Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
- InvitéInvité
[Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Dim 21 Juin 2009 - 19:41
Encore une journée sur le point de se terminer, tandis que le soleil sombrait peu à peu derrière les grands bâtiments qui indiquaient l’emplacement du quartier culturel de Rockford. La petite silhouette de Thomas longeait la grande avenue, à peine visible dans la pénombre, d’un pas rapide et allongé. C’est que, maintenant que le soleil était couché, il commençait à faire froid, et l’adolescent n’avait qu’une veste légère pour faire face aux assauts du vent frisquet qui régnait en maître dans les avenues. C’était de sa faute, aussi : il n’avait pas vu le temps passer. Il avait une recherche à faire à la bibliothèque pour un prochain devoir et, une chose en entraînant une autre… il était 18 heures passées quand il était finalement sorti, rappelé à l’ordre par un ironique : « hé gamin, faut penser à rentrer ! » lancé par le vieux bonhomme décrépi qui occupait le bureau d’entrée de la bibliothèque municipale. Alors il s’était éclipsé, livré à lui-même dans la pénombre qui descendait sur son petit monde.
Il avait bien songé à appeler quelqu’un pour le ramener, mais sa mère devait s’occuper de ses sœurs, et son beau-père était en déplacement quelque part du côté de la Californie, où le temps était sûrement moins pourri qu’ici. Moins frais, en tout cas, c’était sûr ! Du coup, le petit Tommy s’était résigné à rentrer seul, son mp3 bien callé dans les oreilles, faisant sautiller de temps en temps son sac à dos pour soulager ses épaules du poids pesant. Mais il aimait bien être seul, notamment parce que cela lui permettait de faire le point avec ce qu’il ressentait. Il avait beau dire, beau faire surtout, le poids des sentiments parasites des autres était parfois aussi lourd à porter que son fichu sac à dos. Comment analyser ce qu’on ressent, alors qu’on est focalisé sur les sentiments de son voisin ? Ou plutôt, de sa voisine, la charmante Rebecca. Parce qu’il devait bien se l’avouer, elle lui avait sacrement tapé dans l’eau, la blondinette !
Thomas esquissa un sourire niais, tout en attendant avec patience que le feu piétons passe au vert. Oh ça oui, il adorait penser à Rebecca ! Mais plus il essayait de faire le point sur ses sentiments, plus il était parasité par l’image de Rebecca. L’odeur de Rebecca, les sentiments de Rebecca, enfin, tout ce qu’on pouvait imaginer qui exerçait une influence monstrueuse sur les hormones d’un adolescent de treize ans. Effaçant son sourire, Thomas remonta sa capuche sur sa tête et traversa la rue, avant de tourner en direction du parc. Il allait faire nuit, et c’était plus court pour rentrer chez lui. Baissant l’échine face aux rafales de vent, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon, le jeune garçon marchait sans vraiment regarder où il posait les pieds, plongé dans ses pensées et dans ses considérations. Bizarrement, il avait l’impression que sa sensibilité exacerbée… s’exacerbait. C’était possible, ça ? Ce don si amusant pouvait-il grandir ? Si oui, ça permettrait une foule de possibilités, toutes plus follement amusantes les unes que les autres !
Le sourire revenu sur ses lèvres, Thomas s’enfonça dans le parc, la musique dans ses oreilles couvrant le moindre des bruits alentours.
Il avait bien songé à appeler quelqu’un pour le ramener, mais sa mère devait s’occuper de ses sœurs, et son beau-père était en déplacement quelque part du côté de la Californie, où le temps était sûrement moins pourri qu’ici. Moins frais, en tout cas, c’était sûr ! Du coup, le petit Tommy s’était résigné à rentrer seul, son mp3 bien callé dans les oreilles, faisant sautiller de temps en temps son sac à dos pour soulager ses épaules du poids pesant. Mais il aimait bien être seul, notamment parce que cela lui permettait de faire le point avec ce qu’il ressentait. Il avait beau dire, beau faire surtout, le poids des sentiments parasites des autres était parfois aussi lourd à porter que son fichu sac à dos. Comment analyser ce qu’on ressent, alors qu’on est focalisé sur les sentiments de son voisin ? Ou plutôt, de sa voisine, la charmante Rebecca. Parce qu’il devait bien se l’avouer, elle lui avait sacrement tapé dans l’eau, la blondinette !
Thomas esquissa un sourire niais, tout en attendant avec patience que le feu piétons passe au vert. Oh ça oui, il adorait penser à Rebecca ! Mais plus il essayait de faire le point sur ses sentiments, plus il était parasité par l’image de Rebecca. L’odeur de Rebecca, les sentiments de Rebecca, enfin, tout ce qu’on pouvait imaginer qui exerçait une influence monstrueuse sur les hormones d’un adolescent de treize ans. Effaçant son sourire, Thomas remonta sa capuche sur sa tête et traversa la rue, avant de tourner en direction du parc. Il allait faire nuit, et c’était plus court pour rentrer chez lui. Baissant l’échine face aux rafales de vent, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon, le jeune garçon marchait sans vraiment regarder où il posait les pieds, plongé dans ses pensées et dans ses considérations. Bizarrement, il avait l’impression que sa sensibilité exacerbée… s’exacerbait. C’était possible, ça ? Ce don si amusant pouvait-il grandir ? Si oui, ça permettrait une foule de possibilités, toutes plus follement amusantes les unes que les autres !
Le sourire revenu sur ses lèvres, Thomas s’enfonça dans le parc, la musique dans ses oreilles couvrant le moindre des bruits alentours.
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Dim 21 Juin 2009 - 21:30
[Bonjour et bienvenue sur AX ! Bonne phase de courtier ! En revanche, pourrai tu réduire ton avatar qui déforme légèrement le forum ? 160 de large et 227 de haut me semblent des dimensions maximales correctes... Merci ! ]
Thomas avançait dans le parc, ses écouteurs vissés dans les oreilles, le coupant volontairement des bruits du monde. L'obscurité s'installait petit à petit, faisant jaillir de ci, de là, des ombres tour à tour fantomatiques, amusantes ou tout simplement inquiétantes.
En dépit de sa volonté de s'isoler, il n'existait aucun moyen de se couper des émotions des autres. Et même, en ce lieu, où il n'avait croisé jusqu'à présent personne, Thomas ressentit soudain une vive souffrance... Peur, douleur... Le tout était très intense. Très inquiétant aussi. Et provenait du bosquet de fleurs jaunes qui était juste à côté de lui.
Avant que Thomas ne puisse avoir le temps de réagir, une voix l'interpella. Maniérée, obséquieuse, il y avait quelque chose dans la démarche de l'homme, dans son maintien, de daté... De perturbé. Comme un sage antique qui se serait retrouvé dans ce siècle. Comme un fou médiéval qui aurait perdu sa cour.
"Hola, jouvenceau ! Ne t'approche donc point du Saint Buisson. Il n'est point ardent mais il pourrait t'en cuire les mains ! Foi de bon bougre, je te le redis, jouvenceau : la Belle Dame Sans Merci qui pleure entre ces fleurs n'est pas pour toi. Elle attend un champion et non un petit garçon !"
Il était encore hors de portée du pouvoir de Thomas. Mais se rapprochait de lui à grandes enjambées, l'air amical...
Thomas avançait dans le parc, ses écouteurs vissés dans les oreilles, le coupant volontairement des bruits du monde. L'obscurité s'installait petit à petit, faisant jaillir de ci, de là, des ombres tour à tour fantomatiques, amusantes ou tout simplement inquiétantes.
En dépit de sa volonté de s'isoler, il n'existait aucun moyen de se couper des émotions des autres. Et même, en ce lieu, où il n'avait croisé jusqu'à présent personne, Thomas ressentit soudain une vive souffrance... Peur, douleur... Le tout était très intense. Très inquiétant aussi. Et provenait du bosquet de fleurs jaunes qui était juste à côté de lui.
Avant que Thomas ne puisse avoir le temps de réagir, une voix l'interpella. Maniérée, obséquieuse, il y avait quelque chose dans la démarche de l'homme, dans son maintien, de daté... De perturbé. Comme un sage antique qui se serait retrouvé dans ce siècle. Comme un fou médiéval qui aurait perdu sa cour.
"Hola, jouvenceau ! Ne t'approche donc point du Saint Buisson. Il n'est point ardent mais il pourrait t'en cuire les mains ! Foi de bon bougre, je te le redis, jouvenceau : la Belle Dame Sans Merci qui pleure entre ces fleurs n'est pas pour toi. Elle attend un champion et non un petit garçon !"
Il était encore hors de portée du pouvoir de Thomas. Mais se rapprochait de lui à grandes enjambées, l'air amical...
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Lun 22 Juin 2009 - 12:50
[Merci. Et désolé pour les dimensions de l’avatar, c’est rectifié, avec toutes mes excuses.]
Les ombres s’allongeaient progressivement, et le jeune garçon pressa le pas. Pas qu’il ait peur du noir, non, il avait tout de même treize ans ! Mais, on ne sait jamais, n’est ce pas ? Il se hâtait donc un peu plus, les yeux rivés sur le chemin qu’il suivait, ignorant avec détermination les ombres qui prenaient de drôles de formes à la périphérie de son champ de vision. Avec le recul, peut-être n’aurait-il pas dû passer par le parc désert. Il évitait la population, certes, mais la solitude avait un côté plutôt effrayant, qu’il n’avait pas pris en compte. Mais il était trop tard pour faire demi-tour. Il…
Une soudaine vague de souffrance le fit soudain trébucher, lui coupant presque le souffle. C’était si soudain, si plein de force ! Thomas laissa tomber les écouteurs de ses oreilles, cherchant à reprendre son souffle, une main posé sur son cœur. Il n’avait pas encore l’habitude d’être agressé de la sorte, par une souffrance si vive qu’elle lui faisait monter les larmes aux yeux. Cela avait un côté vaguement terrifiant, comme si quelqu’un cherchait à s’immiscer dans ses propres sentiments. Ce n’était pas le cas, Thomas le savait bien, c’était son… pouvoir ? Cette chose qu’il possédait et se déclenchait sans même le prévenir, mais cela avait un côté trop soudain et déstabilisent pour qu’il puisse y faire face sans trembler.
Avant même qu’il ne puisse reprendre ses esprits, ou chercher à comprendre d’où venait cette intense vague de peur et de douleur mêlée, une voix se fit entendre dans le parc jusque là silencieux, ou, du moins, qui l’était pour Thomas jusqu’à maintenant. Il dévisagea, d’un air vaguement ahuri, l’étrange bonhomme qui se tenait devant lui. Etrange comment, par contre, l’enfant aurait été bien en peine de l’expliquer. L’étrangeté de l’inconnu formait un tout, sans aucun élément distinct l’un de l’autre, une étrangeté globale qui n’était pourtant pas tellement effrayante. A vrai dire, le petit était plus secoué par la vague de sentiments qui l’avait atteint que par la drôle d’allure de l’homme. Son drôle de langage, aussi, qui semblait, curieusement, coller à la perfection avec son apparence bizarre. Sûrement un artiste, ou un fou échappé d’un hôpital, ou bien encore un pauvre type qui s’ennuyait et ne savait plus quoi faire pour se distraire. Un peu comme ceux qui s’amusaient à jouer les statues vivantes, quoique Thomas ne fût jamais parvenu à comprendre le caractère amusant du fait de rester immobile de longues heures. Enfin bref ! Non, le type n’était pas véritablement effrayant.
L’enfant le regarda avec curiosité, essayant de démêler le sens de son étrange parler. C’était de l’anglais, mais un anglais poussiéreux, qui n’était pas utilisé de nos jours, et dont Thomas ne parvint pas à capter la totalité des mots. Mais le sens, lui, était sans doute proche de : Ne t’approche pas. Et le passage sur la Belle Dame… c’était d’elle, sans doute, que venait cette vague de souffrance, parce que le type n’avait pas l’air malheureux. Il s’approchait d’ailleurs à grand pas, l’air vaguement amical. Pourtant, Thomas recula un peu, pas très pressé que l’homme soit à sa portée… et que lui soit à la sienne. Il n’avait pas l’air méchant, pourtant, mais l’enfant préférait ne pas avoir à y regarder de plus près. Les types bizarres, on ne pouvait pas s’y fier, sa mère le lui répétait, et ce type… c’était le plus bizarre que Thomas ait jamais rencontré.
" Hola euh… Toi ! Ne t’approche pas, ou alors, tu vas le regretter. Je fais du judo, et aussi grand que tu sois, tu ne me fais pas peur ! "
Ce n’était pas vraiment crédible, et pas exactement l’exacte vérité. Il avait assisté à un cours d’arts martiaux avec son école, et vu sa carrure, l’homme n’avait pas grand-chose à craindre de lui. Mais c’était assez réconfortant, mine de rien, d’entendre le son de sa propre voix. Et puis, après tout, il n’avait qu’à planter le bonhomme là, courir pour sortir du par cet rejoindre les avenues plus fréquentées, il serait en sécurité. Mais… la vague de douleur qu’il avait ressenti, et l’idée de savoir qu’une belle dame pleurait derrière ce buisson, à quelques pas de lui, étaient assez intrigantes pour le retenir cloué au sol. Il avait été bien élevé, et de savoir que quelqu’un avait besoin d’aide lui taraudait la conscience. Même si le type était bizarre, peut-être qu’il était simplement en… en état de choc ! Ca devait être ça !
Essayant de s’en persuader, et d’expliquer par là l’étrange attitude de l’homme, Thomas reprit la parole.
" Je ne suis peut-être pas un champion, mais je peux vous aider. Je sais faire des choses, vous savez, même si je ne suis pas un adulte. "
Tout en parlant, il fit mine de s’approcher du buisson. Mine seulement, parce qu’il n’avait pas envie que l’autre lui tombe dessus à bras raccourcis.
Les ombres s’allongeaient progressivement, et le jeune garçon pressa le pas. Pas qu’il ait peur du noir, non, il avait tout de même treize ans ! Mais, on ne sait jamais, n’est ce pas ? Il se hâtait donc un peu plus, les yeux rivés sur le chemin qu’il suivait, ignorant avec détermination les ombres qui prenaient de drôles de formes à la périphérie de son champ de vision. Avec le recul, peut-être n’aurait-il pas dû passer par le parc désert. Il évitait la population, certes, mais la solitude avait un côté plutôt effrayant, qu’il n’avait pas pris en compte. Mais il était trop tard pour faire demi-tour. Il…
Une soudaine vague de souffrance le fit soudain trébucher, lui coupant presque le souffle. C’était si soudain, si plein de force ! Thomas laissa tomber les écouteurs de ses oreilles, cherchant à reprendre son souffle, une main posé sur son cœur. Il n’avait pas encore l’habitude d’être agressé de la sorte, par une souffrance si vive qu’elle lui faisait monter les larmes aux yeux. Cela avait un côté vaguement terrifiant, comme si quelqu’un cherchait à s’immiscer dans ses propres sentiments. Ce n’était pas le cas, Thomas le savait bien, c’était son… pouvoir ? Cette chose qu’il possédait et se déclenchait sans même le prévenir, mais cela avait un côté trop soudain et déstabilisent pour qu’il puisse y faire face sans trembler.
Avant même qu’il ne puisse reprendre ses esprits, ou chercher à comprendre d’où venait cette intense vague de peur et de douleur mêlée, une voix se fit entendre dans le parc jusque là silencieux, ou, du moins, qui l’était pour Thomas jusqu’à maintenant. Il dévisagea, d’un air vaguement ahuri, l’étrange bonhomme qui se tenait devant lui. Etrange comment, par contre, l’enfant aurait été bien en peine de l’expliquer. L’étrangeté de l’inconnu formait un tout, sans aucun élément distinct l’un de l’autre, une étrangeté globale qui n’était pourtant pas tellement effrayante. A vrai dire, le petit était plus secoué par la vague de sentiments qui l’avait atteint que par la drôle d’allure de l’homme. Son drôle de langage, aussi, qui semblait, curieusement, coller à la perfection avec son apparence bizarre. Sûrement un artiste, ou un fou échappé d’un hôpital, ou bien encore un pauvre type qui s’ennuyait et ne savait plus quoi faire pour se distraire. Un peu comme ceux qui s’amusaient à jouer les statues vivantes, quoique Thomas ne fût jamais parvenu à comprendre le caractère amusant du fait de rester immobile de longues heures. Enfin bref ! Non, le type n’était pas véritablement effrayant.
L’enfant le regarda avec curiosité, essayant de démêler le sens de son étrange parler. C’était de l’anglais, mais un anglais poussiéreux, qui n’était pas utilisé de nos jours, et dont Thomas ne parvint pas à capter la totalité des mots. Mais le sens, lui, était sans doute proche de : Ne t’approche pas. Et le passage sur la Belle Dame… c’était d’elle, sans doute, que venait cette vague de souffrance, parce que le type n’avait pas l’air malheureux. Il s’approchait d’ailleurs à grand pas, l’air vaguement amical. Pourtant, Thomas recula un peu, pas très pressé que l’homme soit à sa portée… et que lui soit à la sienne. Il n’avait pas l’air méchant, pourtant, mais l’enfant préférait ne pas avoir à y regarder de plus près. Les types bizarres, on ne pouvait pas s’y fier, sa mère le lui répétait, et ce type… c’était le plus bizarre que Thomas ait jamais rencontré.
" Hola euh… Toi ! Ne t’approche pas, ou alors, tu vas le regretter. Je fais du judo, et aussi grand que tu sois, tu ne me fais pas peur ! "
Ce n’était pas vraiment crédible, et pas exactement l’exacte vérité. Il avait assisté à un cours d’arts martiaux avec son école, et vu sa carrure, l’homme n’avait pas grand-chose à craindre de lui. Mais c’était assez réconfortant, mine de rien, d’entendre le son de sa propre voix. Et puis, après tout, il n’avait qu’à planter le bonhomme là, courir pour sortir du par cet rejoindre les avenues plus fréquentées, il serait en sécurité. Mais… la vague de douleur qu’il avait ressenti, et l’idée de savoir qu’une belle dame pleurait derrière ce buisson, à quelques pas de lui, étaient assez intrigantes pour le retenir cloué au sol. Il avait été bien élevé, et de savoir que quelqu’un avait besoin d’aide lui taraudait la conscience. Même si le type était bizarre, peut-être qu’il était simplement en… en état de choc ! Ca devait être ça !
Essayant de s’en persuader, et d’expliquer par là l’étrange attitude de l’homme, Thomas reprit la parole.
" Je ne suis peut-être pas un champion, mais je peux vous aider. Je sais faire des choses, vous savez, même si je ne suis pas un adulte. "
Tout en parlant, il fit mine de s’approcher du buisson. Mine seulement, parce qu’il n’avait pas envie que l’autre lui tombe dessus à bras raccourcis.
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Lun 22 Juin 2009 - 15:36
[Parfait ! ]
"Oh, le jeune jouvenceau fait du judo... C'est intéressant ça, le judo. Et même si ce n'était pas intéressant, ça demeurerait joli, le judo. Et c'est toujours mieux que de se battre avec une saucisse ou contre un moulin à vent, le judo. Moi, je ne suis qu'un simple troubadour, pauvre hère armé seulement de ma lyre et de mon vague à l'âme"
Il continuait à progresser, souriant paisiblement et tendant les bras en avant, en signe de paix. Aucun instrument de musique en main. Il devait donc divaguer...
"Et moi je ne sais rien faire que chanter ma joie et ma tristesse même si je suis un grand et que je ne suis point petit depuis déjà des lustres. Et la taille ne fait point le champion. Seul son amour fait son poids. Et le mien est si grand. Et le tien ?"
L'homme tiqua quand Thomas fit mine de s'approcher du buisson. Le jeune garçon perçut un léger frémissement dans le bosquet de fleurs, sans pouvoir déterminer ce qui se cachait dedans.
"Olah ! Ne dérange pas le repos de la Belle Dame... Ses charmes, disons-le, ne sont pas pour... tout le monde. Elle est timide, un peu farouche, ce n'est point une gourgandine que l'on peut apercevoir dévêtue pour quelques piécettes. Cette Dame boude ses apparitions. Et damne les impudents imprudents !"
Reprenant son souffle, le dadet observa Thomas des pieds à la tête puis de la tête aux pieds.
"Maître Ferraille m'avait bien dit que je trouverai un champion à côté du Saint Buisson. Alors comme tu n'as pas d'ami imaginaire derrière toi. Et que si ton compagnon s'est caché dans le Saint Buisson, je ne donne pas cher de sa peau. Eh bien ! Je pense bien qu'il doit donc s'agir de toi car Maître Ferraille ne ment jamais. Et se trompe encore moins"
Il tendit sa main, paume en avant, repliant puis dépliant ses doigts comme pour compter le fil de ses paroles.
"Alors primo, je suis Kent, le troubadour fou de la lande dévastée. Secundo, ma quête est celle de la Belle Dame Sans Merci que je dois amener en Avalon. Et tertio comme je ne fais que chanter et écrire les exploits des champions et comme tu veux m'aider, tu dois prêter assistance aux belles dames en détresse et aux simples d'esprit. Et quaterno, la magicienne et le chevalier noir sont en route pour battre le fer. Il faut se préparer !".
Thomas remarqua à ce moment que l'homme, bien que se tenant à ses côtés, était absolument imperméable à son pouvoir. Il ne pouvait rien lire de lui. Ni impression, ni sentiment, ni quoi que ce soit !
"Oh, le jeune jouvenceau fait du judo... C'est intéressant ça, le judo. Et même si ce n'était pas intéressant, ça demeurerait joli, le judo. Et c'est toujours mieux que de se battre avec une saucisse ou contre un moulin à vent, le judo. Moi, je ne suis qu'un simple troubadour, pauvre hère armé seulement de ma lyre et de mon vague à l'âme"
Il continuait à progresser, souriant paisiblement et tendant les bras en avant, en signe de paix. Aucun instrument de musique en main. Il devait donc divaguer...
"Et moi je ne sais rien faire que chanter ma joie et ma tristesse même si je suis un grand et que je ne suis point petit depuis déjà des lustres. Et la taille ne fait point le champion. Seul son amour fait son poids. Et le mien est si grand. Et le tien ?"
L'homme tiqua quand Thomas fit mine de s'approcher du buisson. Le jeune garçon perçut un léger frémissement dans le bosquet de fleurs, sans pouvoir déterminer ce qui se cachait dedans.
