[15/05/2109] Je ne veux pas travailler

Centre Documentaire Salemois

Le maori, armé de 2 gobelet de café en carton et une boite pleine de patisserie tout à fait anti-diététique, marchait dans le parc à la recherche de l'endroit parfait. En ce début d'après-midi les meilleures places était déjà prise, mais il avait quand même bon espoir de trouver un coin ombragé mais pas trop et avec une couche gazon assez importante, si il voulaient s'assoir autant que ce soit confortable.
Pendant le trajet depuis la bibliothèque une idée avait germé dans l'esprit de Daniel. Et si il faisait sa déclaration aujourd'hui. Cela faisait très longtemps qu'il attendait de se trouver seul à seul avec Elly. En plus le cadre s'y prêtait bien. C'était romantique, calme, sans risque d'être dérangé... En un mot parfait. Il ne restait plus qu'a trouver l'endroit idéal. Quand soudain, il aperçu l'endroit rêvé. Assez éloigné de l'étang pour éviter les mauvaises odeurs, mais assez proche pour en tendre le bruit de l'eau. Bien ombragé, sans être sombre, avec des arbres assez gros pour pouvoir s'y adosser. Un tapis d'herbe fraiche juste comme il le voulait.
Daniel pressa un peu le pas de peur qu'on leur vole la place sous le nez, ce qui heureusement n'arriva pas. Il déposa la boite dans l'herbe et d'adossa à un Hêtre et but une gorgée de café. Il ne savait pas trop par où commencer, il se rabattît donc sur la nourriture. En sortant un donut de la boite il dit.

Je crois que c'est une des chose qui me plaise le plus aux Etat-Unis, ici on put acheter à manger partout, tout le temps, à n'importe quel moment sans que personne ne trouve ça étrange. On peut grignoter tout la journée si on en à envie. C'est génial!

Centre de Documentation Salemois

Elly et Daniel avait enfin trouvé l'endroit rêvé pour déguster les petites pâtisseries généreusement achetées par le jeune homme. De toute façon, il avait perdu son pari alors bon... Voilà, réfléchir à deux fois avant de parier.

Une fois bien installés, Elly assise les jambes d'un même côté, puisqu'elle était en robe, sur sa veste. Elle prit son verre de café et dégusta le breuvage très chaud. Tellement chaud que ses joues prirent une couleur un peu rosée et elle se brûla les lèvres.

- Ah mince c'est brûlant. S'exclama-t-elle en posant son verre doucement, et en plaquant sa main sur sa bouche. La jeune fille sentait bien le liquide passer par l'oeusophage.
Pour refroidir le tout, Elly prit un cup cake dans la boîte, tout en écoutant Dan' s'extasier sur le mode de vie à l'américaine.

Il était vrai que les USA, niveau bouffe c'était le top, même les épiceries étaient ouvertes jusqu'à pas d'heures. Pratique quand on finit le travail assez tard et que votre mère, qui n'a strictement rien préparé à manger, est en train de jouer à une partie de jambes en l'air avec un inconnu, un énième beau-papa d'un jour.

- Ouais ça c'est cool, mais franchement la plage, le bruit de la mer, chez toi c'est un peu les vacances tous les jours non? Fit la demoiselle en se souvenant que le jeune homme venait d'un île. Et puis voir des buildings tous les jours c'est un peu chiant, c'est gris ça pourrit le décor, tu sais pas la chance que t'as de vivre dans un pays exotique.

Elle qui n'avait jamais voyagé, enviait vraiment Dan'. D'ailleurs, comme pour se venger de sa vie dans son île paradisiaque, Elly plongea son doigt dans la crème du cup cake et...

- Dan', regarde.

Et bim! Elle mit de la crème bleuté sur la joue du jeune homme. Quelle gamine elle pouvait faire parfois. Et le pire c'est qu'elle se mit à rire.

- Fais gaffe, tu te transformes en schtroumpf.

Le reste de crème qui lui restait sur le doigt, elle le lécha.

- Mmmmh t'as bon goût tu sais.

Et elle se remit à rire. Petite gamine rattrapant sa jeunesse un peu perdu.

Elly semblait apprécier la place choisie par Dany. Elle s'installa confortablement et gouta la café. Sa réaction ne se fit pas attendre, le café était chaud. Daniel sourit en voyant grimacer la jeune fille.
Elly semblait d'accord avec lui sur les avantages de "l'american way of life", mais semblait lui préférer la "kiwis way of life". Le maori répondit.

En fait pour moi la mer, la plage c'est le quotidien, tu auras peut-être du mal à le croire mais pour moi ce qui est exotique C'EST les buildings. Tu m'aurais vu quand je suis arrivé ici... Dans le taxi j'était fou, je ne savait pas ou donner de la tête.

Soudain Elly lui montra quelque chose du doigt. Et quand le jeune se tourna pour voir de quoi il s'agissait. Quand soudain il se retrouva décoré d'une jolie marque bleutée. Elly se mit à rire et Daniel se retourna vers elle avec un regard inquisiteur. Elle le nargua même avec une vanne sur le fait qu'il se transformait en schtroumpf. Il s'essuya la joue et lécha ses doigts (faut pas gâcher non plus!). Puis ajouta très calmement.

