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Georgia Beccaria
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Une sieste pour supporter la chaleur - Page 2 Empty Re: Une sieste pour supporter la chaleur

Dim 2 Aoû 2009 - 22:09
Les mains d'Alixtide sur son dos, elle s'abandonnait à ces caresses contre nature, fermant les yeux et tentant de penser au garçon au cœur d'or qui se cachait sous ces montagnes d'immondices. Ronronnant pour détourner son odorat, ronronnant pour s'oublier un peu plus à chaque seconde, Georgia refit un arrêt sur images sur les plus beaux moments de sa vie...

Le jour où elle était allée au marché aux jouets de Coney Island avec son père et qu'elle avait ramené Garfuroncle. La première fois qu'elle avait réussi à faire ses lacets. Et puis son premier flirt. L'arrivée à l'Institut. Les filles. Les baisers. Les amis. Dame Cassandre.

Elle respirait de plus en plus mal, comme si l'asthme de la naine qui venait de disparaître était contagieux... Parce qu'au fond, elle se retrouvait devant un choix. Et des envies paradoxales. Presque impies, presque christiques.

Et le breton pleurait. Pas de grosses larmes. Juste des larmes. Comme celles de tout le monde. Comme si au fond sa différence était indifférente. Comme toute différence au fond. Et que. Pour une fois. En cet instant précis. Oui. Elle comprenait l'universel et le particulier.

Elle voulut parler. Mais les mots auraient été déplacés. Alors, elle... écouta le garçon porcher dans ses élans du cœur. Le sien à elle était submergé. Devant quelque chose d'aussi immense : Alixtide, le simplet de l'Institut, celui qui avait du céleri dans les oreilles. Le benêt qu'on aime bien mais dont tout le monde se raille, elle la première. Au langage confus. Désarticulé. Alixtide avait des sentiments. C'était une personne de chair et de sang qu'elle tenait dans ses bras. Et ses larmes n'avaient rien de celles d'un crocodile des égouts.

Juste un garçon un peu paumé, un peu confus. Son double mais pas son idéal. Une pépite sous la vase. Un diamant aux mille facettes. Comme elle. Comme tout le monde.

Alors qu'il lui caressait les épaules, Georgia se sentit honteuse. Honteuse de ne jamais avoir vu que derrière les choses il y avait des choses. Et d'être restée sur la scène du baiser entre Alixtide et Iacobo lors du concert. Cette scène vomitive à laquelle elle avait tenté de faire échapper la jeune Laura. Qu'elle avait voué aux gémonies du haut de toute sa bienpensance. De sa suffisance.

"Si ça a servi... Parce que ça sert toujours de vouloir aider ses amis. Parce que l'essentiel n'est pas de gagner ou de perdre. Mais bien... Juste... d'être là au bon moment"

Elle le regarda d'un air attendri. Se demandant ce qu'elle attendait. Tremblant comme la collégienne qu'elle n'avait jamais cessé d'être.

"Je lui dirai. Je le dirai à toutes et à tous. Parce que je veux le dire... Et parce que c'est toi"

Elle était Jeanne d'Arc. Elle marchait inexorablement vers son bûcher. Pour laver toutes ses erreurs. Tous ses pêchés. Et parce qu'il était malheureux. Et qu'il avait été là. Oui. Il avait été là et là, il avait besoin d'elle. Pas de Niko ou de Iacobo ou de personne d'autre. Et il était mignon. Et son cœur battait plus fort. Oui. Plus fort. Et ce baiser au concert entre le serbe et le breton. Il lui soulevait le cœur. Oui. Mais pas dans le même sens. Ou plutôt si : dans ce sens et dans l'autre. Alix était le côté pile, le côté face. Et elle le regarda. Oui. Elle le regarda encore. Puis ferma les yeux. C'était l'instant choisi. Le moment voulu. Parce que sinon elle ne pourrait plus jamais se regarder à nouveau dans une glace. Et ils étaient pareils. Les mêmes. Un jour elle allait, il n'allait pas. Le lendemain c'était l'inverse. Comme une valse entre la lune et le soleil. Stérile. Futile. Vouée à l'échec. Mais ce jour ci, dans cette tente, le principe de réalité n'avait plus court. Alors elle s'approcha un peu plus de lui. Les lèvres légèrement ouvertes. Tremblantes. Elle ne respirait plus. Ni par la bouche. Ni par le nez. Les yeux fermés, elle bascula lentement son visage vers celui du porcher. Et posa ses lèvres sur les siennes. Pour boire la coupe...
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Dim 2 Aoû 2009 - 23:19
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La petite balade très brève de Camille lui avait rafraichi les idées. Elle détestait toujours autant cette île de série B, mais à choisir, les lieux ouverts valaient mieux que le confinement des tentes. Sauf que dans les dits lieux ouverts, on faisait des rencontres, parfois bonnes, parfois mauvaises. Et la Bretonne n'avait pas envie de jouer à pile ou face. Si elle était sortie, c'était aussi pour garder des poumons en bonne santé, qui pérenniseraient les chances minimes qu'elle avait de survivre. Et puis elle ne laissait pas Georgia en concurrentielle compagnie, comme si elle était avec Juliette ou, paix à son âme, River.

Elle était juste passée dans sa tente attraper un foulard et se l'enrouler sur la tête. Autres coiffures, autres moeurs, ce qu'elle gagnait comme temps de soin capillaire était accompagné d'un risque aggravé de choper une insolation. Et cette île ne méritait pas qu'elle y déverse ses entrailles, assurément non, elle réservait ses vomissements aux lieux plus nobles, dont faisait entre autres partie la salle des dangers.

Elle revint ensuite tranquillement vers la tente désertée, croisant Kitty qui avait craqué devant l'ogre porcin. Etonnant qu'elle n'ait pas fait de crises d'asthme, elle en avait pourtant souffert dans des atmosphères bien moins viciées, il devait y avoir une part de psychologie là-dedans. C'était peut-être son moyen perso de montrer son désappointement : certains gosses retiennent leur respiration jusqu'à ce que mort s'ensuive, d'autres cassent leurs jouets, et d'autres ont besoin de Ventoline. Tant mieux, elle pourrait dire à Georgia de la suivre en cachette pour mater honteusement les premiers ébats de l'esquimau et de l'ex-violoniste.