"Olah ! Ne dérange pas le repos de la Belle Dame... Ses charmes, disons-le, ne sont pas pour... tout le monde. Elle est timide, un peu farouche, ce n'est point une gourgandine que l'on peut apercevoir dévêtue pour quelques piécettes. Cette Dame boude ses apparitions. Et damne les impudents imprudents !"
Reprenant son souffle, le dadet observa Thomas des pieds à la tête puis de la tête aux pieds.
"Maître Ferraille m'avait bien dit que je trouverai un champion à côté du Saint Buisson. Alors comme tu n'as pas d'ami imaginaire derrière toi. Et que si ton compagnon s'est caché dans le Saint Buisson, je ne donne pas cher de sa peau. Eh bien ! Je pense bien qu'il doit donc s'agir de toi car Maître Ferraille ne ment jamais. Et se trompe encore moins"
Il tendit sa main, paume en avant, repliant puis dépliant ses doigts comme pour compter le fil de ses paroles.
"Alors primo, je suis Kent, le troubadour fou de la lande dévastée. Secundo, ma quête est celle de la Belle Dame Sans Merci que je dois amener en Avalon. Et tertio comme je ne fais que chanter et écrire les exploits des champions et comme tu veux m'aider, tu dois prêter assistance aux belles dames en détresse et aux simples d'esprit. Et quaterno, la magicienne et le chevalier noir sont en route pour battre le fer. Il faut se préparer !".
Thomas remarqua à ce moment que l'homme, bien que se tenant à ses côtés, était absolument imperméable à son pouvoir. Il ne pouvait rien lire de lui. Ni impression, ni sentiment, ni quoi que ce soit !
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Mar 23 Juin 2009 - 11:39
Thomas écouta d’une oreille distraite le… troubadour, puisque c’était comme ça que se définissait l’autre, déblatérait son petit discours. Vraisemblablement, se disait l’enfant, il divaguait sérieusement, et son discours, pour le moment, n’avait que peu d’intérêt. Au moins, il semblait le prendre au sérieux, enfin, sauf si il faisait exprès de raconter n’importe quoi pour se payer sa tête, mais le petit doutait que cela soit le cas. En fait, malgré son étrangeté, l’inconnu avait l’air accueillant, et pas très menaçant… il était juste très bizarre et, après tout, on ne pouvait pas lui en vouloir. C’était comme ça, et ça ne voulait pas pour autant dire qu’il était dangereux. D’ailleurs, il n’avait pas l’air méchant tout en s’avançant, les bras écartés en signe d’amitié ; petit à petit, Thomas renonça à son idée de s’enfuir. Et puis, ce buisson, et cette Belle Dame, l’intriguait de plus en plus. Curieux de nature, l’enfant ne pouvait en détacher son regard, et sursauta quand le troubadour termina son monologue par une question.
Le petit détacha à regret ses yeux bruns de l’objet de sa curiosité, et bafouilla un peu pour répondre. Il ne comprenait pas trop ce que l’amour venait faire là dedans, à vrai dire. La compassion, la pitié, la curiosité, oui, mais l’amour ? Jugeant que c’était encore une divagation, ou bien un concept trop ancien pour qu’il puisse le comprendre, il finit par répondre.
"Heu ben… Je crois que oui."
Une réponse donnée sans trop se mouiller, du moins, il l’espérait. Il reporta son attention sur le buisson, et fit mine de s’en approcher tout en observant l »inconnu du coin de l’œil. On ne savait jamais, et il avait l’air de vouloir protéger la Dame qui s’y trouvait à tout prix. D’ailleurs, l’autre tiqua, et lui enjoignit de ne pas s’approcher.
Lequel de ses mots mit donc la puce à l’oreille du jeune garçon ? Peut-être n’était-ce même pas un mot, seulement l’intonation, les non-dits, ou l’instinct, peut-être bien. L’autre continuait à déblatérer mais Thomas n’écoutait que d’une oreille. A peine parvint-il à entendre le prénom, Kent, l’histoire d’Avalon et de la sorcière qui arrivait. Mais sa curiosité s’était mué en une sorte de fascination, et ses émotions se lisaient sur son visage : doute, incertitude, et un peu de peur aussi. Il remarqua bientôt que Kent s’était rapproché et que, bizarrement, il ne captait aucune émotion mais, tout consterné qu’il était par l’intuition qui se faisait jour en lui, Thomas ne réagit pas tout de suite, ignorant les implications d’une telle chose.
"Dites Kent. Est-ce que… ce qui est caché sous ce buisson est humain ? Je veux dire, est quelqu’un, quoi. Une vraie dame, vous voyez ?"
Il s’emmêlait un peu dans les mots, cherchant à faire comprendre à son interlocuteur ce qu’il voulait dire. Kent était un peu bizarre, et il ne pigerait peut-être pas ce que Thomas entendait par humain. Parce que, dans l’esprit du petit garçon, planait un gros doute : ce n’était pas une femme. Un serpent ? Oui, c’est ce qu’il craignait le plus. Le buisson était, lui semblait-il, trop petit pour contenir une jeune femme, et puis, tous ces mots, toutes ces formules alambiques…
Thomas n’aimait pas particulièrement les serpents, mais il ne les détestait pas non plus. IL en avait vu, au planétarium où ses parents l’avaient emmené pour les six ans de sa petite sœur. C’étaient de grosses bestioles pas très amicales, à ce qu’il avait pu en juger, et cela concordait avec ce que disait le troubadour. Oui, il en était persuadé : il n’y avait pas de Belle Dame sous ce buisson, seulement quelque chose que Kent vénérait avec adoration. Et ça, c’était plutôt effrayant. Ce qui l’était encore plus, par contre, c’est que Kent se tenait à quelques pas de lui, et ça, c’était vraiment plus dangereux pour lui que la chose sous le buisson. Ou pas. Peut-être que Kent aussi était un serpent ! Un serpent déguisé en homme, qui… qui…
L’enfant leva des yeux effrayés sur le troubadour, cherchant à reprendre le contrôle de ses émotions. Il devait avoir la tête froide, être rationnel. Ra-tio-nnel. Des faits, seulement des faits ! Alors… Kent n’était pas humain, c’était sûr. Thomas n’avait jamais rencontré d’êtres dénués d’émotions, et si le troubadour n’avait pas d’émotions, il n’était pas humain. Ou simplement bizarre… ou peut-être drogué. Les drogués avaient des émotions ?Alors, est-ce que Kent était humain, finalement?
Oula, ça devenait trop compliqué, tout cela, et le petit n’arrivait pas à distinguer ce qui était le fruit de son imagination, et ce qui ne l’était pas. Et, le pire, c’est qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire. Partir en courant ? Rester, et essayer de percer ce mystère ? Ou alors, écouter sagement, et ensuite fuir à toutes jambes ? Promenant un regard perdu autour de lui, Thomas soupira longuement, complètement indécis.
Le petit détacha à regret ses yeux bruns de l’objet de sa curiosité, et bafouilla un peu pour répondre. Il ne comprenait pas trop ce que l’amour venait faire là dedans, à vrai dire. La compassion, la pitié, la curiosité, oui, mais l’amour ? Jugeant que c’était encore une divagation, ou bien un concept trop ancien pour qu’il puisse le comprendre, il finit par répondre.
"Heu ben… Je crois que oui."
Une réponse donnée sans trop se mouiller, du moins, il l’espérait. Il reporta son attention sur le buisson, et fit mine de s’en approcher tout en observant l »inconnu du coin de l’œil. On ne savait jamais, et il avait l’air de vouloir protéger la Dame qui s’y trouvait à tout prix. D’ailleurs, l’autre tiqua, et lui enjoignit de ne pas s’approcher.
Lequel de ses mots mit donc la puce à l’oreille du jeune garçon ? Peut-être n’était-ce même pas un mot, seulement l’intonation, les non-dits, ou l’instinct, peut-être bien. L’autre continuait à déblatérer mais Thomas n’écoutait que d’une oreille. A peine parvint-il à entendre le prénom, Kent, l’histoire d’Avalon et de la sorcière qui arrivait. Mais sa curiosité s’était mué en une sorte de fascination, et ses émotions se lisaient sur son visage : doute, incertitude, et un peu de peur aussi. Il remarqua bientôt que Kent s’était rapproché et que, bizarrement, il ne captait aucune émotion mais, tout consterné qu’il était par l’intuition qui se faisait jour en lui, Thomas ne réagit pas tout de suite, ignorant les implications d’une telle chose.
"Dites Kent. Est-ce que… ce qui est caché sous ce buisson est humain ? Je veux dire, est quelqu’un, quoi. Une vraie dame, vous voyez ?"
Il s’emmêlait un peu dans les mots, cherchant à faire comprendre à son interlocuteur ce qu’il voulait dire. Kent était un peu bizarre, et il ne pigerait peut-être pas ce que Thomas entendait par humain. Parce que, dans l’esprit du petit garçon, planait un gros doute : ce n’était pas une femme. Un serpent ? Oui, c’est ce qu’il craignait le plus. Le buisson était, lui semblait-il, trop petit pour contenir une jeune femme, et puis, tous ces mots, toutes ces formules alambiques…
Thomas n’aimait pas particulièrement les serpents, mais il ne les détestait pas non plus. IL en avait vu, au planétarium où ses parents l’avaient emmené pour les six ans de sa petite sœur. C’étaient de grosses bestioles pas très amicales, à ce qu’il avait pu en juger, et cela concordait avec ce que disait le troubadour. Oui, il en était persuadé : il n’y avait pas de Belle Dame sous ce buisson, seulement quelque chose que Kent vénérait avec adoration. Et ça, c’était plutôt effrayant. Ce qui l’était encore plus, par contre, c’est que Kent se tenait à quelques pas de lui, et ça, c’était vraiment plus dangereux pour lui que la chose sous le buisson. Ou pas. Peut-être que Kent aussi était un serpent ! Un serpent déguisé en homme, qui… qui…
L’enfant leva des yeux effrayés sur le troubadour, cherchant à reprendre le contrôle de ses émotions. Il devait avoir la tête froide, être rationnel. Ra-tio-nnel. Des faits, seulement des faits ! Alors… Kent n’était pas humain, c’était sûr. Thomas n’avait jamais rencontré d’êtres dénués d’émotions, et si le troubadour n’avait pas d’émotions, il n’était pas humain. Ou simplement bizarre… ou peut-être drogué. Les drogués avaient des émotions ?Alors, est-ce que Kent était humain, finalement?
Oula, ça devenait trop compliqué, tout cela, et le petit n’arrivait pas à distinguer ce qui était le fruit de son imagination, et ce qui ne l’était pas. Et, le pire, c’est qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire. Partir en courant ? Rester, et essayer de percer ce mystère ? Ou alors, écouter sagement, et ensuite fuir à toutes jambes ? Promenant un regard perdu autour de lui, Thomas soupira longuement, complètement indécis.
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Mar 23 Juin 2009 - 13:35
"Ah ah" s'esclaffa Kent le fou, d'un air satisfait. "Heureux sont les jouvenceaux qui posent de belles questions et parlent en paroles ailées !"
Il se gratta vigoureusement la tête, visiblement agité...
"Elle est aussi humaine que je le suis et plus que la magicienne qui vient vers nous. Mais ses charmes ne sont pas pour tout le monde. Parce que le monde est grand, plus grand que ce parc et tu pourrais marcher devant toi pour l'éternité que tu n'en ferais pour autant jamais le tour"
Se mettant à genoux, pour arriver à hauteur du garçon, Kent, reprit en chuchotant :
"Il y a des petits et des grands. Mais aussi des très petits et des très grands. Et des hommes à tête d'animaux ou d'insectes. Et des insectes à tête d'homme. Et la Belle Dame est un peu tout ça... Mais ne crains point la Belle Dame, jouvenceau ! Elle ne hait point et souffre et gémit dans le Saint Buisson. Sa damnation n'est qu'une partie du chemin. Et toi, preux jouvenceau, tu dois chevaucher à ses côtés... Sinon, elle est perdue..."
Le regard de Kent était doux et calme. Nulle trace d'animosité chez cet homme. Mais soudain, il bondit sur ses deux pieds, criant comme un dératé :
"Les voilà !"
Il était en panique. Les mains tremblantes, il pointa une dizaine de silhouettes qui s'approchaient de leur position présente.
"Morgane la fée ! Morgane la fée, Mordred et l'armée des ténèbres !"
Les silhouettes en question, à mesure qu'elles se dirigeaient vers eux, donnaient plus l'impression d'être celles d'agents de sécurité, équipés de lampes torches et de matraques à la ceinture.
Seules deux personnes détonnaient dans le groupe.
"Messieurs, ne vous inquiétez pas. Nous cherchons juste quelque chose. Vous pouvez même peut être nous aider" lança la jeune femme, habillée très stricte, d'un ton sec.
L'autre homme, en costume cravate ne disait rien pour le moment.
La troupe n'était plus qu'à quelques mètres de Thomas.
Il se gratta vigoureusement la tête, visiblement agité...
"Elle est aussi humaine que je le suis et plus que la magicienne qui vient vers nous. Mais ses charmes ne sont pas pour tout le monde. Parce que le monde est grand, plus grand que ce parc et tu pourrais marcher devant toi pour l'éternité que tu n'en ferais pour autant jamais le tour"
Se mettant à genoux, pour arriver à hauteur du garçon, Kent, reprit en chuchotant :
"Il y a des petits et des grands. Mais aussi des très petits et des très grands. Et des hommes à tête d'animaux ou d'insectes. Et des insectes à tête d'homme. Et la Belle Dame est un peu tout ça... Mais ne crains point la Belle Dame, jouvenceau ! Elle ne hait point et souffre et gémit dans le Saint Buisson. Sa damnation n'est qu'une partie du chemin. Et toi, preux jouvenceau, tu dois chevaucher à ses côtés... Sinon, elle est perdue..."
Le regard de Kent était doux et calme. Nulle trace d'animosité chez cet homme. Mais soudain, il bondit sur ses deux pieds, criant comme un dératé :
"Les voilà !"
Il était en panique. Les mains tremblantes, il pointa une dizaine de silhouettes qui s'approchaient de leur position présente.
"Morgane la fée ! Morgane la fée, Mordred et l'armée des ténèbres !"
Les silhouettes en question, à mesure qu'elles se dirigeaient vers eux, donnaient plus l'impression d'être celles d'agents de sécurité, équipés de lampes torches et de matraques à la ceinture.
Seules deux personnes détonnaient dans le groupe.
"Messieurs, ne vous inquiétez pas. Nous cherchons juste quelque chose. Vous pouvez même peut être nous aider" lança la jeune femme, habillée très stricte, d'un ton sec.
L'autre homme, en costume cravate ne disait rien pour le moment.
La troupe n'était plus qu'à quelques mètres de Thomas.
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Mar 23 Juin 2009 - 20:59
Quoi qu’il en soit, la réponse du troubadour était celle qu’il craignait. Aussi humaine que lui-même l’était, honnêtement, cela ne signifiait pas grand-chose, et pas non plus qu’il était humain. Mais l’enfant n’osa pas poser la question, craignait que la réponse ne soit encore un ramassis de formules alambiquées, ou de délires bizarres. Le troubadour parlait d’une sorcière, et Thomas comprit soudain un peu mieux… enfin, il avait compris l’origine de ce délire bizarre, c’était déjà ça. Le mythe du Roi Arthur… les preux chevaliers, la sorcière, le Roi… Arthur, et Guenièvre, et tout ça. Y’avait-il des troubadours fous, dans cette histoire ? Thomas ne s’en souvenait guère, malheureusement, quoique de toute manière, cela ne lui aurait pas été d’une grande aide dans le cas présent, parce que le délire de Kent ne pouvait pas être réel. Les sorcières, les rois et les preuxs chevaliers, ce n’étaient que des contes pour enfants. Et il n’était plus un enfant, ce qu’il indiqua d’ailleurs d’une voix légèrement vexée, quand le troubadour lui parla de l’immensité de ce monde.
"Je sais que le monde est grand, je suis assez intelligent pour le savoir, hein !"
Une petite velléité de révolte et de reprise de contrôle sur la conversation, velléité qui s’effaça très vite devant le nouveau flot de paroles du troubadour. Thomas ne comprenait pas tout ce qu’il disait, mais malgré l’étrangeté de la situation, son envie de s’enfuir avait disparue. Il y avait, dans les yeux de cet homme étrange, quelque chose qui le rendait à la fois innocent et amical, une sorte d’aura rassurante, qui lui indiquait qu’il pouvait avoir confiance et ce, malgré l’étrange vide qui émanait du fou. Oui, le vide, l’absence de sentiments, ce devait bien être le plus étrange… mais ce n’était plus terrifiant, à ce moment là. La douceur du troubadour incitait Thomas à lui faire confiance, à mettre de côté son étrange bizarrerie pour essayer de le comprendre. C’était une tâche ardue, car l’homme passait du coq à l’âne dans un langage empli de mots difficiles et plus très usité à l’époque actuelle, mais l’enfant avait décidé de s’y atteler tout de même. Bien sûr, il craignait toujours autant la Belle Dame, soi-disant, cachée sous le buisson, mais Kent ne lui faisait plus trop peur, même s’il demeurait une énigme aux yeux du petit garçon.
Il allait répondre à Kent que si, sans lui, la Dame était perdue, il acceptait de le suivre dans son étrange quête… de le suivre, dans la limite de ce petit parc, et jusqu’à 20h du soir, heure où sa mère commencerait à s’inquiéter de son sort. Mais il n’en eut pas le temps : le troubadour bondit sur ses pieds, en proie à une soudaine panique. Encore une fois, le fait de ne rien pouvoir lire de ses sentiments s’avéra déstabilisent pour Thomas, mais il s’efforça de passer outre, tournant son regard vers les nouveaux arrivants, ceux que Kent appelait « l’armée des ténèbres ». Le troubadour tremblait de tous ses membres, et Thomas éprouva une soudaine vague de compassion envers ce pauvre homme. Il s’efforça de le rassurer, tout en songeant avec désarroi que cela ne servirait probablement pas à grand-chose, et finit par se placer devant lui. Kent pouvait le contourner sans peine, et le corps de l’enfant faisait un rempart bien dérisoire entre les nouveaux arrivants et le troubadour toujours aussi proche de son buisson, mais rien que le fait de se dresser ainsi remplissait Thomas d’une étrange confiance en lui. C’était ça, le rôle de preux jouvenceau qu’on voulait lui faire jouer ? Peut-être… après tout, il ne savait même pas exactement ce que c’était, un jouvenceau !
Les agents, munis de leurs lampes torches, accompagnaient deux personnes, ceux que Kent avait qualifié de Morganne et de Mordred. La fée et le… heu… le chevalier noir, c’était ça ! Sauf que ces deux-là n’avaient rien d’une fée ou d’un chevalier, loin de là. La femme ressemblait étrangement à une institutrice, ou une dame de l’administration, quand à l’homme, on aurait dit un avocat. Peut-être un banquier, mais plus sûrement un avocat, avec son costume cravate sombre et son air supérieur. Enfin, Thomas lui trouvait un air supérieur, mais il était encore loin, alors, cela pouvait de nouveau être son imagination qui s’enflammait. En tout cas, ils n’avaient pas des têtes de vétérinaires, ou de personnes de la fourrière, ce qui rassurait l’enfant. La Belle Dame n’était peut-être pas un serpent, tout compte fait… enfin, il en aurait le cœur net quand elle sortirait, si elle sortait un jour !
La femme qui ressemblait à une institutrice sévère prit la parole d’un ton que Thomas trouva tout sauf amical. Elevant la voix, en espérant que Kent lui accorderait, tacitement, le rôle de chef de leur petit groupe, l’enfant fit bravement face aux agents qui approchaient. Ils étaient drôlement nombreux, songea-t-il avec une pointer d’angoisse, mais cela ne devait pas le décourager.
"Ca dépend de ce que vous cherchez. Alors, nous saurons si vous pouvons vous aider ou pas. Mais ça m’étonnerait que ce soit dans le coin !"
Ajouta-t-il d’un ton qu’il espérait confiant et déterminé.
"Je sais que le monde est grand, je suis assez intelligent pour le savoir, hein !"
Une petite velléité de révolte et de reprise de contrôle sur la conversation, velléité qui s’effaça très vite devant le nouveau flot de paroles du troubadour. Thomas ne comprenait pas tout ce qu’il disait, mais malgré l’étrangeté de la situation, son envie de s’enfuir avait disparue. Il y avait, dans les yeux de cet homme étrange, quelque chose qui le rendait à la fois innocent et amical, une sorte d’aura rassurante, qui lui indiquait qu’il pouvait avoir confiance et ce, malgré l’étrange vide qui émanait du fou. Oui, le vide, l’absence de sentiments, ce devait bien être le plus étrange… mais ce n’était plus terrifiant, à ce moment là. La douceur du troubadour incitait Thomas à lui faire confiance, à mettre de côté son étrange bizarrerie pour essayer de le comprendre. C’était une tâche ardue, car l’homme passait du coq à l’âne dans un langage empli de mots difficiles et plus très usité à l’époque actuelle, mais l’enfant avait décidé de s’y atteler tout de même. Bien sûr, il craignait toujours autant la Belle Dame, soi-disant, cachée sous le buisson, mais Kent ne lui faisait plus trop peur, même s’il demeurait une énigme aux yeux du petit garçon.
Il allait répondre à Kent que si, sans lui, la Dame était perdue, il acceptait de le suivre dans son étrange quête… de le suivre, dans la limite de ce petit parc, et jusqu’à 20h du soir, heure où sa mère commencerait à s’inquiéter de son sort. Mais il n’en eut pas le temps : le troubadour bondit sur ses pieds, en proie à une soudaine panique. Encore une fois, le fait de ne rien pouvoir lire de ses sentiments s’avéra déstabilisent pour Thomas, mais il s’efforça de passer outre, tournant son regard vers les nouveaux arrivants, ceux que Kent appelait « l’armée des ténèbres ». Le troubadour tremblait de tous ses membres, et Thomas éprouva une soudaine vague de compassion envers ce pauvre homme. Il s’efforça de le rassurer, tout en songeant avec désarroi que cela ne servirait probablement pas à grand-chose, et finit par se placer devant lui. Kent pouvait le contourner sans peine, et le corps de l’enfant faisait un rempart bien dérisoire entre les nouveaux arrivants et le troubadour toujours aussi proche de son buisson, mais rien que le fait de se dresser ainsi remplissait Thomas d’une étrange confiance en lui. C’était ça, le rôle de preux jouvenceau qu’on voulait lui faire jouer ? Peut-être… après tout, il ne savait même pas exactement ce que c’était, un jouvenceau !
