18/05/2109 Se ressourcer

Chambre

Alors que je mettais le pied dehors, je me sentis sourire. comme quoi être en contact avec la nature me faisait un bien immense. Je déambulais un peu pour trouver un coin relativement tranquille, loin d'un passage ou loin d'un groupe d'étudiants. Je finis par trouver mon bonheur.

Je retirais mes chaussures pour sentir sous mes pieds la fraicheur de l'herbe verte, parsemer de petites fleurs de couleur jaune, violet ou bien encore blanche. Je fermais les yeux, inspirais profondément et calmement avant de commencer a exécuter les mouvements de mon kata.
Sereine, je déployais mes membres avec souplesse et force, me concentrant uniquement sur mes mouvements et la nature qui m'entourait. Les battements de mon cœur se ralentirent pour trouver un rythme en accord avec la nature.

Mes gestes étant automatiques une fois que j'avais commencé mon exercice, je me concentrais un peu sur la flore qui m'entourait et décidais de faire pousser d'autres petites fleurs de toutes les couleurs partout autour de moi, de faire naitre les roses qui se trouvaient non loin de moi.
Les yeux toujours fermés, je voyais pas encore ce que donnait le résultat ... je m'en ferai la surprise tout à l'heure lorsque je ferai une pause entre deux exercices mais tout ce que je pouvais dire c'est que l'air sentait divinement bon, frais et indéniablement fleuri. Le résultat serait magnifique j'en étais sure.

Pleinement heureuse et détendue je concluais mes mouvements avant d'ouvrir les yeux pour voir ce que j'avais "créer". Mais je n'eus pas le temps d'observer attentivement mon oeuvre puisqu'une voix m'interpella assez sauvagement.

Pourrir son espace vital olfactif??? Pourrir ... Non mais c'est qui cet imbécile? Je tentais de discerner ou était cet abruti qui osait dire que je pourrissais son espace vital ... avec des fleurs? pauvre choutte ...

Je regardais attentivement autour de moi, sans un mot. J'allais me mettre à vociférer contre cet énergumène quand un "truc" attira mon regard. Dans un arbre, je pus voir ce qui ressemblait a la queue d'un animal ... une sorte de chien ou de loup et en remontant le long de cet appendice je puis clairement voir une silhouette noire dans le feuillage. Mais quelque chose clochait ... encore un mutant dont l'aspect physique avait changé et en prime il ne semblait pas de bonne humeur. Super ...

Je ne me démontais pas même si il fallait l'avouer je ne me sentais pas très rassurée par cet animal.
Non d'un chien, ça t'ennuierait d'être un peu plus polie et de signaler ta présence autrement que par un grognement? Et puis je ne "pourris" pas ton espace vital ... je l'améliore ... je ne vois pas en quoi quelques fleurs pourraient te gêner. répliquais -je sur un ton méprisant.

Je plissais les yeux pour tenter de voir un peu plus ce "charmant" personnage ... mais je pouvais d'or et deja dire que s'il ne descendais pas de cet arbre, je me ferai un malin plaisir de l'en déloger. Je ne voyais rien ... que sa queue et ces yeux d'or qui conféraient à mon "nouvel ami" un air étrangement démoniaque et anti-rassurant.

Les mots résonnèrent dans ma tête avec violence ... il me sous-estimait et il m'insultait ... normal, une journée normal dans une école normal. Oui mais ... nous n'avions rien de normal mais alors rien du tout.

La colère avait pris le pas sur le coté logique et rationnel de ma personne. Tout ce que je voulais c'était mettre une raclée à ce minus qui considérait mes plantes comme du poison et ma pratique des arts martiaux comme une danse.
Oh bien sur s'il m'avait abordé d'une manière plus délicate, j'aurai remédié à la situation et comme je l'ai fais avec Hana j'aurai demandé si cela ne dérangeait pas et nous aurions pu trouver un terrain d'entente. Mais la, il me semblait bien que cela ne pourrait se passer ainsi. Mon cher corbeau fanfaron je t'assure que d'une manière ou d'une autre ... tu vas descendre de cet arbre.

Je me concentrais pour faire en sorte que l'arbre vacille très légèrement pour que cette chose tombe de l'arbre mais je savais pertinemment que je n'avais pas la puissance pour cela alors pendant que l'arbre commençait très légèrement à se mouvoir, je m'appliquais à faire grimper le lierre le long de l'écorce discrètement.

