pas étrange... C'est certainement ta manière de ressentir le sport, voilà tout..."

Se contenta-t-elle de lui répondre, avec un petit sourire résigné. La discussion aurait pu continuer sur le sujet, mais l'irruption soudaine de Kitty coupa court à toute poursuite sur ce thème. Tout comme Wind, Juliette salua à son tour la fillette avec un sourire lumineux, qui s'avança vers eux avec un livre sous le bras. Pensait-elle trouver le salon vide pour y lire un peu..? Apparemment pas, puisqu'elle finit par sortir un adorable petit bracelet parcouru de koalas, qu'elle offrit à l'anglaise tandis qu'elle s'excusait de ne pas avoir de cadeau pour la gothique romantique qui lui répondit tout simplement :

"Ce n'est pas grave chaton, ne t'en fais pas..."

Puis, elle la laissa entamer la discussion avec Wind, qui commença à parler de l'Australie et de Sa mission. Il était vrai que Carrie avait emmené son équipe assister à la coupe du monde de football qui avait eu lieu en Océanie, et Juliette se demanda si Kitty avait apprécier ce sport, finalement peu réputé en dehors de L'Europe, au même titre que le football américain en dehors des Etats-Unis. Alors que Wind invitait Kitty à venir la rejoindre afin de lui raconter son voyage, la gothique romantique s'installa à nouveau de manière digne dans son propre fauteuil, tout en reportant son attention sur l'écran de télévision, avec toutefois une oreille attentive aux propos qui allaient être échangé entre Wind et la fillette qui semblaient être devenu très proche...
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Dim 22 Fév 2009 - 3:05
Kitty était soulagée. Juliette ne lui en voulait pas pour le cadeau. Quant à Wind, le bracelet semblait lui plaire. La petite télépathe alla s'installer près de sa grande soeur de coeur. Elle était heureuse de la revoir. C'est qu'elle avait eu peur de ne plus la retrouver quand elle s'était fait attraper par les hommes en noirs. Kitty se lova contre l'X-plorer alors qu'elle lui demandait de lui raconter ses vacances en Australie. Juliette s'était reconcentré sur la télévision. La petite télépathe prit une grande inspiration puis se lança dans le récit de ses vacances :

“L'Australie c'est vraiment beau. C'était la première fois que je voyais une mer aussi bleue. Mais il fait plus chaud qu'ici. Mlle Marcin nous a mené dans un hâtel où elle avait réservé deux suites. La grande était pour les garçons et moi j'étais dans la petite avec Mlle Marcin. On s'est changé puis on est allé chercher des souvenirs avant d'aller au stade. C'était bien même si les garçons n'ont pas écouté Mlle Marcin. C'est là que j'ai acheté le bracelet et aussi deux peluche : un kangourou et un koala. J'en ai passé une à Laura. Après on est allé au stade pour assister au match. C'était la France contre l'Argentine. Mais en fait...”

Kitty s'arrêta de parler quelques secondes puis reprit vivement :

“...on a pas pu assister au match. Des hommes en noirs comme ceux dont ils ont parlé dans le dernier numéro de la Sentinelle, ont commencer à vouloir lyncher des jeunes mutants qui étaient dans le stade. Daedalion est alors intervenu et on l'a aidé. Mais en fait tout c'est pas passé comme prévu. Hwang et moi on s'est fait enlevé par les hommes en noirs ainsi qu'un autre mutant qui avait la peau orange. Ils se sont servit d'un jeune mutant qui connait Vincent. Mais les autres JustiX sont venus nous chercher avec Mlle Marcin. Les amis du mutant à la peau orange sont intervenus aussi. Et on a ramener le mutant que les hommes en noirs avaient utiliser pour me capturer. Il s'appelle Danny. Mais il était malade et il est à l'infirmerie. Je comptais aller voir Mlle Marcin pour lui demander comment il allait et je voulais lui préter mon livre de conte s'il est réveillé.”

Ne sachant pas comment sa grande soeur allait réagir, la fillette se lova encore plus dans ses bras et reprit :

“Mais tu as pas à t'en faire, je vais bien et Hwang aussi. Et puis avant de rentrer, Mlle Marcin nous a mené voir les kangourous de près. Ils étaient vraiment beau. Et j'ai pris le bateau pour revenir. C'était la première fois que je prenais le bateau. Par contre, je sais pas pourquoi, mais maintenant j'ai plus besoin de me concentrer pour entendre les pensées des autres. Je l'ai remarqué au collège ce matin. Sans vraiment le vouloir j'ai lu les pensées d'un élève qui était devant moi en mathématique. Mais j'arrive aussi à les bloquer très facilement. Faudrait que j'en parle à Mlle Marcin peut-être non ? Et toi tu as fais quoi à Paris ?”

Kitty plongea sont regard gris dans celui de l'X-plorer et lui fit un sourire. Elle ne voulait pas que la jeune femme s'inquiète. S'il n'y avait pas eu l'incident du stade, ces vacances auraient pu être vraiment géniale. La petite JustiX fit un baiser sur la joue de sa grande soeur de coeur et attendit sa réaction et la réponse à ses questions.
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Liberté, douce liberté... Empty Re: Liberté, douce liberté...

Ven 27 Fév 2009 - 1:29
- Mais l’effort physique dont tu parles, les prouesses techniques, ne sont elles pas elles aussi un moyen d’en mettre plein les yeux des spectateurs ? commença l’anglaise en réponse à Juliette, plus songeuse et perplexe que réellement critique.

Elle tourna vers elle un regard quelque peu étonné quand la gothique romantique s’indigna presque de l’entendre mettre la danse au même plan que la gymnastique.

- N'importe qui ayant un tant soi peu d'équilibre et le sens du rythme peut apprendre à danser… les danses de salon, je veux bien, et encore, je ne suis pas sûre d’en être capable correctement pour prendre mon exemple. Mais la danse telle qu’elle est pratiquée par les professionnels, demande justement beaucoup d’efforts et de discipline, il me semble. Enfin je crois… Et je ne vois pas bien, pour tout avouer, la différence entre les efforts fournis et la technique acquise par un gymnaste au sol ou par un véritable danseur dont l’unique attirail consiste en un pantalon d’exercice…

Elle haussa de nouveau les épaules avant de secouer légèrement la tête à sa remarque sur sa manière d’appréhender le sport.