Les agents, munis de leurs lampes torches, accompagnaient deux personnes, ceux que Kent avait qualifié de Morganne et de Mordred. La fée et le… heu… le chevalier noir, c’était ça ! Sauf que ces deux-là n’avaient rien d’une fée ou d’un chevalier, loin de là. La femme ressemblait étrangement à une institutrice, ou une dame de l’administration, quand à l’homme, on aurait dit un avocat. Peut-être un banquier, mais plus sûrement un avocat, avec son costume cravate sombre et son air supérieur. Enfin, Thomas lui trouvait un air supérieur, mais il était encore loin, alors, cela pouvait de nouveau être son imagination qui s’enflammait. En tout cas, ils n’avaient pas des têtes de vétérinaires, ou de personnes de la fourrière, ce qui rassurait l’enfant. La Belle Dame n’était peut-être pas un serpent, tout compte fait… enfin, il en aurait le cœur net quand elle sortirait, si elle sortait un jour !
La femme qui ressemblait à une institutrice sévère prit la parole d’un ton que Thomas trouva tout sauf amical. Elevant la voix, en espérant que Kent lui accorderait, tacitement, le rôle de chef de leur petit groupe, l’enfant fit bravement face aux agents qui approchaient. Ils étaient drôlement nombreux, songea-t-il avec une pointer d’angoisse, mais cela ne devait pas le décourager.
"Ca dépend de ce que vous cherchez. Alors, nous saurons si vous pouvons vous aider ou pas. Mais ça m’étonnerait que ce soit dans le coin !"
Ajouta-t-il d’un ton qu’il espérait confiant et déterminé.
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Mer 24 Juin 2009 - 1:37
Alors que la petite troupe arrivait à portée de l'esprit de Thomas, le garçon sentit de drôles de choses... D'abord une forme de peur émanait des agents de sécurité. Mais quelle en était la source ? L'homme ne dégageait aucune émotion particulière, rien qui soit suffisamment puissant pour que Thomas puisse le "sentir". Quant à la femme... Elle était comme Kent, imperméable à son pouvoir !
Alors que le troubadour mettait ses bras devant son visage, comme pour se cacher derrière sa main, le visage de la femme changea. Elle hurla d'un seul coup.
"En arrière tous !"
Les agents se figèrent puis reculèrent de plusieurs pas.
"Encore ! Allez plus loin ! Vite !"
Ils obéirent de manière plutôt confuse, dégageant une peur encore plus forte. La femme semblait diriger la troupe. Et ses ordres ne paraissaient pas sujets à discussion.
L'homme qui était resté aux côtés de la "magicienne" bredouilla quelques mots à son attention...
"Eve, qu'est ce qu'il y a ?"
La femme le fusilla du regard.
"Je ne peux pas lire l'homme. Quant au gamin, il a un écran de protection. Jesse, va avec les autres. C'est un ordre !"
Et c'est là que l'individu cravaté adopta un comportement étrange. Il leva la jambe droite en l'air. Puis commença à faire des entrechats. De façon tout à fait grotesque. Un peu à la manière d'une marionnette... Et Kent s'esclaffait en simulant les ficelles qui dirigeaient cette même poupée articulée.
Soudain Jesse reprit une position normale, l'air tourneboulé... Eve reprit, d'une voix qui se voulait calme.
"Écoute petit... Vous êtes des mutants tous les deux. Je suis avocate tout comme mon confrère ici présent. Vous avez quelque chose qui nous appartient dans ce buisson. Remettez-le nous et aucun mal ne vous sera fait..."
Kent agrippa l'épaule de Thomas.
"Elle ment ! C'est Morgane, la menteuse suprême. Sa langue est double. Et la Belle Dame n'appartient qu'à elle-même ! Aimerais-tu appartenir à une sorcière ?"
Alors que le troubadour mettait ses bras devant son visage, comme pour se cacher derrière sa main, le visage de la femme changea. Elle hurla d'un seul coup.
"En arrière tous !"
Les agents se figèrent puis reculèrent de plusieurs pas.
"Encore ! Allez plus loin ! Vite !"
Ils obéirent de manière plutôt confuse, dégageant une peur encore plus forte. La femme semblait diriger la troupe. Et ses ordres ne paraissaient pas sujets à discussion.
L'homme qui était resté aux côtés de la "magicienne" bredouilla quelques mots à son attention...
"Eve, qu'est ce qu'il y a ?"
La femme le fusilla du regard.
"Je ne peux pas lire l'homme. Quant au gamin, il a un écran de protection. Jesse, va avec les autres. C'est un ordre !"
Et c'est là que l'individu cravaté adopta un comportement étrange. Il leva la jambe droite en l'air. Puis commença à faire des entrechats. De façon tout à fait grotesque. Un peu à la manière d'une marionnette... Et Kent s'esclaffait en simulant les ficelles qui dirigeaient cette même poupée articulée.
Soudain Jesse reprit une position normale, l'air tourneboulé... Eve reprit, d'une voix qui se voulait calme.
"Écoute petit... Vous êtes des mutants tous les deux. Je suis avocate tout comme mon confrère ici présent. Vous avez quelque chose qui nous appartient dans ce buisson. Remettez-le nous et aucun mal ne vous sera fait..."
Kent agrippa l'épaule de Thomas.
"Elle ment ! C'est Morgane, la menteuse suprême. Sa langue est double. Et la Belle Dame n'appartient qu'à elle-même ! Aimerais-tu appartenir à une sorcière ?"
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Mer 24 Juin 2009 - 12:33
Quand la petite troupe les approcha, Kent et lui, Thomas ne pût empêcher son appréhension de grandir. C’est qu’ils étaient vraiment nombreux et que, surtout, ils avaient l’air de policiers. Et le petit ne pouvait pas s’opposer à des policiers, il le savait. Pourtant, curieusement, il ne ressentait aucune contrariété, aucune menace à son encontre, seulement… un sentiment diffus de peur et d’angoisse, qu’il aurait été bien en peine d’identifier réellement. Les agents de sécurité, accompagnés de la femme et de l’homme au costume étaient à la lisière de son esprit, et Thomas, encore une fois, ne parvint pas à comprendre. Les agents étaient effrayés par quelque chose, mais quoi ? Pas par Kent, ni par lui, il l’aurait senti. Et la femme ! Elle était comme Kent !
L’enfant étouffa un hoquet der surprise quand les choses s’accélérèrent. Du coin de l’œil, il vit le troubadour se cacher le visage, et éprouva une nouvelle vague de pitié pour lui. Le pauvre, il devait être terrifié, du moins, plus que lui ne l’était. Et puis la femme hurla, le visage transformé par quelque chose qui ressemblait à une haine autoritaire et sans scrupules, et les agents reculèrent, submergés par une peur encore plus forte qui frappa Thomas de plein fouet. Ce dernier recula aussi d’un pas, se heurtant presque à Kent situé juste derrière lui. Si le troubadour n’avait pas caché son visage dans ses mains, Thomas aurait pu sentir son souffle sur sa nuque, il en était sûr.
Quoi qu’il en soit, l’institutrice au visage sévère avait comme disparue : à sa place, se tenait toujours la même dame, mais qui avait l’air plus méchante que jamais. Peut-être était-ce un effet de son imagination, mais Thomas la jugea réellement effrayante, maintenant. Et plus du tout gentille ! Elle rabroua sévèrement son ami, et Thomas ouvrit la bouche pour protester. Comme tous les adolescents, il avait une sainte horreur d’être traité de gosse, de gamin, de gringalet et j’en passe. Même si, pour l’instant, il n’était effectivement pas très grand, ce mot lui semblait être une insulte mortelle. Il n’eut pourtant pas le temps de parler, ni même celui de réfléchir au fait que la femme avait dit qu’il avait un écran de protection, et qu’elle ne pouvait pas « lire » en lui. Non, l’enfant n’eut rien le temps de faire, sinon laisser sa bouche ouverte pour protester…et, ensuite, montrer son ébahissement. L’autre homme, celui qui avait une tête d’avocat… dansait. C’était tellement étrange et inattendu que Thomas resta muet, à le regarder avec stupeur. L’autre dansait de façon étrange, enchaînant les entrechats au rythme du rire de Kent, juste derrière lui.
Finalement, le petit n’était pas très sûr de vouloir se retourner. Le troubadour était gentil, mais il redevenait effrayant, à cet instant. Mais il n’eut pas à le faire : l’avocat retomba, l’air chamboulé, et l’étrange danse s’arrêta. La fille, Eve, semblait avoir repris contenance, et, son masque d’institutrice retrouvé, elle se tourna vers Kent et lui, prenant la parole d’une voix qui se voulait amicale. Bien sûr, le troubadour s’empressa de lui agripper l’épaule, la broyant au passage, pour lui certifier que la sorcière mentait. Tout ça devenait un peu trop compliqué, dans l’état actuel des connaissances de Thomas, et l’enfant resta silencieux quelques secondes, son cerveau tournant à plein régime.
Bon. Premièrement, la femme savait qu’il était mutant. Elle l’avait encore répété, et même dit que Kent l’était aussi. Ensuite, elle aussi devait l’être, sinon, comment aurait-elle su qu’il l’était ? Et puis… L’enfant se tourna vers Kent, toujours agrippé à son épaule. Le troubadour était peut-être bizarre, mais depuis qu’il l’avait rencontré, il avait été gentil avec lui. Il ne le prenait pas de haut, il n’avait pas essayé son étrange pouvoir sur lui, non, il avait été drôlement sympa, même s’il était bizarre. Il était digne de confiance, certainement plus digne de confiance que cette sorcière et son copain l’avocat. Bon, ce n’était sans doute pas une sorcière, mais en tout cas, elle était la méchante de l’histoire, décida Thomas.
"Il a raison, elle ne vous appartient pas ! Nous sommes des mutants, alors, partez, allez-vous en, et on ne vous fera rien !"
Comme si il pouvait leur faire quelque chose… mais ça, les deux pseudos avocats ne pouvaient pas le savoir. Thomas s’aperçut que ses mains tremblaient un peu, et il s’efforça de prendre un air farouche tout en les serrant l’une contre l’autre. C’était la première fois de sa vie qu’il osait prononcer le mot fatidique : mutant. Jusque là, il s’imaginait qu’il avait une sensibilité plus exacerbée que la moyenne des humains, et s’était efforcé d’y croire. Même ses parents s’étaient efforcés d’y croire, personne ne prononçant ce mot en passe de devenir plutôt dangereux par les temps qui couraient.
Oui, c’était la première fois que Thomas s’avouait la vérité, et c’était plutôt étrange pour lui. Étrangement, la présence de Kent, derrière lui, le rassurait. L’idée de ne pas être le seul mutant, l’idée que le troubadour puisse le comprendre, et partager son expérience… c’était vraiment un immense soulagement pour l’enfant qui, en ce moment, se sentait bien plus proche de Kent le troubadour mutant que du reste du genre humain.
L’enfant étouffa un hoquet der surprise quand les choses s’accélérèrent. Du coin de l’œil, il vit le troubadour se cacher le visage, et éprouva une nouvelle vague de pitié pour lui. Le pauvre, il devait être terrifié, du moins, plus que lui ne l’était. Et puis la femme hurla, le visage transformé par quelque chose qui ressemblait à une haine autoritaire et sans scrupules, et les agents reculèrent, submergés par une peur encore plus forte qui frappa Thomas de plein fouet. Ce dernier recula aussi d’un pas, se heurtant presque à Kent situé juste derrière lui. Si le troubadour n’avait pas caché son visage dans ses mains, Thomas aurait pu sentir son souffle sur sa nuque, il en était sûr.
Quoi qu’il en soit, l’institutrice au visage sévère avait comme disparue : à sa place, se tenait toujours la même dame, mais qui avait l’air plus méchante que jamais. Peut-être était-ce un effet de son imagination, mais Thomas la jugea réellement effrayante, maintenant. Et plus du tout gentille ! Elle rabroua sévèrement son ami, et Thomas ouvrit la bouche pour protester. Comme tous les adolescents, il avait une sainte horreur d’être traité de gosse, de gamin, de gringalet et j’en passe. Même si, pour l’instant, il n’était effectivement pas très grand, ce mot lui semblait être une insulte mortelle. Il n’eut pourtant pas le temps de parler, ni même celui de réfléchir au fait que la femme avait dit qu’il avait un écran de protection, et qu’elle ne pouvait pas « lire » en lui. Non, l’enfant n’eut rien le temps de faire, sinon laisser sa bouche ouverte pour protester…et, ensuite, montrer son ébahissement. L’autre homme, celui qui avait une tête d’avocat… dansait. C’était tellement étrange et inattendu que Thomas resta muet, à le regarder avec stupeur. L’autre dansait de façon étrange, enchaînant les entrechats au rythme du rire de Kent, juste derrière lui.
Finalement, le petit n’était pas très sûr de vouloir se retourner. Le troubadour était gentil, mais il redevenait effrayant, à cet instant. Mais il n’eut pas à le faire : l’avocat retomba, l’air chamboulé, et l’étrange danse s’arrêta. La fille, Eve, semblait avoir repris contenance, et, son masque d’institutrice retrouvé, elle se tourna vers Kent et lui, prenant la parole d’une voix qui se voulait amicale. Bien sûr, le troubadour s’empressa de lui agripper l’épaule, la broyant au passage, pour lui certifier que la sorcière mentait. Tout ça devenait un peu trop compliqué, dans l’état actuel des connaissances de Thomas, et l’enfant resta silencieux quelques secondes, son cerveau tournant à plein régime.
Bon. Premièrement, la femme savait qu’il était mutant. Elle l’avait encore répété, et même dit que Kent l’était aussi. Ensuite, elle aussi devait l’être, sinon, comment aurait-elle su qu’il l’était ? Et puis… L’enfant se tourna vers Kent, toujours agrippé à son épaule. Le troubadour était peut-être bizarre, mais depuis qu’il l’avait rencontré, il avait été gentil avec lui. Il ne le prenait pas de haut, il n’avait pas essayé son étrange pouvoir sur lui, non, il avait été drôlement sympa, même s’il était bizarre. Il était digne de confiance, certainement plus digne de confiance que cette sorcière et son copain l’avocat. Bon, ce n’était sans doute pas une sorcière, mais en tout cas, elle était la méchante de l’histoire, décida Thomas.
"Il a raison, elle ne vous appartient pas ! Nous sommes des mutants, alors, partez, allez-vous en, et on ne vous fera rien !"
Comme si il pouvait leur faire quelque chose… mais ça, les deux pseudos avocats ne pouvaient pas le savoir. Thomas s’aperçut que ses mains tremblaient un peu, et il s’efforça de prendre un air farouche tout en les serrant l’une contre l’autre. C’était la première fois de sa vie qu’il osait prononcer le mot fatidique : mutant. Jusque là, il s’imaginait qu’il avait une sensibilité plus exacerbée que la moyenne des humains, et s’était efforcé d’y croire. Même ses parents s’étaient efforcés d’y croire, personne ne prononçant ce mot en passe de devenir plutôt dangereux par les temps qui couraient.
Oui, c’était la première fois que Thomas s’avouait la vérité, et c’était plutôt étrange pour lui. Étrangement, la présence de Kent, derrière lui, le rassurait. L’idée de ne pas être le seul mutant, l’idée que le troubadour puisse le comprendre, et partager son expérience… c’était vraiment un immense soulagement pour l’enfant qui, en ce moment, se sentait bien plus proche de Kent le troubadour mutant que du reste du genre humain.
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Mer 24 Juin 2009 - 15:41
Jesse s'esclaffa grassement.
"Bon allez le nain, tu prends ton seau, ta pelle et tu vas jouer, OK ?"
Il se prit un coup de coude dans les côtes de la part de la jeune femme.
"La ferme. Tu as cochonné le travail à Canberra. Lange m'a confiée le boulot, alors boucle-là et observe..."
Elle fit quelques pas en direction de Kent et Thomas. Eve arborait un sourire, qu'on pourrait qualifier de forcé.
"Je crois qu'on a un problème là, messieurs... Deux choses l'une : soit vous nous laissez accéder à ce buisson..."
Kent s'éclaircit la voix et la coupa avec emphase.
"Le SAINT Buisson, vile gourgandine, tentatrice à la langue fourchue..."
La jeune femme baissa les yeux doucement, pour se retenir d'éclater de rire.
"Le Saint Buisson, si vous voulez... Bref, soit vous nous aidez et on peut vous rendre la vie très facile. Petit, je suis sure qu'on peut t'aider dans ta vie de mutant. Te trouver un endroit sympa, te donner de l'argent... Enfin ce que tu veux ! Soit... Soit, vous nous forcez à nous énerver et là, personne ne retrouvera jamais vos corps... Vous avez des pouvoirs, mais sont-ils suffisants pour rivaliser avec les miens ou avec le revolver de Jesse ?"
Sur ces dernières paroles, Jesse dégaina un vieux colt à poudre qu'il pointa sur Thomas et le troubadour.
Ce dernier croisa les bras, en souriant, le menton relevé et lança tout simplement :
"Les champions ne craignent pas les balles. Et mon ami, ici présent, est un champion ! Le sort des Belles Dames se joue dans des joutes amicales et non point dans de vils pugilats virils"
Déjà, deux agents de sécurité commençaient à s'approcher du buisson...
"Bon allez le nain, tu prends ton seau, ta pelle et tu vas jouer, OK ?"
Il se prit un coup de coude dans les côtes de la part de la jeune femme.
"La ferme. Tu as cochonné le travail à Canberra. Lange m'a confiée le boulot, alors boucle-là et observe..."
Elle fit quelques pas en direction de Kent et Thomas. Eve arborait un sourire, qu'on pourrait qualifier de forcé.
"Je crois qu'on a un problème là, messieurs... Deux choses l'une : soit vous nous laissez accéder à ce buisson..."
Kent s'éclaircit la voix et la coupa avec emphase.
"Le SAINT Buisson, vile gourgandine, tentatrice à la langue fourchue..."
La jeune femme baissa les yeux doucement, pour se retenir d'éclater de rire.
"Le Saint Buisson, si vous voulez... Bref, soit vous nous aidez et on peut vous rendre la vie très facile. Petit, je suis sure qu'on peut t'aider dans ta vie de mutant. Te trouver un endroit sympa, te donner de l'argent... Enfin ce que tu veux ! Soit... Soit, vous nous forcez à nous énerver et là, personne ne retrouvera jamais vos corps... Vous avez des pouvoirs, mais sont-ils suffisants pour rivaliser avec les miens ou avec le revolver de Jesse ?"
Sur ces dernières paroles, Jesse dégaina un vieux colt à poudre qu'il pointa sur Thomas et le troubadour.
Ce dernier croisa les bras, en souriant, le menton relevé et lança tout simplement :
"Les champions ne craignent pas les balles. Et mon ami, ici présent, est un champion ! Le sort des Belles Dames se joue dans des joutes amicales et non point dans de vils pugilats virils"
Déjà, deux agents de sécurité commençaient à s'approcher du buisson...
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Jeu 25 Juin 2009 - 12:40
Quand Jesse s’esclaffa en se moquant de lui, Thomas serra les poings et le fusilla du regard. A cet instant précis, et même s’il n’était pas méchant, il souhaitait que son pouvoir soit assez fort pour pouvoir effacer ce sale sourire de la figure de l’avocat. Si seulement il avait su s’y prendre, et si seulement son pouvoir le lui permettait, il aurait fait battre en retraite ce sale bonhomme, il lui aurait fait regretter de s’être moqué de lui. Malheureusement, l’enfant ne pouvait pas le faire. Ce n’était pas une question de moralité, car il n’aurait pas hésité, mais seulement une question de connaissance. A ce qu’il en savait, il pouvait juste ressentir, et c’était tout. Un pouvoir amusant et qui pouvait s’avérer utile, mais pas dans ce cas là. Mais la jeune femme rabroua son collègue, et le petit s’efforça de tendre l’oreille. Canberra, Lange, boulot… il ne comprenait pas trop où cela pouvait bien mener, mais ça pouvait se révéler utile plus tard, qui savait ? Il n’avait pas la moindre idée de qui était ce Lange, si toutefois c’était quelqu’un, ni même ce boulot qu’on leur avait confié…
Parce qu’il faut bien l’avouer, au départ, il n’avait pas pris tout ça au sérieux. S’il s’était proposé d’aider Kent, c’est simplement parce que le troubadour était amusant et bizarre, et que Thomas l’avait pris en pitié. Mais les deux affreux semblaient réellement en vouloir à ce qu’il y avait dans le buisson, et l’enfant était incapable d’expliquer pourquoi. Jusque là, il croyait que ce n’était qu’une des bizarreries de Kent, une invention peut-être, mais si Eve et son copain tenaient à l’obtenir, c’est que c’était réel, et vraiment important. Mais alors, qu’est-ce que c’était ? L’enfant jeta un nouveau coup d’œil dans le buisson, mais il ne pouvait pas voir au travers… la Dame aurait pu le gratifier d’une apparition, non, avec le zèle qu’il mettait à la défendre !
Eve reprit la parole, et Thomas reporta son attention sur elle, incrédule. Elle pensait réellement l’amadouer avec ce sourire pas vraiment réel et ses belles paroles ? Elle avait beau être imperméable à son pouvoir, le petit savait pertinemment qu’elle mentait. Elle souriait, mais pas des yeux : sa mère répétait sans cesse qu’un vrai sourire illuminait le visage, or, celui d’Eve restait fermé et pas lumineux pour deux sous. Kent la coupa d’une belle envolée, et Thomas sourit, heureux que le troubadour rappelle sa présence. Même si sa phrase ne changeait rien à la situation, il était toujours là, et toujours aussi prompt à la répartie. Thomas éprouva une soudaine bouffée d’affection pour lui, et continua à défier la jeune femme du regard. Il se sentait en sécurité, près de Kent le mutant, il…
Non, en fait. L’affreux bonhomme qui s’était moqué de lui avait sortit un revolver, et Thomas sentit la panique le gagner. Même si Kent clamait haut et fort que les champions ne craignaient pas les balles, lui, il n’en était pas aussi sûr. Le pistolet avait l’air dangereusement réel, et dangereusement en état de faire du mal à quiconque s’opposerait à son propriétaire. Les faibles pouvoirs de Thomas n’étaient déjà sans doute pas en état de résister à ceux de la femme, mais contre un revolver, c’était fichu d’avance, et les assertions du troubadour ne changeraient pas la donne.