Je t'invite à entrer dans la danse alors ! dis-je alors que le lierre s'entourait autour des chevilles de ce grand dadet et commençait à monter le long de ses jambes.

Voir cet idiot les 4 fers en l'air m'emplit d'une grande satisfaction mais ce ne fut qu'à se moment la que je pus voir complément et concrètement mon adversaire. Un ... loup? je me bats contre un loup?

Le temps que mon cerveau absorbe l'information, il avait coupé le lierre et se retrouvait ... à 4pattes devant moi.
T'es sérieux la? T'es même pas capable de te tenir sur deux pattes et tu veux me faire la morale? dis-je avec un sourire éclatant. Le fait que ce ... garçon du moins semble-t-il grognon comme pas possible et agressif se déplace comme un quadrupède avait de quoi me faire sourire.

Mais il ne me laissa pas le temps de m'amuser plus avant de la situation en s'élançant vers moi pour me saisir à la cheville. Rapidement je parvins a me déplacer mais visiblement la boule de poil était légèrement plus rapide que moi. La preuve? l'égratignure sur ma cheville et le sang qui perlait sur la plaie me semblait être une preuve suffisante. Voila un combat qui ne va pas manquer de piquant.
Je décidais de commencer par un combat simple et sans utilisation de mes dons sans quoi ce ne serait pas juste. Mais je me doutais bien que lui ne s'en priverait pas ... à près tout peut être ne le pouvait-il pas.

Je me plaçais pour engager un combat rapproché ... peut être que privé de son élan et sans possibilité de faire de grand geste ... je pourrais éviter de trop souffrir. Je m'élançais donc pour enchainer coup de poing puis coup de pied au niveau de sa charmante tête velue.

Je ne pus esquiver ce coup la malheureusement et me retrouvais dos au sol. Rester dans une telle position lors d'un combat avec un être normal est une position de faiblesse quoiqu'il est toujours possible de faire tomber le bipède ennemi ... oui mais la ce n'est pas un bipède et il venait de m'en faire la preuve ... la supériorité n'est pas affaire de bipédisme. Je ne pouvais pas rester allongée sur le sol aussi utilisais-je mes jambes et mes bras pour me redresser rapidement.

Il semblait décider a me montrer lequel de nous deux était le meilleur combattant mais je ne me laisserais pas faire. En me concentrant une petite seconde, je parvins a faire éclore plusieurs autres fleurs dans le périmètre ... visiblement ce genre de petit détail le gênait et bien soit ... Tu utilise ta mutation pour me mettre une raclée je vais donc en faire de même petite peluche mal léché

Et alors que cet canidé fonçait vers moi je me mis en position ... espérant tout de même que ces crocs et ces griffes resteraient a leur place et ne viendraient pas s'enfoncer dans ma peau. Avait-il des guérisseurs ou du bon de bons médecins dans cette école? Reste concentrée Meve ...reste concentrée ... J'attendais impatiemment la frappe puissante du lupin tous en faisant un sorte de développer la masse de ronces qui se trouvait un peu plus loin derrière moi. Mais ce n'était pas mon objectif premier ... il fallait des mouvements rapides et puissants. La tête semblait un peu plus fragile bien que les crocs que je pouvais voir me dissuadaient de m'en approcher mais cela me semblait la meilleure tactique. Le reste du corps de mon adversaire bien que loin d'être body buldé semblait plutot bien musclé et frapper à cet endroit ne ferait que me briser le poignet et donc perdre le combat. Ce qui était bien évidement inenvisageable.

Si tu griffes, tu mords ... alors j'en ferai de même !

Tandis que Josh allait réaliser son attaque sur Mevena, il fut ébloui par une lumière provenant des étages de l'Institut.

Mevena, bien que n'étant pas réellement en position d'y prêter plus attention que cela, vit que le faisceau lumineux provenait de la fenêtre ouverte du bureau d'Esther. Une jeune femme se trouvait devant, en compagnie de l'israélienne.

Une fois de plus, Kalalli avait dormi auprès de Charis, trop heureux de la savoir saine et sauve après la terrible journée de la veille. Tout ça n'avait été qu'un vilain cauchemar et ils allaient tous bien physiquement. La vision de ce monde post-apocalyptique avait pourtant eu de quoi les déséquilibrer nettement. Mais comme d'habitude, il fallait tenter de penser à autre chose.