Elle entra donc dans la tente sans penser à rien, apaisée. C'était une des premières fois depuis qu'elle était arrivée sur l'île, d'ailleurs. Du coup, voyant ce qu'elle vit, elle crut à une hallucination : on l'avait droguée d'une manière ou d'une autre, ou bien Kalilla testait ses illusions sur elle. Peut-être était-ce le signe que son ex-coloc était de retour sur l'île, dans le mauvais camp ? Toutes les hypothèses traversaient l'esprit de Camille, toutes, sauf une : elle était face à la réalité.

Du coup elle s'arrêta, regarda attentivement, compris à l'odeur âcre qui attaquait ses narines que c'était vrai, exact, un fait accompli, que ce qui arrivait n'était pas le produit d'un pouvoir, de sa schizophrénie ou d'un cauchemar. Non. It was. Rien d'autre.

Et elle se résolut à l'accepter.

La seule chose qui clochait, c'est qu'elle se soit fait aussi stupidement avoir par des belles paroles. Pour ça, elle était vexée. Après tout, on pouvait bien se moquer d'elle, mais pas en face. Pas au moment où, elle, elle disait sincèrement ce qu'elle avait de gros sur la patate. C'était la première fois que ça lui arrivait. Ce serait la dernière, par certaines personnes en tous cas.

Elle attendit donc que s'accomplisse l'acte, au point où ça en était, ça n'avait plus trop d'importance, s'appuya contre le poteau marquant une des entrées de la tente, croisa les bras, et édicta de sa voix la plus détachée, comme elle commanderait un café latte dans un Starbucks :


Vous êtes conscients que votre vie va devenir un enfer permanent ?


Puis elle commença à consciencieusement gratter une trace noire sous l'ongle de son index gauche. Sa guerre contre la saleté démarrait à cet instant précis. Pour marquer le coup, elle devrait aussi faire celle contre la nudité, mais rien ne pressait.
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Mar 4 Aoû 2009 - 0:16
Alixtide écouta religieusement les paroles de Georgia, chaque mot étant relique ou pain béni. Il hochait la tête tout en étalant négligemment les traces brun-jaunâtre laissées sur les épaules et le haut de la poitrine de la Nexus.

Il réfléchissait à sa dernière phrase, la soupesait, quand il remarqua que Georgia le regardait fixement. Il la regarda aussi, cherchant à percer les pensées de Georgia, à s'imprégner du moindre de ses gestes. Il pressentait qu'elle allait lui donner quelque chose, une chose bénie. Il était le centre de l'attention de la NeXus et voulait goûter chaque instant de ce moment par trop irréel. Il suspendit lui aussi sa respiration, involontaire encouragement à ce qui allait suivre.

Quand la voix de Camille perça le silence d'église, le Breton était toujours pétrifié, n'ayant pas esquissé le moindre mouvement pour prolonger la généreuse offrande de Georgia. Il cligna des yeux, se remémora le contact particulier et soyeux des lèvres de l'intrépide égoutière.

Il se passa la langue sur ses lèvres bénies, et lança un regard mutin à Georgia, avant de se tourner vers Camille.

Il prit promptement la main de Georgia, qu'il mit contre lui enfermée dans les siennes. Son esprit véloce démarra au quart de tour malgré le trouble dans lequel il pataugeait. Il lança en fronçant les sourcils.

"Waste, donner c'est donner, reprendre, c'est vol..."

Il déglutit en voyant les griffures de Camille sur des saletées innocentes. Il passe encore sa langue sur ses lèvres, puis une main dans ses cheveux blonds gras et suants. Main qu'il reposa sur celle de Georgia galamment prise en otage. Puis il se pencha vers la Mitalienne pour lui parler à l'oreille, non sans lui avoir adressé un regard insistant.

"Non non, ne le dis qu'à Waste. Les autres je m'en fiche purin."

Murmura-t-il, puis il se redressa et haussa la voix.

"Oui heu Gorgia, c'est le moment, maintenant, de le dire à Waste."

Sentant peser le poids de la menace de Camille sur ses épaules encore fragiles, Alixtide serra dans ses paluches grasses la main de Georgia. Il scruta la jeune femme, prêt à la copier en tout pour les siècles des siècles.
Georgia Beccaria
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Mar 4 Aoû 2009 - 21:29
Instant magique, instant tragique... Au fond c'était presque pareil, comme si son existence foireuse était toujours située à la frontière entre le pathétique et le glorieux. Georgia était une funambule. Toujours sur la corde raide, se perdant à chaque pas dans le jardin aux sentiers qui bifurquent. Perdue. Comme une boule de flipper, ne contrôlant rien, ne vivant que pour l'instant...

Elle tressaillit en entendant la voix de sa belle, de sa douce. Relevant un œil sur la Camille qui était revenue, elle se maudit intérieurement. Là où elle ne voyait qu'une déclaration d'amitié dans son étreinte avec le garçon porcher, la vision de la bretonne semblait tout autre.

Sentant les lèvres d'Alixtide s'éloigner des siennes, émue par le contact de ses paluches grasses avec sa petite mimine, elle se passa l'autre main dans les cheveux, un peu étonnée que le pourceau fasse de même.

Georgia posa son regard sur son ami puis sur sa compagne. Où était le mal ? Sereine comme si elle était prête pour son ultime passion, comme si toute messe avait été définitivement dite, elle esquissa un léger sourire, tentant de reprendre sa respiration, essayant de se remettre de ses émotions.

Mais rien n'y fit ! Le début fut pour le moins hasardeux...

"Euh... Ma belle... Mon... Mon amour... Tu étais là ? Parce que..."

Minable, elle était minable. Pour éviter que la bretonne ne déchaîne les enfers sur sa petite personne, il faudrait qu'elle soit plus forte. Plus forte que tout.

"Oui, je sais que tu étais là... Sinon tu aurais l'air plus contente... Mais ce... Ce n'est pas ce que tu crois... Parce que... Euh... C'était un baiser amical !"

C'était ça où dire qu'Alixtide avait abusé d'elle via une mutation secondaire très très récente. Et Georgia avait décidé de ne plus fourber. Et de rester fidèle... Et à Alix. Et à Camille.