L’enfant avala sa salive, fixant avec angoisse le revolver, puis les deux agents qui approchaient du buisson. Il avait la désagréable impression que tout le monde avait le regard fixé sur lui, à attendre qu’il fasse quelque chose, qu’il réagisse et mette un terme à tout ça. Il sentait la présence de Kent, qui comptait sur lui, le sourire désagréable de l’homme au revolver qui n’attendait peut-être qu’un geste pour en finir avec lui, les sens aux aguets de Eve, prête à faire jaillir ses pouvoirs. Il avait peur, et son imagination lui donnait l »impression que tout était suspendu aux moindres des gestes qu’il s’apprêtait à faire. Alors, il devait agir. Ses pouvoirs, son statut de champion, la confiance que Kent semblait placer en lui, tout ça le poussait à avancer, à se mettre en avant, quitte à ce qu’il se passe quelque chose. Il ne pouvait pas être lâche, pas maintenant… alors il prit une grande bouffée d’air et s’avança, le corps tendu dans l’appréhension que quelque chose de désagréable puisse le frapper de plein fouet.
Il se plaça à pas lents devant le buisson, montrant ainsi sa détermination à ne laisser approcher personne, et à ne pas faire confiance aux deux affreux. Quand il prit la parole, sa voix lui sembla étonnement calme comparée à ce qu’il ressentait intérieurement, mais il ne se laissa pas le temps de flancher.
"J’ai déjà une maison, et je n’ai besoin de rien. Je ne peux pas vous laisser approcher du… du Saint Buisson, alors allez vous en. Vous ne nous faites pas peur, pas plus que vos menaces. Partez, sinon vous le regretterez."
Thomas avait douloureusement conscience de se tenir là, immobile, en terrain dégagé, offrant une cible parfaite au canon de l’arme qui semblait le narguer. Il ne connaissait pas assez les mutants pour craindre réellement les pouvoirs de la femme, mais une arme, il savait ce que c’était, et résistait avec l’énergie du désespoir à l’idée de fermer les yeux et de faire comme s’il ne se passait rien.
Parce qu’il faut bien l’avouer, au départ, il n’avait pas pris tout ça au sérieux. S’il s’était proposé d’aider Kent, c’est simplement parce que le troubadour était amusant et bizarre, et que Thomas l’avait pris en pitié. Mais les deux affreux semblaient réellement en vouloir à ce qu’il y avait dans le buisson, et l’enfant était incapable d’expliquer pourquoi. Jusque là, il croyait que ce n’était qu’une des bizarreries de Kent, une invention peut-être, mais si Eve et son copain tenaient à l’obtenir, c’est que c’était réel, et vraiment important. Mais alors, qu’est-ce que c’était ? L’enfant jeta un nouveau coup d’œil dans le buisson, mais il ne pouvait pas voir au travers… la Dame aurait pu le gratifier d’une apparition, non, avec le zèle qu’il mettait à la défendre !
Eve reprit la parole, et Thomas reporta son attention sur elle, incrédule. Elle pensait réellement l’amadouer avec ce sourire pas vraiment réel et ses belles paroles ? Elle avait beau être imperméable à son pouvoir, le petit savait pertinemment qu’elle mentait. Elle souriait, mais pas des yeux : sa mère répétait sans cesse qu’un vrai sourire illuminait le visage, or, celui d’Eve restait fermé et pas lumineux pour deux sous. Kent la coupa d’une belle envolée, et Thomas sourit, heureux que le troubadour rappelle sa présence. Même si sa phrase ne changeait rien à la situation, il était toujours là, et toujours aussi prompt à la répartie. Thomas éprouva une soudaine bouffée d’affection pour lui, et continua à défier la jeune femme du regard. Il se sentait en sécurité, près de Kent le mutant, il…
Non, en fait. L’affreux bonhomme qui s’était moqué de lui avait sortit un revolver, et Thomas sentit la panique le gagner. Même si Kent clamait haut et fort que les champions ne craignaient pas les balles, lui, il n’en était pas aussi sûr. Le pistolet avait l’air dangereusement réel, et dangereusement en état de faire du mal à quiconque s’opposerait à son propriétaire. Les faibles pouvoirs de Thomas n’étaient déjà sans doute pas en état de résister à ceux de la femme, mais contre un revolver, c’était fichu d’avance, et les assertions du troubadour ne changeraient pas la donne.
L’enfant avala sa salive, fixant avec angoisse le revolver, puis les deux agents qui approchaient du buisson. Il avait la désagréable impression que tout le monde avait le regard fixé sur lui, à attendre qu’il fasse quelque chose, qu’il réagisse et mette un terme à tout ça. Il sentait la présence de Kent, qui comptait sur lui, le sourire désagréable de l’homme au revolver qui n’attendait peut-être qu’un geste pour en finir avec lui, les sens aux aguets de Eve, prête à faire jaillir ses pouvoirs. Il avait peur, et son imagination lui donnait l »impression que tout était suspendu aux moindres des gestes qu’il s’apprêtait à faire. Alors, il devait agir. Ses pouvoirs, son statut de champion, la confiance que Kent semblait placer en lui, tout ça le poussait à avancer, à se mettre en avant, quitte à ce qu’il se passe quelque chose. Il ne pouvait pas être lâche, pas maintenant… alors il prit une grande bouffée d’air et s’avança, le corps tendu dans l’appréhension que quelque chose de désagréable puisse le frapper de plein fouet.
Il se plaça à pas lents devant le buisson, montrant ainsi sa détermination à ne laisser approcher personne, et à ne pas faire confiance aux deux affreux. Quand il prit la parole, sa voix lui sembla étonnement calme comparée à ce qu’il ressentait intérieurement, mais il ne se laissa pas le temps de flancher.
"J’ai déjà une maison, et je n’ai besoin de rien. Je ne peux pas vous laisser approcher du… du Saint Buisson, alors allez vous en. Vous ne nous faites pas peur, pas plus que vos menaces. Partez, sinon vous le regretterez."
Thomas avait douloureusement conscience de se tenir là, immobile, en terrain dégagé, offrant une cible parfaite au canon de l’arme qui semblait le narguer. Il ne connaissait pas assez les mutants pour craindre réellement les pouvoirs de la femme, mais une arme, il savait ce que c’était, et résistait avec l’énergie du désespoir à l’idée de fermer les yeux et de faire comme s’il ne se passait rien.
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Jeu 25 Juin 2009 - 16:19
Eve prit un air pincé quand Thomas se mit sur le passage des deux gardes.
"Bon, très bien... Si vous le prenez comme ça" commenta-t-elle, en haussant les épaules.
Et après tout, la menace posée par le jeune mutant n'était pas bien importante. Jesse eut un large sourire et mis plutôt en joue Kent.
Les deux agents avaient l'air déjà moins rassurés. Après tout, ils avaient vu Kent faire de Jesse sa marionnette. Et Thomas était là, non loin du fou. Ce fut Eve, qui trancha à nouveau dans le vif :
"Vous avez peur de quoi ? D'un gamin ?" grogna-t-elle d'un air complétement dédaigneux.
Ils contournèrent purement et simplement Thomas, sans que celui-ci ne puisse avoir même le temps de penser à attaquer les deux colosses. Et on ne parlait même pas de l'envie de le faire...
Thomas, quand il avait jeté un regard vers le buisson, avait cru apercevoir l'espace d'un instant un œil qui le regardait. Mais l'instant d'après, il ne le retrouvait plus : avait-il rêvé ?
Quoi qu'il en soit, la situation vira au cauchemar en l'espace d'un instant. A peine les deux agents de sécurité avaient-ils dépassé Thomas que l'un d'eux poussa un cri déchirant. Quand Thomas se retourna, il aperçut ce grand gaillard se tenir le visage en hurlant de douleur. Puis il s'effondra, les yeux révulsés, le visage à moitié ulcéré, se gonflant comme si l'homme était en proie à une monstrueuse réaction allergique. L'autre garde était livide et avait fait tomber sa lampe torche. Il tremblait comme une feuille.
Les autres agents de sécurité ne demandèrent pas leur reste et prirent la poudre d'escampette.
Quant à Jesse, il visa Kent en le traitant de sorcier. Mais son doigt se refusait à appuyer sur la gâchette. Bref, c'était la débandade. Eve avait l'air furieuse. Jesse complétement dépité de ne pas réussir à exploser la cervelle d'un Kent pourtant en joue. Et même ce dernier avait adopté une mine plus grave. Seul le bruit de l'agent de sécurité en train de s'étouffer tranchait le silence ! Finalement, Kent lâcha d'une voix qui n'avait plus rien d'amusée :
"Nous avons un problème. La Belle Dame ne veut pas vous suivre. Je propose un duel entre votre champion et le notre. Qu'en pensez-vous ?"
Et le buisson bruissait légèrement...
"Bon, très bien... Si vous le prenez comme ça" commenta-t-elle, en haussant les épaules.
Et après tout, la menace posée par le jeune mutant n'était pas bien importante. Jesse eut un large sourire et mis plutôt en joue Kent.
Les deux agents avaient l'air déjà moins rassurés. Après tout, ils avaient vu Kent faire de Jesse sa marionnette. Et Thomas était là, non loin du fou. Ce fut Eve, qui trancha à nouveau dans le vif :
"Vous avez peur de quoi ? D'un gamin ?" grogna-t-elle d'un air complétement dédaigneux.
Ils contournèrent purement et simplement Thomas, sans que celui-ci ne puisse avoir même le temps de penser à attaquer les deux colosses. Et on ne parlait même pas de l'envie de le faire...
Thomas, quand il avait jeté un regard vers le buisson, avait cru apercevoir l'espace d'un instant un œil qui le regardait. Mais l'instant d'après, il ne le retrouvait plus : avait-il rêvé ?
Quoi qu'il en soit, la situation vira au cauchemar en l'espace d'un instant. A peine les deux agents de sécurité avaient-ils dépassé Thomas que l'un d'eux poussa un cri déchirant. Quand Thomas se retourna, il aperçut ce grand gaillard se tenir le visage en hurlant de douleur. Puis il s'effondra, les yeux révulsés, le visage à moitié ulcéré, se gonflant comme si l'homme était en proie à une monstrueuse réaction allergique. L'autre garde était livide et avait fait tomber sa lampe torche. Il tremblait comme une feuille.
Les autres agents de sécurité ne demandèrent pas leur reste et prirent la poudre d'escampette.
Quant à Jesse, il visa Kent en le traitant de sorcier. Mais son doigt se refusait à appuyer sur la gâchette. Bref, c'était la débandade. Eve avait l'air furieuse. Jesse complétement dépité de ne pas réussir à exploser la cervelle d'un Kent pourtant en joue. Et même ce dernier avait adopté une mine plus grave. Seul le bruit de l'agent de sécurité en train de s'étouffer tranchait le silence ! Finalement, Kent lâcha d'une voix qui n'avait plus rien d'amusée :
"Nous avons un problème. La Belle Dame ne veut pas vous suivre. Je propose un duel entre votre champion et le notre. Qu'en pensez-vous ?"
Et le buisson bruissait légèrement...
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Ven 26 Juin 2009 - 11:16
Thomas n’avait pas l’air bien impressionnant, il le savait : il n’était pas un gringalet, mais il ressemblait encore beaucoup trop à un gamin pour qu’on puisse le prendre au sérieux, et accorder une quelconque importance à son opposition. Jesse était peut-être arrivé à la même conclusion, puisqu’il pointa son arme vers Kent, soulageant ainsi le petit garçon. Le troubadour était un mutant puissant, et il était sûr que jamais il ne laisserait Jesse lui tirer dessus. Du coup, le revolver lui semblait un jouet bien puéril, en regard des pouvoirs de son nouvel ami. Non, il ne s’inquiétait pas pour Kent : celui-ci avait l’air beaucoup plus capable que lui, malgré son air bizarre.
Et pour l’instant, en plus, il avait un autre problème : les deux gardes qui s’approchaient du buisson. Son attitude courageuse n’avait pas fait fléchir la fille, et les deux gardes s’étaient contentés de passer loin de lui. Thomas n’eut même pas le temps de penser à les arrêter, ou d’envisager un plan pour les forcer à reculer : tout s’enchaîna trop vite, bien trop vite pour qu’il puisse esquisser un quelconque mouvement, et encore moins une pensée cohérente.
L’un des deux agents poussa un cri, un hurlement terrible qui fit frissonner l’enfant jusqu’à la moelle de ses os. Un cri lugubre et effrayant, qui poussa le petit a regardé celui qui l’avait poussé. Il n’aurait peut-être pas dû : l’homme se roulait à terre, le visage presque défiguré par…par… on aurait dit une soudaine maladie, une réaction maladive à ce que l’homme avait vu, ou touché peut-être. Les autres gardes ne se posèrent pas longtemps la question : la peur de voir leur collègue se rouler par terre était sans doute plus forte que l’emprise d’Eve, et ils s’enfuirent sans demander leur reste.
Il ne restait plus grand-chose sur place : Kent, Jesse qui le traitant de sorcier et le menaçait sans pour autant appuyer sur la détente, Eve, Thomas, l’autre bonhomme qui se roulait par terre et, bien sûr, le buisson. Le buisson qui était la cause de tout cela, depuis le début, et l’enfant ne put s’empêcher de s’éloigner d’un pas ou deux. Tout à l’heure, quand il avait regardé dans sa direction, il lui semblait avoir vu quelque chose. UN œil, peut-être… cela avait été si fugitif qu’il se demandait s’il n’avait pas rêvé. Mais il y avait quelque chose, là-dedans, quelque chose qui se défendait sans rien demander à personne. Pourquoi cette…chose, personne ou quoi que ce soit, n’attaquait-elle pas définitivement la fille et l’affreux bonhomme, qu’on en finisse ? C’était une sorte de jeu, de jeu impitoyable dont Thomas essayait en vain de suivre les règles ?
Thomas, dans son mouvement de recul, s’était à nouveau rapproché de Kent. Le troubadour, malgré son excentricité, représentait à ses yeux un îlot de calme et de sécurité, surtout que la Belle Dame semblait maintenant aussi dangereuse que les deux autres. Il voulait bien continuer à la protéger, mais pas trop s’en approcher ; d’accord, elle n’avait fait que se défendre, mais quand même, le petit ne se risquerait pas à aller voir se qui se cachait dans ce buisson. Kent était celui dont il se sentait le plus proche, pour l’instant, et il l’aurait suivi les yeux fermés.
Mais il n’empêche, quand le troubadour parla, Thomas leva sur lui un regard empli d’inquiétude. Il avait sûrement du mal comprendre, son ami n’avait sans doute pas dit ce qu’il croyait avoir entendu. Un duel ? Lui, contre un champion, qui serait peut-être Jesse, avec son revolver, ou Eve, avec ses pouvoirs de loin supérieurs à ceux de Thomas ? Kent allait le lâcher là, le donner en pâture à ces gens ? Et la Belle Dame, qu’est-ce qu’elle deviendrait si il perdait, et il allait perdre, c’était sûr ! Et… A nouveau, Thomas sentit la panique le gagner, presque le submerger. Si seulement ses pouvoirs de ressentir les gens avaient un effet quelconque sur ses propres perceptions ! Il était terrifié, et bien peu sur de la victoire. L’idée que tout reposait sur ses épaules avait un côté totalement effrayant, et le poids soudain des responsabilités ne faisait qu’accentuer ce côté terrifiant.
Le petit leva un regard désespéré vers Kent, vers le buisson qui oscillait doucement, puis vers le troubadour à nouveau. Il avait envie de pleurer, mais il ne le ferait pas, il ne devait pas. Ses grands yeux tournés vers son nouvel ami, Thomas balbutia à mi-voix :
"Ca ne peut pas être moi, le champion. Je vais perdre, et la Belle Dame sera emmenée à cause de moi."
Et pour l’instant, en plus, il avait un autre problème : les deux gardes qui s’approchaient du buisson. Son attitude courageuse n’avait pas fait fléchir la fille, et les deux gardes s’étaient contentés de passer loin de lui. Thomas n’eut même pas le temps de penser à les arrêter, ou d’envisager un plan pour les forcer à reculer : tout s’enchaîna trop vite, bien trop vite pour qu’il puisse esquisser un quelconque mouvement, et encore moins une pensée cohérente.
L’un des deux agents poussa un cri, un hurlement terrible qui fit frissonner l’enfant jusqu’à la moelle de ses os. Un cri lugubre et effrayant, qui poussa le petit a regardé celui qui l’avait poussé. Il n’aurait peut-être pas dû : l’homme se roulait à terre, le visage presque défiguré par…par… on aurait dit une soudaine maladie, une réaction maladive à ce que l’homme avait vu, ou touché peut-être. Les autres gardes ne se posèrent pas longtemps la question : la peur de voir leur collègue se rouler par terre était sans doute plus forte que l’emprise d’Eve, et ils s’enfuirent sans demander leur reste.
Il ne restait plus grand-chose sur place : Kent, Jesse qui le traitant de sorcier et le menaçait sans pour autant appuyer sur la détente, Eve, Thomas, l’autre bonhomme qui se roulait par terre et, bien sûr, le buisson. Le buisson qui était la cause de tout cela, depuis le début, et l’enfant ne put s’empêcher de s’éloigner d’un pas ou deux. Tout à l’heure, quand il avait regardé dans sa direction, il lui semblait avoir vu quelque chose. UN œil, peut-être… cela avait été si fugitif qu’il se demandait s’il n’avait pas rêvé. Mais il y avait quelque chose, là-dedans, quelque chose qui se défendait sans rien demander à personne. Pourquoi cette…chose, personne ou quoi que ce soit, n’attaquait-elle pas définitivement la fille et l’affreux bonhomme, qu’on en finisse ? C’était une sorte de jeu, de jeu impitoyable dont Thomas essayait en vain de suivre les règles ?
Thomas, dans son mouvement de recul, s’était à nouveau rapproché de Kent. Le troubadour, malgré son excentricité, représentait à ses yeux un îlot de calme et de sécurité, surtout que la Belle Dame semblait maintenant aussi dangereuse que les deux autres. Il voulait bien continuer à la protéger, mais pas trop s’en approcher ; d’accord, elle n’avait fait que se défendre, mais quand même, le petit ne se risquerait pas à aller voir se qui se cachait dans ce buisson. Kent était celui dont il se sentait le plus proche, pour l’instant, et il l’aurait suivi les yeux fermés.
Mais il n’empêche, quand le troubadour parla, Thomas leva sur lui un regard empli d’inquiétude. Il avait sûrement du mal comprendre, son ami n’avait sans doute pas dit ce qu’il croyait avoir entendu. Un duel ? Lui, contre un champion, qui serait peut-être Jesse, avec son revolver, ou Eve, avec ses pouvoirs de loin supérieurs à ceux de Thomas ? Kent allait le lâcher là, le donner en pâture à ces gens ? Et la Belle Dame, qu’est-ce qu’elle deviendrait si il perdait, et il allait perdre, c’était sûr ! Et… A nouveau, Thomas sentit la panique le gagner, presque le submerger. Si seulement ses pouvoirs de ressentir les gens avaient un effet quelconque sur ses propres perceptions ! Il était terrifié, et bien peu sur de la victoire. L’idée que tout reposait sur ses épaules avait un côté totalement effrayant, et le poids soudain des responsabilités ne faisait qu’accentuer ce côté terrifiant.
Le petit leva un regard désespéré vers Kent, vers le buisson qui oscillait doucement, puis vers le troubadour à nouveau. Il avait envie de pleurer, mais il ne le ferait pas, il ne devait pas. Ses grands yeux tournés vers son nouvel ami, Thomas balbutia à mi-voix :
"Ca ne peut pas être moi, le champion. Je vais perdre, et la Belle Dame sera emmenée à cause de moi."
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Ven 26 Juin 2009 - 17:52
Kent, affichant un sourire calme, regarda doucement Thomas :
"Ne t'inquiètes pas... Foi de Kent le fol, la bonté et l'amour ne peuvent que triompher des puissances des ténèbres. Kent le troubadour ne peut rien faire et tu l'en vois désolé ! Mais la Belle Dame a trouvé un champion fort, vaillant et puissant en ta personne ! Ne crains point la magicienne Morgane ou Mordred le chevalier noir ! Garde la foi en l'amour suprême..."
Jesse, des larmes de rage aux yeux, jeta son arme au sol.
"C'EST QUOI CES TORDUS, EVE ?" hurla l'avocat. La jeune femme en question observait, impuissante, l'agonie de l'agent de sécurité. Le collègue de ce dernier, quant à lui, marmonnait des inepties.
"Elle l'a tué... La Dame du buisson l'a tué..."
"Du Saint Buisson" corrigea Kent, l'air docte. "Alors, ramasserez vous le gant ? Relèverez-vous le défi ?" ajouta-t-il, un brin impatient.
Eve eut un sourire mauvais et opina du chef.
"Très bien..." lâcha-t-elle un rien furibonde. "J'affronterai le mioche"
Kent montra du doigt un endroit que Thomas n'avait pas vu jusqu'à présent.
"C'est ici... La caverne de la destinée. Entrez-y et triomphez des épreuves. Le vainqueur décidera du sort de la Belle Dame. Et foi de Kent le fol, je ne serai point parjure et que l'abîme me dévore si je ne m'en remets point au sort suprême"
Eve regarda rapidement Jesse avant de s'engouffrer dans l'ouverture. Le troubadour, quant à lui, sourit à nouveau Thomas, comme pour l'encourager...
"Ne t'inquiètes pas... Foi de Kent le fol, la bonté et l'amour ne peuvent que triompher des puissances des ténèbres. Kent le troubadour ne peut rien faire et tu l'en vois désolé ! Mais la Belle Dame a trouvé un champion fort, vaillant et puissant en ta personne ! Ne crains point la magicienne Morgane ou Mordred le chevalier noir ! Garde la foi en l'amour suprême..."
Jesse, des larmes de rage aux yeux, jeta son arme au sol.
"C'EST QUOI CES TORDUS, EVE ?" hurla l'avocat. La jeune femme en question observait, impuissante, l'agonie de l'agent de sécurité. Le collègue de ce dernier, quant à lui, marmonnait des inepties.
"Elle l'a tué... La Dame du buisson l'a tué..."
"Du Saint Buisson" corrigea Kent, l'air docte. "Alors, ramasserez vous le gant ? Relèverez-vous le défi ?" ajouta-t-il, un brin impatient.
Eve eut un sourire mauvais et opina du chef.
"Très bien..." lâcha-t-elle un rien furibonde. "J'affronterai le mioche"
Kent montra du doigt un endroit que Thomas n'avait pas vu jusqu'à présent.