- Mmmmh… C’est complètement hors de ma portée, c’est peut-être ça, aussi, qui me pousse à m’attacher à « l’emballage », à la musique notamment. On se raccroche à ce qu’on peut…

Et en l’occurrence, la présence de Kitty était un des facteurs qui lui avait permis de ne pas complètement sombrer. La petite fille était venue s’installer auprès d’elle, et elle passa les bras autour d’elle, quelque peu inquiète à la grande inspiration que la petite JustiX venait de prendre avant de répondre, signe évident d’un malaise. Et quand elle marqua une pause avant d’expliquer pourquoi ils n’avaient pas pu voir le match, le cœur de la londonienne se serra. C’était exactement ce que l’idée d’inclure Kitty ou Laura à une mission impliquait et qui la terrorisait. Elles étaient si jeunes, elles n’avaient pas à aller se battre contre la planète entière…

Sauf que cette fois-ci, sa cadette n’était pas en mission. Comme Iacobo et les NeXus partis en « classe verte », ils étaient censés être en vacances, en quelque sorte. Manifestement, les détracteurs des mutants ne semblaient pas connaître le sens de ce terme. Et elle était revenue entière, c’était l’essentiel, n’est-ce pas ? Elle se rendit compte qu’elle avait cessé de respirer depuis que sa colocataire avait parlé de son enlèvement et souffla peut-être un peu trop profondément, lorsqu’elle embraya sur le sujet de ce mystérieux Danny, mutant connaissant Vincent, qu’elle connaissait peu à vrai dire, et qui se trouvait à l’heure actuelle à l’infirmerie. La petite fille s’inquiétait de son sort, ce que Wind pouvait aisément comprendre et elle songea que si la petite fille devait aller voir Miss Marcin, elle l’accompagnerait sans doute.

Petite fille qui tâchait manifestement de la rassurer en éludant le sujet des hommes en noir et des kidnappings dont ils avaient, en effet, entendu parler dans les journaux. Elle accueillit le changement de thème avec un sourire, et resta silencieuse quelques instants après que Kitty eut évoqué les modifications qu’elle avait constatées concernant son pouvoir.

- Ton pouvoir évolue, Kit, c’est normal, je suppose…

Un baiser sur sa joue coupa son élan et un nouveau sourire s’esquissa sur ses lèvres avant qu’elle ne poursuive.

- Je pense que tu commences à le maîtriser davantage, si tu parviens à entendre plus facilement, et aussi à bloquer plus facilement, les pensées des autres.

Elle se garda bien d’évoquer ses propres craintes de voir la fillette fouiller – volontairement ou non – dans son esprit : il y avait bien des choses qu’elle ne souhaitait pas partager, avec personne. Elle songea d’ailleurs qu’il y avait bien des choses qu’elle ne s’imaginait pas partager non plus avec Iacobo, et pourtant, censément, n’eût-elle pas dû se tourner vers lui plus que vers quiconque ? Si toutefois elle se décidait un jour à se tourner vers quelqu’un, malgré la promesse faite à Chris. Elle chassa ces pensées en secouant légèrement la tête. La petite JustiX lui avait posé la question fatidique : « tu as fais quoi à Paris ? ». Exactement ce dont elle n’avait pas envie de parler, et ce pourquoi elle réfléchit quelques instants, cherchant mentalement ce qu’elle se sentait capable d’évoquer.

- Nous sommes partis à la recherche d’un ami du Professeur Santero qui avait disparu. Il avait dû être trop curieux et s’était retrouvé séquestrer par des mutants qui se font appeler les Elus. Et qui sont partis je ne sais où. Il va bien falloir qu’on trouve où, par contre, parce qu’il y avait un enfant avec eux, peut-être dans tes âges, et qu’il nous a appelé à l’aide.

Elle secoua de nouveau la tête, les sourcils froncés.

- Les enfants ne devraient pas être mêlés à tout ça… souffla-t-elle avant de laisser planer quelques secondes de silence et d’ajouter, le regard baissé.

- Yrianna et Chris ont été blessés… pas grièvement, mais…

Mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que c’était de sa faute. En partie seulement pour Yriah, elle aurait dû l’empêcher d’avancer, mais ne voyait pas comment elle l’aurait pu. Plus qu’en partie concernant Chris : si elle n’avait pas attaqué le policier français qui entrait dans leur cellule, le coup ne serait peut-être pas parti, et son coéquipier n’aurait pas été blessé. Elle ferma un instant les yeux et inspira à son tour trop profondément, pour chasser le visage du français, sa voix quelque peu brusque et le souvenir de ses mains la repoussant.

- On est tous revenus, c’est une bonne chose, et il n’y a rien de grave… reprit-elle finalement, autant pour la petite que pour se convaincre elle-même.
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Ven 27 Fév 2009 - 12:48
L'effort et la discipline... Sans même sans rendre compte, Wind venait de répondre elle-même à la question qui se posait à son esprit, concernant la séparation du sport et de ce que Juliette appellerait, sans l'ombre du moindre mépris, un spectacle de paillettes et d'argent. L'effort et la discipline, tout le monde pouvait en effet les acquérir... Mais ce qui faisait le véritable sportif, outre ces deux apprentissages, c'était avant tout le talent. Le talent était une chose naturel, que nul ne pouvait obtenir par un quelconque travail. Bien entendu, il fallait le travailler lui aussi, mais le talent était ce qui faisait que le sport, contrairement à la danse, ne pouvait pas être accessible à tous le monde... Tout au moins, pour ceux qui s'écartaient du chemin de l'amateurisme.

