Une journée entre amis

Le visage du père de Yuhigi se rembrunit devant les informations évasives et la carte que lui tendait son fils.

"Je ne connais rien ici-bas qui soit gratuit, encore moins une école." répondit-il en retournant la carte de visite sans grand intérêt.

"Je ne comprends pas, tu n'as pas pris de brochure sur cet établissement ? On ne va pas s'amuser à appeler tous les représentants de commerce qui se présentent. D'ailleurs, où as-tu rencontré cette femme ?" demanda-t-il ensuite, de moins en moins enthousiaste.

Voilà, comme d'habitude, le père de Yuhigi trouvait la petite bête et il insistait sur ce point. Yuhigi ne savait pas quoi dire, il n'avait pas plus d'informations que ça. Il pouvait juste raconter comment il a raconté la fille.

"C'est en rencontrant le capitaine des pompiers. Il me l'a présenté et puis voilà elle me l'a proposé. Je n'en sais pas plus que toi. Mais je pense que joindre uniquement cette fille est suffisent."

Yuhigi ne savait plus quoi vraiment répondre. Comment pouvez t'il dire que l'école était en fait pour mutant et qu'il en était un.

"On ne perd rien à essayer" dit il à son père.

Dubitatif, le père de Yuhigi finit par hocher la tête.

"D'accord. Va donc aider ta mère à préparer le repas. Je vais essayer d'appeler maintenant." dit-il au jeune homme avant de prendre la direction du téléphone.

Il ne s'écoula pas longtemps avant qu'il ne vienne les rejoindre dans la cuisine. Le père de Yuhigi semblait mécontent, mais pas pour la raison qu'il aurait cru.

"Je crois qu'on s'est fichu de toi. J'ai expliqué que j'étais ton père et que je souhaitais obtenir des informations sur cet établissement, mais la femme que j'ai eue m'a dit qu'il devait s'agir d'une erreur de numéro." bougonna son père en s'installant à table.

La question ne fut plus abordée durant le repas, et la mère de Yuhigi tenta de détendre l'atmosphère avec une conversation légère. Ce n'est que plus tard dans la soirée, alors que le mutant était dans sa chambre, que quelques coups légers frappés à la fenêtre de sa chambre n'attirèrent son attention. A la fenêtre, il reconnut sans mal Fukiko, malgré l'obscurité.

"Gros malin, vous n'auriez pas dû donner ma carte à votre père, l'existence de cette école est top secrète." dit-elle avec une moue à la fois réprobatrice et amusée.

"Bon, voilà ce que je vous propose. Si vous êtes intéressé, préparez un baluchon avec vos affaires. J'ai une voiture qui nous attend en bas. Ensuite, ce sera direction l'Institut, et votre destin !" chuchota la jeune femme avec une expression espiègle sur les traits.

Yuhigi était énervé de parce que disait cette femme. Il ne savait pas quoi répondre. Comment tout quitter d'un coup.

"Mais comment je vais faire, je ne suis pas majeur, je ne peux rien faire sans l'accord de mes parents. Vous devez normalement être au courant de cela." dit il avec colère.

Yuhigi ne savais pas quoi faire. Il se retourna contre le mure de sa chambre. Adosser, se tapotant le crâne. Il réfléchissait, quitter sa famille d'un coup ou alors rester et préférer la vie d'un personne normal.

"De plus comment puis-je vous faire confiance, on vient à peine de se rencontrer. Qu'est ce qui me dit que tout se passera bien si je m'en vais." dit il d'une voix forte.

Il regarda la femme et la voiture non loin de sa chambre. Il rentra dans sa chambre, prit vite fait une décision et prit un sac avec des affaires et son cadre photo électronique. Il descendit par la fenêtre et rejoignit la femme.

"Je pars, mais trouver alors un moyen de prévenir mes parents, je ne veux pas faire souffrir ma mère pour rien." dit il à la femme.

L'éclat de colère de Yuhigi ne sembla pas perturber Fukiko.

"Très bien... nous règlerons ça à votre place, mais il va falloir prendre vos responsabilités Yuhigi. Nous cherchons des héros, pas des enfants." répondit-elle en aidant le jeune homme à passer par la fenêtre de sa chambre.

Ils se dirigèrent discrètement vers la voiture de Fukiko, qui était conduite par un chauffeur, et les deux compagnons s'installèrent à l'arrière.

"A l'Institut Guzavie, je vous prie." demanda Fukiko.

"Bien, Sawada-sama." répondit le chauffeur avec une déférence certaine.

La voiture, une berline noire confortable, se mit en route et quitta assez rapidement la zone urbaine. Fukiko se cala dans son siège pour dormir, et Yuhigi comprit bien vite pourquoi : le voyage s'annonçait plutôt long, si bien que le mutant finit également par s'endormir. Lorsqu'il rouvrit les yeux, les panneaux indiquaient la direction de Nagano. La berline finit par quitter le réseau autoroutier, pour s'engager sur une départementale sillonnant un paysage plus escarpé et forestier. Le groupe fit une pause pour se restaurer.

La voiture s'engagea dans des chemins de plus en plus locaux, jusqu'à arriver à destination.


Une fois les nombreuses marches gravies, Yuhigi eut une vue appréciable de la bâtisse qui allait l'accueillir.


Le cadre était très calme, reposant et isolé. L'endroit idéal pour un institut secret pour mutants. Fukiko s'étira langoureusement, puis congédia le chauffeur avant d'indiquer à Yuhigi de la suivre avec ses affaires.
Ils pénétrèrent dans le bâtiment, et aperçurent un petit groupe, apparemment dirigé par une jeune femme, légèrement plus âgée que les adolescents qui l'accompagnaient. Comme Fukiko, elle était vêtue d'une sorte de combinaison seyante en latex.


Les trois autres jeunes étaient assez hétéroclites.


"Bienvenue pour le premier jour de votre nouvelle vie" lança la femme en noir d'un ton absolument glacial. "Le Docteur Sawada est occupé pour le moment. Mais vous avez peut être des questions avant que je vous fasse le tour du propriétaire ?"

Fukiko s'avança à sa rencontre et la salua avec un enthousiasme guilleret qui ne correspondait absolument pas à l'expression faciale de son interlocutrice.

"Tadaima !" dit-elle joyeusement, avant de saluer les trois jeunes d'un signe de tête. "Je vous présente votre nouveau camarade, Yuhigi Hiruga." dit-elle avec un regard entendu à sa collègue.

[hrp : la suite ici.]