[OnyX 8.2.4] Capitol's Defenders (Jason, Leah et Josh)

Le 17 mai… Journée fatidique, s’il en était. Maints malheurs étaient prévus ce jour, maintes menaces avaient été faites, sur Washington. Et deux équipes complètes avaient été dépêchées sur le terrain. Les OnyX étaient l’une d’elles. Ils avaient pour mission de défendre la Chambre du Sénat américain d’une potentielle attaque terroriste assez obscure, et non revendiquée.

C’est pourtant le cœur léger qu’ils s’étaient rendus jusqu’au Mall de Washington, sur les grandes pelouses du Capitole, afin d’y partager un pique-nique d’équipe d’avant-mission. Celui-ci s’était bien passé, et ils avaient appris à faire connaissance entre eux et avec leur professeur.

Mais l’heure du début de leur mission approcha bien vite, et Clark dut abandonner son équipe pour rejoindre son propre post d’observation, dans la salle de surveillance. Chaque petit sous-groupe s’en alla donc à son poste également : Charis et Kalalli à l’avant du bâtiment, pas loin de l’endroit où ils avaient pique-niqué. Dominico et Miyabi étaient à l’arrière, eux, toujours à l’extérieur. Adam et Leah étaient désormais dans la grande rotonde, et Jason et Josh dans la petite rotonde…


Jason et Josh, en dernière ligne, avaient deux pièces à leur disposition : la petite rotonde et l’ancienne chambre du Sénat. La première était garnie de quelques visiteurs de passage, qui n’y restaient pas longtemps, et la seconde était presque totalement vide. Seul un homme, visiblement ravi d’être là, prenait en photo chaque pan de mur avec une motivation non feinte…

Dans le communicateur de tout le monde, la voix chuchotante de Kalalli se fit entendre :

" L'homme au chapeau. Le télépathe et manipulateur psy de Génosha. Il est devant nous. Il m'a reconnu..."

Ça y est, on y était. Un peu comme lorsqu’on passait un examen important, Jason avait une drôle de boule au ventre, angoissé à l’idée d’échouer, mais excité à la pensée de ce qui allait se jouer ici même. L’après midi avait été une sorte de rêve flou, avec des rires d’enfants, du soleil et des blagues potaches, alors que l’irlandais apprenait à ses coéquipiers la variante irlandaise du rami, et que tous profitait de cette après midi tellement banale, tellement en décalage avec ce qui les attendait plus tard. C’est à cette occasion que Jason pris l’ampleur de ce que pouvais subir Josh. Déjà, lors du cours avec Cassandre, il avait pu réfléchir aux implications d’avoir une mutation aussi visible. Au milieu de ces gens ordinaires, ça devenait encore plus flagrant. Mais il était hors de question de montrer un air afligé, il ne savait que trop bien à quel point cela pouvait agacer de « subir » ce genre de ton compatissant de la part de personnes plus ou moins proche.

C’était la deuxième fois qu’il se retrouvait en tandem avec Josh, et, bien qu’ils s’en soient sorti tous les deux avec les honneurs la première fois, ce n’était qu’une simulation. La il allait falloir être prudent et efficace, car les implications et répercussions allaient bien plus loin que la salle des dangers. Quand à lui, depuis sa mutation secondaire, il fallait qu’il se concentre pour ne pas céder à la panique ou au stress, sans quoi ça risquait de se déclencher à des moments très inopportuns… Il lui fallait encore trouver un moyen de l’utiliser à son avantage, mais il travaillait sur ce point précis, justement…

C’est donc avec les précautions et la concentration d’usage qu’il se dirigea, en compagnie de josh, vers la petite rotonde. Le fait de savoir qu’ils seraient la dernière ligne de défense ne changeait rien au problème : parfois la dernière ligne pouvait devenir la première, surtout si des mutants s’en mêlaient… Il ne fallait rien négliger. Sachant que son camarade était bien plus équipé que lui pour la reconnaissance, il lui demanda simplement :
« tu m’aides à inspecter les lieux ? si tu repères ou sens des trucs suspects, genre.. chepa… micros, substances … que sais je.. On est partis du principe que tout est clean avant qu’on arrive, mais mieux vaut être prudent. Je tente de faire diversion ».

Bien que devant se cacher en partis avec des fringues pour ne pas attirer l’attention sur lui, Josh, paradoxalement, serait beaucoup plus discret que lui pour « fouiller discrètement » les lieux.

Quant à lui, il lui fallait occuper le regard des quelques passants pour donner le champ libre à Josh. C’est donc avec toutes les tactiques de poseurs pro qu’il se donnait l’air inspiré, regardant, à l’instar du photographe amateur, les curiosités locales. Il fit même un sourire colgate à ce dernier, ça ne mangeait pas de pain. « ça fait plaisir à voir, autant d’enthousiasme.. Photographe professionnel ? » lui dit il. il espérait passer pour un jeune éphèbe cherchant à se faire photographier, pas méchant pour deux sous, mais pas très futé…

Le photographe bedonnant regarda Jason avec admiration, et il lui répondit avec entrain, doté d'un fort accent texan.

"Professionnel? Oui, non...heu. Je visite pour la première fois Washington, c'est grand! Z'êtes une sorte de star? Si j'vous tire le portrait, vous m'ferez un autographe?"

L’odeur qui assaillit les narines sensibles du lupin était aisément caractérisable : la transpiration. Ce type suait à foison, et sa jolie chemise colorée n’était certainement pas de première fraicheur. Il sentait aussi les relents âcres de son haleine chargée de la bière de mauvaise qualité et du hot-dog moutarde qu’il s’était apparemment mangé en guise de repas de midi. Pas de trace d’odeur de poudre ou d’explosif, en tout cas.

C’est alors que la voix de Clark retentit dans le communicateur de Jason et de Josh.

« Tatoo, Fenrir, mouvement suspect à l’extrémité de votre zone, vers la chambre du Sénat. Deux hommes en habits d’ouvrier tentent de pénétrer dans une zone interdite menant à l’étage ! Ils ne m’ont pas été signalés par la sécurité. »

Sa technique marcha…. Un peu trop bien d’ailleurs, puisque le photographe amateur alla même jusqu'à lui demander un autographe. Jason se retint de justesse de pouffer de rire, et il fut aidé en cela par l’intervention de Kalali, qui leur précisait avoir affaire à un télépathe malheureusement connu par l’équipe pour son action à Genosha. Ça commençait à se corser, mais dans l’état actuel des choses, Jason n’y pouvais rien. Il était prévenu, et c’était déjà pas mal.
« Célèbre ? ah non… pas encore… mais je vai tenter de devenir acteur … ou.. euh.. Modèle… quelque chose comme ça… » le regard un peu rêveur, il passait pour un parfait benêt imbu de lui-même… Il haussa les épaules « je me dis, pourquoi pas commencer par ici non ? après tout ya forcément plein de gens célèbres, ou des photographes … mais il y a aussi plein de trucs à voir, c’est dément… j’étais jamais venu ici… c’est super grand… ».

C’est à ce moment la qu’il reçut l’information de leur prof, qui jouait la sentinelle pour l’occasion, comme il le leur avait expliqué… Soit c’ était une diversion pour donner le champ libre ici, soit c’était un réel problème qu’il fallait circonvenir… Il ne pouvait pour autant pas laisser le type comme ça en plan sans explication…

Il prit à son tour son communicateur, en se retournant pour « admirer le paysage » et cacher sa manœuvre à son interlocuteur… « je l’occupe, josh.. si jamais c’est une diversion, je préfere rester dans les parages… a toi de jouer… appelle si il y a un problème, je continue de surveiller cette zone ».

De fait, l’irlandais essayait de ne pas perdre une miette de ce qui se déroulait ici. Ils étaient deux, et il faisait confiance à Josh, et jusqu'à preuve du contraire, cette zone restait sensible…

Le photographe acharné ne vit que du feu au jeu de Jason. Du feu, et des dollars, visiblement, car sitôt que Tatoo eut terminé de passer sa communication à Josh, le touriste l’attrapa par les épaules pour le retourner face à lui, le visage enfiévré et bouffi d’une idée qu’il n’allait pas tarder à exposer avec engouement.

« Oui, oui ! Vous avez la belle gueule pour ça, et moi j’ai l’appareil et l’cerveau pour qu’ça marche ! Je serai votre agent, et vous la plus grande star de tous les temps ? Qu’est-ce z’en dites ? On va s’faire un max de pognon avec ça ! Wilfred Jinkles ! »

Et il tendit une main moite et nerveuse afin que Jason la serre, tant pour se présenter que pour conclure le marché…

Du côté du lupin, ça ne se passa pas exactement comme prévu : il avait surestimé ses capacités à approcher discrètement un duo suspect tout en galopant. À moins que ce fut ledit duo qui était sur ses gardes, bien sûr. Lorsqu’il déboucha derrière eux, les deux hommes venaient de réussir à ouvrir la porte, qui donnait sur un escalier montant, de service, et ils se retournèrent vers Josh, effrayés.


Fenrir parvint à bondir vers eux, mais le plus jeune des deux, en combinaison brune, s’écarta vivement, et commença à fuir par la porte qu’il venait d’ouvrir. L’autre, plus âgé et moins vif, venait de tomber à la renverse sous le poids de Josh, mais demeurait éveillé, protégé de l’assommement par son casque de protection. Il criait…

« Non, non, stop, pitié ! »

Il n’avait visiblement pas l’habitude de se faire agresser par un homme-loup habillé…

Dans d’autres circonstances, Jason aurait surement trouvé ça très drôle. D’ailleurs, quand il raconterait ça à Luther, surement qu’il se ferait charrier. En attendant, ce type ne lui était pas spécialement des plus sympathiques, d’autant plus qu’il lui faisait penser au gros porc, son ex commanditaire, qui avait voulu le séquestrer et le forcer à avoir des relations avec Charles. Encore que, cette dernière demande n’était pas spécialement déplaisante en soit, devait il s’avouer.

Le photographe amateur avait tôt fait de mordre à l’hameçon, ce qui avait laissé le champ libre à Josh, mais l’irlandais se retrouvait à présent avec un boulet collé aux basques… Il fallait s’en débarrasser, et vite, et ce d’autant plus que Josh avait besoin de lui. Il mit encore à contribution son talent naturel d’acteur, espérant ne pas trop en faire.

« Ouah, ce serait génial… En plus je.. » il s’interrompit, faisant semblant de recevoir un appel vibreur sur son portable. « allo ? » dit-il, en profitant pour s’éloigner de quelques pas… « Fanny ? Ma poupée, tu ne devineras jamais ! je vais devenir une star.. Quoi ?... attend, je t’entends pas… » Et hop, ni vu n’y connu je t’embrouille, il s’éloignait à pas vifs, une main bouchant son oreille, l’autre à son téléphone, simulant un appel à sa « poupée »… Dès qu’il pu, il bifurqua, pour être hors de vu du photographe, comptant sur l’effet de surprise et sa condition physique à priori supérieure, pour le semer rapidement et venir au « secours » de son coéquipier.

Ce qu’il n’aimait pas, dans l’histoire, c’était de s’éloigner de son poste de surveillance. Il fit de son mieux pour rejoindre rapidement son coéquipier et partir à la poursuite du fuyant, profitant des indications qu’il avait reçu de josh précédemment… Dans sa tête une inquiétude tournait en boucle « et si c’était une diversion ? ».. Mais leur beau gosse de prof jouait la sentinelle, il devait s’en rappeler et apprendre à déléguer et faire confiance.

Immobilisé, l’ouvrier asiatique tremblait de peur sous le poids de Josh qui le maintenait fermement au sol. L’homme ne semblait pas coutumier aux plaquages par des hommes-loups.

« Pitié, pas tuer, pas tuer. Tenez, vous prendre, mais pas tuer. »

Il sortit tant bien que mal de sa combinaison deux gros paquets en plastique contenant de la poudre blanche, semblable à de la farine…

C’est à cet instant que Jason débarqua dans le couloir, à la poursuite du second asiatique. Il s’élança dans les escaliers, tout en entendant des pas pressés, en haut. Les pas de celui qui fuyait, et qui venait de pousser la porte d’un des étages supérieurs, un des deux premiers, sans doute, pour y pénétrer…

La voix de Clark retentit une nouvelle fois dans le communicateur des deux OnyX.

« Tatoo, je n’ai pas accès au système de vidéosurveillance des étages, ça sera à l’aveuglette, si tu montes. Fenrir, attention, un touriste vient vers votre position en courant. »

En effet, des pas pressés se rapprochaient, et la silhouette de l’homme à l’appareil photo que Jason avait laissé planté tout seul se profilait dans l’encadrement de la porte menant au couloir.

Aux oubliettes le plan tout bien ficelé, le parfait exercice concocté par la salle des dangers. Ils étaient dans une belle merde, et Jason avait la désagréable impression qu’on l’éloignait de son poste de surveillance initial. Mais avait-il le choix ? Ce qui l’étonnait vraiment, c’est le peu de résistance que le premier ouvrier avait offert à Josh. Bien sur, ce dernier avait de quoi intimider n’importe quel individu, mais si ces deux gus avaient été ici pour les menaces que les élèves de l’institut devaient circonvenir, ils auraient du être…. Plus entrainés ? Plus agressifs ? Plus… pros, en quelque sorte ?

Non, tout ça sentait le coup fourré et le détournement à plein nez. Quand la voix de son nouveau prof retentit dans son communicateur, il lâcha un soupir de frustration. Bon, il allait falloir improviser à présent.

« Très bien, je reste prudent… Mais ça me dit rien qui vaille, j’ai l’impression qu’on nous détourne de notre surveillance initiale. Faut garder un œil sur notre planque du début, au cas où. Désolé de t’avoir refilé le boulet, Fenrir… C’était pas prévu ».

Ou pouvait bien être le fuyard ? Soit il courait pour s’échapper et dans ce cas la, Jason pourrait le repérer au moins au son... Soit il lui tendait un piège, et, si c’était le cas, l’irlandais avait tout intérêt à rester discret… Il ne possédait pas les talents naturels de son coéquipier pour pister une proie ou se faire plus discret. Il allait falloir faire avec, malgré tout… Mais il avait un atout dans sa manche, même si il n’était pas encore vraiment à l’aise avec cette nouvelle facette de son pouvoir.

Afin de se faire plus discret qu’il ne l’était naturellement, Jason puisa dans son nouveau pouvoir, qu’il s’était entrainé à maitriser un peu mieux qu’à son apparition. Il voulait en profiter pour tenter de repérer sa « proie » Il espérait ainsi, en étant immatériel, ne plus faire de bruit et se fondre plus facilement dans les ombres, espérant, pour une fois, être plutôt principalement noir que luminescent, vu qu’il ne contrôlait pas spécialement les « couleurs » de ses manifestations

À l’étage, Jason venait de se changer en élémentaire psychique, sombre avec quelques éclats blancs luminescents. Le couloir dans lequel il était arrivé comportait de nombreuses portes, à gauche comme à droite. Mais Jason n’eut guère de difficulté à repérer le fuyard : sous ses yeux, il venait de quitter une pièce sur la droite. L’asiatique avait vu la forme sombre dans le couloir, et s’était précipité vers la porte juste en face de manière frénétique… Il portait à la main un sachet transparent contenant de la poudre blanche… Visiblement, celui-ci était ouvert, puisque quelques nuages épars étaient tombés sur le sol.

Au rez-de-chaussée, le plan de Josh marcha assez bien : terrorisé, l’homme en bleu fit mine de travailler, suant tout de même de peur, mais c’était largement suffisant pour le benêt qui arriva, dégoulinant de sueur, et transpirant comme un vieux phoque, son appareil photo à la main. Il regarda l’ouvrier en reprenant son souffle, puis affirma :

« Hé toi, t’aurais pas vu un type passer là ? Genre belle-gueule de tombeur. »

L’ouvrier déglutit bruyamment avant de faire signe ‘non’ de la tête. Le touriste ne semblait pas convaincu.

« Mais c’est pas possible, ça, je l’ai vu partir par ici, il doit forcément être là ! Vous savez pas ouvrir les yeux ? Ah ça c’est c’qui arrive quand on rameute de la main d’œuvre asiate pour payer moins d’salaire : les services sont négligés ! »

L’ouvrier n’osait rien dire, et jetait quelques coups d’œil nerveux vers l’endroit où Josh s’était tapi, ne sachant visiblement pas comment se débarrasser de ce type…

Tentant de se calmer, de canaliser ses émotions, Jason parvint à se changer volontairement. Il se regarda. C’était mieux que rien, il ne s’était pas changer en fantôme blanc luminescent. Il aurait donné cher pour pouvoir passer à travers les murs, mais ce n’était pas encore le cas. Il était immatériel, ce qui conférait quelques avantages, mais pas celui de passer à travers les murs. Le type qu’il poursuivait s’était précipité par une porte située en face de lui. Un vulgaire revendeur de drogue ? La coïncidence paraissait tout de même un peu grosse. De toute façon, son coéquipier étant resté dans la zone de surveillance, il pouvait lui faire confiance en cas de coup de Trafalgar. Il se précipita donc à la suite du type, se disant que, finalement, si ce n’était pas un des terroristes qu’ils devaient appréhender, il perdrait surement son temps à l’interroger. Mais avait-il le choix ? Il fallait en avoir le cœur net.

Il prit donc le risque d’utiliser son pouvoir pour l’immobiliser, vu qu’il était repéré, il n’avait plus besoin d’être sous forme élémentaire. De toute façon, il n’arrivait pas, pour le moment, à rester sous cette forme longtemps. Il ne voulait pas le molester sans raison, aussi ce contenta t’il de viser devant lui pour matérialiser un pan de mur. Si il rentrait dedans, il serait sonné, mais, espérait l’irlandais, pas dans les vaps pour autant, pour peu qu’il puisse jauger sa vitesse de course. « Arrêtez vous, je ne vous veux pas de mal, sauf si vous m’y obligez », ajouta-t-il, histoire de le détourner, au moins quelques instants, de sa course.

De simples utilisateurs ou revendeurs de drogue ? Cela paraissait quelque peu étrange à l’irlandais, mais après tout, il avait déjà vu des choses beaucoup plus étranges que ça. Il pensait également au message de kal, et se demandait comment ça pouvait se passer de leur côté. Un télépathe ou manipulateur psi, ça, il n’aimait pas du tout. Faudrait pas qu’il soit de la partie, qui qu’il puisse être… Il faisait confiance à kal pour s’en tirer. Il s’était endurçis, en témoignait la trempe qu’il avait mise à Kitsune. Jason avait plus ou moins compris qu’il était, indirectement, impliqué dans l’affaire, mais il n’avait pas eut l’occasion de demander des détails à kal, et ce dernier n’avait pas l’air prêt à en parler… Il faudrait qu’il creuse la question, un de ces jours…

À l’étage, Jason avait réussi à matérialiser son mur psychique, tout en se débarrassant de son apparence immatérielle. L’asiatique fonça droit dessus, et ce qu’il tenait en main vola dans tous les sens : le sachet en plastique explosa dans un nuage blanchâtre, qui restait en suspension dans l’air, et un téléphone cellulaire valsa contre un mur adjacent, alors qu’il était en train de vibrer… L’homme, lui, tomba sur ses fesses, complètement surpris par ce qui venait de se passer. Il était un peu sonné, et mit près de trois secondes avant de se retourner vers Tatoo, d’un air effaré, complètement paniqué. Il tenta de se relever, mais glissa sur le sol tant ses mouvements relevaient de la panique extrême… Et il s’affala sur le sol une nouvelle fois…

En bas, le chinois plissait les yeux en tentant de lire sur les lèvres lupines de Josh. Cela relevait d’un exercice difficile, pour qui n’avait jamais entendu parler un loup. Si bien que le touriste se retourna curieusement vers la colonne en haussant un sourcil. Heureusement, Fenrir était bien planqué, et il ne l’aperçut pas. Mais sitôt qu’il fut retourné, le chinois lui tapa sur l’épaule, et lui affirma d’une voix nerveuse.

« Par là, par là ! »

Il désignait la salle de l’ancien Sénat, près du passage vers la rotonde principale. Et le photographe mordit à l’hameçon, et après un regard de dédain pour l’ouvrier, et un dernier coup d’œil soupçonneux vers Josh, s’en alla en trottinant vers la salle indiquée.

C'est alors qu'une sirène d'alarme commença à résonner dans le bâtiment...

L’intérêt avec les murs, c’est que la plupart des gens vont droit dedans. Celui-ci ne fit pas exception, mais il n’avait pas l’air spécialement sur entrainé, mais plutôt d’un revendeur de drogue en panique. Si ce nuage blanc était bien la saloperie que ça semblait être, ce n’était surement pas une bonne idée d’arriver prêt du type et de prendre un bon bol d’air. En revanche, savoir pourquoi ces deux minables s’amusaient à trafiquer de la drogue dans un endroit tellement sous « pression » médiatique, ça, c’était plutôt intéressant.

Jason enregistra tout presque au ralenti. Le nuage, le téléphone, l’asiatique en panique. Il fallait circonvenir tout ça. Il tenta, vaille que vaille, d’enfermer le maximum de poudre dans des bulles psys, et de tenter un regard menaçant sur l’asiatique, en approchant le plus calmement possible. Il voulait s’emparer du téléphone, sans y répondre, pour avoir une trace de leur interlocuteur.

En utilisant sa voix la plus glaciale possible, il dit simplement
« Tu vas devoir me répondre, et vite. Sinon c’est toi qui finis dans une bulle, et je peux te garantir que mourir d’asphyxie n’est pas des plus plaisants. » Chose qu’il serait incapable de faire sans une bonne raison, mais sa victime n’avait pas besoin de le savoir.

« Qu’est ce que toi et ton copain trafiquez ici ? Qui t’envois et dans quel but ? Vite, je ne suis pas très patient… ». Il fut interrompu par son coéquipier, auquel il répondit, ainsi qu’a son prof.

« J’interroge l’autre type. Je récupère son cellulaire, il recevait un appel… Tout va bien pour le moment, mais ça sent le coup fourré. Que viennent foutre ici deux revendeurs de drogues, à part faire diversion ? ». Lorsque, suite à ça, l’alarme retentit, il eut comme un frisson glacial le long de la colonne vertébrale. Il n’aimait pas ça du tout.

Sur la fréquence commune, il ajouta « c’est quoi ce bordel ? ». Il avait clairement l'impression de s'être fait empapaouté, et ça n'avait vraiment rien d'agréable. Il avait envie de retourner à toute vitesse à son poste, mais il fallait tirer les choses au clair avec ce type, même si ça supposait tomber dans son piège de diversion. Pas le choix.... Jason n'aimait pas du tout ne pas avoir le choix...

Josh et Jason reçurent un appel sur leur communicateur :

Kalalli a écrit:
" Un terroriste a fait exploser un truc avec de la poudre blanche dedans. Je sais pas... Anthrax... Charis en a plein sur elle... "

Sa voix était parcourue de tremblement et la fin de la phrase avait était difficilement prononcée, en montant dans les aigus, laissant amplement deviner l'état dans lequel il était.

Jason et Josh reçurent un appel sur leur communicateur :

Leah a écrit:"Ici Aegis. Un type a déclenché les détecteurs de fumée dans la grande rotonde. Il y a un mouvement de panique à cause de l'alarme et des arroseurs automatiques. Je ne sais pas où... où est Adam..."

Termina-t-elle brusquement, un peu anxieuse sur la fin de son message.

Josh reçut très vite la réponse de son professeur, qui paraissait inquiet.

« Le touriste a quitté votre zone, en effet. Mais je ne l’ai plus en visuel : l’alarme incendie a été déclenchée, et les circuits ont dû être grillés avec les arroseurs activés. La grande rotonde n’est plus sous ma supervision. Il serait aussi bon de ne pas oublier que tu t’adresses à ton professeur, Fenrir. Merci. »

Le chinois tremblait comme une feuille en regardant dans la direction de l’homme qui était parti. Josh l’effrayait visiblement beaucoup.

« Je pas savoir, je suis employé ici, Capitole, personnel d’entretien. Jin, mon neveu, dire lui avoir à faire avec poudre, en haut ! »

Comme pour confirmer l’activation des arroseurs dans la grande rotonde, une flaque émergeait au bout du couloir, avançant lentement vers Josh et l’asiatique…

En haut, la situation était toute autre :

La poudre était terriblement volatile, et Jason ne parvint pas à l’enfermer entièrement dans ses boules psychiques… D’autant que l’asiatique semblait complètement péter une case, et hurlait maintenant de la frayeur la plus affreuse, dérapant sur le sol en tentant de se débattre contre un ennemi invisible… Puis, Jason commença à avoir la tête qui tournait, et sa vision se troubla à son tour…

Josh reçut un message sur son communicateur.

Leah a écrit:"Je vais essayer d'aller vers la petite rotonde. Il n'y a que des morts-vivants par ici."

Sa voix se voulait calme et neutre, mais une certaine anxiété transparaissait tout de même.