C'était ce que la gothique romantique allait expliquait à l'anglaise qui lui avait avoué ne pas être en mesure de comprendre cette différence, mais elle n'eut pas le temps de répondre à ses propos car déjà Kitty venait de se lover tendrement contre elle en commençant à lui parler de son voyage en Australie. La petite fille et Wind partageait la même chambre, et la jeune femme paraissait s'être prise d'une passion quasi maternelle envers la petite mutante. Le fait que Kitty ne s'adressa de toute évidence que à sa colocataire, fut pour Juliette comme un signal indiquant qu'elle ne devait pas jouer les intruse dans ce qu'il était évident de nommer une relation profonde. De toute façon, la gothique romantique n'avait guère pour habitude de s'imposer, lorsque l'on ne l'y invitait pas. Une telle relation était adorable, mais c'était aussi une plaie pour ceux qui avaient la malchance de se trouver dans la même pièce qu'eux.Pour un peu, on se sentirait presque en devoir de quitter le pièce afin de les laisser entre elles.

L'italienne s'était donc désintéressé des deux mutantes complices, et avait à nouveau porté son regard sur l'écran de télévision ou elle regarda d'un air passablement absent, ces dandy aux tenues étincelantes qui glissaient sur la piste glacée. De la conversation de Wind et Kitty, Juliette n'en saisi que quelques bribes... Elles parlait visiblement de leurs voyages respectifs, l'anglaise évoquant sa mission et la fillette, son séjour aux pays des kangourous qui avait plus ou moins mal tournés. Lorsque Kitty évoqua son kidnapping, la gothique romantique haussa légèrement un sourcil, et dirigea brièvement son regard en direction de cette dernière. Elle se demanda ce qu'il y avait bien pu se passer pour que cela arrive, juste avant de se dire en son for intérieur que avec "eux", cela ne serait jamais arrivé, ils auraient su la protéger... Juliette aurait aimé en savoir un peu plus, aussi bien sur les péripéties de Kitty que sur la mission évoquée des X-PLorers, mais elle se refusa à interroger les deux mutantes. Après tout, cela ne la concernait plus, dans le sens ou elle était bloqué à l'institut. Quel serait l'intérêt de connaitre les détails des missions des équipes en place, alors que ceux-ci ne lui seraient d'aucune utilité entre les murs de cette demeure..?

Alors son regard de glace revint doucement sur l'écran de télévision, laissant Wind et Kitty à leurs petites indiscrétions... La fillette était revenue saine et sauve, c'était cela le plus important en fin de compte... Le regard de Juliette se clôt l'espace d'un instant fugace, imperceptible, tandis que un profond soupir silencieux fusa délicatement de ses lèvres rosées... Avec un peu de chance, le patinage artistique allait bientôt se terminer, et elle allait enfin pouvoir regarder une véritable sport...
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Sam 28 Fév 2009 - 2:20
(Saut temporel)

Une fois n'est pas coutume, Chloé s'était levée de bonne heure aujourd'hui. Elle n'avait donc pas du speeder comme d'habitude pour se préparer. C'est même tout à fait calme et relax qu'elle était entrée dans la cuisine pour se saisir d'une pomme et la croquer à pleine dent. Elle savait que ce petit déjeuner n'était pas suffisant, mais à vrai dire, elle n'avait pas beaucoup d'appétit ces temps-ci. Pourquoi ? Elle ne le savait pas trop, peut-être parce qu'elle s'interrogeait beaucoup sur les évènements qui se déroulaient en dehors de l'Institut. D'ailleurs, en parlant du dehors... elle eut une pensée pour les Oryx qui étaient partis en mission. Chloé n'avait pas voulu y aller et l'avait signalé à Sahari, sentant sa concentration distante pour le moment, elle risquait plus d'être une source de danger pour eux qu'une aide supplémentaire...

C'est en pensant à ce que les Oryx étaient en train de vivre comme aventure qu'elle arriva en cours. Ceux-ci se déroulèrent normalement et Chloé fit tout son possible pour les suivre le plus attentivement possible, mais elle ne put éviter deux ou trois 'décrochages', presque inévitable lorsqu'on est appelé à se concentrer longtemps sur le même sujet. Le bruit de la cloche lui apportait toute une après-midi de tranquilité. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. Et elle avait décidé de la passer calmement au salon. Avec pour compagnon, un livre qu'elle avait emporté avec elle à l'Institut mais qu'elle n'avait jamais eu le temps d'ouvrir. Ce serait l'occasion.

Elle poussa la porte du salon, sans vraiment s'attendre à trouver quelqu'un dans la pièce, aussi elle fut légèrement surprise de tomber non pas sur une personne, mais 3 ! En effet, Kitty, Wind et Juliette occupaient déjà les fauteuils.

"Salut ! fit-elle à moitié surprise, je ne m'attendais pas vraiment à tomber sur quelqu'un" continua-t-elle comme pour se justifier

Elle s'approcha d'un fauteuil encore libre et s'installa dessus, son livre toujours à la main.

"Vous allez bien ? J'espère que je ne vous dérange pas... sinon, je peux vous laisser"

Chloé avait en effet l'impression d'avoir interrompu une discussion importante, avec le silence qui régnait dans la pièce. Kitty lovée près de Wind avec Juliette dans un fauteuil à part. Celle-ci regardait la télévision, une émission de sport, mais donnait l'impression de ne pas voir ce qui se déroulait sur l'écran. Elle était loin de se douter que les filles discutaient sur l'appartenance ou non de la danse dans la catégorie des sports, et encore moins que ce n'était pas elle qui avait empêché Juliette de poursuivre son développement, mais Kitty en quasi aparté avec Wind.
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Mar 3 Mar 2009 - 21:39
Kitty comprenait ce que voulait dire Wind lorsqu'elle purpura que les enfants ne devaient pas être mêler à tout cela. Après tout elle était elle même une enfant et ne voulait pas que d'autres subissent ce qu'elle même avait vécu à cause de sa mutation. Et la loi que ses parents avaient créé avec l'aide de se sénateur n'était pas bonne. Mais elle était soulagé de savoir que tous les X-plorer étaient rentrés vivants. Juliette ne sembla pas réagir à son récit. Elle avait juste tourné la tête vers elle, mais cela fut très bref. La gothique romantique sembla se reconcentrer sur la télé. Wind la rassura quant à ce qu'elle avait remarqué sur son pouvoir. D'après elle cela signifié qu'elle le maitrisait mieux. La petite télépathe était impatiente de montrer cela à Anna quand elle rentrerait de mission. Bon c'était pas tout ça, mais la petite JustiX devait encore trouver son professeur référent. La fillette allait se lever du canapé quand Chloé entra à son tour dans le salon. La jeune fille demanda alors si elle dérangeait. Bien sûr que non ! Pourquoi elle disait ça. Kitty se leva du canapé et sourit à Chloé avant de lui répondre :

"Moi ça va bien . Je pense pas que tu déranges en tout cas. De toute façon j'allais m'en aller. Je dois trouver Mlle Marcin pour prendre des nouvelles de Danny. C'est un mutant qu'on a ramené à l'Institut en revenant d'Australie. J'étais venue juste apporté un cadeau à Wind. Je vais vous laisser discuter. Mais si quelqu'un veut venir avec moi, il n'y a pas de soucis."