Ainsi, le matin, Charis avait réveillé l'Inuit pour qu'il aille en cours alors qu'elle même allait se préparer. Pourtant le garçon n'avait aucune envie en cette journée d'aller étudier. Il avait argué avoir besoin de sommeil réparateur. Ses nuits étaient toujours difficiles et la vision d'horreur des zombies ne l'aidaient pas. Quelques images lui revenaient régulièrement en tête et il préférait dormir. Pourtant, la Suissesse n'avait pas été convaincue et avait insisté pour qu'il y aille.

Contraint, Kalalli s'était finalement levé d'une humeur grognonne et s'était éclipsé dans sa chambre pour s'habiller. C'était vraiment injuste. Kanata n'hésitait jamais à faire sauter un cours ou deux et lui devait y aller toujours... C'était vraiment injuste ! L'illusionniste fit semblant de partir en cours mais en réalité se rendit en ville toute la matinée pour flâner sans réel but si ce n'est de ne pas être en cours.

Il somnela un moment dans un bar après avoir pris un chocolat chaud puis avait observé distraitement les images du téléviseur dans un coin de la pièce. Puis les heures avançant, il s'était finalement résolu à rentrer en espérant que personne ne lui ferait remarquer son absence en cours.

Avec son sac de cours sur le dos, Kalalli arriva dans le jardin et comptait s'échapper discrètement dans sa chambre pour aller faire une sieste lorsqu'il aperçut que Josh et une fille semblaient se battre. Sans trop comprendre la situation, Kalalli lança une illusion apaisante sur les deux personnes afin de les paralyser l'espace de quelques secondes, puis les libéra de son emprise immédiatement alors qu'il s'était interposé.

" Qu'est ce que vous faites ? Ca va pas ?! Qu'est ce qui se passe ? "

Si j’avais eu le temps, j’aurais explosé de rire. Le grand le fier le sauvage loup garou les pattes sur le museau avec un air de chien battu juste a cause de quelques fleurs. J’étais heureuse d’avoir atteint mon but mais je n’avais pas prévu que cet idiot irait rouler dans les ronces que j’avais développées en plan B.

Le hurlement de douleur qui s’en suivit me fit peur. A mi chemin entre la bête et l’homme, un cri à vous déchirer le cœur (et les tympans) s’éleva des ronces, qui furent déchiqueté en un rien de temps. J’étais sur le point de m’excuser, j’avais même fait un pas pour aller l’aider mais le voir si rageux me remit rapidement à ma place. Je n’avais pas voulu ce qui venait d’arriver mais s’il pensait que j’allais me laisser démolir sans rien dire alors il se trompait largement.

Ensuite tout se passa si rapidement … ses mouvements rapides puissants et déterminés … et le rayon sortit de je ne sais ou. La dernière chose dont je me souviens c’est d’avoir pu parer le coup de griffes qui arrivait vers mon épaule a une vitesse fulgurante mais de n’avoir rien pu faire pour ma cuisse. Le moment de flottement apaisant que je ressentis par la suite me laissa un rien perplexe c'est quoi ce truc .... ; puis je finis par prendre conscience du jeune garçon présent à quelques mètres à peine de nous.

Les fesses dans l’herbe, la cuisse résolument griffée, je me sentais bien … apaisée mais je secouais la tête pour me remettre d’aplombs aussi rapidement que possible. Le loup se trouvait juste à coté de moi et pour éviter de renouveler l’expérience de sentir ces griffes s’enfoncer dans mon corps, je fis appel au lierre que j’avais utilisé dans un premier temps pour le scotcher au sol. Puis je regardais l’adolescent à qui je repondis avec un grand sourire tout en commençant à appuyer sur ma plaie pour éviter de me vider de mon sens.

Ben quoi ? on fait connaissance on n’a pas le droit? … en passant je m’appelle Mève dis-je avec un gigantesque sourire avant de tomber dans les pommes. Le sang que j’avais perdu, la fatigue que j’avais accumulé et l’utilisation de mon don aussi … intensivement et durablement m’avait vidé de mon énergie. Heureusement je restais inconsciente très peu de temps et quelques minutes après j’ouvrais laborieusement un œil pour reprendre contact avec la réalité.

Bureau d'Esther

L'israélienne débarqua en courant dans le jardin, un kit de premiers soins à la main. Son visage ne laissait aucun doute possible : elle était furieuse.

Jetant un regard rapide sur les deux belligérants, Esther conclut qu'il s'agissait plus de peur que de mal. Bref, pas d'urgence vitale.

Elle tendit le kit de premiers soins à Kalalli.

"Merci pour votre intervention. C'était une utilisation judicieuse de votre pouvoir. Je vous remercie de bien vouloir aider Mevena, pendant que je..."