Se repassant fébrilement une nouvelle main dans les cheveux, elle tenta de parfaire son sourire : peine perdue, elle avait l'air d'une sordide cruchonne.

"Et... Et ça ne change rien à ce que je t'ai dit tout à l'heure... Et 3 ou 4 fois... Euh... 1 ou 2, ça change quoi ?"

Elle tremblait. Comme prise entre deux feux. Entre la peur de décevoir et celle de se retrouver toute seule. Comme une collégienne.

Georgia prit une grande inspiration. Son visage se ferma. Et son ton se régula. Devint moins horripilant. Plus lent. Plus posé. Elle se devait de grandir. Et d'assumer son mode de vie. Sans accepter qu'on la juge en temps réel. Bref, enfin être un peu honnête avec elle-même.

"Je comprends que tu ne sois pas enchantée de voir ça... Mais, c'est ma façon de vivre. Je ne peux pas te promettre de ne pas recommencer encore et encore. Et tu sais pourquoi ?"

Elle marqua une très légère pause. Juste assez pour que la bretonne puisse méditer ses paroles creuses. Mais pas assez pour qu'elle perde le fil de sa défense de rupture.

"Parce que je suis comme ça. Je suis un tout. Et je succomberai à toutes les tentations qui se présenteront. Aussi bizarres, aussi paradoxales qu'elles puissent être. Mais je serai toujours fidèle. Oui !"

Son pouls s'emballa. Elle était fière. Très fière. Son suicide verbal la réconciliait avec elle même. Son cœur faisait des bonds. Sa conscience testait son élasticité. Elle pourrait à nouveau se regarder dans une glace.

"Tu es la personne que j'aime le plus. Plus que Garfuroncle. Plus que River. Plus que ma propre famille ou que Dame Cassandre. Et j'ai été heureuse que nous soyons réconciliées. Et puis... Comme j'étais la plus heureuse, je voulais que tout le monde soit heureux..."

Elle serra sa main dans celles d'Alixtide.

"Et Alixtide est mon meilleur ami. Il a toujours été là pour nous. C'est pour ça que je l'ai embrassé. Sans aucune arrière pensée, juste parce que c'est mon ami..."

Ses doigts se crispèrent sur les paluches du breton. Elle ferma les yeux. Attendant les mots qui blessent. Ou les coups qui font mal. Georgia allait être la première femme victime de violences conjugales de l'Institut... Elle en était sure... Et le pire était que pour cette fois elle n'était, de son point de vue à elle, absolument pas en tort.
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Jeu 6 Aoû 2009 - 0:42
Camille resta scrupuleusement immobile, ne bougeant pas un cil pendant qu'arrivaient les inévitables excuses. Elle ne remua que quand une guêpe de taille tropicale, soit trois fois celle des Européennes, s'approcha un peu trop près de sa tête en entrant dans la tente. Mais il faut croire que l'odorat des hyménoptères est proche de l'humain, car il y'eut comme un fumet à l'effet repoussant, et le monstre à dard s'enfuit sous le regard curieux de la Bretonne. Qui ensuite revint sur le superbe nouveau couple.

Normalement, c'était la situation où elle devrait presser les testicules d'Alixtide jusqu'à ce qu'il bleuisse, où elle devrait tempêter, exploser de colère et menacer la terre entière. Elle était bafouée, trahie, humiliée, elle devrait se venger, s'exciter et hurler, trouver une ou deux victimes expiatoires, innocentes si possibles, Kitty et Trilili par exemple.

Mais non. Elle parla à Alixtide sans chaleur, parce qu'il faut pas pousser mémère dans les orties, mais sans ressentiment, il était l'employé du bureau de poste, elle était la cliente avec le colis urgent.


Ah mais tout à fait, Alixtide. Je te donne. Gratis.


Puis elle regarda Georgia. Sans émotions, exactement comme elle aurait toujours du la regarder, sauf qu'il y'a des hormones, tout ça, des questionnements philosophiques post-adolescents qui font croire que...que...et en fait non. Il n'y a rien. Camille était une junkie qui finissait avec succès, et célérité, sa désintox, qui avait dit adieu à la dame blanche, et pouvait désormais la regarder dans les yeux sans y voir autre chose qu'un banal sachet de sucre en poudre.


T'inquiète pas. C'est usant de se mettre en colère, et j'ai bien trop gaspillé pour toi, alors que ça en valait pas la peine.


Elle attaqua de nouveau l'extraction de la tache sous son ongle, regardant alternativement la New-Yorkaise et la crasse qui s'était doucement accumulée par la grâce de la vie semi-sauvage.


Donc recommence autant que tu veux, je m'en fous, je ferai rien, à part si tu t'approches encore de moi. Ou bien si tu me colles l'herpès que tu finiras forcément par choper.


Décroisant les mains pour les mettre dans ses poches, elle réussit même à faire apparaître un semblant de sourire sur ton visage, et termina en désignant Alixtide d'un mouvement de la tête.


Dans un sens, y'a une morale à tout ça : tu as eu qui tu mérites.


Ce sourire venait aussi de la satisfaction de Camille, qui n'avait plus besoin de jouer, d'agir par arrière-pensées, avec des sous-entendus éloquents ou non, de respecter un rythme d'élocution complexe ou des temps de pause bien définis censés faire passer eux aussi des informations. Elle disait tout ce qui lui passait de la tête, sans même en rajouter. De la même manière que la colère était trop fatigante, faire une liste de reproches constituait une perte de temps. Ce serait accorder de l'importance à quelqu'un qui ne le méritait pas, et qui ne l'aurait même jamais mérité.
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Jeu 6 Aoû 2009 - 20:46
Alixtide écouta avec inquiétude les paroles de Georgia, mais à son grand soulagement, elle ne trahit nullement son secret sur Niko. Il fut même plutôt fier et content que la New-Yorkaise donne toutes les assurances d'amitié et de solidarité entre lui et elle. Oui il avait fait bonne pioche. Et il se sentit particulièrement fier qu'elle serre sa main dans la sienne.

En accord avec ce état d'esprit serein, Alixtide tira à son tour un sourire modestement victorieux à Camille, quand elle passa sa commande pour un colis urgent. Ensuite l'action s'orienta très sensiblement sur Georgia. Le Breton était là aussi tout à fait content de devenir le personnage secondaire de la pièce dont il avait été le premier rôle une minute auparavant. Chacun son heure, et c'était celle de Georgia la rebelle. Sentant que Camille s'était montrée perplexe à l'égard de la Nexus, il vint à sa rescousse.