La petite télépathe regarda les trois grandes et attendit une éventuelle réponse. Puis elle réfléchit quelques minutes à l'endroit où pourrait se trouver Carrie. Elle devait être soit dans son bureau, soit à l'infirmerie au côté de Danny. La fillette décida d'aller voir d'abord à l'infirmerie. Kitty regarda de nouveau Wind, Juliette et Chloé et reprit :

"Je vais aller voir si Mlle Marcin est à l'infirmerie. Je vous dit à plus tard alors."


La petite JustiX leur fit un sourire et alla de nouveau déposer un baiser sur la joue de sa grande soeur de coeur. Puis elle sortit tranquillement du salon, non sans vérifier si quelqu'un allait l'accompagner.

[ Arrow Infirmerie]
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Jeu 12 Mar 2009 - 14:56
[Désolée de vous avoir faites attendre...]

Si Wind avait su ce que pensait Juliette concernant le sport, et le talent qui y était nécessaire, elle l'aurait sans doute regardée avec des yeux ronds de stupeur. N'était-ce pas justement quelque chose d'inné, qui ne venait avec aucun apprentissage, et qui faisait l'apanage des bons artistes ? En ce cas, la danse et le patinage qu'elle récriait n'avaient rien à envier aux autres sports : la grâce et le talent, justement, qu'il fallait pour donner vie aux chorégraphies et la discipline et l'entraînement nécessaires pour exécuter les figures requises lui semblaient justement faire entrer ces deux activités dans la dénomination si controversée aux yeux de la gothique de "sport".

Après Kitty, voilà que c’était au tour de Chloé d’entrer dans le salon, un livre à la main. Wind lui adressa un signe de tête en guise de salut tout d’abord, et un léger sourire avant de se joindre à sa cadette pour affirmer à la rouquine qu’elle ne les dérangeait pas. Le salon était une pièce commune, si elles avaient voulu s’isoler, elles auraient été ailleurs. Et puis… l’anglaise n’avait pas vraiment eu envie de discuter de ce dont elle parlait avec la petite JustiX à cet instant, elle était plutôt rassurée de voir quelqu’un d’autre les rejoindre, et détourner la conversation.

Même si lorsqu’elle posait le regard sur la rousse, la londonienne s’en voulait toujours de lui avoir soufflé l’idée qui avait mené à la destruction de la moitié de l’institut, et à la mort de nombre de leurs camarades. Elle se sentait toujours coupable, et plus encore lorsqu’elle songeait que ce sentiment de culpabilité, la géokinésiste devait le partager, et que c’était de sa faute à elle, au moins en partie.

Sa protégée s’éclipsait, après un baiser sur sa joue qu’elle accueillit avec un sourire.

- Je te rejoins plus tard, Kit’… fit-elle alors, laissant la petite fille quitter la pièce en la suivant du regard, quelque peu inquiète.

Si le contrôle de son pouvoir évoluait ainsi qu’elle venait de l’évoquer, la blonde craignait fort que ces songes nocturnes, et les scènes tragiques qui les peuplaient, ne viennent perturber le sommeil de sa camarade de chambrée. Et la petite Willington avait vu et vécu suffisamment d’événements tragiques pour qu’elle ne vienne pas y ajouter ses propres craintes. Elle ne voyait cependant pas ce qu’elle pourrait faire pour empêcher les cauchemars de venir troubler ses nuits, et un soupir passa la barrière de ses lèvres – étrange écho pourtant si différent à celui poussé par Juliette à peine quelques instants plus tôt.

- Ca va ? reprit-elle en reportant son regard sur la dernière entrée.

Question qu’on pouvait sans doute facilement lui retourner… Mais à laquelle elle n’aurait répondu que de façon évasive, refusant de partager ses propres angoisses et doutes : tout le monde ici, avait déjà son lot de douleurs, elle n’allait pas leur en rajouter.

- Tu lis quoi ?

La question la plus banale et la plus stupide du jour, merci de l’avoir posée, Wind. Elle cherchait visiblement à relancer la conversation sur un sujet neutre, histoire de ne pas laisser un lourd silence s’installer. Juliette était toujours absorbée (ou pas) par la télé, et la X-Plorer s’en était assez rapidement désintéressée : tout ce qu’elle cherchait, c’était à ne pas penser à tout ce qui la tracassait. Mais elle n’était absolument pas certaine d’y parvenir.
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Ven 13 Mar 2009 - 17:54
Arrow Jardins / Chambre

Harald refaisait un tour plus approfondi dans les entrailles de l'Institut, l'esprit un peu plus serein depuis qu'il n'avait plus à surveiller ses arrières. Il repensa encore en gloussant à son arrivée dans cet établissement si spécial. Après l'épisode Luther Pollender, Harald avait croisé M. Santero qui se dirigeait alors, d'une démarche nonchalante, vers un hangar. Celui-ci l'avait bien accueilli, et expliqué les quelques ficelles à connaître sur l'Institut. Avec son blanc-seing, Harald avait fait couiner sa valise à roulettes jusqu'aux dortoirs des garçons dans le but de trouver un point de chute pour toutes ses affaires. Comme il y avait deux personnes par chambres, le Norvégien avait examiné les plaques sur les portes pour trouver sa place. Il s'était enfuit devant la chambre de Luther, le rouge à la nuque, et le fumet désagréable qui s'échappait du seuil de l'antre d'Alixtide l'avait fait rebrousser chemin, les larmes aux yeux. Il avait finalement laissé sa valise dans une chambre inoccupée en face de celle de Ken et Robin. Il n'avait pas encore déballé ses affaires, peut-être qu'on l'aurait fait changer de chambre.