L'israélienne se positionna les bras croisés devant Josh. Sa fureur était à son comble.

"Maintenant on s'explique, Josh. On se calme et on s'explique. Je n'ai aucune patience et sachez que même sans mes pouvoirs je peux encore vous faire mordre la poussière. Alors... Qu'est ce qu'il se passe ici ?"

Elle marqua une pause avant d'ajouter à l'attention des deux autres :

"Je vous entendrais aussi là dessus Mevena et Kalalli. Il est clair que l'Institut ne tolère aucune bagarre de chiffonniers. Par ailleurs, il y a un endroit qui existe pour vos surplus d'hormones mâles, Josh. Cet endroit, ça s'appelle la salle des dangers..."

La situation était incompréhensible. L'illusion semblait avoir marché bien qu'un peu tard. Josh avait eu le temps de blesser la fille et semblait souffrir. Perdu, le jeune garçon observa les deux combattants alors que la dénommée Mevena se présentait avec un sourire béat. Ils faisaient connaissances. En se battant jusqu'au sang ?

Josh semblait enragé et prêt à remettre ça. Qu'est ce qu'elle avait pu lui faire pour qu'il veuille la tuer ? Le loup lui ordonnait de s'écarter. Mais c'était hors de question. Il ne pouvait pas laisser faire ça !

" Arrête Josh ! Tu vas pas la tuer ! Me force pas à te paralyser s'il te plait... " conclue-t-il sur un ton assez implorant.

Ca ne lui faisait jamais plaisir de devoir utiliser ses capacités mutantes sur ses amis. Mais la situation ici semblait imposer une utilisation rapide.

" Qu'est ce qu'elle t'a fait au juste ? " demanda-t-il toujours perdu.

Se retournant vers la jeune femme, il la vit tomber dans les pommes. Rapidement, il accourra auprès d'elle et observa sa cuisse qui saignait abondamment après avoir été profondément griffée. Le garçon appuya de ses deux mains sur la plaie pour tenter d'éviter un saignement trop fort et hurla à Josh :

" Appelle des secours ! Fais quelque chose ! "

La situation était ridicule. Ils n'avaient pas assez de soucis avec l'extérieur sans devoir en plus s'entretuer. Pourtant la mission de la veille leur avait appris à être plus prudents et surtout les avait rapprochés. Enfin il l'avait pensé un instant, jusqu'à ce que Josh demande à l'Inuit de s'écarter pour qu'il finisse son combat.

Kalalli avait du sang sur les mains mais n'avait pas le temps de s'en inquiéter immédiatement. Il ne savait pas si la jeune fille pouvait vraiment mourir actuellement avec ce qu'elle perdait de sang, mais il n'en était pas moins plus rassuré.

Heureusement, Esther arriva immédiatement tel un ange. Soulagé de la voir là, Kala attrapa le kit de premier soin qu'elle lui tendait alors qu'elle le remerciait d'être intervenu. Il en sortit rapidement des compresses. Avec sa propre expérience de la cuisse déchirée par une panthère en Inde, il connaissait les premiers gestes à faire dans ce type de situation. Il appuya sur la plaie avec les compresses afin que le saignement cesse.

Esther faisait la morale à Josh, visiblement très en colère. Mevena semblait reprendre doucement connaissance et la professeur tourna la tête vers eux pour leur indiquer qu'elle les entendrait aussi. Lui aussi ? Mais, pourquoi ? Il n'avait rien fait !

" Je suis arrivé y'a même pas une minute madame ! J'ai juste essayé de les séparer ! " tenta-t-il de se défendre.

Puis il se reconcentra sur la griffure et sur Mevena.

" J'espère que tu as pas trop mal... Si tu as vraiment mal, je peux te refaire une illusion pour t'anesthésier... "

Il tamponna doucement la plaie avec la compresse. Ca paraissait arrêter de saigner autant qu'avant. Il allait falloir désinfecter. Gardant une main pour appuyer sur la blessure, il se saisit d'un désinfectant et la regarda. En fait, il n'allait pas lui laisser le choix. Kalalli relança une illusion agréable afin de transporter Mevena dans un environnement apaisant et agréable le temps de la désinfecter avec une eau colorée jaune. Tant pis pour son vêtement de toute façon, il était déjà fichu avec les entailles.