"Tu sais Gorgia, c'est normal. Waste c'est vrai n'aime pas être collée aux gens trop près. C'est toujours dur de s'approcher de Waste. Et Waste aussi n'aime pas le gaspillage. Elle aime les choses neuves et propres, celles qui n'ont servi qu'une fois. Oui Waste n'aime pas les choses qui ont servi plusieurs fois."

Dit-il d'un air tendre en se penchant vers la mitalienne.

"Mais moi je suis le contraire de Waste : j'aime encore mieux les choses qui ont servi des tonnes de fois et qui ont les pire traces de toutes les choses sur quelles elles se sont trophées. Frottées."

Il tapota sa main avec bienveillance. C'est vrai que Georgia avait mal anticipé le fait qu'elle aurait sûrement quelques irritations bucales. Il la prévint donc.

"Niko aussi a eu des boutons dans la bouche, mais il a tout soigné et maintenant tout va bien. Il a même trouvé une femme très belle qui est Yamami, et pas longtemps après purin ! Mais quand il passe sa langue sur les circatices de ses boutons... il pense à moi, hé hé."

Il fallait néanmoins réagir au compliment que Camille venait d'adresser à Georgia via un regard pour lui.

"Waste a purin raison de dire que tous les deux, nous deux on se comprend bien par l'idée du recyclage, alors que elle préfère les choses propres et neuves. Oui mais moi c'est ça aussi qui fait que je vous trouve bien toutes les deux, celle qui aime le propre et celle qui aime le regyclé."

Conclut-il souverainement en gratifiant tour à tour Camille et Georgia d'un bon sourire de jeune évangéliste.
Georgia Beccaria
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Jeu 6 Aoû 2009 - 23:42
Aux paroles dures de sa belle, Georgia se raidit et serra encore un peu plus la main graisseuse de son ami. Elle déglutit bizarrement, comme si elle était spectatrice de sa propre mise à mort. Se sentant christique dans sa déchéance, elle tenta de paraître plus fière, plus grande qu'elle ne l'était. Ca y était ! Elle prenait un virage dans sa vie. L'âge adulte la guettait. Jamais plus elle ne serait aussi forte, c'était son heure de gloire... Le reste ne serait que dégringolade...

Les mots d'Alixtide sonnaient de façon étrange, résonnaient dans sa tête à elle, d'ex petite fille paumée... Ils sonnaient comme si Dame Cassandre parlait à travers lui. Comme si la démarche à suivre, le destin du couple qu'elle formait avec la jolie bretonne, était inscrit dans les quelques bribes sibyllines du pourceau. Elle tendit l'oreille et se désaltéra auprès de ce puits de sagesse.

Quand finalement le silence revint et que ce fut à son tour de s'exprimer, elle regarda une dernière fois les deux divinités qui lui faisaient face : Alix, comme une conscience de mercure, l'encourageant à commettre de nouvelles expériences comme on commettrait d'autres crimes, lui ordonnant d'être comme une déité de feu, de vif argent ou d'air... Libérée des sordides contraintes du bon sens populaire et de la morale élémentaire. La bretonne, de part sa froideur, son détachement, son ton résigné lui signifiant son indifférence, était là pour la retenir. La mettre en cage. L'emprisonner dans des considérations communes. Bref devait-elle s'assumer et tracer sa route seule, ou se nier pour correspondre à l'image mentale qu'avait pu se faire, à un moment donné, Camille ?

Le choix était facile. La route toute tracée.

Elle commença sobrement, humblement :

"Y a de morale à tout ça que si on dit qu'il y en a une"

Lâchant la main du breton qu'elle tenait pourtant comme à la prunelle de ses yeux l'instant d'avant, elle se leva.

"Et je pense pas mériter quoi que ce soit. Ni avoir à me plaindre de mon sort. Je ne renierai pas Alix même pour toi..."

Georgia posa un pied hésitant au sol. Puis un autre.

"Crois le ou pas, ce que tu as vu était un baiser innocent. Un baiser amical"

Elle s'approcha d'un pas puis d'un autre vers la bretonne.

"Je suis peut être malade... Je suis peut être pas ce à quoi tu aspirais. Et ça je le concède facilement... Je suis juste moi, la timbrée, la fofolle qui fait n'importe quoi sans plus réfléchir"

Camille n'était plus qu'à quelques pas.

"Et crois le ou pas, j'ai toujours été sincère. Mais je peux pas me renier même pour toi... Je veux pas jouer à être la Georgia que tu aurais aimé que je sois. Je peux pas être une autre"

Elle stoppa sa progression. Inutile de risquer de se faire éclater la mâchoire.

"Et j'ai peut être servie plusieurs fois et je servirai encore et encore. Quitte à choper de l'herpès"

Les paroles prophétiques d'Alixtide passaient en boucle dans sa tête. Encore et encore.

"Et si mon corps est à tout le monde, mon cœur n'est qu'à toi. Que t'en veuilles ou pas, c'est à toi de voir. Je te demande rien... Juste de me prendre comme je suis"

La New Yorkaise fit un sourire doux à Alixtide.

"Tu sais, Alixtide n'est pas à blâmer... Tu n'es pas à blâmer... Alors pourquoi le serai-je ? Je crois que c'est pas nouveau mes frasques... Ça doit faire partie de moi. Pourquoi voudrais tu que je sois comme Rachel ? J'ai l'impression que c'est mon petit côté imprévisible qui te plaisait bien à l'époque..."

Reportant son attention sur Camille, elle termina :

"Et si c'est mon côté pile, faut pas oublier mon côté face. Je ne suis pas une vision de l'esprit, même du tien... Et on a tous nos travers obscurs. Sauf que moi, je les assume et je les montre"

Levant ses bras, comme si elle voulait faire un câlin à la bretonne, elle fit à nouveau un pas en sa direction.
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Ven 7 Aoû 2009 - 0:05
La situation semblait faire un heureux : Alixtide, le sympathétique Alixtide, qui n'en pouvait plus de satisfaction qu'elle lui ait refilé le gros lot. Mais Camille n'avait pas envie d'essayer de rabattre son caquet - ce qui, du fait de son QI négatif, constituait une mission quasi impossible sans un verre d'eau plein - car elle n'avait nullement l'intention d'épancher ses émotions. Elle aurait sans doute encore de longues et longues journées pour se venger, si tant est qu'elle en ait toujours envie. Les actes de Georgia avaient en quelque sorte gelé ses bons et ses mauvais côtés.