Attiré par de la musique, le Norvégien s'arrêta sur le seuil d'un salon occupé par trois jeunes femmes. La télévision était allumée sur du patinage artistique, il reconnut d'ailleurs Greta Fröde, une patineuse norvégienne qui avait fait scandale au pays l'année dernière en posant les nichons à l'air dans une revue de charme. D'aucuns prétendaient qu'elle était plus douée sur papier glacé... La première fille à l'allure bizarre semblait s'ennuyer à mourir devant le poste de télévision. Les deux autres, plutôt mignonnes, discutaient vaguement avant qu'il fasse irruption.

"Euh... Bonjour, je m'appelle Harald Brattbakk, je viens tout juste d'arriver d'une petite ville de Norvège, Borgund. Je débarque fraîchement à l'Institut, et j'espère que... ben... qu'on s'entendra bien. Enfin...voilà... Bref."

Les trois paires d'yeux se posant sur sa modeste personne, Harald se surprit à bredouiller et chercher ses mots.

*Oh, bravo! Elles vont te prendre pour un loser!*, songea attéré le Norvégien.
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Ven 13 Mar 2009 - 19:31
L'ennui gagnait peu à peu Juliette, qui commença à sombrer dans un début de somnolence en regardant la télévision. Le patinage ne l'intéressait vraiment pas, et si ce n'était pour respecter le choix de Wind, elle aurait immédiatement changer de chaîne. Mais ce programme plaisait à la jeune anglaise, alors que dire.. De toute façon, la gothique romantique n'aimait pas imposer ses choix. Après avoir discuter quelques instants en tête à tête avec sa camarade de chambre, Kitty quitta la pièce juste un peu avant que Chloé ne pénètre à son tour dans le salon. Juliette enchaîna sur les salutation de Wind vis-à-vis de la jeune fille, mais avant même qu'elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, la distante britannique interrogea la petite rouquine sur la nature du livre qu'elle tenait entre ses mains. Visiblement, sa conversation ne semblait guère intéresser Wind, qui sembla avoir complètement oublié de quoi elles parlaient juste avant l'arrivée de Kitty qui l'avait alors détournée à son seul profit de petite fille. Puis, ce fut le tour d'un nouvel arrivé de pénétrer dans le salon... Ce dernier se présenta... Un norvégien, comme Sven... Il bafouilla légèrement, cherchant plus ou moins ses mots, ce qui irrita quelque peu Juliette, elle qui était habituellement assez tolérante avec les autres.

Sans trop savoir pour quelle raison, la gothique romantique se sentait de trop ici. Ce fut tout d'abord l'évident manque d'envie de discuter de Wind, puis la non moins évidente exclusivité qui il avait eu entre l'anglaise et Kitty, qui l'avait littéralement exclus de leur discution somme toute des plus banale. IL y eu aussi le fait que Wind sembla avoir totalement oublier leur sujet de discussion initial, des l'instant ou quelqu'un d'autre, sans doute plus intéressant à ses yeux qu'une gothique romantique qui dénigrait un sport que la jeune femme appréciait visiblement. C'est pourquoi, sans dire un seul mot autre que "bienvenue" à l'encontre de Harald, Juliette se leva de son fauteuil et quitta la pièce en laissant seul les trois élèves à qui, de toute manière, elle ne manquerait sans doute pas vraiment...

Arrow (ailleurs)
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Sam 14 Mar 2009 - 18:48
[ Arrow Cuisine]

Étrange instant au seuil du salon. Miah qui arrivait de la cuisine eut la soudaine impression d'un ralentissement du temps, voire d'un arrêt total de quelques secondes. Lui, garçon du XXIIème siècle par excellence, le jean et le sweart-shirt négligé, les mains grasses et pleines de chips, faillit heurter un fantôme d'une époque révolue en la personne d'une jeune fille éthérée et sombre à la toilette élégante. S'effaçant sur son passage, il la suivit des yeux avec curiosité. Une demi-seconde, il avait craint le choc spatio-temporel, mais déjà, l'apparition tournait au bout du couloir sans que l'univers n'ait été altéré.

Soulagement à son entrée dans la pièce : ce n'était pas lui qui s'était trompé d'époque, preuve en était le téléviseur allumé qui trônait devant les trois personnes présentes. Il avait déjà croisé les deux filles, se rappelant surtout de Wind qui avait eu à plusieurs reprises pitié de lui en cours, mais jamais le blond à l'air coincé. Ça ne voulait rien dire en soit : il n'était pas là depuis suffisamment longtemps pour avoir enregistré tous les visages.

"Salut." Lança-t-il simplement à ses camarades en se laissant tomber dans un fauteuil, dos appuyé contre un accoudoir et les jambes par dessus l'autre. Ne sachant qu'ajouter, mal à l'aise comme à chaque fois qu'il arrivait dans un nouvel endroit déjà colonisé, il observa avec attention les images qui défilaient à l'écran. Qu'est-ce que c'était que ça ? Du patinage -_- ? Passionnant ... Avec un soupir, le mutant engouffra les chips qui lui restait, puis se frotta les mains pour en enlever un maximum de miettes et de sel avant de se saisir du dernier exemplaire de l'Eastern News qui traînait là, disparaissant presque complètement derrière alors qu'il l'ouvrait à une page au hasard. Rien de mieux qu'un journal pour se cacher quand on ignore à qui on a affaire et qu'on veut pouvoir se planquer rapidement.

"Ah au fait ... Il avait rabaissé pour quelques secondes le quotidien. Y aura des pâtes de prête à la cuisine dans une grosse demi-heure, si vous avez faim. Enfin c'est quand même pas mal pour les aventuriers : c'est lapin-Lars qui les surveille ... "
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Dim 15 Mar 2009 - 12:33
Après avoir accompagné Harald dans ses démarches, et l'avoir confié aux bons soins d'un professeur, Luther était retourné s'entraîner dans le jardin. Il avait heureusement pu faire quelques séries avant que le facteur n'arrive, avec les dernières éditions des journaux.

