Prendre un bain d'air

Un peu dégoûté, Jeremiah fronça le nez. Au contraire de ses prévenants camarades, il ne s'inquiétait pas particulièrement pour la santé du directeur. L'intégrité physique de Adam ne semblait pas menacée comparé à certaines situations humides auxquelles le jeune homme avait pu assister, quant à la question mentale, il était mal placé pour faire des remarques. Non. En revanche, ce qui le contrariait plus, c'est qu'on ait pu pensé que l'Institut était un nid de terroristes. Évidemment, nationalement, ils étaient trop en vue pour qu'on ne pense pas à eux quand la question mutante était en jeu, mais ça restait vexant.

Pris au piège par Michael qui lui rappelait ses propres mots quelques minutes plus tôt, le geek, soudainement moins héroïque maintenant qu'on le mettait au pied du mur, haussa les épaules :

"De toute façon, si on fait quelque chose, on sera pointé du doigt, et si on ne fait rien, on sera aussi critiqué... Alors autant y aller."

Rachel, égale à elle-même, s'enflammait, proposant de prendre elle-même le téléphone pour rappeler l'inspectrice. Malgré la gravité de la conversation, imaginer la scène tira un sourire un Jeremiah qui reprit après elle.

"Remarque, c'est bien, on a un spécialiste sur place maintenant. Vous croyez que M. Walker pourrait aider à... je sais pas trop en fait. A comprendre mieux comment ça fonctionne dans ce genre de groupe, histoire qu'on ait une chance de les arrêter ?"

Indécis en se rendant compte du vague de leur marge de manœuvre, le jeune homme se tourna vers le professeur qui, assis, se remettait de ses émotions.

"On va essayer faire quelque chose, hein msieur ?"

Adam frottait son éternelle barbe de trois jours tout en réfléchissant. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire de cette histoire de terrorisme ? Pourquoi donc tout un coup lui demandait-on d'intervenir ? Fallait-il qu'il change de look, et adopte un teint plus glabre ?

Autour de lui, les élèves semblaient prendre la mouche directement : Michaël voulait sauver la veuve et l'orphelin, Rachel, leur montrer qui étaient les boss, et Jeremiah juste... Essayer de faire quelque chose -ce qui, de la part de Jeremiah, était déjà pas mal-.

Tout ça était bien beau, et montraient de nobles intentions

"... Mais au final, on ne sait pas qui est l'ennemi, et on ne sait pas si c'est un canular ou non. Si ce sont vraiment des mutants, ils n'ont pas froid aux yeux de lancer un truc aussi énorme, et je n'ose même pas me demander qui pourrait être assez dingue pour ça."

Bon, certes, il en avait une petite idée, mais il valait mieux espérer qu'elle se révélât fausse.

"Et pour le coup, nous sommes complètement coincés. La dame de la police me tanne parce qu'elle veut qu'on intervienne. Mais vous imaginez les gros titres si nous n'intervenons pas et que c'est le drame ? L'institut Xavier laisse l'Amérique en plan. Ils veulent qu'on se comporte en héros. Mais en même temps, c'est le Jefferson Memorial. C'est à quelques encablures de la Maison Blanche et du Capitole. C'est le genre de coin qui va être ultra-sécurisé, et ils refuseront qu'on fasse notre petit numéro sans rendre de comptes à personne. Je n'ai pas spécialement envie qu'on devienne des larbins pour autant."

Puis, il ajouta en marmonnant et bougonnant.

"Et en plus, le Jefferson Memorial est sur une presqu'île. Il y a de l'eau partout... Ils l'ont fait exprès ou quoi ?! Ils auraient pas pu aller dans un endroit sec ? Genre l'Arizona ?"

Michael accueillit avec vigueur les propos de Rachel, qui venaient ajouter la main à sa pâte. La pierre à son édifice. Quelque chose du genre. Elle appuyait son point, en tout cas! Les paupières de Michael papillonnèrent en direction de Jeremiah lorsque celui-ci effleura à peine la pâte ; ne poussa la pierre que du pied. Hésitait sur la raison pour laquelle ils devraient agir.