Elly, Elly, Elly... J'ai grandi dans une tribu avec une dizaine d'enfants de mon âge, dont un grand frère particulièrement doué pour les blagues potache. Donc, laisse moi te dire une chose, à ce jeu... C'est moi le meilleur.

Sur ces derniers mot il se lança vers l'angelenos et se mit à lui chatouiller les côtes. Si les jeu de gamins était de mise, autant y aller gaiment. Après quelques instants Dany s'arreta, et fixa le visage de sa "victime". Et en se relavant, il dit à sa coéquipière.

Tu es très jolie quand tu rigole, tu sait?

Puis il se rapprocha d'elle et s'empressa d'ajouter, de peur d'avoir été mal compris.

C'est aussi le cas quand tu rigole pas, hein. En fait, je voulais dire... Tu es jolie tout le temps. Mais c'est encore plus vrais quand tu ris...

Le jeune homme se mit à rougir et dit, en se cachant le visage.

Pffff. C'est nul comme compliment!

Les deux jeunes gens polémiquaient sur ce qui ressemblait à un paradis ou non. Elly acquiesça quand son ami lui avoua que la mer, ben à force c’était la mer alors que pour lui les buildings c’était quelque chose de nouveau. Et ça paraissait logique après tout. La demoiselle comprenait mieux, tout était une question de point de vue et de vécu.

Et Daniel réagit à sa petite blague enfantine racontant un pan de son passé par la même occasion. Mais il ne répondit pas de la manière dont la jeune fille s’attendait, non il la... chatouilla. Personne ne l’avait encore chatouillé, à part quand elle était gamine, mais ça remontait à vraiment loin. La demoiselle fut surprise de la sensation que ce geste procurait, comme une envie irrésistible de rire, la seule défense permise avec l’entortillement de soit pour échapper au bourreau.

C’était plutôt agréable, et à la fois gênant, elle ne saurait dire pourquoi elle pleurait de rire en même temps de crier « Arrête, ok j’ai compris stop pitié », comme de vieux réflexes oubliés depuis longtemps.

Enfin il s’arrêta et se releva, ça permit à Elly de s’assoir de nouveau, lisser sa robe. Elle ne s’attendait pas à ce que le jeune homme la complimente sur son physique, c’était même troublant après ce contact très rapproché, ses mains le long de ses côtes. Et le plus troublant c’est que la jeune fille sentit ses joues se réchauffer doucement.

*Mais… Qu’est-ce que…*

Daniel essayait d’expliquer ses paroles mais s’emmêlait vraiment les pinceaux, pour finalement se cacher aux creux de ses mains.

Elly rougit pour de bon.

*Mais mais, chiotte qu’est-ce qu’il m’arrive…*

La jeune fille toucha sa joue, oui elle avait bizarrement chaud. Sans doute le café, oui c’était surement ça. Mais son ami lui semblait troublé. Elly se rappela du voyage au Québec et de la réponse de Mina à sa question.

*Je…*

Elly ne savait plus trop quoi penser, c’était comme si son cerveau avait refusé d’analyser la situation, comme si pour la première fois, il refusait de lui dire ce qu’il fallait faire, et la partie sentimental prit le dessus. La jeune mutante laissa faire cette partie de sa matière grise, elle écouta son cœur et prit les mains de Daniel et les abaissa doucement pour le regarder dans les yeux.

- Merci c’est vraiment gentil, personne, non en fait aucun homme ne m’avait jamais complimenté de la sorte, même pas mon ex. Et c’est assez agréable. Fit-elle en souriant.

Daniel était certain de tout avoir ruiné, il se maudissait intérieurement. "Je suis vraiment nul! Pourquoi j'arrive jamais à dire un truc drôle et intelligent quand c'est le bon moment? "
Quand soudain, Elly vint lui prendre les mains pour les abaisser doucement. Elle plongea son regard bleu acier dans ses yeux. Le maori ne réussit à tenir ce regard bien longtemps et il baissa les yeux. Elle lui dit que personne avant ne lui avait fait ce genre de compliment. La reaction de Dany ne se fit pas attendre, il eu un leger sourire et ajouta.

Ça, j'ai beaucoup de mal à le croire... Moi, je m'en suis rendu compte dès la premiere fois où j'ai t'ai vu. Et y'a des garçon beaucoup plus doué que moi pour faire des compliments. Donc, que personne ne te l'ai dit avant moi...

Ils était là, tout les deux, les yeux dans les yeux, ou presque, les mains dans les mains, dans ce coin de parc paradisiaque. Daniel se dit qu'il était moment d'agir, de tenter sa chance, sinon il s'en voudrait pour longtemps. Il pris une inspiration et dit.

De toute façon on s'en fiche des autres! Moi, je te le dis. T'es une fille géniale. Tu es superbe, tu es intélligente, t'a beaucoup d'humour. Si les autres s'en rendes pas compte c'est qu'ils te mérite pas.