Il décida alors d'aller les porter au salon, et put constater que Harald s'y trouvait, ainsi que Wind et Jeremiah. Il entra alors dans la pièce puis, avisant que personne ne regardait la télé, il fit apparaître un doigt psychique pour peser sur le piton off.

Il posa alors les journaux sur une table, à portée de main des fauteuils, puis se sentit obligé de commenter le menu du jour à l'intention de Harald

"Paie ben attention à tes pâtes, à cause que Rachel, elle est full dangereuse avec un couteau, et j'ai peur qu'on trouve un bout de doigt dans sa sauce..."

Puis il ajouta, pour Jeremiah.

"Alors ! T'as-tu retrouvé le cerveau zombi de Ken ?"
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Jeu 19 Mar 2009 - 20:12
La jeune femme à l'allure pour le moins étrange s'était levée dans un geste souple et éthéré, son ennui avait sans nul doute que trop duré. Harald la suivit du regard, se demandant ce qui allait se passer. Et... Rien en fait. Elle traversa la pièce, sans un regard pour les autres occupants, et souffla un mot de bienvenue au Norvégien. Avant même qu'il put la remercier, l'inconnue avait déjà disparue sans une autre parole par l'embrasure de la porte.

*Eh bien, ça commence bien, super, Harald!*

Le Scandinave appuya un coude nonchalant sur le dossier d'un fauteuil inoccupé. Il tentait de se recomposer une meilleure attitude afin de retenter une meilleure entrée en matière avec les autres mutants.

A peine avait-il touché le fauteuil, qu'un jeune mutant pénétra dans le salon, pour rapidement s'installer dans la place laissée vacante par la gothique, un paquet de chips qu'il nettoyait consciencieusement. Le patinage ne trouva pas plus de grâce à ses yeux.
Luther ne tarda pas à les rejoindre également, et une discussion sur le menu de ce midi fut lancée par les deux garçons.

"Ah des pâtes, super! Je meurs de faim! Je n'ai rien avalé depuis le morceau de poulet desséché de l'avion! Enfin j'espère que la main de cette Rachel restera intacte..."

Harald eut un petit rire, encore un peu tendu.

"Un cerveau zombi?"
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Jeu 19 Mar 2009 - 21:47
Nouvelle tête, aussi blonde que la sienne. Wind accorda un vague sourire et un signe de tête à Harald, elle ne se sentait pas vraiment d'attaque à jouer les guides touristiques de l'institut - et parce qu'elle n'avait pas envie de grand chose dans l'absolu, et parce que ça avait souvent été le rôle de River et que malgré deux mois d'écoulés, elle avait encore du mal à passer le cap - mais quand il bredouilla, l'air visiblement mal à l'aise, elle se décida à sortir de son mutisme. De toute façon, Chloé avait l'air passionnée par son bouquin, et elle ne se voyait pas mettre le sujet des douloureux événements sur le tapis, même pour soulager sa propre conscience. Surtout pour ça, en fait : faire revivre ces jours sombres à quelqu'un d'autre, juste pour apaiser son esprit, c'était tout simplement hors de question.

- Bienvenue Harald. Il n'y a pas de raison...

Pour qu'ils ne s'entendent pas bien. A moins qu'il s'en prenne ouvertement à Kitty ou Iacobo ou Jen et Nan... Les trois derniers étant en mission, le risque était assez limité pour le moment, à vrai dire. Elle suivit Juliette du regard comme celle-ci délaissa la télé pour quitter le salon, le trouvant sans doute trop peuplé. Et sur ce point, Wind partageait un peu son avis, mais elle ne voulait pas mettre le nouveau mal à l'aise : voir les gens quitter la pièce dans laquelle on venait d'entrer n'était pas tout à fait pour gagner en assurance...

Elle allait lui faire signe de s'asseoir dans le fauteuil laissé libre par Juliette quand un autre visage apparut et suspendit son geste, écoutant le jeune homme évoquer les pâtes pour aventuriers de la cuisine réprimant un haut le coeur. Déjà, les biscuits qu'elle avait amenés, elle avait du mal à les avaler, alors pour le reste... Elle secoua légèrement la tête.

- Sans façon...

Une voix, un accent québecois... difficile de ne pas reconnaître le nouvel arrivant. Surtout lorsque la télé fut éteinte par une main psychique, par définition apparue de nulle part.

- Ah ? C'est Rachel qui prépare à manger ?

Evidemment, ça ne pouvait pas être Hjordis, les Lex, comme toutes les autres équipes ou presque étant partis en mission. Pour une fois, elle aurait pu réintégrer la cuisine... Tant pis. Elle eut à peu près la même réaction qu'Harald à l'évocation de Ken. Et en même temps que lui, ce qui créa un étrange écho lorsque les mots "Un cerveau zombie" résonnèrent dans la pièce, prononcés par une voix masculine et une voix féminine à la fois. Elle jeta un regard et esquissa un pâle sourire à l'attention du nordique, avant de désigner les fruits et les biscuits à côté d'elle.

- Si vous en voulez, servez-vous... A moins que vous ne préféreriez vous réserver pour les pâtes de Rachel... et Lars, si j'ai bien compris...

Bon, s'ils étaient comme ses frères, les fruits, ils ne risquaient pas de bouger de la table... En dehors de ceux qu'elle croquaient elle-même. Ce qu'elle fit d'ailleurs, en croquant dans une pomme.
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Sam 21 Mar 2009 - 13:41
Finalement, il ne serait pas certain qu'elle arrive à trouver un endroit calme pour lire. Wind avait eu beau lui assurer qu'elle ne dérangeait pas, mais rien n'était moins sûr, vu la façon dont Juliette venait de quitter le salon. Chloé s'approcha de Wind et lui répondit, à moitié convaincue :

"Si tu le dis... mais j'en suis pas si sûre... A part ça, ca va bien, oui. Et toi ?"