-Mais on se fiche de ce qu'ils pensent ou disent!

Tournant la page du journal, Michael remarqua l'heure sur sa montre et fronça les sourcils : ils venaient de manquer le bus et le prochain les mènerait trop tard pour profiter pleinement de leur temps au mur d'escalade. Affichant une moue à l'adresse du geek, comme si il était coupable de la situation -en fait, si, il l'était, jusqu'à un certain point-, il lui mis ensuite le journal sous le nez.

-À la page suivante, il commente la euh... lettre de menaces. Il a passé en entrewue.

Faisant mine d'ignorer l'interruption communicatorielle de Rachel, l'Autrichien hocha la tête même si il n'aimait pas la référence aux jeux vidéos. Il voulut ensuite dire au professeur que rien ne les empêchait d'y aller, rester sur leur garde et empêcher quoi que ce soit d'arriver, quitte à n'avoir rien à faire, mais Adam Zachary évoqua la présence gouvernementale et l'usage de l'institut comme de pantins par ces instances.

-Et quand on cogne à la porte, pour leur offrir notre aide sans conditions? Quand ils ne veulent pas, ce ne sera pas de notre faute et ils ne pourront pas nous pointer du doigt! N'est-ce pas Monsieur le Professeur Docteur Zachary?

C'est à ce moment là qu'il remarqua le clignotement des communicateurs du directeur et du geek. Même ceux-ci avaient plus d'amis que lui! Il faudrait vraiment que Michael commence à socialiser plus en profondeur avec les autres élèves!

[Désolée pour le délais et pour le court message. Je vais me rattraper!]

Rachel s'approcha de Adam et lui envoya un sourire rassurant. Elle posa ses mains sur ses hanches et hocha la tête vers confiance. Elle savait que la situation n'était pas idéale...mais à sa connaissance, il n'y avait aucune mission dont la situation était idéale. Et s'il y avait quelque chose qu'elle avait appris à l'Institut Xavier, outre que "ne jamais insulter quelqu'un dont tu ne connais pas les pouvoirs", c'était bien de se lancer et de prendre ce qu'il venait.

"Ils seront gentils avec nous s'ils savent qu'on va les aider! Après tout, on est des héros! Au nombre de personne qu'on a sauvé, on pourrait bien se partir une communauté ou un pays! Ne vous inquiètez donc pas, Monsieur Z. S'ils deviennent lourds, on menace de les laisser seuls contre les mutants assoiffés de sang et ils se mettront à genoux de revenir les aider!"

Rachel se frotta les mains et s'exclama:

"Oh justement, en parlant de mission. Je voulais avoir votre permission pour lancer ma propre ligne de vêtements super...Je vous en glisserai un mot plus tard...Oui, donc! Ça nous fait de la préparation devant nous, n'est-ce pas Monsieur Z? Auriez-vous de la recherche à nous faire faire?"

La moue du geek s'accentua : suivant le cours de ses pensées, le directeur avait confirmé au passage que quoiqu'ils décident de faire, ils seraient pointés du doigt, et pas pour les féliciter.

"Mme Shenzie, elle a rien dit ? C'est elle d'habitude, notre lien avec eux..."

Eux. Le gouvernement, la police. Les institutions officielles. Celles qui les regardaient de haut mais qui étaient bien contentes de les trouver quand il fallait des mutants volontaires pour aller à la casse. Ou involontaires pour servir de test à des armes d'une nouvelle génération. Quelle chouette vie que celle de mutant ! Malgré ses pensées un brin défaitistes, l'ombre d'un sourire passa sur les lèvres du jeune homme alors qu'Adam, sur sa lancée, se plaignait du choix du monument.

"Pour exploser le grand Canyon ._. ? J'crois que c'est déjà un gros trou, msieur."