"C'est ici... La caverne de la destinée. Entrez-y et triomphez des épreuves. Le vainqueur décidera du sort de la Belle Dame. Et foi de Kent le fol, je ne serai point parjure et que l'abîme me dévore si je ne m'en remets point au sort suprême"
Eve regarda rapidement Jesse avant de s'engouffrer dans l'ouverture. Le troubadour, quant à lui, sourit à nouveau Thomas, comme pour l'encourager...
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Dim 28 Juin 2009 - 11:15
Le sourire calme de Kent, roc inamovible dans cet univers de tempête, eut l’effet escompté : Thomas sentit sa panique refluer petit à petit, laissant la place pour des émotions plus rassurantes. Le troubadour avait confiance en lui, et en le choix de la Belle Dame. Fort, vaillant et puissant, le petit n’en mettrait pas sa main au feu, mais bon, au moins, le champion qu’il était affronterait courageusement son destin, avec la tête un peu plus froide que précédemment. L’enfant esquissa un sourire timide, ses yeux pleins de reconnaissance posés sur le troubadour : il ne savait pas s’il avait plus foi en Kent, ou plus foi en lui, mais cela n’avait pas d’importance : si son ami disait qu’il pouvait le faire, il le pouvait… ou du moins, il s’y essaierait.
Thomas n’avait pas encore pris le temps de s’étonner de la confiance aveugle qu’il mettait dans l’étrange nouvel ami qui l’avait déniché. Kent lui aurait demandé de se jeter du haut d’une falaise qu’il l’aurait fait, sans doute. Mais pourquoi ? Parce que le troubadour l’émerveillait ? C’était sans doute la bonne piste : malgré ses bizarreries, Kent était le premier mutant que rencontrait Thomas (enfin, qu’il rencontrait en toute connaissance de cause), le premier adulte a lui vouer une confiance illimité et une sympathie rassurante, si on oubliait ses parents. Le troubadour s’était, en l’espace de quelques heures, mué en modèle que Thomas suivait avec admiration et déférence. Le petit avait toujours été un gamin débordant de confiance et d’amour, et Kent, par ses mots, ses gestes ou même son attitude, s’était fait un ami fidèle jusqu’à la mort.
L’enfant se prépara donc mentalement, cherchant à reprendre totalement son emprise sur ses sens. Ses pouvoirs mutants avaient beau être plutôt faibles et sans trop de contrôle, néanmoins, il avait remarqué que le stress faussait quelques peu ses perceptions, du moins, les rares fois où il avait essayé de lire les sentiments des autres. Donc mieux valait être calme, parce que sinon, ce qu’il ressentait affecter grandement ce que ressentait les autres.
Jesse commença à hurler, et le petit s’efforça de l’ignorer. Kent n’était pas un tordu, il en était sûr : il avait seulement une vision différente de voir le monde, ou quelque chose dans ce goût là. Entre lui et l’affreux avocat, c’était l’avocat le tordu, le cinglé. Quel homme censé se promènerait avec une arme à feu, d’abord ? Et puis, en plus, pourquoi voulait-il tellement s’approcher de la belle Dame, si Kent était tordu ? Non, les cris de Jesse n’avaient aucun sens, et Thomas s’efforça de l’ignorer, tout comme les mots incohérents du garde
Encore indemne qui, lui, semblait promis à la folie dans un proche avenir.
La voix d’Eve, qui lui paraissait plus stridente que jamais, sortit l’enfant de ses tentatives de ramener le calme en lui. Elle déclarait à Kent qu’elle l’affronterait, lui, le mioche. Toute la fierté de Thomas se hérissa à ce mot, mais pour le moment, il ne pouvait faire grand-chose, et se contenta de ce qu’il avait à disposition : il lui jeta un regard mauvais, et se promit bien de la battre, même s’il ignorait complètement comment. La femme était imperméable à ses pouvoirs, du moins, elle l’était jusqu’à maintenant, et sur le plan de la force physique, il ne fallait pas espérer grand-chose. Thomas aurait sans doute pu la battre sur un court de tennis, ou peut-être dans une partie d’échecs, mais dans pas grand-chose d’autre. Mais la Belle Dame l’avait choisi, et Kent avait confiance en lui, alors, Thomas haussa les épaules et se promit de tout donner, et d’avoir… comment avait dit le troubadour, déjà ? Foi en l’amour suprême.
Devant la caverne que dévoila subitement Kent comme étant le lieu de l’épreuve, Thomas resta bouche bée. Il lui semblait que la caverne était sortie de terre, car jamais auparavant il ne l’avait remarquée. N’empêche, elle restait une caverne : noire, béante, donnait l’impression de vouloir avaler à jamais les imprudents qui s’y engouffraient. Un nouveau regard à Kent, qui lui offrit un sourire d’encouragement, et le petit s’avança vers l’ouverture où venait de disparaître la femme. Il enfonça inconsciemment la tête dans les épaules en franchissant le passage qui délimitait l’ombre et la lumière, aspirant une goulée d’air frais avant de s’engager. La pensée qu’il voyait le soleil pour la dernière fois fit surface quand l’obscurité l’enveloppa, mais le petit la chassa résolument. Il était prêt, maintenant, même s’il ressemblait à un hibou apeuré en clignant des yeux pour distinguer quelque chose dans l’obscurité profonde.
Thomas n’avait pas encore pris le temps de s’étonner de la confiance aveugle qu’il mettait dans l’étrange nouvel ami qui l’avait déniché. Kent lui aurait demandé de se jeter du haut d’une falaise qu’il l’aurait fait, sans doute. Mais pourquoi ? Parce que le troubadour l’émerveillait ? C’était sans doute la bonne piste : malgré ses bizarreries, Kent était le premier mutant que rencontrait Thomas (enfin, qu’il rencontrait en toute connaissance de cause), le premier adulte a lui vouer une confiance illimité et une sympathie rassurante, si on oubliait ses parents. Le troubadour s’était, en l’espace de quelques heures, mué en modèle que Thomas suivait avec admiration et déférence. Le petit avait toujours été un gamin débordant de confiance et d’amour, et Kent, par ses mots, ses gestes ou même son attitude, s’était fait un ami fidèle jusqu’à la mort.
L’enfant se prépara donc mentalement, cherchant à reprendre totalement son emprise sur ses sens. Ses pouvoirs mutants avaient beau être plutôt faibles et sans trop de contrôle, néanmoins, il avait remarqué que le stress faussait quelques peu ses perceptions, du moins, les rares fois où il avait essayé de lire les sentiments des autres. Donc mieux valait être calme, parce que sinon, ce qu’il ressentait affecter grandement ce que ressentait les autres.
Jesse commença à hurler, et le petit s’efforça de l’ignorer. Kent n’était pas un tordu, il en était sûr : il avait seulement une vision différente de voir le monde, ou quelque chose dans ce goût là. Entre lui et l’affreux avocat, c’était l’avocat le tordu, le cinglé. Quel homme censé se promènerait avec une arme à feu, d’abord ? Et puis, en plus, pourquoi voulait-il tellement s’approcher de la belle Dame, si Kent était tordu ? Non, les cris de Jesse n’avaient aucun sens, et Thomas s’efforça de l’ignorer, tout comme les mots incohérents du garde
Encore indemne qui, lui, semblait promis à la folie dans un proche avenir.
La voix d’Eve, qui lui paraissait plus stridente que jamais, sortit l’enfant de ses tentatives de ramener le calme en lui. Elle déclarait à Kent qu’elle l’affronterait, lui, le mioche. Toute la fierté de Thomas se hérissa à ce mot, mais pour le moment, il ne pouvait faire grand-chose, et se contenta de ce qu’il avait à disposition : il lui jeta un regard mauvais, et se promit bien de la battre, même s’il ignorait complètement comment. La femme était imperméable à ses pouvoirs, du moins, elle l’était jusqu’à maintenant, et sur le plan de la force physique, il ne fallait pas espérer grand-chose. Thomas aurait sans doute pu la battre sur un court de tennis, ou peut-être dans une partie d’échecs, mais dans pas grand-chose d’autre. Mais la Belle Dame l’avait choisi, et Kent avait confiance en lui, alors, Thomas haussa les épaules et se promit de tout donner, et d’avoir… comment avait dit le troubadour, déjà ? Foi en l’amour suprême.
Devant la caverne que dévoila subitement Kent comme étant le lieu de l’épreuve, Thomas resta bouche bée. Il lui semblait que la caverne était sortie de terre, car jamais auparavant il ne l’avait remarquée. N’empêche, elle restait une caverne : noire, béante, donnait l’impression de vouloir avaler à jamais les imprudents qui s’y engouffraient. Un nouveau regard à Kent, qui lui offrit un sourire d’encouragement, et le petit s’avança vers l’ouverture où venait de disparaître la femme. Il enfonça inconsciemment la tête dans les épaules en franchissant le passage qui délimitait l’ombre et la lumière, aspirant une goulée d’air frais avant de s’engager. La pensée qu’il voyait le soleil pour la dernière fois fit surface quand l’obscurité l’enveloppa, mais le petit la chassa résolument. Il était prêt, maintenant, même s’il ressemblait à un hibou apeuré en clignant des yeux pour distinguer quelque chose dans l’obscurité profonde.
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Lun 29 Juin 2009 - 3:12
A peine Thomas avait-il franchi le seuil de la grotte qu'une drôle de musique parvint à ses oreilles, habitant l'obscurité de ses étranges sonorités.
Il sentit le souffle d'Ève, non loin de l'endroit où il se trouvait. Elle marmonnait dans une langue qui s'apparentait à du latin, comme si elle sentait que quelque chose d'immense allait changer à tout jamais leur existence, à eux deux, pourtant adversaires de circonstances...
Des lueurs vagues apparurent en différents points de la grotte. Ne manquant pas d'émerveiller et d'effrayer à la fois les deux personnes présentes. Se retournant, Thomas se rendit compte que le seuil qu'ils avaient franchi avait disparu. Les laissant sans repère, pierres roulant à l'aveugle, sans horizon autre que l'instant présent...
Puis, la lumière fut. Mais pas celle du soleil. Celle d'une multitude d'astres. Et Thomas put voir qu'il flottait dans l'espace. Qu'il semblait être quelque part dans la galaxie. Les pieds ne touchant pas le sol. Dans une sorte d'apesanteur sans mouvements. Illusion ? Réalité ? La caverne regorgeait de secrets.
Puis au beau milieu de cette voute céleste surgi de nulle part, Thomas et Ève virent apparaître... l'homme.
Habillé à l'ancienne, translucide, il était lui aussi inaccessible à la lecture de Thomas. Son air était neutre. Ni hostile, ni amical... Il était juste là. Contribuant par sa seule présence au mystère de ces lieux. Lentement, il ouvrit la bouche et commença d'une voix posée qui résonnait dans leurs oreilles et leur esprit.
"La caverne de la destinée n'est sur aucune carte. N'appartient pas à vos existences. Ne peut se trouver. A la fois nulle part et partout, elle n'a pas d'histoire mais crée l'histoire"
Ève déglutit bizarrement. De la dure froideur de l'avocate ne restait plus que le masque de la petite fille apeurée.
"Vous qui avez franchi le seuil-dont-on-ne-peut-revenir-inchangé, vous n'êtes pas les bienvenus. Votre destinée est dans ma main, remise en jeu. Je distribue les cartes... au hasard. Et seul votre amour pourra vous sauver... Ou vous damner !"
Le ton était devenu plus dur. Le visage de l'homme plus agité.
"Pour reprendre le cours de vos existences, petits hommes, vous allez devoir vous plonger dans le passé puis le futur. Les paris sont ouvertes. Et la banque gagnera encore et encore. Mais le croupier ne peut mentir... Dites moi quelle est votre quête et je répondrai à une seule et unique question avant de vous chasser de ce non-lieu..."
L'interrogation d'Ève se trouva bloquée pour l'heure au fond de sa gorge inquiète... Thomas aura-t-il plus d'à-propos ou sera-t-il bloqué dans l'escalier de la pensée ?
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Lun 29 Juin 2009 - 15:19
Dès son entrée dans cette grotte, Thomas avait eu l’impression d’entrer dans un autre monde, un monde où la lumière s’effaçait pour laisser la place aux ténèbres, omniprésentes, un monde géré par des lois différentes de celles du dehors. Au début, il avait mis ça sur le compte de l’angoisse ressentie en quittant la lumière du jour, mais maintenant, il n’en était plus si sûr. Comme pour lui donner la confirmation, une étrange musique se mit à résonner sur les parois, projetant des sons quasi fantomatiques et irréels. Les harmoniques se heurtaient aux parois de pierre, flottants dans l’air, comme si elles provenaient d’un quelconque orchestre situé loin, loin dans les profondeurs de cette caverne. Mais le petit savait qu’aucun orchestre n’aurait pu jouer dans le noir, et d’ailleurs, pour quelle raison ? Les paroles étranges d’Eve, entrée avant lui et dont il entendait le souffle court, confirmèrent encore cette impression de bizarrerie. La musique était… presque non humaine, à la fois hors du temps et complètement intégrée à l’instant. C’était étrange, si étrange que Thomas en avait la chair de poule.
Puis vinrent les lumières. Des lueurs vagues et diffuses, parfait contrepoint à la musique étrange qui semblait résonner tant sur les parois que dans le moindre recoin de leur cœur. Fantomatiques et pâles, elles étaient d’une beauté à couper le souffle et, malgré l’angoisse qui ne l’avait pas quittée depuis son entrée dans ce monde étrange, l’enfant ne put retenir un « oh » d’émerveillement. C’était magnifique et terrifiant à la fois, mais ces deux sentiments étaient si mêlés dans l’esprit du petit qu’il aurait été bien en peine de définir lequel prédominait. Il se retourna vers l’entrée, espérant au fond de lui que Kent et la Belle Dame pouvaient apercevoir eux aussi cette splendeur, et partager l’étrange exaltation qui s’était emparée de lui. Mais il avait beau se tortiller dans tous les sens, il ne voyait pas le carré de lumière indiquant l’ouverture. Pourtant, il avait l’impression d’avoir suivi une ligne droite et, donc, il aurait du voir cette lueur… mais il n’y avait rien, que le noir profond qui l’enveloppait de toute part. Thomas ressentit une bouffée de peur panique à l’idée d’être ainsi enfermé sans espoir de sortie, mais il savait qu’il devait lutter contre. Il n’était pas claustrophobe, mais l’idée d’être dans le noir, enserré de toute part par la roche, ne lui disait rien qui vaille. Pourtant, s’il voulait réussir cette épreuve, et justifier la confiance que la Belle Dame et le troubadour avaient placée en lui, il devait se raisonner. Inspirant et expirant profondément, il fit quelques pas, canalisant son esprit sur sa respiration… petit à petit, son stress et sa peur diminuèrent, jusqu’à n’être plus que de simples ressentis, qui, il l’espérait, n’affecterait ni sa raison, ni ses pouvoirs.
ET l’épreuve que subissait l’enfant ne s’arrêta pas à la disparition de l’entrée, non. La grotte toute entière disparut subitement, laissant le petit et son adversaire flotter dans quelque chose qui rappelait l’espace. Thomas, féru d’astronomie, crut même reconnaître certaines constellations, sans pouvoir pourtant en être réellement sûr. IL flottait, dérivant dans l’Univers, mais sa peur ne réapparut pas. C’était tellement magnifique, tellement exaltant qu’il ne pouvait pas avoir peur. L’idée que ce ne soit qu’une illusion l’effleura un instant, mais il la rejeta : illusion ou pas, c’était tellement magnifique qu’il souhaitait que cela ne disparaisse jamais.
L’apparition de l’homme, étrangement, ne dénotait pas dans la beauté de cet univers. Thomas le contempla un moment, et parvint vite à la conclusion qu’il était comme tout les autres autour de lui : imperméable à son pouvoir. En même temps, il n’était pas sur de vouloir connaître les sentiments d’un tel être. Car, sans nul doute dans l’esprit de l’enfant, cet homme était un être supérieur. Pas un humain, pas un mutant… une sorte de Dieu, peut-être ? Il n’émanait rien de lui, pourtant Thomas se sentait envahi par un calme étrange rien qu’à le regarder, et à l’écouter parler. Honnêtement, l’être aurait pu parler pendant des heures, cela n’aurait rien changé à la satisfaction que prenait le petit à écouter cette voix posée et profonde, qui semblait prendre possession de la moindre parcelle de son être. Jetant un coup d’œil à Eve, à ses côtés, l’enfant eut l’impression qu’elle avait perdue de sa superbe, ici, dans la caverne de la Destinée.
L’homme s’exprimait en des termes étranges, parlant de concepts qui dépassaient l’entendement de l’enfant. La destinée, l’amour, le futur… qu’est-ce qu’un enfant de treize ans pouvait bien comprendre de cela ? Il était jeune, désespérément jeune et inexpérimenté, et il craignait de passer à côté de quelque chose d’essentiel. L’homme semblait parler de sa vie, de leurs vies plutôt, à Eve et lui, comme s’ils n’étaient que des pions, des jetons dans la main du croupier d’une sorte de casino géant du destin. Alors, cet homme était le Destin ? Quand l’homme avait durci le ton, parlant d’amour et de damnation, l’enfant s’était agité, mais il sentait un calme étrange l’envahir désormais, alors que ses pensées allaient vers la Belle Dame, vers Kent, vers sa famille aussi. L’homme se tut soudainement, leur offrant la possibilité de répondre à une de leurs questions. Tout indiquait dans son ton, dans son air solennel, que tout dépendait de la pertinence de cette question, et l’esprit de l’enfant s’égara en conjonctures. Que devait-il poser, comme question ? Parler de quoi ? Une seule question sur son destin, c’était plus que ce qui était offert à n’importe qui. Son avenir était là, à porter de sa main, et quelque chose lui disait que cet être pouvait tout savoir, tout connaître, tout réaliser peut-être. Mais si la question était mauvaise, la réponse serait catastrophique, Thomas le pressentait. Il aurait bien aimé qu’Eve prenne la parole, mais elle ne fit pas mine de parler.
Alors, l’enfant parla. D’une voix claire et qui résonnait étrangement dans cet endroit, il exposa les raisons de sa venue, et posa sa question. Il appréhendait fortement la réponse, mais d’un autre côté, il savait qu’il devait poser la question. Kent avait parlé d’amour, cet homme aussi, et Thomas s’était longuement demandé ce que cela signifiait. Qu’est-ce qu’un gamin comme lui connaissait au concept de l’Amour ? Alors, finalement, il avait décidé de suivre son instinct. Et, s’il s’avérait que ce n’était pas la question qu’il devait poser, au moins, le résultat serait à la hauteur de ses espérances.
"Je ne suis qu’un enfant, mais la Dame du Saint Buisson m’a… m’a choisi pour être son champion. C’est pour ça que je suis ici, pour la sauver, elle et puis Kent. Je veux savoir : est-ce que vous allez les protéger, même si j’échoue dans mon épreuve ? Elle m’a confiée une quête, mais si je ne réussis pas, c’est injuste qu’elle en pâtisse, vous comprenez…Je voudrais vous demander, oui, si vous pouvez la sauver, elle et Kent. Même si elle fait peur, elle a le droit de vivre, et personne ne doit lui faire du mal. Jamais."
Thomas se tut, douloureusement conscient d’avoir posé une question et, donc, d’avoir gaspillé son seul et unique joker. Et si ce n’était pas ça, que l’être voulait entendre ? Et s’il perdait, et que Kent et la Dame avaient des problèmes à cause de lui ? Et si… le petit refoula ses larmes, baissant la tête. Il avait réellement peur maintenant, peur de s’être trompé, peur de ne pas être digne de confiance, peur de ne pas avoir été à la hauteur de ce qu’on attendait de lui… même s’il ne savait pas ce que l’on attendait de lui, en réalité.
Puis vinrent les lumières. Des lueurs vagues et diffuses, parfait contrepoint à la musique étrange qui semblait résonner tant sur les parois que dans le moindre recoin de leur cœur. Fantomatiques et pâles, elles étaient d’une beauté à couper le souffle et, malgré l’angoisse qui ne l’avait pas quittée depuis son entrée dans ce monde étrange, l’enfant ne put retenir un « oh » d’émerveillement. C’était magnifique et terrifiant à la fois, mais ces deux sentiments étaient si mêlés dans l’esprit du petit qu’il aurait été bien en peine de définir lequel prédominait. Il se retourna vers l’entrée, espérant au fond de lui que Kent et la Belle Dame pouvaient apercevoir eux aussi cette splendeur, et partager l’étrange exaltation qui s’était emparée de lui. Mais il avait beau se tortiller dans tous les sens, il ne voyait pas le carré de lumière indiquant l’ouverture. Pourtant, il avait l’impression d’avoir suivi une ligne droite et, donc, il aurait du voir cette lueur… mais il n’y avait rien, que le noir profond qui l’enveloppait de toute part. Thomas ressentit une bouffée de peur panique à l’idée d’être ainsi enfermé sans espoir de sortie, mais il savait qu’il devait lutter contre. Il n’était pas claustrophobe, mais l’idée d’être dans le noir, enserré de toute part par la roche, ne lui disait rien qui vaille. Pourtant, s’il voulait réussir cette épreuve, et justifier la confiance que la Belle Dame et le troubadour avaient placée en lui, il devait se raisonner. Inspirant et expirant profondément, il fit quelques pas, canalisant son esprit sur sa respiration… petit à petit, son stress et sa peur diminuèrent, jusqu’à n’être plus que de simples ressentis, qui, il l’espérait, n’affecterait ni sa raison, ni ses pouvoirs.
ET l’épreuve que subissait l’enfant ne s’arrêta pas à la disparition de l’entrée, non. La grotte toute entière disparut subitement, laissant le petit et son adversaire flotter dans quelque chose qui rappelait l’espace. Thomas, féru d’astronomie, crut même reconnaître certaines constellations, sans pouvoir pourtant en être réellement sûr. IL flottait, dérivant dans l’Univers, mais sa peur ne réapparut pas. C’était tellement magnifique, tellement exaltant qu’il ne pouvait pas avoir peur. L’idée que ce ne soit qu’une illusion l’effleura un instant, mais il la rejeta : illusion ou pas, c’était tellement magnifique qu’il souhaitait que cela ne disparaisse jamais.