Ce qui n'était pas tout à fait faux, certes la mutante ne pétait pas la forme, mais elle n'allait pas mal non plus. Lorsque Wind s'intéressa à son livre, Chloé lui montra la couverture. Il s'agissait d'un vieux roman d'aventure qu'elle avait retrouvé au fond de son grenier, avant de partir de chez elle.

Puis, petit à petit le salon se remplissait. Chloé salua à chaque fois les nouveaux arrivants mais déclina poliment l'invitation à la cuisine.

"Non, merci, Jeremiah, je n'ai pas très faim"

Lorsque Wind se servit d'une pomme, Chloé suiva son geste du regard et ajouta :

"Par contre, je n'ai rien contre une pomme... plus facile à digérer !"

Et un clin d'oeil, elle saisit une belle pomme rouge qu'elle croqua à pleine dent. Elle passa ensuite de l'un à l'autre et s'arrêta sur Harald.

"Alors comme ça, tu viens d'arriver. J'espère que tu te plairas ici, mais ne t'en fais pas, comme l'a dit Wind, y a pas de raisons"


Cela ne se voyait peut-être pas, mais Chloé faisait tout son possible pour retrouver sa bonne humeur.
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Dim 22 Mar 2009 - 13:12
Cela faisait à peine quelques secondes que le jeune homme faisait mine de s'être replongé dans l'actualité, actualité plus toute fraîche d'ailleurs, il venait de s'en rendre compte en découvrant un article qu'il avait déjà lu en ligne il y a quelques jours, que déjà, une nouvelle voix se faisait entendre. En se promenant dans les couloirs, Miah avait eu l'impression d'une Institut presque vide, mais apparemment, quelques endroits comme le salon drainait tous les rescapés ... La preuve, où qu'il aille, il retrouvait toujours les mêmes !

Baissant suffisamment le journal pour voir le québecois, Spy lui adressa un sourire moqueur :

"Nan m...mais on cherche toujours ... T'as pas vu les affiches dans les couloirs ? Pour le moment on se concentre sur son humour, c'est pas super concluant ... D'ailleurs si j'étais toi j'irai pas manger les pâtes de maman, vu la tête qu'il faisait, ça risque d'être épicé à l'arsenic dans ton assiette ._.. C'est les nouveaux ?"

Avisant les journaux que rapportait le Justix, il se saisit du dernier exemplaire de l'Eastern News, abandonnant celui qui lui avait tenu lieu de bunker jusque là, mais n'eut pas le temps de l'ouvrir : dans la salle, on s'inquiétait de la santé de Ken :

"C'est les jeux vidéos qui l'ont mis dans cet état. Expliqua-t-il très sérieusement à Wind et Harald, retenant avec grande peine le sourire qui lui démangeait les lèvres. Vraiment, les jeux violents, quelle engeance pour les jeunes esprits influençables ! Ça devrait être interdit. Enfin, Vous en faites pas, il est entre de bonnes main ! Les cer... cerveaux zombifiés, je maîtrise."

Satisfait de son explication alambiquée suivant un cheminement de pensée très ... personnel, le jeune homme jeta un coup d'œil peu inspiré aux fruits sur la table et s'en détourna dédaigneusement pour se replonger dans sa lecture. Apparemment, le type qu'il n'avait jamais vu était bien un nouveau, les filles dans la pièce s'occupant du comité de bienvenue. Quelle injustice, lui on l'avait d'abord fait passé par la case "furies en entraînement" avant de l'achever sur l'élève à la pire mutation de l'Institut, en tout cas pour ses camarades.

"Il se plaira tant qu'il croisera pas certaines personnes ... On fait pas assez de prévention alixtidienne dans cette baraque ._. ..." Marmonna-t-il à mi-voix à l'intervention de Chloé comme s'il se parlait à lui-même, bien caché derrière le journal qu'il avait déplié.
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Lun 23 Mar 2009 - 15:15
Luther eut l'air effaré, et plaça sa main sur sa joue dans un geste exagérément tapette :

"Son humour ? Câline ! Yest plus dans le trouble que ça en avait l'air, j'aurais ptet pas du le traiter aussi durement le pauvre canard."

Il croisa les bras et haussa un sourcil face à l'évocation de l'arsenic.

"Y m'en veut à ce point ? Ca se peut-tu ça... D'être aussi susceptible. Et je gage que c'est parce que j'ai touché à sa blonde. Y'aurait ptet voulu que je pinche ses fesses de même !"

Il fit un sourire moqueur, riant personnellement à l'évocation de la scène d'un Ken transi de désir pour Luther, puis il afficha plus de réflexion face aux théories de Jeremiah sur les cerveaux zombis.

"Ouin... C'est ce que j'ai entendu aussi. Des jeunes qui font trop de jeux vidéos où de sports violents, ça finit par les rendre bête. J'avais aussi lu une article sur des joueurs de soccer qui devenaient twit à force de faire des heads... Y perdaient leurs neurones. C'est ptet la même chose là."

Il se tourna alors vers Harald, qui éprouvait peut-être le besoin d'une compagnie plus virile.

"Tu joues-tu au soccer aussi ? Moi, je fais du fitness... Ca rend plus beau et moins bête. Quoique... J'ai une fois vu un gars, yavait les bras plus gros que la tête, ben yétait niaiseux en maudit."
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Mer 25 Mar 2009 - 2:15
Harald se détendit et eut l'air moins gauche quand les autres pensionnaires s'ouvrirent à lui. Il fut particulièrement touché que Wind - il avait demandé les prénoms des jeunes quelques instants plus tôt - lui proposa un de ses fruits. Le partage de nourriture est un signe très prononcé d'hospitalité. Après l'avoir remercié avec un grand sourire, Harald se saisit d'une banane et se mit à l'éplucher consciencieusement.

"C'est un peu surréaliste de me retrouver ici. Il y a quelques jours encore, je n'avais jamais mis les pieds en dehors de Norvège. Même mieux, je n'avais jamais croisé d'autres mutants. Je croyais que j'étais une sorte d'exception. Au final, je m'aperçois que je suis d'une confondante banalité entre ces quatre murs! Et ce n'est pas forcément une impression désagréable..."