A nouveau, l'Inuit tamponna la plaie avec une compresse pour retirer l'excès de bétadine. Il attendit quelques secondes puis relâcha l'illusion. Enfin, il commença à chercher dans le kit des pansements de suture adhésifs. Heureusement qu'il savait s'occuper de ce genre de blessures songea-t-il. Autrement il aurait été bien ennuyé pour faire quoique ce soit pour elle...

Par contre, ça allait être difficile de lui mettre les pansements alors qu'elle portait encore son pantalon... Il releva les yeux vers elle, un peu gêné :

" Heu. Pour les pansements, faudra que tu te les mettes toi... Dans le jardin c'est pas le mieux pour se dénuder... "

Finalement, il baissa à nouveau le regard vers la plaie. D'ici un mois, ça aurait disparu probablement...

Je repris connaissance et les choses avaient quelques peu changé. Le jeune garçon que j'avais vu tout à l'heure était à coté de moi et faisait son possible pour soigner ma plaie. Il me parla aussi d'illusions dont je fus pour la "seconde" fois victime. Intéressant comme pouvoir ... ça c'est très pratique ....

Esther était la aussi et semblait très en colère contre Josh ce qui me fit rire. Alors qu'elle tourna la tête vers moi et l'adolescent j'en profitais pour donner un petit coup de fouet avec une branche de lierre dans le dos de la boule de poil que je regardais tout en articulant silencieusement :
C'est pour le lopette, espèce de peluche

Puis je me tournais vers le professeur. J'essayais tant bien que mal de me remettre debout remerciant rapidement mon infirmier d'un grand sourire.

On ne faisait que connaissance dis-je d'un ton désinvolte. D'une façon certes un peu musclé mais connaissance quand même ... et puis c'était un bon entrainement. Je tentais plutot maladroitement je dois l'avouer de dédramatiser la situation. Après tout personne n'était mort.
Je lançais un regard insistant en direction de "l'animal" (puisque je ne connaissais pas encore son prénom) : n'est ce pas?

Puis je me retournais vers l'illusionniste :
Merci encore pour tes soins je lui tendis la main, après l'avoir essuyé sur la partie de mon jean qui n'était pas taché de sang je suis désolée avec toute ce ... mouvement je n'ai pas saisi ton prénom. dis je d'une voix douce.

Les entrainements musclés ne me faisaient pas peur ... certes c'était épuisant et cela me mettait parfois dans un sale état mais dans la vie réelle, on ne faisait pas de cadeau. Et bien que ma cuisse me faisait un mal de chien, je me disais que rien que pour le plaisir de m'entrainer à fond je reviendrais taquiner cette boule de poil avec plaisir.
Mais j'espérais aussi que cet animal était capable de communiquer autrement qu'en grogner ou en frappant. Après tout, c'est plus intéressant si on a des choses à partager autre que des marrons ...

"Merci, Kalalli" lâcha sèchement Esther sans quitter Mevena ou Josh du regard. Les explications des deux loustics n'allaient pas calmer son agacement. Bien au contraire.

"Que connaissance ? Un bon entraînement ?" reprit l'israélienne à l'attention de Mevena. "Vous vous fichez de moi ? Je vous ai vu vous évanouir depuis la fenêtre ! Et comme je le disais à Josh, il existe une salle des dangers pour s'entraîner virtuellement !"

Elle soupira à nouveau et fusilla du regard Josh :

"Je vous rappelle qu'ici et maintenant c'est moi qui pose les questions et donne les ordres. Vous n'êtes pas en mesure d'ordonner à qui que ce soit de la boucler. Je vous demande également de garder vos commentaires pour vous. A ma connaissance, vous avez utiliser vos pouvoirs pour blesser une élève. Que celle-ci ait fait de même avec vous ne vous exonère aucunement de votre responsabilité. Quant à vos accusations de délit de sale gueule, vous vous les gardez également pour vous..."

Esther souffla un grand coup et reprit :

"Bon, je vais faire comme si vous étiez tous les deux des êtres raisonnables et je vais vous entendre. Non pas pour vous plaindre ou pour sortir des noms d'oiseaux. Non. Je veux que vous m'expliquiez EXACTEMENT ce qui s'est passé dans l'ordre où cela s'est passé"

Bureau d'Esther


Anjali avait suivi Esther Koffman et avait eu du mal à ne pas se laisser distancer, l'israélienne avait une bonne endurance et une rapidité qui dénotait un entrainement sportif ou militaire.

