Jolène Ferjault

10 septembre 2108: sortie des cours

Aujourd'hui aurait dût être une journée comme les autres. Aurait dût. J'ai...du mal à écrire ce qu'il s'est passé tant c'est encore étrange à mes yeux. Une mutante...moi...on me l'aurait dit, je n'y aurais pas crût. Mais je l'ai vu, de mes yeux...Je m'embrouille. Tout est confus. Je vais commencer par le début, il faut que je me souvienne de cette journée dans les moindres détails. C'est important pour moi.

J'avais reçu du nouveau matériel astronomique, d'ailleurs quand j'y pense, si je ne l'avais pas reçu ce jour là, je ne me serait pas précipitée chez moi et...qui sait ce qu'il aurait put se passer. Les journaux de Glasgow auraient eut de quoi écrire dans les pages des faits divers. Mais il est arrivé ce jour là. Heureusement d'une certaine manière.
Donc, sachant qu'il était arrivé, je suis rentrée chez moi sans passer par la case "repos sur l'herbe" ou bibliothèque. J'étais excitée à l'idée de l'ouvrir enfin, surtout que la nuit s'annonçait parfaite. Mais une fois arrivée, au lieu de l'ouvrir pour l'observer sous toutes ses coutures, j'ai préféré...attendre...et aller courir, pour me détendre.

C'est cette course qui est à la base de tout. Une chanson des Divas dans les oreilles, je n'ai pas fait attention où mes pas me menaient. Je suis arrivée dans une rue comment dire..."craignos"? Quatre loubards se trouvaient là. La panoplie complète: lunettes de soleil, jeans et blousons noirs. Ils m'ont abordée et m'ont parlé de l'enfant de la Lune. Ce serait mentir que de dire que je faisais la fière à ce moment là. Moi qui me pensait infaillible ou du moins maîtresse de mes émotions...Cruelle désillusion. J'ai baragouiné quelques mots avec difficulté et mes jambes refusaient de bouger. Et ils n'étaient que quatre...Je ne vais pas retranscrire la conversation en entier, déjà, je ne me souviens que des grandes lignes...et puis...un résumé sera tout aussi efficace. L'enfant de la Lune était une entité qui devait revenir le soir même après quinze années d'absences et qui devait purifier le monde de sa pourriture. Je ne sais pas pourquoi mais...la peur à fait place à la curiosité, à l'envie d'en savoir plus. Je ne sais pas si j'y croyait vraiment ou si je voulais y croire. Ils m'intrigaient trop pour que j'en reste là. Leur chef, Rob, Rod...ou quelque chose comme ça...Rod je crois, m'a montré une image de cette "enfant de la lune". Puis ils sont partis, à la Taverne du Chardon. Ils attendaient quelqu'un qui n'était pas venu. Enfin si...mais qui s'était caché.

Une fois partis, une jeune fille est sortie de derrière les poubelles, Ailein Holme...Ou Towen. Elle était perdue. Son père qu'elle n'avait jamais connu lui avait donné rendez vous dans cette ruelle pour la revoir. Son visage ressemblait étrangement à celui de l'enfant de la lune que Rod m'avait montré. Plus tard j'ai compris que ce n'était pas un simple hasard. Son père s'appelait Alasdair Towen...un gourou...

Ce qu'il s'est passé ensuite...je m'en veux...J'ai sacrifié la sécurité de cette fille pour assouvir ma curiosité. C'était évident que tout était lié, elle m'avait montré un pendentif en forme de Lune qui confirmait mes craintes, le hasard était trop grand...Son physique, le collier en forme de lune, le père qui donne rendez-vous au même endroit que, oh hasard, des loubards qui attendaient quelqu'un...Mais je suis quand même allée à la Taverne du Chardon, avec Ailein bien sûr. Officiellement pour chercher des informations sur son père sur internet pour le retrouver. Officieusement...je voulais les retrouver. Pauvre Ailein.

Nous sommes arrivées au bar rapidement. Un ordinateur était en accès libre. J'ai commencé mes recherches. Ailein est allée aux toilettes, je n'y ai pas prêté attention, trop absorbée dans ce que j'avais trouvé...J'aurais dût. Ce que je lisais ne me rassurais pas du tout...me glaçait le sang plutôt. towen était le gourou d'une secte appelée "Les adorateurs de l'enfant de la lune". J'avais vu juste. La secte avait disparu en 2093, après la fuite de celle qui devait être immolée par le feu avec un des disciples du grand bouc. C'était un certain John Six qui avait donné toutes ces informations. John Six qui était mort...ne restait plus que son fils, John Six Junior.

Mais ces informations...j'ai eu un flash...Tardif le flash...trop lent à venir. Il fallait éloigner la jeune fille. Je m'en voulait maintenant de l'avoir emmenée ici. Je suis rentrée là où elle était allée. Une salle où seul un vieux restait. Les toilettes: vides. La porte du fond était ouverte. Je l'ai prise. Pas assez rapide. Il n'y avait rien dehors. Juste le pendentif d'Ailein. Elle avait bien été enlevée. Le vieux me confirma tout. Ils avaient parlé d'un dieu d'osier, comme sur l'image.

Mon seul espoir résidait dans John Six Junior. Je l'ai appelé, je lui ai expliqué, je suis allée chez lui. La première impression qu'il m'a faite n'était pas bonne...Vraiment pas bonne. Il me parlait de thé et de café alors que la jeune fille allait mourir. Mais il m'a crût. Au final c'était le principal. Il m'a parlé de son père, qui avait fait parti de la secte, abandonnant son fils. C'était lui qui avait sauvé la jeune fille il y a quinze ans. Il avait été tué. John Six Junior semblait encore boulversé. Je ne sais pas...d'une certaine manière, après ses explications, la mauvaise impression était passée. Il m'avoua être un mutant; il pouvait flotter. Pour les effrayer, ça serait une bonne chose.

Un plan commença à se monter: j'irais avec un masque et une toge parmi eux pour tenter de sauver Ailein tandis que Six ferait diversion en flottant. Nous y sommes allés. Je suis passée en première. En écoutant des disciples, j'ai appris qu'Ailein se trouait déjà dans le dieu d'osier. Il me fallait une excuse pour y entrer. J'ai inventé un mensonge quelconque; la police avait été prévenue et arrivait. Les apôtres m'ont crues, ils m'ont laissée rentrer. Il y avait deux étages et...en haut, j'entendais Ailein pleurer. J'ai parlé au grand bouc. Je lui ai répété les mêmes choses qu'aux apôtres, lui faisant croire qu'un traitre se trouvait parmi les disciples. Il m'a crûe. Encore maintenant je n'y crois pas. Dire que j'avais peur serait un euphémisme. J'étais terrorisée. Si j'échouais...Je ne croyais pas en ma chance. Il est sortit juste après demandant aux fidèles...de...de donner leur sang...Ce qu'ils ont fait. J'entendais leurs cris depuis le monstre d'osier.

Profitant de l'occasion, je suis montée et j'ai libéré Ailein de ses entraves. J'ai pris trop de temps, le feu avait été lancé. Il fallait fuir, vite. Mais le grand bouc était de retour. Ailein sortit en courant de la pièce. Je l'ai suivie. Malheureusement, il m'a entendue, croyant que j'étais Ailein et que je m'enfuyais. Il ordonna aux fidèles de me ramener dans le Dieu. En sortant, je vis les supplices qu'ils s'étaient infligés. Leurs poignets et leurs chevilles étaient entaillées. Sur le sol se mélangeait leur sang. Malgré leur faiblesse, ils m'ont sauté dessus. C'était...effrayant...Voir ces corps presque morts se jeter sur moi...Je croyait ma dernière heure venue mais...John était là, flottant dans les airs. Son discours était parfait. Avant que les disciples ne fuient, j'avais eut le temps...de me débattre...A ce moment, je ne comprenais pas ce qu'il avait put se passer: en touchant un des bras des disciples, il s'était mit à le bouger dans tous les sens, comme si il avait des spasmes. Sur le moment, ça ne me semblait pas vraiment important. Seuls les cris des disciples en train de fuir et d'Alasdair Towen en train de brûler vif me hantaient. Je suis rentrée chez Six. J'étais en état de choc. Tout comme Ailein...mais elle était vive, c'était le principal.

En discutant avec Six, des souvenirs d'évènements similaires au bras du disciple me revinrent en mémoire...Il pensait que j'étais une mutante...Il avait raison...Il me conseilla d'aller à l'institut Xavier, qui aidait les jeunes mutants à contrôler leurs pouvoirs. Je n'avais pas vraiment le choix je crois. Il a parlé avec mes parents. Ils étaient d'accord pour que j'y aille mais pour aujourd'hui c'était fini pour moi. Je crois qu'au final...j'ai eu de la chance de croiser Six...rien que pour ça...