L’apparition de l’homme, étrangement, ne dénotait pas dans la beauté de cet univers. Thomas le contempla un moment, et parvint vite à la conclusion qu’il était comme tout les autres autour de lui : imperméable à son pouvoir. En même temps, il n’était pas sur de vouloir connaître les sentiments d’un tel être. Car, sans nul doute dans l’esprit de l’enfant, cet homme était un être supérieur. Pas un humain, pas un mutant… une sorte de Dieu, peut-être ? Il n’émanait rien de lui, pourtant Thomas se sentait envahi par un calme étrange rien qu’à le regarder, et à l’écouter parler. Honnêtement, l’être aurait pu parler pendant des heures, cela n’aurait rien changé à la satisfaction que prenait le petit à écouter cette voix posée et profonde, qui semblait prendre possession de la moindre parcelle de son être. Jetant un coup d’œil à Eve, à ses côtés, l’enfant eut l’impression qu’elle avait perdue de sa superbe, ici, dans la caverne de la Destinée.
L’homme s’exprimait en des termes étranges, parlant de concepts qui dépassaient l’entendement de l’enfant. La destinée, l’amour, le futur… qu’est-ce qu’un enfant de treize ans pouvait bien comprendre de cela ? Il était jeune, désespérément jeune et inexpérimenté, et il craignait de passer à côté de quelque chose d’essentiel. L’homme semblait parler de sa vie, de leurs vies plutôt, à Eve et lui, comme s’ils n’étaient que des pions, des jetons dans la main du croupier d’une sorte de casino géant du destin. Alors, cet homme était le Destin ? Quand l’homme avait durci le ton, parlant d’amour et de damnation, l’enfant s’était agité, mais il sentait un calme étrange l’envahir désormais, alors que ses pensées allaient vers la Belle Dame, vers Kent, vers sa famille aussi. L’homme se tut soudainement, leur offrant la possibilité de répondre à une de leurs questions. Tout indiquait dans son ton, dans son air solennel, que tout dépendait de la pertinence de cette question, et l’esprit de l’enfant s’égara en conjonctures. Que devait-il poser, comme question ? Parler de quoi ? Une seule question sur son destin, c’était plus que ce qui était offert à n’importe qui. Son avenir était là, à porter de sa main, et quelque chose lui disait que cet être pouvait tout savoir, tout connaître, tout réaliser peut-être. Mais si la question était mauvaise, la réponse serait catastrophique, Thomas le pressentait. Il aurait bien aimé qu’Eve prenne la parole, mais elle ne fit pas mine de parler.
Alors, l’enfant parla. D’une voix claire et qui résonnait étrangement dans cet endroit, il exposa les raisons de sa venue, et posa sa question. Il appréhendait fortement la réponse, mais d’un autre côté, il savait qu’il devait poser la question. Kent avait parlé d’amour, cet homme aussi, et Thomas s’était longuement demandé ce que cela signifiait. Qu’est-ce qu’un gamin comme lui connaissait au concept de l’Amour ? Alors, finalement, il avait décidé de suivre son instinct. Et, s’il s’avérait que ce n’était pas la question qu’il devait poser, au moins, le résultat serait à la hauteur de ses espérances.
"Je ne suis qu’un enfant, mais la Dame du Saint Buisson m’a… m’a choisi pour être son champion. C’est pour ça que je suis ici, pour la sauver, elle et puis Kent. Je veux savoir : est-ce que vous allez les protéger, même si j’échoue dans mon épreuve ? Elle m’a confiée une quête, mais si je ne réussis pas, c’est injuste qu’elle en pâtisse, vous comprenez…Je voudrais vous demander, oui, si vous pouvez la sauver, elle et Kent. Même si elle fait peur, elle a le droit de vivre, et personne ne doit lui faire du mal. Jamais."
Thomas se tut, douloureusement conscient d’avoir posé une question et, donc, d’avoir gaspillé son seul et unique joker. Et si ce n’était pas ça, que l’être voulait entendre ? Et s’il perdait, et que Kent et la Dame avaient des problèmes à cause de lui ? Et si… le petit refoula ses larmes, baissant la tête. Il avait réellement peur maintenant, peur de s’être trompé, peur de ne pas être digne de confiance, peur de ne pas avoir été à la hauteur de ce qu’on attendait de lui… même s’il ne savait pas ce que l’on attendait de lui, en réalité.
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Mar 30 Juin 2009 - 3:09
L'homme marqua un silence pesant. Puis de sa même voix troublante et caverneuse, il répliqua :
"Un marionnettiste tire les ficelles et anime la poupée de chiffons de sa propre volonté. Mais qui tire les ficelles du marionnettiste ? La réponse est qu'en ce lieu nulle volonté, nul désir ne peuvent exister. L'eau que tu crois saisir, petit homme, au creux de ta main finira toujours par t'échapper. Ce qui sera ôté du chemin de sa destinée devra être remplacé. C'est la règle. Le destin peut s'accommoder de ces substitutions, fermant volontairement son regard au détail de la simple existence. Son intervention sera toujours mesurée. Ni plus, ni moins. Ce qui doit arriver arrivera. Et le livre ne supportera aucune rature. Le rôle que joue la Dame du Buisson doit être incarné et ce, peu importe l'acteur qui revêt ses traits"
Puis ce fut au tour d'Ève de poser sa question et d'énoncer sa quête.
"Mon employeur... Veut la mutante. Ceci est ma quête. La ramener à une adresse bien précise. Voilà tout..."
La jeune femme baissa les yeux, comme gênée par le regard de l'apparition.
"Je veux savoir comment réussir l'épreuve !" lança-t-elle soudainement, comme traversée par une inspiration impérieuse.
La voix se fit plus distante et l'apparition plus trouble. Néanmoins au fur et à mesure que les étoiles s'estompaient pour céder la place à une obscurité de plus en plus épaisse, l'homme au haut de forme répondit :
"Petite marionnette tenue par des mains indignes, tu dois faire parler, tel Saint Augustin, ton amour qui est la seule mesure de ton poids"
Puis ce fut le néant. L'absence de sensation. De conscience corporelle.
Cela parut durer une éternité pendant laquelle Thomas ne se sentit être que pure pensée, lui laissant tout loisir de considérer son nouvel état non-physique.
Quand, enfin la substance réapparut ce fut brusquement et dans un éclair.
Noir total l'instant d'avant, décor complet et immersif celui d'après. Si une quelconque magie opérait derrière ces événements, elle devait être particulièrement puissante !
Thomas se retrouva aux côtés d'Ève au sommet d'un grand escalier donnant en bas sur une belle rue ensoleillée. Il ne connaissait pas l'endroit. Et vu la mine déconfite d'Ève, elle non plus. Quelques passants flânaient de-ci, de-là... Le mutant repéra un groupe de jeunes gens hilares, entourant dans une sorte de ronde une gamine en pleurs... Des chants, comme une drôle de comptine, arrivaient de manière assourdis à ses oreilles.
"Un marionnettiste tire les ficelles et anime la poupée de chiffons de sa propre volonté. Mais qui tire les ficelles du marionnettiste ? La réponse est qu'en ce lieu nulle volonté, nul désir ne peuvent exister. L'eau que tu crois saisir, petit homme, au creux de ta main finira toujours par t'échapper. Ce qui sera ôté du chemin de sa destinée devra être remplacé. C'est la règle. Le destin peut s'accommoder de ces substitutions, fermant volontairement son regard au détail de la simple existence. Son intervention sera toujours mesurée. Ni plus, ni moins. Ce qui doit arriver arrivera. Et le livre ne supportera aucune rature. Le rôle que joue la Dame du Buisson doit être incarné et ce, peu importe l'acteur qui revêt ses traits"
Puis ce fut au tour d'Ève de poser sa question et d'énoncer sa quête.
"Mon employeur... Veut la mutante. Ceci est ma quête. La ramener à une adresse bien précise. Voilà tout..."
La jeune femme baissa les yeux, comme gênée par le regard de l'apparition.
"Je veux savoir comment réussir l'épreuve !" lança-t-elle soudainement, comme traversée par une inspiration impérieuse.
La voix se fit plus distante et l'apparition plus trouble. Néanmoins au fur et à mesure que les étoiles s'estompaient pour céder la place à une obscurité de plus en plus épaisse, l'homme au haut de forme répondit :
"Petite marionnette tenue par des mains indignes, tu dois faire parler, tel Saint Augustin, ton amour qui est la seule mesure de ton poids"
Puis ce fut le néant. L'absence de sensation. De conscience corporelle.
Cela parut durer une éternité pendant laquelle Thomas ne se sentit être que pure pensée, lui laissant tout loisir de considérer son nouvel état non-physique.
Quand, enfin la substance réapparut ce fut brusquement et dans un éclair.
Noir total l'instant d'avant, décor complet et immersif celui d'après. Si une quelconque magie opérait derrière ces événements, elle devait être particulièrement puissante !
Thomas se retrouva aux côtés d'Ève au sommet d'un grand escalier donnant en bas sur une belle rue ensoleillée. Il ne connaissait pas l'endroit. Et vu la mine déconfite d'Ève, elle non plus. Quelques passants flânaient de-ci, de-là... Le mutant repéra un groupe de jeunes gens hilares, entourant dans une sorte de ronde une gamine en pleurs... Des chants, comme une drôle de comptine, arrivaient de manière assourdis à ses oreilles.
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Mar 30 Juin 2009 - 19:58
Si Thomas avait pensé maîtriser un tant soit peu les concepts et les expressions de l’étrange être, il déchanta très vite devant son petit discours. Il essaya pourtant d’analyser, mais n’était pas sur de tout bien comprendre. Qui était la marionnette, d’abord ? En tout cas, malheureusement, il avait bien compris la réponse : c’était non. Le Destin attendait quelque chose, et on ne pouvait pas s’en détourner. Alors, tout était écrit à l’avance, c’est ça ? Dans les grandes lignes peut-être, mais quoi qu’il en soit, on ne pouvait rien changer. C’était assez déprimant, comme idée, et l’enfant poussa un gros soupir, avec le sentiment d’avoir gâché sa chance. Ou pas, après tout : au moins, il savait maintenant que le destin l’avait placé dans le parc, l’avait poussé à rencontrer Kent et la Dame du buisson, et à en devenir le champion. Il ne savait pas trop où tout cela le mènerait, mais cela le mènerait quelque part, sans doute. Il n’avait qu’à patienter pour savoir où.
Eve prit à son tour la parole, exprimant sa quête. Cela n’apprenait franchement rien à Thomas, cette histoire d’adresse, mais il savait que la jeune femme était intelligente, elle ne déballerait pas tout devant lui. Puis elle posa sa question, et l’enfant la regarda d’un air outré. La tricheuse ! Sa question était d’une fourberie sans nom, comme obtenir les réponses d’un examen avant même de l’avoir passé. C’était lâche, mesquin… et pas si étonnant que ça, d’après ce que Thomas avait pu cerner d’elle. Il ouvrit la bouche pour protester, mais n’osa pourtant pas prononcer une parole. Qui sait, l’être pourrait se fâcher s’il parlait, et mieux valait ne pas s’attirer ses foudres.
L’apparition parut se troubler et s’éloigner. Le petit espéra un court instant qu’Eve soit foudroyée sur place pour tricherie et corruption, mais il déchanta vite en constatant que ce n’était pas le cas. L’être lui répondit avant de disparaître dans une noirceur profonde, mais ses paroles, Thomas les avaient déjà entendues : Kent lui avait dit, peu ou prou, la même chose. Finalement, la femme n’avait rien apprit qu’il ne sache déjà, et il en fut férocement satisfait. Il lui tira même la langue, geste enfantin qui passa inaperçu dans la noirceur totale qui envahissait le lieu où ils se trouvaient.
Et puis, le temps s’arrêta. Enfin, ce fut l’impression que ressenti l’enfant, même s’il n’avait plus conscience du temps qui passait. Il n’avait plus conscience de rien, en vérité, seulement d’être déconnecté. Il lui semblait flotter, mais il n’avait plus de corps… il n’était rien d’autre qu’une pensée, un amas psychique qui ballottait dans le noir complet. Une sensation vraiment troublante, mais qui ne lui faisait pas peur : était-il même capable d’avoir peur ? C’était une question intéressante, ça !
Au bout d’un temps indéfinissable, le monde, le non-lieu ou quoi que ce soit, où Eve et lui se trouvaient disparut complètement, ou alors, réapparut. C’était assez difficile à comprendre et à appréhender, en réalité. Un instant le petit n’était plus rien, l’autre, il se retrouvait face à une rue ensoleillée et animée par quelques passants. C’était assez déstabilisant, et il lui fallut un moment pour retrouver la capacité d’exprimer des pensées cohérentes.
Une fois que ce fut fait, Thomas ne put s’empêcher de s’émerveiller devant ce qui s’était passé. Etait-ce un pouvoir mutant ? Ca ressemblait plutôt à de la magie ! D’en être le vivant témoin lui laissait un sentiment d’exaltation intense, et ce fut avec un grand sourire qu’il posa ses yeux sur l’endroit où il se trouvait. Un grand escalier, qui descendait vers une rue baignée de soleil. Eve était à côté de lui et, à son air étrange, l’enfant comprit qu’elle ne savait pas plus que lui où ils se trouvaient. Mais lui ne s’en inquiétait pas : si le Destin, ou quoi que ce soit, l’avait mis ici, il devait bien y avoir une bonne raison !
Ses yeux bruns explorèrent la rue, et il ne tarda pas à comprendre pourquoi, peut-être, il se retrouvait finalement ici : Un brouhaha de paroles exprimée sur un air entraînant, comme les comptines enfantines que l’on apprend à l’école, lui parvenait du haut de son escalier. Une bande de jeune gens tournaient autour d’une petite fille et, de là où il se trouvait, Thomas ne put s’empêcher de penser à sa petite sœur. La gamine devait avoir le même âge qu’elle, ou que lui peut-être : de loin, elle paraissait plutôt petite. Et elle pleurait. Du coup, cela lui fit oublier qu’il ne savait pas où il se trouvait, qu’Eve était à ses côtés, et que les gaillards qui entouraient la petite faisaient bien une ou deux têtes de plus que lui, sans compter leur nombre. D’un air résolu, il descendit de l’escalier, sans un regard vers Eve dont le sort l’intéressait bien peu.
Avant même de s’inquiéter de ce qu’il pouvait se passer, avant même de penser à lui, il se dirigea sans fléchir vers le petit groupe. Le jeune mutant se fraya un chemin parmi eux, lançant au passage un regard mauvais qui, il l’espérait, dissuaderait toute tentative de l’arrêter, et s’approcha de la gamine en pleurs. Il n’avait pas pu saisir les paroles de la comptine de la petite bande, mais ses paroles devaient être affreuse pour que la fillette pleure ainsi. Dédaignant les bourreaux de la petite, il s’approcha d’elle et lui tendit la main.
"Ca va pas ? Vient, on part. Ignores-les, tous ceux là."
C’est à cet instant que Thomas s’avisa de ce qu’il pouvait ressentir et, surtout, de ce que son pouvoir lui communiquait. A la réflexion, il aurait peut-être dû sonder le petit groupe, avant de jouer les sauveurs de demoiselles en détresse !
Eve prit à son tour la parole, exprimant sa quête. Cela n’apprenait franchement rien à Thomas, cette histoire d’adresse, mais il savait que la jeune femme était intelligente, elle ne déballerait pas tout devant lui. Puis elle posa sa question, et l’enfant la regarda d’un air outré. La tricheuse ! Sa question était d’une fourberie sans nom, comme obtenir les réponses d’un examen avant même de l’avoir passé. C’était lâche, mesquin… et pas si étonnant que ça, d’après ce que Thomas avait pu cerner d’elle. Il ouvrit la bouche pour protester, mais n’osa pourtant pas prononcer une parole. Qui sait, l’être pourrait se fâcher s’il parlait, et mieux valait ne pas s’attirer ses foudres.
L’apparition parut se troubler et s’éloigner. Le petit espéra un court instant qu’Eve soit foudroyée sur place pour tricherie et corruption, mais il déchanta vite en constatant que ce n’était pas le cas. L’être lui répondit avant de disparaître dans une noirceur profonde, mais ses paroles, Thomas les avaient déjà entendues : Kent lui avait dit, peu ou prou, la même chose. Finalement, la femme n’avait rien apprit qu’il ne sache déjà, et il en fut férocement satisfait. Il lui tira même la langue, geste enfantin qui passa inaperçu dans la noirceur totale qui envahissait le lieu où ils se trouvaient.
Et puis, le temps s’arrêta. Enfin, ce fut l’impression que ressenti l’enfant, même s’il n’avait plus conscience du temps qui passait. Il n’avait plus conscience de rien, en vérité, seulement d’être déconnecté. Il lui semblait flotter, mais il n’avait plus de corps… il n’était rien d’autre qu’une pensée, un amas psychique qui ballottait dans le noir complet. Une sensation vraiment troublante, mais qui ne lui faisait pas peur : était-il même capable d’avoir peur ? C’était une question intéressante, ça !
Au bout d’un temps indéfinissable, le monde, le non-lieu ou quoi que ce soit, où Eve et lui se trouvaient disparut complètement, ou alors, réapparut. C’était assez difficile à comprendre et à appréhender, en réalité. Un instant le petit n’était plus rien, l’autre, il se retrouvait face à une rue ensoleillée et animée par quelques passants. C’était assez déstabilisant, et il lui fallut un moment pour retrouver la capacité d’exprimer des pensées cohérentes.
Une fois que ce fut fait, Thomas ne put s’empêcher de s’émerveiller devant ce qui s’était passé. Etait-ce un pouvoir mutant ? Ca ressemblait plutôt à de la magie ! D’en être le vivant témoin lui laissait un sentiment d’exaltation intense, et ce fut avec un grand sourire qu’il posa ses yeux sur l’endroit où il se trouvait. Un grand escalier, qui descendait vers une rue baignée de soleil. Eve était à côté de lui et, à son air étrange, l’enfant comprit qu’elle ne savait pas plus que lui où ils se trouvaient. Mais lui ne s’en inquiétait pas : si le Destin, ou quoi que ce soit, l’avait mis ici, il devait bien y avoir une bonne raison !
Ses yeux bruns explorèrent la rue, et il ne tarda pas à comprendre pourquoi, peut-être, il se retrouvait finalement ici : Un brouhaha de paroles exprimée sur un air entraînant, comme les comptines enfantines que l’on apprend à l’école, lui parvenait du haut de son escalier. Une bande de jeune gens tournaient autour d’une petite fille et, de là où il se trouvait, Thomas ne put s’empêcher de penser à sa petite sœur. La gamine devait avoir le même âge qu’elle, ou que lui peut-être : de loin, elle paraissait plutôt petite. Et elle pleurait. Du coup, cela lui fit oublier qu’il ne savait pas où il se trouvait, qu’Eve était à ses côtés, et que les gaillards qui entouraient la petite faisaient bien une ou deux têtes de plus que lui, sans compter leur nombre. D’un air résolu, il descendit de l’escalier, sans un regard vers Eve dont le sort l’intéressait bien peu.
Avant même de s’inquiéter de ce qu’il pouvait se passer, avant même de penser à lui, il se dirigea sans fléchir vers le petit groupe. Le jeune mutant se fraya un chemin parmi eux, lançant au passage un regard mauvais qui, il l’espérait, dissuaderait toute tentative de l’arrêter, et s’approcha de la gamine en pleurs. Il n’avait pas pu saisir les paroles de la comptine de la petite bande, mais ses paroles devaient être affreuse pour que la fillette pleure ainsi. Dédaignant les bourreaux de la petite, il s’approcha d’elle et lui tendit la main.
"Ca va pas ? Vient, on part. Ignores-les, tous ceux là."
C’est à cet instant que Thomas s’avisa de ce qu’il pouvait ressentir et, surtout, de ce que son pouvoir lui communiquait. A la réflexion, il aurait peut-être dû sonder le petit groupe, avant de jouer les sauveurs de demoiselles en détresse !
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Mer 1 Juil 2009 - 3:21
En descendant l'escalier et en arrivant à proximité de la ronde, Thomas put entendre le leitmotiv écœurant, entonné à tue-tête, de la chanson enfantine :
"Miko a du poil au dos ! Miko a du poil au dos ! Et c'est moche, la vilaine est encore plus cloche"
En dépit de son gabarit peu imposant, le jeune empathe se fraya le chemin à travers les garçons et filles qui se moquaient ouvertement de la gamine. Effectivement de son âge, celle-ci avait un gros chagrin, vraisemblablement celui d'être raillée en des termes aussi crus.
Une haine sourde se dégageait de la ronde. Et la gamine était en complète détresse... Une infinie tristesse, une vraie douleur narcissique. Bref, rien que du très prévisible. Mais entre s'en douter et le ressentir, il y avait tout de même un pas que Thomas avait franchi.
L'hostilité des membres de la ronde était visible. Et palpable. Mais alors qu'un grand gaillard fit un pas en direction du petit mutant pour exprimer son point de vue, les secours arrivèrent sous les traits de... Ève elle-même !
L'avocate avait emboité le pas à Thomas et n'avait pas l'air contente du tout. Elle fusilla le gaillard du regard et lui dit tout simplement :
"Roderick Ferguson. Vous avez volé des barres chocolatées à l'épicerie en face de chez vous. Ainsi que le premier numéro des Canadian WonderKids que vous avez juste feuilleté, vous demandant bien que pouvaient signifier les petits caractères imprimés dans les phylactères. Je vous conseille de rentrer chez vous et d'apprendre à lire"
Roderick stoppa net. Observa la jeune femme comme s'il s'agissait de l'incarnation du Malin sur terre, puis fila à reculons, manquant de s'effondrer au sol.
"D'autres volontaires ?" lança la jeune femme, un brin sarcastique.
Il n'y en eut aucun. Et les railleurs filèrent de peur d'être révélés dans leur noirceur et leur médiocrité.
La gamine attrapa la main de Thomas puis regarda ses deux sauveurs avec de grands yeux incrédules.
"M-merci. Mais on va où ?" bredouilla-t-elle. Avant d'ajouter : "vous êtes des sorciers ?".
Ève se passa sa langue sur ses lèvres puis répliqua du tac-au-tac.
"Et toi, tu es la créature."
"Miko a du poil au dos ! Miko a du poil au dos ! Et c'est moche, la vilaine est encore plus cloche"
En dépit de son gabarit peu imposant, le jeune empathe se fraya le chemin à travers les garçons et filles qui se moquaient ouvertement de la gamine. Effectivement de son âge, celle-ci avait un gros chagrin, vraisemblablement celui d'être raillée en des termes aussi crus.