Harald fit disparaître en un clin d'oeil une portion de la banane dans sa bouche qu'il se mit à mâcher avec vigueur. La suave saveur sucrée du fruit réveilla ses papilles avec délice et le Norvégien parut se sentir ragaillardi.

"J'ai cru comprendre, néanmoins, avant d'arriver ici, que la quiétude d'aujourd'hui s'est payée très cher. Il faut savoir avancer, même si on y perd quelque chose, parfois une partie de soi-même. C'est dur... Mais que faire d'autre, on n'a pas le choix. Pas de vrai choix."

Le Norvégien laissa un répit de quelques secondes à sa banane, les pensées tournées vers sa mère. Puis, très vite, il reprit pied dans la réalité et fit une mimique gênée en direction des deux jeunes femmes, comme pour s'excuser. Il se retourna vers les garçons, un air enjoué retrouvé.

"Boah! Les jeux vidéo, c'est comme tout, il ne faut pas en abuser, mais il n'y a pas de mal à se faire plaisir, si on en trouve là-dedans. Pour finir dans cet état là, c'est qu'il y a un problème au départ."

Tout fier de sa réflexion, Harald ne s'aperçut pas qu'il était tombé à côté de l'humour de Jeremiah. D'ailleurs il ne comprit pas plus ses marmonnements qui suivirent, retranché derrière son journal.
Curieusement, il comprit plus ou moins Luther. Peut-être avait-il aussi un pouvoir pour comprendre son baragouin?

"Oui, je joue un peu au football, ou soccer si tu veux, avec mes amis à Borgund. En été, forcément, c'est plus facile... Et j'évite de faire des têtes autant que possible! Ce n'est qu'un loisir, nous n'avons pas suffisament d'adversaires pour rendre le jeu attrayant. Par contre je fais du saut à ski en compétition, et j'ai quitté Borgund avant la fin de la saison! J'étais pourtant bien parti pour me qualifier au prochain tour du championnat, quel dommage... Y a-t-il une rampe dans le coin? Ca serait sympa d'intégrer le championnat local... Euh... S'il y en a un?"

Harald fronça les sourcils, en proie au doute sur ce qu'il venait de raconter.
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Mer 25 Mar 2009 - 23:15
Wind esquissa un sourire à l'attention de Chloé, quand celle-ci confirma les doutes qu'elle avait eus quant à l'impression laissée par les départs quelque peu précipités de Kitty et Juliette à l'arrivée de la rousse.

- Kitty voulait rendre visite à un mutant qu'ils ont ramenés de leur voyage en Australie... Disons que ça ne s'est pas vraiment passé aussi simplement que ça l'aurait dû.

Elle eut un geste vague de la main, comme pour éluder le sujet, et ajouta.

- Quant à Juliette, je suppose qu'elle préfère être seule... Mais le salon n'est pas tout à fait le meilleur endroit pour ça à vrai dire...

Elle haussa les épaules à la question de son propre état de santé, et secoua légèrement, la tête.

- Ca va, comme un retour de mission quoi...

Ca n'était pas tout à fait vrai, mais elle ne voulait pas qu'on s'inquiète pour elle, ça n'en valait pas la peine. Personne ne pourrait l'aider pour l'heure, donc inutile de tracasser les autres... Et de toute façon, la géokinésiste se raccrochait à sa dernière question, concernant l'ouvrage qu'elle lisait. Le titre n'évoquait absolument rien à la londonienne qui secoua légèrement la tête pour manifester son ignorance, tandis que Chloé s'emparait d'une pomme, et s'adressait aux garçons. Un "ah" pas très convaincu ponctua les propos de Jeremiah - il lui semblait entendre parler ses frères, et comme à l'époque, elle n'y comprenait absolument rien. Un autre "ah" plus concluant affirma l'idée qu'une prévention alixtidienne pouvait être utile, et un froncement de sourcils accueillit les propos de Luther. Bon sang, elle était la seule à ne pas comprendre tout ce qu'il racontait ? En dehors du fait qu'il avait dû s'approcher de trop près de Rachel, et qu'il préférait le fitness au soccer, le reste de son discours lui restait obscur, où tout au moins ne voyait-elle pas vraiment où il voulait en venir. Elle esquissa un sourire embarrassé, et se tourna vers Harald, de toute façon, il ne s'adressait pas directement à elle, et à vrai dire, c'était aussi bien : elle aurait été plus mal à l'aise encore s'il lui avait posé une question à laquelle elle aurait été incapable de répondre, faute de la comprendre.

- Pour décoder un peu, fit-elle donc à l'attention du norvégien, disons que l'un d'entre nous a une mutation assez particulière qui fait qu'il supporte les environnements nocifs... et disons qu'il a un peu tendance à aimer tout ce qui se rapproche d'une décharge ou d'une poubelle... Si je peux te donner un conseil, c'est d'essayer de partager la chambre de quelqu'un d'autre..."

Le ton de sa voix était sans doute un peu trop neutre pour des propos qui auraient mérité une pointe d'humour, mais elle n'avait pas vraiment le coeur à rire. Il fallait dire aussi que les propos du toute nouvel arrivant avaient un certain impact sur Larsen, et pour cause. Il avait cru comprendre que la quiétude actuelle s'était payée très cher ? Il ne croyait pas si bien dire. L'anglaise hocha simplement la tête, son visage plus terne encore qu'à leur arrivée, et le regard perdu dans le vide. Il fallait savoir avancer... est-ce qu'elle allait seulement finir par y arriver ? A en croire par ses dernières nuits, la réponse n'était pas vraiment positive...

"On n'a pas le choix. Pas de vrai choix."

*Tais-toi...* avait-elle songé, très fortement, refusant de l'entendre... Mais comment eût-elle pu ne pas l'entendre ? Il avait tellement raison, pourtant... Elle déglutit avec peine, n'écoutant que d'une oreille très distraite la suite de la conversation basée sur le sport. De toute façon, sur ce sujet, elle risquait plus de faire fuir les gens que d'avoir un avis intéressant à énoncer, si on en croyait le départ précipité de Juliette.
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