Quant à "l'autre", elle tentait la classique approche tactile qui avait trop bien marché les nombreuses fois précédentes, tout en tentant de prouver par a+b qu'elle ferait mieux de s'écraser et de continuer à être la cocu humiliée de l'Institut. Ce que n'escomptait pas la Bretonne.


Vade Retro. Tu fais un pas de plus, et je t'assomme.


Ce disant, elle regardait froidement la New-Yorkaise droit dans les yeux, sans ciller.


Déjà, ça m'arrange que tu renies pas la déjection ambulante, ça te fait aussi un motif officiel de rupture. T'as tellement rien dans le citron que depuis des mois tu as toujours pas pigé que je le haïssais ?


Le même petit sourire revint. Elle était méchante, mais sans s'impliquer, quasi-naturellement, ce dont elle se pensait incapable.


Et comme toujours, tu inventes un truc psychanalytique pour te justifier. "Je me comprends pas", "C'est mon Surmoi profond enfoui"...franchement, rien à foutre. Je pense que je t'ai comprise.


Elle fit une pause de quelques secondes, toisant son ex de haut en bas. Puis poursuivit, avec toujours le même ton, et le même débit.


Fofolle, malade, sincère, nan, que dalle, que de la merde. T'es juste une p..... d'égoïste qui a décidé que pour sa gloire, il fallait une pauvre nana dans son ombre. Comme ça, à chaque fois que tu la trompes, tu te mets en scène, tu t'inventes une originalité, et tout le monde te regarde.


Elle haussa les épaules.


T'es comme un oeuf qui gueulerait partout qu'il a le plus beau blanc, mais qui en fait serait privé de jaune. Pareil. Tu t'es créée une personnalité, mais t'as aucune conscience. Et si tu l'assumes, tant mieux, mais dorénavant ce sera à plusieurs mètres de moi.


Elle recroisa les bras et planta de nouveau ses yeux dans ceux de la New-Yorkaise, voulant montrer, au cas où ses paroles n'auraient pas été assez claires, qu'elle mettrait sa menace à exécution si ses consignes n'étaient pas respectées. Et qu'elle ne comptait nullement sur une réconciliation sur l'oreiller.
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Sam 8 Aoû 2009 - 14:56
Les paroles de Georgia semblaient la sagesse même pour Alixtide, qui ne pouvait qu'adhérer à ce plaidoyer pour l'acceptation mutuelle des défauts dans les relations humaines. Camille gardait une vision beaucoup plus étriquée et surtout il se dégageait d'elle un véritable orage d'animosité. Le Breton se leva, pour suivre Georgia dans le moindre de ses gestes. Mais les paroles assassines de Camille le frappèrent et il se rassit. Il se gratta les cheveux, son regard balayant le sol.

Alixtide était sonné d'apprendre que sa compatriote qu'il chérissait lui vouait de la haine. Depuis combien de temps ? Il ne savait le dire, lui qui avait toujours été si prévenant... elle qui prenait plaisir à le fréquenter. Ne l'avait-elle pas suivi jusque dans un morbide site d'abattage de poulets ? N'avait-elle pas partagé ainsi son environnement nocif ? N'était-il pas celui qui avait ouvert sa cage lors de sa dernière mission OryX ?

Il regarda la femme pirate et la blonde rebelle, renonçant à comprendre la manière de fonctionner de la gent féminine.

"Ma mère dit que un beau jour l'amour et la haine se renjoignent, quand ils se rendent compte que dos à dos ou ventre à ventre c'est pareil."

Dit-il avec dépit, en repensant à la seule femme de sa vie qu'il n'avait jamais eu aucun mal à comprendre.

Alixtide se sentait dépassé par la joute qui se livrait, mais il notait tout de même qu'il en était une pièce maîtresse, voire l'objet principal. Il était la cause profonde de la discorde et de la rupture. Ce constat flattait son égo parasite.

Il se frotta les mains, tel le bucheron une fois son labeur du jour terminé, puis il remarqua les vêtements de Georgia traînant au sol. Ils étaient restés là où elle les avait négligemment ôtés pour la démonstration à Kitty.

Le Breton alla silencieusement récupérer ces reliques parfumées, et tranquillement il entreprit d'enfiler le haut, puis le bas par dessus son slip. Quitte à faire craquer quelques coutures délicates des habits mitaliens.
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Sam 8 Aoû 2009 - 18:28
La New Yorkaise s'arrêta un instant, souriant à l'incantation de la bretonne.

"Vade Retro, c'est mignon ça, tu t'en souviens ?"

Elle désigna le tatouage 666 qu'elle arborait à la clavicule. Juste au dessus d'une vieille cicatrice.

"Tu te rappelles de ce qu'il y a dessous, non ?"

Georgia se passa à nouveau la main dans les cheveux, regardant un instant le pourceau en train d'exploser son débardeur et son short de sport à... elle. Elle lui sourit légèrement.

Puis avalant sa salive, elle reprit à l'attention de Camille.

"Tu me hais, je t'aime. Que pouvons nous y faire ? La mère d'Alix a raison, nous voilà dos à dos. On ne peut plus reculer. Il n'y a plus le temps"

Avançant très légèrement la pointe de son pied, elle se ravisa. Elle avait encore des trucs à dire, avant le choc final.

"J'ai peut être rien dans le citron mais cette querelle ne concerne pas Alixtide et tu le sais bien. D'ailleurs, c'est..."

Elle se passa une fois de plus la langue sur les lèvres.

"... Mon meilleur ami. Que tu l'aimes ou pas, ça doit être indifférent. Je déteste les milk shakes que je t'ai apporté un certain jour de barbecue mais je te les ai apporté quand même"

Jouant avec ses doigts, comme pour gagner du temps... sur les mots / maux à venir. Sur les dernières paroles qu'il faudrait prononcer, Georgia se sentit satisfaite d'elle même. Elle était à un carrefour de son existence.