Une haine sourde se dégageait de la ronde. Et la gamine était en complète détresse... Une infinie tristesse, une vraie douleur narcissique. Bref, rien que du très prévisible. Mais entre s'en douter et le ressentir, il y avait tout de même un pas que Thomas avait franchi.
L'hostilité des membres de la ronde était visible. Et palpable. Mais alors qu'un grand gaillard fit un pas en direction du petit mutant pour exprimer son point de vue, les secours arrivèrent sous les traits de... Ève elle-même !
L'avocate avait emboité le pas à Thomas et n'avait pas l'air contente du tout. Elle fusilla le gaillard du regard et lui dit tout simplement :
"Roderick Ferguson. Vous avez volé des barres chocolatées à l'épicerie en face de chez vous. Ainsi que le premier numéro des Canadian WonderKids que vous avez juste feuilleté, vous demandant bien que pouvaient signifier les petits caractères imprimés dans les phylactères. Je vous conseille de rentrer chez vous et d'apprendre à lire"
Roderick stoppa net. Observa la jeune femme comme s'il s'agissait de l'incarnation du Malin sur terre, puis fila à reculons, manquant de s'effondrer au sol.
"D'autres volontaires ?" lança la jeune femme, un brin sarcastique.
Il n'y en eut aucun. Et les railleurs filèrent de peur d'être révélés dans leur noirceur et leur médiocrité.
La gamine attrapa la main de Thomas puis regarda ses deux sauveurs avec de grands yeux incrédules.
"M-merci. Mais on va où ?" bredouilla-t-elle. Avant d'ajouter : "vous êtes des sorciers ?".
Ève se passa sa langue sur ses lèvres puis répliqua du tac-au-tac.
"Et toi, tu es la créature."
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Mer 1 Juil 2009 - 10:48
Au fur et à mesure de sa descente, le vent lui avait apporté les paroles de la vilaine comptine, et elle était vraiment stupide, et méchante. Pauvre Miko ! Déjà que c’était affreux d’être pris à parti par quelqu’un, mais par toute une bande… Mais au moins, pour l’instant, ils ne lui avait pas fait de mal : Thomas avait pu pénétrer à l’intérieur du cercle sans être inquiété et il se tenait là, maintenant, aux côtés de la petite fille. Il émanait d’elle une tristesse poignante, qui déchirait le cœur du jeune empathe à chaque instant, et qui faisait presque trembler Thomas sous le choc. Autant, parfois, ses pouvoirs mutants s’avéreraient amusants, autant là, il regrettait quelque peu de pouvoir sentir les gens et leurs émotions. Quand la gamine auraient pris sa main, se serait encore pire, il le savait. Il aurait bien voulu la consoler, mais comment trouver les mots pour la sortir de sa détresse?
Et puis, il y avait les jeunes gens de la ronde. Thomas ressentait leur haine, contrepoint presque égal à la tristesse de la fameuse Miko. En lui-même, le petit se félicita d’être arrivé à temps : leur ressentiment était si fort qu’il craignait que les affreux finissent par s’en prendre à la petite fille. Pourquoi, comment surtout, en était-on arrivé là ? Malgré les paroles méchantes de la comptine, la gamine avait l’air parfaitement normale. Alors qu’il en était là de ses réflexions, Thomas sentit une vague d’hostilité s’enfler dans sa direction. Il leva les yeux sur un grand garçon qui le dominait nettement, et s’approcher de lui avec un air pas commode. Le jeune mutant se mit devant la petite, pas certain de pouvoir réellement s’interposer, mais au moins dans l’illusion d’essayer. Il ne s’était jamais battu, jusqu’à présent, et se savait bien incapable de résister si le gaillard décidait de s’en prendre à lui, pour avoir soustrait la petite à ces fanatiques.
Mais, alors que l’autre se faisait de plus en plus menaçant, et que Thomas ne voyait pas trop comment empêcher qu’on lui cogne dessus, son sauveur intervint en la personne de quelqu’un qu’il détestait peut-être presque autant que ces gens détestait la petite fille : Eve ! L’avocate avait l’air plus furieuse que jamais, et le petit mutant s’avisa qu’elle l’avait suivi sans qu’il ne s’en rende compte. Elle toisa son agresseur et lui sortit par le menu la liste de ses défauts. Quand elle finit par le traiter d’analphabète, le grand gaillard recula, manquant trébucher et s’étaler sur le trottoir. Les autres filèrent sans demander leur reste, et Thomas fusilla Eve du regard, précisant avec une mauvaise foi absolue :
"J’avais la situation en main, pas besoin de vous !"
La petite attrapa sa main, et Thomas sentit qu’elle se calmait petit à petit : sa peur était moins forte, son soulagement presque palpable, même si elle ne devait pas être rassurée par leur présence. La curiosité se lisait sur son beau visage quand elle leur posa des questions, et, à nouveau, Thomas ne put s’empêcher de détester ceux qui l’avaient traité aussi rudement. Elle était bien jolie, et pas du tout poilu, comme ils disaient. Pourquoi s’étaient-ils montrés si méchant avec elle ? Pourquoi les humains étaient-ils si stupides ? En tout cas, c’était bien la première fois que le petit raisonnait en ces termes, faisant une singulière différence, en esprit, entre humains et mutants. Eux et nous.
Il s’efforça de chasser ce sentiment étrange et sourit à la gamine, s’apprêtant à lui répondre quand Eve le devança. Indigné, Thomas se planta devant Eve, les yeux lançant des éclairs. La pauvre Miko avait subi des moqueries, et voilà que Eve l’appelait créature !
"C’est pas une créature ! C’est… c’est une fille !"
Bon, c’est vrai, il aurait pu dire quelque chose d’un peu plus intelligent mais, sur le coup, il avait laissé parlé son indignation et n’avait pas pensé à employer un terme plus flatteur. Enfin, fille, c’était quand même moins méchant que créature, alors, il jugea que cela irait quand même. SE tournant vers la fillette, il lui sourit et répondit.
"On est pas des sorciers, on est des… euh… tu vas pas partir en courant, hein ? On est des… des mutants. Mais des gentils, hein, enfin, sauf elle."
Thomas ne se rendait pas compte qu’il enfreignait la règle inhérente à la condition de mutant : la discrétion. Mais c’était compréhensible : il n’avait jamais eu à justifier son statut, jamais été mis à l’écart parce qu’il était mutant. Jusqu’ici, il avait vécu une petite vie protégée, parmi des humains qui n’avaient pas changé de point de vue sur lui quand ses pouvoirs s’étaient déclenchés. Il avait des copains, des parents, des sœurs, bref, tout ce dont un enfant peut avoir droit. Ses copains ne savaient peut-être pas qu’il était mutant mais, en tout cas, il ne s’en était jamais ouvertement caché, qu’il avait des dons particuliers. Certes ; il avait entendu les nouvelles, les lois contre les mutants dans le monde, les émeutes anti-mutants de plus en plus présentes… mais tout ça, pour lui, ce n’était que du théorique. Il ne l’avait jamais vécu, et n’y attachait que peu d’importance. La télé, ce n’était pas le monde réel et, du coup, Thomas n’avait pas le réflexe de se méfier. L’avenir se chargerait sans doute de le lui apprendre mais, pour l’instant, il était bien trop tôt.
Et puis, après tout, ils l’avaient sauvé… la petite avait le droit à une justification, songeait Thomas. A tort ou à raison, nul ne le sait. Quand à la seconde question, Thomas était bien en peine de répondre. Au lieu de ça, il haussa les épaules et se tourna vers Eve.
"Si tu lis dans les pensées, tu dois bien savoir où on est, non ?"
Et puis, il y avait les jeunes gens de la ronde. Thomas ressentait leur haine, contrepoint presque égal à la tristesse de la fameuse Miko. En lui-même, le petit se félicita d’être arrivé à temps : leur ressentiment était si fort qu’il craignait que les affreux finissent par s’en prendre à la petite fille. Pourquoi, comment surtout, en était-on arrivé là ? Malgré les paroles méchantes de la comptine, la gamine avait l’air parfaitement normale. Alors qu’il en était là de ses réflexions, Thomas sentit une vague d’hostilité s’enfler dans sa direction. Il leva les yeux sur un grand garçon qui le dominait nettement, et s’approcher de lui avec un air pas commode. Le jeune mutant se mit devant la petite, pas certain de pouvoir réellement s’interposer, mais au moins dans l’illusion d’essayer. Il ne s’était jamais battu, jusqu’à présent, et se savait bien incapable de résister si le gaillard décidait de s’en prendre à lui, pour avoir soustrait la petite à ces fanatiques.
Mais, alors que l’autre se faisait de plus en plus menaçant, et que Thomas ne voyait pas trop comment empêcher qu’on lui cogne dessus, son sauveur intervint en la personne de quelqu’un qu’il détestait peut-être presque autant que ces gens détestait la petite fille : Eve ! L’avocate avait l’air plus furieuse que jamais, et le petit mutant s’avisa qu’elle l’avait suivi sans qu’il ne s’en rende compte. Elle toisa son agresseur et lui sortit par le menu la liste de ses défauts. Quand elle finit par le traiter d’analphabète, le grand gaillard recula, manquant trébucher et s’étaler sur le trottoir. Les autres filèrent sans demander leur reste, et Thomas fusilla Eve du regard, précisant avec une mauvaise foi absolue :
"J’avais la situation en main, pas besoin de vous !"
La petite attrapa sa main, et Thomas sentit qu’elle se calmait petit à petit : sa peur était moins forte, son soulagement presque palpable, même si elle ne devait pas être rassurée par leur présence. La curiosité se lisait sur son beau visage quand elle leur posa des questions, et, à nouveau, Thomas ne put s’empêcher de détester ceux qui l’avaient traité aussi rudement. Elle était bien jolie, et pas du tout poilu, comme ils disaient. Pourquoi s’étaient-ils montrés si méchant avec elle ? Pourquoi les humains étaient-ils si stupides ? En tout cas, c’était bien la première fois que le petit raisonnait en ces termes, faisant une singulière différence, en esprit, entre humains et mutants. Eux et nous.
Il s’efforça de chasser ce sentiment étrange et sourit à la gamine, s’apprêtant à lui répondre quand Eve le devança. Indigné, Thomas se planta devant Eve, les yeux lançant des éclairs. La pauvre Miko avait subi des moqueries, et voilà que Eve l’appelait créature !
"C’est pas une créature ! C’est… c’est une fille !"
Bon, c’est vrai, il aurait pu dire quelque chose d’un peu plus intelligent mais, sur le coup, il avait laissé parlé son indignation et n’avait pas pensé à employer un terme plus flatteur. Enfin, fille, c’était quand même moins méchant que créature, alors, il jugea que cela irait quand même. SE tournant vers la fillette, il lui sourit et répondit.
"On est pas des sorciers, on est des… euh… tu vas pas partir en courant, hein ? On est des… des mutants. Mais des gentils, hein, enfin, sauf elle."
Thomas ne se rendait pas compte qu’il enfreignait la règle inhérente à la condition de mutant : la discrétion. Mais c’était compréhensible : il n’avait jamais eu à justifier son statut, jamais été mis à l’écart parce qu’il était mutant. Jusqu’ici, il avait vécu une petite vie protégée, parmi des humains qui n’avaient pas changé de point de vue sur lui quand ses pouvoirs s’étaient déclenchés. Il avait des copains, des parents, des sœurs, bref, tout ce dont un enfant peut avoir droit. Ses copains ne savaient peut-être pas qu’il était mutant mais, en tout cas, il ne s’en était jamais ouvertement caché, qu’il avait des dons particuliers. Certes ; il avait entendu les nouvelles, les lois contre les mutants dans le monde, les émeutes anti-mutants de plus en plus présentes… mais tout ça, pour lui, ce n’était que du théorique. Il ne l’avait jamais vécu, et n’y attachait que peu d’importance. La télé, ce n’était pas le monde réel et, du coup, Thomas n’avait pas le réflexe de se méfier. L’avenir se chargerait sans doute de le lui apprendre mais, pour l’instant, il était bien trop tôt.
Et puis, après tout, ils l’avaient sauvé… la petite avait le droit à une justification, songeait Thomas. A tort ou à raison, nul ne le sait. Quand à la seconde question, Thomas était bien en peine de répondre. Au lieu de ça, il haussa les épaules et se tourna vers Eve.
"Si tu lis dans les pensées, tu dois bien savoir où on est, non ?"
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Jeu 2 Juil 2009 - 3:10
Ève eut un léger rire sournois. Finalement, elle reprit d'une voix cassante.
"Je n'ai pas besoin de toi non plus. N'oublie pas que nous sommes adversaires. Et que si j'avais accès à ton esprit, je te réduirai en cendres"
La rage semblait l'habiter. Mais après un court instant que l'avocate mit à contribution pour retrouver son sang-froid, elle corrigea Thomas.
"Cette fille n'est pas une fille. C'est la créature. La chose du buisson. C'est ce que je cherche. C'est ce que Maître Manners cherche. Et nous sommes prêts à tuer pour l'avoir"
Comprenant qu'elle poussait le bouchon un peu trop loin, elle fit un grand sourire hypocrite à la petite fille.
"Enfin, façon de parler... Nous aimerions beaucoup te parler en tête à tête Maître Manners et moi"
La petite Miko regardait l'avocate avec de grands yeux affolés, ne sachant pas trop quoi répondre... Heureusement, quelque chose dans le ton, sinon les propos, de Thomas apaisa la gamine un court instant.
"Des mutants ? Mon papa dit qu'ils ne sont pas gentils et que moi je suis une créature du malin..."
Ève secoua la tête un brin consternée par les propos de Miko.
"Ton père est un idiot. Et toi aussi, j'ai l'impression... Mais peu importe..."
Elle mit les mains sur ses tempes et ferma les yeux. Puis sursautant, elle termina d'une voix affolée :
"Nous... Nous... Nous ne sommes pas très loin de ta ville d'imbéciles, gamin... Mais la vraie question ce n'est pas où sommes-nous, mais... QUAND sommes-nous"
Ève tremblait. Comme si elle nageait en plein délire.
"Et nous sommes 15 jours DANS LE PASSE. Nous sommes DANS LE PASSE"
"Je n'ai pas besoin de toi non plus. N'oublie pas que nous sommes adversaires. Et que si j'avais accès à ton esprit, je te réduirai en cendres"
La rage semblait l'habiter. Mais après un court instant que l'avocate mit à contribution pour retrouver son sang-froid, elle corrigea Thomas.
"Cette fille n'est pas une fille. C'est la créature. La chose du buisson. C'est ce que je cherche. C'est ce que Maître Manners cherche. Et nous sommes prêts à tuer pour l'avoir"
Comprenant qu'elle poussait le bouchon un peu trop loin, elle fit un grand sourire hypocrite à la petite fille.
"Enfin, façon de parler... Nous aimerions beaucoup te parler en tête à tête Maître Manners et moi"
La petite Miko regardait l'avocate avec de grands yeux affolés, ne sachant pas trop quoi répondre... Heureusement, quelque chose dans le ton, sinon les propos, de Thomas apaisa la gamine un court instant.
"Des mutants ? Mon papa dit qu'ils ne sont pas gentils et que moi je suis une créature du malin..."
Ève secoua la tête un brin consternée par les propos de Miko.
"Ton père est un idiot. Et toi aussi, j'ai l'impression... Mais peu importe..."
Elle mit les mains sur ses tempes et ferma les yeux. Puis sursautant, elle termina d'une voix affolée :
"Nous... Nous... Nous ne sommes pas très loin de ta ville d'imbéciles, gamin... Mais la vraie question ce n'est pas où sommes-nous, mais... QUAND sommes-nous"
Ève tremblait. Comme si elle nageait en plein délire.
"Et nous sommes 15 jours DANS LE PASSE. Nous sommes DANS LE PASSE"
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Jeu 2 Juil 2009 - 18:25
Quand Eve proféra ses menaces, le petit haussa à nouveau les épaules. C’était des paroles creuses, il le savait bien, car apparemment elle n’avait pas accès à son esprit. Peut-être un aspect secondaire du don d’empathie de Thomas, ça, l’enfant n’en savait rien. Au moins, dans l’instant, l’avocate était bien incapable de lui faire quoi que ce soit, excepté si elle employait la force brute. IL la regarda donc d’un air plein de défi, avant de reporter son attention sur la fillette toujours à ses côtés. IL n’avait écouté que son cœur pour la défendre quand Eve l’avait traité de créature, mais l’avocate ne s’en était pas émeut outre mesure. Elle lui expliqua que la petite n’était pas une fille, et qu’elle était en réalité… la Dame du Buisson ?
Thomas regarda Miko d’un air dubitatif. Franchement, elle n’avait pas l’air d’une Dame, encore moins de quelqu’un de méchant qui pouvait tuer un vigile à mains nues. Et pas davantage à un serpent, songea le petit avec un certain amusement. Bref, elle ne ressemblait pas du tout à ce que Thomas s’était imaginé, mais Eve avait l(‘air si sûre d’elle… Et elle était prête à tuer pour obtenir celle qu’elle croyait être la Dame du buisson.
Mais si c’était vrai ? Après tout, quel intérêt Eve aurait eu à lui mentir ? IL ne pouvait pas connaître ses sentiments, pas deviner si elle essayait de le tromper ou pas, mais en tout cas, il avait envie de lui faire confiance, sur ce point. Non, décidément, le mensonge n’aurait aucune raison d’être, dans cette situation. Et puis, tout ce qui se passait aujourd’hui était tellement bizarre que Thomas était prêt à croire n’importe quoi, pourvu que cela ait un semblant de légitimité. La fillette pouvait bien être la Dame du Saint Buisson, pour ce qu’il en savait. Et l’avocate semblait si sûre de son fait, qu’elle essaya même de rassurer la gamine. Franchement, comme si cette harpie pouvait rassurer quelqu’un ! Mais il n’empêche, Thomas répondit à son ennemie, la mettant en garde.
"Personne ne lui parlera tant que je serais près d’elle, alors, ravale tes paroles, vile… vile… gourgandine !"
Bon, il n’avait pas la moindre idée de ce que voulait dire ce terme, c’est vrai. Il lui semblait juste à propos d’utiliser les paroles que Kent avait utilisées pour rabattre le caquet à Eve. C’est sur, sa tentative de défendre la petite paraissait futile, mais il s’en fichait. Il n’allait pas la laisser aux mains de Eve et de son chef, hors de question ! Ce Monsieur Manners, il pouvait toujours courir ! Eve avait beau jouer les gentilles subitement, l’enfant se rappelait de ce qu’elle avait dit dans le parc. Elle n’aurait pas hésité à les tuer, Kent et lui, pour se saisir de la dame du buisson, alors, il ne laisserait pas Miko entre ses mains, même s’il s’avérait que la petite fille ne soit pas la Dame que tout le monde cherchait.
"Et puis, ce n’est pas une chose ! Elle s’appelle… Miko. Et moi, c’est Thomas, au fait. Et elle, Eve, mais c’est franchement pas important, crois-moi. Dis, tu connais pas quelqu’un qui s’appelle Kent, par hasard ?"
Le petit avait buté sur le prénom de la gamine, soudain plus aussi convaincu que c’était comme ça qu’elle s’appelait. Pour ce qu’il en savait, ça aurait pu être un surnom donné par ses agresseurs ! Quoiqu’il en soit, la fillette ne devait rien y comprendre, mais elle semblait rassurée par sa présence. Tant mieux, Car Thomas ne voulait pas la retenir contre sa volonté, ni être méchant avec elle. Mais si elle était réellement la Dame du buisson, ou même si elle ne l’était pas, Eve voudrait lui faire du mal. Et donc, il ne quitterait pas la petite, c’était promis !
Miko avait repris la parole, et Eve lui répondit d’un air que Thomas trouva beaucoup trop condescendant. Décidément, cette fille, quelle nulle ! Mais le petit n’eut pas le temps d’y mettre son grain de sel : Eve semble devenir toute pâle soudain, et perdre complètement les pédales. Thomas resserra sa prise sur la main de la petite fille, mais à vrai dire, ce n’était pas uniquement pour la rassurer elle : l’avocate semblait délirer, et elle faisait franchement un peu peur. Les deux enfants la regardaient tandis qu’elle parlait de passé, comme si ils étaient de retour vers le passé ! Mais même si la perspective était terrifiante, Thomas ne perdit pas son sang-froid. Il regarda l’avocate avec pitié : la pauvre semblait réellement avoir pété un câble.
"On est dans le passé, et tu es terrifiée ? Je te rappelles qu’on est entré dans une grotte qui contenait tout l’espace, qu’on a parlé à un être qui venait sûrement des étoiles ou d’encore plus loin, qu’on a rencontré un troubadour étrange et qu’on est des mutants ! Alors, à moi, cela ne me semble pas si étonnant que ça !"
Thomas était étrangement calme. Il devait reconnaître que depuis l’intermède de la grotte, sa vision des choses avait été quelque peu modifiée. Si ce qu’il avait compris était vrai, le destin était déjà écrit, au moins en grand, et donc, c’était son destin d’être ici, quelque soit la date du jour. Les dates avaient-elles une quelconque utilité à l’échelle cosmique des planètes, de la destinée et de tout ça ? Sans doute pas ! C’est vrai, cela semblait être des pensées étrangement fatalistes dans l’esprit d’un gamin de treize ans. Mais pourtant, en un sens, il avait raison : la date, c’était quelque chose qu’il ne pouvait pas changer, alors, pourquoi s’en faire autant ? C’est sur, si on y réfléchissait, l’idée d’être baladé à travers le temps par des forces puissantes était terrifiante : mais pour l’instant, le petit se refusait d’y penser, et de paniquer.
Et puis, après tout, c’était peut-être ça l’épreuve ! Bon, il ne savait pas exactement ce qu’était ce « ça », mais bon, ce n’était qu’un détail. En tout cas, pour le moment, Thomas songea qu’il valait mieux bouger. Leur altercation avec la bande de bruites avaient peut-être attiré du monde, et l’enfant n’aimait pas tellement être au centre de l’attention d’inconnus, surtout accompagnée d’une fillette terrifiée et d’un avocate hystérique. Prenant résolument la main de la petite, il tourna ses pas vers ce qui lui semblait être le centre ville. De là… de là, il pourrait peut-être trouver une gare de monorail qui les emmènerait chez lui, la petite et lui, voir ses parents. Car dans l’esprit d’un gamin, ses parents peuvent tout… même résoudre les situations les plus improbables !