A côté, Michael lui lançait un regard lourd de reproche, auquel Jeremiah, l'attention soudainement détournée par son communicateur, ne répondit que par un haussement de sourcil. Quoi, c'était pas le moment de faire des blagues nulles, c'est ça ? Ou il lui reprochait l'heure qui passait et qui, ô malheur, perturbait sans doute ses plans d'escalade ? Quel dommage... Pensif, le garçon détourna les yeux. Pourquoi Edouard voulait-il parler ? De quoi ? Déjà, en temps normal, il aurait trouvé ça louche, mais le fait que le mutant s'excuse était d'autant plus étrange. Appuyant sur le bouton, le jeune homme relança la communication, se détournant à moitié du groupe, faillit marmonner quelque chose à l'attention du jeune homme puis se ravisa et lâcha le bouton. S'il était en réunion, le geek n'obtiendrait surement pas de réponse, et il n'était pas franchement le genre à gaspiller sa salive.

"Oui j'ai wue." Répondit-il avec une grimace en singeant l'autrichien qui lui fichait le journal sous le nez.

"Donc en gros : on sait pas qui c'est, on sait pas si c'est vrai, et on sait pas dans quelle mesure on peut intervenir. C'est ça, j'ai bon ?" Résuma le X-Rays, fourrant les mains dans ses poches avec un sourire presque ironique.

Adam écouta Michaël, Rachel et Jeremiah en faisant une moue bizarre, signe d'une intense réflexion. Puis finalement il se leva, et déclara.

"Vous avez raison. On ne doit pas rester les bras croisés. Je vais aller voir Roberta, et je rappellerai cette inspectrice. Histoire de voir de quoi il retourne exactement. Je vous donnerai des nouvelles dans la soirée, rendez-vous en salle de briefing pour faire le point."

Puis il s'en fut à grands pas.

Quelques minutes plus tard, il revint.

"Vous n'avez pas vu le téléphone ?"

-Bonne journée, Monsieur le Professeur Docteur Zachary! salua aimablement Michael avant de se retourner vers Jeremiah.

-Sehr Witzig, petit bonhomme.

Puis, comme si la moquerie de Jeremiah lui était pardonnée (en fait, il réfléchirait plus tard à ce sujet), il se tourna d'un air intéressé vers Rachel.

-Tu veux lancer une ligne de vêtements? C'est très intéressant! Tu pourrais faire une combinaison en néoprène, comme les habits de plongée, pour le Directeur. D'ailleurs, pourquoi il a aussi peur de l'eau? Il a failli se noyer, plus jeune?

Reposant le journal sur le banc, il remarqua que le téléphone s'y trouvait aussi et songea qu'il devrait les rentrer tout à l'heure.

-Au fait, Jeremiah, tu seras content : on a manqué l'autobus pour aller en wille.

Lorsque le professeur revint, Michael leva des sourcils perplexe -décidément, M. Zachary aimait soit la marche soit il était très lunatique. Ou les deux- et pointa le banc au directeur.

-Il est là, avec le journal, monsieur le Professeur Directeur.

Grilles et allée

"MICHAEL !" Hurla Pablo en s’approchant du groupe. Il ouvrit grand les bras, laissant sa valise derrière lui, et attrapa l’Autrichien pour lui collé une grosse bise. "Comment ça va mon ami ? Je ne t’ai pas trop manqué ?" Puis il recula, mais veilla à garder toujours une main sur l’épaule de son compagnon. "Me pose pas de question sur mes vacances ! C’était nul et je n’ai aucune envie d’en parler, surtout envie d’oublier." Il le regarda d’un air grave.

"Désolé, mais j’avais vraiment envie de faire un gros câlin à ce beau jeune homme, ça peut se comprendre non." Dit-il en se retournant vers les autres personnes présentes. Puis il alla serrer la main à Adam."Bonjours, heureux de vous revoir." Il continua en offrant une bise à la jeune fille. "Enchanté, mon nom est Pablo." Et pour finir à l’autre jeune homme. "Enchanté, mon nom est toujours Pablo." Un grand sourire se dessinait sur son visage.

"En fait, comment on se présente ici ? On donne notre nom et notre pouvoir ou l’on joue aux devinettes ?"