"Égoïste ? Sans personnalité ? Ni conscience ?"

Elle réfléchit à sa réponse, une fois de plus.

"Peut être que t'as raison. Peut être que je suis tout ça à la fois. Peut être que ça me travaille ces histoires de pouvoirs. Peut être que je culpabilise de devoir choisir qui meurt et qui vit. Peut être que c'est le fait d'avoir fait la manche... Ou tout simplement que ma famille me manque... Ou que je suis peut être effectivement l'être sans personnalité ni rien pour elle que tu décris... Franchement, je m'en fous"

Plongeant ses yeux dans ceux de sa belle chauve, elle ajouta :

"J'essaye d'être honnête avec moi même. De faire le tri dans mes attitudes, mes sentiments. De travailler sur moi. Et de m'assumer enfin, hors ce blabla psychanalytique que tu décris à raison..."

Le moment était venu.

"Je suis en règle avec moi même. J'ai grandi. Tu veux me frapper ? Ben vas y, prends tes responsabilités..."

Et elle avança à nouveau en direction de la bretonne, avec la ferme intention de se planter juste devant elle.
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Dim 9 Aoû 2009 - 17:10
Camille regarda Alixtide d'un air neutre, n'ouvrant même pas la bouche pour faire semblant d'avoir une réponse à son idiotie. Elle avait dépassé tous les stades auxquels on faisait des efforts. Elle revint à celle-qui-avait-de-toute-façon-raison, qui lui expliquait qu'il n'y avait aucune raison qu'elle soit fâchée, après tout, si elle la prenait pour une conne, si elle l'humiliait continuellement et si elle frayait avec les pires déjections de l'Institut, c'était pas son problème, juste sa nature profonde.

Et la tentative d'évoquer des souvenirs communs eut pour conséquence d'éloigner encore un peu plus la Bretonne.


J'ai pas envie d'essayer de m'en souvenir. En fait, je m'en fous de ce qu'il y'a dessous.


Elle recula au fur et à mesure que l'adversaire avancer, quitte à forcer un peu du dos contre la toile de la tente.


"Moi", "Me préoccuper de moi", "Je". Ca, j'en doute pas que tu te poses des milliards de questions sur ta belle personne. Difficile d'y échapper.


Elle posa un bras sur le piquet servant de montant de porte.


Tu m'aimes pas, tu m'as jamais aimée, et à ce rythme tu aimeras jamais personne. Par contre, tu t'aimes énormément, ça c'est clair.


Elle la mira une fois de plus, espérant que ce soit une des dernières fois qu'elle ait à le faire.


"Aimer", ça veut aussi dire se préoccuper du bien-être de l'autre. Ca veut dire se remettre en question ou même se sentir mal quand l'autre est malheureuse. Et ça veut éventuellement dire renoncer à une relation quand on voit qu'elle ne procure de bonheur que dans un sens. Mais ça, c'est bien au-delà de tes petites considérations, ça sort du champ de ton "travail sur toi", et ça ne te permet pas de "t'assumer". Tout ce que tu as fait, c'est te dire "qu'est-ce que je suis forte" quand j'étais satisfaite. J'étais un baromètre de sex-appeal vivant.


Elle se retourna vers l'embrasure de la porte. Elle avait de plus en plus l'impression d'avoir raison.


J'ai pas envie de me fatiguer à te frapper non plus. Tu as désormais un homme, un vrai, pour ça. Je suis sûr qu'il sera ravi.


Elle ne partit pas tout de suite, des fois que sorte enfin une parole qui parlerait d'elle-même, Camille, et non de celle qu'elle désirait maintenant éviter plus que tout.
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Mar 11 Aoû 2009 - 0:14
Alixtide entendit Georgia demander de se faire frapper, et songea qu'il était temps de récupérer ses billes et se faire oublier. Le Breton ajusta le débardeur sur son torse crasseux. Il eut plus de mal à tirer le bouton du short pour le fermer. Il y renonça donc. Et se rassit sur un lit pour ne pas qu'il lui tombe sur les pieds.

Le bilan de cette discussion dans la tente était entièrement positif pour Gargoyle et son côté parasite. Il avait certes perdu une meilleure amie de longue date, mais c'était pour en recevoir une autre, plus généreuse en câlins et en vêtements, même si plus égoïste et instable. Il avait certes raconté ses secrets, mais c'était en échange d'une vengeance sous-traitée contre Yamina.

Il écoutait néanmoins avec grande attention les propos échangés. Il ne savait pour qui prendre partie, car tous les arguments le séduisaient et l'intéressaient. La définition de Camille du verbe "aimer" lui confirmait cependant que ce bon gros Niko ne l'avais très probablement jamais aimé. Tout comme Camille. Et Georgia, si elle était une égoïste ? C'était un point qui l'interpelait.

Alixtide tritura les franges du short de fille, regardant par terre. Il était trop tôt pour savoir si Georgia utiliserait ses confidences contre lui-même, ou peut-être à l'avantage de son nouveau "vrai" homme dont parlait la Bretonne. Il soupira et leva la tête vers les deux femmes de plus en plus proches de la sortie. Il essuya ses mains sur le débardeur torturé.

"Bon je vais ranger un peu mes affaires de ma tente là purin... Moi je vous rejoignerai plus tard quand vous serez sorties par exemple. Ce saura mieux dehors pour vous."

Il ajouta précipitamment.

"Je suis bien d'accord avec les deux. Et quitte à être vous, oui je renoncerai à une relation."

Dit-il de son air docte mais un peu fatigué, en plaquant ses cheveux gras contre ses tempes.
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Mar 11 Aoû 2009 - 0:37
Les paroles d'Alixtide lui firent l'effet d'un bourdonnement de grillons à ses oreilles. Georgia était abasourdie. Sa douce, sa belle restait campée sur ses positions. Ça elle pouvait l'entendre, oui, elle pouvait l'entendre... Mais le reste.

C'était un procès en bonne et due forme. Le sien. Encore et encore. Qu'elle s'assume ou pas, elle serait toujours sujette à jugement. Et si la beauté est dans l'oeil de l'autre, alors cela voulait-il dire qu'elle était la dernière des créatures du Seigneur ? Se sentant damnée de la Terre, moins que rien, anéantie, pulvérisée, seule dans la lande dévastée et froide... Elle ne se sentirait plus jamais comme à l'instant d'avant. Qui avait vu l'apparition d'une Georgia sure d'elle et réconciliée avec l'univers.

Parce que quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse en accord avec elle même, elle serait toujours la fille qui faisait n'importe quoi. Qui ne pensait qu'à elle. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Parce qu'elle était froide et folle et furieuse et c'était long et dur de boire la coupe jusqu'à la lie... Là où, tout ce qu'elle aurait voulu en cet instant précis, c'était se blottir dans les bras de quelqu'un... Peu importe qui. Peu importe son nom. Son sexe. Son rang. Son origine. Se sentir un peu aimée, moins seule...

Était ce de l'égoïsme ? Mais comment pourrait-il en être autrement ? Elle se sentait rimbaldienne pas très sérieuse, beckettienne la tête complétement dans la flaque d'eau qui verrait ses derniers soupirs... Carrément à l'ouest... Et rien de nouveau de ce côté ci.

Pétrifiée par ces nouvelles révélations sur elle-même, elle en eut le souffle coupé. Vacillante sur ses jambes. Le regard dans le vague et le vague à l'âme. La lèvre tremblotante. La sueur lui dégoulinant le long de sa frêle échine. C'était l'instant où son présent deviendrait passé.

Elle explosa. Brailla un truc incompréhensible. De sa voix cassée, éraillée par la tristesse qui l'envahissait et la rage qu'elle tournait vers elle même.

"Mais tu veux quoi au juste !" hurla-t-elle. "Tu veux que je te dise que je te déteste ?"

Georgia envoya un grand coup de pied dans le lit qui se trouvait à sa proximité immédiate. Se faisant par là même mal à la cheville. Mais tant pis. Ce n'était pas ça le plus important.

"Parce que tu vois... J'veux juste être avec toi. Et pis crever après. Parce que c'est ce qui nous attend. On est là pour ça. Et pis..."

A bout de souffle, comme si elle allait s'effondrer pour s'évanouir à tout jamais.

"J'aurai voulu être plus proche de toi... Parce que tu vois là... On est proches mais... Enfin, je t'aime... J'y peut rien"

Reprenant sa respiration, elle se retourna vers le porcher qui se tenait là. Comme une bouée de sauvetage. Les masques à oxygène allaient tomber de l'appareil. Rien n'est sous contrôle. Et il fallait qu'elle soit sa propre soucoupe volante. Pour se sauver elle-même.

Georgia termina, pleurnichante, dans les bras d'Alixtide. Marmonnant tout juste pour Camille :

"Allez... Tire toi"
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Mar 11 Aoû 2009 - 19:39
D'une certaine manière, Camille parvenait était parvenue à ses fins. Elle avait provoqué une réaction qui sortait de la routine des réactions habituelles de la New-Yorkaise - à savoir, selon l'idée qu'elle s'en faisait sur le moment, une suite de justifications plus ou moins fumeuses puisant dans la psychologie et l'autocritique. Ce voyant, elle s'était retournée pour lui faire face - principe.

Sa réaction demeura discrète, comme elle le souhaitait, mais elle ne put cacher un léger écarquillement des yeux devant la colère, ou la rage, ou la tristesse, ou tout ça, qui explosaient devant ses yeux. Elle ne recula pas, ni ne baissa les yeux, espérant que ses légers tressaillements passeraient inaperçus de Georgia.

Donc elle l'aimait. Entendre ces mots énoncés avec l'accent de la sincérité ébranla quelque peu la Bretonne, même si elle doutait que leur sens soit conforme avec l'idée qu'elle s'en faisait. Elle ne savait pas si elle devait être satisfaite, rassurée, ou apeurée, ou même contrite de ce qu'elle avait provoqué. Elle était étirée entre des sentiments contraires, mais où elle aurait traditionnellement joué à pile ou face sa réaction, tout l'un ou tout l'autre, elle se sentait plus élastique, absorbant les notions de part et d'autre pour rester tout à fait neutre.

Une fois la véhémente tirade conclue par un ordre auquel elle ne demandait qu'à obéir, elle se tourna de nouveau vers la sortie. Mais, au moment de faire le premier pas, le fait de partir silencieusement lui parut comme totalement impossible. C'aurait été comme nier que six mois de sa vie, pas toujours roses, avaient existé. Tirer un trait sur un pan entière de sa jeune existence, le chiffonner et le mettre à brûler, sans le regarder ses consumer.


C'est ce que je voulais entendre.

Elle ne précisa pas si cela se rapportait au fait que Georgia, à son tour, l'ait repoussée, ou bien à la fin du déballage des sentiments qu'elle considérait comme factices. Ou encore d'entre que, sincèrement, profondément, elle l'aimait. Elle-même ne savait pas. Aucun ou les trois.

Elle fit un pas, puis deux, s'arrêta, puis, sans trop savoir pourquoi, détacha son bandana et le laissa tomber par terre derrière elle.

Geste absurde. Mais qui lui occupa l'esprit durant de précieux instants. Juste le temps d'être suffisamment éloignée...


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Mer 12 Aoû 2009 - 15:03
La brutalité fébrile de Georgia fit frémir le Breton, qui regarda effrayé la Nexus se débattre contre un lit et les accusations de la Bretonne. Il eut un mouvement de surprise quand elle se jeta dans ses bras à lui, telle une épave. Ou une toupie qui n'avait plus d'élan ni d'énergie et s'échouait inexorablement.

Alixtide la tint et lui tapota les épaules, encore troublé d'avoir contre son sein ceux de la mitalienne nue. Il releva les yeux vers Camille, qui lança une dernière phrase choc et s'en fut pour sa seconde fois... en laissant son bandana. Le porcher riva bien sûr ses yeux sur l'objet, qu'il devait à tout prix récupérer. Mais il avait Georgia sur les épaules, inconsolable.

Sans doute était-ce le moment où il devait se montrer à la hauteur. Il fallait la réconforter, tenter l'impossible. Alors même qu'il ne comprenait rien à leur histoire, qu'il ne savait rien, ni le passé, ni le présent, ni le futur.

Il enlaça Georgia en passant sa tête derrière son épaule pour ne pas incomoder la camarade par son haleine de hyène.

"Gorgia, purin."

C'était décidément une belle introduction. Énergique, volontaire, droit au but.

"Il faut que tu comprennes que Waste est purin spéciale pour toi. On ne peut la vivre que si on est résistant aux enrivonnements aggresifs comme moi. Moi je peux rester avec elle malgré si elle me déteste. Toi non. Toi, non."

Le Breton ne savait pas grand chose en amour, mais il savait ce que c'était que se faire jeter comme un malpropre. Et il se sentait heureux, content. Content que Georgia, pourtant si forte, fasse la même expérience. Content que Camille soit en fuite devant lui, content qu'elle se soit sentie obligée de laisser une relique. Alix, en habits de Georgia, se sentait fort comme elle, et prêt à donner de vrais conseils.

"Tu n'aurais pas du lui dire que tu l'aimes, purin. Je t'avais dit qu'elle ne veut rien de proche. Tu devrais oublier Waste tant qu'on est ici. Tu veux que j'essaie de lui parler ? Ou alors je peux rendre la vie infranel pour Waste. Oui je peux la suivre partout par exemple. Toi tu t'occuperas de Yamami et bientôt tu auras tout oublié."

Inspiré, il poursuivit, vérifiant tout de même que Georgia ne s'accrochait pas trop à lui.

"Et ne t'inquiète pas pour ton érgoïsme. Une fois que tu te sauras occupée de Yamani, et une fois que tu auras fait la mission sur l'île là, sûrement très dangereuse, qui pourra purin dire que tu es ergoïste ?? Il méritera bien une claque aux gonades !"

Certainement, Georgia aurait parlé ainsi si elle avait pu se consoler elle-même. Elle aurait employé ces mots. Il se leva délicatement en asseyant Georgia à sa place. Il s'accroupit par terre et la regarda dans les yeux.

"Le mieux, serait que tu parles à des gens qui ont reçu la même claque aux gonades que toi. Une fille par exemple. Y'a moi oui mais tu dois avoir plusieurs avis. Tu devrais voir des gens purin sensibles et toujours tristes comme Ouinde, ou Madame Cassandre. Toi qui n'es pas habituée, elles te pescriront les remèrdes. Tu parleras et bientôt tu auras oublié Waste. Je te donnerai de ses nouvelles, le dimanche."

Alixtide observa l'effet de ses paroles sur la Nexus et adressa un bref coup d'œil au bandana gisant. Il décida de laisser à la jeune femme la chance de pouvoir le récupérer pour elle-même. Le porcher savait combien les objets pouvaient être réconfortants, car immuables et fidèles.
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Mer 12 Aoû 2009 - 21:27
Ce fut presque comme dans un rêve... La sentence de Camille qui donnait un coup d'arrêt à leur relation tomba tel un couperet. Mais, il n'y avait plus de Georgia pour l'entendre... Perdue qu'elle était dans les bras d'Alix. Elle était au fond du gouffre et sa petite caboche ne pouvait souffrir plus qu'elle ne souffrait déjà. Tout cela était très prévisible en fait. Cela faisait déjà quelques bonnes minutes qu'elle s'attendait à ce qu'il n'y ait plus d'espoir. Que leur "nous" soit définitivement du passé.

Mollement, sans force ni volonté, elle se laissa manipuler par le breton, telle une poupée de chiffons. Regardant sans émotion le bandana laissé en lieu et place de sa douce. Devait-elle le prendre ? Le conserver ? Ou au contraire, cet objet, investi de toute la charge émotionnelle qu'elle avait pu ressentir lors de leur dernière dispute, ne serait-il qu'un boulet douloureux à traîner encore et encore, témoignage des jours heureux qui n'étaient plus ?

Elle plongea ses yeux tristes et luisants dans ceux, porcins, de son ami. Son drôle de langage n'avait jamais sonné aussi vrai à ses oreilles. C'était n'importe quoi dans la forme. Mais le fond, qu'elle avait touché depuis longtemps, lui semblait la sagesse même. Ou tout du moins ce qu'elle avait besoin d'entendre. Qu'il lui mente ou qu'il lui dise la vérité, elle avait besoin d'assistance médicale. D'un soutien psychologique. D'une épaule amicale pour pleurer et se répandre en gémissements pathétiques.

Avalant sa salive, s'essuyant le visage à l'aide de sa main, elle tenta de se faire plus forte qu'elle ne l'était.

"Non, non... C'est gentil. Mais ne l'embête pas. Pas pour moi. J'ai pas besoin de ça, en fait... Parce que... Je crois qu'on n'est juste pas compatibles. C'est tout"

Redressant un museau tremblotant, elle scruta avec de petits regards la pièce qui avait vu sa chute.

"Tu sais... Elle me déteste et moi pas. Ca change rien qu'elle m'aime plus. Parce que bon... Les sentiments ça se commande pas. C'est comme toi, elle a pas l'air de trop t'aimer... Mais tu l'aimes bien, non ? Faut juste être honnête avec soi même. Et j'veux dire que toi aussi je t'aime bien..."

Elle allait s'apprêter à fondre à nouveau en sanglots.

"T'es mon meilleur ami, tu le sais... Et..."

Georgia le pensait en cet instant présent. Et l'énonçait comme s'il s'agissait d'une des vérités fondamentales de l'univers.

"Merci pour tout... Merci de tes... conseils"

La New Yorkaise ne savait pas trop ce qu'elle en ferait. Mais rien que le fait qu'il les ait donné était précieux.

"Et merci d'être là... pour moi. J'irai voir Dame Cassandre quand tout ce sera bien fini"

Elle espérait juste que tout se finirait bien. Mais, quelque part, quelque chose en elle lui disait tout le contraire. Comme si nécessairement, ils allaient revenir... changés de Génosha. Plus rien ne serait jamais pareil.

Puis, elle se leva et fit quelques pas vers la sortie de la tente. Considérant un instant le bandana. N'en pouvant plus elle le ramassa et le tint, bien contre sa poitrine. Jetant un dernier coup d'œil au breton, Georgia termina :

"Je vais aller m'allonger. Je serai dans ma tente, si tu veux qu'on se parle encore un peu..."

Et elle quitta l'endroit maudit de sa rupture.

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