Puis il releva vers elle son regard qu'il voulait intense, sans être vraiment sure d'y parvenir.

Elly, je crois que je ressent plus que de l'amitié pour toi... Non, en fait, j'en suis sur! Te voir là en face de moi comme ça, ça m'a convaincu. Je sais pas vraiment ce que c'est, j'ai jamais ressentit un truc pareil avent. Je sais pas si c'est de l'amour, c'est encore un peu trop tôt je crois, mais en tout cas je sais que j'adorerait que tu soit...

Le néo-zélandais laissa mourir sa voix et approcha son visage de celui d'Elly. Il ne manquais plus que les violons pour parfaire la scene. Daniel sentait l'adrenaline monter en lui. Il s'approcha encore un peu et ferma les yeux, en attendant le contact de ses lèvres avec celles de la jeune fille en face de lui.

Daniel avoua quelque chose qui fit qu'Elly devint une tomate bien mûre. Il la complimenta, et dit des choses que personne ne lui avait jamais dit, même pas ce junkie qu'elle avait eu pour petit ami. D'ailleurs Daniel était 100 fois mieux, gentil, attentionné, mignon, un peu bad boy avec ses tatouages.

Alors pourquoi avait-elle soudainement posé la main sur les lèvres du jeune homme, un regard triste peint sur son visage.

- Daniel, je...

Oublié le surnom, oublié la joie, la jeune mutante était troublée:

- Je ne suis pas sure de vouloir sortir avec qui que ce soit pour le moment. Fit-elle la mine attristée, consciente de blesser le jeune homme qui était très timide et qui avait fait l'effort de lui révéler ses sentiments. Après tout, depuis le début, Elly avait eu conscience qu'elle ne le laissait pas indifférent, mais avait fermé les yeux sur ça et n'aurait vraiment pas dû.

- Ecoute, je ne sais pas... Je t'aime beaucoup c'est certain mais je n'ai jamais réellement su ce que c'était l'amour, enfin tu vois... J'ai peur que ça change notre... notre relation si je puis dire ainsi.

Elly n'était pas dans son élément, elle n'avait jamais eu à dévoiler ses sentiments, même pas à Mina. Lorsque la jeune fille était sortie avec ce junkie, c'était une sorte de commun accord et puis elle se foutait bien de ce qu'elle faisait, mais plus maintenant. En y réfléchissant bien, la jeune fille n'avait jamais eu tellement de considération pour le baba cool, elle avait voulu juste tester. Mais là, c'était différent... La mutante lâcha les mains du maori, baissa la tête et serra les poings:

- Je ne veux pas te faire de mal, c'est pour ça... c'est pour ça que je ne dis pas oui. J'aimerais que les choses soient plus faciles, comme avant, mais... tu comptes pour moi et j'ai peur, j'ai peur des sentiments. Je ne peux pas...

Pourquoi des larmes se mirent à couler d'un coup? Elle n'en savait strictement rien. Elly afficha une mine surprise, essuya à la va-vite ses joues, prit son sac et se mit debout.

- Je suis désolée Daniel, sincèrement. J'aimerais ne pas avoir peur parfois...

La jeune fille partit en courant pour se réfugier dans une ruelle, là où elle pourrait méditer.

ailleurs

Au moment ou le maori cru que ses lèvres allaient toucher celle d'Elly, ce furent les doigts de la jeune fille qu'il toucha. Ses yeux se rouvrirent instantanément et la mutante essaya de se justifier. Daniel était tellement troublé qu'il ne compris pas tout ce qu'elle dis. Elle semblait triste, essayait de se justifier. Et elle partit sans que Dany ne puisse placer le moindre mot. Elle se leva et partit en courant. Daniel essaya de l'arrêter.

Elly attends!

Mais elle était déjà loin et le jeune homme posa ses yeux sur l'endroit où Elly se tenait. Il observa ,l'air un peu absent, la tasse de café, qu'elle avait renversée dans sa fuite, qui se déversait sur l'herbe verte. Le cup cake qui avait été martyrisé. Des larmes lui montèrent aux yeux. Qu'avait-il loupé? Il se prit l'arête du nez entre les doigts pour s'empêcher de pleurer. Puis il se mit sur ses pieds. Il pris la boite de gâteau qui était encore quasiment pleine. Il se mit ensuite à marcher un peu groggy, encore sous le choc de la réaction d'Elly. Il jeta la boite dans une poubelle, elle ferait probablement le bonheur de la faune locale.
Il fit le tour du parc pour réfléchir et analyser la situation. Elly ne lui avait pas dit non, c'était bien pire, elle avait eu peu de lui dire oui. Pourquoi cette peur? Et surtout que pouvait-il faire pour l'exorciser? Il devait savoir ce qui c'était passé avec son ancien petit ami. Lui prouver qu'il était différent. Il se dirigea vers l'institut. Il réfléchirait là-bas à la façon d'en savoir plus.

L'Institut