Elle a tout de même eu le temps de voir Mevena Raï s'écrouler et se faire soigner par un jeune inuit qui semblait bien connaitre son affaire. Elle le laisse donc faire pour ne pas le gêner, préférant observer les personnes présentes pendant qu'Esther tempétait sur le loup bipède. Elle sent que le loup prend mal les reproches du docteur, ses réactions, ses mots révélaient des blessures émotionnelles récentes. Et l'autre indienne semblait insensible, le narguant dans le dos d'Esther.

*Est-ce que cette fille est bien de culture indienne? Si c'est bien celle qu'on m'a demandé de... enfin... je verrai bien le moment venu comment ça se passera. En tout cas elle a l'air bien combative!* Pensa Anjali en les regardant se défier du regard.
Esther semblait vraiment trés énervée et demandait des explications tout de suite.

Voyant le loup saigner et garder la tête haute en se servant de sa colère malgré ses blessures, elle se dit qu'il n'allait pas pouvoir se calmer ainsi. Elle s'approche du loup et lui pose la main sur le bras délicatement, pour ne pas lui faire du mal. Elle s'adresse au professeur tout en regardant le loup dans les yeux: "Il me semble avoir besoin de soins et de calme pour apaiser sa colère, me permettez-vous de le soigner pendant que vous allez parler en premier à Mevena et Kallali?"

Elle avait retenu les prenoms quand le professeur criait sur le loup. S'adressant maintenant au loup, elle lui parle doucement tout en le prenant par le coude gentiment: "Veux-tu me permettre de soigner tes blessures? Ce sera plus facile si je t'aide."
Anjali demande au passage la trousse des premiers soins au jeune Inuit en attendant la réponse du loup, elle ne voulait ni le brusquer, ni le heurter, préférant lui laisser le choix de se laisser assister ou pas.

Plus ça allait, moins il comprenait. Le ton désinvolte de Mevena était totalement décalé avec la situation. Ils jouaient en se faisant saigner et en essayant sans retenue de s'égorger ? Elle traitait Josh de peluche en plus ! Elle cherchait vraiment les embrouilles. En plus elle essayait d'occulter la situation pour faire connaissance avec l'illusionniste. Ce n'était pas vraiment le moment... Il répondit tout de même par politesse, sans plus de fioritures :

" Kalalli. "

Le garçon se retourna alors vivement vers Josh lorsque celui-ci sembla s'énerver contre le professeur Kofman en disant qu'il ne faisait que se défendre. Etant donné la mauvaise première impression que l'Inuit venait de ressentir envers Mevena, il ne pouvait qu'être de son côté. Josh n'était pas réputé pour savoir se retenir lorsqu'on l'énervait de trop, mais là, la nouvelle semblait réellement le chercher. Et le pire, c'est qu'elle n'avait même pas l'air de comprendre qu'elle aurait pu y rester.

" Tu sais qu'il aurait pu te tuer ou tu te crois protégée par une aura ? " osa-t-il demander un peu sèchement à la nouvelle, poussé par la stupidité de la situation.

Alors qu'il remarquait une autre fille, les dernières paroles de Josh mirent définitivement l'illusionniste de son côté. Quand on se faisait attaquer et qu'on se défendait, si on faisait trop mal en parvenant à retourner la situation, il fallait toujours qu'on passe pour le méchant. Comme s'il fallait tendre l'autre joue. Mais c'était bien fait pour Mevena. Un peu plus et elle aurait presque mérité qu'il ne lui fasse aucune illusion pour la soigner, histoire qu'elle ressente la douleur de sa bêtise.

Esther semblait aussi trouver les explications de Mevena déplacées et ne manqua pas de le faire remarquer. Puis elle répondit vivement à Josh, le remettant à sa place. Ici, c'était elle qui représentait l'autorité. Kalalli écouta sans rien dire. Elle n'avait pas vraiment tort mais il trouvait que la plus fautive était quand même la nouvelle, même si Josh n'était pas blanc du tout.

Finalement, elle demanda aux deux (il était exclu, chouette !) d'expliquer très clairement ce qu'il s'était passé, visiblement exaspérée. Kalalli s'attela a ranger le matériel de soin sans le tacher et ramassa les compresses usagées. Il prit la mallette en la tenant avec les poignets et observa le professeur pour savoir ce qu'il devait faire. L'autre fille voulait soigner Josh avant qu'ils parlent. Kala avait les déchets dans les mains. Il resta immobile pour écouter les raisons de ce combat. Il était curieux de comprendre dans quoi il était arrivé et ce qui avait bien pu les pousser à se battre à mort.

La situation prenait un tour que je n’aimais pas mais alors pas du tout. C’est quoi ça … un tribunal à ciel ouvert ? L’animal n’avait pas saisi mon invitation à une trêve, la prof hurlait, Kalalli se montrait hostile alors qu’il ne savait rien de l’histoire quand à l’autre indienne elle semblait plus se préoccuper du loup que du reste de l’affaire.

J’avais passé l’âge de devoir m’expliquer et visiblement le pauvre animal maltraité par la vilaine vilaine indienne inconsciente avait remporté toute les voix sauf peut être celle du professeur. Je me redressais donc tout en ignorant l’adolescent infirmier. Je m’avançais vers le professeur.

Non je ne me fiche pas de vous. Nous avons simplement eu une altercation … un problème de territoire si vous préférez et nous en sommes venu aux mains. Voila c’est aussi simple que cela … mettez ça sur le compte de la fatigue, du fait que je sois irritable en ce moment ou encore du fait que ce … mâle ait un caractère de chien mais maintenant l’affaire est terminée. Cela ne se reproduira plus. Toutes mes excuses pour le dérangement occasionné

J’avais parlé d’une voix ferme, sans tremblement mais en moi s’envolait un tourbillon de sentiment. La colère, l’injustice, l’incompréhension se bousculaient. Je devais partir rapidement sans quoi je menaçais de m’effondrer. Et ce n’était jamais bon signe … soit je me transformais en une boule de rage soit je tombais au sol en pleurant comme une madeleine (ce que je faisais très rarement … la rage étant plus simple a faire sortir que des larmes) Aussi pour éviter de choquer une nouvelle fois, je commençais a me diriger lentement vers un autre coin du parc.

Plus je me déplaçais plus je concevais une rage envers tout ce petit monde. Dans un premier temps envers le loup. Il pensait être le seul à avoir vécu des événements difficiles ? Cet abruti pensait réellement qu’il n’y était pour rien dans cette affaire ? Tout rejeter sur ma tête comme si j'étais la seule et unique responsable. Ah mais désolée chéri … le tango se danse à deux et crois moi j’étais pas seule sur ce coup la.
Puis envers Kalalli. Pour qui se prenait ce petit prétentieux pour oser me juger sans avoir entendu ma version des faits et me mépriser de la sorte?
Contre l'autre indienne qui n'avait dieu que pour la bête ... c'est quoi ça ... une sainte réincarnée? j'espère qu'il va tenter de la mordre aussi ...
Et contre le professeur, qui de mon point de vue aurait du gérer la situation sans avoir à le faire devant des témoins. Ce qui s'était passé n'avait pas besoin d'être éclairci devant un prétentieux et autres témoins.

Plus je réfléchissais plus je m'énervais et plus je comprenais que la rage me faisait penser autre chose que ce que j'aurai du penser. Kalalli devait être un ami de l'animal voila pourquoi il se mettait de son coté, l'autre indienne devait avoir un fond altruiste très développé et ne pensait donc qu'à s'occuper du second blessé puisque moi j'avais été "secouru" par l'inuit et enfin le professeur ne faisait que gérer une crise sur le vif.

Lasse de m’emmêler les pinceaux toute seule, je finis par m’assoir sur un petit banc non loin de la. Je savais que la conversation n’était pas fini, ni avec Esther ni même avec l’autre animal … mais j’avais besoin de me retrouver seule pour me calmer. On pensait qu’il allait exploser sous prétexte qu’il semblait le plus féroce ? Grossière erreur. Mais je ne pouvais pas me laisser aller aussi fermais-je les yeux pour commencer à méditer du mieux que je pouvais. Il était plutôt rare que je m'adonne a ce type d'exercice mais un ami m'avait dis que cela pouvait soulager alors autant se lancer.

Anjali voyait Mevena s'énerver, une rage semblait la prendre mais elle alla s'isoler pas loin pour se calmer. Elle pensait qu'il allait être dur d'approcher sa compatriote, elle semblait pleine de colère et de rage, elle se demandait d'où ça venait, qu'est-ce qu'elle pouvait avoir vécu pour être ainsi.

L'inuit semblait se ranger du côté du Lupin, il devait être son ami s'il réagissait ainsi sans avoir entendu toutes les explications. Mais bon point pour lui, il ne partait pas sans avoir tout entendu, il ne faut pas juger trop vite les gens sans connaitre les tenants et les aboutissants.

Elle reporte son attention sur le Lupin qui avait eu un brusque mouvement de recul à son contact, elle avait cru que son coeur allait lâcher mais il s'était calmé et la laissait le toucher. Son aspect était terrifiant, c'était la première fois qu'elle voyait un animorphe de prés, elle ignorait même que ça existait avant de le voir aujourd'hui.
Elle imaginait la souffrance de l'exclusion qu'il avait dû subir, le rejet et la peur des autres. Elle ne veut pas le blesser en réagissant mal, elle prend donc sur elle de rester sereine et amicale. Il accepte qu'elle le soigne, c'était un petit pas vers elle, un petit signe de confiance, ça devait se mériter avec lui sans doute, elle en est touchée.

Avec un sourire doux, elle se saisit de la trousse de Kalalli qui était resté immobile. Comme le professeur semblait ne pas avoir entendu, elle prit l'initiative de soigner... Josh!
Elle venait enfin de s'en souvenir, avec toute cette émotion qu'elle avait vécu, l'intervention qu'elle avait du faire pour dévier l'attaque du garçon avec son rayon de lumière pour ne pas qu'il tue la jeune indienne, son esprit était perturbé par ce qu'elle avait ressenti. elle n'avait jamais eu d'émotions aussi fortes, même l'attaque de la villa en inde n'était pas aussi effrayante.

Elle l'invite à s'assoir sur un banc du jardin et commence à sortir le matériel des premiers soins, il fallait d'abord s'occuper de son dos, il semblait que la plaie était plus profonde que devant.
"Viens Josh, laisse moi voir tout ça. Merci de me laisser te soigner." Murmure-t-elle.

"Une histoire de territoire ? C'est... C'est..."

Esther était trop énervée pour exprimer d'une façon polie le fond de sa pensée. Néanmoins, elle arriva tout de même à terminer sa phrase :

"C'est pathétique. Réellement pathétique et navrant. Je veux bien qu'on puisse être irritable, exaspéré par certaines choses mais de là à en venir aux mains ? Qui plus est en utilisant ses pouvoirs ? Je suis... sans voix"

Mevena s'était mise un peu à l'écart. Visiblement, elle pouvait se déplacer sans trop de mal. Vraisemblablement ses blessures n'étaient que superficielles. L'israélienne jeta un œil rapide au pelage de Josh. Lui non plus n'avait rien. Même la trousse de premiers secours semblait en l'espèce superfétatoire...

"Que votre histoire soit vraie ou non, Josh, je veux bien vous accorder le bénéfice du doute. Il n'empêche que cela ne vous exonère absolument pas de votre responsabilité. Loin de là. En venir aux mains n'est pas une façon de régler un conflit dans le cadre de notre institution. Au pire, vous auriez du mettre de la distance. Et de toutes façons, n'essayez pas de me faire gober que les blessures que portent Mevena sont de la légitime défense. Vous n'avez pas fait que vous défendre mais vous avez bel et bien attaqué avec vos pouvoirs. Vous êtes tout aussi responsable que Mevena dans ce qui arrive..."

Elle se passa la main dans les cheveux et médita quelques instants sa sanction.

"Quoi qu'il en soit l'affaire est terminée pour aujourd'hui. Je vous suggère d'aller faire un rappel anti-tétanique tous les deux. Je vous suggère aussi de méditer sur vos actions. Si je passe l'éponge pour cette fois, la prochaine - et c'est valable pour Mevena aussi - c'est la porte sans autre forme de procès"

Esther plongea son regard dans les yeux du lupin pour bien lui faire comprendre qu'il ne s'agissait pas de paroles en l'air.

"Par ailleurs, pour qu'une sanction effective soit prise et comme vous vous êtes comportés en gamins irresponsables, je vous demanderai de me copier 50 fois "La violence n'est pas une façon acceptable de régler un conflit au sein de l'Institut". Ce sera 400 fois pour Mevena pour tenir compte du fait que tenir un stylo n'est pas forcément évident pour vous. Et puis, vous êtes bons tous les deux pour un amusement tout militaire : récurer les toilettes et les salles de bains de tout l'Institut à la brosse-à-dents dès que vous aurez un peu de temps dans la semaine"

Elle sourit, satisfaite d'elle-même et ajouta :

"Les lignes je les veux sur mon bureau, demain à la première heure. Vous pouvez rompre"

Puis, elle fit quelques pas en direction de Mevena et lui tint exactement le même discours. Elle récupéra sa trousse de premiers soins qui n'était finalement d'aucune utilité et repartit en direction de l'Institut...

Saut temporel