Grilles de l'Institut

La jeune femme avait tenté de suivre le jeune homme qui lui avait dit que la femme qu'elle cherchait devait être dans son bureau. Mais elle tourna son regard curieux vers le petit garçon qui s'était approché et lorsqu'elle voulut retrouver son guide, il était malheureusement parti. Elle marcha dans la direction vers laquelle elle l'avait vu marché la dernière fois et se retrouva au milieu d'un magnifique jardin où elle vit plusieurs personnes discuter. Dont un jeune homme qui avait fait une apparition rapide près des grilles. L'inconnue marcha vers le petit groupe et dit d'une voix douce:

"Bonjour. Je crains que je me sois perdue...Où puis-je trouver Carrie Marcin?"

L'étrange jeune femme fronça les sourcils en regardant Adam et ne le quitta pas des yeux pendant de longues secondes. Elle finit par lui sourire et ajouter d'une voix amicale:

"Vous avez perdu quelque chose...Vous semblez égarer souvent des choses. Si vous avez le temps, je peux vous proposer un enchantement que je connais. Il marche à coup sûr. Vous n'égarerez plus vos possessions."

"Ah oui... Merci Michaël...", se contenta de répondre le directeur en se saisissant de l'appareil. Il se tourna alors vers la personne qui lui proposait un enchantement.

"Ah, c'est très aimable à vous, mais j'ai déjà une fée du logis qui me retrouve tout ce que je perds. Essayez plutôt d'enchanter mes objets pour ne pas qu'ils disparaissent."

Le jardin semblait être le siège d'une certaine effervescence... Encore une nouvelle ? En tout cas, il ne valait mieux pas se détourner de son objectif premier.

"Veuillez m'excuser...", conclut Adam, avant de s'en aller, tout en portant son téléphone à son oreille.

Ailleurs

Les arguments conjoints des jeunes gens, enfin surtout ceux de Rachel et de Michael, semblaient avoir porté leurs fruits : après une dernière hésitation, le directeur se ressaisit. L'Institut n'allait quand même pas laisser des abrutis finis pourrirent un peu plus la situation des mutants dans leur pays ! Jeremiah suivit son référent des yeux, jusqu'à ce que l'autrichien le prenne à partie :

"Sehr quoi ??"

Tournant la tête vers Michael, un sourcil haussé, la moue du garçon se fit finalement boudeuse :

"Et qui est-ce que tu traites de "ptit bonhomme" ?"

Il cherchait la merde le newbie ou quoi ?? Le geek n'était peut-être pas très grand, mais pile à la bonne hauteur pour lui mettre un coup de boule dans le nez ! En attendant, il la tenait sa vengeance, et le sourire satisfait qu'il lança à son camarade lorsque celui-ci confirma qu'ils avaient raté l'heure voulait tout dire. Heureusement, Rachel était là pour couper court à ses enfantillages et le garçon croisa les bras derrière sa nuque :

"Ça a même carrément à voir avec son pouvoir à mon avis, tu te rappelles quand il s'est à moitié désagrégé dans le salon ??"

Malheureusement, cette conversation qui lui convenait tout à fait -trucs dégueux et phobies qui n'étaient pas les siennes, pour changer un peu- reprit vite le cours de son sujet initial : autrement dit, l'idée de sa coéquipière. Idée qui en soit ne le gênait pas, sauf quand on lui demandait de se lancer dans des essayages. Le X-Rays cacha avec peine une grimace :

"Mais hmm... Tu sais qui pourrait vraiment t'aider ? Kanata ! Comme ça, avec lui, t'auras vraiment toutes les tailles que tu veux !"

Comme si le besoin de Rachel en volontaires pouvait générer du monde à la demande, leur petit groupe s'agrandit d'un coup : d'un côté, revenant de l'Institut, leur professeur référent qui avait encore perdu son téléphone et que Micha' se fit un plaisir d'aider rapidement, de l'autre, en provenance tous deux de la grille, un énergumène très bruyant et très envahissant, suivi d'une jeune fille plus discrète. Un sourcil haussé, Jeremiah suivit les échanges de renseignements, fournis pour la plupart par la X-Rays qui s'essayait au bizutage de nouveaux, jusqu'à ce que Pablo, dont l'enthousiasme débordant à saluer l'autrichien et le reste du groupe avait tiré un sourire moqueur au geek, se dirige vers lui. Fuyant comme une anguille, le jeune homme eut un geste de recul, juste à temps pour éviter les effusions. Pas touche à son espace vital.