Thomas regarda Miko d’un air dubitatif. Franchement, elle n’avait pas l’air d’une Dame, encore moins de quelqu’un de méchant qui pouvait tuer un vigile à mains nues. Et pas davantage à un serpent, songea le petit avec un certain amusement. Bref, elle ne ressemblait pas du tout à ce que Thomas s’était imaginé, mais Eve avait l(‘air si sûre d’elle… Et elle était prête à tuer pour obtenir celle qu’elle croyait être la Dame du buisson.
Mais si c’était vrai ? Après tout, quel intérêt Eve aurait eu à lui mentir ? IL ne pouvait pas connaître ses sentiments, pas deviner si elle essayait de le tromper ou pas, mais en tout cas, il avait envie de lui faire confiance, sur ce point. Non, décidément, le mensonge n’aurait aucune raison d’être, dans cette situation. Et puis, tout ce qui se passait aujourd’hui était tellement bizarre que Thomas était prêt à croire n’importe quoi, pourvu que cela ait un semblant de légitimité. La fillette pouvait bien être la Dame du Saint Buisson, pour ce qu’il en savait. Et l’avocate semblait si sûre de son fait, qu’elle essaya même de rassurer la gamine. Franchement, comme si cette harpie pouvait rassurer quelqu’un ! Mais il n’empêche, Thomas répondit à son ennemie, la mettant en garde.
"Personne ne lui parlera tant que je serais près d’elle, alors, ravale tes paroles, vile… vile… gourgandine !"
Bon, il n’avait pas la moindre idée de ce que voulait dire ce terme, c’est vrai. Il lui semblait juste à propos d’utiliser les paroles que Kent avait utilisées pour rabattre le caquet à Eve. C’est sur, sa tentative de défendre la petite paraissait futile, mais il s’en fichait. Il n’allait pas la laisser aux mains de Eve et de son chef, hors de question ! Ce Monsieur Manners, il pouvait toujours courir ! Eve avait beau jouer les gentilles subitement, l’enfant se rappelait de ce qu’elle avait dit dans le parc. Elle n’aurait pas hésité à les tuer, Kent et lui, pour se saisir de la dame du buisson, alors, il ne laisserait pas Miko entre ses mains, même s’il s’avérait que la petite fille ne soit pas la Dame que tout le monde cherchait.
"Et puis, ce n’est pas une chose ! Elle s’appelle… Miko. Et moi, c’est Thomas, au fait. Et elle, Eve, mais c’est franchement pas important, crois-moi. Dis, tu connais pas quelqu’un qui s’appelle Kent, par hasard ?"
Le petit avait buté sur le prénom de la gamine, soudain plus aussi convaincu que c’était comme ça qu’elle s’appelait. Pour ce qu’il en savait, ça aurait pu être un surnom donné par ses agresseurs ! Quoiqu’il en soit, la fillette ne devait rien y comprendre, mais elle semblait rassurée par sa présence. Tant mieux, Car Thomas ne voulait pas la retenir contre sa volonté, ni être méchant avec elle. Mais si elle était réellement la Dame du buisson, ou même si elle ne l’était pas, Eve voudrait lui faire du mal. Et donc, il ne quitterait pas la petite, c’était promis !
Miko avait repris la parole, et Eve lui répondit d’un air que Thomas trouva beaucoup trop condescendant. Décidément, cette fille, quelle nulle ! Mais le petit n’eut pas le temps d’y mettre son grain de sel : Eve semble devenir toute pâle soudain, et perdre complètement les pédales. Thomas resserra sa prise sur la main de la petite fille, mais à vrai dire, ce n’était pas uniquement pour la rassurer elle : l’avocate semblait délirer, et elle faisait franchement un peu peur. Les deux enfants la regardaient tandis qu’elle parlait de passé, comme si ils étaient de retour vers le passé ! Mais même si la perspective était terrifiante, Thomas ne perdit pas son sang-froid. Il regarda l’avocate avec pitié : la pauvre semblait réellement avoir pété un câble.
"On est dans le passé, et tu es terrifiée ? Je te rappelles qu’on est entré dans une grotte qui contenait tout l’espace, qu’on a parlé à un être qui venait sûrement des étoiles ou d’encore plus loin, qu’on a rencontré un troubadour étrange et qu’on est des mutants ! Alors, à moi, cela ne me semble pas si étonnant que ça !"
Thomas était étrangement calme. Il devait reconnaître que depuis l’intermède de la grotte, sa vision des choses avait été quelque peu modifiée. Si ce qu’il avait compris était vrai, le destin était déjà écrit, au moins en grand, et donc, c’était son destin d’être ici, quelque soit la date du jour. Les dates avaient-elles une quelconque utilité à l’échelle cosmique des planètes, de la destinée et de tout ça ? Sans doute pas ! C’est vrai, cela semblait être des pensées étrangement fatalistes dans l’esprit d’un gamin de treize ans. Mais pourtant, en un sens, il avait raison : la date, c’était quelque chose qu’il ne pouvait pas changer, alors, pourquoi s’en faire autant ? C’est sur, si on y réfléchissait, l’idée d’être baladé à travers le temps par des forces puissantes était terrifiante : mais pour l’instant, le petit se refusait d’y penser, et de paniquer.
Et puis, après tout, c’était peut-être ça l’épreuve ! Bon, il ne savait pas exactement ce qu’était ce « ça », mais bon, ce n’était qu’un détail. En tout cas, pour le moment, Thomas songea qu’il valait mieux bouger. Leur altercation avec la bande de bruites avaient peut-être attiré du monde, et l’enfant n’aimait pas tellement être au centre de l’attention d’inconnus, surtout accompagnée d’une fillette terrifiée et d’un avocate hystérique. Prenant résolument la main de la petite, il tourna ses pas vers ce qui lui semblait être le centre ville. De là… de là, il pourrait peut-être trouver une gare de monorail qui les emmènerait chez lui, la petite et lui, voir ses parents. Car dans l’esprit d’un gamin, ses parents peuvent tout… même résoudre les situations les plus improbables !
- Le courtier temporelConscience collective
- Age : 113
Date d'inscription : 23/01/2006
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Ven 3 Juil 2009 - 2:31
Ève eut l'air vaguement indignée au moment où Thomas la prit à partie. Étouffant sa fureur, elle finit par marmonner d'un air un peu bêta :
"C'est quoi une gourgandine ? Tu parles comme ton copain, l'autre idiot du village ou quoi ?"
La gamine eut un léger sourire en voyant l'avocate se faire tancer par son nouvel ami. En revanche, à la question de Thomas, elle se contenta d'hausser les épaules et de dire :
"Non je connais pas de Kent... A vrai dire, je connais pas grand monde... Je suis plutôt solitaire. Et j'ai pas beaucoup d'amis... En fait depuis que je change je n'ai plus AUCUN ami. Même mon père ne veut plus trop me parler..."
Elle posa un regard triste sur les deux acolytes de fortune.
"Je crois qu'Ève a raison... Je suis une chose, pas une jeune fille, juste une chose dont on peut se moquer impunément..."
Sourire victorieux sur les lèvres de l'avocate. Mais cette dernière éclata d'indignation à nouveau aux paroles de Thomas.
"Espèce de sale mioche ! Tu crois que je pourrais faire le métier que je fais si j'avais peur de mon ombre ? Tu crois que je bosserai là où je bosse si j'avais pas un moral à toute épreuve ? Tu es bien comme... Comme cette andouille de Jesse ! Si je veux devenir associée, je me dois d'être plus forte que tout, de n'avoir aucune compassion et de survivre à toute situation !"
Elle fit un mouvement furibond de la tête avant de reprendre :
"J'ai déjà vu des trucs de dingues. Et tes potes... Le fou débile et son mec dans la caverne c'est que de la poudre aux yeux pour les simples d'esprit !"
Bizarrement tout à l'heure dans la caverne, elle n'en menait pas large...
"Mais je sais bien que ce qui est passé est définitivement passé. On se baigne pas deux fois dans la même eau comme dit Maître Manners. La vie n'est pas un remake... Alors là..."
Ève baissa les yeux, un peu paumée.
"Là ça me dépasse... Je sais même pas ce qu'on fiche ici en fait..."
Mais déjà Thomas entraînait Miko par la main... Cette dernière opposa une légère résistance.
"Il faut que je rentre chez papa... Il m'a appelée pour me dire qu'il s'était passé quelque chose d'important. Et pour une fois, il avait pas l'air en colère contre moi. alors bon..."
Quelque chose semblait travailler la petite fille. Elle interrogea timidement Thomas.
"T'es sur que je suis comme vous ? Parce que tu verrais ce qui m'arrive, ben c'est moche... Alors que vous êtes plutôt beaux tous les deux..."
"C'est quoi une gourgandine ? Tu parles comme ton copain, l'autre idiot du village ou quoi ?"
La gamine eut un léger sourire en voyant l'avocate se faire tancer par son nouvel ami. En revanche, à la question de Thomas, elle se contenta d'hausser les épaules et de dire :
"Non je connais pas de Kent... A vrai dire, je connais pas grand monde... Je suis plutôt solitaire. Et j'ai pas beaucoup d'amis... En fait depuis que je change je n'ai plus AUCUN ami. Même mon père ne veut plus trop me parler..."
Elle posa un regard triste sur les deux acolytes de fortune.
"Je crois qu'Ève a raison... Je suis une chose, pas une jeune fille, juste une chose dont on peut se moquer impunément..."
Sourire victorieux sur les lèvres de l'avocate. Mais cette dernière éclata d'indignation à nouveau aux paroles de Thomas.
"Espèce de sale mioche ! Tu crois que je pourrais faire le métier que je fais si j'avais peur de mon ombre ? Tu crois que je bosserai là où je bosse si j'avais pas un moral à toute épreuve ? Tu es bien comme... Comme cette andouille de Jesse ! Si je veux devenir associée, je me dois d'être plus forte que tout, de n'avoir aucune compassion et de survivre à toute situation !"
Elle fit un mouvement furibond de la tête avant de reprendre :
"J'ai déjà vu des trucs de dingues. Et tes potes... Le fou débile et son mec dans la caverne c'est que de la poudre aux yeux pour les simples d'esprit !"
Bizarrement tout à l'heure dans la caverne, elle n'en menait pas large...
"Mais je sais bien que ce qui est passé est définitivement passé. On se baigne pas deux fois dans la même eau comme dit Maître Manners. La vie n'est pas un remake... Alors là..."
Ève baissa les yeux, un peu paumée.
"Là ça me dépasse... Je sais même pas ce qu'on fiche ici en fait..."
Mais déjà Thomas entraînait Miko par la main... Cette dernière opposa une légère résistance.
"Il faut que je rentre chez papa... Il m'a appelée pour me dire qu'il s'était passé quelque chose d'important. Et pour une fois, il avait pas l'air en colère contre moi. alors bon..."
Quelque chose semblait travailler la petite fille. Elle interrogea timidement Thomas.
"T'es sur que je suis comme vous ? Parce que tu verrais ce qui m'arrive, ben c'est moche... Alors que vous êtes plutôt beaux tous les deux..."
- InvitéInvité
Re: [Rockford] La nuit, tous les chats sont gris
Ven 3 Juil 2009 - 15:44
Quand Eve lui demanda ce qu’était une gourgandine, Thomas s’abstint in extremis de lui répondre qu’il n’en savait pas plus qu’elle. Mince alors, il croyait vraiment qu’elle savait, elle ! Du coup, il devait lui répondre, pour ne pas passer pour un imbécile. Le petit hésita entre une réponse franchement méchante ou l’idée de passer pour un intello… mais il y avait Miko, qui le regardait, et il se devait de jouer les héros. Alors, invention, ou réponse destinée à détourner l’attention ? Le plus important, encore, étant de ne pas passer pour un imbécile, et un silence trop long aurait pu révéler qu’il ne savait rien.
"Pfff, tout le monde sait ce que c’est, sauf toi, bien évidemment."
Bon, d’accord, seul Kent le savait, mais elle n’était pas censé le savoir, non ? Le petit adressa un sourire complice à la jeune fille dont il n’avait pas lâché la main, et la rassura aussitôt quand elle lui révéla ne pas savoir qui est Kent. Bon, pas grave : ça ne voulait rien dire. Après tout, lui, il ne connaissait le troubadour que depuis quelques heures, et la petite ne savait peut-être pas son nom, pour ce qu’il en savait.
Miko acquiesça aux paroles d’Eve, révélant tristement qu’elle n’était pas une fille, mais une chose, déclaration ponctuée par un sourire triomphant de la harpie. Thomas la regarda avec étonnement, avant de prendre la parole avec véhémence ;
"Non, tu n’es pas une chose, tu es une personne ! Tout comme Kent n’est pas l’idiot du village, toi, tu n’es pas une chose. Tu es une fille, jolie en plus, et tu ne seras jamais une chose dont on peut se moquer. Les seuls à se moquer des jolies filles, ce sont les idiots et les imbéciles. Et TU ES une jolie fille."
Insista encore Thomas, en dardant sur elle un regard qui la défiait de le contredire. Puis il jeta un regard vers l’avocate, la mettant au défi, elle aussi, de prendre la parole pour contredire sa déclaration vigoureuse et sincère. Quelque part en lui, cela le dérangeait que la petite ait une si mauvaise opinion d’elle-même. Certes, lui-même n’avait pas une très haute opinion de sa petite personne, mais il se savait intelligent, courageux, adorable, bref, génial. Et que Miko puisse se comparer à un objet, presque excuser les moqueries dont elle avait fait preuve… non, ça, il ne pouvait pas l’accepter.
Et puis, Eve commença à devenir bizarre. Et, après le petit discours de Thomas sur sa terreur supposée, l’avocate se mit à hurler. Le petit ne comprenait pas toutes les implications de son discours, mais il en saisissait l’essentiel. Et puis, il était plutôt intuitif, comme gosse… conséquence indirecte de son pouvoir ou don naturel ? Certes, son pouvoir lui était très utile, mais là, il n’en avait pas besoin pour comprendre qu’Eve était complètement paumée. Même elle l’avouait, bien incapable qu’elle était de taire l’angoisse qui la tenaillait. Thomas voulut répliquer quand elle le traita d’imbécile, mais il se contint, laissant d’abord l’avocate vider son sac. A nouveau, un sentiment de pitié pour cette femme l’envahit, une pitié qu’il ne comprenait pas vu sa méchanceté à son égard, et à celle de Miko aussi. Mais il n’était pas d’accord. La grotte, Kent, la Dame du Buisson… ce n’était pas de la poudre aux yeux, tout ça. Qu’est-ce que c’était, il ne savait pas, mais il n’empêche, cela lui paraissait, encore maintenant, très réel et bigrement important.
Miko reprit la parole à cet instant, indiquant qu’elle devait rentrer chez elle. Ca, Thomas ne l’avait pas prévu… il n’avait rien prévu du tout, à vrai dire. Il ne savait pas trop quoi faire, mais se fier à Eve était hors de question et, du coup, cela le propulsait chef de leur petit groupe. Même l’avocate l’avait suivi quand il était descendu vers le groupe des tourmenteurs et, maintenant, Thomas ne pouvait plus avoué que lui aussi était paumé. Bon, un problème à la fois… cependant, Miko avait repris la parole, ajoutant un autre problème à faire tournoyer dans la petite caboche du jeune mutant : est-ce qu’elle était comme eux ?
Il n’y avait pas de réponse toute faite, malheureusement. Jusqu’à présent, Thomas comptait sur les adultes pour répondre à ce genre de questions difficiles. Combien de fois n’avait-il pas orienté ses sœurs sur sa mère, à chaque fois que la question entraînait une réponse trop ardue pour être révélée ? Mais là, il n’y avait qu’une seule adulte, et l’enfant ne lui faisait pas vraiment confiance. Nouveau, il devait jouer les leaders, et répondre à la question de la fillette. Il la sentait angoissée, et craignait que sa réponse ne l’angoisse encore un peu plus, mais il ne voyait pas comment faire autrement. Plantant ses doux yeux chocolat dans les prunelles de Miko, il répondit.
"Que tu es comme nous ? Une mutante, tu veux dire? Je sais pas trop, tu sais, pour moi aussi c’est nouveau. Mais… on, s’en fiche, non ? On est comme avant, avec, peut-être, un peu plus de mieux ! Et puis, toi aussi tu es belle. Pourquoi tu crois donc être tellement affreuse ? Celui qui t’a dit ça est un menteur !"
Une lueur farouche brillait dans les yeux de Thomas à ce moment là, et on le sentait prêt à bondir sur la première personne qui le contredirait.
"Je ne sais pas si c’est une bonne idée d’aller chez toi, tu comprends ? Et puis, ton papa, il n’est pas très gentil de te dire tout ça, et peut-être qu’il ne voudra pas que je t’amène chez toi. Mes parents sauront quoi faire, tu verras ! Ils m’ont dit qu’il y avait une école, exprès pour les mutants, et on avait parlé de m’y envoyer. Peut-être que tu pourrais venir ? Là-bas, personne n’osera te faire du mal !
Mais je ne sais pas, alors, si tu préfères passer voir ton père, on le fera avant, d’accord ?"
Il attendait l’assentiment de Miko, pas celui d’Eve. Elle, elle n’avait qu’à faire comme bon lui semblait !
"Pfff, tout le monde sait ce que c’est, sauf toi, bien évidemment."
Bon, d’accord, seul Kent le savait, mais elle n’était pas censé le savoir, non ? Le petit adressa un sourire complice à la jeune fille dont il n’avait pas lâché la main, et la rassura aussitôt quand elle lui révéla ne pas savoir qui est Kent. Bon, pas grave : ça ne voulait rien dire. Après tout, lui, il ne connaissait le troubadour que depuis quelques heures, et la petite ne savait peut-être pas son nom, pour ce qu’il en savait.
Miko acquiesça aux paroles d’Eve, révélant tristement qu’elle n’était pas une fille, mais une chose, déclaration ponctuée par un sourire triomphant de la harpie. Thomas la regarda avec étonnement, avant de prendre la parole avec véhémence ;
"Non, tu n’es pas une chose, tu es une personne ! Tout comme Kent n’est pas l’idiot du village, toi, tu n’es pas une chose. Tu es une fille, jolie en plus, et tu ne seras jamais une chose dont on peut se moquer. Les seuls à se moquer des jolies filles, ce sont les idiots et les imbéciles. Et TU ES une jolie fille."
Insista encore Thomas, en dardant sur elle un regard qui la défiait de le contredire. Puis il jeta un regard vers l’avocate, la mettant au défi, elle aussi, de prendre la parole pour contredire sa déclaration vigoureuse et sincère. Quelque part en lui, cela le dérangeait que la petite ait une si mauvaise opinion d’elle-même. Certes, lui-même n’avait pas une très haute opinion de sa petite personne, mais il se savait intelligent, courageux, adorable, bref, génial. Et que Miko puisse se comparer à un objet, presque excuser les moqueries dont elle avait fait preuve… non, ça, il ne pouvait pas l’accepter.
Et puis, Eve commença à devenir bizarre. Et, après le petit discours de Thomas sur sa terreur supposée, l’avocate se mit à hurler. Le petit ne comprenait pas toutes les implications de son discours, mais il en saisissait l’essentiel. Et puis, il était plutôt intuitif, comme gosse… conséquence indirecte de son pouvoir ou don naturel ? Certes, son pouvoir lui était très utile, mais là, il n’en avait pas besoin pour comprendre qu’Eve était complètement paumée. Même elle l’avouait, bien incapable qu’elle était de taire l’angoisse qui la tenaillait. Thomas voulut répliquer quand elle le traita d’imbécile, mais il se contint, laissant d’abord l’avocate vider son sac. A nouveau, un sentiment de pitié pour cette femme l’envahit, une pitié qu’il ne comprenait pas vu sa méchanceté à son égard, et à celle de Miko aussi. Mais il n’était pas d’accord. La grotte, Kent, la Dame du Buisson… ce n’était pas de la poudre aux yeux, tout ça. Qu’est-ce que c’était, il ne savait pas, mais il n’empêche, cela lui paraissait, encore maintenant, très réel et bigrement important.
Miko reprit la parole à cet instant, indiquant qu’elle devait rentrer chez elle. Ca, Thomas ne l’avait pas prévu… il n’avait rien prévu du tout, à vrai dire. Il ne savait pas trop quoi faire, mais se fier à Eve était hors de question et, du coup, cela le propulsait chef de leur petit groupe. Même l’avocate l’avait suivi quand il était descendu vers le groupe des tourmenteurs et, maintenant, Thomas ne pouvait plus avoué que lui aussi était paumé. Bon, un problème à la fois… cependant, Miko avait repris la parole, ajoutant un autre problème à faire tournoyer dans la petite caboche du jeune mutant : est-ce qu’elle était comme eux ?
Il n’y avait pas de réponse toute faite, malheureusement. Jusqu’à présent, Thomas comptait sur les adultes pour répondre à ce genre de questions difficiles. Combien de fois n’avait-il pas orienté ses sœurs sur sa mère, à chaque fois que la question entraînait une réponse trop ardue pour être révélée ? Mais là, il n’y avait qu’une seule adulte, et l’enfant ne lui faisait pas vraiment confiance. Nouveau, il devait jouer les leaders, et répondre à la question de la fillette. Il la sentait angoissée, et craignait que sa réponse ne l’angoisse encore un peu plus, mais il ne voyait pas comment faire autrement. Plantant ses doux yeux chocolat dans les prunelles de Miko, il répondit.
"Que tu es comme nous ? Une mutante, tu veux dire? Je sais pas trop, tu sais, pour moi aussi c’est nouveau. Mais… on, s’en fiche, non ? On est comme avant, avec, peut-être, un peu plus de mieux ! Et puis, toi aussi tu es belle. Pourquoi tu crois donc être tellement affreuse ? Celui qui t’a dit ça est un menteur !"
Une lueur farouche brillait dans les yeux de Thomas à ce moment là, et on le sentait prêt à bondir sur la première personne qui le contredirait.
"Je ne sais pas si c’est une bonne idée d’aller chez toi, tu comprends ? Et puis, ton papa, il n’est pas très gentil de te dire tout ça, et peut-être qu’il ne voudra pas que je t’amène chez toi. Mes parents sauront quoi faire, tu verras ! Ils m’ont dit qu’il y avait une école, exprès pour les mutants, et on avait parlé de m’y envoyer. Peut-être que tu pourrais venir ? Là-bas, personne n’osera te faire du mal !
Mais je ne sais pas, alors, si tu préfères passer voir ton père, on le fera avant, d’accord ?"
Il attendait l’assentiment de Miko, pas celui d’Eve. Elle, elle n’avait qu’à faire comme bon lui semblait !
Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum