Premier contact

L'affreuse blondinette azimutée était intriguée en diable : un agent du gouvernement ? Ici ? A l'Institut ?

Elle se souvenait bien que, quelques années en arrière, elle aurait poussé des cris indignés et aurait encouragé ses camarades à la révolte ou au moins à afficher une défiance prononcée à l'encontre de la malheureuse fonctionnaire de Washington...

... néanmoins cette femme n'avait pas l'air méchante. Elle avait même un truc de sympa dans son expression. Un truc de rassurant. Pis elle était trop vieille pour être flic de la pensée ou un truc du genre...

... pis y'avait la jolie espionne qu'elle avait embrassé dans le XJet qui plaidait en faveur de Washington : Georgia était si aisément corruptible. Madame Shenzie n'était pas trop son genre mais peut être qu'elle avait le numéro de portable de B(elle). Ou qu'elle allait boire des bières avec elle le samedi soir venu. Et peut être même qu'elle lui apprendrait que B. est célibataire et avait été larguée quelques mois auparavant par l'amour de sa vie (on n'est pas très sérieuse quand on a l'âge de Georgia) en raison d'une sombre histoire de salive échangée avec un porc d'élevage.

Plantée devant le bureau, elle ne savait pas trop que dire ou que faire. Elle allait entrer, en quelque sorte, dans un endroit appartenant au gouvernement des USA. Y avait un truc de flippant là dedans. Et...

Georgia fit sa palpation de sécurité à la recherche de ce qu'elle avait apporté à Roberta... Ouf ! Elle l'avait ! Et c'est donc avec une petite enveloppe qu'elle toqua à la porte de la fonctionnaire.

"Madame Shenzie ? J'peux vous parler ? C'est..."

Elle comprenait bien qu'il était superflu qu'elle annonce tout de go son prénom.

"Une des pensionnaires de l'Institut"

Ses chevilles étaient peu assurées. Comme le reste de ses jambes.

Malheureusement pour Georgia, Roberta n'était pas à son bureau à cette heure-ci...

Après une longue attente, Georgia dut se rendre à l'évidence : Madame Shenzie était affairée à une tâche qui la retenait hors de son bureau... Ou bien on l'avait prévenue de son existence et elle était cachée sous son fauteuil, à faire semblant de ne pas être là...

Quoi qu'il en fut, la blondinette ne s'en offusqua pas et décida de reporter sine die son petit tête avec le gouvernement... Après tout ses doléances n'étaient pas tout à fait bien organisées dans sa petite caboche...

Salon