'Yo...o Pablo. Salua-t-il d'un signe de main peu assuré, rattrapant assez maladroitement l'impolitesse de s'être écarté de la trajectoire du garçon, moi c'est Jeremiah."

Du coup, pour une fois et de façon assez contradictoire vu son comportement, il se montrait presque civilisé. Tous les nouveaux ne pouvaient pas se vanter d'avoir eu le droit à une présentation en bon et dû forme à leur première rencontre avec le geek qui, au mieux, ignorait le statut des gens et faisait comme si de rien n'était, au pire, leur grognait dessus.

D'ailleurs, la jeune femme qui elle ne l'avait pas pris par surprise n'eut le droit qu'à un regard à la fois curieux et méfiant. Elle voulait... enchanter des trucs ? Elle se prenait pour une sorcière ? Cool !

"Vous heu... avez besoin qu'on vous accompagne ?"

Il lança un regard à ceux que sa proposition aurait pu surprendre vu son degré d'amabilité habituelle, puis haussa les épaules :

"J'allais rentrer de toute façon."

Et échapper du même coup à l'ire de Michael privé de mur d'escalade.

Michael allait répéter ce qu’il avait dit à Jeremiah : « Très comique », à sa demande, mais le geek préféra plutôt s’outrer du choix de vocabulaire de l’Autrichien qui, perplexe, recula la tête, croisa un peu les yeux et afficha une moue découragée.

-Chez moi, c’est amical de dire petit bonhomme. Tu es plutôt susceptible quand tu t’y mets!

Mais comme le sujet des phobies d’Adam avait été abordé, le jeune mutant se satisfit des explications de ses camarades hochant la tête avec intérêt. Il allait surenchérir sur le sujet des costumes de Rachel quand Pablo fit son arrivée, aussi remarquable qu’à l’ordinaire. Trop remarquable, en fait. Michael eut à peine le temps de répondre, en hésitant « Salut Pablo. Euh oui ça va bien. Toi? Euh non, pas vraiment… » qu’il lui fit la bise et lui laissa ensuite la main sur l’épaule, comme si ils s’étaient fait changé de couches ensemble. Visiblement mal à l’aise, Michael fléchit les genoux en faisant un pas de côté, afin que son épaule échappe à la main du Sud-américain, et lui lança d’un ton trop sensible pour être une menace :

-Tu sais que le dernier qui m’a pris comme ça est mort?

Observant les présentations de Pablo à l’entourage, Michael remarqua que Jeremiah se montrait beaucoup plus chaleureux avec son colocataire qu’il ne l’avait été le mois précédent avec lui, ce qui lui valu un regard électrifiant.

Avec toute cette action Pablo-centrée, Michael ne remarqua pas l’arrivée de la nouvelle, et sursauta, alors qu’Adam prenait congé. Il tendit la main à la jeune Louisiane et se présenta poliment, en faisant un clin d’œil à Rachel.

-Bonjour, je m’appelle Michael. Bienvenue à l’institut. Mon cochambreur, Pablo, va t’indiquer le chemin pour rejoindre le bureau de la Professeure Marcin. Il devait aller porter ses affaires de toute manière. En plus, Jeremiah ne peut pas rentrer, nous étions en pleine conversation.

Il offrit donc un sourire trop chaleureux pour ne pas sembler carnassier à l’Américain et contourna le banc pour lui bloquer le passage, s’appuyant sur le dossier au cas où l’autre voudrait jouer au plus malin. Portant désormais toute son attention sur la Canadienne, il lui sourit et continua la conversation comme si Pablo et la créole n’avaient jamais fait irruption.

-Ce n’est pas bête de demander à Kanata. Toutefois, je préfèrerais personnellement être mon propre mannequin. Je n’ai pas trop confiance en lui et je n’aime pas l’idée qu’il se promène un peu partout et puisse faire des bêtises et les mettre sur mon dos. Après tout, je suis loin d’être aussi courageux que Jeremiah! Imagine si Kanata prenait mon apparence et allait draguer toutes les filles, un peu comme Pablo! Qu’est-ce que je ferais ensuite?

Michael avait bien pris soin de ne pas regarder Jeremiah de toute sa diatribe et ne porta pas plus son attention sur lui après avoir terminé, bien qu’il mourût d’envie de voir son expression faciale à l’instant. Il reprit ensuite, d’un ton beaucoup plus léger, quoique très interrogatif.

-Comment tu imagines ces costumes? Des couleurs particulières, des modèles? Pour faire comme dans les films? Tu comptes utiliser des produits écologiques?

Apparemment, ce n’était pas leur truc de faire la bises dans cette école… Michael n’avait pas l’air d’apprécier le côté tactile du Latino vu ça remarque, La jolie fille au large sourire semblait surprise et le dernier avait fait une esquive en toute souplesse digne des meilleurs danseurs de hip-hop, pour finir sur un simple signe de la main, Pablo lui répondit alors de la sorte. Bah! Ils ne savent pas ce qui est bon et agréable ces jeunes.

Rachel la souriante lui raconta alors une histoire de dragon à combattre ou un truc du genre. Le Vénézuélien resta perplexe, l’expression de son visage laissait apparaitre la grande souplesse de ces sourcilles qui étaient inversement situé. Ceci sentait la blague à pigeon à plein nez, même si Pablo n’avait pas inventé l’eau qui boue et qu’il aurait eu de la peine à en expliquer le concept, il n’allait pas se faire prendre au piège. Mais en même temps, la fille était charmante alors autant jouer le jeu.

Il allait répondre un truc du genre : "WAW! Ca existe les Dragons Et Mik l’a battu lui aussi ?" Histoire de rester dans le sujet et de faire le pigeon, en attendant le bon moment pour rebondir. Mais voilà qu’une jolie jeune fille, tout à fait au gout du jeune homme en tout cas, arriva et sans le vouloir changea le sujet. Une mutante elle aussi, vu qu’elle parlait d’enchantement, à moins qu’elle ne fut magicienne… Pourquoi pas, il y a quelque mois en arrière Pablo apprenait l’existence des mutants, rien n’affirmait que les magiciens n’existe pas.
En tout cas elle avait besoin d’aide, vu qu’elle avait dit être perdue. Pour le jeune fougueux c’était tout à fait le genre de mission dans ces cordes. Mais voilà que Jeremiah le souple avait pris de l’avance sur lui et avait déjà proposé son aide. Michael enchaîna directement derrière et proposa de laisser faire Pablo, voilà un garçon raisonnable et plein de bons sens. Alors, Pablo esquiva l’anguille de la main et s’approcha de la jeune fille.

"Ouais il a raison Mik ! Laisses faire les professionnelles. Une jeune fille en difficulté, appeler Rapunzel ! " Il attrapa alors la main de la jeune femme qui ne s’était pas encore présentée et y déposa un baisé, puis enchaîna avec une voie un peu plus grave. "Hola Chica. Vous habitez cher vos parents ? " Il finit par éclater de rire. "Désolé, je sais, c’est ringard, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. " Il ponctua avec un clin d’œil et continua. "Offre-moi un sourire et je t’emmène ou tu veux. " Sans demander rien de plus il passa son bras sous celle de la jeune fille et partit bras-dessous, bras-dessous en direction du bâtiment. Il se retourna juste une dernière fois et interpella l’Autrichien.

"Mik, tu t’occupes de ma valise, merci t’es un amour. " C’était gonflé, mais Pablo n’en était plus à ça près. En partant en direction du Perron il posa différente questions à la demoiselle à ses côté. Du genre : "Alors qu’elle est ton petit nom ? " "D’où tu viens? " "Que lui veux-tu à madame Marcin ? " Il la débordait de questions et essayait de prendre le temps d’écouter les réponses.

Perron